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Foraco va réaliser la campagne de sondage pour la Compagnie des Mines Arédiennes en Haute-Vienne.
Foraco est l’un des leaders mondiaux du forage minier, spécialisé dans l’exploration et le développement de projets pour l’industrie des ressources naturelles. Fondée en 1961 et basée à Lunel (Hérault – France), l’entreprise est aujourd’hui le troisième plus grand acteur du secteur. Présente dans 17 pays, Foraco met son expertise au service des compagnies minières.
Foraco est spécialisé dans la fabrication et la vente de tout matériel destiné à touts travaux de forage et de géophysique, et l’exécution de tous travaux de forage, à l’achat et vente de véhicules neufs et d’occasion liés à l’activité de forage.
Foraco France
701 Rue des Fournels / 34400 Lunel
+33(0)467835160
france@foraco.com
43.680687,4.1102039
Foraco International
26 Plage de l’Estaque / 13016 Marseille
+33(0)496151360
43.3576698,5.3195467
[pompé sur minesarediennes.fr]
Conformément aux dispositions de la réglementation en vigueur – Article 44 1° du Décret 2006-648 du 2 juin 2006 relatif aux titres miniers – la Compagnie des Mines Arédiennes a adressé au préfet de la Haute-Vienne en décembre 2024 son programme de travaux pour l’année 2025. Ce programme, résumé dans le tableau ci-dessous, est dans la continuité des actions initiées en 2023 et menées en 2024 pour l’étude des archives historiques et la cartographie. Il projette également des travaux de reconnaissance géologique par sondages carottés. Ces travaux seront présentés dans le détail au moment de leur mise en œuvre. Par ailleurs, l’inventaire environnemental entrepris en 2023 se poursuit en 2025 (en savoir plus avec l’actualité de mai 2023 et de mars 2024).
En août 2024, la Compagnie des Mines Arédiennes a déposé des déclarations d’ouverture de travaux de sondages de reconnaissance géologique sur la commune de Saint-Yrieix-la-Perche. Le 14 novembre 2024, par trois arrêtés préfectoraux, le préfet de la Haute-Vienne a prescrit des mesures complémentaires qui encadrent l’exécution de ces travaux. Ils seront réalisés pendant le premier semestre 2025, principalement sur les PER Douillac et Pierrepinet au niveau des anciens sites miniers de Laurieras et Moulin de Cheni.
En août 2024, la Compagnie des Mines Arédiennes a déposé des déclarations d’ouverture de travaux de sondages de reconnaissance géologique sur la commune de Saint-Yrieix-la-Perche. Le 14 novembre 2024, par trois arrêtés préfectoraux, le préfet de la Haute-Vienne a prescrit des mesures complémentaires qui encadrent l’exécution de ces travaux. Ils seront réalisés pendant le premier semestre 2025, principalement sur les PER Douillac et Pierrepinet au niveau des anciens sites miniers de Laurieras et Moulin de Cheni.
Les équipements utilisés pour les forages et les sondages sont très similaires mais la finalité est totalement différente. Ces mêmes équipements, de type génie civil, sont également utilisés sur les petits chantiers routiers par exemple.
Les sondages programmés par la Compagnie des Mines Arédiennes sont des sondages carottés : ils sont exécutés à l’aide d’une sondeuse spécialement équipée pour extraire du sol des cylindres de roche, appelés carottes de sondage, qui seront stockés dans des caisses à carottes.
Ces sondages de reconnaissance géologique ont plusieurs objectifs :
Préalablement à la réalisation des sondages, la Compagnie des Mines Arédiennes demandera l’autorisation des propriétaires des parcelles cadastrales sur lesquelles seront réalisés les travaux.
CMA doit également obtenir l’autorisation du propriétaire des habitations situées dans un rayon de moins de 50 mètres des sondages entrepris à une profondeur de plus de 100 mètres.
Dans le programme prévu, aucune habitation n’est concernée par ce cas.
Ce cas pourrait se présenter si des sondages précédemment réalisés apportent des informations justifiant le déplacement de sondages suivants. Si le nouveau positionnement d’un sondage se situe dans un rayon de moins de 50 mètres d’une habitation, alors l’autorisation du propriétaire sera requise.
Les travaux seront conduits afin que leur mise en œuvre ne puisse être à l’origine de bruits ou de vibrations mécaniques nuisibles pour la santé du voisinage ou susceptibles de compromettre sa sécurité ou de constituer une gêne pour sa tranquillité.
La mise en œuvre des travaux, qui est comparable à celle d’un petit chantier de travaux publics, se fera conformément à la règlementation en vigueur.
Les travaux seront conduits afin d’éviter toute pollution des eaux superficielles et souterraines et de garantir la qualité existante des eaux. Tous les sondages seront effectués hors de toute zone humide, en cas de doute un diagnostic d’absence de zone humide sera effectué en conformité avec les dispositions du SDAGE, reprises au niveau du SAGE Isle Dronne.
La sondeuse utilisera de l’eau en circuit fermé. Cette eau permet de refroidir la couronne diamantée (outil de découpe des carottes) et de remonter les fins fragments de roches résultant de la découpe. En fin de sondage, l’eau et les boues (matières en suspension et fragments de roches) seront intégralement évacuées vers un centre de traitement spécialisé.
Dès la fin d’un sondage le trou sera entièrement rebouché sur l’intégralité de sa longueur à l’aide d’un coulis de ciment injecté sous pression du bas vers le haut du trou de sondage.
Cartes des emplacements des 29 plateformes de sondages principalement sur les PER Douillac et Pierrepinet au niveau des anciens sites miniers de Laurieras et Moulin de Cheni
Conformément à ses engagements, la Compagnie des Mines Arédiennes privilégie, à compétences équivalentes, des partenaires locaux ou situés au plus près de la région.
L’achat d’équipement et de services se fait prioritairement auprès de fournisseurs situés à Saint-Yrieix-la-Perche, et pour ceux non disponibles localement, en Haute-Vienne et en région Nouvelle-Aquitaine.
Voilà un flyer A6 pour parler de ce projet en dehors d’internet !
Si tu as envie de l’imprimer et de le diffuser, il y a des pages A4 déjà faite en couleur et en noir et blanc. Les PDF sont accessibles quand tu cliques sur les images.
[pompé sur renversé]
La semaine passée, alors que nous faisions une belle randonnée dans la forêt de Bretonnières. (Canton de Vaud, Suisse), une triste réalité est venue gâcher notre moment.
Au bout du chemin, la forêt était coupée net. On a découvert alors une carrière d’Holcim. D’un coup la colère est montée. On se rappelait que c’est ceux-là qui avaient financé Daech à coup de millions pour protéger leurs activités ; Et aussi que leurs pratiques dans le reste du monde sont encore plus crades que dans nos pires cauchemars.
Les plus gros pollueurs de Suisse étaient là, sous nos yeux.
Nos cœurs battaient fort. On ne pouvait quand même pas repartir de là la tête baissée. Ne pas broncher.
D’un coup, comme synchronisé.es, on s’est mis touxtes ensemble à dévaler la pente jusqu’au fond de cette carrière. On sentait notre tristesse se transformer en courage. Et c’est comme si ce qu’il y avait a faire était limpide. Des gestes d’autodéfense se sont coordonnés pratiquement sans un mot.
On a d’abord sectionné les longues bandes transporteuses – elles sont apparemment très fastidieuses et coûteuse à remplacer.
Puis, après ça, nous nous sommes touxtes rapproché.es des grosses machines. On a ouvert leur capot et cabine pour les asperger de liquide allume-feu. On a réalisé aussi des petits starters à barbecue à différents endroits (sous les pneus quand il y en avait et vers les réservoirs et les moteurs). Ils étaient constitués de tissus imprégnés de liquide inflammable, avec dessus une ou deux bouteilles en PET remplies de combustible. Et en haut de la pile, on y a encore placé des plaques d’allume-feu. Pour allumer sans risque, on a jeté un allume-BBQ sur le tout.
Et voilà, nous sommes ensuite reparti.es rempli.es de joie, illuminé.es par ces monstres en train de disparaître dans les flammes.
On entendait les crépitements, On se sentaient léger.es, Avec la tête haute.
En Suisse, nous sommes au beau milieu des escrocs qui exploitent la terre et les travailleur.euses du monde entier. L’impérialisme se planifie ici.
Et par respect envers celleux qui risquent leur vie pour un monde plus juste, celleux qui sont emprisonné.es ou encore celleux qui y ont laissé leur vie :
Ce serait bien si on allait au-delà du blabla et des critiques.
Passons de la paroles aux actes !
Rendons les coups quand c’est possible, avec courage, prudence et joie.
A touxtes celleux qui luttent <3
PS : pour limiter les risques lors de tes ballades nocturnes, voici quelques infos pratiques (car pour de vrai, ça s’improvise pas) !!! Utilise Tor !!!
[pompé sur parisluttes.info]
Rendez-vous mercredi 9 juillet 2025 à 19h00 à La Générale pour un rapide regard croisé Congo-Kanaky contre le militarisme et l’extractivisme du monde, et ensuite organiser l’internationale décoloniale depuis l’hexagone. Avec David de Génération Lumière, qui lutte contre les échanges UE-Rwanda sur l’exportation de minerais, pour une écologie décoloniale, Christian de Solidarité Kanaky, qui lutte pour le droit à l’auto-détermination du peuple kanak sur sa terre, contre le complexe militaro-carcéral de métropole. Organisé depuis l’Assemblée Internationaliste Antimilitariste Paris-Banlieues
En avril 1878, convoqué par le gouverneur colon Jean Olry, le grand chef kanak Ataï arrive avec deux petits sacs qu’il vide à ses pieds. Le premier est rempli de terre. Ataï dit : « Voilà ce que nous avions. » Le second de pierres. Ataï continue : « Voilà ce que tu nous laisses ! »
Alors que la militarisation est financée et industrialisée par l’Europe contre le monde et appliquée contre elle-même, il est surprenant de lire même venant de mouvements dits progressistes et écologistes se revendiquant de Clara Zetkin et de Jean Jaurès réemprunter les mêmes argumentaires : « l’écologie de guerre » et « son transfert de technologie » seraient un mal nécessaire pour la « planification » de la « transition écologique » vers un monde « résilient » « d’adaptation » aux contraintes carbones, dans une Europe de paix menacée dans « sa souveraineté énergétique », son « droit à se défendre » et son « devoir de vigilance » face aux menaces du « totalitarisme », « de l’autoritarisme » et « du terrorisme ». Or relire l’histoire coloniale et sa matérialité extractiviste et minière est plus que jamais nécessaire pour ne pas reproduire le Hitler « au bout de l’humanisme formel et du renoncement philosophique » (Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme).
Rendez-vous mercredi 9 juillet 2025 à 19h00 à La Générale (39 rue Gassendi 75014 Paris) pour un rapide regard croisé Congo-Kanaky contre le militarisme et l’extractivisme du monde, et ensuite organiser l’international décoloniale depuis l’hexagone.
Avec
L’entrée se fait au 39 rue Gassendi, il y a une rampe d’accès pour les personnes à mobilité réduite
contact : par mail antimiliparis@autistici.org
Sites web des orgas invitées : generationlumiere.fr ; solidaritekanaky.fr
Nous avons connu que nos terres furent spoliées au nom de textes prétendument légaux qui ne faisaient que reconnaître le droit du plus fort. Nous avons connu que la loi n’était jamais la même selon qu’il s’agissait d’un blanc ou d’un noir : accommodante pour les uns, cruelle et inhumaine pour les autres. »
Il y aura des tables avec des éléments à prix libre, les bénéfs reviendront au défraiement de déplacement des camarades => Amenez du cash !
[pompé sur lamontagne.fr]
Dans le podcast anglophone Mining Stock Daily, le président directeur-général de la société Aquitaine Metals Corp. décrit d’une façon peu reluisante le Limousin, une région dans laquelle une de ses filiales – La Compagnie des mines arédiennes – mène actuellement des sondages miniers.
« C’est un peu le milieu de nulle part en France », affirme Chris Taylor au cours de cette interview repérée par le Comité citoyen pour une information indépendante. Il situe « la ville la plus proche à environ une heure et demie de route » et caractérise la campagne comme « très peu peuplée ». Pour appuyer son propos, il explique même en anglais la signification du terme « limoger », évidemment d’une manière péjorative.
Il considère enfin que la région est peu propice à l’agriculture. « On n’y fait pas de vin, il n’y a pas de grandes cultures ou quoi que ce soit de ce genre », détaille le PDG de cette société basée à Vancouver (Canada).
Dans ce même podcast, Chris Taylor déploie un discours différent de son équipe française quant à la finalité des recherches minières. Si la Compagnie des mines arédiennes met surtout en avant la découverte de métaux stratégiques, nécessaires pour assurer la transition énergétique, le grand patron évoque principalement la teneur en or du sous-sol arédien. Il déclare ainsi que la région de Saint-Yrieix-la-Perche est un des meilleurs « projets aurifères » qu’il ait vus dans le monde ces dernières années.
« On noie le poisson quand on nous parle des métaux nécessaires à la transition énergétique. C’est un discours porteur mais c’est du vent. Ce qui est mis en avant à l’international, c’est l’or, l’antimoine n’arrivant que dans un second temps », estime Amandine Barascut, du Comité citoyen pour une information indépendante.
Depuis le printemps, la Compagnie des mines arédiennes mène des sondages miniers, à plusieurs centaines de mètres de profondeur, dans le sous-sol de Saint-Yrieix-la-Perche. Avant ce travail, les géologues ont mis en exergue l’intérêt des souterrains de la région pour l’or, l’argent, le cuivre, le zinc et l’antimoine.
L’État a octroyé quatre permis de recherche exclusifs de recherche dans les alentours de Saint-Yrieix-la-Perche. Trois en 2022 à la Compagnie des mines arédiennes. Un début 2024 à la société Aurelius ressources, qui dépend d’une société britannique.
Le Comité citoyen pour une information indépendante, clairement opposé à l’avènement de nouvelles mines, a tenu sa première réunion publique, mercredi 25 juin, à Saint-Yrieix-la-Perche, en présence de trente-cinq personnes. « Notre objectif est de rechercher une information fiable et indépendante des intérêts financiers pour se faire un avis sur les projets miniers », explique Amandine Barascut, sa porte-parole.
La jeune association, qui affirme ne pas se construire en opposition à Stop mines, mais en complément, a notamment pour intention de donner à un expert indépendant la mission de réaliser une étude hydrologique. « Alors qu’il va manquer de l’eau pour l’agriculture, nous voulons connaître l’impact futur d’une exploitation minière », souligne Amandine Barascut.
Dans l’immédiat, l’association envisage de contester en justice la légalité de l’autorisation du préfet de réaliser des sondages miniers à cinq endroits en dehors des permis exclusifs de recherche.
Contact : comite-citoyen.87.@lilo.org.
[pompé sur theconversation.com]
Dans un contexte de tensions internationales sur l’approvisionnement en ressources minérales stratégiques, la France a lancé la mise à jour de son inventaire national. Celui qui a été réalisé entre 1975 et 1995 se focalisait sur les métaux d’alliages essentiellement et donc ne couvre pas forcément et systématiquement les substances critiques du moment, telles que le lithium, le gallium ou le germanium.
En février 2025, à l’occasion de sa visite au Service géologique national (BRGM), le ministre de l’industrie et de l’énergie Marc Ferracci a officiellement lancé un nouvel inventaire des ressources minérales disponibles sur le territoire français.
Cette initiative est née dans un contexte de tensions croissantes sur les approvisionnements en métaux rares et aux enjeux croissants de souveraineté industrielle.
De fait, elle s’inscrit dans la continuité du précédent inventaire du BRGM, qui avait été lancé dans les années 1970 dans le sillage du premier choc pétrolier qui avait révélé la vulnérabilité de la France pour ce qui est de ses approvisionnements en ressources énergétiques et minières.
Quels enseignements tirer de cette première expérience ? Et en quoi ce nouvel inventaire répond-il aux enjeux contemporains ? Panorama.
À l’heure où les transitions énergétique et numérique s’accélèrent, sécuriser l’approvisionnement des ressources minérales critiques et stratégiques devient une priorité absolue pour la France et l’Union européenne.
Ces substances – telles que le lithium, le graphite, l’antimoine, le tungstène – sont indispensables à la fabrication de technologies bas-carbone. Par exemple, les batteries, équipements électroniques et autres composants cruciaux pour le déploiement des énergies renouvelables.
Or, pour sécuriser au mieux la chaîne de valeur de ces matériaux, encore faut-il bien connaître le potentiel géologique du sous-sol national en amont. C’est dans ce cadre que la France a engagé, début 2024, une actualisation de son inventaire des ressources minérales. Portée par le président de la République, cette démarche a été intégrée au programme France 2030 de l’Agence nationale de la recherche (ANR) au travers de la planification écologique. La mission a été confiée au BRGM, en collaboration étroite avec les ministères compétents et les collectivités territoriales.
L’objectif est clairement défini : identifier et cartographier les zones qui favorisent, au plan géologique, la présence de substances critiques et stratégiques. Ceci en mobilisant les outils d’acquisition et d’analyse les plus avancés et innovants possibles.
Ce nouveau programme ne part pas d’une feuille blanche. Il s’appuie sur un précédent exercice similaire réalisé entre 1975 et 1995, dans un contexte déjà marqué par les tensions géopolitiques sur l’énergie et les matières premières du fait du 1er choc pétrolier.
À l’époque, l’État avait confié au BRGM la mission de dresser un état des lieux du potentiel minéral de la France hexagonale, de la Guyane et de la Nouvelle-Calédonie. Ce travail, focalisé sur les métaux non ferreux et d’alliage (cuivre, aluminium, plomb, zinc, étain, antimoine…), visait à repérer les zones favorables à d’éventuelles exploitations futures de ces métaux sur cette période.
En France hexagonale, près de 125 000 km2 – soit environ 20 % du territoire – ont ainsi été étudiés, principalement dans les massifs anciens (Massif central, Massif armoricain, Alpes, Pyrénées). Ce programme a donné lieu à une campagne de prospection exclusivement géochimique, avec plus de 345 000 échantillons de sédiments de ruisseau et de sols prélevés puis analysés, couvrant un total de 296 cartes géologiques au 1/50 000.
À l’issue de cet inventaire, plus d’une centaine de cibles d’intérêt avaient été identifiées dans l’Hexagone et près d’une vingtaine en Guyane. Trois ont été mises en exploitation : les Brouzils (antimoine), Lecuras et Gareillas en extension du Bourneix en Limousin (or) et Changement en Guyane (or).
Dans les décennies suivantes, quelques levés géophysiques aéroportés sont venus compléter cet ensemble de données, améliorant notre compréhension de la structure du sous-sol sur les 200 à 500 premiers mètres de profondeur.
Près d’un demi-siècle plus tard, les dynamiques géopolitiques et les besoins en métaux ont connu d’importantes évolutions. La montée en puissance des technologies vertes, la guerre en Ukraine, les tensions commerciales et la mise en œuvre du Critical Raw Material Act (CRM Act) au niveau européen imposent une révision en profondeur de notre stratégie d’exploration minérale.
Le nouvel inventaire s’inscrit dans une logique de souveraineté renforcée. Cela passe par une approche :
Contrairement à l’approche historique, le nouvel inventaire portera sur une soixantaine d’éléments, contre seulement une vingtaine dans le précédent. Il s’agit de substances qui étaient soit absentes des analyses lors des premières campagnes de l’inventaire historiques, soit détectées avec des limites de détection bien trop élevées pour en évaluer le réel potentiel géologique et parfois économique. De nouveaux éléments, considérés aujourd’hui comme critiques et stratégiques (comme le lithium, le tantale, le césium, le gallium, le germanium, le hafnium…), seront étudiés avec grand intérêt.
L’inventaire s’ouvre également à des zones géologiques jusqu’ici peu étudiées, voire totalement inexplorées, comme certains bassins sédimentaires peu profonds situés en marge des massifs cristallins (Pyrénées et Cévennes, par exemple), qui peuvent constituer de véritables zones d’intérêt du fait même de leur rôle de réceptacle géologique.
Par ailleurs, il mobilise des méthodes à la pointe de la technologie, en particulier en géophysique et en géochimie, permettant une lecture tridimensionnelle fine du sous-sol et l’identification de cibles en profondeur. Par exemple, la géophysique aéroportée, qui repose sur des technologies d’imagerie non invasives embarquées à bord d’un avion ou suspendues sous un hélicoptère, qui permettent une acquisition rapide de données à une échelle régionale.
Dans le cadre de cette actualisation, cinq zones géographiques ont été identifiées comme prioritaires, en raison de leur fort potentiel de découverte :
Ce périmètre a été défini en prenant en compte les caractéristiques géologiques des régions ciblées, les contraintes budgétaires et les réalités opérationnelles.
Dans l’Hexagone, les zones retenues présentent soit des ressources connues, dont les contours – ou extensions possibles – restent encore mal définis, soit un potentiel de découverte avéré pour des métaux critiques et stratégiques.
Les terrains étudiés couvrent majoritairement des socles anciens, incluant à la fois des massifs magmatiques (Massif central, Vosges) et des formations sédimentaires (Pyrénées, Cévennes), afin de favoriser la diversité des cibles métalliques.
Les terrains d’affinité magmatique, comme le nord du Massif central et les Vosges, offrent des opportunités prometteuses pour le lithium. Le Morvan-Brévenne, par exemple, est reconnu pour son potentiel en fluorine, antimoine, uranium, ainsi que pour des gisements polymétalliques (notamment cuprifères) dans le Beaujolais et les monts du Lyonnais.
Les terrains sédimentaires, comme les Pyrénées orientales et la Montagne Noire, présentent un intérêt particulier pour le tungstène et le germanium. Plus au nord, les Cévennes recèlent un potentiel en gisements plomb-zinc, avec des minéralisations associées en cuivre, antimoine et étain.
En Guyane, la partie nord du territoire se compose de bassins géologiques nommés les ceintures de roches vertes. Elles renferment des roches parmi les plus anciennes de la planète, bordées par de grandes failles régionales.
Cette région est associée à une grande diversité de minéralisation, incluant l’or, le cuivre, le plomb, le zinc, le lithium, le niobium et le tantale. La nature ancienne de ces roches, conjuguée à la complexité tectonique et à la succession d’événements géologiques, confère à cette zone un potentiel exceptionnel pour la découverte de métaux critiques.
De quoi identifier les ressources minérales du sous-sol de façon plus précise et aussi peu intrusive que possible, tout en assurant une restitution de qualité à l’État. Cet inventaire, prévu sur la durée de cinq ans, vise avant tout à améliorer la connaissance du sous-sol français. Pourrait-il, à terme, inspirer de nouveaux projets liés à la valorisation des ressources ? Quoi qu’il en soit, entre l’identification d’un potentiel et une éventuelle utilisation, les délais sont longs et encadrés.
[reçu par mail]
Bonjour à toutes et à tous,
Nous pouvons toutes et tous être fiers, en quelques mois seulement, notre mobilisation a pris une ampleur considérable. Nous étions 1000 manifestants le week-end dernier à Redon, et la presse nationale commence à s’intéresser à nous ! Avec la fin de l’année scolaire, il est temps de se réjouir de nos réalisations et de faire le point sur le travail que nous avons devant nous.
Breizh Ressources a effectué 7 permanences dans les mairies qui l’ont accepté. A chaque fois, nous avons été présents pour rétablir les faits. Nous vous proposons en fin de newsletter, un petit débunk de leurs arguments principaux.
Bonne lecture !
C’est un sentiment partagé dans le collectif : nous sommes tous impressionnés de la quantité et de la qualité du travail qui a été fait.
Fort de toutes ces réussites, nous pouvons et devons continuer la lutte, voici les cinq domaines dans lequel vous pouvez venir nous aider.
Un argument revient sans cesse : nous serions hypocrites car nous ne voulons pas des inconvénients des mines alors que nous utilisons des métaux. Breizh Ressources va jusqu’à dire que nous avons tous une mine dans notre jardin constituée du métal de nos vélos électriques, de nos ampoules LED, de nos peintures murales ou du revêtement des chaises de jardin.
Cet argument a le mérite de reconnaître qu’une mine pollue, et que notre consommation de métaux est problématique. Mais il considère que cette consommation reste un choix individuel et que nous devrions assumer les conséquences d’un tel choix, et laisser faire…
Mais il oublie l’essentiel : nous n’avons pas choisi de naître dans un monde aussi dépendant des métaux. Et si nous voulons que ce monde change, nous n’avons pas d’autres choix que d’utiliser les outils de ce monde. Le plus bel exemple nous a été fourni par la consultation publique : entièrement dématérialisée, il était impossible d’y répondre sans utiliser un ordinateur ou un smartphone.
L’hypocrisie est donc davantage du côté de celui qui en appelle à l’hypocrisie. Il sait bien que, nous qui cherchons à descendre de l’arbre de la surconsommation métallique, nous ne pouvons pas scier directement la branche sur laquelle nous sommes assis. Ou dit autrement, que le plus sûr chemin pour sortir d’une mine n’est pas de creuser à la verticale mais d’emprunter encore un temps ses galeries.
Alors comment sortir peu à peu de la mine ? Il existe des solutions mais elles sont collectives. Recycler, réparer, et surtout lutter pour que les objets soient recyclables et réparables, plus sobres en métaux. Est-ce qu’un lave-linge a besoin d’être tactile ? Est-il normal qu’ayant la technologie pour créer des ampoules éternelles, nous n’en produisons pas ? Pourquoi sommes nous si lents pour standardiser les pièces électroniques ? On peut imaginer un monde avec des smartphones résistants, réparables, recyclables. Et nous souhaitons travailler à sa réalisation.
Réduire collectivement notre consommation en métal est possible, et c’est pourquoi nous continuerons à dire que nous ne voulons ni mines ici, ni mines ailleurs, et ce, avec ou sans nos smartphones !
La mine « souterraine » de Mitterstill (Autriche)
Regardez-bien ces deux images. A gauche, vous avez l’entrée de la mine de Tungstène de Mittersill en Autriche. C’est l’exemple favori des porteurs de projets miniers en Europe (et de Breizh Ressources bien sûr). La mine serait entièrement souterraine. Une fois les minerais retirés, les roches seraient remises dans les galeries pour les combler. Rien d’autre que le tungstène ne sortirait de cette mine. Même le parking des employés est souterrain. C’est une histoire séduisante, c’est certain.
Cependant, les défenseurs des mines oublient généralement de décrire une partie du dispositif industriel. L’image de droite, a été prise à quelques kilomètres au nord de l’entrée de la mine, on y voit de gigantesques bassins de rétention de boues toxiques. Car oui, la réalité n’est pas aussi simple. Ceux qui ont déjà cassé et déblayé un mur le savent bien, lorsque la roche est cassée elle prend beaucoup plus de place que lorsqu’elle est intacte, 2,5 fois plus en moyenne. Alors certes, on peut reboucher les galeries mais il reste encore beaucoup de matière à stocker.
La solution de Breizh Ressources : valoriser les déchets ?
A Breizh Ressources, ils ont pensé à tout, et ils nous tentent de nous rassurer : il y aura moins de déchets car ils valoriseront les déchets. Ils prennent l’exemple du projet de mine de Lithium d’Echassières (Allier), Imerys souhaiterait y valoriser le quartz et le feldspath qui sont aujourd’hui considérés comme des déchets.
Alors passons déjà sur le fait qu’il est bien facile pour eux de s’engager sur l’exploitation minière alors qu’ils seront les premiers à disparaître dès qu’il auront vendu le permis. Mais surtout, faisons un rapide calcul. Les teneurs en métaux sont très faibles dans les gisements exploitables : de 0.1 à 2%. Mettons que la mine du futur soit vraiment très forte et qu’en cumulant toutes ces teneurs, la mine parvienne à exploiter 20% de la roche extraite, ce qui parait déjà impensable. Et bien les déchets continueront d’occuper 2 fois plus de place que la roche intacte. C’est mieux mais on est encore très loin d’avoir résolu le problème !
Rappelons d’ailleurs que ces déchets sont toxiques à cause des métaux lourds tels que le plomb, le mercure, l’arsenic ou encore l’antimoine, mais aussi par les procédés d’extraction qui utilisent quantités de produits chimiques, dont, pour l’or, du cyanure.
Et l’eau dans tout ça ?
Mais ce qu’on oublie surtout de dire, c’est que ce n’est pas parce qu’une mine est invisible qu’elle n’est pas dangereuse. En particulier, lorsqu’on creuse sous une nappe phréatique, on la draine et on la pollue puisqu’elle passe dans des galeries où les métaux lourds ont été rendus disponibles.
Et en ces temps de canicule nous en sommes conscients : nous avons peu de ressources en eau en Bretagne.
La réponse est donc simple : une mine propre ça n’existe pas, et une mine responsable ça ne veut rien dire.
[pompé sur basta!]
La start-up Breizh Ressources a discrètement déposé trois permis de recherches minières en Bretagne et Maine-et-Loire. Derrière la belle histoire du géologue chercheur d’or, Splann ! dévoile une société canadienne immatriculée dans un paradis fiscal.
Un nouvel épisode d’Indiana Jones se prépare-t-il en Bretagne ? Depuis quelques mois, un individu au profil romanesque a fait irruption dans l’ouest de la France à la recherche d’un trésor perdu. Keith Barron, géologue de nationalités britannique et canadienne résidant en Suisse, a la soixantaine, une barbe grise et des yeux qui pétillent quand il parle d’or. Il est président de la start-up Breizh Ressources, basée à Lorient, spécialisée dans l’exploration minière, qui a déposé trois permis exclusifs de recherches minières (PERM) entre juillet et octobre 2023.
Objectif : réaliser des démarches de prospection dans un périmètre qui couvre plus de 850 km2 et 42 communes situées entre la Bretagne historique et le Maine-et-Loire. La démarche, qui n’a été rendue publique qu’au début de l’année 2024, n’a pas manqué d’intriguer la population locale et les médias.
Sur le papier, le CV de Keith Barron est hors du commun. En Europe, l’entrepreneur est encore peu connu. Mais il est célèbre dans le milieu minier américain. Dans la presse spécialisée, il est même présenté comme une star : c’est lui qui a découvert l’une des plus grandes mines d’or au monde, en 2006, la Fruta Del Norte, au Sud-Est de l’Équateur.
L’histoire racontée par le géologue est digne d’un film d’aventure. Tout a commencé en 1998, en Équateur. Selon Keith Barron, cette année-là, il s’installe à Quito, la capitale, pour améliorer son espagnol, après avoir obtenu son diplôme en géologie à l’University of Western Ontario et avoir travaillé en Guyane et au Vénézuéla.
Il est hébergé par une famille dont le père est professeur d’histoire, spécialiste des toutes premières cartes de la région amazonienne. Partageant son attrait pour les minerais, ce dernier attire l’attention du géologue sur deux sites, anciennement exploités par les conquistadors espagnols et recouverts par la jungle depuis : Sevilla del Oro et Logrono de los Caballeros (au sud de Quito).
Le jeune homme se lance alors dans la recherche des cités oubliées, après avoir passé deux mois à étudier des documents dans des bibliothèques aux États-Unis et à Ottawa, au Canada. Une fois sur le terrain, la quête prend un tournant inattendu : Keith Barron et deux collègues trouvent des brèches aurifères dans la Cordillera del Condor (chaîne de montagnes située à l’est de la cordillère des Andes, NDLR), située à proximité des deux cités.
Pendant cinq ans, les trois hommes explorent minutieusement une zone de plus de 90 hectares quand, en mars 2006, ils tombent sur le jackpot : le site de la Fruta Del Norte, riche de 10 millions d’onces d’or (une once équivaut à 31,10 g). Deux ans plus tard, le trio vend la mine à la multinationale Kinross pour 1,2 milliard de dollars canadiens. Le magazine spécialisé The Northern Miner sacre alors Keith Barron et ses deux acolytes « personnalités minières de l’année ». Keith Barron entre dans la légende.
Voilà pour ce qu’on appelle « le storytelling ». Mais William Sacher, enseignant canadien, chercheur à Quito, en Équateur, et titulaire d’un doctorat en géosciences, met en garde : « C’est un joli narratif qui parle de vieilles cartes, de flair, de chance et d’intuition. C’est un discours destiné aux investisseurs, mais la réalité, selon moi, est bien différente. »
Pour William Sacher, les géologues spécialisés dans la recherche de minerai ont, avant tout, une démarche pragmatique : « Ils travaillent à l’aide de techniques spécifiques, de relevés scientifiques réalisés dans les sols par des organismes spécialisés (comme le Bureau de recherches géologiques et minières, BRGM, en France) et ils s’appuient sur des consultants expérimentés au niveau local. »
Certains auraient également d’autres compétences un peu moins avouables : « Ils savent trouver les bonnes personnes pour avoir les bonnes infos et ils savent négocier pour repérer puis accéder aux bons endroits. Dans certains pays, ils peuvent même aller jusqu’à corrompre des fonctionnaires », croît-il savoir.
La nécessité d’élaborer un beau « storytelling » est liée au secteur dans lequel évolue Aurania Resources. Elle est ce qu’on appelle une « junior » dont le principal objectif est d’explorer les sous-sols à la recherche de minerai. Si elle en trouve, elle cède ensuite un permis d’exploiter, après approbation du ministère des Finances et de l’Industrie, à une « major » dont l’objectif est alors d’extraire le minerai trouvé.
Dans la chaîne alimentaire du monde minier, les « juniors » sont les entreprises qui prennent le plus de risques financiers : « il faut un sacré alignement des planètes pour que l’endroit exploré puisse devenir, concrètement, une mine », souligne Williams Sachers.
Les « juniors » font des hypothèses sur le contenu des sols, mais n’ont pas de certitude. Et elles mettront du temps à avoir des données solides : il faut entre trois et six ans pour réaliser des analyses exhaustives. Autant dire un siècle pour les investisseurs.
C’est pourquoi, comme l’expliquent Brice Laurent et Julien Merlin, respectivement sociologues aux Mines ParisTech et au CNRS, dans leur article L’ingénierie de la promesse : le renouveau minier et la mine responsable : « les incertitudes géologiques ne permettent aux juniors d’estimer précisément les ressources que très tard, ce qui les oblige à réaliser un travail de conviction, reposant à la fois sur des éléments matériels et discursifs […], le travail réalisé par les juniors associe donc étroitement exploration géologique et communication adressée aux investisseurs. »
Derrière la belle histoire, il y a la réalité, plus prosaïque. Le siège social d’Aurania Resources est à Toronto, au Canada, mais elle est immatriculée au registre du commerce et des sociétés dans les Bermudes. Son principal actionnaire demeure Keith Barron, qui détient 43 % des actions, aux côtés d’autres investisseurs comme Haywood securities Inc, une société d’investissement canadienne, qui en possède 29 %, ou encore Citibank Canada, une banque canadienne, qui en détient 6 %.
Son objet est ainsi défini : « l’exploration minière axée sur la sélection, le jalonnement ou l’acquisition de propriétés minières et l’exploration de ces propriétés pour des gisements potentiellement riches en or, cuivre, argent et autres matières premières de valeurs ».
Son projet phare reste la poursuite du vieux rêve entamé par Keith Barron sur la piste de l’or en Équateur. Nommé « Lost Cities-Cutucu », le projet est composé de 42 permis d’exploitation qui couvrent plus de 2000 km2.
Les opérations d’exploration en Bretagne représentent une stratégie typique des « juniors », si l’on en croit Brice Laurent et Julien Merlin qui citent le témoignage du président d’une junior interrogé au cours de leur recherche : « multiplier les projets d’exploration permet à la fois de minimiser le risque géologique, mais aussi de convaincre les investisseurs qu’au moins un projet d’exploration aboutira à une découverte valorisable. Une junior qui ne miserait que sur un seul projet ne serait pas perçue comme crédible sur les marchés financiers. »
Réflexion que confirme Breizh Ressources : « les sociétés juniors fonctionnent sur le même principe que les start-ups, par exemple dans la recherche médicale et le développement de vaccins : elles doivent simultanément attirer des investisseurs privés via l’émission d’actions et mener des travaux de recherche pour éventuellement déboucher sur des découvertes ».
Le géologue aux allures d’Indiana Jones a demandé, via la société Breizh Ressources, l’autorisation d’explorer les sous-sols bretons à la recherche d’or et d’une quarantaine d’autres minerais. À ce propos également, Keith Barron déroule une belle histoire. Son intérêt pour la Bretagne aurait été réveillé en juin 2022, quand il apprend que le Muséum national d’histoire naturelle de Paris (MNHN) expose le plus gros échantillon de pépite jamais trouvé en France. Il s’agit d’une pépite d’or de 3,3 kg découverte à Hennebont (56), qui contient 1,1 kg d’or (mêlé à du quartz), acquise par la Banque de France en 2022 et mise en dépôt au musée.
Il explique que son équipe aurait contacté le musée pour en savoir plus. Celui-ci lui aurait alors appris que Le Journal du Morbihan avait déjà fait mention de cette pépite en juillet 1875 en ces termes : « Des ouvriers étaient occupés à casser des pierres sur le grand chemin qui conduit à Kervignac. Une d’elles, étant plus dure, que les autres, fut jetée de côté par le cantonnier […] le caillou en question, provenant d’une carrière de quartz, contenait un filon d’or d’une assez grande étendue, et qu’un expert aurait estimé, dit-on, valoir plus de cinq cents francs. »
Puis, toujours selon l’histoire racontée par le géologue, une rencontre achève de le convaincre en juin 2023 de la nécessité de lancer des investigations dans la région. Keith Barron rencontre un exposant (désirant rester anonyme) au salon des minéraux de Sainte-Marie-aux-Mines, en Alsace, qui lui montre un échantillon aux caractéristiques équivalentes à celle du spécimen exposé au Muséum d’histoire naturelle, lui aussi trouvé dans la région d’Hennebont.
Le géologue n’a plus aucun doute : il faut aller explorer ce sol breton. Vérifications faites par Splann ! auprès des différents acteurs concernés, les éléments concernant les pépites d’or sont véridiques. En revanche, le MNHN déclare ne jamais avoir été contacté par l’équipe de Keith Barron, « au titre de son expertise scientifique ».
À partir de juin 2023, les démarches sont allées bon train. La société Aurania Resources, dirigée par Keith Barron, a constitué Breizh Ressources, en septembre 2023. Son objet est « l’étude géologique, l’exploration des ressources minérales, l’étude et l’exécution de solutions de dépollution, traitement et valorisations d’anciens rejets miniers ».
Le 21 juillet 2023, alors que Breizh Ressources était encore en cours de constitution, la société a déposé un premier permis d’exploration minière baptisée « Epona », qui concerne les communes de Kervignac, Nostang, Hennebont et Languidic. Puis, un deuxième le 5 octobre 2023, « Bélénos », étendu sur 440 km2, deux départements et 18 communes. Et enfin, le 11 octobre 2023, « Taranis », couvrant 360 km2, trois départements et 20 communes. À noter que les noms de ces permis font référence à des divinités gauloises de la mythologie celtique.
Quant aux notices d’impact destinées à évaluer les éventuels dégâts environnementaux causés par ce type de recherches, elles ont été effectuées par le bureau d’ingénierie ENCEM Sud-est, basé Vénissieux, près de Lyon, entre le 4 et le 19 juillet 2023 pour le dossier Epona et entre le 12 et le 28 juillet pour les dossiers Bélénos et Taranis.
De son côté, Breizh Ressources relativise cette impression d’urgence en expliquant que ses géologues avaient « identifié depuis longtemps l’intérêt géologique du Massif Armoricain » mais que leurs démarches avaient été freinées, jusque-là, par « le manque de volonté politique et la faible prise de conscience de l’importance de relocaliser l’approvisionnement en métaux stratégiques ».
L’objet des trois permis de recherche ne se limite pas à l’or. Breizh Ressources a étendu ses investigations à une quarantaine d’autres minerais, dont l’antimoine, l’étain, le titane, le zirconium et le lithium. Selon ces documents, le total des opérations d’exploration s’élève à 1,95 million d’euros pour les deux premières phases de recherches des trois PERM. Et, si les résultats sont concluants, il faudra investir à nouveau pour financer la suite des opérations.
C’est pourquoi Keith Barron est à la recherche de capitaux frais. Comme il aime le souligner, il s’est personnellement investi dans Aurania Resources : il a prêté 3 millions de dollars canadiens à la société en 2023. Le géologue, qui est régulièrement invité dans des émissions américaines et canadiennes de sites spécialisés ensuite retransmises sur le net, en profite pour tenter de convaincre des investisseurs potentiels.
Dans ces vidéos, il déroule les éléments de son « storytelling » breton : la fameuse pépite à la taille inédite, les articles de journaux datant du début du siècle ou encore la légende de Jules César qui a fait fortune en Gaule avant de remonter à Rome. Il précise également que les métaux critiques, comme l’antimoine et le nickel, sont majoritairement importés en Europe et que le « vieux continent désire être autosuffisant ».
Il parle même d’un fond de 500 millions d’euros mis en place par Emmanuel Macron pour soutenir les investissements dans le secteur. Il s’agit, en effet, d’un fonds dédié aux métaux critiques créé en mai 2023 et l’État y participe via la Caisse des dépôts et des consignations.
Il prévient cependant que les démarches en France ne sont pas si faciles : « C’est un peu une black box (boîte noire, NDRL), il y a beaucoup de bureaucratie. Cela prend du temps mais nous travaillons avec les autorités. Les sous-sols sont la propriété de l’État, donc il faut une licence, ou quelque chose comme ça, pour extraire. »
Tout en se montrant optimiste quant à l’issue des demandes : « C’est un pays qui a une longue histoire minière. Et puis partout, on a besoin d’emplois, non ? » In fine, on se demande si l’homme n’espère pas réitérer son exploit et gagner une deuxième fois le jackpot comme il l’a fait en Équateur lorsqu’il lâche « I am trying to do it again » dans un cri du cœur.
Les vidéos et l’histoire d’Aurania Resources mettent beaucoup en avant Keith Barron. C’est lui qui a signé les documents officiels du PERM et qui s’est exprimé publiquement en un premier temps auprès des investisseurs. Mais il est entouré d’une équipe dont deux hommes sont particulièrement actifs en France : Jean-Paul Pallier et Stefan Ansermet.
Le premier est d’origine bretonne, diplômé à l’Université de Brest et a débuté sa carrière au BRGM en Guyane en 1995 avant de rejoindre Aurania Resources en 2009. Le deuxième est conseiller spécial et a été l’un des fondateurs de l’entreprise. Ce sont eux qui portent les projets d’Aurania Resources en France via Breizh Ressources : ce sont les interlocuteurs des collectivités locales concernées par les trois PERM et des associations sur le terrain.
Fin 2024, Jean-Paul Pallier est même apparu dans la presse au travers d’un article titré : « Breizh Ressources est une start-up qui ne gagne pas d’argent ».
Les deux collaborateurs de Keith Barron ont également fait parler d’eux récemment en Corse où Aurania Resources a créé une entité au même profil que Breizh Ressources, Corsica Ressources : elle est implantée au niveau local, mais a, comme principal actionnaire, Keith Barron. Là-bas, l’équipe est intéressée par le nickel présent dans les galets et le gravier de deux plages du Cap Corse.
On ne sait pas ce que va trouver le géologue dans les sous-sols français. Mais une chose est sûre : il est parti en quête de minerai, d’aventures et de gloire.