Près de Montpellier. Carrière de Brissac :
des tapis roulants métalliques détruits par le feu
Actu.fr, 24 octobre 2024 (extrait)
Alerte au feu ce jeudi 24 octobre 2024 à 6h45, dans la carrière de Brissac, dans le pays Gangeois, au nord de Montpellier : des tapis roulants métalliques appelés convoyeurs servant à transporter les minerais étaient entièrement embrasés, sur le site d’extraction de CMSE (Carrières & Matériaux Sud-Est) exploité par l’entreprise Colas, au lieu-dit Le Devois de la Vernède, sur la route de Notre-Dame-de-Londres.
Une quinzaine de convoyeurs sont détruits et une vingtaine endommagés, peut-être inexploitables désormais. Les bureaux, d’autres bâtiments mitoyens et la flotte du parc de véhicules de la société Colas sont épargnés. La quinzaine d’employés pourraient se retrouver au chômage technique, tandis que le préjudice provisoire est estimé à 6 millions d’euros. Des experts en détection de départ d’incendie, ainsi que les techniciens de la cellule d’identification criminelle du groupement de gendarmerie de l’Hérault sont sur les lieux.
Feu de Brissac : la section de recherches enquête Midi Libre, 27 octobre 2024
Ce sont les gendarmes de la section de recherches de Montpellier qui ont finalement été saisis de l’enquête concernant l’important incendie de la carrière de Brissac, exploitée par la CMSE, filiale du groupe Colas, survenu ce jeudi 24 octobre vers 7 heures du matin. Ce qui tend à prouver que la thèse criminelle est privilégiée dans cette affaire. Rappelons que, selon nos informations, plusieurs mises à feu ont été découvertes sur place. Une trentaine de convoyeurs ont été détruits pour un préjudice de plusieurs millions d’euros. Sans compter que l’exploitation est depuis à l’arrêt.
CMSE, qui signifie Carrières et Matériaux Sud-Est, est la société de matériaux du groupe Colas sur le quart Sud-Est de la France. Elle fabrique et commercialise des matériaux pour le bâtiment, les travaux publics et le génie civil (construction de logements, de routes et d’infrastructures de toutes natures). Avec ses 40 carrières réparties sur 18 départements, dont celle située sur le site isolé au sud de Brissac, CMSE assure la commercialisation de granulats livrés à une clientèle industrielle, d’entreprise ou sur les chantiers.
Une carrière de calcaire liée au projet Cigéo prévoit de s’installer à Chassey-Beaupré, sur les terres de Daniel Renaudeau, maire de Gondrecourt
La « Société des Calcaires de Chassey » vient de solliciter l’autorisation d’exploiter une carrière de calcaires de roches massives dans la commune de Chassey-Beaupré, à l’emplacement de la ferme du bois de Saulx, entre Chassey et Dainville. L’exploitation de la carrière est prévue sur une durée de 30ans et porte sur une superficie totale d’environ 75,7ha, dont 42,6ha exploitables, et sur un volume de matériaux de 12,2 millions de tonnes, pour une production annuelle de 500 000 tonnes. Cela représentera environ 150 passages de camions par jour, nécessitera des tirs de mine pour fracturer la roche, produira de la poussière et du bruit par le déplacement des engins et le fonctionnement des machines, détruira des hectares de terres agricoles, et défigurera le paysage à quelques centaines de mêtres du bourg et à la lisière de la forêt communale de Chassey, …
Mais alors qui a intérêt à l’ouverture de cette carrière ? Les sociétés Paul Calin et Chardot TP d’abord, qui, si elles ont pris un nom d’emprunt, sont bien derrière cette nouvelle société « des calcaires de Chassey ». L’Andra ensuite, puisque « le but principal du projet de carrière est de répondre aux besoins importants de granulats pour les aménagements et infrastructures liés au projet Cigéo » comme l’explique le dossier d’enquête publique. Et enfin Daniel Renaudeau, agriculteur et maire de Gondrecourt-le-Château, à qui appartiennent les terres et dont il monnaie l’exploitation.
L’Andra achètera donc des matériaux à Paul Calin et Chardot TP qui en retour rétribueront Mr Renaudeau. Il semble alors difficile que ce dernier puisse rester impartial dans le cadre de son poste de Vice-Président de la Communauté de communes des Portes de Meuse en charge du suivi du projet Cigéo… On peut comprendre qu’il défende ardemment un projet si lucratif pour lui. Mais lorsqu’il répète à qui veut l’entendre qu’ « aucun opposant ne s’installera sur sa commune », lorsqu’il met en effet tout en œuvre pour expulser des éleveurs opposés au projet à Tourailles, lorsqu’il s’oppose aux subventions pour le bar des Trois Vallées sous prétexte qu’il serait un repaire d’anti-bure, on peut se demander s’il défend l’intérêt public et celui de ses administré.es, ou s’il protège simplement son business.
Une autre carrière de l’entreprise Calin
Cela explique peut-être aussi pourquoi le lien avec le projet Cigéo se fait aussi discret que possible dans le dossier d’enquête publique. Dans le « Résumé non-technique de l’étude d’impact », le résumé du projet à destination des habitant.es, un document facilement compréhensible de 20 pages, Cigéo n’est jamais mentionné. Calin et Chardot mentent même ouvertement en écrivant que les matériaux « sont principalement destinés à alimenter le marché du granulat de l’agglomération de Nancy ». Ils espéraient probablement que les habitant.es ne se pencheraient jamais sur l’étude d’impact elle-même, un dossier technique de 400 pages, et où il faut attendre la page 313 pour que l’objectif réel du projet soit dévoilé : « répondre aux besoins importants de granulats pour les aménagements et infrastructures liés au projet Cigéo à Bure, Saudron et Mandres-en-Barrois. »
L’étude choisit également de limiter son analyse à un rayon de 3km, ce qui exclut de fait ces trois dernières communes. Les auteurs se permettent alors de conclure que les nuisances provoquées par la carrière ne s’additionneront pas à celles d’autres projets puisque : « il n’existe pas d’autres projets connus sur le territoire » et donc « aucun effet cumulé n’est à prévoir. » Ils ne font encore une fois pas mention de Cigéo, plus grand projet industriel d’Europe, et futur client de leur entreprise, sous prétexte que celui-ci serait trop loin pour avoir un impact. Bien pratique, car cela les dispense de réaliser une étude sur les nuisances cumulées.
Pourtant, cette carrière s’inscrit bien dans la transformation de notre territoire en désert industriel et nucléaire tel que nous le promet l’Andra. En plus de l’agrandissement déjà prévue de la RD138 et de sa déviation qui doit permettre de contourner Mandres, il faudra construire une nouvelle route pour éviter Luméville. A la poussière, aux bruits et aux 150 camions par jour de la carrière, s’ajouteront les travaux pour ces routes, ceux pour l’Installation Terminale Embranchée (la ligne de train entre Gondrecourt et le laboratoire), ceux pour la nouvelle gendarmerie privée de l’Andra, ceux pour Cigéo lui-même. Bref, on extrait pas 12 millions de tonnes de calcaire pour le plaisir : c’est bien qu’on a prévu de bétonner en masse !
En pleine période d’expropriation, alors que de nombreux agriculteurs et agricultrices risquent de perdre leurs terres, Daniel Renaudeau sacrifie le bien-être des habitants et habitantes qui l’ont élu pour son profit personnel. Peu lui importe que des cafés associatifs animent la vie des villages, peu lui importe que de nouveaux paysans s’installent, peu lui importe que des champs soient volés ou ravagés par l’industrie nucléaire, peu lui importe si nos campagnes deviennent invivables et se vident de leurs habitant.es : en touchant une commission sur chacune des 500 000 tonnes extraites de la carrière chaque année, Mr Renaudeau aura bien de quoi se mettre à l’abri.
Périmètre d’exploitation de la carrière
Quelques données pour mieux comprendre :
Qu’est-ce qu’on va extraire de cette carrière ?
La Société des Calcaires de Chassey (SCC) veut extraire du calcaire pour en faire des granulats, autrement dit des petits morceaux de roches. Ils faut extraire, concasser puis cribler la roche pour en faire des cailloux de différentes tailles dont on connaît le calibre.
Ils peuvent ensuite être mélangés à du sable et du ciment pour faire du béton ou être utilisés en l’état pour du terrassement, des remblais, ou autres. De façon général, ils servent à l’ensemble des constructions et des travaux publics.
Dans l’ensemble, plus on consomme de granulats, plus on construit, remblaie, bétonne, …
Est-ce que c’est une grosse carrière ?
La SCC pourra extraire 600 000 tonnes par an maximum, avec une prévision à 500 000 pour les 20 premières années. Il est difficile de trouver des données récentes, mais en 1993, seule une carrière sur dix produisait autant.1
En comparaison, entre 2010 et 2020, les 28 carrières de calcaire de la Meuse ont produit en moyenne 1,2 million de tonnes de granulats par an.2 A elle-seule, la SCC pourrait donc produire sur un seul site la moitié de ce que produit aujourd’hui le département entier.
Mais à quoi ils vont servir tous ces cailloux ?
On estime que la France consomme en moyenne 6 tonnes de granulats par an et par habitant. Autrement dit, cette carrière pourrait répondre à l’ensemble des besoins de 100 000 personnes, soit plus de la moitié de la Meuse (construction d’hopitaux, d’écoles, de logements, de routes, d’industries …)
On considère par exemple qu’il faut entre 100 et 300 tonnes de granulats pour construire une maison.3 Cette carrière suffirait donc à en bâtir entre 2000 et 6000 par an. En 2023, on a entrepris la construction de 287 logements en Meuse…4 Bref, les meusien.nes n’ont pas besoin de cette carrière, celles qui existent déjà (comme à Gondrecourt-le-Château) produisent suffisament pour leur consommation.
Et Cigéo dans tout ça ?
Le projet Cigéo nécessitera de grandes quantités de granulats. En 2014, son besoin pour les 5 années avant sa mise en service était estimé à environ 150 000 tonnes par an.5 Mais à cela il faut ajouter l’ensemble des projets annexes en surface : agrandissements ou déviations de routes, construction de gendarmerie, remises en état du réseau ferroviaire, … Et il n’y a pas de prévisions disponibles pour la période de son exploitation.
Les granulats sont un matériau lourd et donc cher à transporter. Ils peuvent éventuellement être exportés vers les départements voisins mais rarement plus loin. A l’inverse, les produire au plus près des besoins est profitable à la fois pour les acheteurs, qui paient moins chers, et pour les vendeurs qui ont une source de revenus assurée.
Il n’y a que la proximité avec Cigéo, le plus grand projet industriel d’Europe, qui peut expliquer la démesure de cette carrière. A l’inverse, cela permet de nous rendre compte de ce qui attend les communes alentours : des constructions et des travaux titanesques, capables d’engloutir autant de matériaux que la moitié du reste de la Meuse.
Publié dansContre les mines|Commentaires fermés sur Ouverture d’une carrière de calcaire pour Cigéo
La décision a été prise « dans l’attente d’un modèle économique solide et pérenne en Europe ». Le groupe minier français Eramet a annoncé, jeudi 24 octobre, sa décision de « suspendre » son projet d’usine hydrométallurgique de recyclage de batteries pour véhicules électriques dans le nord de la France, alors que son partenaire Suez maintient son propre projet.
« Faute de montée en puissance en Europe des usines de batteries et de leurs composants, il existe aujourd’hui de fortes incertitudes, à la fois sur l’approvisionnement en matières premières de l’usine et sur les débouchés des sels métalliques issus du recyclage », a expliqué Eramet dans un communiqué.
« Nous restons totalement convaincus de la nécessité de développer une économie circulaire des métaux critiques sur le sol européen, dont le recyclage des batteries en fin de vie sera un élément-clé de la chaîne de valeur future, mais la réalité est que la chaîne de valeur des batteries électriques en Europe connaît un démarrage très difficile », a expliqué la PDG du groupe, Christel Bories, lors d’une conférence téléphonique avec la presse jeudi.
« Compte tenu de la très lente montée en puissance des usines de batteries, nous ne sommes pas en mesure de sécuriser des approvisionnements en matière première pour alimenter notre projet d’usine », a-t-elle ajouté. En attendant d’avoir des batteries en fin de vie, le projet d’usine misait sur une alimentation venue essentiellement des chutes de production des nouvelles usines de batteries en train de sortir de terre dans le nord de la France.
Pas de clients en Europe
Mme Bories a notamment évoqué les « problèmes » de NorthVolt ou d’ACC, et les « nombreux reports de projets sur la chaîne de valeur batteries ». Par ailleurs, « en aval », a-t-elle dit, « il n’y a aucun projet de précurseur de cathode européen qui a été confirmé, donc il n’y a pas de client [en Europe] pour les sels métalliques issus du recyclage ».
« Si aujourd’hui on faisait des sels [de nickel, de cobalt ou de lithium] issus du recyclage, on devrait les vendre en Asie. Cela [n’a] pas de sens de recycler sur le marché européen pour vendre le produit en Asie », a-t-elle affirmé.
Le projet d’Eramet, en lien avec le groupe français Suez – en toute vraisemblance à Dunkerque ou dans les environs –, porte sur la construction de deux usines : l’une de tri et broyage de batteries usagées ou chutes de production pour fabriquer un composant connu sous le nom de « blackmass » contenant des sels minéraux mélangés, et l’autre d’extraction et séparation des minéraux critiques contenus dans la blackmass, destinés à fabriquer des batteries.
De son côté, le groupe français Suez a rapporté jeudi à l’Agence France-Presse (AFP) que la décision d’Eramet « ne remet pas en cause le travail en cours de Suez pour le développement d’une usine [dévolue] au démantèlement et au recyclage des batteries ». « Suez travaille au développement de boucles fermées de recyclage des batteries en Europe », a indiqué ce groupe dans un bref communiqué.
Fin septembre, le groupe automobile Stellantis avait aussi annoncé qu’il renonçait à un projet concurrent de recyclage de batteries dans le cadre d’une coentreprise avec Orano, qui devait aussi s’implanter dans le nord de la France. Spécialiste français de l’uranium, Orano poursuit en revanche ses discussions sur le sujet.
Le 18 août 2024, en Argentine, au Mexique, au Portugal, en France, en Espagne, en Serbie et en Allemagne, des milliers de personnes se sont mobilisées contre des projets miniers menaçant de détruire les moyens de subsistance de territoires dans le monde entier. Reportage.
C’était le premier événement du réseau Red Global Anti-extractivism. Il coordonne, au niveau international, des actions communes de lutte contre l’extractivisme.
L’extractivisme, késako ? Ce sont toutes les activités qui touchent à l’extraction de substances et minéraux présents à l’état naturel sous forme solide, liquide ou gazeuse, ce qui inclut à la fois les minerais, les hydrocarbures et les gaz. Les mines à ciel ouvert ou les forages de gaz de schiste en sont des illustrations concrètes.
Lorsque des projets d’extractivisme émergent, les États portent systématiquement atteinte aux principes démocratiques et au droit à l’information. Lorsque les populations s’y opposent, les réponses étatiques ne se passent quasiment jamais sans les violences policières et judiciaires, le mépris du peuple et de sa voix. Pour répondre à ces violences, les collectifs et associations se forment et s’organisent.
L’extractivisme, incompatible avec la vie.
Dans un contexte de crise environnementale et sociale mondiale, les gouvernements brandissent une fausse transition énergétique « verte » pour justifier leur soutien aux politiques extractives. Ces projets sont souvent soutenus par une partie de la population locale, souvent très mal informée sur les conséquences au court et au long terme de ces exploitations. Les industriels leur promettent le développement économique des territoires et la création d’emplois.
La transition énergétique dite verte, considérée comme une solution au changement climatique sur certains territoires, provoque, en réalité, des préjudices pour les peuples autochtones ailleurs : rejets d’effluents toxiques, pollution, eaux chargées en métaux lourds, travail forcé…
Une fois les minerais extraits, les populations locales sont laissées avec les territoires défigurés, pollués, et sans retour en arrière possible. Alors même que, l’extractivisme prend souvent place là où les terres étaient potentiellement cultivables et nourricières .
Clin-d’oeil sur les actions internationales
En Espagne, dans la région de la Sierra de Gata, au nord de la communauté autonome d’Estrémadure, plusieurs mouvements anti-mines ont rejoint le réseauRed Global Anti-extractivism.
Suite à l’appel des collectifs Sierra de Gata et No a la Mina de Cañaveral, c‘est aux piscines naturelles de Villasbuenas de Gata que la mobilisation a eu lieu. Dès midi, différentes activités ont été organisées pour tous les publics : ateliers pour enfants, conférences, concerts, spectacles, lecture et enregistrement du manifeste international et repas commun au bord de la rivière.
Au Mexique, une Asamblea nacional per el agua, la vida y el territorio(Assemblée nationale pour l’eau et la vie et les territoires) a offert un riche programme de discussions, de tables rondes et de groupes de travail, avec la présence de 800 délégués de 269 organisations, groupes territoriales, et peuples autochtones de tous les pays. Étalée sur deux jours, la rencontre s’est terminée par une longue conférence de presse lors de laquelle une déclaration finale a été lue.
Le fait d’organiser cette rencontre au Mexique est très symbolique politiquement car le pays fait partie des territoires contenant d’importantes ressources en lithium que visent les industriels miniers.
Cette forêt se trouve en grande partie dans une zone de protection pour l’eau potable qui est régulièrement frappée par la sécheresse. D’après le scrutin consultatif de février dernier, les résidents de la commune de Grünheide, où est située l’usine, ont voté à plus de 60 % contre le projet de Tesla.
En parallèle, en Allemagne du nord, quelques activistes ont organisé une manifestation à proximité du parlement local. Elle a été accompagnée de discours d’informations sur les conséquences liés à l’extraction du lithium et des prises de paroles de soutien et de solidarité vis-à-vis des activistes serbes qui ont récemment subi des attaques et de la répression.
En effet, en Serbie, un projet de mine de lithium à été relancé en juillet 2024 par l’entreprise Rio tinto. Pourtant, il y a deux ans, ce projet avait été arrêté sous la pression de manifestant·es.
Le président nationaliste serbe Aleksandar Vucic a attendu la fin des récentes élections présidentielles pour annoncer cette relance.Depuis 2022, Rio Tinto avait acquis des terres dans la région de Loznica, où la mine devrait avoir une emprise de près de 400 hectares. Pour les opposant·es, ce projet de plusieurs milliards d’euros est un grave danger pour l’environnement de la région agricole de Jadar. Une importante mobilisation, portée par Extinction Rebellion Serbia et Marš sa Drine, s’est donc relancée dont la journée du 18 août, incluse dans leur mouvement de contestation.
Au Portugal, où l’entreprise britannique minière Savannah Ressources a l’intention d’ouvrir une mine de lithium de près de 600 hectares, un collectif uni pour la défense de Covas do Barroso (village au nord du pays) a aussi organisé une fête. Celle-ci comprenait une manifestation, des performances théâtrales et musicales rendant hommage aux populations locales. La journée s’est clôturée également par la lecture du manifeste international.
Dans cette région classée depuis 2018 de « patrimoine mondial agricole », pour la beauté de ses paysages et ses pratiques agricoles durables, en harmonie avec la nature, la lutte est aussi complexe qu’injuste. Plusieurs grands journaux nationaux mènent des campagnes de désinformation, en qualifiant la région de « moribonde », dépourvue d’habitants et des capacités de survie. Durant ces 6 derniers mois, les habitant·es ont bloqué les machines qui commençaient à perforer sur des terrains communaux n’appartenant pas à l’entreprise.
En France, les mouvements se tissent et les coalitions se fondent
L’Hexagone, loin d’être épargné par l’appétit de l’extractivisme, regroupe déjà plusieurs mouvements et associations qui se sont mobilisées, chacune sur son territoire. Dans l’Allier, à Echassières, où l’une des plus grandes mines de lithium au monde risque de voir le jour prochainement – les représentant·es de 6 collectifs et associations (Stop mines 03, Stop mines 23, Confédération paysanne 03, Bassines non-merci 63, Collectif Bonnet de Rochefort et Préservons la foret des Colettes) étaient présentes lors d’une manifestation aux portes de la société Imerys, porteuse du projet. Les moyens policiers déployés étaient, comme d’habitude, supérieurs à ceux des manifestants.
Pour l’occasion, l’artiste, Zoé Chaos, a réalisé des photographies d’art « nu ». Ces dernières, faites à proximité des verses des déchets miniers, ou des « stériles », tracent des parallèles entre les impacts sur les humain·es et sur les écosystèmes et dénoncent également l’exploitation humaine pour le profit.
Des élections anticipées ont eu lieu avant même que la consultation publique commence, et un maire soutenant ouvertement Imerys a été élu. Le 21 novembre 2023, une des nouvelles conseillères municipales a même déclaré en Conseil Municipal, lors duquel les élu·es ont voté sur la question de la fosse 4 :
« Je donnerais ma vie pour Imerys »
Des habitant·es de la commune font état d’intimidations et stressent pour la pérennité de leurs activités face à l’hégémonie d’Imerys sur le territoire. En juin dernier, les riverain·es, d’habitude convié·es, ont été refusé·es à l’entrée du comité de suivi annuel d’Imerys.Il en a été de même pour une des associations locales, très investie dans le combat, de manière arbitraire alors qu’une autre association de la commune a pu entrer. Début juillet, la préfecture a autorisé l’ouverture de la fosse 4 mais les associations et les riverain·es ne comptent pas arrêter leur combat contre Imerys et son monde. Une pétition a d’ailleurs été lancée.
Selon la coordination internationale, un manifeste a été lu et filmé dans tous les pays du monde impliqués et un court métrage verra le jour très prochainement. Ce film aura pour vocation de montrer aux différents collectifs à travers le monde qu’ils ne sont pas seuls et appeler à rejoindre ce nouveau mouvement international.
C’est un projet climaticide et anachronique qui ne verra finalement pas le jour. L’autorisation de construction d’une nouvelle mine de charbon à Whitehaven, dans le nord-ouest de l’Angleterre, a été annulée par la Haute cour de justice anglaise, vendredi 13 septembre. « L’hypothèse selon laquelle la mine proposée n’entraînerait pas d’augmentation nette des émissions de gaz à effet de serre […] est juridiquement erronée », a notamment argué le juge dans sa décision.
Ce projet, validé par le gouvernement conservateur britannique en 2022, avait dès le départ fait l’objet de deux plaintes, dont une de l’ONG écologiste Friends of the Earth. Le gouvernement travailliste arrivé au pouvoir en juillet dernier avait, par ailleurs, renoncé à défendre ce projet devant la justice, reconnaissant « une erreur » du gouvernement précédent. La mine aurait été la première à être construite en trente ans au Royaume-Uni, et ambitionnait d’extraire 3 millions de tonnes de minerai par an.
Cette décision constitue « une immense victoire pour l’environnement et pour tous ceux qui se sont battus contre cette mine de charbon nuisible au climat », a salué l’avocat de Friends of the Earth, Niall Toru, dans un communiqué relayé par l’AFP. Le gouvernement britannique doit encore reconsidérer formellement l’autorisation accordée au projet, ce qui devrait aboutir à « rejeter une fois pour toutes cette mine », selon Niall Toru. West Cumbria Mining, l’entreprise en charge du projet, peut encore décider de faire appel de cette décision.
Ils appellent cela une fête ? Nous y voyons une célébration du nationalisme, une gigantesque mise en scène de l’assujettissement des populations par les États.Sous des airs ludiques et conviviaux, les Jeux Olympiques offrent un champ d’expérimentation pour la gestion policière des foules et le contrôle généralisé de nos déplacements.
Comme tout grand évènement sportif, ils sont aussi à chaque fois l’occasion de vouer un culte aux valeurs qui fondent le monde du pouvoir et de l’argent, à la concurrence généralisée, à la performance à tout prix, au sacrifice pour l’intérêt et la gloire nationale.
L’injonction à s’identifier à une communauté imaginaire et à soutenir son supposé camp d’appartenance n’est pas moins néfaste que l’incitation permanente à voir son salut dans la bonne santé de son économie nationale et dans la puissance de son armée nationale.
Il faut aujourd’hui des doses toujours plus grandes de mauvaise foi et de déni pour ne pas voir toute l’horreur que génère la société de consommation et la poursuite du prétendu « bien-être à l’occidental ». La France voudrait faire de cette grande messe la vitrine de son excellence. Elle ne pourra bercer d’illusions sur son rôle vertueux que ceux qui ont décider de se mettre des œillères, et qui s’en accommodent. Nous leur adressons notre mépris le plus profond.
Le rayonnement de la France passe par la production d’armes dont le volume de ventes la place deuxième exportateur mondial. L’État est fier de son complexe militaro-industriel et de son arsenal « made in France ». Répandre les moyens de la terreur, de la mort et de la dévastation à travers le monde pour assurer sa prospérité ? Cocoricooo !
N’en déplaise aux crédules qui croient encore aux fables démocratiques, l’État français emploie aussi sa panoplie répressive pour affronter sa propre population. Pour mater les émeutes après le meurtre de Nahel par la police en juin 2023 ou pour tenter d’arrêter le soulèvement anticoloniale en Kanaky récemment. Tant qu’il existera, l’État ne cessera de la mettre à l’oeuvre pour combattre ceux qui défient son autorité.
Les activités des entreprises françaises à travers le monde rendent toujours plus manifeste les dévastations sociales et environnementales que produit le système capitaliste. Celles nécessaires pour reproduire l’organisation sociale actuelle, et celles inhérentes au progrès scientifique et technologique. Progrès qui ne perçoit l’enchaînement des catastrophes passées, présentes et à venir que comme l’occasion d’un bond en avant.
Total poursuit le pillage et la spoliation de nouvelles contrées en quête de pétrole et de gaz de schiste (Afrique de l’est, Argentine etc). Sous couvert de son nouveau label vert, l’industrie du nucléaire et l’exportation du savoir-faire français en la matière nous assure, à plus ou moins brève échéance, une planète irradiée, donc littéralement inhabitable. Rien de plus qu’une crise de plus à gérer pour les promoteurs de l’atome. Eux qui ne peuvent se passer de leur coopération avec l’État russe à travers son géant Rosatom et de l’appui de son armée pour écraser le soulèvement au Kazakstan en 2022, important pays fournisseur d’uranium. Ce minerai qui fait tourner les 58 réacteurs de l’hexagone.
Alors, quel est le coût humain, social et environnemental pour que quelques privilégiés se déplacent vite et loin en TGV ? Infiniment trop. Le chemin de fer n’est d’ailleurs pas une infrastructure anodine. Il a toujours été un moyen pour la colonisation de nouveaux territoires, un préalable à leur dévastation et une voie toute tracée pour l’extension du capitalisme et du contrôle étatique. Le chantier de la ligne appelée « Tren maya » au Mexique, auquel collabore Alstom et NGE, en est une bonne illustration.
Et les batteries électriques indispensables à la prétendue « transition énergétique » ? Parlez-en, par exemple, aux travailleurs de la mine de Bou-azeer et des habitants des oasis de cette région marocaine qui font les frais de cette ruée vers l’or du XXIème siècle. Renault y extrait les minerais nécessaires pour donner bonne conscience aux écolos des métropoles sur le dos de vies sacrifiées. Parlez-en à ce « peuple de la forêt » de l’ile d’Halmahera au nord-est de l’Indonésie, aux Hongana Manyawa qui désespèrent de voir la forêt où ils vivent être détruite sur l’autel de la la « transition écologique ». L’État français, via la société Eramet, participe au ravage de terres jusque là épargnées. De même, il ne veut pas lâcher le Caillou mélanésien pour continuer à y arracher le précieux nickel.
Nous nous arrêterons ici dans l’impossible inventaire des activités mortifères et prédatrices propre à tout État et à toute économie capitaliste. Cela ne serait d’ailleurs d’aucune aide pour rompre avec une vie fade et déprimante, avec une vie d’exploités, et pour affronter la violence des États et des chefs religieux, des chefs de famille et des patrouilles de police, des patriotes et des milices patronales, autant qu’à celle des actionnaires, des entrepreneurs, des ingénieurs, des planificateurs et des architectes du ravage en cours. Fort heureusement l’arrogance du pouvoir continue de se heurter à la hargne des opprimé-e-s rebelles. D’émeutes en insurrection, lors de manifestations offensives et de soulèvements, à travers des luttes quotidiennes et des résistances souterraines.
Qu’en ce jour résonnent alors, à travers le sabotage des lignes TGV reliant Paris aux quatre coins de la France, les cris de « femme, vie, liberté » d’Iran, les luttes des amazoniens, les « nique la france » venant d’Océanie, les désirs de liberté qui nous parviennent du Levant et du Soudan, les combats qui continuent derrière les murs des prisons et l’insoumission des déserteurs du monde entier.
A ceux qui reprochent à ces actes de gâcher le séjour de touristes ou de perturber les départs en vacances, nous répondons que c’est si peu encore. Si peu comparé à cet événement auquel nous souhaitons participer et que nous appelons de tout cœur : la chute d’un monde qui repose sur l’exploitation et la domination. Là oui, nous aurons quelque chose à fêter.
[depuis reporterre]
La multinationale française Imerys souhaite ouvrir une nouvelle fosse d’extraction dans sa mine à ciel ouvert, située à Glomel, en Bretagne. Plusieurs associations dénoncent des conséquences majeures sur l’eau.
« Regardez ce qu’Imerys a fait du périmètre de protection de notre captage d’eau potable », commente Jean-Yves Jégo, conseiller municipal de Glomel et membre de l’association Douar Bev (« Terre vivante »). Il faut dire que la vue est spectaculaire. Au milieu des champs, nous contemplons la « fosse n°3 », un trou large comme 30 terrains de football et profond comme 5 immeubles haussmanniens superposés. On y extrait de l’andalousite, un minéral résistant aux très hautes températures utilisé pour produire des fours, des têtes de missiles ou des blocs moteurs de camions. Imerys prévoit de creuser bientôt une nouvelle fosse, la quatrième, comme celle-ci : « Incompatible avec la préservation de l’eau ! » dénoncent une partie des riverains et les associations.
« Nous sommes ici sur le château d’eau de la région, en tête de deux bassins versants, indique Dominique Williams, de l’association Eau et Rivières, celui de l’Ellé, qui se jette dans l’océan à Quimperlé, et celui du Blavet, qui coule jusqu’à Lorient. » Ces têtes de bassins sont formées de ce que les hydrologues appellent un « chevelu », à l’image des innombrables petits traits qui les représentent sur une carte : les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Ce sont les sites à préserver en priorité pour protéger les nappes phréatiques et les captages d’eau en aval. Cette sensibilité est plus forte encore en Bretagne, qui « dispose de très peu de ressources en eau souterraine et dépend des eaux de surface pour son alimentation », ajoute Dominique Williams.
Exploitée depuis les années 1970, la mine de Glomel, 1 300 habitants, est longtemps passée inaperçue — peut-être parce qu’elle n’est, du point de vue de l’administration, qu’une carrière [1]. Pourtant, son fonctionnement est celui d’une mine : le minerai contenant 15 % d’andalousite est acheminé vers l’usine toute proche où il est concassé, broyé et concentré dans des bains d’acide sulfurique et autres réactifs. Sa transformation produit chaque année plus de 1 million de tonnes de déchets boueux ou solides, ces derniers formant, tout autour de nous, ces collines grises de 300 mètres de haut.
Pour creuser il y a trente ans cette troisième fosse dans la zone de protection d’un captage d’eau, Imerys avait bénéficié d’un miracle : une dérogation de la préfecture. Et ce, malgré un risque de pollution connu, puisque la roche excavée ici contient de la pyrite : au contact de l’eau, elle génère un jus acide qui draine des polluants métalliques. En 2004, la cour d’appel de Nantes saisie par un agriculteur a annulé cette dérogation : le périmètre de protection devait être remis en état. Mais quand ? Contacté par Reporterre, Thomas Louvet, responsable projets miniers chez Imerys Glomel, indique que la réhabilitation est bien prévue, mais « en fin d’exploitation, entre 2040 et 2045 ».
« Force est de constater qu’Imerys ne maîtrise pas les impacts de cette mine, affirme Armelle Renault, ingénieure agronome vivant à moins de 1 kilomètre du site qui participe depuis deux ans à un groupe de veille citoyenne sur la mine. On a découvert par hasard que l’un des piézomètres, appareil qui mesure les niveaux d’eau et leur composition, avait détecté des concentrations de métaux très anormales dans les eaux souterraines. » Sur la plaquette imprimée en couleurs qui justifie l’ouverture de la fosse n°4, Imerys assure n’avoir « aucun impact sur les eaux souterraines et superficielles ».
Pourtant, interrogée par Reporterre, l’entreprise a admis l’existence de ce problème de concentration de métaux. Elle y répondra « par la pose de quatre nouveaux piézomètres », mais « n’en connaît pas la cause ». L’appareil de mesure se trouve au pied d’une montagne de déchets miniers (la « verse Roscoat »), juste à côté du précédent site d’extraction (la fosse n°2) désormais utilisé par Imerys pour déverser ses déchets liquides. Sous ses allures de lac de montagne, il reçoit en continu les boues de traitement de l’usine d’andalousite, contenant des taux très élevés de métaux cancérigènes comme le cadmium et le cobalt. Résultat : la fosse n°2 est un lac d’eau acide et de déchets toxiques qui peuvent s’infiltrer dans les eaux souterraines.
Des volumes d’eau immenses
Derrière le conflit autour de la mine de Glomel, se cache l’eau nécessaire à son activité. La consommation est dissimulée et minimisée par Imerys depuis des décennies. « À cette question, on obtient toujours des réponses partielles et embrouillées, raconte Armelle Renault. En réunion de comité de suivi, le représentant de l’entreprise a expliqué que la mine ne consommait que 6 000 m3 d’eau pris sur le réseau. » En réalité, c’est le volume nécessaire pour les usages sanitaires et le réfectoire pour la centaine d’employés du site. Dans ses études d’impact, Imerys écrit qu’« il n’est pas effectué de prélèvement d’eau dans le milieu naturel pour alimenter les installations du site » et que son usine « fonctionne en circuit fermé ».
Pour y voir plus clair, Reporterre a demandé par écrit à Imerys quelle était la consommation d’eau annuelle du site de Glomel. La réponse fut tout autre, et encore plus mystérieuse : « La consommation du site correspond aux pertes par évaporation estimées à environ 100 000 m3/an. »
Il faut éplucher les 2 900 pages du dossier d’enquête publique pour comprendre les véritables besoins en eau du site. L’usine nécessite à elle seule 1,9 million de m³ par an, ce qui équivaut à la consommation d’une ville de 35 000 habitants. Et comme son « circuit fermé » ne recycle que 57 % de l’eau, il faut y injecter chaque année au moins 800 000 m³. Pour ce faire, Imerys pompe directement dans la nappe phréatique (l’exhaure) et collecte toutes les eaux de ruissellement sur plus de 250 hectares. Chaque année, elle dispose ainsi gratuitement d’une gigantesque réserve de plus de 3 millions de m³, l’équivalent de plusieurs mégabassines prélevées au détriment des zones humides, des tourbières et des nappes souterraines.
« On est en contentieux quasi-permanent avec Imerys depuis quinze ans »
« Le comble, c’est qu’Imerys se vante en disant que c’est grâce à la mine qu’il y a assez d’eau en été dans les rivières, s’insurge Jean-Yves Jégo. C’est le monde à l’envers ! » En effet, le site rejette chaque année plus de 1 million de m³ d’eaux industrielles. De ce fait, l’entreprise se flatte d’avoir un « impact positif puisque les volumes rejetés constituent une bonne partie du débit et de la qualité de ce cours d’eau et un important soutien en période d’étiage ». Selon Jean-Yves Jégo, « si Imerys adapte ses rejets d’eau au niveau des rivières en été, c’est avant tout pour diluer ses propres pollutions et les maintenir sous un seuil acceptable ».
En aval de la mine se trouvent deux stations de pompage d’eau potable gérées par Eau du Morbihan, et Imerys a les plus grandes difficultés à transformer ses eaux industrielles acides et chargées en métaux en eau brute destinée à la consommation humaine. Elles passent dans deux stations de traitement, puis dans une nouvelle usine mise en service en avril dernier par Imerys, « moyennant 6 millions d’euros d’investissement » pour réduire la pollution au manganèse, mais leur teneur en sulfates reste sept fois supérieure aux valeurs seuil.
« On est en contentieux quasi-permanent avec Imerys depuis quinze ans, résume Dominique Williams, de l’association Eau et Rivières de Bretagne. Imerys bénéficie d’une bienveillance effarante de la part des services de l’État, qui lui délivrent des arrêtés préfectoraux manifestement contraires à l’intérêt général. » En 2015, le tribunal administratif de Rennes a annulé un arrêté, jugeant qu’Imerys avait minoré les conséquences de son activité sur les zones humides et Natura 2000 situées à proximité en produisant « une étude d’impact entachée d’une insuffisance qui a nui à l’information tant de l’autorité administrative que du public ». En 2018, Imerys a été condamnée par le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc pour un déversement sauvage d’eaux chargées de métaux dans un affluent de l’Ellé, constaté en 2013 par des inspecteurs de l’environnement.
L’Autorité environnementale dira avant l’été si elle autorise l’ouverture d’une quatrième fosse. Le 15 avril dernier, dans la salle des fêtes de Glomel, 150 personnes étaient présentes à l’occasion du lancement de la coalition contre le projet ; elle réunit huit associations. « Année après année, les gens ont vu la mine s’étendre, analyse Camille, la trentaine, membre du collectif Bascule Argoat. Le fait qu’elle passe désormais de l’autre côté de la route a été un choc. On n’imaginait pas les répercussions que ça aurait sur l’environnement. Imerys présente tellement bien ! Ceux qui se font avoir, maintenant, ce sont les habitants de l’Allier, avec le projet de mine de lithium. Notre expérience doit servir d’exemple. »
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Le 26 avril, des opposants au projet Stocamine se sont cadenassés par le cou aux grilles d’un entrepôt proche du site de cette ancienne mine de potasse dans laquelle l’État veut confiner définitivement des déchets dangereux, dans le Haut-Rhin. « Nos livreur.euse.s vous ont déposé les clés au ministère de l’Écologie, Christophe Béchu. Vous avez les clés de notre avenir à toustes entre les mains, mais déciderez-vous de le sceller ? », a twitté Extinction Rebellion Strasbourg.
Cette action intervient au lendemain de la saisine de la procureure de la République de Strasbourg par le député Emmanuel Fernandes (La France insoumise). Ce dernier dénonce plusieurs infractions, dont « celle d’écocide prévue aux articles L231-1, L231-2 et L231-3 du Code de l’environnement ». Il alerte sur « la présence prouvée, par deux rapports distincts et des témoignages, de 1 643 tonnes de terres polluées avec une teneur en polychlorobiphényles (PCB) trois fois supérieure à la teneur autorisée ».
« Le Tribunal administratif n’a pas encore statué sur la légalité de l’enfouissement des déchets », indique aussi Emmanuel Fernandez. Il doit en effet encore se prononcer sur le fond. « Je demande au gouvernement de suspendre les travaux criminels au moins jusqu’à ce que le juge administratif se prononce sur leur légalité. »
La Cour européenne des droits de l’Homme également saisie
De leur côté, l’association Alsace Nature et cinq riverains du site et usagers de l’eau ont saisi « en urgence », le 23 avril, la Cour européenne des droits de l’Homme. Ils réclament des mesures provisoires pour faire suspendre l’enfouissement définitif des déchets.
Ces recours interviennent deux mois après un arrêt du Conseil d’État qui a ouvert la voie au début de l’enfouissement. « L’État français et les Mines de Potasse d’Alsace profitent de [cet] arrêt pour se précipiter et couler le plus de béton possible sans attendre le jugement sur le fond qui va intervenir dans les semaines à venir », dénonce l’association.
Les opposants au projet alertent depuis plusieurs années sur le risque de pollution de la plus grande nappe phréatique d’Europe occidentale, située dans cette zone, et qui alimente en eau potable plus de 6 millions de personnes en Alsace et en Allemagne.
Mine et usine de concentration : site de Beauvoire – commune d’Echassières
En bleu le bornage du périmète réalisé par Olivier TRUTTMANN, géomètre-expert.
Canalisation : Le tracé envisagé pour les canalisations qui relieraient l’usine de concentration à la plateforme de chargement suivrait les routes départementales (D987, D118, D183) et voies communales ou chemins ruraux existants en descente (dénivelé approximatif de 470 mètres). Trois canalisations parallèles, enfouies à environ un mètre sous terre seraient mises en place : une première pour le concentré de mica lithinifère, une deuxième pour le concentré de feldspath, la troisième canalisation permettant le transport de l’eau qui retournerait vers l’usine de concentration. [p.16 Synthèse du dossier du maître d’ouvrage]
Sation de chargement :
La plateforme de chargement assure une double fonction de site de stockage et lieu de
chargement. En effet, le rythme des trains dépendant des sillons attribués par SNCF
Réseau, il est nécessaire de prévoir un espace pour stocker les produits dans l’attente de
leur chargement. Le mica lithinifère pourra enfin être transporté par trains vers l’usine
de conversion, et le feldspath vers les clients. [p.16 Synthèse du dossier du maître d’ouvrage]
La fontchambert – communes de Naves et de Saint-Bonnet de Rochefort
Parcelles hypothétiques d’après les projections d’Imerys :
Sur Nave : parcelle 03194 000 ZE 15 et parcelle 03194 000 ZE 18
Sur Saint-Bonnet de Rochefort : parcelle 03220 000 YO 71
Usine de conversion :
Parcelles hypothétiques d’après les projections d’Imerys :
Sur Saint-Victor au nord de Montluçon : parcelle : 03262 000 YN 42 et parcelle 03262 000 YN 152