Il y a aujourd’hui une accélération du projet fasciste, patriarcal, écocidaire et colonialiste. Alors que les élites multiplient les saluts nazis nous avons décidé de saluer à notre manière un concessionnaire tesla dans dans la nuit du 2 au 3 mars 2025 à plaisance-du-touch. Nous avons incendié des véhicules à l’intérieur de l’enceinte à l’aide de deux bidons à essence. Nous nous sommes demandé après coup si des plaques d’allume-feu n’auraient pas été un moyen plus efficace.
Face au renforcement du mouvement néonazi à l’échelle mondiale, nous sommes l’antifascisme combatif qui ne croit pas au mythe de la démocratie.
Face à l’offensive masculiniste et transphobe actuelle, nous sommes un fragment de la lutte contre le patriarcat.
Face aux ravages industriels qui détruisent la planète, nous sommes l’écologie radicale qui ne croit pas aux solutions technologiques.
Face au colonialisme et au suprémacisme blanc, face à la misère et à l’exploitation généralisée, nous exprimons notre refus en acte.
Par cet acte nous participons à l’appel « Accueille le printemps, crame une tesla », à l’élan international qui cible tesla de l’allemagne aux états-unis en passant par les pays-bas, et plus largement à la conflictualité anarchiste.
Nous apportons notre soutien à Louna inculpée dans le cadre de la lutte contre l’A69 et à tous les prisonniers anarchistes, à celles en cavale et celleux qui se battent.
Poursuivons l’offensive contre les techno-fascistes !
Au large de Courseulles, le projet industriel prend du retard
Le projet d’EDF d’installer 64 éoliennes industrielles au large de Courseulles-sur-mer prend du retard. En cause, des difficultés dans le forage du fond marin et la rareté des bateaux spécialisés dans ce genre d’opérations.
Le nouveau directeur de projet du parc éolien en mer du Calvados au large de Courseulles-sur-Mer (michel benoît) annonce dans un communiqué que la mise en service des 64 éoliennes est reportée à 2026. Le chantier tourne au ralenti, et sur les 64 fondations nécessaires pour ensuite installer les éoliennes de 175 mètres, seules 4 ont pour l’instant été réalisées. On peut lire dans la presse que :
« depuis le 15 janvier 2025, date où les difficultés de forage des fondations des éoliennes avaient été révélées, EDF Renouvelables n’avait pas encore communiqué. EDF confirme enfin les problèmes rencontrés et le retard du chantier qui devait s’achever à l’été 2025. Pour rappel, le navire auto-élévateur Vole au Vent en charge des forages était arrivé sur zone en mai 2024 pour réaliser des tests qui ont nécessité « de corriger des problèmes techniques, le forage de la première fondation a été achevé début décembre 2024. En conséquence, le navire de Saipem S7000 en charge de l’installation des fondations est arrivé sur site en décembre et a installé avec succès la première fondation en janvier. »
« C’est désormais à l’horizon 2026 que la mise en service du parc est évaluée. Car, pendant plusieurs mois, les navires spécialisés pour ce type de construction offshore sont déjà promis à d’autres chantiers en mer. Le navire Vole au Vent a désormais quitté la zone de travaux et les autres navires installateurs partiront également dans les semaines à venir », délivre Michel Benoit qui explique que, « les opérations de forage reprendront au cours de l’été prochain avec un nouveau navire auto-élévateur, le Bold Tern, de l’armement Fred Olsen Windcarrier. »
Un article paru en octobre 2024 sur le site trognon.info donne quelques autres informations sur le projet (et sur la nécessité de lutter contre) : « Par exemple au large de Courseulles-sur-Mer (Calvados), où 64 éoliennes de 175 mètres de haut doivent bientôt être démarrées. A l’annonce du projet, des habitants et des pêcheurs, pour des raisons diverses, se sont mobilisé-es. Malgré tout, le chantier colossal a commencé. En décembre 2023, RTE a mis à disposition les installations de raccordement au réseau électrique. Des centaines de tonnes de câbles ont été installés sous l’eau pour acheminer l’électricité produite par les éoliennes vers la « chambre d’atterage » de Bernières-sur-Mer, qui assure la connexion avec les 24 kilomètres de câbles souterrains menant au poste électrique de Ranville. Éoliennes offshore du Calvados (un consortium regroupant EDF Renouvelables, WPD offshore et Enbridge) compte mettre en service les éoliennes en 2025. »
Raté puisque le chantier colossal d’EDF est donc en stand-by…jusqu’à l’arrivée du ou des prochains navires nécessaires à la construction du parc offshore. Des sites internets comme myshiptracking.com peuvent permettre de savoir quand l’arrivée salvatrice du mastodonte des mers aura lieu !
Capitalisme vert : l’éolien industriel a le vent en poupe
Le vendredi 18 octobre 2024, trois ministres se sont déplacés à Fécamp en Seine-Maritime pour annoncer un nouveau projet de parc éolien en mer. L’Etat et les industriels espèrent implanter 200 nouvelles éoliennes, en plus des 71 déjà existantes dans ce parc maritime.
L’éolien industriel en plein essor
En Normandie, d’autres projets éoliens de la sorte sont déjà en cours, et rencontrent des oppositions. Par exemple au large de Courseulles-sur-Mer (Calvados), où 64 éoliennes de 175 mètres de haut doivent bientôt être démarrées. A l’annonce du projet, des habitants et des pêcheurs, pour des raisons diverses, se sont mobilisé-es. Malgré tout, le chantier colossal a commencé. En décembre 2023, RTE a mis à disposition les installations de raccordement au réseau électrique. Des centaines de tonnes de câbles ont été installés sous l’eau pour acheminer l’électricité produite par les éoliennes vers la « chambre d’atterage » de Bernières-sur-Mer, qui assure la connexion avec les 24 kilomètres de câbles souterrains menant au poste électrique de Ranville. Éoliennes offshore du Calvados (un consortium regroupant EDF Renouvelables, WPD offshore et Enbridge) compte mettre en service les éoliennes en 2025.
A Dieppe, Le Trepport et Barfleur, des projets similaires sont à l’étude. Il y aurait aussi deux projets imaginés au large du Cotentin.
Sur terre aussi, les projets d’éolien industriel se multiplient, car le système capitaliste a besoin de toujours plus d’énergie (et donc d’électricité) pour croître indéfiniment. Sur les communes de Bellengreville et de Moult-Chicheboville, à l’est de Caen dans le Calvados, une enquête publique pour l’implantation de 10 nouvelles éoliennes de la société Vensolair est en cours, et le projet suscite des protestations. Certaines éoliennes menacent directement le marais Chicheboville-Bellengreville et des personnes vivant là craignent des nuisances (sanitaires, sonores et visuelles).
Un discours bien rôdé : la transition énergétique
Les industriels et gouvernants, protecteurs des intérêts capitalistes, ont pris acte du phénomène de dérèglement climatique provoqué par les activités humaines, notamment les activités industrielles alimentées aux énergies fossiles. A défaut de remettre en question le système industriel dans son ensemble, et les destructions massives et inévitables qu’il induit, l’accent a plutôt été mis sur le problème de la production de CO2. Cette orientation idéologique a permis l’apparition d’un discours réformiste visant à une modification progressive du système productif, une « transition » vers des énergies dites décarbonées. De la sorte, plus besoin de remettre en question le système économique dans son ensemble (car une réflexion conséquente amènerait à une remise en cause radicale du capitalisme), proposer des alternatives suffit. Ce discours fait alors passer des sources d’électricité autres que le charbon ou le pétrole pour de véritables solutions écologiques. L’éolien et le solaire (voir même le nucléaire !) sont labellisés énergies vertes par excellence. Pourtant, ces énergies nécessitent également pour fonctionner le pillage néocolonial des ressources, l’exploitation de mines, une certaine organisation sociale du travail, la circulation mondialisée de marchandises, la destruction des espaces où les projets industriels sont implantés, l’imposition de modes de vie, le massacre d’êtres vivants, etc. Par ailleurs, ces nouvelles industries énergétiques ne viennent absolument pas remplacer les anciennes, mais elles s’y additionnent. Chaque année, les records de production des industries pétrolières ou gazières sont battus, alors même que les industries énergétiques dites décarbonées sont en plein essor. Le discours sur la transition est un écran de fumée : il permet aux multinationales et aux Etats de poursuivent les rentables ravages qu’ils organisent tout en dégageant de nouveaux marchés, le tout justifié par une proposition politique qui fait croire à la prise en compte du problème écologique. Tout bénef !
Quelle lutte contre les projets éoliens ?
Le travail des lobbystes et autres politicien-nes fait son effet : l’éolien et le photovoltaïque sont souvent associés à des progrès écologiques. De nombreuses organisations « écologistes » défendent même cette théorie absurde et promeuvent l’implantation de projets industriels dévastateurs, parce qu’éoliens ou solaires. Cela a des conséquences directes dans les luttes contre les projets éoliens. La stratégie de promotion de cette « transition écologique » qui n’a d’écologique que le nom porte ses fruits, et crée de la confusion. Quand des réunions publiques ont lieu à Barfleur en 2021 à propos d’un projet d’éoliennes offshores, les porteurs du projet (à savoir l’Etat et des industriels en quête de nouveaux marchés) sont taxés d’écolos-bobos par les pêcheurs du coin. Dans d’autres régions, des collectifs de riverain-es opposé-es à des projets éoliens sont parfois rejoins ou encouragés par l’extrême-droite locale, qui axe son discours sur la défense du terroir et le rejet de l’écologisme (qui serait donc symbolisé par ces projets industriels…). Une brèche dans laquelle s’engouffrent bien volontiers les pro-nucléaires qui présentent alors « leur » énergie « décarbonnée » comme la meilleure alternative.
La porosité (réelle ou supposée) des luttes contre les projets éoliens avec des tendances anti-écologistes rend parfois frileux-ses à rejoindre ces luttes les anti-capitalistes convaincu-es. Il est pourtant décisif de s’y intéresser. D’abord parce qu’il y a un impérarif à contrer le discours dominant de la soi-disant transition écologique et à lutter contre tout projet industriel conduisant à une augmentation de la production d’énergie. Aussi parce que dans un contexte de renforcement des idées et des groupes d’extrême-droite, laisser des espaces de lutte aux fachos et laisser proliférer une écologie fascisante serait une erreur évidente. Ensuite parce que ces projets sont d’un intérêt stratégique majeur pour les grands groupes industriels comme EDF ou Total, qui veulent verdir leur image et agrandir toujours plus leur emprise sur le monde. Et pour tout un tas d’autres raisons.
Il y a un certain nombre de mobilisations et d’actions contre des projets éoliens, sur des bases anti-capitalistes : des mobilisations en forêt de Lanouée, contre le parc éolien de Saint-Brieuc, des sabotages en France, en Allemagne plus récemment, ou encore en Grèce. La répression s’abat parfois, comme en Haute-Vienne. Partout des projets éoliens émergent, et bien souvent, des réactions hostiles les accompagnent. De manière plus générale, ces luttes peuvent s’inscrire dans une critique globale. Celle d’un système capitaliste-industriel dont la stabilité repose en grande partie sur ses infrastructures énergétiques et sa capacité à produire et à distribuer de l’électricité.
Rejoignez nous à 12h (départ 13h) au square René Bristol à Thiviers pour une Marche Festive jusqu’à Pierrefiche pour défendre les bois de Razac et le bassin de la Côle de l’exploitation du quartz par Imerys.
SAMEDI 29 MARS – GARDAREMRAZAC
Appel régional à une marche festive de Thiviers à Pierrefiche pour défendre le bassin de la Côle de l’exploitation du quartz par Imerys
⚠️Depuis quelques temps vous avez peut être entendu parler de la multinationale IMERYS. Spécialisée dans l’extraction et la transformation des « minéraux de spécialités », ses activités ne datent pourtant pas d’hier. Sous ce nom, elle exploite depuis une vingtaine d’années plus de 200 sites sur toute la planète. Non sans scandales écologiques et sociaux comme aux USA, au Brésil et en Afghanistan. Avec plus de 14000 employé.es elle a réalisé 4,3 milliards de chiffre d’affaires en 2022. Mais son histoire d’exploitation minière date du 19e siècle impérial et de la société Pennaroya, dont elle est une héritière directe. Un peu partout en France, Imerys semble dotée d’un appétit insatiable pour les minéraux dont les sols de nos régions regorgent.
💧Comme à la Narse de Nouvialle dans le Cantal, à Luzenac en Ariège, à Glomel en Bretagne, à Echassières dans l’Allier et à Thédirac dans le Lot, chez nous, à Lempzours, Saint Jean de Côle et Thiviers, dans la partie limousine du nord de la Dordogne, Imerys ne cesse de s’étendre pour extraire les minerais de nos sols. Dans notre région Imerys extrait des galets de quartz qui servent à fabriquer du silicium métal dont les applications industrielles sont multiples, notamment pour l’électronique et les semi-conducteurs qui équipent nos appareils numériques. Mis devant le fait accompli d’une enquête publique surgie de nulle part l’été dernier, l’urgence pour nous se situe entre Razac et Pierrefiche au nord de Thiviers, où Imerys compte détruire des bois très anciens sur le bassin de la rivière Côle. Alors que l’exploitation risque de commencer en 2025, nous, riveraines et riverains, sommes très inquiets de la destruction de nos sols et de nos ruisseaux ainsi que des dangers liés aux camions sur la route sinueuse qui nous relie au reste de notre territoire dont l’avenir est menacé : partout dans notre secteur on trouve des cailloux de quartz à même les sols.
✊C’est pourquoi le 29 Mars prochain – tandis que le sud-est de la France convergera vers Grenoble à l’appel du collectif StopMicro pour empêcher l’extension de la méga-usine de semi-conducteurs de STMicroelectronics – nous, habitantes et habitants du Périgord-Limousin, en écho à l’appel du Grésivaudan contre la numérisation du monde, appelons les habitantes et les habitants des régions alentours à converger ici à Thiviers pour une marche festive qui se terminera par le procès du représentant d’Imerys : « Peltassou l’extractiviste » !
🤝Des personnes de l’ensemble des collectifs résistant aux extensions et aux impacts des activités d’Imerys seront présentes pour témoigner et partager avec nous la réalité de l’extractivisme ordinaire que nous subissons quotidiennement toutes et tous sur nos territoires.
GARDAREMRAZAC – VOLEMVIUREALPAIS Nous Garderons Razac – Nous voulons vivre au pays ! 💫💫💫
Thiviers 9 mars 2025
L’association Sauvegardons Razac et le bassin de la Côle.
Le début des forages par la société FORACO , sous traitante de la Compagnie des Mines Arédiennes (CMA), ayant été annoncé pour mars 2025 sur plusieurs anciennes concessions minières de Haute-Vienne et Dordogne, une assemblée à eu lieu le 6 mars 2025 pour discuter des suites à donner à la mobilisation.
Save the date : entre autres, le samedi 19 avril sera jour de fête et de lutte !
Alors que la construction d’une mine de lithium est en projet dans le centre de la France, Imerys est poursuivi devant le tribunal de commerce de Paris pour ses activités… au Brésil.
En France, Imerys se positionne comme faisant partie des « leaders du secteur minier en matière de durabilité ». Avec le projet d’ouverture d’une mine de lithium destinée à la production de batteries électriques, dans le sud du département de l’Allier, la multinationale, héritière de la branche métal du groupe Rothschild fondée en 1880, est devenue la vitrine de la relance minière dans l’Hexagone.
Au moment où débute l’enquête publique sur l’ouverture de cette mégamine française, le scandale entourant un complexe minier amazonien rattrape la multinationale. Depuis début février, a révélé le magazine Challenges, Imerys est poursuivi par un fonds d’investissement étasunien, le groupe Flacks, pour « dissimulation frauduleuse ». Selon Flacks, contacté par Reporterre, l’entreprise aurait vendu ses exploitations de kaolin en dissimulant qu’elles seraient à l’origine d’un « désastre humanitaire » dû aux « mauvaises pratiques de l’entreprise minière ». La première audience se tiendra le 3 avril au tribunal de commerce de Paris.
L’affaire nous emmène en Amazonie, dans l’État du Pará, dans le nord-est du Brésil. Depuis 1996, Imerys y exploite des mines de kaolin — un minéral blanc utilisé entre autres pour produire des pigments qui font briller le papier et les emballages — dans la forêt tropicale. Deux pipelines de 200 kilomètres l’acheminent jusqu’à Barcarena, une ville de 125 000 habitants à l’embouchure du fleuve Amazone, où l’entreprise exploitait encore il y a peu un terminal portuaire et deux usines de transformation.
« On veut la justice, Imerys dehors ! » Rencontre d’habitants à Barcarena juste après l’incendie de l’entrepôt d’Imerys en décembre 2021. Rapport de l’assemblée législative du Pará
Imerys cherche-t-il à échapper aux conséquences de sa pollution ?
En juillet 2024, Imerys a vendu à Flacks ces sites de production regroupés au sein d’une nouvelle filiale baptisée Artemyn. Une semaine après la signature, le 12 juillet, les autorités de l’État ont informé Flacks qu’elles venaient de faire fermer les mines de kaolin : Imerys n’a pas respecté les droits des populations amazoniennes et n’avait plus d’autorisation environnementale.
Le fonds d’investissement accuse Imerys de l’avoir « floué de bout en bout » en dissimulant la situation. Ce dernier affirme avoir cédé ces actifs pour « concentrer sa stratégie sur des marchés de spécialité comme la transition énergétique ». Mais le groupe Flacks se dit « totalement convaincu » qu’Imerys cherche en fait à échapper aux conséquences de ses trente ans d’activité au nord-est du Brésil.
« Toute vie aquatique a disparu »
« Ce qui est surprenant, c’est que les installations d’Imerys n’aient pas été mises à l’arrêt plus tôt », dit Marcel Hazeu, chercheur en sciences de l’environnement, interrogé par Reporterre. Responsable du groupe de recherche Société, territoire et résistance en Amazonie, rattaché à l’Université fédérale de Pará, il documente depuis douze ans avec son équipe les « crimes socio-environnementaux » de l’entreprise. Imerys a causé plus de vingt accidents en vingt ans. L’entreprise est visée par 169 plaintes pour pollution, infraction au droit du travail ou non-respect des droits des peuples autochtones.
Pollution des eaux après la rupture d’un oléoduc qui transporte du kaolin vers l’usine de traitement, en 2011. Laquanam / Université fédérale du Pará
À Barcarena, le quartier de Vila do Condé est traversé de toutes parts par les rivières et habité depuis des siècles par des ribeirinhos, des communautés traditionnelles de pêcheurs installées dans des maisons sur pilotis sur les rives. Certaines sont des quilombos, fondées par d’anciens esclaves africains qui ont combattu et fui les plantations. D’autres sont habitées par des peuples autochtones. Depuis l’arrivée d’Imerys, ces communautés vivent parfois à quelques centaines de mètres d’immenses barrages où ses deux usines — Rio Capim Caulim et Pará Pigmentos — déversent leurs déchets, des résidus semi-liquides issus de la transformation du kaolin.
Régulièrement, les rivières et les fleuves de Barcarena deviennent blancs et des poissons flottent à la surface. Aux fuites et débordements peuvent s’ajouter des ruptures de barrages : en 2007, quand l’une des digues retenant les résidus s’est rompue, ce sont plus de 200 000 m3 d’eaux contaminées ont déferlé dans les cours d’eau. En mai 2014, le ministère public de l’État a recensé cinq déversements accidentels en moins de quinze jours.
Des « éléments toxiques » dans les rivières
« Étant donnés tous les accidents d’Imerys, on peut considérer les rivières Dendê et Curuperé comme impropres à toute activité humaine », a résumé Simone Pereira, chimiste à l’Université fédérale du Pará, interviewée par Reporterre. Son laboratoire de chimie environnementale (Laquanam) a été appelé à plusieurs reprises pour analyser l’eau après des déversements.
« Imerys nie ses dégâts en répétant que le kaolin est “inerte” [il ne subit aucune modification dans le temps] et “non dangereux”, explique-t-elle. Mais à cause de l’acide sulfurique utilisé dans le traitement, ces effluents sont très acides, ce qui fait disparaître toute vie aquatique. Ils contiennent aussi des éléments toxiques, comme le baryum », dont l’exposition chronique peut provoquer des maladies respiratoires et artérielles.
Une coulée de résidus toxiques causée par la rupture de la digue d’un bassin, en 2007.
Depuis 2007, après chaque accident, le ministère public de l’État du Pará ordonne à Imerys de prendre des mesures immédiates pour sécuriser ses installations et de fournir de l’eau et de la nourriture aux communautés. En 2007, selon Simone Pereira, Imerys s’est contenté de forer un puits — sans traiter l’eau. « Après analyse, nous avons constaté que l’eau fournie par l’entreprise n’était pas potable », dit la chimiste. Qui a signalé plusieurs fois qu’Imerys n’a jamais installé de système pour traiter les métaux lourds dans ses rejets, déversés directement dans le fleuve Pará.
En octobre 2016, quand les rivières ont de nouveau viré au blanc, le ministère public de l’État a constaté qu’Imerys avait tenté de dissimuler l’accident, en ne communiquant qu’après y avoir été obligé par l’alerte donnée par les habitants. Il notait aussi, qu’« à nouveau, la société Imerys a présenté de fausses informations sur les causes et les conséquences de la fuite, ce qui aggrave le problème du manque de fiabilité de son fonctionnement » [1].
D’après une enquête de l’Observatoire des mines, à la suite de ce nouvel accident, le procureur de l’État a demandé la suspension de ses activités, sans l’obtenir.
Catastrophe chimique
Le 6 décembre 2021, vers 20 heures, les habitants de Barcarena ont entendu une détonation provenant du quartier de Vila do Conde et observé une colonne de fumée noire monter d’un entrepôt de l’usine Imerys Rio Capim Caulim. Pendant toute la nuit, la ville s’est retrouvée prisonnière d’un nuage de fumée toxique. « Nous ne pouvions pas respirer, nous avions très mal à la tête, nous ne savions pas où nous réfugier », a témoigné un habitant cité par l’ONG d’investigation Sumaúma lors d’un procès en octobre 2023.
Une trentaine de personnes ont été hospitalisées, une centaine a reçu des soins médicaux. L’incendie aurait été causé par les mauvaises conditions de stockage d’un produit chimique utilisé pour purifier le kaolin : l’hydrosulfite de sodium. Il s’enflamme au contact de l’air humide, explose au contact de la chaleur et dégage un gaz toxique.
Imerys n’a pas reconnu sa responsabilité pour les conséquences de ce qu’elle a qualifié de « début d’incendie ». Ainsi se conclut l’enquête parlementaire menée après l’accident par l’Assemblée législative de l’État du Pará : « Nous pouvons affirmer sans crainte que l’entreprise Imerys Rio Capim Caulim S/A est absolument incapable de respecter la réglementation. » Elle ne disposait d’aucun plan d’urgence pour un accident chimique et n’avait pas prévu, « ne serait-ce qu’en une ligne, de mesures de prévention, de protection, de communication et de sauvetage pour les populations environnantes », notent les députés, qui recommandent la suspension de toutes les activités de l’entreprise. Quarante-trois plaintes ont été déposées par des habitants et le ministère public de l’État a engagé des poursuites.
Imerys préparait discrètement son départ
Avant même l’incendie, Imerys avait commencé à préparer son départ. Fin décembre 2021, l’avocat Ismael Moraes, spécialisé en droit de l’environnement, révélait dans le journal Ver o Fato qu’Imerys avait, dès septembre, « discrètement fermé » l’une de ses deux mines de kaolin et débranché son pipeline. Quelques mois plus tôt, le secrétariat d’État à l’environnement avait suspendu l’autorisation de cette même mine, en raison « de l’énorme dévastation environnementale dans les municipalités d’Ipixuna et de Paragominas, où des dizaines de gigantesques fosses d’extraction abandonnées n’ont toujours pas été réhabilitées ».
Fin janvier 2022, des dirigeants français du groupe étaient allés à Barcarena pour négocier la vente du terminal portuaire avec « un grand groupe européen ». Ismael Moraes a lancé une action civile contre l’État du Pará pour qu’il empêche Imerys de partir en laissant une « importante dette fiscale » et « tout le passif de la déforestation, des fuites, de la contamination des rivières et de la destruction des sources dans les communautés indigènes et quilombolas ».
L’eau des puits après un déversement accidentel de kaolin. Laquanam / Université fédérale du Pará
La chercheuse Simone Pereira s’inquiète pour la sécurité de la dizaine de bassins de résidus qui resteront au milieu de l’agglomération de Barcarena : « Il y a déjà eu de graves accidents alors que le site était sous surveillance, alors imaginez ce que ce serait sans entretien. » Les habitants craignent une tragédie comme à Mariana (2015) puis à Brumadinho (2019), où des ruptures de digues minières ont entraîné des centaines de morts et détruit des écosystèmes entiers. « La solution au problème serait de retirer ce matériau du sol de l’Amazonie, peut-être en l’envoyant quelque part en France », suggère Pereira.
Contacté par Reporterre, le groupe Imerys a répondu qu’il « n’entend pas s’engager dans un dialogue improductif et alimenter des polémiques stériles ». En mars 2024, il s’est expliqué sur ses activités amazoniennes lors du tout premier débat public organisé autour du projet de lithium en France. Répondant à une habitante qui s’interrogeait sur la « pollution au Brésil », Guillaume Delacroix, directeur général d’Imerys Europe, a déclaré : « Effectivement, il y a une dizaine d’années, un de nos bassins de décantation contenant du kaolin, une substance inerte, a débordé dans les ruisseaux. Ce que je peux vous dire, madame, c’est que nous avons pour chacun des incidents environnementaux un plan d’action proportionné, et des moyens derrière pour que cela ne se reproduise pas. »
Imerys lance une enquête publique pour l’étape pilote de son projet lithium dans l’Allier. Les personnes qui le souhaitent peuvent participer pendant un mois, jusqu’au 31 mars 2025.
Lancée officiellement ce 27 février, l’enquête publique autour de l’étape pilote du projet lithium dans l’Allier vise à éclairer la décision du préfet sur les autorisations environnementales et les permis de construire sollicités par Imerys. Les citoyens peuvent participer pendant un mois, jusqu’au 31 mars. Les personnes qui le souhaitent peuvent apporter une contribution sur les registres ouverts à cet effet sur les lieux d’enquête ainsi que par courrier, courriel et par voie numérique. Elles peuvent aussi dialoguer avec la commission d’enquête, lors de ses permanences.
Treize permanences
Le calendrier prévoit treize permanences, dont deux en visio, avec des créneaux réservables en ligne via le site internet lancé à cet effet. Les associations opposées au projet devraient profiter de ces rendez-vous pour faire remonter leurs arguments.
Plusieurs commissaires conduisent cette enquête. « Personnalités neutres et indépendantes, inscrites sur les listes d’aptitude au titre de l’année, les commissaires enquêteurs sont désignés par le président du tribunal administratif ou dans certains cas par le préfet », précisent les services de la société minière.
Début possiblement en 2025
« Sous réserve de l’obtention des autorisations administratives, les aménagements de l’étape pilote pourraient débuter courant 2025 », poursuit Imerys. « Ces installations auraient ensuite vocation à fonctionner jusqu’à la mise en service des installations industrielles soit pendant environ trois ans. »
L’entreprise envisage deux usines pilotes : une dite de concentration, sur le site de Beauvoir (commune d’Échassières), qui produirait 2.000 tonnes de concentré de mica par an ; une autre de conversion, sur le site de La Loue près de Montluçon, qui produirait 200 tonnes d’hydroxyde de lithium monohydraté annuellement.
« La phase pilote comprend également la réalisation d’une galerie d’exploration », précise la société. Avec l’objectif d’extraire 93.000 tonnes de granite par an du site – contre 2,1 millions de tonnes pour l’étape industrielle.
Publié dansDes nouvelles d'Échassières, General|Commentaires fermés sur Projet lithium dans l’Allier : une enquête publique lancée pour l’étape pilote
L’enquête publique sur les usines-pilotes d’Echassières (mine de lithium) et Saint-Victor (usine chimique de conversion) s’est ouverte ce jeudi 27 février et sera close dès le 30 mars. Vous pouvez télécharger le dossier d’enquête avec le lien suivant : https://www.registre-numerique.fr/pilotes-emili Vous pouvez télécharger tout le dossier (onglet DOSSIER COMPLET), ou seulement certaines parties (DOSSIER D’ENQUÊTE/ tout déployer).
Ne vous laissez pas effrayer par ces plus de 3000 pages ! Installez vous tranquillement et regardez le sommaire, et dirigez-vous vers ce qui vous semble important, ce qui vous concerne, ce qui vous tient à cœur, ce qui vous inquiète, et répondez à cette enquête publique.
Vous n’avez qu’un petit mois pour réagir face à cet énorme projet qui détruira la biodiversité de notre environnement régional.
Plus nous serons nombreux à participer, même un tout petit peu, et plus nous aurons une chance d’être entendus. Montrons que non, il n’y a pas « personne ici », comme le disait de façon déplacée une certaine dame — heureusement partie sous d’autres cieux.
L’enquête se fera
— en ligne : https://www.registre-numerique.fr/pilotes-emili/deposer-son-observation
— en présence des commissaires enquêteurs dans les mairies de Echassières, Servant, Nades, Lalizolle, St Victor, Montluçon. Attention, il y a très peu de créneaux de rendez-vous proposés pour le moment. Vous pouvez aussi simplement consigner vos observations sur les registres dans ces mairies. Le lien vers le détail des jours et horaires est ici : https://www.registre-numerique.fr/pilotes-emili/permanences
— Le dossier d’enquête est également consultable dans les mairies de Coutansouze, Louroux-de-Bouble, Durmignat et Moureuille.
— Il vous est aussi possible d’adresser vos observations ou propositions par courrier à Madame Chetot, présidente de la commission d’enquête, à la Mairie d’Echassières, 16 rue Jouhet Duranthon, le Bourg, 03330 ECHASSIERES, ou la Mairie de Saint-Victor, 7 rue André Gide, 03410 ST VICTOR.
L’état fRançais, main dans la main avec les grandes entreprises extractivistes telles qu’Imerys, envisage la création de plusieurs mines sur son territoire. Son ambition phare : une mine d’extraction de lithium à Echassières dans l’Allier. Un métal rare essentiel dans la fabrication de batteries électrique. Elle débuterait par un projet pilote annoncé pour 2025, avec mise en place définitive pour 2028. Dans un contexte d’épuisement des énergies fossiles et de militarisation mondiale, l’état continue son entreprise de destruction du vivant.
Les défenseurs de ce projet ne manquent pas d’arguments, « nos » renault seront bientôt écolo. Le capitalisme vert a de beaux jours devant lui puisque le cumul des productions d’énergies et la recherche d’une croissance sans fin sont renommées « transition écologique ». On entend des experts nous conter qu’en Europe les normes permettent une extraction plus propre qu’ailleurs, qu’extraire en fRance serait un geste décolonial. Lol. Que ce soit clair, une nouvelle mine en fRance ne fermera aucune mine en Amérique du Sud. Une mine reste une mine. Qu’adviendra t’il alors des forêts environnantes comme la charmante forêt des Colettes située dans et aux alentours du projet Emili ?
Dans un climat de guerre généralisée, l’état fRançais a tout intérêt a mettre la main sur l’enjeu stratégique que représente le lithium. La monopolisation de l’eau, sa pollution, l’accumulation de déchets toxiques et radioactif ainsi que tous les ravages inhérents à cette industrie sont visiblement des sacrifices admissibles afin de préserver la souveraineté nationale. Les responsables de ces projets ont des noms, des adresses, des bureaux… Iels sont attaquables. En tant qu’anarchistes, nous nous opposons non seulement à ce projet de mine, mais aussi à l’existence même de toutes mines et d’une forme de société qui en dépend. Une société basée sur la domination et l’autorité.
Une lutte contre la mine d’Echassières est déjà en cours. Ailleurs, d’autres révolté•e•s se bougent contre l’extractivisme. On peux faire écho à leurs révoltes en s’attaquant ici aux entreprises responsables des ravages là-bas. On peux s’en prendre directement aux acteurs impliqués dans la construction de cette nouvelle mine de lithium. Le fait que ce projet soit tentaculaire le rend fragile. Ciblons l’état (BRGM, mairies, bureau des collectivités territoriales, et autres) et ses sous fifres (Iris, Géoderis, ou chercheur.euses collabos), l’industrie extractive (Imerys, Eramet pour les mines de lithium au Chili, ou de nickel en Kanaky ou en Indonésie…) et toutes les entreprises de production qui en découlent. De l’automobile à l’armement. Il est possible de nuire à la bonne marche de ce projet. Du tag au sabotage, du blocage à l’émeute, unissons-nous de toutes nos rages contre ce monde de mines et de cages.
Nous voulons que les collines de Penco soient exemptes d’extractivisme.
Les communautés de Penco, Lirqué, Tomé et des environs luttent contre un projet d’exploitation minière de terres rares depuis plus de dix ans. Elle s’appelait d’abord Biolantánidos, aujourd’hui Minera Aclara. Nous avons l’intention de revitaliser cette lutte contre ces centres de mort, d’informer les communautés de ses dangers et de ses conséquences, et de tisser des réseaux actifs. Pour cette raison, avec des collectifs et des mouvements de défense des collines de Penco, nous avons créé la campagne #FueraMineraAclara, qui circule dans les médias alternatifs, les radios libres et les nouveaux sites d’Abya Yala (le soi-disant continent américain) et de la planète.
Contre une forte intervention de cette société sur Penco, la résistance se poursuit au sein d’une communauté qui aime, valorise et coexiste avec l’environnement naturel, générant une défense terrestre continue, contre les intérêts militaires et technologiques des entreprises mondiales de puissance et de dévastation. Actuellement, Penco est dans la ligne de mire de l’extractivisme mondial. La société Aclara Resource, cotée en bourse à Toronto, offrirait aux États-Unis et au Canada des niveaux de production de terres rares compétitifs par rapport à la Chine, après la construction de deux installations d’extraction, l’une à Penco (Chili) et l’autre à Goiás (Brésil). Nous appelons tout le monde à se joindre à cette campagne avec des activités, de la propagande, des discussions, des graffitis, des rassemblements et tout ce qui est dans notre imagination, pour arrêter la destruction des collines de Penco. Ce n’est que le début d’une avant-garde extractiviste à la recherche de terres rares au Sud. Rejoignez-nous et ensemble, nous défendrons les forêts et les collines de Penco.
#FueraMineraAclara
Nous voulons que les collines de Penco soient exemptes d’extractivisme.
À travers le monde entier, des projets miniers se préparent, se lancent ou se relancent afin de répondre à la demande sans fin de l'industrie. Cette poussée extractiviste s'inscrit dans une nouvelle mue du capitalisme. Une mue prétendument "verte", avec ses voitures électriques, ses aérogénérateurs et ses batteries au lithium. Mais derrière la façade, c'est toujours le même désastre pour fabriquer un monde merdique : des mines qui ravagent les sols et polluent les cours d'eau, des patrons et des usines qui exploitent…
Raslamine prend pour point de départ la lutte contre un gros projet minier en france, celle d'une mine de Lithium à Échassières dans l'Allier, mais souhaite être un relais plus général des luttes contre cette nouvelle ruée minière (en europe comme ailleurs). L'envie, c'est de centraliser des infos souvent très éparses en allant grappiller, parfois un peu largement, le peu de ressources disponibles et voir que ça se bouge à différents endroits qui ne se rencontrent pas toujours. Ce site souhaite parler des actualités sur l'avancée des projets (autorisations de travaux, réunions publiques, nom des entreprises en lien avec le projet…), donner des ressources documentaires et analytiques (film, livre, podcast…), rendre accessibles des textes, affiches et autres matériels de diffusion et de lutte, filer des dates d'événements (à soutenir ou à pourrir), relayer les oppositions, les luttes et les bâtons dans les roues trouvés dans la presse ou envoyés par communiqué, et pourquoi pas être une tentative pour tisser des liens et peut-être faire naître des élans de solidarités.
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