Quand le patron canadien d’une entreprise minière considère le Limousin comme le « milieu de nulle part »

[pompé sur lamontagne.fr]

Alors qu’une de ses filiales explore le sous-sol de la région de Saint-Yrieix-la-Perche, un patron canadien affirme que le Limousin est une région sous-peuplée, peu propice à l’agriculture, mais très prometteuse pour son or.

Dans le podcast anglophone Mining Stock Daily, le président directeur-général de la société Aquitaine Metals Corp. décrit d’une façon peu reluisante le Limousin, une région dans laquelle une de ses filiales – La Compagnie des mines arédiennes – mène actuellement des sondages miniers.

« C’est un peu le milieu de nulle part en France », affirme Chris Taylor au cours de cette interview repérée par le Comité citoyen pour une information indépendante. Il situe « la ville la plus proche à environ une heure et demie de route » et caractérise la campagne comme « très peu peuplée ». Pour appuyer son propos, il explique même en anglais la signification du terme « limoger », évidemment d’une manière péjorative.

Pas d’agriculture ?

Il considère enfin que la région est peu propice à l’agriculture. « On n’y fait pas de vin, il n’y a pas de grandes cultures ou quoi que ce soit de ce genre », détaille le PDG de cette société basée à Vancouver (Canada).

Dans ce même podcast, Chris Taylor déploie un discours différent de son équipe française quant à la finalité des recherches minières. Si la Compagnie des mines arédiennes met surtout en avant la découverte de métaux stratégiques, nécessaires pour assurer la transition énergétique, le grand patron évoque principalement la teneur en or du sous-sol arédien. Il déclare ainsi que la région de Saint-Yrieix-la-Perche est un des meilleurs « projets aurifères » qu’il ait vus dans le monde ces dernières années.

« C’est un discours porteur mais c’est du vent »

« On noie le poisson quand on nous parle des métaux nécessaires à la transition énergétique. C’est un discours porteur mais c’est du vent. Ce qui est mis en avant à l’international, c’est l’or, l’antimoine n’arrivant que dans un second temps », estime Amandine Barascut, du Comité citoyen pour une information indépendante.

Depuis le printemps, la Compagnie des mines arédiennes mène des sondages miniers, à plusieurs centaines de mètres de profondeur, dans le sous-sol de Saint-Yrieix-la-Perche. Avant ce travail, les géologues ont mis en exergue l’intérêt des souterrains de la région pour l’or, l’argent, le cuivre, le zinc et l’antimoine.

L’État a octroyé quatre permis de recherche exclusifs de recherche dans les alentours de Saint-Yrieix-la-Perche. Trois en 2022 à la Compagnie des mines arédiennes. Un début 2024 à la société Aurelius ressources, qui dépend d’une société britannique.

Une nouvelle association d’opposants

Le Comité citoyen pour une information indépendante, clairement opposé à l’avènement de nouvelles mines, a tenu sa première réunion publique, mercredi 25 juin, à Saint-Yrieix-la-Perche, en présence de trente-cinq personnes. « Notre objectif est de rechercher une information fiable et indépendante des intérêts financiers pour se faire un avis sur les projets miniers », explique Amandine Barascut, sa porte-parole.

La jeune association, qui affirme ne pas se construire en opposition à Stop mines, mais en complément, a notamment pour intention de donner à un expert indépendant la mission de réaliser une étude hydrologique. « Alors qu’il va manquer de l’eau pour l’agriculture, nous voulons connaître l’impact futur d’une exploitation minière », souligne Amandine Barascut.

Dans l’immédiat, l’association envisage de contester en justice la légalité de l’autorisation du préfet de réaliser des sondages miniers à cinq endroits en dehors des permis exclusifs de recherche.

Contact : comite-citoyen.87.@lilo.org.

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