Y a-t-il de l’or dans l’ouest de la France? Un grand projet d’extraction inquiète habitants et agriculteurs

[pompé sur géo]

Une consultation du public est ouverte jusqu’au 18 juin sur un projet de prospection minière dans dix-huit communes du Maine-et-Loire et de la Loire-Atlantique. L’entreprise Breizh Ressources y recherche or, métaux rares et terres stratégiques, soulevant au passage les craintes des agriculteurs et associations locales.

Les Pays de la Loire cachent-ils des trésors insoupçonnés ? C’est ce que souhaite vérifier l’entreprise Breizh Ressources, basée à Lorient, qui a déposé une demande de permis exclusif de recherches minières sur dix communes du nord du Maine-et-Loire (Candé, Angrie, Val-d’Erdre-Auxence, Challain-la-Potherie, Chazé-sur-Argos, Erdre-en-Anjou, Loiré, Bécon-les-Granits, Saint-Clément-de-la-Place et Longuenée-en-Anjou), et huit communes de la Loire-Atlantique (Moisdon-la-Rivière, Erbray, Saint-Julien-de-Vouvantes, La Chapelle-Glain, Le Pin, Vallons-de-l’Erdre, Petit-Auverné et Grand-Auverné), soit un territoire de près de 441 km².

Le grand public est invité à donner son avis sur cette requête au cours d’une consultation ouverte du 19 mai au 18 juin, explique le journal Ouest-France.

L’objectif de cette start-up basée à Lorient est de prospecter une vaste palette de métaux stratégiques allant de l’antimoine, l’argent, le cobalt, l’étain, le lithium, le titane, le tungstène, les terres rares… à bien sûr, l’or. Selon Breizh Ressources, le potentiel aurifère du périmètre de recherches serait « similaire à celui démontré au Canada dans le permis Queensway de NewFound Gold », avec notamment « la présence d’indices d’étain à proximité du granite » déjà détectés dans le secteur de Bécon.

Une société d’exploration canadienne à la manœuvre

Le permis de recherche, nommé Bélénos, s’inscrit dans une logique de transition énergétique, mais aussi de stratégie industrielle. Breizh Ressources est une filiale de la société canadienne Aurania Resources Limited, active en Amérique du Sud dans l’exploration de métaux critiques. La demande actuelle fait suite à une première consultation publique organisée à l’été 2024, jugée insuffisante. « Cette seconde phase vise à compléter les éléments d’information initialement transmis au public et à garantir la pleine conformité de la procédure avec le Code de l’environnement », précise la préfecture du Maine-et-Loire.

Une volonté affichée de « transparence » et de respect du « droit à la participation du public », dans un contexte où la question des ressources naturelles devient de plus en plus politique. Mais sur le terrain, le projet est loin de faire l’unanimité.

Les associations incitent les habitants à bloquer les prospections

La Confédération paysanne s’élève contre ce qu’elle qualifie de « projets miniers spéculatifs ». Dans un communiqué sans ambiguïté, le syndicat agricole affirme que « le minerai extrait sera exporté et traité à l’étranger, sans retombées économiques sur notre territoire ». Il souligne que « plus de 49% de l’or extrait dans le monde est destiné à la joaillerie, 44% sert à l’investissement bancaire et 7% alimente l’industrie numérique, sans réelle participation à l’autonomie minière de la France ».

Pour ses représentants, le projet ne prend « absolument pas en compte ni les exploitations agricoles, malgré un contexte déjà très difficile pour les agriculteurs, ni les besoins et attentes du territoire et de ses habitants et habitantes ». Le manque d’études d’impact environnemental, notamment sur l’eau, l’air et les écosystèmes locaux, alimente aussi les craintes.

À ces critiques s’ajoute une mobilisation citoyenne. Des associations locales, comme Bien vivre en Anjou, fondée par Anne Danjou, élue segréenne d’opposition, ou Eau et Rivières de Bretagne, incitent les propriétaires à refuser l’accès à leurs terrains. « Le prospecteur ne peut pas accéder aux parcelles sans l’accord des propriétaires », rappelle Dominique Williams, militante écologiste.

Un formulaire est d’ailleurs mis à disposition pour aider les habitants à bloquer légalement toute opération de prospection. « Il s’agit d’exercer un droit légitime face à un projet imposé », martèle Anne Danjou, qui redoute l’impact à long terme de ces activités sur la vie locale.

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Hanovre (Allemagne) : Des trottinettes électriques en libre-service mises à l’arrêt

[pompé sur attaque]

de.indymedia.org / dimanche 18 mai 2025

La nuit dernière, nous avons mis à l’arrêt 120 trottinettes électriques en libre service, en recouvrant de peinture le code QR nécessaire à leur activation.

Les trottinettes électriques en location en libre service ne font pas partie de la transition vers une mobilité durable. Elle ne sont en aucun cas respectueuses de l’environnement, les matériaux arrivent de situations d’exploitation et elles ont créé un autre secteur économique avec des bas salaires.
Des gens tournent en camionnette la nuit, parfois ils/elles doivent seulement changer les batteries, mais souvent elles/ils doivent prendre les trottinettes et les recharger chez eux/elles, avec leur propre électricité. Les frais sont remboursées de manière standardisée et donc, souvent, pas complètement.
Le cobalt pour les batteries arrive généralement du Congo. Les entreprises qui organisent l’extraction sont européennes, les travailleur.euses congolais.es. Les bénéfices sont européens, la souffrance congolaise. Le colonialisme se poursuit.
Les trottinettes électriques en location en libre-service ne font pas partie de la transition vers une mobilité qui a du sens. Elles ne peuvent rien faire que les vélos ne peuvent pas faire mieux.

Désactiver des trottinettes électriques en libre-service est très facile : sur le guidon vous trouverez un code QR, qu’il faut scanner avec l’application pour déverrouiller la trottinette. Si ce code QR est recouvert (autocollant, marqueur, pipette de peinture, aérosol, rayures…), la trottinette ne peut pas démarrer. On peut très bien aussi le faire en passants 😉

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[Podcast] Des minerais pour quoi faire ?

[pompé sur lagrappe.info]

Le projet d’implantation d’une usine EMME à Parempuyre, sous des allures écolos, s’inscrit dans une logique extractiviste. Souvent défendus au nom de la nécessaire « transition écologique », ces projets relatifs aux énergies renouvelables s’inscrivent pourtant dans une logique ultra-libérale et court-circuitent le débat démocratique sur nos choix de société. Témoignages à Thiviers en Dordogne avec des collectifs venus de toute la France.

Photo titre : déambulation de Pelletassou de Thiviers à Pierrefiche, lieu de son procès

EMME, une usine chimique en zone inondable

A l’appel du collectif du bois vert, les habitants de Parempuyre se sont rassemblés samedi 10 mai pour refuser le projet d’implantation d’une usine de traitement de sels de nickel et cobalt, en bord de Garonne. On écoute Mathieu Vanbergue, porte parole du collectif.

Interview de Florence Bougault (SEPANSO) qui a participé à la rédaction du cahier d’acteur de son association dans le cadre de la consultation publique sur ce projet. Voir le site de la CNDP ici

Thiviers, manifestation contre Imerys et son monde

Près de Thiviers un projet d’extension d’une carrière d’Imerys inquiète les habitants et ils ont invité de nombreux autres collectifs à les rejoindre le 29 mars dernier. Ici il s’agit d’extraire des galets de quartz pour les transformer en silicium métal pour faire des semi-conducteurs ou des panneaux solaires, à la Narse de Nouvialle dans le Cantal de la diatomite, à Luzenac en Ariège du talc, à Glomel en Bretagne de l’andalousite, à Echassières dans l’Allier du lithium pour les batteries.

Dans tous ces endroits les habitants sont mis devant le fait accompli et les exigences environnementales contournées. Ce qui pilote ces projets c’est d’abord une logique libérale or on est en droit de s’interroger sur leur utilité. Où est l’intérêt général ? Jusqu’à quand allons-nous extraire sans réfléchir aux conséquences ?

A lire : cette enquête de Splann sur la mine de Glomel

Prolongations

Le collectif Sauvegardons Razac (sauvegardons-razac (at) protonmail.com) invite tous ceux qui luttent contre l’extractivisme à une semaine d’échanges sur les techniques d’enquête, de cartographie, ou sur les questions juridiques.

Voir en ligne : Podcast à écouter sur La clé des ondes

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Communiqué du sabotage contre des installations électriques sur la Côte d’Azur

[pompé sur nantes.indymedia]

ET… COUPEZ !

Ici deux bandes d’anarchistes. Nous revendiquons la responsabilité de l’attaque contre des installations électriques sur la Côte d’Azur. À la veille de la cérémonie de remise des prix du Festival de Cannes et de la soirée de gala, nous avons saboté le principal poste électrique alimentant l’agglomération de Cannes, et scié la ligne de 225 kV venant de Nice.

Cette action visait non seulement à perturber le festival, mais aussi à priver de courant les centres de recherche et les usines de Thales Alenia Space, ses dizaines de sous-traitants, les start-up de la French Tech qui s’imaginent à l’abri, l’aéroport et tous les autres établissements industriels, militaires et technologiques de la zone.

Une coupure inopinée dans un mauvais film d’épouvante qui traîne en longueur. Le même scénario est joué et rejoué en boucle jusqu’à la nausée. Les scènes changent, les effets spéciaux aussi, mais la toile de fond est toujours la même : un monde qui n’arrêtera pas de bombarder, d’exploiter, d’extraire, d’accaparer, de violer, de ravager, d’affamer, de mitrailler, de polluer, et d’exterminer, tant que tout ne sera pas sous son contrôle.

On sait bien qu’on n’est pas sur un plateau de tournage, mais l’expression « COUPEZ ! » paraissait assez bien résumer notre envie : éteindre ce système mortifère.

ET… COUPEZ ! Votre spectacle qui sert de vitrine à une République française grandiloquente, défenseuse des valeurs du Progrès sur la scène internationale, mais surtout deuxième exportatrice d’armes dans le monde. L’excellence française en la matière arme l’OTAN et sème la mort, du Yémen à Gaza, de l’Ukraine au Sahel.

ET… COUPEZ ! Votre cérémonie obscène au bord d’une mer devenue cimetière de réfugié.es, et la poubelle industrielle d’une société qui adore porter la révolte à l’écran, mais qui réprime et emprisonne toute personne qui se soulève contre sa domination sur le monde.

ET… COUPEZ ! La promotion du monde de substitution que vous fabriquez, avec vos séries et vos films, qui veut nous faire oublier la planète réelle, pourrie d’usines, d’autoroutes, de béton et de mines.

ET… COUPEZ ! Les testi… Non ? (Tentant!) Bon, les mains ! … Non plus ?! La langue alors !

Bon bref, faire taire tout ceux qui disent que « Quand même elles exagèrent ces hystériques ! ». Mettre hors d’état de nuire ces oppresseurs aux milles masques qui transforment les corps en objets, et qui défendent la culture du viol plébiscitée dans l’industrie du cinéma, de l’écran aux sites de tournage, mais tout aussi répandue ailleurs…

ET… COUPEZ ! Le courant de vos industries militaires-technologiques. Thales-Alenia Aerospace, leader du secteur de la défense fabrique des systèmes de visée pour canons et de guidage de missiles, et de télécommunications spatiales. C’est de loin le principal fabricant de satellites en Europe, et plus particulièrement de ceux à usage militaire. Les labos et les ateliers sur son site de Cannes tournent 24h/24. Plusieurs milliers d’ingénieurs et de techniciens y travaillent quotidiennement à la mise au point de ces satellites militaires (observation, communication, guidage de missiles et de drones) et civils (télécommunications, surveillance).

ET… COUPEZ ! Vos discours gerbants qui veulent nous entraîner dans vos préparatifs de guerre. Vos annonces de réindustrialisation et de relance du nucléaire. Vos exposés sur la transition écologique et la continuation de la société industrielle. Vos discours contre celles et ceux qui luttent contre vos cimenteries, vos autoroutes, vos sites nucléaires, vos usines chimiques, vos TGV et vos antennes-relais. Vos injonctions à l’unité nationale, au « réarmement » de l’État nation, à la défense de vos valeurs et de votre vision du monde.

Alors oui… Couper le courant à ce qui nous détruit !

Le sabotage est possible !

Coupez les écrans

Coupez les autoroutes

Coupez les pylônes

Coupez la lumière artificielle

Coupez les lignes TGV

Coupez les télécommunications

Coupez les tuyaux des bulldozers

Coupez le courant à l’industrie militaire

Coupez le courant aux usines

Coupez les oléoducs et les gazoducs

Coupez les mâts de mesure des éoliennes

Coupez les lignes d’approvisionnement des armées

Coupez l’eau à l’agriculture industrielle et aux usines de l’électronique

Coupez les câbles des centrales photovoltaïques

Coupez les antennes

Coupez les barreaux des cellules de prison (et longue vie aux attaques contre la taule !)

Coupez court aux discours réformistes et autoritaires

Coupez court à la silenciation et à la minimisation des violences patriarcales

Coupez le piédestal des célébrités et autres hommes de pouvoir, qui agressent et violent dans les coulisses comme sur les champs de batailles

Coupez court à ceux qui disent d’attendre

Et… tenir le coup. Courage.

Et puisque que vous adorez porter la révolte à l’écran… Et qu’il faut bien garder de l’humour !

Voici, inspirée des derniers succès du cinéma international, une autoproduction sortie tout spécialement pour l’édition 2025 du festival de Cannes !

 

Sabotage 2 : Nocturne à Cannes

Une autoproduction anonyme

Production

Inconnue et bien décidée à le rester

Scenario

Inspiré de convictions bien réelles

Date de sortie

Mai 2025

Synopsis

Situé dans un monde au bord de l’apocalypse, le film relate les péripéties d’un commando libertaire qui se donne pour mission de saboter des usines technologiques d’une grande importance militaire.

Quand ils décident de frapper au moment d’un prestigieux rendez-vous culturel, une course contre la montre s’engage…

Si vous adorez les femmes qui court-circuitent la production d’aluminium, les collégiens qui brûlent des usines, les Fremen qui s’insurgent contre l’empire intergalactique, ou les commandos qui s’en prennent à l’industrie pétrolière, vous ne resterez pas sur votre faim avec cette dernière production.

Les Incorruptibles

Les effets spéciaux laissent parfois à désirer, ce qui n’étonne pas au vu des moyens limités dont dispose cette production, mais le scénario et la ruse stratégique compensent largement ce défaut.

Cannes Matin

Un irrésistible récit du bien contre le mal. Coup de cœur en cette époque de confusion et désarroi.

Allocinéma

Difficile d’excuser le manque de nuance, l’absence de dialogue constructif et le clair déficit démocratique du message radical véhiculé par les protagonistes, mais c’est dans l’air du temps.

Le Phigareau

Thriller idéaliste aux conséquences plus réelles que jamais.

Senshypercritique

Un appel vibrant au réarmement… de la contestation radicale.

L’univers diplomate

A mettre en pratique absolument.

Greta Thunberg

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Collectif Stop Taranis – La consultation publique est ouverte !

[reçu par mail]

La consultation publique nationale est ouverte

Depuis lundi 19 mai, la consultation publique nationale sur le projet Taranis a ouvert. Le fait qu’elle soit nationale implique que chaque citoyen français  peut s’exprimer même s’il n’habite pas dans la région. Il est donc important de faire porter notre voix afin qu’elle ne soit pas diluée parmi celles de tous les Français. Alors n’hésitez pas à diffuser ce mail et à aider chacun et chacune à participer, il suffit d’avoir une adresse mail.

Cependant, attention, le préfet Bolot a indiqué lors de sa réunion auprès des maires de nos communes, le 12 mai dernier, que l’État ne prendrait pas en compte les avis non argumentés, ni les copier-coller. Ainsi, il est primordial de rédiger votre réponse et de l’argumenter.

Pour participer : 

  1. Choisissez un ou plusieurs arguments (par exemple dans l’article suivant ou dans l’argumentaire sur notre site)
  2. Rédigez votre argument avec vos propres mots (vous pouvez vous aider de l’intelligence artificielle), en insistant sur le fait que le permis d’exploration facilite grandement l’obtention d’un permis d’exploitation.
  3. Insérez votre texte dans un mail avec comme objet : Consultation du public sur une demande d’octroi d’un permis exclusif de recherches de mines dit permis « Taranis » sollicitée par la SAS Breizh
  4. Envoyez ce mail à l’adresse : consultations.earm2.deb.dgaln@developpement-durable.gouv.fr
  5.  C’est terminé !

Pourquoi nous sommes contre ?

On vous rappelle en bref, pourquoi nous ne voulons pas de ce Permis de Recherche.

 

  • Contre la prospection
    1. Breizh Ressources est une start-up appartenant à 100% à Aurania Ressources enregistrée aux Bermudes elle-même possédée à 40% par le canadien Keith Baron. Il n’y a donc aucune souveraineté nationale en jeu.
    2. Les recherches par forages tous les 100 à 300 m risqueraient d’impacter le réseau hydraulique souterrain, qu’on sait fragile dans notre région.
    3. Le nouveau code minier prévoit que le détenteur d’un PERM peut passer rapidement et de façon prioritaire à la phase d’exploitation.
  • Contre l’exploitation :
    1. La mine propre n’existe pas : les mines sont les activités industrielles les plus polluantes – pollution des sols, des eaux et de l’air par les métaux lourds (Arsenic, Plomb, Antimoine, etc.) et par le cyanure (utilisé dans le procédé d’extraction de l’or), dont les conséquences délétères sur la santé sont documentées depuis bien longtemps : ce sont tout simplement les poisons naturels.
    2. La pollution d’une mine ne disparaît pas après la mine : les métaux lourds restent présents dans les sols pendant des millénaires. L’ARS (agence régionale de santé) a publié des recommandations applicables aux territoires pollués par des mines qui ont fermé parfois il y a plus de 100 ans : ne pas faire de potager, toujours se laver les mains après avoir été en extérieur, ne pas passer l’aspirateur et le balai, etc.
    3. Une mine consomme des quantités titanesques d’eau – en moyenne, c’est équivalent à la consommation d’une ville 50 000 habitants. Or à cause de son sol argileux, le bassin de Vilaine présente de faibles réserves aquatiques.
    4. Une mine nécessite une très grande quantité d’énergie. Entre 20 à 50kWh par tonne de matière première extraite. Quand on sait que certaines mines peuvent atteindre les 2000 tonnes extraites par heure, on comprend que les exploitants miniers soient souvent contraints de construire une centrale électrique (généralement au fioul) à proximité des forages.
    5. Outre la pollution irréductible, une mine fait courir un fort risque d’accident industriel. Les effondrements des digues des bassins de rétention, ou encore les fuites vers les nappes phréatiques surviennent régulièrement dans le milieu minier. L’irresponsabilité des entreprises y est notoire : voir par exemple le scandale provoqué par Imerys au Brésil.
    6. Il existe des alternatives à la surexploitation minière : diminuer les besoins en métaux en les supprimant notamment quand ce n’est pas nécessaire, recycler et réparer davantage, lutter contre l’obsolescence programmée, etc.
    7. La documentation de Breizh Ressources parle avant tout de l’or. La souveraineté industrielle et la transition écologique ne sont, de surcroît, que des prétextes pour la spéculation la plus grossière.

Pour aller plus loin :

https://www.systext.org/ : Le site de SystExt association de recherche et de sensibilisation sur l’impact des mines par des ingénieurs issus du milieu.

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https://nominesland2025.wordpress.com/

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Suite Manifestation du 24 mai à Foix

[reçu par mail]

Copie des prises de paroles lors de la manifestation du 24 mai à Foix contre le projet de mine à Salau.

Une nouvelle « Montagne d’or », de Salau à Auzat

Prise de parole devant l’ARS à Foix par APRA « le chabot »

C’est ce que veut vendre aujourd’hui le nouveau permis exclusif de recherche minière
déposé par Neometal. Bonnemaison l’affirme : « Un examen des données historiques
d’exploration a démontré que le potentiel aurifère de la région historique de Salau avait été
largement sous-estimé. »
De l’or ET du tungstène ! Du tungstène pour l’armement, de l’or pour les spéculateurs et les
boursicoteurs. L’or n’est pas nécessaire à nos activités d’humains responsables. De l’or il y en
a plein les coffres-forts des banques, de l’or, plein de larmes et de sang, de catastrophes
écologiques et de nature détruite.
Sur toute la planète, il n’y a pas un seul exemple de mine d’or qui n’ait eu sa catastrophe
humaine et environnementale. Pas un seul site sans destructions. Ce n’est pas un avenir
pour nos cours d’eau. Ce n’est pas un avenir pour nos vallées.
Nous connaissons déjà le prix des résidus miniers, ces cadeaux monstrueux que nous laissent
les multinationales de l’extraction. Quelques années ou dizaines d’années d’exploitation,
pour des centaines, des milliers d’années de pollutions diverses. Ces vallées du Couserans,
Salat et Lez, qui sont déjà marquées par les pollutions de plomb, de zinc et d’arsenic, n’ont
pas besoin de remettre ça .
Dans la vallée du Lez, les sols sont contaminés au plomb, au zinc et à l’arsenic jusque dans la
cours des écoles et dans les jardins potagers. Sur le Salat, c’est l’arsenic, associé au minerai
de tungstène chargé d’amiante, qui pollue les terrils bordant les sources du Salat.
Et demain, on nous promet une « montagne d’or » sur les montagnes ariégeoises, de Salau à
Auzat, avec l’inévitable cortège de pollutions et de catastrophes. Quoiqu’en puissent dire les
tenants du concept de la « Mine Responsable », il n’y a pas de moyen sûr et propre d’extraire
et de traiter l’or. Hormis la battée, mais je doute fort que Bonnemaison et Neométal s’en
servent beaucoup, toutes les méthodes sont terriblement dangereuses : Iodure et bromure,
Chlorure, Thiocyanate, Thiourée ou Mercure. Mais de tous, c’est encore le Cyanure qui reste
le plus utilisé pour récupérer l’or d’un gisement primaire * (il permet de récupérer jusqu’à
99% de l’or).
Regardez Salsigne chez nos voisins Audois, 100 ans d’exploitation, de l’arsenic finement
broyé plein les terrils et des catastrophes à chaque crue exceptionnelle, qui sont d’ailleurs de
moins en moins exceptionnelles. En 2021, les pluies torrentielles ont ravagé les terrils et les
zones de rétention de déchets saturés en métaux lourds, en arsenic ou en cyanure. Le Maire
de la commune de Conques a du brûler ou jeter tout le matériel des écoles et garderies,
contaminé, et la vente de légumes cultivés en zones inondables, irrigués ou arrosés par les
eaux de l’Orbiel, est régulièrement interdite.
De l’or, plus que du tungstène, c’est ce que fait maintenant miroiter Néométal pour faire
accepter la re-sucette de son projet.
Pas plus que des mines propres, il n’y a de mine heureuse.
Et ce n’est pas parce que nous ouvrirons des mines dans nos montagnes que nous
rendrons justice aux mineurs indiens, congolais ou andins. Ce sont sociétés droguées au
mercantilisme et à un consumérisme suicidaire, qui exigent l’exploitation éhontée de la
nature et des hommes.
Foix le 24 mai 2025

MANIFESTATION DU 24 MAI À FOIX : PRISE DE PAROLE DEVANT L’ARS A FOI

par Stop Mine Salau et Comité Écologique Ariégeois

Est-ce que l’administration de la santé verra ce nouveau projet minier, comme la fois précédente, sans poser les questions de santé publique concernant les travailleurs et les populations, et cela dès le
stade de la recherche minière ?
Craignant que le déni des réalités sanitaires du gisement ne soit à nouveau la règle, nous ne pouvons que rafraîchir la mémoire des responsables sanitaires en rappelant les faits. Du temps de l’activité de l’ancienne mine, l’excavation, le concassage, le broyage et le transport du minerai, libéraient des fibres d’amiante d’une variété d’amphibole : l’actinolite, « disséminée dans la roche encaissante et
donc non repérable à l’œil » selon les travaux d’Henri Pézerat, maître de recherche au CNRS. Le directeur de la mine, M. Faure, avait admis les conclusions d’une étude intitulée « Étude de l’empoussièrement fibreux à la mine de Salau » effectuée en 1984 par M. JL Boulmié, ingénieur du BRGM, docteur en sciences physiques, qui a étudié les poussières en suspension dans l’air des galeries : 50 % des fibres analysées étaient de l’actinolite, une forme d’amphibole-amiante aux
conséquences potentiellement mortelles. Le degré d’exposition des travailleurs aux fibres asbestosiques dépassait de 5 à 7 fois la Valeur Limite d’Exposition Professionnelle aux fibres d’amiante alors admise selon les pourcentages retenus par le directeur de la mine, et même de 10 à 50 fois selon le compte -rendu d’une réunion du service des mines qui a eu lieu à l’Institut de Médecine du Travail et d’Hygiène Industriel, à l’université Paul Sabatier de Toulouse, le 5 novembre 1985 !
Depuis plus de 40 ans, les scientifiques alertent sur le fait que l’amiante est un toxique sans seuil, ce qui a d’ailleurs conduit à son interdiction en Europe et dans de nombreux autres pays.

En outre la présence d’arsénopyrites et de silice renforce la dangerosité de ce gisement, ce que confirment le témoignage d’une infirmière et ceux de quatre médecins.
L’ancienne exploitation a causé de nombreuses pathologiespulmonaires comme l’écrit Mme Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche honoraire à l’INSERM, dans son « Rapport concernant les
risques sanitaires de l’ancienne mine de Tungstène à Salau » le 20 sept 2015 : « En mai 1986 nous avions recensé quatorze cas d’atteintes respiratoires » soit neuf cas d’asbestoses, trois cas de
silicoses et deux décès par cancers broncho-pulmonaires sur 150 travailleurs. Mais « aucun suivi n’a été organisé sur les ouvriers qui se sont dispersés au loin à la fermeture ».
Toutefois un recueil de témoignages parmi les familles encore joignables, a fait apparaître depuis cette époque plus de vingt décès dus à ces types d’affections pulmonaires. Même M. Misseri, l’expert
mandaté par l’État pour enquêter sur la présence de l’amiante, dans un rapport resté en préfecture, a reconnu que cette enquêtecitoyenne réalisée en 2015 auprès de 48 anciens salariés a montréque beaucoup présentaient une pathologie associée à l’expositionprofessionnelle à l’amiante ou/et à d’autres toxiques présents dans la mine (notamment la silice et l’arsenic), avec des cas d’asbestoses, de cancers du poumon, de la plèvre : environ 60% de pathologies pulmonaires et 16% de pathologies cardio-vasculaires, celles-ci pouvant également être consécutives à l’exposition professionnelle à
l’amiante et la silice.
Les opposants au projet ont quant à eux refusé avec constance, malgré les injures et les insinuations, d’envoyer quiconque exposer sa santé et sa vie dans une exploitation aux caractéristiques
hautement pathogènes, démontrées par l’expérience de la mine d’Anglade close Il y a plus de 38 ans… Ils ne tombent pas dans le piège grossier du déni, base de la stratégie des porteurs de projet et
de leurs soutiens ariégeois : « Ce mensonge avait déjà commencé à la fermeture de la mine, lorsqu’on nous disait que ce n’était pas l’amiante qui tuait les mineurs », dit Madeleine Audoir, l’ancienne
infirmière de la mine…
Autoriser l’exploration puis l’exploitation d’une mine contaminée par l’amiante et autres toxiques, reviendrait à transgresser l’interdiction de l’amiante en France et en Europe, tout en considérant qu’il serait redevenu possible d’envisager un « usage contrôlé de l’amiante », grâce à de nouvelles technologies entièrement automatisées. Cela fut le cœur de la stratégie des industriels de l’amiante dans les décennies avant l’interdiction, ayant conduit à l’hécatombe que l’on sait : plus de 3000 décès par cancers de l’amiante en France chaque année.
Le traitement du minerai par des acides a laissé des traces hautement toxiques avec des haldes, sur lesquelles, 40 ans plus tard, aucune végétation ne parvient à pousser. Dans les déchets miniers, l’amiante est et sera toujours présent.
Et quelles seront les conséquences sanitaires de l’utilisation probable du cyanure, le seul utilisable à l’échelle d’une mine, car cette fois la recherche de l’or en vue de son exploitation est ouvertement mise en avant ?
Pour terminer, nous rappelons que l’ARS n’a toujours pas pris de posiEon sur la contamination à l’arsenic et aux métaux lourds de l’eau du Salat et du Lez par les anciens dépôts miniers ni à Salau, ni
à Sentein où il a fallu changer la terre de la cour d’école. Et les travailleurs d’Auzat n’ont-ils pas suffisamment donné avec les dommages de l’aluminium des anciennes installations de Péchiney ?

Quel bilan peut-on dresser des seize années d’exploitation (1970-1986) de
la mine de tungstène à Salau ?

par Stop Mine Salau

– Les 14000 tonnes de tungstène extraites, du fait de leur teneur élevée en arsenic, ont été vendues jusqu’en 1983 seulement à la Russie qui s’en servait uniquement pour son industrie militaire, blindage et obus.

– Plus d’un million de tonnes de déchets miniers pollués demeurent entreposés à l’air libre soutenus par des digues en piteux état. Ces résidus sont contaminés par de l’arsenic, du cadmium, du bismuth, du titane, de l’antimoine, du molybdène, du fluor, des hydrocarbures…et de l’amiante !

– Dès la fin des années 80, plusieurs mineurs sont décédés des suites de l’exposition à l’amiante : nous en parlerons devant le bâtiment de l’Agence Régionale de Santé lors notre premier arrêt.

Malgré l’état pollué de l’ancien site minier près des sources du Salat, et les graves dommages de santé causés par l’exploitation d’un gisement riche en amiante et arsenic :

– La société Variscan-Mines managée notamment par M.Bonnemaison, a obtenu en 2016 un permis pour la recherche du tungstène et métaux connexes dont l’or.
– Durant 10 ans, la commune de Couflens, des habitants de toute la vallée et au-delà, les associations Couflens-Salau Demain, Henri Pézerat, le CEA, le Chabot, Stop Mine Salau, ont informé sans relâche les populations et l’administration des risques non-dits et des mensonges proclamés. Ils ont contesté dans la rue et devant les tribunaux, le permis accordé, au nom de la protection de  l’environnement, de la santé des travailleurs et des populations.
– La justice administrative a infligé trois annulations du permis de recherches aux sociétés Variscan, Apollo Minerals et au Ministère des finances. D’abord pour cause d’insuffisance de moyens financiers, puis de défaut d’information du public sur ces moyens, et en février 2024, pour ne pas avoir tenu compte de la déclaration du secteur en zone Natura 2000 ! Cependant l’État persiste en contestant, de nouveau sur cette décision, au Conseil d’Etat, défendant un permis devenu caduque
depuis février 2022… Huit ans de procédure et l’affaire n’est pas close !

– Pendant ce temps-là Variscan Mines a occupé les lieux à Salau de 2017 à 2019. Il a effectué quelques travaux à l’extérieur de la mine mais n’a pas pu faire de recherche minière proprement dite car toutes les autorisations de travaux demandées, et accordées par les préfètes successives ont été contestées avec succès devant le TA de Toulouse.

– La société australienne Apollo Minerals, qui a acheté Variscan Mines en 2018, devenue de ce fait titulaire du PERM, n’a pas encore rempli toutes ses obligations légales envers ce PERM aujourd’hui échu. Par contre, cette société n’a pas hésité à demander des dommages et intérêts à l’État dès 2019…

C’est dans ce contexte que M. et Mme Bonnemaison ont récidivé en déposant une nouvelle demande de PERM, en juin 2024, au nom de la société Néométal, concernant le secteur de Salau mais aussi les communes d’Ustou, d’Aulus et d’Auzat (100km2), et ils ont osé appeler leur projet « Montagne Ariègeoise » :

– La société Néométal existe depuis 2015 et fait partie depuis de la nébuleuse « Bonnemaison », elle a son siège à Dun en Ariège ! Michelle Bonnemaison en était la présidente jusqu’en juin 2024, aujourd’hui c’est Emmanuel Henry, un ancien de Trafigura qui occupe ce poste.

– Le projet actuel semble sensiblement le même que celui d’il y a dix ans à ceci près : cette fois la recherche d’Or est totalement assumée.

Depuis 2016, le contexte géopolitique a changé :

– Mise en place en 2024 du Critical Raw Materials Act qui vise à diminuer les dépendances de l’Europe.
– Le réarmement est partout mis en avant, en France on veut développer les centrales nucléaires, de ce fait le tungstène, métal dur et résistant à la chaleur est d’autant plus convoité.
Mais l’État tient un discours contradictoire : d’un côté, on nous dit que Tungstène = métal stratégique et d’un autre côté, il confieraitgratuitement, son extraction et son commerce à une société privée
financée par des capitaux étrangers qui s’empresserait de le vendre au plus offrant ! C’est totalement incohérent !

Nous disons qu’il faut immédiatement arrêter ce nouveau projet de
recherche minière car :
– Il serait extrêmement nocif pour l’eau, l’environnement et engendrerait des pollutions supplémentaires sans que les anciennes n’aient pu être traitées.
– Il serait extrêmement nocif pour la santé des éventuels travailleurs et des populations : un emploi qui tue n’est pas un bon emploi !
– Le tungstène est surtout convoité actuellement par l’industrie de l’armement.
– L’or n’a que très peu d’intérêt industriel et les réserves sont importantes !
– Extraire des métaux demande beaucoup d’énergie et d’eau. C’est un leurre d’en faire un argument pour la transition énergétique.
– Laisser jouer des apprentis sorciers à faire des forages profonds dans les communes d’Aulus les Bains et d’Ustou dont toutes les activités économiques dépendent de l’eau, serait une absurdité.
– Vouloir ajouter à Auzat des pollutions minières aux pollutions industrielles encore présentes est aberrant !

L’Ariège n’est pas minable !
Ne les laissons pas faire !
Aucun nouveau minerai ne doit sortir de terre, ni en Ariège, ni ailleurs.

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Mobilisations contre les usines de puces et l’extractivisme

[pompé sur oclibertaire]

Pour lutter contre la numérisation de nos vies, les pollutions et destructions provoquées par l’extractivisme et les usines de puces, l’utilisations de nouvelles technologies dans les industries de la mort, il est important à la fois de débattre et de manifester.
Nous allons revenir sur des rassemblements et manifestations récentes qui ont eu lieu dans différentes régions. D’ampleur variable, elles se complètent bien et sont l’occasion de convergences de luttes.

De l'eau, pas des puces

Les rencontres
L’association Stop Micro organisait à Grenoble du 28 au 30 mars, avec les Soulèvements de la Terre, un colloque et des rencontres, suivis d’une manifestation. Le colloque a évidemment porté en partie sur les usines de puces électroniques, leur consommation pharamineuse d’eau, leur rejet de polluants, leur voracité territoriale. Il a aussi été question de l’usage de ces puces dans le domaine militaire, et en particulier leur utilisation par Israël contre les populations palestiniennes.
Le vendredi, une place importante a été consacrée à l’extractivisme, avec des intervenants internationaux (Québec, Argentine, Congo, Portugal). Le débat sur l’extractivisme en Amérique a bien montré le rapport entre le colonialisme, le mépris des peuples autochtones et l’exploitation minière. Il a montré les difficultés auxquelles les populations concernées font face pour se défendre. Le débat sur le Congo a permis d’éclairer le rapport entre l’extractivisme et la guerre civile.
Un autre intérêt de ces rencontres a été la richesse et la diversité des échanges lors de la journée du samedi. Le village des associations et des collectifs rassemblait des dizaines de groupes sous des barnums. Cela permettait aux uns et aux autres de transmettre des informations sur ses propres actions, de diffuser brochures et ouvrages. Y étant venus du Limousin pour le Comité 15 juin, nous n’avons pas regretté d’avoir fait le déplacement.
On peut seulement regretter deux points. Le premier, c’est le sous-dimensionnement des locaux qui n’a pas permis à l’ensemble des participant·es d’assister aux débats qu’ils auraient souhaité. Le second, c’est les divergences qui sont apparues au sein de Stop-Micro suite au choix (majoritaire) de coorganiser ces journées avec les Soulèvement de la Terre. Une partie des membres de Stop-Micro se sont senti dépossédé·es de leur lutte ; ils et elles ont pu l’exprimer, en particulier par une banderole spécifique lors de la manifestation du dimanche.

La manifestation
La manifestation été volontairement déclarée comme festive avec déguisements, fanfare et batucada, clowns, chansons, et présence de Bassines Non Merci avec leur loutre… Elle s’est déroulée dans la zone industrielle de Bernin et de Crolles, là ou les usines STmicro et Soitec veulent étendre leur emprise sur des terres agricoles pour produire toujours plus de puces. La négociation avec les autorités avait dû porter ses fruits pour que tout se passe dans le calme : un encadrement policier conséquent, avec fouilles d’une partie des véhicules à l’arrivée, mais pas de recherche de blocage ou d’affrontement.
Il faut préciser que l’enjeu n’était pas de boquer un projet imminent ; il s’agissait de rappeler notre opposition à des projets d’extension de ces deux usines qui sont déjà suspendus. Un moment fort de la fin de la manifestation a été l’érection d’une vigie en bois dans le champ de l’agriculteur menacé par le projet d’extension de Soitec.
La manifestation a rassemblé près de 3000 personnes et a été assez longue du fait des arrêts multiples. Pendant ce week-end, de nombreuses banderoles et collages spectaculaires ont été déployés à Grenoble et dans son agglomération. Evidemment, le maire de Grenoble n’a pas pointé le bout de son nez ; ce prétendu écologiste est favorable aux industries électroniques.

Une action parallèle.
Pendant que la manifestation focalisait l’attention de la police sur Crolles et Bernin, un autre groupe menait une action de désarmement d’une autre usine de puces électronique, Télédyne e2v, à Saint-Egrève, de l’autre côté de la métropole iséroise. Cette usine produit effectivement des puces utilisées par l’armée israélienne. Ce groupe d’intervention, baptisé pour l’occasion CEA (Comité Essentiellement Antipuces), a réussi à pénétrer sur le site, couper des câbles d’alimentation, et redécorer la partie accueil à la peinture rouge.

Manifestations contre l'extractivisme

Le quartz à Thiviers
La manifestation « Gardarem Razac », le 29 mars à Thiviers (Dordogne), contre l’extension de la carrière de quartz exploitée par Imerys à Razac, au lieu-dit Pierrefiche, a réuni 250 personnes. Le parcours partait du centre-ville de Thiviers, où était organisée une diffusion de tracts sur le marché avec spectacle, puis marche de 6 km jusqu’à Pierrefiche site de la carrière en cours d’extension. La manifestation s’est terminée par un simulacre de procès d’Imerys.
Des collectifs d’un peu partout en France étaient présents ; ils luttent également contre l’exploitation par Imerys de « minéraux de spécialité » (plutôt pas des métaux) sur leur territoire : stop mines 03, contre la mine de lithium, le collectif contre l’extractivisme 03-63, le collectif Nouvialle (Cantal) luttant contre un projet de carrière de diatomite et pour la défense de la narse de Nouvialle, zone humide menacée , stop mines 87-24 (voir ci-dessous), le collectif de Glomel (Côtes d’Armor) luttant contre l’ouverture de la fosse 4 de la carrière d’andalousite. S’en est suivi un intercollectif pour discuter de la stratégie à tenir dans la lutte contre Imerys.

Le tungstène en Ariège
Une assemblée contre les projets miniers en Ariège et ailleurs se réunit depuis le 15 décembre 2024, à peu près mensuellement, pour lancer la lutte contre la reprise de l’exploitation minière de tungstène en Ariège. S’y réunissent des individus ainsi que les membres de l’association Stop Mines Salau. Le 18 avril, une lettre du préfet de l’Ariège, a informé que la demande de permis exclusif de recherche déposée par la société Néométal était recevable, et donnera lieu à une consultation publique d’ici l’été. La demande concerne des joyeusetés telles le tungstène (utilisé comme durcisseur d’alliages métalliques dans les têtes d’obus, les blindages de véhicules militaires… les pointes de bâtons de marche), mais également l’or, le cuivre, l’étain, le bismuth, le molybdène, le zinc, le plomb, l’argent… le tungstène a déjà été exploité jusqu’en 1983 à Couflens au lieu-dit Salau, et ayant laissé 1 000 000 de m3 de déchets pollués dans la vallée du Salat, causé la mort de plusieurs personnes travaillant dans la mine par contact avec l’amiante présent naturellement dans la roche exploitée.
La surface concernée par ce nouveau permis s’étend sur 4 communes et s’étend sur près de 100 km².
Une grande manifestation contre les projets miniers en Ariège et ailleurs est appelée le 24 mai à 14h30 à Foix par l’assemblée de lutte.

L’or en Haute-Vienne
4 permis d’exploration sont en cours en Haute-Vienne et Dordogne : ceux de la CMA (Compagnie des mines arédiennes) et celui d’Aurélius Ressources. Derrière ces deux compagnies canadiennes (qui veulent se faire passer pour locales), les mêmes personnes. Les permis totalisent une surface de 400 km²… pour l’Or, mais aussi tout le cortège métallique l’accompagnant (argent, antimoine, tungstène, étain, molybdène, lithium, niobium, tantale, cuivre, zinc, plomb, nickel, bismuth, béryllium, cobalt, germanium, indium, platine, terres rares. Les forages géologiques d’exploration ont démarré en mars, et la Société d’industrie minérale est venue faire une réunion d’étude à l’ancienne mine d’or du Bourneix, au Chalard le même mois. Face à cette accélération, une manifestation a eu lieu le 25 mars au Chalard pour informer les participants à la réunion de la SIM que l’exploitation minière n’était pas la bienvenue. Le 19 avril à Saint Yrieix a eu lieu une nouvelle manifestation contre le lancement des forages d’exploration sur le site de Lauriéras. Elle a rassemblé malgré la pluie 350 personnes, habitants locaux, agriculteurs et soutiens venu du reste du département. Le collectif Stop Mines avait fait le choix de faire une manifestation « citoyenne » calme et sans trop de radicalisme pour rassembler largement. La grande majorité des manifestant·es étaient cependant des militant·es, et étant donné le temps, nous n’avons pas croisé beaucoup de « citoyens » de Saint-Yrieix.

ADMC

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Allemagne : deux ans de « Switch Off » – un bilan d’étape

[pompé sur Sansnom]

[Pour qui n’aurait pas suivi leurs activités, on pourra aussi relire avant la traduction de leur bilan ci-dessous, celle de leur brochure parue il y a un ans : Switch-Off, interventions radicales contre la destruction de la planète. Documentation, analyses et discussion, (traduit de l’allemand), septembre 2024, 80 pages A4]


Deux ans de Switch-Off – un bilan d’étape
(Traduit de l’allemand de Switch off, 16 avril 2025]

Cela fait deux ans que nous avons pris la parole pour la première fois. Cet appel a été écrit en plein milieu du débat stratégique en cours dans le mouvement pour le climat. A l’époque, après les occupations de forêts de Hambi, Danni, et dans la suite directe de Lützerath, le potentiel des actions de masse semblait pour beaucoup épuisé. Dans le contexte de ces actions de protestations et autres actions de masse, nous avons voulu proposer un projet mettant l’accent sur des actions directes décentralisées.

A ce moment-là, le regard porté sur l’effondrement climatique et la peur face à cette menace, nous ont fait considérer l’urgence d’apporter des méthodes radicales et d’intensifier des pratiques révolutionnaires au sein du mouvement pour le climat.

Nous avons formulé des perspectives anti-étatiques, autonomes et anarchistes de sabotage, et nous voulions les mettre en œuvre plus fortement dans ce contexte.

Quant aux contenus, nous nous sommes concentrés sur une analyse anti-coloniale et critique de la technologie. Nous avons été inspiré.e.s par les luttes autochtones et leurs pratiques de résistance contre l’exploitation (néo) coloniale et la destruction de leurs territoires. L’exploitation coloniale fait non seulement partie de l’histoire idéologiquement raciste de l’Occident, mais elle continue à être partie prenante des velléités d’expansion économiques et impérialistes de grandes entreprises comme la Deutsche Bahn avec le méga-projet Tren Maya. Avec notre analyse et avec notre appel, nous nous sommes placés solidairement du côté de luttes aux quatre coins du monde. La destruction constante de la terre nous a montré la nécessité d’attaquer les infrastructures industrielles, et les possibilités que cela offrait de renforcer une prise en compte internationale de ces luttes.

A ce moment-là dominaient alors du côté de l’État les propositions pour un Green New Deal, tandis que la propagande des entreprises tentait de nous vendre la mobilité électrique et la numérisation comme solutions et comme perspectives utopiques ; les dominants promettaient hypocritement au mouvement pour le climat de faire les pas nécessaires pour atteindre l’objectif des 1,5 degrés.

Dans cette situation imbriquant effondrement du climat, autoritarisme croissant dans le monde, et changement de stratégie du mouvement pour le climat, nous avons appelé sous le slogan « Switch-Off the system of destruction » à nous mettre en lien, et à placer nos luttes et nos actions dans un contexte commun.

Retour sur deux années de pratique

Il s’est passé beaucoup de choses au cours de ces deux années. L’appel a été largement reçu, et beaucoup y ont fait référence avec leurs actions. Leur éventail a été varié, s’étendant d’attaques concrètes contre l’industrie automobile (-électrique) et le sabotage d’infrastructures importantes telles que le rail et les réseaux électriques, à des actions contre des projets de construction des grands profiteurs de la dévastation de la nature comme l’industrie du ciment, les travaux routiers et l’exploitation du lignite. En outre, des acteurs et des voies d’approvisionnement de l’industrie de l’armement ont été pris pour cibles.

De nombreuses actions ont été menées en solidarité avec des luttes hors d’Europe. Des attaques contre des véhicules, des bureaux et des infrastructures de la Deutsche Bahn, contre Siemens ou contre le consulat du Mexique à Hambourg ont en particulier fait référence au projet de Tren Maya. Des mots et des actes ont apporté proximité et joie, rencontrant un écho dans différents endroits du monde et se mettant concrètement en lien par l’initiative Switch-Off. Une telle inspiration et des relations internationales de solidarité se retrouvent par exemple dans :

Les luttes contre l’industrie du ciment et du béton qui pillent la terre et empoisonnent les eaux sur le territoire d’Abya Yala. Les attaques contre des géants du béton en France et en Allemagne ont montré que des actions bien ciblées peuvent aussi bien enflammer des luttes locales qu’avoir un impact international.

Les actions contre le grand projet de ligne [ferroviaire] de Botnie Septentrionale dans le Nord de la Suède, sur le territoire des autochtones Sami, qui voient leurs terres morcelées et les matières premières expédiées à échelle industrielle vers les usines de transformation verte.

Les mouvements de protestation persistants contre l’exploitation du charbon, que ce soit dans le bois de Sünden jouxtant la mine à ciel ouvert de Hambach, ou sur les territoires des Yukpa en Abya Yala.

Ou dans les attaques contre le pipeline Coastal Gaslink sur les territoires des Wet’suwet’en, et celles qui s’opposent à ce même projet en Allemagne.

Dans le texte « Le conflit à Abya Yala et sa proximité avec Switch-Off », il est dit à ce propos :

« Vus nos points communs et nos particularités, et étant données les urgences et les besoins qui nous appellent à agir, il nous semble approprié de mettre en lien les actions contre la machinerie du pillage du continent et de la terre avec la campagne „Switch Off!“, afin de renforcer nos luttes et d’approfondir le combat contre l’existant et son caractère historiquement internationaliste, pour rendre visible dans le monde entier la nécessité urgente de refuser en pratique cette réalité, avec tous les moyens à notre disposition et de montrer par des actions qu’il est possible de la combattre, de renvoyer la destruction à la gueule des principaux responsables et auteurs de ces conditions, et aussi pour montrer qu’il est possible d’embrasser une vie digne, rompant avec la misère dans laquelle ils veulent nous étouffer et nous ensevelir. »

Le fait que des actions en provenance de l’espace germanophone aient été perçues, que l’appel ait aussi été discuté internationalement, avec parfois une participation au travers d’actions, nous a donné une joie et un courage incroyables. Les deux dernières années nous ont montré une fois de plus que la lutte internationaliste contre cette misère n’est pas une chose abstraite, mais qu’elle s’exprime dans des luttes et des attaques concrètes.

Pourtant, quelle que soit la joie procurée par ces nombreuses actions aux multiples facettes, nous pouvons observer que les grandes protestations et mobilisations pour le climat ont diminué au cours des dernières années dans l’espace germanophone. Dans le même temps, la répression contre les actions de blocages et de désobéissance civile s’est extrêmement durcie, ce qui a certainement joué dans ce recul.

La question écologique semble avoir disparu de la conscience à différents niveaux. Sans vouloir occulter les rapports d’exploitation au sein des sociétés occidentales, il est clair que nous ne pouvons pas nous attendre à ce que les « masses » se mettent en mouvement dans un avenir proche, car une grande partie de la population des centres capitalistes ne veut pas perdre ses privilèges.

Cependant, il est apparu que des actions directes continuelles ne provoquent pas que des dégâts matériels, mais peuvent aussi alimenter une force et une dynamique par-delà les frontières (étatiques).

L’objectif était d’ouvrir un débat – est-ce que ça a marché ?

Switch-Off a appelé à remettre en question, à saboter et à attaquer durablement l’infrastructure du capitalisme. Durablement, dans le sens de la destruction sur la durée et à long terme d’infrastructures industrielles, et de manière diverses, dans le sens de l’emploi de plusieurs sortes de moyens. Nous constatons qu’une partie des attaques reprenant ce slogan ont été empreintes d’une dimension spectaculaire, d’une grande finesse et d’une forte conviction, mais n’ont guère témoigné d’une diversité de moyens et d’une reproductibilité assez simple. Le problème de l’appel et des pratiques qui ont suivi a été, et reste donc, l’isolement partiel dans le cadre des luttes radicales. On a besoin de techniques subversives reproductibles. Les formes d’actions ne doivent pas être réservées à un groupe exclusif possédant déjà les connaissances et les instruments pour réaliser ces sabotages. C’est pourquoi nous pensons que des espaces sûrs doivent se multiplier pour parler de formes d’actions offensives, partager des compétences et se soutenir. Les connaissances sur les infrastructures critiques et les manières de les détruire doivent être rendues plus accessibles. C’est plus facile à dire qu’à faire. Les moments d’actions offensives spectaculaires menées en commun, lors de mouvements de masse et de rencontres comme à Lützerath sont importants, marquants et créent souvent un point de jonction vers la politisation, la mise en réseau et une pratique politique diversifiée. Mais nous ne pouvons pas attendre ce genre de grands événements. Nos discussions doivent aussi avoir lieu en dehors de ces moments.

Ces dernières années, le mouvement pour le climat a perdu beaucoup de son importance. Alors que les occupations de forêts, de villages et de routes étaient autrefois « le point focal numéro un » et attiraient les calomnies des politiciens, des grandes entreprises et de la presse, le changement climatique a désormais été évincé de l’actualité et de la conscience collective par les dernières guerres en date, les crises économiques et le débat raciste sur la migration.

Pourtant, il y a des développements actuels qui, dans le champ de tension entre les luttes écologiques et la fascisation croissante, montrent des perspectives de résistance. C’est par exemple le cas avec les protestations à Grünheide contre la Gigafactory de Tesla et l’attaque incendiaire du groupe Volcan, qui a certainement fait irruption dans beaucoup de discussions autour de la table de la cuisine, démontrant une fois de plus à quel point l’action directe peut être efficiente. Les attaques contre Tesla, qui ont déjà probablement retiré de la circulation des centaines de ces bagnoles dans différents endroits du monde, montrent actuellement l’énorme force qui peut émaner d’actions directes, d’attaques, de sabotages, de textes et de gestes de rébellion de toutes sortes, quand tout cela est mis en lien.

Jusqu’à un certain point, nous avons certainement réussi à mettre sur la table l’action directe et le sabotage dans le débat stratégique du mouvement pour le climat, en tant que méthodes de lutte contre la destruction de la planète. Mais il est difficile d’en déterminer les effets. Certaines actions et communiqués ont aussi connu un certaine diffusion au-delà du mouvement, mais ils se heurtent aussi socialement à un backlash général.

Switch-Off dans le contexte de la fascisation,
de la militarisation et de la politique des frontières

Les prévisions d’aggravation des crises globales les plus diverses se sont presque bousculées au portillon.

Depuis le 17 février 2022, la deuxième invasion de l’Ukraine par la Russie s’est intensifiée. Après le massacre du 7 octobre 2023, Israël a lancé sa guerre destructrice contre la bande de Gaza, le Liban et la Syrie. Avec encore d’autres guerres de haute intensité au Congo, au Kurdistan, au Yémen, au Myanmar, au Soudan, se dessinent une militarisation générale et une augmentation des conflits militaires.

Les politiques reconnaissent, utilisent et alimentent cette dynamique. En reprenant le refrain bien connu de l’absence d’alternative, ils nous offrent une perspective bien émoussée : en un temps où la guerre mondiale menace, il serait plus important de se replier sur soi-même, d’être capable de se défendre, et d’assurer sa propre suprématie. Ce faisant, ils utilisent une rhétorique qui présente des parallèles éloquents avec la guerre froide et tentent de diviser le monde entre bons et mauvais dirigeants. Cette logique militaire se retrouve aussi en ce qui concerne la manière de surmonter d’autres crises. Elle consiste expressément à garantir des ressources par des moyens guerriers. La « question de la défense » est efficacement et manifestement utilisée pour faire passer à la trappe tous les autres conflits sociaux.

Le deuxième gouvernement Trump montre actuellement à quelle vitesse des acquis (réformistes) obtenus par une lutte qui a duré des décennies peuvent être simplement jetés par-dessus bord. On assiste à un retour de bâton patriarcal massif, qui aimerait détruire ce pour quoi les mouvements antiracistes, les féministes et les queers se sont battu.e.s depuis des dizaines d’années. Quelques maîtres dans ce monde ont le pouvoir d’abolir « des droits humains » comme le droit à l’avortement, à l’auto-détermination de son genre, à l’objection de conscience, le droit d’asile, etc. Cette fragilité montre la dépendance massive vis-à-vis de l’État, et met en évidence qu’il n’y a pas, et qu’il ne peut y avoir, de dignité humaine universelle dans le cadre des rapports existants. Les « droits humains » ne sont que de simples concessions de la part de l’État. La situation actuelle montre clairement que, même lorsqu’ils ont été obtenus au prix de durs efforts et du sang, les droits civiques sont au mieux un pari sur le temps, et ne peuvent donc pas être l’objectif de nos luttes.

Cette fascisation s’observe dans le monde entier. Partout, des forces fascistes et autoritaires se renforcent et arrivent au pouvoir. Les partis bourgeois rivalisent dans leur politique raciste aux frontières, et la répression sociale contre les personnes pauvres, stigmatisées et handicapées par le système ne cesse d’augmenter. Les gouvernements qui agissent de manière toujours plus autoritaire sont issus de l’« ancien centre bourgeois » qui a tenté de dépasser sur leur droite les populistes d’extrême-droite.

Parallèlement, la militarisation et le réarmement de l’armée et des frontières évoqués plus haut sont présentés comme inévitables. Partout, une guerre croissante est menée contre les personnes déplacées par les catastrophes. Elles sont toujours plus la cible de la propagande fasciste et de la politique migratoire raciste.

Conflits pour les ressources.
Secteur clef de l’industrie des puces électroniques

Les États et les entreprises exigent toujours plus ouvertement que les ressources soient sécurisées militairement. Il ne s’agit pas seulement de lithium et de terres rares, mais aussi des emplacements pour des industries-clé à forte valeur. L’intelligence artificielle est noatmment considérée comme un de ces éléments : une technologie qui serait inconcevable sans la puissance de calcul des microprocesseurs les plus modernes. Ces derniers sont conçus par Nvidia dans la Silicon Valley et fabriqués par TSMC et d’autres exclusivement à Taïwan (avec des machines d’exposition uniques au monde fabriquées par ASML à Eindhoven). Les Etats-Unis et l’UE investissent actuellement beaucoup d’argent pour développer une industrie « nationale » de puces électroniques – l’objectif étant de s’assurer la suprématie technologique face à une Chine proclamée « rival systémique ». La fabrication de puces électroniques nécessite des terres rares et beaucoup d’énergie.

Afin de réduire la dépendance aux importations, la nature est exploitée encore plus intensément à la périphérie européenne. L’opposition locale à la mine de Jadar du groupe anglo-australien Rio Tinto en Serbie a mis en évidence le déséquilibre des pouvoirs au sein de l’Europe. Alors que la résistance contre la mine avait été couronnée de succès et que le projet avait été annulé, Olaf Scholz s’est personnellement rendu à Belgrade pour impulser la reprise du projet. En effet, les constructeurs automobiles allemands ont besoin de lithium pour leurs voitures électriques. Cette dynamique est la même que dans d’autres projets liés au lithium au Portugal, et dans différentes mines chez les Sapmí. Mais la hausse de l’exploitation minière ne se limite aucunement aux marges de l’Europe, au contraire, des gisements sont également recherchés en son centre, et les possibilités de résistance sont donc infinies.

Un exemple évident de toute la brutalité de l’exploitation occidentale des ressources a été notamment fourni par les conditions posées par les États-Unis pour continuer à soutenir militairement l’Ukraine :

„[Ainsi] le sénateur républicain [Lindsey Graham] de Caroline du Sud a déclaré pourquoi l’Occident devrait absolument gagner la guerre en Ukraine : le pays serait une « mine d’or ». Rien que dans les territoires occupés par la Russie se trouveraient des matières premières critiques d’une valeur de douze billions de dollars américains. « Je ne voudrais pas laisser cette manne à Poutine pour qu’il se la partage avec la Chine […] Si nous aidons l’Ukraine maintenant, elle pourra devenir le partenaire économique dont nous avons toujours rêvé ».“

Depuis leurs débuts, les microprocesseurs constituent une technologie militaire importante. Il faut donc voir les usines de puces électroniques prévues comme faisant partie du nécessaire décloisonnement économique en vue des préparatifs de guerre. Mais les technologies-clef ne jouent pas uniquement un rôle déterminant dans l’entrelacs géopolitique du climat et de la guerre. De plus en plus de technologies clés à usage « civil » et « militaire » sont produites par de petites start-ups. Celles-ci se donnent souvent une image de modernité et de progrès. Elles se vantent de contribuer à un avenir écologique respectueux de l’environnement. Elles omettent volontiers que ces mêmes technologies contribuent aussi excellemment à l’industrie de l’armement, et sont utilisées pour tuer.

Ou alors, les entreprises d’armement deviennent tout de suite des « woke » et, avec un cynisme à peine croyable, se voient attribuer un vernis vert. Ainsi, il existe déjà des munitions biodégradables, une production « durable » de missiles et il semble que ce ne soit plus qu’une question de temps avant que le premier char électrique ne sorte des chaînes de production. Là où le gaz et le charbon étaient autrefois les industries décisives, l’IA et la haute technologie sont désormais les ressources déterminantes. En interconnexion fine, différentes entreprises et start-ups travaillent de concert, constituant une industrie de l’armement technologiquement évoluée, et composée de chaînes complexes d’approvisionnement.

D’une certaine manière, prenons aussi cela comme une chance dans la lutte contre cette industrie technologique de l’armement. Car des technologies clés de plus en plus spécialisées dépendent aussi davantage de chaînes d’approvisionnement de plus en plus diversifiées. Et c’est précisément là que nous voyons le potentiel de provoquer des interruptions et d’attaquer la production de petites start-ups.

L’IA comme technologie-clé et arme de guerre

La plus grande et la plus relevante de ces technologies clés est sans doute l’IA, dans laquelle les technocrates voient aujourd’hui la solution à tous les problèmes.

Comment traiter autrement les quantités inimaginables de données nécessaires pour piloter des drones-taxis autonomes dans le trafic urbain – ainsi que sur un champ de bataille ? Comment la gestion du flux d’électricité dans un réseau avec encore plus de consommateurs et de fournisseurs non linéaires peut-elle fonctionner sans IA ? Ou comment analyser les images prises partout et tout le temps ? Évidemment, on n’accorde guère d’attention critique au fait que cette technologie engloutit une énorme quantité de ressources. La production de puces électroniques absorbe beaucoup d’eau et les centres de calculs de l’IA tellement d’énergie, que Microsoft a été la première entreprise à activer une centrale nucléaire pour les alimenter en énergie.

Les programmes « Lavender » et « Where’s Daddy » utilisés par Israël dans la guerre de Gaza prennent en charge pour l’armée la quasi-totalité du choix des cibles pour les frappes aériennes. Sur une échelle de 1 à 100, la machine évalue l’appartenance à des groupes militants pour tou.tes les habitant.es de la bande de Gaza. Le tout sur la base des données des services de renseignement. Le logiciel propose ainsi des cibles et informe dès que la victime se trouve chez elle, dans son cercle familial. Un quota concernant l’importance militaire d’une cible et le nombre de victimes civiles acceptées joue également un rôle. Plusieurs dizaines de milliers de Palestinien.ne.s ont ainsi été exécuté.e.s sur proposition d’un ordinateur, avec l’aval d’officiers israéliens.

Cet exemple montre une fois de plus que l’IA ne peut jamais être un instrument d’émancipation, car là où elle vient de contrôler la destruction et l’anéantissement de la vie, elle produit juste après une vidéo publicitaire montrant comment une station balnéaire pourrait être planifiée sur les ruines de Gaza. Il est difficile de saisir toute l’horreur de ces procédés.

La peur doit changer de camp

Nous avons peur, peur du fascisme, de la répression croissante, de la guerre, du fucking Trump, et des fanatiques qui gouvernent ce monde. Nous nous nous sentons incapables de bouger, parce que tout semble se précipiter, paralysé.e.s, avec la catastrophe climatique qui dégénère. Nous savons que les dominants veulent nous voir incapables d’agir, neutralisé.e.s et impuissant.e.s, mais nous ne leur feront pas ce plaisir.

Nous voulons en finir avec l’État et sa société. Cependant, nos réalités de vie sont tellement imbriquées avec les structures étatiques et l’industrie, qu’il est difficile de penser en dehors de cette logique. Pourtant, nous savons aussi que nous ne devrions pas nous laisser guider par cette peur. Parce qu’elle nous pousse à revenir vers de vieilles certitudes, parce que c’est la peur de perdre nos privilèges.

Nous savons aussi que la meilleure défense, c’est l’attaque.

Nous avons du mal à trouver un chemin clair pour nos projets, à élaborer une perspective qui nous amène à un meilleur endroit. Nous nous sentons faibles et démuni.e.s face aux rapports établis, mais nous avons appris qu’il n’y a aucun sens à faire appel à l’État, car il reproduit les conditions de notre perte de prises.

Et malgré toute cette misère, nous savons que nous sommes là les un.e.s pour les autres, que nous pouvons nous donner de la force et de la vigueur, que nous pouvons les trouver dans nos luttes, notre solidarité, notre diversité. Nous n’avons pas besoin de ligne unique, mais d’idées claires et d’un sens de l’entraide. Nous cherchons la réciprocité, la rencontre, la critique, l’inspiration, et les liens entre nos luttes. Non pas parce nous voulons devenir un parti, mais parce nous avons besoin les un.e.s des autres, et parce que nous nous reconnaissons dans la rage qui s’embrase partout dans le monde, à chaque fois renouvelée.

Amour à celleux qui sont là, dehors, dans le chaos des luttes, des actions, des projets ; là dehors dans la nuit, dans les taules, en clandestinité, dans les forêts, dans les rues, sur les mers et aux frontières.

Nous avons emprunté ce chemin, qui sait où il nous mènera ? Nous avons appris des combattant.e.s autochtones que le monde a déjà souvent sombré.

Quoi qu’il advienne, nous nous reverrons, là, dehors.

« Oublions l’avant-garde, elle ne nous est d’aucune utilité : une révolte généralisée, sans leader ni centre de gravité, voilà précisément ce qu’aucune armée ou police ne pourra jamais espérer dompter » – Total Liberation

Switch-Off le système de destruction

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L’Europe sacrifie l’Asie centrale pour trouver son énergie « verte »

[pompé sur Reporterre]

La mine d’Almalyk, en Ouzbékistan, le 1er novembre 2022.

L’Union européenne multiplie les investissements visant des minerais et la production d’énergie en Asie centrale. Malgré son discours sur une stratégie « gagnant-gagnant », l’environnement et les populations locales sont menacés.

À l’ouest du Kazakhstan, des bancs de sable remplacent la mer Caspienne, tandis qu’à Karaganda, dans le centre du pays, la neige vire au noir chaque hiver. En Ouzbékistan, le désert de Kyzylkoum grignote les terres autrefois fertiles de la région de Navoï. L’Asie centrale porte les stigmates de décennies d’exploitation pétrolière, gazière et minière. Pour la population, les ressources ne sont pas non plus une bénédiction : depuis les années 1990, leur exploitation est contrôlée par les majors étrangères et les élites locales, qui se partagent les rentes.

Aujourd’hui, ce sont les ressources dites « vertes » qui attirent l’attention sur la région. Lithium, nickel, uranium, terres rares : l’Asie centrale regorge de matières premières critiques, utilisées pour fabriquer des technologies bas carbone. Et ce n’est pas tout : avec son potentiel solaire, éolien et hydraulique, l’Asie centrale est un terrain idéal pour produire de l’hydrogène vert, qualifié ainsi car obtenu par électrolyse de l’eau, un procédé réalisé à partir d’énergies renouvelables et peu émetteur de CO2.

Ces ressources subiront-elles le même sort que les hydrocarbures ? Aujourd’hui, les États de la région les mettent aux enchères, en quête d’investisseurs qui ne se contentent pas de les extraire, mais participent aussi à la montée en gamme de l’industrie locale. Et ça, l’Union européenne (UE) l’a bien compris. À Samarcande (Ouzbékistan), lors du sommet UE-Asie centrale du 4 avril, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a promis des « partenariats mutuellement bénéfiques », fondés sur la création d’industries locales et d’emplois, ainsi que la production et l’exportation d’énergie verte.

Lithium kazakh et uranium ouzbek

Bénéfiques, ces projets le seront à coup sûr pour l’Europe, dont la demande en matériaux critiques ne fera qu’augmenter, prévient la Commission, alors que l’offre, elle, reste très restreinte. Échanger avec l’Asie centrale réduirait sa dépendance à la Chine, son principal fournisseur. Depuis les accords signés avec le Kazakhstan en 2022 et l’Ouzbékistan en 2024, elle a déjà investi dans le graphite et le cuivre via ses bras financiers, la Banque européenne d’investissement et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. Elle ne cache pas son intérêt pour les terres rares. En parallèle, l’Allemagne lorgne le lithium kazakh pour ses batteries. La France, qui importe déjà de l’uranium du Kazakhstan, accélère la production en Ouzbékistan.

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Pour alimenter ses industries avec de l’énergie « propre », l’UE compte importer 10 millions de tonnes d’hydrogène vert par an dès 2030, dont 2 millions du Kazakhstan. En 2023, l’entreprise germano-suédoise Svevind a investi dans un gigantesque site de production à Mangystau, près de la mer Caspienne.

Le plateau d’Ustyurt, où les projets de production d’hydrogène pourraient entraver les routes utilisées par la faune sauvage. Wikimedia Commons / CC BYSA 4.0 / Максат79

Doté de parcs éoliens et solaires, le site produirait, dès 2030, 40 gigawattheure d’électricité, sans compter celle issue de l’électrolyse. « C’est plus que la capacité actuelle de tout le pays, dit Vadim Ni, fondateur de l’ONG Save the Caspian Sea. Mais la totalité servira à produire l’hydrogène exporté vers l’Allemagne. »

« Les partenariats n’auront aucun effet sur la transition énergétique d’Asie centrale »

De cette énergie verte produite sur son sol, le Kazakhstan ne verra pas la couleur. Pour en bénéficier, il faudrait moderniser un réseau électrique hérité de l’époque soviétique, conçu pour des centrales à charbon et inadapté aux renouvelables. Des investissements considérables qui ne sont pas, pour l’instant, à l’agenda européen.

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Le pays, à l’instar de l’Ouzbékistan, aurait pourtant besoin d’accélérer sa transition. L’électricité y est toujours produite au charbon pour l’un, au gaz pour l’autre. En 2024, alors qu’il a les objectifs de réduction des émissions de CO2 les plus ambitieux de la région, le Kazakhstan a investi davantage dans de nouvelles capacités charbon que dans les renouvelables, rapporte le Global Energy Monitor.

Une dépendance aggravée par l’exploitation des matières critiques. Car les usines de transformation des minerais tournent au charbon, explique Dimitry Kalmykov, directeur du musée écologique de Karaganda. « Les partenariats n’auront aucun effet sur la transition énergétique d’Asie centrale », affirme Vadim Ni.

« Préjudice irréversible à la biodiversité »

Pire encore, « les projets extractifs menacent d’accroître une pollution de l’air déjà critique », s’inquiète Dimitry Kalmykov. Cendres, métaux lourds, ammoniac : plusieurs études, dont une communication scientifique présentée en 2020, établissent un lien direct entre industrie minière et dépassement des seuils toxiques.

Quant au projet hydrogène, Kirill Ossin, fondateur de l’ONG EcoMangystau, prévient qu’il risque de porter un « préjudice irréversible à la biodiversité ». Construit dans la réserve naturelle d’Ustyurt, dans le sud-ouest du Kazakhstan, le parc détruirait l’habitat des gazelles et couperait les corridors empruntés par l’aigle des steppes, le koulan — un âne sauvage — et le léopard de Perse.

 
Il ne subsiste à l’état sauvage que 1 000 léopards de Perse, dont le milieu naturel est menacé par un projet d’extraction d’hydrogène vert au Kazakhstan. Wikimedia Commons / CC BYSA 2.0 DE / Marcel Burkhard

S’y ajoute la saumure issue du dessalement de l’eau de mer, nécessaire à l’électrolyse. Plus chaude et plus salée que l’eau d’origine, elle pourrait perturber les écosystèmes marins si elle était rejetée dans la Caspienne. Une étude de faisabilité commandée par le gouvernement allemand, coécrite par Svevind, évoque un traitement « durable » des rejets, sans en préciser les modalités.

Vieux réflexes extractivistes

Les habitants aussi pourraient en faire les frais, car neuf litres d’eau seront pompés pour produire chaque kilo d’hydrogène, dans une région aride où l’accès à l’eau est déjà conflictuel. Les scientifiques tirent la sonnette d’alarme : la mer Caspienne a baissé de deux mètres en vingt ans, et pourrait en perdre jusqu’à 14 de plus d’ici à la fin du siècle. C’est la pêche, l’agriculture et la consommation domestique qui sont menacées.

L’étude allemande admet une « situation critique » et reconnaît que l’hydrogène « accentuera la pression sur les ressources en eau ». Anticipant les critiques, l’UE a lancé le plan d’investissement Team Europe pour améliorer la gestion de l’eau. Cependant, signalent certains chercheurs : les financements sont insuffisants et sa mise en œuvre repose sur la bonne volonté des élites locales.

« La transparence se réduit, l’information ne circule pas et les citoyens ne sont pas consultés »

Malgré leurs zones d’ombre, les projets ne sont pas rejetés en bloc par les activistes. Sous conditions, ils admettent qu’ils pourraient profiter à la transition comme aux habitants. « C’est un projet prometteur, attractif, avec des retombées économiques importantes », reconnaît Kirill Ossin à propos de l’hydrogène. Mais tous dénoncent l’approche européenne qui perpétue les vieux réflexes extractivistes, par « peur de passer à côté de ressources dont elle a besoin », dit Mariya Lobacheva, directrice d’Echo, une ONG kazakhe pour la transparence et la participation citoyenne.

Craintes d’une répétition du scénario des années 1990

Vadim Ni regrette que l’UE « s’en remette aux autorités locales, alors même qu’elles ne sont pas toujours compétentes ». En 2021, le Kazakhstan s’est doté d’un Code de l’environnement censé contraindre les entreprises à limiter leur empreinte écologique. Mais, faute de moyens, « le système d’évaluation environnementale stratégique n’est pas appliqué », explique-t-il.

Derrière la vitrine démocratique, Mariya Lobacheva fait un constat amer : « La transparence se réduit, l’information ne circule pas et les citoyens ne sont pas consultés. » La société civile peine donc à jouer un rôle de garde-fou. « Personne ne fait pression sur les investisseurs ou le gouvernement. Les gens ne croient pas à leur capacité à changer les choses », dit Dimitry Kalmykov.

Mariya Lobacheva redoute une répétition du scénario des années 1990, lorsque les contrats signés avec les majors pétrolières ont été conclus sans consultation publique. Même les emplois promis par l’UE ne réveillent pas son enthousiasme : « Il n’y a aucune transparence sur les conditions et les niveaux de qualification des postes réservés aux Kazakhs. »

Pour convaincre l’Asie centrale de ses bonnes intentions, l’UE doit passer à l’acte. En commençant par ouvrir le dialogue avec les habitants, scientifiques et écologistes, « seule façon de garantir des partenariats gagnant-gagnant », affirme Kirill Ossin.

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