En Dordogne, des centaines de manifestants contre 40 hectares de carrière

Les opposants à l’extension d’une carrière de quartz de l’entreprise Imerys ont manifesté en Dordogne le 1ᵉʳ novembre. Ils ont été rejoints par les écologistes qui luttent contre d’autres projets miniers en France et dans le monde.

Samedi 1ᵉʳ novembre, entre 200 et 300 personnes se sont réunies à Thiviers, en Dordogne, pour s’opposer à l’extension de la carrière de quartz de l’entreprise Imerys. 4 hectares de bois ont déjà été abattus le 22 octobre. Les militantes et militants avaient besoin de se réunir, disent-ils, pour « se faire du bien ». « Tout le monde était fatigué et meurtri après des semaines de vigie sur le terrain, pour suivre le chantier », raconte François, membre de l’association d’opposants Sauvegardons Razac et le bassin de la Côle.

Le géant minier Imerys veut créer une nouvelle carrière sur 40 hectares de parcelles boisées et agricoles. Il souhaite extraire à sec des galets de quartz, récupérés sur plusieurs mètres de profondeur et en extraire du silicium.

Un projet validé par la préfecture

Contacté par Reporterre, Imerys assure avoir reçu toutes les autorisations de la préfecture pour son projet. « Ces autorisations sont le fruit d’un long et exigeant processus avec étude d’impact environnemental », assure l’entreprise. Aucune date de début d’exploitation n’est pour le moment prévue. De son côté, la préfecture assure que « l’ensemble des aspects environnementaux ont été pris en compte avant d’autoriser cette carrière ».

Le combat de ces écologistes contre Imerys ne se limite pas à la Dordogne. Sur place, des représentants d’autres associations luttant contre des mines sont venus en soutien depuis le Cantal, la Bretagne et l’Allier, mais aussi depuis Paris pour des représentants exilés qui luttent contre des mines en Colombie et au Congo.

« C’est la même entreprise avec la même méthode partout. Se relier permet de renforcer toutes les luttes », dit Chantal, la représentante du collectif de sauvegarde de la narse de Nouvialle. En Bretagne, c’est une mine d’andalousite qui inquiète les riverains de Glomel. Dans l’Allier, la lutte s’intensifie contre un projet de mine de lithium.

Une table-ronde a suivi la manifestation au cours de laquelle les intervenants ont insisté sur l’ampleur internationale de chaque lutte locale « Ce que l’on considère ici comme un mode de vie normal est lié à l’extractivisme, à énormément de pollution et à de très nombreux morts », a estimé Juan Pablo Gutiérrez, qui lutte contre les mines de charbon en Colombie.

« Ce qui est extrait ici ne remplace pas une mine ailleurs, au contraire, les exploitations s’additionnent. Lutter ici, c’est aussi lutter pour limiter l’extractivisme ailleurs », a dit Etienne, représentant de Stop Mines 03.

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