
Le démarrage du chantier d’extraction de quartz à Razac, près de Thiviers, a ravivé la colère des opposants. À l’appel de l’association Sauvegardons Razac et le Bassin de la Côle, une cinquantaine de personnes se sont réunies face aux engins d’Imerys pour dénoncer une atteinte à l’environnement.
Le chantier pour l’extraction de quartz par l’entreprise Imerys, a commencé ce 22 octobre au matin. Aux alentours de 6h, une abatteuse et une pelleteuse se sont rendues à Razac, près de Thiviers. Un procédé qui scandalise l’association Sauvegardons Razac et le Bassin de la Côle, qui mène des actions fortes depuis plusieurs mois pour empêcher ces travaux de déforestation, qui auront aussi un impact sur les terres agricoles, cours d’eaux et habitations sur 45 hectares.
Les adhérents de l’association, ainsi que certains habitants du lieu-dit, se sont rassemblés devant les grilles du site afin de partager leur colère. Le porte-parole de l’organisme exprime sa désolation face au début des travaux, mais aussi au traitement qu’ont reçu les manifestants. « Nous nous sommes mobilisés dès que les adhérents présents à la vigie, installée depuis le 1er octobre, ont vu les deux véhicules rentrer sur le site minier attenant. Sur la journée, nous étions une cinquantaine de personnes à protester. Après deux heures de mobilisation, les gendarmes ont commencé à être virulents et une personne a été amenée à la gendarmerie de Thiviers. Nous avons appris qu’elle était sortie ce jeudi 23 octobre vers 11h. »
L’envoi d’un recours contentieux dans les prochaines semaines
L’association s’indigne aussi devant le silence de la préfecture et de l’organisme concerné face à l’envoi d’une étude de cas qui spécifie que le chantier engagera la destruction d’espèces protégées et de plusieurs milieux aquatiques. « L’arrivée des deux véhicules a été accompagnée par un grand dispositif porté par une quarantaine de gendarmes. Cela montre que la préfecture met plus d’énergie pour le développement du chantier que pour écouter nos revendications. Nous avons envoyé un recours gracieux début août, en destination d’Imerys et de la préfecture, communiqué qui est resté sans réponse. Nous comptons envoyer un recours contentieux dans les prochaines semaines, auquel les deux entités seront obligées de répondre. Ils ont aujourd’hui arrêté les travaux, en lien avec les vents violents qui ont eu lieu dans le département. »

Un recours non suspensif
Sollicitée par « DL », la préfecture rappelle que la carrière « a été autorisée par arrêté préfectoral en date du 3 juillet 2025. Cet arrêté d’autorisation environnementale d’exploitation a été édicté après production d’une étude d’impact environnementale, avis favorable de la mission régionale de l’autorité environnementale de la Dreal, et avis favorable de l’enquête publique qui s’est régulièrement déroulée du 24 juin au 24 juillet 2024».
“Le recours gracieux introduit par l’association n’est pas suspensif, et c’est donc pourquoi l’opération de défrichement a eu lieu hier. Conformément à la réglementation en vigueur, le défrichement devait se dérouler entre le 1er septembre et le 15 novembre afin de respecter les périodes de nidification de la faune (oiseaux, amphibiens, chiroptères) », ajoute la préfecture qui précise que « l’exploitation de cette carrière contribue à [la] souveraineté nationale et européenne » de la France.
Grève de la faim et de la soif à Razac
Depuis hier matin, Noëlla Chatenoud mène une grève de la faim et de la soif pour dénoncer l’abattage de la forêt de Razac. Elle alerte sur la destruction de sources et zones humides ignorées par l’enquête publique, et réclame l’arrêt des travaux ainsi que la protection des sources de Razac, affirmant qu’elle ne boira de nouveau que lorsqu’elles seront sauvegardées.