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4 hectares de bois ont été abattus, le 22 octobre 2025, pour le nouveau site d’Imerys en Dordogne. – DR
4 hectares de bois ont été abattus, le 22 octobre, sur le chantier de la carrière de quartz de l’entreprise Imerys à Razac, près de Thiviers (Dordogne). L’association d’opposants Sauvegardons Razac et le bassin de la Côle avait mobilisé une cinquantaine de personnes pour s’opposer à ces travaux, sans succès.
Au petit matin, une abatteuse s’est attaquée à une pinède, selon les militants interrogés par Reporterre. « Une centaine de forces de l’ordre ont quadrillé les bois et contrôlé les routes pour empêcher les gens de circuler et de se réunir », a déclaré à Reporterre François, membre de l’association.
Un des manifestants a été placé en garde à vue. Une militante qui a grandi sur ces terres a entamé une grève de la faim et de la soif. « C’est une question d’urgence. L’idée, c’est “Je m’arrête de boire si l’eau arrête de couler’’ », déplore-t-elle auprès de Sud-Ouest.

Depuis le 1er septembre, date d’autorisation pour défricher les parcelles, les militants avaient installé une vigie permanente en face du site menacé. Mais pour la préfecture de Dordogne, ces travaux sont tout à fait légaux. « Une autorisation a été délivrée le 3 juillet 2024 sur la foi d’une étude d’impact favorable et des avis de la MRAE [mission régionale d’autorité environnementale] et de l’enquête publique qui l’était également », a déclaré dans Sud-Ouest Marin Lassalle, le directeur de cabinet de la préfète de Dordogne.
L’association compte déposer un recours au contentieux pour dénoncer l’absence de dérogation à la destruction d’espèces protégées, et l’absence de prise en compte des cours d’eau dans l’étude d’impact.
Le groupe Imerys, qui exploite déjà une carrière de quartz à quelques kilomètres, souhaite y créer un nouveau site sur 40 hectares de parcelles boisées et agricoles. Il souhaite extraire à sec des galets de quartz, récupérés sur plusieurs mètres de profondeur, et en extraire du silicium, comme l’explique France 3.
Après ce défrichement, les opposants redoutent le début de l’exploitation de la carrière. Ils appellent à une manifestation à Thiviers le 1er novembre.