Breizh Ressources, la société minière la plus discrète de l’Ouest

[pompé sur splann!]

Trois permis exclusifs de recherches minières (PERM) ont été déposés en Bretagne par la société Breizh Ressources dans la plus grande discrétion. Ils concernent pourtant 42 communes et plus de 850 km². Malgré l’opacité qui entoure ce projet, les citoyens se mobilisent déjà largement pour empêcher le lancement des opérations.

• La start-up Breizh Ressources a déposé trois permis de recherches minières entre la Bretagne et le Maine-et-Loire entre juillet et octobre 2023. Mais l’information n’a été rendue publique que début 2024.
• Depuis, certaines associations, riverains et élus se mobilisent pour s’opposer aux explorations de potentielles futures mines. D’autres y voient une opportunité pour créer de l’emploi.
• Alors que le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie aurait dû donner son feu vert aux permis fin 2024, une nouvelle jurisprudence a ralenti la procédure.

C’est par hasard, en lisant le Journal Officiel du 10 janvier 2024, que Dominique Williams, spécialiste des mines à l’association Eau et rivières de Bretagne, tombe sur une information détonante : une société nommée Breizh Ressources a déposé, quelques mois auparavant, un permis exclusif de recherche minière (PERM) baptisé « Epona » dans quatre communes de sa région.

Cette start-up basée à Lorient et constituée spécialement pour l’occasion a pour unique actionnaire Aurania Resources, société canadienne immatriculée aux Bermudes, dirigée par Keith Barron, un géologue connu pour avoir découvert l’une plus grandes mines d’or au monde [lire « Un nouvel Indiana Jones à la recherche d’or en Bretagne].

Dominique Williams tire tout de suite la sonnette d’alarme et l’association envoie, dès le 16 janvier, un courrier à la préfecture du Morbihan pour avoir accès au dossier. Deux jours plus tard, la préfecture adresse un courriel aux collectivités locales pour les informer du dépôt du PERM : « Le vendredi 19 janvier, alors que j’étais de permanence, Jean-Paul Pallier et Stéphane Ansermet de Breizh Ressources sont venus me voir pour me présenter le projet », se souvient Élodie Le Floch, maire de Kervignac (56).

Le 22 février, une réunion avec le sous-préfet est organisée à la demande des élus pour détailler le dossier. « Nous étions surpris car la demande avait été déposée en juillet 2023 et nous n’avions eu aucune information jusqu’à cette date », s’étonne encore Michèle Dollé, maire d’Hennebont (56).

Même discrétion pour les deux autres PERM baptisés « Taranis » et « Bélénos », qui concernent une partie du Morbihan, de l’Ille-et-Vilaine et de la Loire-Atlantique.

Jeannick Martel, adjointe à la mairie de La Chapelle-de-Brain (35) n’a découvert l’existence du PERM Taranis, qui concerne sa commune, qu’en juillet 2024 lors d’un conseil municipal. « La mairie avait reçu un mél de la préfecture pour l’informer du lancement d’une consultation publique. On s’est questionné sur le tempo : non seulement l’information était tardive, mais c’était en pleine période estivale et pendant les législatives. Les conditions n’étaient propices ni à la publicité du projet ni au débat », constate-t-elle.

Quant au permis Bélénos, déposé en octobre 2023, son existence a été médiatisée par un article de Ouest-France daté du 16 mai 2024, qui relatait le débat à ce sujet au sein du conseil Anjou Bleu Communautés.

Sur le papier, pas de quoi s’inquiéter selon l’étude d’impact

Que sait-on vraiment du dépôt de ces PERM, longtemps passés sous les radars des élus et de l’opinion publique ? À la lecture des dossiers, on apprend que le premier d’entre eux, nommé Epona, qui concerne quatre communes dans le Morbihan, et qui s’étend sur 51 km², a été déposé le 21 juillet 2023, alors que Breizh Ressources était encore en cours de constitution.

Le deuxième, Bélénos, a été déposé le 5 octobre de la même année. Il concerne deux départements, 18 communes et s’étend sur 440 km². Enfin, le troisième, Taranis, a été déposé six jours plus tard, il concerne deux régions, trois départements et vingt communes et couvre 360 km². Total : 42 communes et plus de 850 km² concernés, soit 17 fois la surface de Rennes.

Il s’agit d’une demande de permis d’exploration, c’est-à-dire que Breizh Ressources a repéré ces zones comme étant potentiellement intéressantes pour y exploiter du minerai, mais elle doit d’abord réaliser des études approfondies des sous-sols afin de savoir exactement ce qu’ils contiennent.

C’est pour cela que la société a déposé ces demandes de trois permis miniers pour trois et cinq ans renouvelables. « Un PERM donne un droit foncier sur les matériaux sans pour autant autoriser les travaux miniers. […] Il est caractérisé par une limite de durée, un périmètre limité, une liste de substances recherchées, la description des investigations envisagées et de leur enchaînement », précise le cabinet du ministre délégué chargé de l’industrie.

Les trois permis déposés par la « junior », terme qui désigne les entreprises d’exploration, ont un spectre assez large : elle part en quête de métaux stratégiques comme l’antimoine, le zirconium, les terres rares ou le tungstène, mais aussi de minerais plus classiques comme l’argent ou l’or.
Sur le papier, il n’y a pas de quoi s’inquiéter. L’étude d’impact menée par le cabinet ENCEM, basé à Vénissieux, près de Lyon, établit que les techniques utilisées, telles que le prélèvement d’échantillon, l’utilisation d’un hélicoptère pour mesurer le champ électro-magnétique ou la pose d’électrodes dans les sols ne sont pas invasives et n’auront pas de conséquences néfastes sur l’environnement.

Et, de toute façon, il est très peu probable que les recherches soient fructueuses d’après Jean-Paul Pallier, le représentant de Breizh Ressources en France. D’après les nombreux témoins que nous avons rencontrés, qu’ils soient élus ou membres d’associations, Jean-Paul Pallier rassure sans cesse ses interlocuteurs en leur disant qu’il y a une chance très mince de trouver des minerais économiquement viables et qu’en conséquence, il ne faut pas s’alarmer. À ce propos, la société précise à Splann ! que seuls 1 % à 5 % des projets d’exploration aboutissent à l’ouverture d’une mine.

Dans un article de Ouest-France daté d’avril 2024, Stefan Ansermet, présenté comme l’un des dirigeants de la société Breizh Ressources aux côtés de Jean-Paul Pallier (alors qu’ils sont en fait le conseiller et vice-président d’Aurania Resources), conclut ainsi : « même si les mines ne sont pas exploitées, les générations futures sauront quelles ressources minérales sont présentes dans le sol ». Des recherches qui, au pire, seraient donc utiles à nos enfants et petits-enfants.

Contactée, Breizh Ressources insiste sur l’effort de communication qu’elle fournit pour garantir un « esprit de transparence ». La société liste les réunions avec les élus, les rencontres avec les associations : «  cette démarche a été menée individuellement, en groupes, et dans le cadre de réunions organisées avec la préfecture, bien que nos projets soient encore à un stade préliminaire et n’aient pas commencé ».

L’opposition des riverains : un cauchemar pour les entreprises minières

Cette communication peut aussi représenter un moyen de rassurer la population. L’opposition des communautés locales est le cauchemar des entreprises minières : elle peut ralentir les recherches en cours, attirer l’attention des médias, inquiéter les élus et, finalement, leur faire perdre beaucoup de temps et d’argent.

C’est sans doute la raison pour laquelle les sociétés minières aiment manœuvrer discrètement pour attirer le moins possible l’attention. Même si Breizh Ressources s’en défend : « la procédure et la communication autour des demandes de permis relèvent de l’État, et le calendrier est défini par les autorités, notamment la préfecture ».

Pour les trois PERM en question, Breizh Ressources est tombée sur un os : la vigilance de Dominique Williams à Eau et rivières de Bretagne et, dans la foulée, la mobilisation de nombreux habitants.

« Il faut se mobiliser dès maintenant pour prévenir les risques et empêcher une exploitation minière dans nos régions. Les PERM sont une menace sur nos territoires, car il n’y a pas d’exploitation minière ni d’après-mines heureuses », prévient Dominique Williams.

« En Ille-et-Vilaine, seulement 3 % des masses d’eau sont en bon état et ça chute à 2 % en Loire-Atlantique. Il y a peu d’eau souterraine et nous dépendons largement des eaux de surface. Or, avec le réchauffement climatique, nous sommes en vigilance sécheresse régulièrement. Les besoins en eau dans le cas d’une exploitation minière causeraient des dégâts irréversibles dans nos régions », abonde Pauline Pennober, animatrice Eau et rivières.

C’est pourquoi l’association s’est saisie du dossier dès qu’elle a pris connaissance du dépôt du PERM Epona en janvier 2024. Elle a communiqué sur son site, organisé des réunions d’information, rencontré les élus, sensibilisé la société civile sur le terrain ou via des webinaires (évènements en ligne, NDLR).

Surtout, elle a lancé une opération qui a déjà fait ses preuves. « Nous avons initié une campagne de refus d’accès aux propriétés. Les propriétaires de terrains où Breizh Ressources doit mener ses recherches, peuvent signer un formulaire en ligne où ils déclarent qu’ils en interdisent l’accès. Cela complique les démarches de prospection », explique Dominique Williams. Parallèlement, l’association suit de près la mobilisation citoyenne qui s’organise sur le terrain. Comme à Sainte-Anne-sur-Vilaine (35), concernée par le PERM Taranis.

« Tout est parti d’un groupe Whatsapp qui réunit des parents d’élèves. On a appris l’existence d’une consultation publique un jour avant qu’elle se finisse, raconte Olivier Lemoyne, peintre en bâtiment qui habite le village. On s’est rendu compte que la surface concernée par le PERM était énorme, mais que la société noyait le poisson en disant que c’était de la simple prospection sans conséquence. Nous avons décidé de faire des flyers et d’aller informer les gens sur le marché. Puis, nous avons organisé une réunion à Langon, en octobre 2024, où 250 personnes sont venues, dont la députée (NFP-LFI) d’Ille-et-Vilaine, Mathilde Hignet. Maintenant, nous essayons de constituer un réseau régional avec des groupes locaux dans les communes concernées. »

Même réflexe à La Chapelle-de-Brain (35) où, en juillet 2024, Jeannick Martel, adjointe à la mairie, découvrait simultanément le lancement de la consultation publique et le dépôt du PERM Taranis. Elle a alerté les élus sur le sujet, mais selon elle, ils ne semblaient pas inquiets : « Ils m’ont dit qu’il fallait laisser venir et qu’il y avait peu de chance qu’on trouve quelque chose ».

Les collectivités locales ne pèsent pas lourd dans le processus minier

L’association locale La Feuille n’est pas de cet avis. Elle s’est emparée du sujet en bénéficiant de l’expertise précieuse de Jean Baranger, qui a travaillé dans le secteur de la bijouterie de luxe, aujourd’hui retraité, et qui connaît bien les enjeux miniers.

D’après lui, la société Breizh Ressources, bien qu’elle ait étendu sa demande de permis à une vingtaine d’autres minerais, est prioritairement à la recherche d’or. « Quand on lit les dossiers, on se rend compte que les différents points mis en évidence sur les cartes concernent des gisements d’or. D’ailleurs, c’est logique : le cours de l’or a explosé ces dernières années. En 2021, le kilo était à 45.000 € et aujourd’hui, il atteint 75.000 €. À ce prix-là, ça vaut le coup de forer très profond. Avant, on creusait jusqu’à 300 mètres pour extraire des minéraux qui contenaient 2 g d’or par tonne. Maintenant, forer jusqu’à 600 mètres reste rentable ».

Malgré cette analyse, à laquelle adhérent de nombreux interlocuteurs, Breizh Ressources maintient s’intéresser à une variété de minerai : « Les permis d’exploration visent une recherche polymétallique. L’or, bien qu’un indicateur clé des systèmes hydrothermaux pouvant contenir d’autres métaux, n’est pas la cible principale de Breizh Ressources. La société s’intéresse à l’ensemble des minerais de ces contextes, notamment en vue de soutenir des filières industrielles stratégiques ».

Quel que soit l’objectif de la « junior », pour Jean Baranger le but de l’opposition citoyenne est évident : pour qu’il n’y ait pas d’exploitation, il faut lutter contre la prospection. « Jean-Paul Pallier m’a affirmé que s’ils ne pouvaient pas faire leurs recherches ici, ils les feraient ailleurs », relate Jean Baranger.

Le mouvement est lancé et la société civile organise la mobilisation. La plupart des habitants qui s’opposent au permis Taranis se sont rassemblés dans le collectif Stop Taranis qui va organiser une rencontre début janvier 2025.

De son côté, l’association France Nature Environnement de Loire-Atlantique estime qu’il n’y a aucune urgence. « Cela ne sert à rien de s’opposer dès maintenant. Nous avons étudié le dossier, rencontré Jean-Paul Pallier et nous en avons conclu que ces dépôts de permis ne servent qu’à maintenir le niveau de leurs actions. Nous restons attentifs, mais franchement, nous préférons garder notre énergie pour d’autres sujets », tranche Xavier Metay, coordinateur.

Quant aux élus, pour l’instant, ils sont sur la réserve. Ceux qui sont concernés par les permis Taranis et Bélénos essaient de s’organiser entre eux afin de s’exprimer d’une seule voix. De son côté, Anjou Bleu Communauté (Maine et Loire) a d’ores et déjà exprimé un avis favorable assorti de remarques. Tandis que trois des quatre communes morbihannaises couvertes par le permis Epona (Nostang, Hennebont et Kervignac) n’hésitent pas à afficher leur opposition. Leurs conseils municipaux se sont prononcés majoritairement contre entre mai et juin 2024.

Laurent Duval, le maire de Languidic (56), a un avis différent. « Si on a des ressources sous nos pieds, elles seront utiles aux générations futures », estime-t-il en mai 2024 dans un article de Ouest-France. Ces divergences sont à l’image de ce qui se passe sur les autres territoires : certains élus se dressent contre les permis tandis que d’autres plaident la souveraineté énergétique.

Quelles que soient leurs positions, les collectivités locales ne pèsent pas bien lourd dans le processus de décision : le mot final revient à l’État via le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie. « Nous n’avons aucune place dans la procédure, on ne maîtrise rien. On ne connaît pas le délai de réponse et nous n’avons aucune information sur les résultats de la consultation publique », regrette Michèle Dollé à Hennebont (56). « Nous sommes exclus, nous devons aller chercher les informations pour savoir où en est le dossier », ajoute Élodie Le Floch, maire de Kervignac (56).

Peut-être que l’intervention de la députée La France Insoumise de la quatrième circonscription d’Ille-et-Vilaine, Mathilde Hignet, permettra d’en savoir plus. « J’ai interpellé le ministre de l’Économie par un courrier en date du 26 octobre 2024 afin de lui demander de me transmettre et de rendre publique la synthèse de la consultation faite cet été, ainsi que les avis des administrations publiques sollicitées dans le cadre de l’instruction des demandes. La population doit avoir accès à ces informations. À ce jour, je n’ai eu aucun retour », déplore-t-elle.

La lutte contre Variscan Mines : « Un exemple qui nous donne de l’espoir »

Dominique Williams, à Eau et rivières de Bretagne, est assez confiante quant à l’issue de ce mouvement d’opposition. Comme une grande partie du milieu associatif, elle a participé à la lutte contre la société Variscan Mines qui a eu une issue positive. « En Bretagne, nous avons bataillé pendant plus de cinq ans contre l’octroi de trois PERM dans une zone similaire, qui concernait plus de 70 communes. Finalement, face à la contestation, la société Variscan Mines, a fini par abandonner ses démarches en 2019. Nous avons tous cet exemple en tête et c’est ce qui nous donne espoir », raconte-t-elle.

Pour l’instant, l’opposition suit son cours et elle va sans doute bénéficier d’un sursis inattendu. Le ministère de l’Économie a averti Splann ! qu’un nouvel élément s’est glissé dans le processus d’examen des PERM. Une étude d’impact suffisait jusqu’à présent pour déposer une demande de PERM, mais depuis le 10 juillet 2024, la jurisprudence a évolué et les projets doivent maintenant être soumis à une évaluation environnementale.

« Le ministre a demandé au demandeur de compléter ses dossiers et l’Autorité environnementale a donc récemment été saisie de ces trois demandes, afin qu’elle rende un avis dans un délai de trois mois. En fonction de l’avis rendu, le pétitionnaire pourra être, le cas échéant, invité à compléter son dossier », précise le ministère. Qui ajoute qu’« une nouvelle consultation dématérialisée du public sera ensuite organisée sur le site du ministère de l’Économie ».

En conséquence, la décision de Bercy ne sera pas rendue fin 2024 comme cela aurait dû être le cas, mais plutôt courant 2025. Keith Barron, le dirigeant de Breizh Ressources [lire « Un nouvel Indiana Jones à la recherche d’or en Bretagne »], qui regrettait déjà dans des vidéos diffusées en ligne la lenteur bureaucratique de la France, va devoir faire preuve d’un peu plus de patience.

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Projet lithium dans l’Allier : Imerys revoit sa copie… à la marge

[pompé sur lamontagne ]

Le débat public autour de projet de mine de lithium dans l’Allier est clos. Imerys vient d’y répondre. La société minière veut montrer patte blanche en proposant quelques aménagements à la marge. Mais sur le fond, elle persiste et signe quant à sa volonté de mener à bien cette aventure industrielle pharaonique d’un milliard d’euros.

Imerys veut poursuivre son projet. Mais Alan Parte, vice-président au projet lithium, le promet : la  société compte redoubler d’efforts sur les questions environnementales ou de transparence. Pour un projet qu’il souhaite « exemplaire », et qui pourrait voir le jour « avant la fin de la décennie ».

Le projet

Le groupe Imerys exploite à Échassières, depuis 2005, une mine de kaolin. Dessous, elle a trouvé un immense gisement de lithium. Plus de 34.000 tonnes d’hydroxyde de lithium, un minerai indispensable à la fabrication des batteries de voitures électriques. De quoi équiper l’équivalent de 700.000 de véhicules par an sur plusieurs décennies. Si Imerys misait sur 25 ans au départ, l’avis de l’Autorité environnementale, adopté lors de la séance du 21 novembre 2024 évoque 50 années d’exploitation.

Nom de code de ce projet, devenu d’intérêt stratégique national : Emili, pour « Exploitation de MIca Lithinifère par Imerys ». Il est estimé à un milliard d’euros.

Le débat public

Eu égard à sa taille, le projet a fait l’objet d’un grand débat public, de mars à juillet. Le 30 septembre, la CNDP (Commission nationale du débat public, autorité publique indépendante) a publié son compte rendu et sa synthèse. À partir de là, la société Imerys devait apporter une réponse avant la fin de l’année. C’est désormais chose faite.

« C’est un exercice assez particulier pour nous, on se met un peu à nu, devant le miroir. Nous avons abordé cela très humblement, et tenté de faire un travail de pédagogie tout au long du débat », sourit Alan Parte.

Il précise : « Sur la partie liée au projet, on n’a pas attendu le débat pour parler avec les différents acteurs. Dans les grandes thématiques, l’eau, l’emploi, le trafic… nous n’avons donc pas eu de grandes surprises. Mais ce qui a pesé dans ce débat, ce n’est pas tant le projet lui-même, ou sa conception, mais la question des usages en général, des mobilités, du rôle de l’électrification dans l’équation du changement climatique. Cela a pris un poids qu’à titre personnel, j’avais un peu sous-estimé. »

Et c’est aussi sur ce point de philosophie globale que le débat achoppe entre détracteurs et partisans du projet. « Les opposants ont tendance à dire : “Clarifions d’abord ça, et ensuite on parlera du projet”. Nous, nous disons qu’il est nécessaire de faire les choses en parallèle. On ne peut pas attendre que tout soit clair avant de trouver des solutions, alors que les solutions matures sont là. »

Quoi qu’il en soit, s’il y voit « un exercice démocratique réussi », le dirigeant a également noté « les questions, les inquiétudes, et le besoin de transparence, exprimé de manière assez forte ».

Les aménagements au projet Emili

Globalement, Imerys ne remet pas en cause « les fondamentaux du projet », avec « une mine souterraine, l’extraction par canalisations, et le transport par voies ferroviaires. Les briques de base ne sont pas remises en question ».

Pour Alan Parte, « c’est une chance d’avoir du lithium en France », et le gisement d’Échassières apporterait « des retombées économiques importantes à un territoire qui en a besoin et qui en mesure la valeur. On sait que c’est un projet stratégique, et que nous pourrions être les premiers à rouvrir une mine en France. Les conséquences seraient importantes ». Avec quelques aménagements, cependant.

« Nous restons persuadés que nous sommes sur quelque chose qui a beaucoup de valeur, et nous souhaitons poursuivre le projet de manière exemplaire et responsable. »
Alan Parte (Vice-président du projet lithium chez Imerys)

Le feldspath. « Nous avons décidé d’abandonner la production et la commercialisation du feldspath. Nous avions en tête d’envoyer ce minéral, extrait lors du traitement de la roche pour obtenir le lithium, vers l’Italie, notamment pour le marché du carrelage. Mais nous avons entendu les discussions autour des produits chimiques. Et le fait de ne pas produire de feldspath enlèvera, de fait, un certain nombre de ces produits. On valorisera un peu moins ce qui sort de la mine, mais on réduira d’autant plus les risques autour des résidus, et d’une potentielle pollution chimique. Et ça ne remet pas en cause l’équilibre financier du projet. »


Le chargement. « Le débat public a fait remonter un site alternatif à celui de Saint-Bonnet-de-Rochefort, sur la commune de Vicq. Nous disposons maintenant d’une étude comparative entre les deux sites. Les deux solutions sont faisables techniquement, avec des impacts assez comparables. Nous présenterons ces études aux parties concernées, et la décision sera prise, au plus tôt, début 2025. »


Le rail. « On perçoit que cette question est importante, et que le fait de développer cet aspect apporterait beaucoup de valeur au territoire. Le projet serait une sorte de catalyseur pour la pérennité du rail. Les études ont déjà été lancées par SNCF Réseau, et on se battra pour qu’il n’y ait pas de retard de ce côté-là. Il faut juste cranter tout cela. »


La forêt des Colettes. « Nous continuerons à pousser pour que des études approfondies soient menées et partagées. En ce qui concerne l’eau, on se limitera aux chiffres mentionnés pendant le débat, pas plus. Nous allons également participer à la connaissance et à la protection de la forêt des Colettes. Les études montrent que l’état de cette forêt est davantage dû au changement climatique qu’à autre chose, mais nous participerons à son suivi, en facilitant le travail des écologues, le recensement des essences, ou les analyses des eaux et des zones humides. »


Formation. « Nous avons aussi le souhait de développer des formations localement en chimie, ou en maintenance par exemple. Nos pilotes pourront d’ailleurs servir d’outils pour ces formations. »


Dialogue. « Nous avons une vraie volonté de dialogue, de transparence et de compréhension publique de notre projet. La concertation va continuer. La CNDP devrait nommer, l’année prochaine, un garant, pour s’assurer de cette continuité du dialogue, jusqu’à la fin de l’enquête publique. Nous allons également mettre en place des comités de suivi, un par site concerné. Les standards de la norme Irma (Créée en 2006, IRMA (Initiative for Responsible Mining Assurance) a défini un objectif global pour une mine responsable), demandent d’ailleurs de ne pas s’arrêter à la mise en route du projet, mais de poursuivre le dialogue pendant toute la vie du projet.

Enfin, nous reprendrons notre newsletter, suspendue le temps du débat public, dès le début de l’année prochaine. Elle sera distribuée à plus de 40.000 exemplaires. »

L’environnement

À l’aube de l’éventuelle réouverture d’une mine en France, la question est prégnante dans le débat : est-il possible de créer un tel site en respectant l’environnement??

Une mine qui n’a aucun impact, ça n’existe pas. C’est la même chose pour une usine. Il ne faut pas se voiler la face

« Mais respecter l’environnement, c’est comprendre ce que l’on fait, l’état initial, les impacts qu’on peut avoir, et les éviter quand c’est possible. D’où nos choix structurants, avec par exemple une usine zéro effluent liquides à Montluçon. »
Il poursuit : « De la même façon, est-ce qu’on peut se passer de prélever de l’eau?? Non. Mais comme beaucoup d’autres industries. Et nous serons très sourcilleux sur cette question. Nous avons aussi beaucoup travaillé sur le recyclage, avec un taux de 90 %, ce qui est extrêmement élevé. »

Enfin, « il reste l’impact résiduel. Nous allons donc voir comment compenser, comme nous le faisons sur tous nos autres sites. Et on compense plus ce qu’on détruit. C’est ça, respecter l’environnement. Il ne faut pas être naïf, la vraie question c’est : est-ce que le projet est suffisamment vertueux pour justifier cet impact résiduel?? Nous pensons que oui. »

Les opposants

Différentes associations et collectifs restent vent debout contre le projet Emili (lire ci-dessous) : France Nature Environnement Allier, Préservons la forêt des Colettes, StopMines03, ou encore le Collectif de Riverains de Saint-Bonnet-de-Rochefort. Elles reprochent notamment à Imerys son manque de transparence, sur les différentes études.

« La transparence est importante, dit Alan Parte, mais il faut faire les choses dans le bon ordre. Donner beaucoup d’infos, ça ne sert pas la transparence. On travaille sur le dossier, on le soumet à l’État et à l’Autorité environnementale, et ensuite, on peut le partager. »

Les déchets

La question de la gestion des déchets, principalement sur le site de la Loue, à côté de Montluçon, a également émergé.

« Les résidus ne seront pas stockés sur le site de Montluçon, promet Alan Parte. À nous de chercher un site, qui sera branché sur le rail, suffisamment grand, et avec un accueil favorable, afin de limiter l’impact. C’est-à-dire avec un fond géochimique compatible avec le résidu. »

Le marché

Après un départ en flèche en 2020, le marché des véhicules électriques stagne aujourd’hui en France. Mais pas de quoi décourager le vice-président au projet lithium.
« Les besoins sont énormes. Nous avions étudié plusieurs scénarios, et même le plus timide indique que notre capacité à produire du lithium sera largement inférieure à nos besoins. »

Le fait que ça prenne plus de temps, ce n’est pas surprenant, et c’est probablement une bonne chose

« Actuellement, la conjoncture n’est pas bonne, mais les projections pour l’année prochaines sont optimistes. Avec la baisse du prix des matières premières, on va être capable de mettre sur le marché des véhicules abordables. La lame de fond est toujours là, comme l’échéance de 2035 pour l’arrêt de la production de véhicules thermiques. »

Les prochaines étapes

« En 2025, la concertation va donc se poursuivre avec les phases de pilotes industriels. Nous avons déposé les demandes de permis et espérons pouvoir commencer la construction au deuxième semestre 2025. Celle-ci prendra douze à dix-huit mois. Ils devraient donc être mis en service fin 2026. Et nous allons également poursuivre toutes les différentes études. »

Le point de vue des opposants


Jacques Morisot, membre de l’association Préservons la forêt des Colettes, a été très impliqué depuis la genèse du projet Emili, et notamment lors du débat public. Débat dont il se félicite. « Nous trouvons le compte rendu très intéressant, même si on sait que ce n’est absolument pas contraignant. En tout cas, il montre plusieurs choses. D’abord, le fait qu’il manque le débat en amont sur le pourquoi et le pour quoi de la mine, c’est-à-dire les raisons générales de cette mine et à quoi elle est destinée. » Ensuite, « quand on rentre dans le projet, le débat public a souligné toutes les études qui manquent aujourd’hui sur l’eau la biodiversité… Rien n’est levé là-dessus. »
Mais surtout, Jacques Morisot conteste la méthode. « Autant Imerys que la préfecture ont pu dire qu’ils étaient attentifs à ce qu’ils appellent les “parties prenantes”. Or, depuis juillet, on a demandé à avoir les dossiers déposés pour les usines pilotes, comme le code de l’environnement nous en offre la possibilité. Aujourd’hui on n’a toujours rien malgré des demandes orales, puis en lettres recommandées avec accusé de réception puis avec la mise en demeure de nos avocats. Aujourd’hui, nos avocats ont donc saisi la Cada (Commission d’accès aux documents administratifs) par rapport à ce refus. Donc il n’y a plus du tout de confiance. Ce n’est pas de “l’attention aux parties prenantes” qu’on a, c’est du mépris. »
D’une manière générale, les associations ne baissent pas les bras, convaincues que la pression populaire peut faire bouger les lignes. « Nous, on dit que rien n’a débuté, et nous demandons à aux citoyennes et aux citoyens, quelle que soit leur opinion, de se mobiliser pour que tout soit mis sur la table, et qu’il y ait des vrais choix citoyens là-dessus ça nous paraît essentiel. »

Dans un rapport daté du 25 novembre, France Nature Environnement (FNE) a livré ses conclusions autour du débat public. Selon l’association, celui-ci « a mis en évidence différents points de vue et permis de les confronter et/ou de les cristalliser. Certains y voient une opportunité économique par l’emploi, les redevances et autres activités induites, D’autres voient le saccage de leur territoire, de leur cadre de vie, de la nature, de leur santé. Si la participation locale a été importante, on peut regretter le manque de participation au-delà du département de l’Allier s’agissant d’un projet d’envergure national qui annonce la relance minière en France ». « Les réponses apportées par Imerys n’ont pas été à la hauteur des attentes, poursuit FNE, des études étant toujours en cours dont certaines ne seront pas connues avant 2028. »

Aurélie Chambon, pour le Collectif de Riverains de Saint-Bonnet-de-Rochefort, n’a pas été convaincue par le débat public, avec « globalement peu de réponses et encore beaucoup d’incertitudes ». Pour elle, « ce débat n’était pas vraiment un débat mais plutôt une succession de questions/réponses sans possibilité de réellement débattre. Donc une certaine frustration à ce niveau. Trop de questions sont restées sans réponse, on a le sentiment d’avoir beaucoup entendu « on ne sait pas encore » alors que le projet se peaufine depuis des années ».
Pour autant, « cette consultation de la CNDP est toutefois essentielle et représente une forme de garde-fou pour la population. Sans eux, on n’aurait vraiment eu aucune information. S’agissant du site de Saint-Bonnet, le collectif de riverains est totalement interloqué de voir qu’ils peuvent envisager de s’implanter aussi proche des habitations, vraiment en pleine ligne de mire des maisons. On a entendu des propos choquants comme « il ne faut pas que ça vous empêche de dormir » montrant bien à quel point ils ne réalisent pas le niveau d’anxiété qu’ils engendrent chez les gens avec la possibilité de voir un immense site industriel se monter littéralement devant chez eux. »
Au final, « nous espérons être entendus, termine Aurélie Chambon, tant par eux que par les services de l’Etat pour que personne n’ait à subir une dégradation de son cadre de vie. Nous demandons de réels efforts à Imerys, car s’ils viennent à construire une usine, les conséquences pour les habitations proches sont désastreuses. On ne demande rien de bien compliqué. C’est du bon sens. Ils ne peuvent pas venir ainsi ruiner la vie des gens qui vivent ici. Car on ne cache pas une usine de 20 mètres de haut derrière une haie, quand bien même il y a un talus de 3 mètres de haut. Au delà de cela de nombreux éléments demandent approfondissement : ressource en eau face au changement climatique, la gestion des déchets miniers, l’incidence du ferroviaire, les conséquences sur la santé, le bilan carbone … Le dossier est finalement bien pauvre et rien n’établit que le rapport bénéfice/risque est positif et justifie cette mine. »

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Travaux pour acheminer le lithium, nouvelle gestion de lignes… Des annonces pour redynamiser « l’étoile ferroviaire montluçonnaise »

[pompé sur lamontagne]

Travaux pour acheminer le lithium, nouvelle gestion de lignes… Des annonces pour redynamiser « l’étoile ferroviaire montluçonnaise »

La Région Auvergne-Rhône-Alpes souhaite « redynamiser l’étoile ferroviaire montluçonnaise ». Au programme : régénération des lignes allant vers l’est, réouverture du débat autour de celle reliant Lyon à Bordeaux ou encore rénovation de la gare de Montluçon (Allier).

Par Laura Morel

« Redynamiser l’étoile ferroviaire montluçonnaise. » Telle est l’ambition affichée par la Région Auvergne-Rhône-Alpes (AuRa).

« Cette étoile a effectivement perdu de ses couleurs, mais on voit qu’il y a des perspectives. Elle a de l’avenir. Nous sommes extrêmement optimistes », assure Frédéric Aguilera, vice-président délégué aux transports, en déplacement dans la cité des bords du Cher, ce lundi 9 décembre.

Il poursuit : « Nous travaillons depuis un certain nombre de mois pour qu’à court, moyen et long termes, cette étoile reprenne des couleurs ». Mais comment ?

L’espoir de la mine de lithium à Échassières et de l’usine de conversion dans l’agglomération de Montluçon

« La branche en direction de l’est, vers Saint-Germain-des-Fossés, Lyon et Clermont-Ferrand, est aujourd’hui plus qu’affaiblie, avec une infrastructure vieillissante et une ligne dégradée », note Frédéric Aguilera.

Mais si l’état des lieux est plutôt négatif aujourd’hui, « l’espoir majeur, c’est le projet Emili avec Imerys ». Avec le projet de mine de lithium située à Échassières et l’usine de conversion à Saint-Victor, dans l’agglomération de Montluçon.

Le fret, entre Gannat et Montluçon, pour acheminer le lithium, aura alors un rôle central.

L’État s’est engagé pour la régénération de cette ligne-là, avec environ 100 millions d’euros de travaux.

« Il y avait également une urgence à entamer les études pour être prêts pour 2029. Là encore, le signal de l’État est fort puisqu’il s’est engagé à financer ces études. Elles viennent donc de commencer. »

Des perspectives pour les autres lignes

Et ce projet, qui aura des impacts en termes d’aménagement du territoire, pourrait également ouvrir « des perspectives pour les autres lignes ». Frédéric Aguilera souligne : « Cela devrait permettre de mieux consolider la ligne vers Clermont-Ferrand ». Avec, l’élu l’annonce, une augmentation, dans le cadre des Services express régionaux métropolitains (Serm), des fréquences des trains entre Montluçon et Clermont d’ici 2029-2030.

L’objectif est également de remettre des directs en direction de Lyon.

La Région voit également l’opportunité, à l’horizon 2030-2032, de « réouvrir le débat avec l’État » quant à un Train d’équilibre du territoire (TET) Lyon-Bordeaux. « On doit se battre pour qu’il passe au cœur du Massif central. »

Entre 200.000 et 300.000 euros pour la gare de Montluçon

Autre annonce de l’élu régional : la réalisation prochaine de travaux au niveau de la gare routière et de la gare ferroviaire de Montluçon. « Nous avons regardé ce matin [lundi 9 décembre, NDLR.] pour lancer ces travaux de rénovation. »

Différents aménagements seront réalisés en février ou mars 2025 au niveau de la gare routière : installation d’abribus, d’un nouvel éclairage, réalisation de quais d’attente, sécurisation…

D’ici dix-huit à vingt-quatre mois, il y aura également un nouveau hall de gare pour envoyer un signal fort et montrer que cette gare a de l’avenir.

Si la date exacte de début des travaux n’est pas connue, elle est néanmoins espérée pour début 2026. Pour un budget entre 200.000 et 300.000 euros. « Le programme n’est pas encore arrêté. »

Sandrine Azemard, directrice régionale des gares AuRa pour SNCF gares et connexions, précise : « Il y a un élan sur les mobilités depuis quelque temps déjà. Nous avons déjà mis la gare de Montluçon en accessibilité l’année dernière. Mais le bâtiment voyageur date des années 70-80. Il faut mettre un coup de neuf en rénovant ce hall ».

Reprendre la maitrise de la partie nord

La Région souhaite également agir sur les liaisons avec la partie nord, en direction de Vierzon, Bourges (Cher), avec une ouverture sur Paris. « Actuellement, une partie des trains est gérée par la Région Centre-Val de Loire et une autre par AuRa », explique Frédéric Aguilera.

À partir de décembre 2028, la gestion de l’intégralité sera confiée à Auvergne-Rhône-Alpes.

C’est un véritable enjeu pour Montluçon. Et, pour reprendre la maitrise de ces lignes, il faut prendre l’intégralité de la gestion.

D’autant que l’objectif pour la Région est d’augmenter la fréquentation de ces liaisons et leur nombre dans les années à venir grâce à une ouverture à la concurrence, « qui ne veut pas dire privatisation », là aussi en décembre 2028.

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Projets extractivistes dans le monde

Diaporama qui passe en revue différents projets extractivistes un peu partout dans le monde, trouvé ici https://linktr.ee/stopextractivism

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La face cachée de l’iceberg – AFFICHE

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[cette affiche vient d’ici https://linktr.ee/stopextractivism]

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Militer contre l’extractivisme et son monde – FLYER

[pompé ici https://linktr.ee/stopextractivism]

 

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Incendie nocturne dans une entreprise spécialisée dans l’extraction à l’aide de draglines

[pompé sur ledauphiné.com]

L’alerte est donnée peu avant 2 heures, dans la nuit du mercredi 27 au jeudi 28 novembre. Un violent incendie est en train de ravager des bâtiments situés le long de la route de Montélimar (RD 540), à La Bâtie-Rolland, à l’Est de Montélimar. À leur arrivée sur place, les sapeurs-pompiers constatent que deux hangars de l’entreprise Soterex, du groupe Poisson, spécialisée dans les travaux publics dans les carrières, sont totalement embrasés. 

Face à ce sinistre, un important dispositif est engagé. Au plus fort de l’intervention, près de 80 soldats du feu sont engagés pour lutter contre les flammes. La route départementale 540 est, par sécurité, coupée à la circulation. Aucun blessé n’est, fort heureusement à déplorer, mais les dégâts sont importants. L’un des deux hangars qui abritaient du matériel et deux fourgons, s’est écroulé. Si l’activité de l’entreprise, installée depuis plusieurs décennies sur la commune drômoise, n’a pas été impactée, l’électricité a été coupée sur le secteur.

Peu après 14 heures, ce jeudi après-midi, douze heures après le début du sinistre, le feu n’est pas considéré comme éteint. Vingt sapeurs-pompiers sont toujours engagés sur cette intervention. Ils devraient être mobilisés au moins jusqu’en début de soirée.

Le maire de la commune, Pascal Beynet, s’est rendu sur place dans la matinée. Après les premières constatations effectuées dans la nuit par les gendarmes de la compagnie de Pierrelatte, une enquête a été ouverte pour déterminer l’origine du sinistre. Différents relevés ont par ailleurs été effectués par les techniciens en identification criminelle.

[pompé sur groupepoisson.com]

Depuis plusieurs années, notre entreprise SOTEREX, spécialisée dans l’extraction à l’aide de draglines, participe au réaménagement de certains sites de carrières en fin de cycle !
L’objectif  de cette action ? Restructurer ces espaces pour en faire des zones naturelles ou de loisirs tout en reconstituant des écosystèmes pour accueillir la faune et la flore.
De quelle façon ? Avant même le démarrage de l’exploitation de carrières, il faut prévoir son réaménagement final. Les deux actions sont ainsi menées conjointement :
  • L’extraction de matières premières à des fins de transformation et de commercialisation, mission première de SOTEREX.
  • Le réemploi des matériaux non valorisés à des fins de réaménagement (terres végétales, stériles ou blocs rocheux, refus de trémie…).
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Communiqué de presse de Stop Mines 87

[pompé sur stopmines87.fr]

« la CADA rappelle à l’ordre la Préfecture : Stop Mines 87-24 appelle l’État à respecter la loi en matière de transparence et d’information des populations ! »

80 : c’est le nombre de jours que l’association Stop Mines 87-24 a attendu pour enfin mettre la main sur le programme prévisionnel des travaux de la Compagnie des Mines Arédiennes rédigé par M. Yves Guise, document légalement public. Contactée le 6 septembre 2024, la préfecture par l’intermédiaire de son bien-nommé « Bureau des procédures environnementales et de l’utilité publique », refuse par une non-réponse le relai du programme d’action de la société à notre association citoyenne. C’est seulement grâce au travail de la CADA (Commission d’Accès aux Documents Administratif) saisie en octobre par l’association, et de son avis favorable à la communication du rapport rendu le 21 novembre, que la préfecture daigne enfin nous communiquer le programme des travaux.

: c’est le nombre de pages que comporte le programme d’action de la Compagnie des Mines Arédiennes pour l’année 2024. C’est grâce à ces seules deux pages que M. Yves Guise et sa société, peuvent soumettre le sud Haute-Vienne et ses habitants à une entreprise destructrice pour nos cadres de vie, notre eau, nos emplois.

80 jours, pour deux pages…

Nous appelons l’État à respecter la loi comme le préconise la CADA, et à faire preuve de transparence quant aux activités des entreprises minières que nous combattons. Nous souhaitons également mettre en lumière la brutalité bureaucratique exercée par la Préfecture de la Haute-Vienne, qui empêche le plein exercice de notre citoyenneté dans le même temps qu’elle facilite l’entreprise mortifère de M. Yves Guise. Nous dénonçons l’inégale rigueur administrative demandée par l’État à l’égard de notre association et de la Compagnie des Mines Arédiennes.

En 2018, la même fin de non-recevoir fut adressée à notre association par la préfecture et nous avions également dû saisir la CADA pour accéder aux documents demandés. Les préfets tournent, mais le mépris reste…

Mais cela n’entrave en rien la détermination de Stop Mines 87-24 qui prépare une année 2025 pleine d’actions ! Nous profitons de ce communiqué pour appeler les adhérents et sympathisants à nous retrouver pour l’AG le mercredi 11 décembre 2024 à Saint Yrieix La Perche à l’Espace Ferraud.

Non aux mines, ni ici, ni ailleurs !

Stop Mines 87-24

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Carrare (Italie) : Attaque incendiaire contre trois engins de chantier

[pompé sur attaque.noblogs.org]

La Nemesi / lundi 25 novembre 2024

Attaque incendiaire contre trois engins de chantier, dans une carrière de marbre, en localité Campocecina (Carrare, 3 novembre 2024)

Langues de feu

Dans la nuit du samedi 2 au dimanche 3 novembre, un incendie a éclairé une nuit sans lune, sur les Alpes apuanes, en détruisant trois engins de chantier, dans une carrière de marbre, en localité Campo di Cecina, près de Carrare.

En ces lieux où il est facile de passer inaperçus, des machines et des structures indispensables pour le systèmes industriel sont souvent laissées sans surveillance.

Que ce genre de brasiers se répande, contre les machines dévastatrices et leurs misérables propriétaires.

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La terre se soulève

[pompé sur oclibertaire.lautre.net]

Quand la terre se soulève, il est nécessaire qu’un travail souterrain se soit produit. Prenons l’exemple de la création des montagnes, les plaques tectoniques participent, par leurs frottements et l’interpénétration de l’une sous l’autre, au déplacement de masse très importante de roches créant ce que nous nommons les montagnes. Bon tout cela est bien joli, mais c’est quoi le problème ? Je vais essayer de l’expliquer dans la suite de ce texte.

Le texte qui suit est un billet d’humeur d’un adhérent de stop mines 03, association qui s’oppose au projet de mine de lithium dans le département de l’Allier. Plusieurs articles ont déjà été écrits dans CA, vous pouvez les retrouver dans les numéros 326 janvier 2023, 330 mai 2023, 340 mai 2024.

Un département méconnu l'Allier ?!

A la fin du mois d’octobre 2022, par voie de presse, les habitantes et habitants de l’Allier prennent connaissance qu’une mine, pour extraire le lithium, est en projet sur la commune d’Echassières. La multinationale Imérys, par ailleurs exploitante d’une carrière de kaolin sur cette commune, a un Permis Exclusif de Recherche (PER), premier pas vers la concession et l’exploitation de métaux dits « essentiels ».
Suite à cette annonce, des habitantes et habitants d’Echassières et des communes environnantes se réunissent et réfléchissent, quelles suites donner à cette information ? La décision prise est de prendre contact avec Stop mines 23 qui se bat depuis plusieurs années contre des projets de mines en Creuse, en Limousin, en Guyane et qui a aussi des contacts avec d’autres collectifs.
Une première réunion est organisée pour trouver un consensus sur l’organisation future. L’idée de créer une association collégiale est actée, non sans réticence de certaines et certains « Stop mines 03, Ni Ici, Ni Ailleurs » considéré trop clivant. Mais la majorité approuve le fonctionnement, proche d’un collectif, avec des décisions prisent en assemblée générale et sans bureau, où chaque membre actif est coresponsable.
Nous sommes au mois de décembre 2022, l’association sera déclarée en janvier 2023.

Suite à cette création.

Après décisions prisent en assemblées générales, des réunions publiques sont organisées dans les communes limitrophes pour informer et connaître l’état d’esprits des bourbonnaises et bourbonnais (1) face à cette annonce, une dynamique se met en place pour élargir notre action locale, aidée en cela par une association existante « Préservons la forêt des colettes », apparue lors d’une lutte précédente contre l’implantation d’éoliennes. Des tractages sur les marchés et lors de manifestations, nous sommes en pleine lutte contre la « réforme des retraites », des contacts sont pris avec d’autres collectifs ou associations. Après la manifestation de Sainte Soline, le 25 mars 2023, contre une méga-bassine, où la violence de l’État a montré une facette de ces possibilités répressives, le gouvernement décide par la voix de son ministre de l’intérieur de dissoudre « les soulèvements de la terre (SLT) » un des organisateurs de la manifestation. Dans la foulée les soulèvements de la terre appellent à la création de comités locaux.

Première rencontre avec les soulèvements de la terre.

En avril 2023, une demande nous est faite d’organiser une journée informative, pour permettre une présentation des différentes luttes sur notre territoire, celle-ci provient des soulèvements de la terre 03 (SLT), en création. Lors de notre assemblée générale, nous répondons positivement à cette demande. Une salle est trouvée moyennant la somme de 56 euros.
Un mail d’invitation pour cette journée nous parvient des SLT (futur 03), oh surprise ! Stop mines 03 organisateur, n’apparait pas dans cette invitation. Suite à notre interrogation, la précipitation est invoquée comme excuse. Il nous est indiqué que la bévue a été rectifiée. La journée ne sera pas comme ce qui était convenu, à savoir une présentation des luttes locales. Pour l’occasion des représentants des SLT national sont présents. Toute la matinée, se substituant à ce qui était prévu, verra une communication avec power point, exclusivement dirigée vers et par les SLT. L’heure du repas partagé, nous montrera que le mot partage n’a pas la même signification pour tout le monde.
En début d’après-midi, une présentation des luttes sera autorisée, assez rapide. S’en suivra, un appel à rejoindre le nouveau comité local des SLT 03, une poignée de l’assistance répondrons positivement. Quand une personne des présents posera la question qui fâche, Pouvons-nous savoir comment fonctionne les SLT, décisions, organisation, etc ». En guise de réponse, une personne présente se lève et indique, qu’elle est incapable de prendre des décisions, mais par contre elle est pour l’action et répondra favorablement au groupe décisionnaire et lance à la cantonade, qui est pour l’action ? Là oh surprise ! une quinzaine de personnes se portent volontaire. Dans la foulée, une autre personne se lève et invite à la suivre pour la création du groupe décision et organisation, un peu plus d’une demi-douzaine y répondrons favorablement. Je venais d’assister, à ce que certains appellent un retournement de situation, alors que cela est plus un retournement de cerveaux avec une volonté, non affichée, de manipulation. Suite à cet épisode, je quittais la salle fort de cette hallucinante journée. L’assemblée générale de stop mines 03 suivante, sera l’occasion de revenir sur cette journée mémorable et permettra pour certains de mettre en apparence le déroulé de cette rencontre.

Second round

Les SLT 03 contact stop mines 03 pour participer à « luttes en résistance », avec table de documentations le dimanche, dans une commune du sud du département. L’AG se prononce pour la participation. Et là surprise ! (Encore, oui et ce ne sera pas la dernière). Nous recevons l’invitation et son programme, où est indiqué, que stop mines 03 fera une conférence, le samedi, de trois heures sur la mine de lithium ?!
Après avoir procédé à une mise au point avec les SLT 03, en ce qui concerne les prises de décisions collégiales de notre association et que notre autonomie est primordiale, après acceptation de l’AG, des membres se proposent d’animer cette conférence. Qui par ailleurs sera très appréciée des participants.
Nous sommes au mois d’octobre 2023.

Dans la continuité

Nouvelle sollicitation des SLT 03, cette fois dans le nord du département. Sur le thème « Réunion d’information et de discussion sur la mine de lithium ».
A cette occasion, j’apprendrais l’existence d’une liste télégram, alors que nulle mention n’en a été faite lors de nos assemblées, pourtant décisionnaires ? Où des idées en petit comité sont discutées.
Mais reprenons, le fil de ce long fleuve tranquille. Pour planter le décor, nous sommes en mars, avril 2024, la commission nationale du débat public (CNDP) a fait son apparition sur le territoire. Lors de notre AG, la décision de participer à cette sollicitation est prise, sans que l’existence de la liste télégram ne soit annoncée.
Selon le compte rendu qui nous a été fait et les informations par ailleurs que j’ai glané. Cette réunion ressemblait plus à une mise en pratique des nouveautés managériales, avec petits groupes, pour plus de fluidité, petits papiers de couleurs avec des interrogations, enfin la totale. Et pour ce qui est du non-dit (Liste télégram ?!), les prémisses de l’émergence d’un collectif unificateur pointaient son nez.
Par ailleurs, un communiqué de presse émis par les SLT 03 annonçant cette réunion, nous apprenais que stop mines 03 se questionnait sur le bienfondé de cette mine, alors que depuis plus d’un an, nous nous présentions comme une association locale, contre cette mine, ni ici, ni ailleurs. Et par la suite, après la divulgation par la CNDP de la localisation des deux autres sites, nous nous positionnons contre l’ensemble du projet. Stop mines 03 se questionnant, mais de qui se moquait-on !
A l’AG suivante, une remise en cause du fonctionnement de l’association était posée, la décision collégiale était sur la sellette, cause invoquée, le manque de réactivité, certains sous influences (liste télégram) confondant vitesse et précipitation. La discussion qui s’en suivit, allait conforter la continuation des décisions collégiales et notre autonomie face à l’adversité extérieure. L’AG se poursuivit sur l’organisation de la journée du 25 mai 2024.

La journée du 25 mai

Le 6 mai 2023, nous avions organisé à Echassières, une journée d’informations et de rencontres qui avait accueilli entre 200 et 300 personnes.
Nous avions décidé cette fois, de réunir plusieurs associations dans le but d’un rapprochement des luttes en vue d’une coordination future. Plusieurs avaient répondu positivement. La décision avait aussi été prise de créer une affiche pour annoncer l’évènement. Mais celle-ci prenait du retard. Et fatigue aidant, l’affiche finale, ne faisait pas apparaître stop mines 03 comme organisateur de la journée, mais une multitude de logos laissant penser que tous étaient organisateurs, dont celui des SLT ?
Le jour dit, la présentation de tous les collectifs présents, par manque de préparation, s’est un peu éternisée, quand un membre de stop mines 03 a demandé aux représentants des SLT 03 s’ils pouvaient être bref, ils n’ont pas apprécié. Effectivement leur prestation a été brève, qui avait pour message et un peu résumé, comme nous étions incapables de coordonnées nos luttes, nous invitait le 7 juillet à une rencontre entre différents collectifs associatifs, syndicaux ou politiques à la création d’un collectif des collectifs pour leur permettre de palier à notre incapacité de nous coordonner, en insistant sur l’importance de cette rencontre, quasiment notre survie en dépendait !? Pendant leur intervention, à aucun moment je ne les ai entendu se positionner contre la mine, nous comprendrons pourquoi avec leurs positionnements à venir (Voir encadré).
Alors que depuis plus d’un an et demi, dans nos actes et nos actions nous œuvrons pour cette coordination. Quel mépris !

Le rendez-vous avec la préfète

La CNDP tirant à sa fin, où la préfète a brillé par son absence, mais tenant dans la presse locale un positionnement sans équivoque sur le bienfondé de ce projet, daigne dans sa grande mansuétude et sans doute pour participer à cette fameuse démocratie participative, tant vantée, recevoir une délégation de collectifs associatifs, syndicaux et politiques, en préfecture.
Nous recevons des SLT 03 une proposition de visio, dont l’intérêt serait de nous montrer dans nos meilleurs attraits et si possible avec des revendications communes, face à l’administration. Nous sommes fin juin, cette visio ne pourra se faire, trop tardive.

Le 7 juillet 2024, jour fatidique

Le communiqué de SLT 03 sur la journée du 7 juillet, laisse à penser que l’idée d’un collectif des collectifs serait l’émanation d’une réflexion collective (Revoilà la fameuse liste télégram) et aurait été évoquée le 25 mai à Echassières, que nenni, seule l’évocation fut émise lors de l’intervention des SLT 03 ce même jour. Quand ses désirs rejoignent sa réalité, une confusion regrettable. Mais, voilà la macronite est passée par là. Dissolution de l’assemblée nationale oblige, les SLT 03 remettent à la rentrée la journée de création du collectif des collectifs. L’urgence pour eux est de faire barrage au rassemblement national, ce qui est entendable, mais est-ce le parlementarisme qui nous sortira du rapport entre capitalisme et extrême droite ?

Pour ne pas conclure

Alors oui, nous pouvons soulever des montagnes, mais je ne suis pas adepte du « tous les moyens sont bons, pour atteindre le but ». Je considère que les moyens sont plus importants que le but, qui par ailleurs peut se modifier. Ce concept porte en lui, nos ennuis d’aujourd’hui, mais aussi futurs. En effet, depuis des lustres, nous déléguons à d’autres les décisions sur nos vies. Ainsi, nous privilégions les moyens au but. Alors que notre intérêt est celui adopté par stop mines 03, pour les prises de décisions.
Certes les SLT ont les moyens de leurs ambitions, mais n’oublions pas que tout cela repose sur des luttes locales existantes. Sans luttes préexistantes pas de SLT. Si stop mines 03 est sollicité pour chaque intervention des SLT 03, ce n’est pas par bonté, mais parce que le travail, d’information, de communication, de coordination que nous déployons depuis maintenant presque deux ans, nous rendent visibles et pour le moment indissociable à la contestation contre le projet d’Imérys, mais pour combien de temps ?
Stop mines 03 est composé dans sa majorité, par « des gens de rien » selon le vocable macroniste et pas seulement. Peu sont des militants et peu habitués aux arcanes des jeux politiciens. La dernière proposition des SLT 03 pour la création d’un collectif des collectifs participe de ces jeux de dupes. En effet, quand je découvre la liste des acteurs invités, je ne peux qu’être interloqué. Pour ma part, je n’ai jamais participé à un front anti quelque chose, considérant que cela ne correspond qu’au plus petit dénominateur commun, autrement dit, au réformisme qui gère nos vies depuis des siècles. Alors que l’heure est plutôt à renverser la table et non à s’y accouder.
Mais revenons à la création du collectif et à l’inventaire à la Prévert des invités. Cela va des associations contre le projet à celle contre une partie du projet ou encore pour un aménagement de celui-ci. Des syndicats opposés et d’autres se voulant cogestionnaires, un parti politique qui opte pour la nationalisation du projet, un autre parti que nous n’avons jamais vu lors de nos manifestations. Des associations écologistes « radicales », un collectif qui ne met pas connu, un autre spécialisé sur le rail. Mais que peut bien sortir de tout cela ?
Après l’annonce par décret, édité le 7 juillet 2024 au journal officiel, pour qualifier le « Projet d’intérêt national » voir européen. Le but est effectivement de coordonnées nos actions avec le plus grand nombre, mais pas par n’importe quels moyens. Si coordination, il doit y avoir, ce ne peut être qu’avec le plus grand dénominateur commun où les collectifs resteront autonomes et décisionnaires. La remise en cause doit être globale et non pas parcellaire. L’organisation actuelle de la société est basée sur, une minorité décide et la majorité exécute, ce qui nous est proposé avec le collectif des collectifs rappelle cette organisation. Le prétexte invoqué étant l’efficacité. Ne confondant pas efficacité et honnêteté. Ne reproduisons pas l’organisation de la société qui nous exploite et nous oppresse. Oui, la prise de décision collective est longue et fastidieuse, mais elle inaugure la société que nous voulons, si délégation il doit y avoir, ce ne peut être que sur mandat impératif ou seul le collectif reste décisionnaire.

Dernière minute :

La réunion pour la création d’un collectif des collectifs, où deux dates étaient proposées. Le 28 août ou le 14 septembre, en AG nous avions opté pour le 14 septembre avec lecture d’un texte sur notre positionnement écrit par certains d’entre nous. Cette date nous permettait lors de notre AG du 4 septembre de nous préparer, ainsi que d’approuver le texte, pour cette réunion.
Mais la date choisit, suite au retour majoritaire de mails selon les SLT03, a été le 28 août, mettant à mal notre option. Cette date, sans la remettre en cause quoi que, puisque aucun retour nous a été fait de la diffusion des mails des différentes parties prenantes, autre que le mail des SLT03 nous conviant le 28 août.
Suite aux déboires cités ci-dessus, je suis un peu dubitatif, voir soupçonneux.
Nous avons donc décidé d’envoyer un mail aux SLT03, pour les prévenir de notre non-participation et s’ils pouvaient nous envoyer le compte-rendu de la réunion. Encore une fois, cette façon de faire, à poser problème entre nous, entre efficacité et honnêteté.
Fin août nous recevons le compte rendu de la réunion du 28 août, ce que nous pouvons y lire, me laisse une nouvelle fois bouche bée. Les présents, une association clermontoise, un syndicat, trois partis politiques, quid des associations bourbonnaises contre les différents sites du projet qui représentent depuis le début l’opposition ?
Mais ce n’est pas tout, je vous passe les lieux communs sur la prose de ce compte rendu, nous pouvons y lire en majuscules « PAS DE MINE, NI ICI, NI AILLEURS » serait la base commune inconditionnelle, pour rappel notre revendication est stop mines au pluriel, ni ici, ni ailleurs. Alors que le collectif des collectifs qui nous est proposé est un conglomérat de positions différentes voire contradictoires.
Mais il est écrit, alors que cette réunion était un premier contact, « de faire connaitre l’existence du nouveau collectif dans le milieu militant », quand est-il des locaux ? Notre lutte est ancrée localement et l’explication que nous en donnons passe par une vision globale, qui interroge la société porteuse de ce projet. La remise en cause de cette mine va de paire avec la remise en cause de cette société en recherche de toujours plus de profits au détriment de nos vies.
Les faits sont ténus entre efficacité et honnêteté, je penche pour l’honnêteté pour plus d’efficacité, mais apparemment cela n’est pas partagé par tout le monde. La lutte continue !

Degas septembre 2024

Note :
1. Bourbonnaise et bourbonnais qui peuplent le département de l’Allier.

Ni ici, ni ailleurs
Le cahier d’acteur fait partie, en tant que participation à la Commission Nationale du Débat Public, (CNDP).
Cahier d’acteur des Soulèvement de La Terre (SLT 03)
Conclusion :
Les Soulèvements de la Terre de l’Allier ne peuvent souscrire à ce projet qui ne justifie en rien répondre aux besoins de la transition écologique. Il participe de la politique actuelle, en France et trop souvent ailleurs dans le monde, qui favorise les grands projets et les grands groupes, leur permettant de faire de grands bénéficies en causant de grands dommages. Il ne s’agit donc pas d’un enjeu de souveraineté. Ce qui a été donné à voir, c’est un but financier, sur fond de transition énergétique en faisant appel aux éléments de langage du GIEC, mais n’étant qu’un projet de positionnement géopolitique pour la France et financier pour une multinationale ayant besoin de satisfaire ses actionnaires.
Alors que le cahier d’acteur de stop mines 03, rejeté par ailleurs par la CNDP, prétextant une non-conformité à la littérature attendue.
Nous ne voulons pas sur le département des 3 sites d’Imérys.
Nous ne voulons pas de la mine avec son usine de concassage, son quai de chargement et son usine de raffinage.
Mais pas seulement, nous n’en voulons pas, (Suivi de 4 pages de)
Ni Ici, Ni Ailleurs,
En guise de conclusion :
Nous ne voulons pas de cette mine et du monde qui va avec !

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Tassons les mines d’Imerys ! Retour sur la mobilisation à Glomel

[pompé sur nantes.indymedia.org]

Samedi 23 novembre, près de 400 manifestant-es se sont rassemblées dans le calme à Trégornan, commune de Glomel (Côtes-d’Armor), pour dénoncer le projet d’ouverture par la multinationale minière Imérys d’une quatrième fosse d’extraction d’andalousite, un minerai industriel réfractaire. Les manifestant-es contestent également l’autorisation préfectorale accordée en juin dernier, à l’issue d’une enquête publique bâclée. Cette journée de mobilisation intervient dans le contexte des récentes révélations de pollutions aux métaux lourds publiées par le média d’enquête indépendant Splann !

Les premiers participant:es, arrivées dès 13h00, dont certain:es à vélo, se sont élancé‘es à 14h30 pour une manifestation festive en musique, accompagnée par la fanfare de la Zbeulinette. Le cortège a parcouru environ deux kilomètres jusqu’à une verse de déchets miniers, appelée le SABES : une impressionnante «montagne noire et pulvérulente ». Là, plusieurs prises de parole ont été prononcées, suivies d’un moment musical avec un nouveau tube militant, « Écoutez les mines de rien », en référence au 1006 anniversaire des grèves des sardinières, chanté en chœur par les manifestant-es.

La journée s’est poursuivie avec une balade naturaliste, visant à expliquer les impacts environnementaux de l’exploitation minière, notamment les pollutions toxiques et la perte de biodiversité. Le tout s’est déroulé dans une ambiance conviviale, accompagnépar un goûter offert par la cantine de la dalle.

À 16h00, sous la pluie et dans le vent, le cortège a pris le chemin du retour vers le centre du village, toujours encadré par un dispositif policier disproportionné.

La mobilisation s’est prolongée en soirée avec un fest-noz à Plounévez-Quintin, à une vingtaine de kilomètres. Dès 19h00, le musicien breton Rivinn a ouvert les festivités, suivies par les groupes Berjull, Pourchasse-Ar Gall/Stervinou-Broustal, Yggy Noz, Strak, ainsi que les DJ Angelis Demoniae et DJ Don’t Bother. La fête revendicative, marquée par une ambiance déterminée et joyeuse, s’est poursuivie jusqu’à 3h, du matin, malgré les contrôles systématiques d’alcool et de stupéfiants opérés sur la route du retour – lesquels n’ont donné aucun résultat.

No minaran !

Imerys assure n’avoir « aucun impact sur les eaux ».
Les analyses de Splann! révèlent :
– Des concentrations en nickel jusqu’à 60 fois supérieures à la valeur guide pour un bon état écologique des sédiments d’eau douce
– Des concentrations en cobalt jusqu’à 20 fois supérieures à cette valeur
– La présence de métaux toxiques qu’Imerys n’est pas censé déverser

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Intoxication minière en Bretagne

Un dossier en 3 parties sur splann ! :

https://splann.org/enquete/intoxication-miniere-en-bretagne/#volets

Introduction

Glomel : 1 400 habitants. Imerys : 3,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Le mastodonte de l’industrie minière pèse lourd dans cette petite commune des Côtes-d’Armor. La multinationale s’agrandit encore : elle vient d’obtenir l’autorisation d’ouvrir une nouvelle fosse, un quatrième immense cratère, à creuser sur 80 mètres de profondeur pour extraire de l’andalousite, un matériau résistant aux hautes températures utilisé, entre autres, dans les fours industriels.

Le feu vert des autorités est intervenu, sans surprise, dans le cadre du renouveau minier souhaité par le gouvernement. Ce dossier, dont les intérêts vont bien au-delà du périmètre breton, est scruté de près : par Imerys et par ses opposants.

La multinationale, quant à elle, cache ses impacts réels sous des formules ambiguës, parlant de bon état biologique, là où la pollution est chimique. Déclarant même n’avoir aucun impact. Splann ! a voulu en avoir le cœur net et a réalisé ses propres analyses qui prouvent le contraire. Dans le lit de la rivière, les concentrations en métaux lourds atteignent jusqu’à 60 fois la valeur guide.

Des habitants tentent de se mobiliser, mais leur marge de manœuvre est serrée. Imerys est inséparable de la commune de Glomel. Employeur incontournable, la multinationale finance les associations sportives, comme environnementales, structure même le territoire.

Imerys déploie ainsi toute une palette d’efforts pour être perçue comme une entreprise familiale, fleuron de l’activité minière made in France. En réalité, il s’agit d’un empire financier détenu par des actionnaires à la tête d’une fortune de plusieurs millions d’euros.

L’opposition s’accroît et devient de plus en plus visible. Une manifestation est prévue à Glomel le 23 novembre, portée par les Soulèvements de la terre et une partie des habitants. Imerys scrute cette mobilisation avec attention. Une mobilisation réussie aura des conséquences sur l’ensemble de la relance minière française, et en particulier sur le projet de méga-mine de lithium dans l’Allier. Un projet porté justement par Imerys.

Les volets de l’enquête

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[pompé sur sansnom.noblogs.org]

Près de Montpellier. Carrière de Brissac :
des tapis roulants métalliques détruits par le feu

Actu.fr, 24 octobre 2024 (extrait)

Alerte au feu ce jeudi 24 octobre 2024 à 6h45, dans la carrière de Brissac, dans le pays Gangeois, au nord de Montpellier : des tapis roulants métalliques appelés convoyeurs servant à transporter les minerais étaient entièrement embrasés, sur le site d’extraction de CMSE (Carrières & Matériaux Sud-Est) exploité par l’entreprise Colas, au lieu-dit Le Devois de la Vernède, sur la route de Notre-Dame-de-Londres.

Une quinzaine de convoyeurs sont détruits et une vingtaine endommagés, peut-être inexploitables désormais. Les bureaux, d’autres bâtiments mitoyens et la flotte du parc de véhicules de la société Colas sont épargnés. La quinzaine d’employés pourraient se retrouver au chômage technique, tandis que le préjudice provisoire est estimé à 6 millions d’euros. Des experts en détection de départ d’incendie, ainsi que les techniciens de la cellule d’identification criminelle du groupement de gendarmerie de l’Hérault sont sur les lieux.

La carrière de Brissac (Hérault) avant sa mise à l’arrêt forcée…

Feu de Brissac : la section de recherches enquête
Midi Libre, 27 octobre 2024

Ce sont les gendarmes de la section de recherches de Montpellier qui ont finalement été saisis de l’enquête concernant l’important incendie de la carrière de Brissac, exploitée par la CMSE, filiale du groupe Colas, survenu ce jeudi 24 octobre vers 7 heures du matin. Ce qui tend à prouver que la thèse criminelle est privilégiée dans cette affaire. Rappelons que, selon nos informations, plusieurs mises à feu ont été découvertes sur place. Une trentaine de convoyeurs ont été détruits pour un préjudice de plusieurs millions d’euros. Sans compter que l’exploitation est depuis à l’arrêt.

CMSE, qui signifie Carrières et Matériaux Sud-Est, est la société de matériaux du groupe Colas sur le quart Sud-Est de la France. Elle fabrique et commercialise des matériaux pour le bâtiment, les travaux publics et le génie civil (construction de logements, de routes et d’infrastructures de toutes natures). Avec ses 40 carrières réparties sur 18 départements, dont celle située sur le site isolé au sud de Brissac, CMSE assure la commercialisation de granulats livrés à une clientèle industrielle, d’entreprise ou sur les chantiers.

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Ouverture d’une carrière de calcaire pour Cigéo

[pompé sur bureburebure.info]

Une carrière de calcaire liée au projet Cigéo prévoit de s’installer à Chassey-Beaupré, sur les terres de Daniel Renaudeau, maire de Gondrecourt

La « Société des Calcaires de Chassey » vient de solliciter l’autorisation d’exploiter une carrière de calcaires de roches massives dans la commune de Chassey-Beaupré, à l’emplacement de la ferme du bois de Saulx, entre Chassey et Dainville. L’exploitation de la carrière est prévue sur une durée de 30ans et porte sur une superficie totale d’environ 75,7ha, dont 42,6ha exploitables, et sur un volume de matériaux de 12,2 millions de tonnes, pour une production annuelle de 500 000 tonnes. Cela représentera environ 150 passages de camions par jour, nécessitera des tirs de mine pour fracturer la roche, produira de la poussière et du bruit par le déplacement des engins et le fonctionnement des machines, détruira des hectares de terres agricoles, et défigurera le paysage à quelques centaines de mêtres du bourg et à la lisière de la forêt communale de Chassey, …

Mais alors qui a intérêt à l’ouverture de cette carrière ? Les sociétés Paul Calin et Chardot TP d’abord, qui, si elles ont pris un nom d’emprunt, sont bien derrière cette nouvelle société « des calcaires de Chassey ». L’Andra ensuite, puisque « le but principal du projet de carrière est de répondre aux besoins importants de granulats pour les aménagements et infrastructures liés au projet Cigéo » comme l’explique le dossier d’enquête publique. Et enfin Daniel Renaudeau, agriculteur et maire de Gondrecourt-le-Château, à qui appartiennent les terres et dont il monnaie l’exploitation.

L’Andra achètera donc des matériaux à Paul Calin et Chardot TP qui en retour rétribueront Mr Renaudeau. Il semble alors difficile que ce dernier puisse rester impartial dans le cadre de son poste de Vice-Président de la Communauté de communes des Portes de Meuse en charge du suivi du projet Cigéo… On peut comprendre qu’il défende ardemment un projet si lucratif pour lui. Mais lorsqu’il répète à qui veut l’entendre qu’ « aucun opposant ne s’installera sur sa commune », lorsqu’il met en effet tout en œuvre pour expulser des éleveurs opposés au projet à Tourailles, lorsqu’il s’oppose aux subventions pour le bar des Trois Vallées sous prétexte qu’il serait un repaire d’anti-bure, on peut se demander s’il défend l’intérêt public et celui de ses administré.es, ou s’il protège simplement son business.

Une autre carrière de l’entreprise Calin

Cela explique peut-être aussi pourquoi le lien avec le projet Cigéo se fait aussi discret que possible dans le dossier d’enquête publique. Dans le « Résumé non-technique de l’étude d’impact », le résumé du projet à destination des habitant.es, un document facilement compréhensible de 20 pages, Cigéo n’est jamais mentionné. Calin et Chardot mentent même ouvertement en écrivant que les matériaux « sont principalement destinés à alimenter le marché du granulat de l’agglomération de Nancy ». Ils espéraient probablement que les habitant.es ne se pencheraient jamais sur l’étude d’impact elle-même, un dossier technique de 400 pages, et où il faut attendre la page 313 pour que l’objectif réel du projet soit dévoilé : « répondre aux besoins importants de granulats pour les aménagements et infrastructures liés au projet Cigéo à Bure, Saudron et Mandres-en-Barrois. »

L’étude choisit également de limiter son analyse à un rayon de 3km, ce qui exclut de fait ces trois dernières communes. Les auteurs se permettent alors de conclure que les nuisances provoquées par la carrière ne s’additionneront pas à celles d’autres projets puisque : « il n’existe pas d’autres projets connus sur le territoire » et donc « aucun effet cumulé n’est à prévoir. » Ils ne font encore une fois pas mention de Cigéo, plus grand projet industriel d’Europe, et futur client de leur entreprise, sous prétexte que celui-ci serait trop loin pour avoir un impact. Bien pratique, car cela les dispense de réaliser une étude sur les nuisances cumulées.

Pourtant, cette carrière s’inscrit bien dans la transformation de notre territoire en désert industriel et nucléaire tel que nous le promet l’Andra. En plus de l’agrandissement déjà prévue de la RD138 et de sa déviation qui doit permettre de contourner Mandres, il faudra construire une nouvelle route pour éviter Luméville. A la poussière, aux bruits et aux 150 camions par jour de la carrière, s’ajouteront les travaux pour ces routes, ceux pour l’Installation Terminale Embranchée (la ligne de train entre Gondrecourt et le laboratoire), ceux pour la nouvelle gendarmerie privée de l’Andra, ceux pour Cigéo lui-même. Bref, on extrait pas 12 millions de tonnes de calcaire pour le plaisir : c’est bien qu’on a prévu de bétonner en masse !

En pleine période d’expropriation, alors que de nombreux agriculteurs et agricultrices risquent de perdre leurs terres, Daniel Renaudeau sacrifie le bien-être des habitants et habitantes qui l’ont élu pour son profit personnel. Peu lui importe que des cafés associatifs animent la vie des villages, peu lui importe que de nouveaux paysans s’installent, peu lui importe que des champs soient volés ou ravagés par l’industrie nucléaire, peu lui importe si nos campagnes deviennent invivables et se vident de leurs habitant.es : en touchant une commission sur chacune des 500 000 tonnes extraites de la carrière chaque année, Mr Renaudeau aura bien de quoi se mettre à l’abri.

Périmètre d’exploitation de la carrière

Quelques données pour mieux comprendre :

Qu’est-ce qu’on va extraire de cette carrière ?

La Société des Calcaires de Chassey (SCC) veut extraire du calcaire pour en faire des granulats, autrement dit des petits morceaux de roches. Ils faut extraire, concasser puis cribler la roche pour en faire des cailloux de différentes tailles dont on connaît le calibre.

Ils peuvent ensuite être mélangés à du sable et du ciment pour faire du béton ou être utilisés en l’état pour du terrassement, des remblais, ou autres. De façon général, ils servent à l’ensemble des constructions et des travaux publics.

Dans l’ensemble, plus on consomme de granulats, plus on construit, remblaie, bétonne, …

Est-ce que c’est une grosse carrière ?

La SCC pourra extraire 600 000 tonnes par an maximum, avec une prévision à 500 000 pour les 20 premières années. Il est difficile de trouver des données récentes, mais en 1993, seule une carrière sur dix produisait autant.1

En comparaison, entre 2010 et 2020, les 28 carrières de calcaire de la Meuse ont produit en moyenne 1,2 million de tonnes de granulats par an.2 A elle-seule, la SCC pourrait donc produire sur un seul site la moitié de ce que produit aujourd’hui le département entier.

Mais à quoi ils vont servir tous ces cailloux ?

On estime que la France consomme en moyenne 6 tonnes de granulats par an et par habitant. Autrement dit, cette carrière pourrait répondre à l’ensemble des besoins de 100 000 personnes, soit plus de la moitié de la Meuse (construction d’hopitaux, d’écoles, de logements, de routes, d’industries …)

On considère par exemple qu’il faut entre 100 et 300 tonnes de granulats pour construire une maison.3 Cette carrière suffirait donc à en bâtir entre 2000 et 6000 par an. En 2023, on a entrepris la construction de 287 logements en Meuse… Bref, les meusien.nes n’ont pas besoin de cette carrière, celles qui existent déjà (comme à Gondrecourt-le-Château) produisent suffisament pour leur consommation.

Et Cigéo dans tout ça ?

Le projet Cigéo nécessitera de grandes quantités de granulats. En 2014, son besoin pour les 5 années avant sa mise en service était estimé à environ 150 000 tonnes par an.5 Mais à cela il faut ajouter l’ensemble des projets annexes en surface : agrandissements ou déviations de routes, construction de gendarmerie, remises en état du réseau ferroviaire, … Et il n’y a pas de prévisions disponibles pour la période de son exploitation.

Les granulats sont un matériau lourd et donc cher à transporter. Ils peuvent éventuellement être exportés vers les départements voisins mais rarement plus loin. A l’inverse, les produire au plus près des besoins est profitable à la fois pour les acheteurs, qui paient moins chers, et pour les vendeurs qui ont une source de revenus assurée.

Il n’y a que la proximité avec Cigéo, le plus grand projet industriel d’Europe, qui peut expliquer la démesure de cette carrière. A l’inverse, cela permet de nous rendre compte de ce qui attend les communes alentours : des constructions et des travaux titanesques, capables d’engloutir autant de matériaux que la moitié du reste de la Meuse.

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Usine de recyclage de batteries électriques : Eramet suspend son projet

[pompé sur lemonde.fr]

La décision a été prise « dans l’attente d’un modèle économique solide et pérenne en Europe ». Le groupe minier français Eramet a annoncé, jeudi 24 octobre, sa décision de « suspendre » son projet d’usine hydrométallurgique de recyclage de batteries pour véhicules électriques dans le nord de la France, alors que son partenaire Suez maintient son propre projet.

« Faute de montée en puissance en Europe des usines de batteries et de leurs composants, il existe aujourd’hui de fortes incertitudes, à la fois sur l’approvisionnement en matières premières de l’usine et sur les débouchés des sels métalliques issus du recyclage », a expliqué Eramet dans un communiqué.

« Nous restons totalement convaincus de la nécessité de développer une économie circulaire des métaux critiques sur le sol européen, dont le recyclage des batteries en fin de vie sera un élément-clé de la chaîne de valeur future, mais la réalité est que la chaîne de valeur des batteries électriques en Europe connaît un démarrage très difficile », a expliqué la PDG du groupe, Christel Bories, lors d’une conférence téléphonique avec la presse jeudi.

« Compte tenu de la très lente montée en puissance des usines de batteries, nous ne sommes pas en mesure de sécuriser des approvisionnements en matière première pour alimenter notre projet d’usine », a-t-elle ajouté. En attendant d’avoir des batteries en fin de vie, le projet d’usine misait sur une alimentation venue essentiellement des chutes de production des nouvelles usines de batteries en train de sortir de terre dans le nord de la France.

Pas de clients en Europe

Mme Bories a notamment évoqué les « problèmes » de NorthVolt ou d’ACC, et les « nombreux reports de projets sur la chaîne de valeur batteries ». Par ailleurs, « en aval », a-t-elle dit, « il n’y a aucun projet de précurseur de cathode européen qui a été confirmé, donc il n’y a pas de client [en Europe] pour les sels métalliques issus du recyclage ».

« Si aujourd’hui on faisait des sels [de nickel, de cobalt ou de lithium] issus du recyclage, on devrait les vendre en Asie. Cela [n’a] pas de sens de recycler sur le marché européen pour vendre le produit en Asie », a-t-elle affirmé.

Le projet d’Eramet, en lien avec le groupe français Suez – en toute vraisemblance à Dunkerque ou dans les environs –, porte sur la construction de deux usines : l’une de tri et broyage de batteries usagées ou chutes de production pour fabriquer un composant connu sous le nom de « blackmass » contenant des sels minéraux mélangés, et l’autre d’extraction et séparation des minéraux critiques contenus dans la blackmass, destinés à fabriquer des batteries.

De son côté, le groupe français Suez a rapporté jeudi à l’Agence France-Presse (AFP) que la décision d’Eramet « ne remet pas en cause le travail en cours de Suez pour le développement d’une usine [dévolue] au démantèlement et au recyclage des batteries ». « Suez travaille au développement de boucles fermées de recyclage des batteries en Europe », a indiqué ce groupe dans un bref communiqué.

Fin septembre, le groupe automobile Stellantis avait aussi annoncé qu’il renonçait à un projet concurrent de recyclage de batteries dans le cadre d’une coentreprise avec Orano, qui devait aussi s’implanter dans le nord de la France. Spécialiste français de l’uranium, Orano poursuit en revanche ses discussions sur le sujet.

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Des activistes du monde entier se lèvent contre l’extractivisme

[pompé sur mrmondialisation.org]

Le 18 août 2024, en Argentine, au Mexique, au Portugal, en France, en Espagne, en Serbie et en Allemagne, des milliers de personnes se sont mobilisées contre des projets miniers menaçant de détruire les moyens de subsistance de territoires dans le monde entier. Reportage.

C’était le premier événement du réseau Red Global Anti-extractivism. Il coordonne, au niveau international, des actions communes de lutte contre l’extractivisme.

L’extractivisme, késako ? Ce sont toutes les activités qui touchent à l’extraction de substances et minéraux présents à l’état naturel sous forme solide, liquide ou gazeuse, ce qui inclut à la fois les minerais, les hydrocarbures et les gaz. Les mines à ciel ouvert ou les forages de gaz de schiste en sont des illustrations concrètes.

Lorsque des projets d’extractivisme émergent, les États portent systématiquement atteinte aux principes démocratiques et au droit à l’information. Lorsque les populations s’y opposent, les réponses étatiques ne se passent quasiment jamais sans les violences policières et judiciaires, le mépris du peuple et de sa voix. Pour répondre à ces violences, les collectifs et associations se forment et s’organisent.

L’extractivisme, incompatible avec la vie. 

Dans un contexte de crise environnementale et sociale mondiale, les gouvernements brandissent une fausse transition énergétique « verte » pour justifier leur soutien aux politiques extractives. Ces projets sont souvent soutenus par une partie de la population locale, souvent très mal informée sur les conséquences au court et au long terme de ces exploitations. Les industriels leur promettent le développement économique des territoires et la création d’emplois.

La transition énergétique dite verte, considérée comme une solution au changement climatique sur certains territoires, provoque, en réalité, des préjudices pour les peuples autochtones ailleurs : rejets d’effluents toxiques, pollution, eaux chargées en métaux lourds, travail forcé… 

Une fois les minerais extraits, les populations locales sont laissées avec les territoires défigurés, pollués, et sans retour en arrière possible. Alors même que, l’extractivisme prend souvent place là où les terres étaient potentiellement cultivables et nourricières . 

Clin-d’oeil sur les actions internationales 

En Espagne, dans la région de la Sierra de Gata, au nord de la communauté autonome d’Estrémadure, plusieurs mouvements anti-mines ont rejoint le réseau Red Global Anti-extractivism.

Suite à l’appel des collectifs Sierra de Gata et No a la Mina de Cañaveral, c‘est aux piscines naturelles de Villasbuenas de Gata que la mobilisation a eu lieu. Dès midi, différentes activités ont été organisées pour tous les publics : ateliers pour enfants, conférences, concerts, spectacles, lecture et enregistrement du manifeste international et repas commun au bord de la rivière.


Au Mexique, une Asamblea nacional per el agua, la vida y el territorio (Assemblée nationale pour l’eau et la vie et les territoires) a offert un riche programme de discussions, de tables rondes et de groupes de travail, avec la présence de 800 délégués de 269 organisations, groupes territoriales, et peuples autochtones de tous les pays. Étalée sur deux jours, la rencontre s’est terminée par une longue conférence de presse lors de laquelle une déclaration finale a été lue

Le fait d’organiser cette rencontre au Mexique est très symbolique politiquement car le pays fait partie des territoires contenant d’importantes ressources en lithium que visent les industriels miniers.

Aussi, le Mexique fait partie des rares pays qui ont inscrit le droit à l’eau dans leur Constitution. Le déficit hydrique, lié à d’importantes vagues de chaleur qui assèchent le pays depuis la mi-mars 2024, y menace à la fois la santé des populations et les productions agricoles. Pourtant, le gouvernement a proposé une loi faisant la part belle aux utilisations industrielles de cette ressource, ainsi qu’à la privatisation des services d’eau.

En Espagne. Collectifs Sierra de Gata et No a la Mina de Cañaveral. Crédit : Red Global Anti-extractivism.

En Allemagne, à Grünheide, le collectif Sand im Getriebe, ainsi que des activistes ont protesté contre un projet dévastateur : l’agrandissement de l’usine automobile Tesla qui menace de raser une forêt. Le milliardaire américain Elon Musk souhaite agrandir le site de 170 hectares afin d’y doubler la production, pour atteindre un million de véhicules électriques par an. Ce n’est pas la première fois que des destructions sont commises au nom de la transition énergétique.

Cette forêt se trouve en grande partie dans une zone de protection pour l’eau potable qui est régulièrement frappée par la sécheresse. D’après le scrutin consultatif de février dernier, les résidents de la commune de Grünheide, où est située l’usine, ont voté à plus de 60 % contre le projet de Tesla

En parallèle, en Allemagne du nord, quelques activistes ont organisé une manifestation à proximité du parlement local. Elle a été accompagnée de discours d’informations sur les conséquences liés à l’extraction du lithium et des prises de paroles de soutien et de solidarité vis-à-vis des activistes serbes qui ont récemment subi des attaques et de la répression.

En effet, en Serbie, un projet de mine de lithium à été relancé en juillet 2024 par l’entreprise Rio tinto. Pourtant, il y a deux ans, ce projet avait été arrêté sous la pression de manifestant·es. 

Le président nationaliste serbe Aleksandar Vucic a attendu la fin des récentes élections présidentielles pour annoncer cette relance. Depuis 2022, Rio Tinto avait  acquis des terres dans la région de Loznica, où la mine devrait avoir une emprise de près de 400 hectares. Pour les opposant·es, ce projet de plusieurs milliards d’euros est un grave danger pour l’environnement de la région agricole de Jadar. Une importante mobilisation, portée par Extinction Rebellion Serbia et Marš sa Drine, s’est donc relancée dont la journée du 18 août, incluse dans leur mouvement de contestation. 

En Allemagne. Le collectif Sand im Getriebe. Crédit : Red Global Anti-extractivism.

Au Portugal, où l’entreprise britannique  minière Savannah Ressources a l’intention d’ouvrir une mine de lithium de près de 600 hectares, un collectif uni pour la défense de Covas do Barroso (village au nord du pays) a aussi organisé une fête. Celle-ci comprenait une manifestation, des performances théâtrales et musicales rendant hommage aux populations locales. La journée s’est clôturée également par la lecture du manifeste international.

Dans cette région classée depuis 2018 de « patrimoine mondial agricole », pour la beauté de ses paysages et ses pratiques agricoles durables, en harmonie avec la nature, la lutte est aussi complexe qu’injuste. Plusieurs grands journaux nationaux mènent des campagnes de désinformation, en qualifiant la région de « moribonde », dépourvue d’habitants et des capacités de survie. Durant ces 6 derniers mois, les habitant·es ont bloqué les machines qui commençaient à perforer sur des terrains communaux n’appartenant pas à l’entreprise.

L’Agence portugaise pour l’environnement, qui a donné son feu vert à plusieurs mines de lithium, est soupçonnée dans une enquête pour corruption. Un scandale qui a contribué à faire chuter le gouvernement d’Antonio Costa, à l’automne dernier.

Au Portugal. Camp de défense de Barroso. Crédit : Red Global Anti-extractivism.

En France, les mouvements se tissent et les coalitions se fondent

L’Hexagone, loin d’être épargné par l’appétit de l’extractivisme, regroupe déjà plusieurs mouvements et associations qui se sont mobilisées, chacune sur son territoire. Dans l’Allier, à Echassières, où l’une des plus grandes mines de lithium au monde risque de voir le jour prochainement – les représentant·es de 6 collectifs et associations (Stop mines 03, Stop mines 23, Confédération paysanne 03, Bassines non-merci 63, Collectif Bonnet de Rochefort et Préservons la foret des Colettes) étaient présentes lors d’une manifestation aux portes de la société Imerys, porteuse du projet. Les moyens policiers déployés étaient, comme d’habitude, supérieurs à ceux des manifestants.

Dans l’Allier. Stop mine 03 – Préservons la forêt des Colettes – Confédération paysanne 03. Crédit : Red Global Anti-extractivism.

En plein cœur de la Bretagne, à Glomel, une carrière d’andalousite est exploitée depuis 1976 par le même mastodonte qui menace les terres d’Echassières. La coalition Mines de rien a accroché des banderoles : « Pour que la terre suffise aux humaines #stopextractivism » et « 18/08 actions décentralisées internationales » sur un pont de Rostrenen, une commune proche, pour avertir les passant·es de la lutte en cours.

Pour l’occasion, l’artiste, Zoé Chaos, a réalisé des photographies d’art « nu ». Ces dernières, faites à proximité des verses des déchets miniers, ou des « stériles », tracent des parallèles entre les impacts sur les humain·es et sur les écosystèmes et dénoncent également l’exploitation humaine pour le profit.

La sélection photographique s’inscrit dans une série d’une dizaine de photographies. Crédit : Zoé Chaos

Sur ce territoire, c’est le lancement des pourparlers autour de l’ouverture de la 4ème fosse qui a fait naître une contestation locale. Face à celle-ci, Imerys s’organise et la démocratie semble être mise à mal. Le Maire de Glomel de 2020 à septembre 2023, favorable à un débat public sur la question de l’agrandissement du projet, a vu son Conseil municipal démissionner.

Des élections anticipées ont eu lieu avant même que la consultation publique commence, et un maire soutenant ouvertement Imerys a été élu. Le 21 novembre 2023, une des nouvelles conseillères municipales a même déclaré en Conseil Municipal, lors duquel les élu·es ont voté sur la question de la fosse 4 :

« Je donnerais ma vie pour Imerys »

Des habitant·es de la commune font état d’intimidations et stressent pour la pérennité de leurs activités face à l’hégémonie d’Imerys sur le territoire.  En juin dernier, les riverain·es, d’habitude convié·es, ont été refusé·es à l’entrée du comité de suivi annuel d’Imerys. Il en a été de même pour une des associations locales, très investie dans le combat, de manière arbitraire alors qu’une autre association de la commune a pu entrer. Début juillet, la préfecture a autorisé l’ouverture de la fosse 4 mais les associations et les riverain·es ne comptent pas arrêter leur combat contre Imerys et son monde. Une pétition a d’ailleurs été lancée.

Crédit : Coalition Mines de rien.

Selon la coordination internationale, un manifeste a été lu et filmé dans tous les pays du monde impliqués et un court métrage verra le jour très prochainement. Ce film aura pour vocation de montrer aux différents collectifs à travers le monde qu’ils ne sont pas seuls et appeler à rejoindre ce nouveau mouvement international.

Aleksandra Dergacova


Photo de couverture : Zoé Chaos

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Menaces de mort et vandalisme contre le projet de mine de pouzzolane à Dalhousie

[pompé sur radio-canada]

Le poste de contrôle de la pesée situé sur l’ancien site de la carrière a été incendié au mois de juillet.

Depuis plusieurs mois, le projet de mine de pouzzolane à Dalhousie fait face à une forte opposition dans la région. Certains opposants ont franchi une limite en vandalisant du matériel de l’entreprise qui porte le projet et en envoyant des menaces de mort à certains des dirigeants.

EcoRock Dalhousie souhaite transformer une carrière existante près de Dalhousie en une grande mine de pouzzolane, une roche volcanique qui sert à produire du ciment plus vert.

Ce projet fait polémique des deux côtés de la baie des Chaleurs. Des Néo-Brunswickois et des Gaspésiens s’opposent à ce que le projet voie le jour. Ils craignent notamment que leur qualité de vie soit dégradée.

Nombre d’entre eux ont fait entendre leur mécontentement lors de conseils municipaux ou de réunions publiques à Baie-des-Hérons, dont Dalhousie fait partie. Dans les derniers mois, d’autres ont pris des chemins plus radicaux.

Trois courriels de menaces et des incendies

EcoRock Dalhousie a reçu trois courriels de menaces dont Radio-Canada Acadie a obtenu copie, y compris des menaces de mort à destination de cinq personnes associées au projet.

Dans un message rédigé en anglais et reçu en juillet, un internaute anonyme somme EcoRock Dalhousie de ne pas toucher à cette colline. Si vous saviez ce qui est bon pour vous, vous partiriez et ne reviendriez jamais, y est-il aussi écrit.

Ce même mois, un cabanon situé à l’entrée de la carrière a été incendié. Le mois précédent, c’est une pelle mécanique qui avait été brûlée sur le site. C’est en juin que l’entreprise a reçu les premières lettres.

Un internaute menaçait, en français cette fois, de brûler la mine et le matériel et de s’en prendre directement aux porteurs du projet chez eux. Il assure que le sabotage de la mine va être [son] passe-temps.

Selon lui, ils seraient des centaines et plus comme lui. L’auteur anonyme assure que tout sera oublié si l’entreprise décidait d’abandonner son projet.

En août, dans un long courriel en anglais, un internaute explique que cinq personnes porteuses du projet seraient suivies et que ces opposants radicaux sauraient où ils habitent et qu’ils leur feraient une faveur de ne pas les tuer devant leur famille.

Il leur recommande de se tourner vers des compagnies d’assurance vie et de déménager.

Ces messages et le vandalisme ont été signalés à la Gendarmerie royale du Canada (GRC), qui a rencontré deux des personnes visées la semaine dernière.

De son côté, Gail Fearon, opposante de la première heure au projet de mine, condamne ces gestes. Je suis pas d’accord avec ça du tout, ça m’inquiète aussi. Pour moi, des affaires de même, c’est pas acceptable.

Selon elle, ces menaces et incendies, ça aide pas la cause. Ça nous fait une tache noire et puis c’est pas vraiment ça qu’on veut.

Francis Forlini, le directeur général d’ÉcoRock Dalhousie, a décliné notre demande d’entrevue. Il affirme ne pas vouloir ajouter de l’huile sur le feu.

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Lithium, batteries et contes de fées. Sous la carrière, la rage !

[pompé sur numéro zéro]

Du lithium extrait en France ? Métal pour le moment indispensable pour fabriquer les batteries rechargeables, le lithium voit sa demande et son prix grimper à tel point que son exploitation dans l’Hexagone peut devenir réalité. C’est en tout cas l’intention de l’entreprise Imerys qui envisage d’en extirper des sous-sols de l’Allier. Dans une carrière de kaolin qu’elle exploite déjà à Échassières (à 38 km de Vichy), elle compte développer une mine au doux nom d’Emili (pour « exploitation de mica lithinifère par Imerys »), devant fournir 34 000 tonnes d’hydroxyde de lithium par an pendant au moins 25 ans.

Autant dire que l’enjeu est de taille. Les gigafactories (usines de batteries pour véhicules électriques), qui ouvrent leurs portes les unes après les autres dans le nord [1], pourraient ainsi se fournir localement. Macron, qui claironne que la France peut devenir exportatrice nette de batteries, applaudit des deux mains. L’un de ses autres objectifs, faire produire aux constructeurs français 2 millions de voitures électriques par an d’ici 2030 [2] serait, lui aussi, plus facile à atteindre. D’autres filières industrielles s’en trouveraient peut-être favorisées, vu que toujours plus de secteurs dépendent de la fée électricité et de ses batteries. Sans elles, il n’y aurait pas de « mobilité » des appareils électroniques, pierre angulaire des smart cities et du projet cybernétique de gouvernement automatique. Les guerres « modernes » se feraient sans les drones, et beaucoup d’autres machines trivialement mortifères ne sauraient fonctionner. Enfin, si le lithium est surnommé « or blanc », c’est parce que l’électrification de tout, et notamment du parc automobile, est l’un des axes centraux de la (mal) dite « transition écologique ». Si cet or blanc était produit ici, la France pourrait faire bonne figure dans les bilans du Green Deal européen [3] – tout en garantissant un avenir radieux au parc nucléaire tricolore, dangereusement vieillissant et cependant en cours de « relance » et d’extension.

Il y a des perspectives qu’Imerys et le gratin bureaucratique et politicien qui lui sert de soutien sont plus enclins à passer sous silence. Ils ne crient pas sur tous les toits que la mine utilisera l’eau en quantités faramineuses à l’heure où son manque devient chronique et de plus en plus inquiétant. Ni qu’elle laissera sur place des millions de tonnes de roche potentiellement toxique, voire radioactive. Ils restent discrets sur les nuisances pour celles et ceux qui vivront près des futures installations : mine, voies de transport, usine de conversion. Ils ne disent pas qu’après être exploité, le site d’Échassières risquera fort de ressembler à d’autres anciens sites miniers ravagés à jamais, ceux dont les habitant.es ont bien compris que leurs vies comptent pour du beurre dans la vaste mascarade de « gestion » de l’après-mine. Pourtant, l’un de ces sites se trouve dans le secteur-même où Imerys mène son projet, au Mazet, à quelques kilomètres d’Échassières. Dans cette zone anciennement exploitée pour du tungstène, Geoderis, le groupement d’intérêt public dont la mission est d’assister l’État dans l’après-mine, a constaté, il y a plus de cinq ans déjà, des pollutions plus qu’alarmantes des eaux et des sols en métaux lourds, parmi lesquels l’arsenic et le plomb. Leur classement par Geoderis (« E », le plus haut niveau de pollution minière du pays, « susceptible de présenter un risque très significatif pour la santé humaine et l’environnement ») n’a pas empêché la prolongation du permis de recherche octroyé par l’État à Imerys, et n’a, jusqu’à maintenant, d’aucune manière freiné son projet. Pire, les résultats de l’expertise n’ont pas été communiqués aux habitant.es de la zone. Ni aux personnes vivant là depuis longtemps, ni à celles arrivées plus récemment, séduites par les bas prix de quelque écrin de verdure … aux concentrations en métaux lourds dans les sols dépassant jusqu’à 7 fois les « seuils de risque » fixés par les normes officielles !

Depuis dix ans, au moins une dizaine de permis de recherche de métaux (cuivre, or, étain, zinc, argent, tungstène, lithium, antimoine et autres) ont été distribués dans l’Hexagone. Emili est le premier de ces projets à être passé, en octobre 2022, en phase de « développement » (qui précède l’exploitation effective). Importante entreprise « française » [4], qui s’autoproclame « responsable », cette spécialiste des minéraux et matériaux industriels a déjà plusieurs scandales sur le dos. Elle a par exemple été poursuivie aux États-Unis pour avoir fourni des produits à base de talc contenant de l’amiante (et donc provoquant des cancers), et au Brésil pour de graves pollutions de cours d’eau amazoniens. Dans l’Allier, dès cette année (2024), elle compte démarrer la construction d’un pilote industriel qu’il est question de mettre en service en 2025 pour produire 400 tonnes d’hydroxyde de lithium par an. Sa « vraie » mine, Imerys la projette pour 2028. Le sauvetage du climat n’attend pas, ses nouveaux marchés non plus !

La funeste transition écologique n’a d’écologique que le nom – ne serait-ce que par le poids de ses technologies en matières premières et en désastres inévitables pour les obtenir. Elle n’est pas non plus une transition : les nouveaux besoins industriels des filières dites vertes ne remplacent pas, mais s’ajoutent à ceux des vieilles filières plus classiques, et la somme de ces besoins industriels ne cesse de croître. Dans le monde, on n’a par exemple jamais extrait autant de charbon qu’aujourd’hui, quand bien même la part des « énergies décarbonées » dans le mix énergétique augmente. Sauver la planète – technologique et capitaliste – en détruisant ce qu’il y reste de vie, étendre jusqu’aux derniers confins l’emprise du contrôle et de la quête du profit, réduire les territoires à l’unique rôle d’être exploités pour les richesses qu’ils recèlent (« matière grise », « or blanc », attraits touristiques, espace vide à remplir…) en assignant dans ce même mouvement aux « administré.es » par un État des rôles standardisés, productifs et facilement gouvernables, – voilà la perspective plus vaste tracée par les projets tels qu’Emili. Et, n’en déplaise aux acceptologues de « la mine locale » [5] (bio et équitable ?), les dégâts qu’un tel projet risque de produire en France n’épargneront d’aucune manière d’autres pays moins « protégés » par des réglementations environnementales et sociales, puisqu’il est dans la logique du capitalisme d’extraire tout ce qui peut être économiquement intéressant, puisque extraire « ici » n’empêche pas de le faire aussi « ailleurs ».

Le projet Emili est encensé par le gouvernement. Il jouit de son entier soutien (entre autres, des subventions de France Relance). L’État a tout intérêt à appuyer le développement d’une filière comme celle de lithium (sécurité de l’approvisionnement des industries en matières critiques), et, de manière plus générale, à mettre en place les conditions optimales de l’exploitation des « richesses » qui lui procurent aussi des citoyen.es gouvernables à souhait. De ces raisons, la transition écologique servie à toutes les sauces n’est que la pointe de l’iceberg. Mais l’écologie a bon dos. Dans la bouche des gouvernants et des médias, l’électricité – dont les infrastructures dévorent l’espace et des montagnes de matières – est une « énergie verte ». Des experts assurent que le nucléaire sauvera le climat. Les industriels et leurs chantres jurent leurs grands dieux que les nuisances seront gérées. Personne n’a encore proféré qu’avaler des couleuvres stimulait la digestion, mais nous pouvons le déduire nous-mêmes. Nous sommes beaucoup à en avoir la nausée. Quant à l’Allier, tout le monde n’y accepte pas de se laisser miner et de fournir du carburant à cette énième mutation du capitalisme. Le 26 janvier prochain, des membres du collectif Stop Mines 03 seront à Saint-Étienne pour nous parler de leur lutte et de ses enjeux, qui nous concernent toutes et tous.

Notes

[1La première de ces usines qui fabriqueront des batteries lithium-ion, opérée par Automotive Cell Company (co-entreprise de Stellantis, TotalEnergies et Mercedes) s’est ouverte en mai 2023 à Billy-Berclau, dans le Pas-de-Calais. Pour 2030, elle devrait fabriquer de quoi équiper en batteries 500.000 véhicules. Trois autres sont en projet, une près de Douai (de l’entreprise sino-japonaise AESC-Envision pour fournir Renault Electricity) et deux à Dunkerque (de la start-up grenobloise Verkor et du groupe taïwanais ProLogium). Le groupe ACC gère aussi un centre de recherche en Charente. Par ailleurs, depuis dix ans, Bolloré fabrique dans le Finistère des batteries à électrolyte solide (lithium-polymère, une technologie concurrente) et Saft développe une ligne de fabrication de batteries prototypes de type « tout-solide » à Bordeaux.

[2A partir de 2035, la vente de véhicules thermiques neufs sera interdite dans l’Union européenne.

[3Le Green Deal européen est un programme de mesures (taxation carbone, révision des cadres législatifs, etc.) et de fonds visant la « neutralité climatique » de l’UE à l’horizon 2050, qui cible notamment le développement des énergies dites « renouvelables » et du parc de véhicules électriques. Il a été intégré dans le plan européen de relance post-Covid doté d’un fonds de 750 milliards d’euros (reversé aux plans de relance nationaux).

[4Domiciliée à Paris mais aux capitaux majoritairement belges et canadiens, ceux des holdings des familles Frère (groupe Bruxelles Lambert, basé à Bruxelles, actionnaire majoritaire d’Imérys) et Desmarais (Canada).

[5Par exemple, Guillaume Pitron, auteur d’ouvrages détaillés sur ce sujet, qui ne tait pas les ravages générés par les mines mais argumente que les Européen.nes devraient subir eux et elles-mêmes les conséquences néfastes de leur confort, plutôt que de les délocaliser.

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La justice anglaise annule un projet de mine de charbon

[depuis reporterre]

C’est un projet climaticide et anachronique qui ne verra finalement pas le jour. L’autorisation de construction d’une nouvelle mine de charbon à Whitehaven, dans le nord-ouest de l’Angleterre, a été annulée par la Haute cour de justice anglaise, vendredi 13 septembre. « L’hypothèse selon laquelle la mine proposée n’entraînerait pas d’augmentation nette des émissions de gaz à effet de serre […] est juridiquement erronée », a notamment argué le juge dans sa décision.

Ce projet, validé par le gouvernement conservateur britannique en 2022, avait dès le départ fait l’objet de deux plaintes, dont une de l’ONG écologiste Friends of the Earth. Le gouvernement travailliste arrivé au pouvoir en juillet dernier avait, par ailleurs, renoncé à défendre ce projet devant la justice, reconnaissant « une erreur » du gouvernement précédent. La mine aurait été la première à être construite en trente ans au Royaume-Uni, et ambitionnait d’extraire 3 millions de tonnes de minerai par an.

Cette décision constitue « une immense victoire pour l’environnement et pour tous ceux qui se sont battus contre cette mine de charbon nuisible au climat », a salué l’avocat de Friends of the Earth, Niall Toru, dans un communiqué relayé par l’AFP. Le gouvernement britannique doit encore reconsidérer formellement l’autorisation accordée au projet, ce qui devrait aboutir à « rejeter une fois pour toutes cette mine », selon Niall Toru. West Cumbria Mining, l’entreprise en charge du projet, peut encore décider de faire appel de cette décision.

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Revendication du sabotage de lignes TGV quelques heures avant la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024

Ils appellent cela une fête ? Nous y voyons une célébration du nationalisme, une gigantesque mise en scène de l’assujettissement des populations par les États.Sous des airs ludiques et conviviaux, les Jeux Olympiques offrent un champ d’expérimentation pour la gestion policière des foules et le contrôle généralisé de nos déplacements.

Comme tout grand évènement sportif, ils sont aussi à chaque fois l’occasion de vouer un culte aux valeurs qui fondent le monde du pouvoir et de l’argent, à la concurrence généralisée, à la performance à tout prix, au sacrifice pour l’intérêt et la gloire nationale.

L’injonction à s’identifier à une communauté imaginaire et à soutenir son supposé camp d’appartenance n’est pas moins néfaste que l’incitation permanente à voir son salut dans la bonne santé de son économie nationale et dans la puissance de son armée nationale.

Il faut aujourd’hui des doses toujours plus grandes de mauvaise foi et de déni pour ne pas voir toute l’horreur que génère la société de consommation et la poursuite du prétendu « bien-être à l’occidental ». La France voudrait faire de cette grande messe la vitrine de son excellence. Elle ne pourra bercer d’illusions sur son rôle vertueux que ceux qui ont décider de se mettre des œillères, et qui s’en accommodent. Nous leur adressons notre mépris le plus profond.

Le rayonnement de la France passe par la production d’armes dont le volume de ventes la place deuxième exportateur mondial. L’État est fier de son complexe militaro-industriel et de son arsenal « made in France ». Répandre les moyens de la terreur, de la mort et de la dévastation à travers le monde pour assurer sa prospérité ? Cocoricooo !

N’en déplaise aux crédules qui croient encore aux fables démocratiques, l’État français emploie aussi sa panoplie répressive pour affronter sa propre population. Pour mater les émeutes après le meurtre de Nahel par la police en juin 2023 ou pour tenter d’arrêter le soulèvement anticoloniale en Kanaky récemment. Tant qu’il existera, l’État ne cessera de la mettre à l’oeuvre pour combattre ceux qui défient son autorité.

Les activités des entreprises françaises à travers le monde rendent toujours plus manifeste les dévastations sociales et environnementales que produit le système capitaliste. Celles nécessaires pour reproduire l’organisation sociale actuelle, et celles inhérentes au progrès scientifique et technologique. Progrès qui ne perçoit l’enchaînement des catastrophes passées, présentes et à venir que comme l’occasion d’un bond en avant.

Total poursuit le pillage et la spoliation de nouvelles contrées en quête de pétrole et de gaz de schiste (Afrique de l’est, Argentine etc). Sous couvert de son nouveau label vert, l’industrie du nucléaire et l’exportation du savoir-faire français en la matière nous assure, à plus ou moins brève échéance, une planète irradiée, donc littéralement inhabitable. Rien de plus qu’une crise de plus à gérer pour les promoteurs de l’atome. Eux qui ne peuvent se passer de leur coopération avec l’État russe à travers son géant Rosatom et de l’appui de son armée pour écraser le soulèvement au Kazakstan en 2022, important pays fournisseur d’uranium. Ce minerai qui fait tourner les 58 réacteurs de l’hexagone.

Alors, quel est le coût humain, social et environnemental pour que quelques privilégiés se déplacent vite et loin en TGV ? Infiniment trop. Le chemin de fer n’est d’ailleurs pas une infrastructure anodine. Il a toujours été un moyen pour la colonisation de nouveaux territoires, un préalable à leur dévastation et une voie toute tracée pour l’extension du capitalisme et du contrôle étatique. Le chantier de la ligne appelée « Tren maya » au Mexique, auquel collabore Alstom et NGE, en est une bonne illustration.

Et les batteries électriques indispensables à la prétendue « transition énergétique » ? Parlez-en, par exemple, aux travailleurs de la mine de Bou-azeer et des habitants des oasis de cette région marocaine qui font les frais de cette ruée vers l’or du XXIème siècle. Renault y extrait les minerais nécessaires pour donner bonne conscience aux écolos des métropoles sur le dos de vies sacrifiées. Parlez-en à ce « peuple de la forêt » de l’ile d’Halmahera au nord-est de l’Indonésie, aux Hongana Manyawa qui désespèrent de voir la forêt où ils vivent être détruite sur l’autel de la la « transition écologique ». L’État français, via la société Eramet, participe au ravage de terres jusque là épargnées. De même, il ne veut pas lâcher le Caillou mélanésien pour continuer à y arracher le précieux nickel.

Nous nous arrêterons ici dans l’impossible inventaire des activités mortifères et prédatrices propre à tout État et à toute économie capitaliste. Cela ne serait d’ailleurs d’aucune aide pour rompre avec une vie fade et déprimante, avec une vie d’exploités, et pour affronter la violence des États et des chefs religieux, des chefs de famille et des patrouilles de police, des patriotes et des milices patronales, autant qu’à celle des actionnaires, des entrepreneurs, des ingénieurs, des planificateurs et des architectes du ravage en cours. Fort heureusement l’arrogance du pouvoir continue de se heurter à la hargne des opprimé-e-s rebelles. D’émeutes en insurrection, lors de manifestations offensives et de soulèvements, à travers des luttes quotidiennes et des résistances souterraines.

Qu’en ce jour résonnent alors, à travers le sabotage des lignes TGV reliant Paris aux quatre coins de la France, les cris de « femme, vie, liberté » d’Iran, les luttes des amazoniens, les « nique la france » venant d’Océanie, les désirs de liberté qui nous parviennent du Levant et du Soudan, les combats qui continuent derrière les murs des prisons et l’insoumission des déserteurs du monde entier.
A ceux qui reprochent à ces actes de gâcher le séjour de touristes ou de perturber les départs en vacances, nous répondons que c’est si peu encore. Si peu comparé à cet événement auquel nous souhaitons participer et que nous appelons de tout cœur : la chute d’un monde qui repose sur l’exploitation et la domination. Là oui, nous aurons quelque chose à fêter.

Une délégation inattendue

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En Bretagne, une mine d’Imerys accapare et pollue la ressource en eau

[depuis reporterre]
La multinationale française Imerys souhaite ouvrir une nouvelle fosse d’extraction dans sa mine à ciel ouvert, située à Glomel, en Bretagne. Plusieurs associations dénoncent des conséquences majeures sur l’eau.

« Regardez ce qu’Imerys a fait du périmètre de protection de notre captage d’eau potable », commente Jean-Yves Jégo, conseiller municipal de Glomel et membre de l’association Douar Bev (« Terre vivante »). Il faut dire que la vue est spectaculaire. Au milieu des champs, nous contemplons la « fosse n°3 », un trou large comme 30 terrains de football et profond comme 5 immeubles haussmanniens superposés. On y extrait de l’andalousite, un minéral résistant aux très hautes températures utilisé pour produire des fours, des têtes de missiles ou des blocs moteurs de camions. Imerys prévoit de creuser bientôt une nouvelle fosse, la quatrième, comme celle-ci : « Incompatible avec la préservation de l’eau ! » dénoncent une partie des riverains et les associations.

« Nous sommes ici sur le château d’eau de la région, en tête de deux bassins versants, indique Dominique Williams, de l’association Eau et Rivières, celui de l’Ellé, qui se jette dans l’océan à Quimperlé, et celui du Blavet, qui coule jusqu’à Lorient. » Ces têtes de bassins sont formées de ce que les hydrologues appellent un « chevelu », à l’image des innombrables petits traits qui les représentent sur une carte : les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Ce sont les sites à préserver en priorité pour protéger les nappes phréatiques et les captages d’eau en aval. Cette sensibilité est plus forte encore en Bretagne, qui « dispose de très peu de ressources en eau souterraine et dépend des eaux de surface pour son alimentation », ajoute Dominique Williams.

Exploitée depuis les années 1970, la mine de Glomel, 1 300 habitants, est longtemps passée inaperçue — peut-être parce qu’elle n’est, du point de vue de l’administration, qu’une carrière [1]. Pourtant, son fonctionnement est celui d’une mine : le minerai contenant 15 % d’andalousite est acheminé vers l’usine toute proche où il est concassé, broyé et concentré dans des bains d’acide sulfurique et autres réactifs. Sa transformation produit chaque année plus de 1 million de tonnes de déchets boueux ou solides, ces derniers formant, tout autour de nous, ces collines grises de 300 mètres de haut.

mine glomel

Pour creuser il y a trente ans cette troisième fosse dans la zone de protection d’un captage d’eau, Imerys avait bénéficié d’un miracle : une dérogation de la préfecture. Et ce, malgré un risque de pollution connu, puisque la roche excavée ici contient de la pyrite : au contact de l’eau, elle génère un jus acide qui draine des polluants métalliques. En 2004, la cour d’appel de Nantes saisie par un agriculteur a annulé cette dérogation : le périmètre de protection devait être remis en état. Mais quand ? Contacté par Reporterre, Thomas Louvet, responsable projets miniers chez Imerys Glomel, indique que la réhabilitation est bien prévue, mais « en fin d’exploitation, entre 2040 et 2045 ».

« Force est de constater qu’Imerys ne maîtrise pas les impacts de cette mine, affirme Armelle Renault, ingénieure agronome vivant à moins de 1 kilomètre du site qui participe depuis deux ans à un groupe de veille citoyenne sur la mine. On a découvert par hasard que l’un des piézomètres, appareil qui mesure les niveaux d’eau et leur composition, avait détecté des concentrations de métaux très anormales dans les eaux souterraines. » Sur la plaquette imprimée en couleurs qui justifie l’ouverture de la fosse n°4, Imerys assure n’avoir « aucun impact sur les eaux souterraines et superficielles ».

Pourtant, interrogée par Reporterre, l’entreprise a admis l’existence de ce problème de concentration de métaux. Elle y répondra « par la pose de quatre nouveaux piézomètres », mais « n’en connaît pas la cause ». L’appareil de mesure se trouve au pied d’une montagne de déchets miniers (la « verse Roscoat »), juste à côté du précédent site d’extraction (la fosse n°2) désormais utilisé par Imerys pour déverser ses déchets liquides. Sous ses allures de lac de montagne, il reçoit en continu les boues de traitement de l’usine d’andalousite, contenant des taux très élevés de métaux cancérigènes comme le cadmium et le cobalt. Résultat : la fosse n°2 est un lac d’eau acide et de déchets toxiques qui peuvent s’infiltrer dans les eaux souterraines.

Des volumes d’eau immenses

Derrière le conflit autour de la mine de Glomel, se cache l’eau nécessaire à son activité. La consommation est dissimulée et minimisée par Imerys depuis des décennies. « À cette question, on obtient toujours des réponses partielles et embrouillées, raconte Armelle Renault. En réunion de comité de suivi, le représentant de l’entreprise a expliqué que la mine ne consommait que 6 000 m3 d’eau pris sur le réseau. » En réalité, c’est le volume nécessaire pour les usages sanitaires et le réfectoire pour la centaine d’employés du site. Dans ses études d’impact, Imerys écrit qu’« il n’est pas effectué de prélèvement d’eau dans le milieu naturel pour alimenter les installations du site » et que son usine « fonctionne en circuit fermé ».

Pour y voir plus clair, Reporterre a demandé par écrit à Imerys quelle était la consommation d’eau annuelle du site de Glomel. La réponse fut tout autre, et encore plus mystérieuse : « La consommation du site correspond aux pertes par évaporation estimées à environ 100 000 m3/an. »

Il faut éplucher les 2 900 pages du dossier d’enquête publique pour comprendre les véritables besoins en eau du site. L’usine nécessite à elle seule 1,9 million de m³ par an, ce qui équivaut à la consommation d’une ville de 35 000 habitants. Et comme son « circuit fermé » ne recycle que 57 % de l’eau, il faut y injecter chaque année au moins 800 000 m³. Pour ce faire, Imerys pompe directement dans la nappe phréatique (l’exhaure) et collecte toutes les eaux de ruissellement sur plus de 250 hectares. Chaque année, elle dispose ainsi gratuitement d’une gigantesque réserve de plus de 3 millions de m³, l’équivalent de plusieurs mégabassines prélevées au détriment des zones humides, des tourbières et des nappes souterraines.

« On est en contentieux quasi-permanent avec Imerys depuis quinze ans »

« Le comble, c’est qu’Imerys se vante en disant que c’est grâce à la mine qu’il y a assez d’eau en été dans les rivières, s’insurge Jean-Yves Jégo. C’est le monde à l’envers ! » En effet, le site rejette chaque année plus de 1 million de m³ d’eaux industrielles. De ce fait, l’entreprise se flatte d’avoir un « impact positif puisque les volumes rejetés constituent une bonne partie du débit et de la qualité de ce cours d’eau et un important soutien en période d’étiage ». Selon Jean-Yves Jégo, « si Imerys adapte ses rejets d’eau au niveau des rivières en été, c’est avant tout pour diluer ses propres pollutions et les maintenir sous un seuil acceptable ».

En aval de la mine se trouvent deux stations de pompage d’eau potable gérées par Eau du Morbihan, et Imerys a les plus grandes difficultés à transformer ses eaux industrielles acides et chargées en métaux en eau brute destinée à la consommation humaine. Elles passent dans deux stations de traitement, puis dans une nouvelle usine mise en service en avril dernier par Imerys, « moyennant 6 millions d’euros d’investissement » pour réduire la pollution au manganèse, mais leur teneur en sulfates reste sept fois supérieure aux valeurs seuil.

« On est en contentieux quasi-permanent avec Imerys depuis quinze ans, résume Dominique Williams, de l’association Eau et Rivières de Bretagne. Imerys bénéficie d’une bienveillance effarante de la part des services de l’État, qui lui délivrent des arrêtés préfectoraux manifestement contraires à l’intérêt général. » En 2015, le tribunal administratif de Rennes a annulé un arrêté, jugeant qu’Imerys avait minoré les conséquences de son activité sur les zones humides et Natura 2000 situées à proximité en produisant « une étude d’impact entachée d’une insuffisance qui a nui à l’information tant de l’autorité administrative que du public ». En 2018, Imerys a été condamnée par le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc pour un déversement sauvage d’eaux chargées de métaux dans un affluent de l’Ellé, constaté en 2013 par des inspecteurs de l’environnement.

L’Autorité environnementale dira avant l’été si elle autorise l’ouverture d’une quatrième fosse. Le 15 avril dernier, dans la salle des fêtes de Glomel, 150 personnes étaient présentes à l’occasion du lancement de la coalition contre le projet ; elle réunit huit associations. « Année après année, les gens ont vu la mine s’étendre, analyse Camille, la trentaine, membre du collectif Bascule Argoat. Le fait qu’elle passe désormais de l’autre côté de la route a été un choc. On n’imaginait pas les répercussions que ça aurait sur l’environnement. Imerys présente tellement bien ! Ceux qui se font avoir, maintenant, ce sont les habitants de l’Allier, avec le projet de mine de lithium. Notre expérience doit servir d’exemple. »

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Déchets : Extinction Rebellion se cadenasse près de Stocamine

[depuis reporterre]

Le 26 avril, des opposants au projet Stocamine se sont cadenassés par le cou aux grilles d’un entrepôt proche du site de cette ancienne mine de potasse dans laquelle l’État veut confiner définitivement des déchets dangereux, dans le Haut-Rhin. « Nos livreur.euse.s vous ont déposé les clés au ministère de l’Écologie, Christophe Béchu. Vous avez les clés de notre avenir à toustes entre les mains, mais déciderez-vous de le sceller ? », a twitté Extinction Rebellion Strasbourg.

Cette action intervient au lendemain de la saisine de la procureure de la République de Strasbourg par le député Emmanuel Fernandes (La France insoumise). Ce dernier dénonce plusieurs infractions, dont « celle d’écocide prévue aux articles L231-1, L231-2 et L231-3 du Code de l’environnement ». Il alerte sur « la présence prouvée, par deux rapports distincts et des témoignages, de 1 643 tonnes de terres polluées avec une teneur en polychlorobiphényles (PCB) trois fois supérieure à la teneur autorisée ».

« Le Tribunal administratif n’a pas encore statué sur la légalité de l’enfouissement des déchets », indique aussi Emmanuel Fernandez. Il doit en effet encore se prononcer sur le fond. « Je demande au gouvernement de suspendre les travaux criminels au moins jusqu’à ce que le juge administratif se prononce sur leur légalité. »

La Cour européenne des droits de l’Homme également saisie

De leur côté, l’association Alsace Nature et cinq riverains du site et usagers de l’eau ont saisi « en urgence », le 23 avril, la Cour européenne des droits de l’Homme. Ils réclament des mesures provisoires pour faire suspendre l’enfouissement définitif des déchets.

Ces recours interviennent deux mois après un arrêt du Conseil d’État qui a ouvert la voie au début de l’enfouissement. « L’État français et les Mines de Potasse d’Alsace profitent de [cet] arrêt pour se précipiter et couler le plus de béton possible sans attendre le jugement sur le fond qui va intervenir dans les semaines à venir », dénonce l’association.

Les opposants au projet alertent depuis plusieurs années sur le risque de pollution de la plus grande nappe phréatique d’Europe occidentale, située dans cette zone, et qui alimente en eau potable plus de 6 millions de personnes en Alsace et en Allemagne.

https://reporterre.net/Stocamine-les-militants-d-Extinction-Rebellion-expulses-par-les-gendarmes

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les sites d’implantation

Les différents sites du projet EMILI :
sites implantations

Mine et usine de concentration : site de Beauvoire – commune d’Echassières
En bleu le bornage du périmète réalisé par Olivier TRUTTMANN, géomètre-expert.

perimetre site echassieres

perimetre beauvoir

Canalisation :
Le tracé envisagé pour les canalisations qui relieraient l’usine de concentration à la plateforme de chargement suivrait les routes départementales (D987, D118, D183) et voies communales ou chemins ruraux existants en descente (dénivelé approximatif de 470 mètres). Trois canalisations parallèles, enfouies à environ un mètre sous terre seraient mises en place : une première pour le concentré de mica lithinifère, une deuxième pour le concentré de feldspath, la troisième canalisation permettant le transport de l’eau qui retournerait vers l’usine de concentration. [p.16 Synthèse du dossier du maître d’ouvrage]

trace des canalisations

 

Sation de chargement :
La plateforme de chargement assure une double fonction de site de stockage et lieu de
chargement. En effet, le rythme des trains dépendant des sillons attribués par SNCF
Réseau, il est nécessaire de prévoir un espace pour stocker les produits dans l’attente de
leur chargement. Le mica lithinifère pourra enfin être transporté par trains vers l’usine
de conversion, et le feldspath vers les clients. [p.16 Synthèse du dossier du maître d’ouvrage]

La fontchambert – communes de Naves et de Saint-Bonnet de Rochefort
Parcelles hypothétiques d’après les projections d’Imerys :
Sur Nave : parcelle 03194 000 ZE 15 et parcelle 03194 000 ZE 18
Sur Saint-Bonnet de Rochefort : parcelle 03220 000 YO 71

parcelle station de chargementstation de chargement 3D

Usine de conversion :
Parcelles hypothétiques d’après les projections d’Imerys :
Sur Saint-Victor au nord de Montluçon : parcelle : 03262 000 YN 42 et parcelle 03262 000 YN 152

usine de conversion la loue          usine de conversion 3D

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calendrier previsionnel

calendrier imerys

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La première mine de lithium de France classée « d’intérêt public majeur »

[trouvé sur Reporterre]
Sur demande de plusieurs maires et présidents de communautés de communes de l’Allier, et de l’entreprise Imerys qui porte le projet, la mine de lithium baptisée « Émili » a été classée « d’intérêt national majeur » par un décret publié le 7 juillet. Ce statut, créé par la loi Industrie d’octobre 2023, est synonyme d’accélération des procédures et de dérogations administratives.

Cette décision intervient en plein débat public sur les conséquences environnementales et socioéconomiques du projet, qui doit être clôturé le 31 juillet. Contesté par des collectifs locaux, le projet colossal d’extraction de l’or blanc vise à produire, à partir de 2028, le lithium nécessaire à la fabrication des batteries de plus de 700 000 véhicules pendant vingt-cinq ans.

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Surveiller l’eau qui dort

piezo info

piezo

carte piezometre

Propagande d’Imerys au sujet de l’eau ici  [info sur comment fonctionne un piezomètre]

Dossier de demande d’examen au cas-par-cas des installations de piezometres ici [cartographie et photo aérienne]

Dossier de declaration loi sur l’eau pour l’installation de piezometres et essais ici [cartographie et photo aérienne précises]

 

 

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Débat public prolongé

Le nouveau programme de la fin du débat

En raison de la période de réserve qui s’impose durant la campagne des élections législatives, les réunions prévues le 20/6, le 22/6, le 26/6 et le 4/7 ont été annulées. Le débat public a été prolongé jusqu’au 31 juillet pour pouvoir les reprogrammer. Découvrez les nouveaux rendez-vous ci-dessous.

Mardi 9 juillet à Montluçon (Centre Athanor, 18h – 21h)

Réunion publique « Échange avec l’État et le maître d’ouvrage »

1er temps : l’accompagnement du projet par l’État

En présence de Pascale Trimbach, Préfet de l’Allier, et de Benjamin Gallezot, Délégué interministériel aux approvisionnements en minerais et métaux stratégiques

2e temps : les engagements de qualité et l’après-mine

Avec Pierre Petit-De Pasquale, directeur standard IRMA, et les représentants d’Imerys.

Jeudi 11 juillet, en visioconférence (18h – 20h)

“Les impacts sur l’eau : réponse à vos questions”

En raison d’un très grand nombre de questions posées lors de la réunion publique tenue à Vichy le 30 mai dernier, l’équipe du débat a décidé d’organiser une réunion supplémentaire, en visioconférence.

Lors de la première partie de la réunion, des réponses seront apportées aux questions posées à Vichy.

Puis, un second temps permettra des échanges libres entre les participant-es et les intervenant-es présent-es.

En présence des représentants d’Imerys et d’acteurs territoriaux de l’eau.

Mardi 16 juillet, en visioconférence (18h – 20h)

Webinaire “Approfondissements”

Ce temps d’approfondissement permettra de revenir sur certains sujets ayant été identifiés comme nécessitant des approfondissements.

Trois enjeux seront traités successivement, avec la réponse d’Imerys aux questions posées par la CNDP puis des questions libres des participant-es :

  • Le modèle économique
  • Les résidus et stériles
  • Les impacts environnementaux et risques industriels

Pour participer à cette réunion et recevoir un lien de connexion, veuillez vous inscrire via le lien ci-dessous.

Inscrivez-vous

Jeudi 18 juillet, à Echassières (15h – 17h)

Atelier « Le transport entre Echassières et Montluçon »

Cet atelier vise à travailler les différentes options évoquées durant le débat (canalisations, emplacement de la plateforme ferroviaire, transport par rail et/ou par camions…).

Il se tiendra en présentiel et ne sera ouvert qu’aux personnes inscrites.

Plus d’informations et modalités d’inscription à venir dans les prochains jours.

Jeudi 18 juillet, à Echassières (18h – 21h)

Réunion publique « Et après le débat ? »

Cette dernière réunion du débat public sera un temps résolument participatif !

Un premier temps sera dédié à la gouvernance et la participation du public.

Il sera suivi d’un atelier vous permettant d’exprimer vos attentes en la matière.

Enfin, un moment participatif de conclusion interrogera « projet et vision du territoire ».

La réunion se clôturera par un cocktail.

Si vous souhaitez suivre les échanges à distance, pas besoin de vous inscrire, rendez-vous directement sur la chaîne YouTube de la CNDP pour une retransmission en direct.

Si vous souhaitez assister à la réunion en présentiel, veuillez vous inscrire via le lien ci-dessous. En raison des fortes affluences en réunion publique jusqu’à présent, nous ne pourrons pas garantir votre accueil si vous ne vous inscrivez pas, la capacité d’accueil de la salle étant limitée.

Inscrivez-vous

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Ça sent le prout au « débat » public sur la mine de lithium

[depuis paris-luttes.info] tract cndp paris

Suite à l’invitation à Paris par celleux qui luttent contre la mine de litium à Echassière. Retour sur la « commission nationale du débat public » autour du projet Emili

Au rendez-vous on ne savait trop à q uoi s’atte ndre quant à la forme que prendrait cette mascarade. On est venu·e·s avec la haine du monde industriel et notre solidarité. À quelques-un·e·s on a plus ou moins silencieusement éclaté des boules puantes à deux endroits de la pièce et au pied de la régie vidéo, et jeté de la propagande Imerys à la poubelle pour la remplacer par des brochures informatives contre la multinationale et les raclures qui la font prospérer.

Les vigiles ont mis trop de temps à capter ce qui se passait et avant qu’on parte discrètement, volèrent au milieu de la salle plusieurs exemplaires d’un tract :

La Commission Nationale du Débat Public….

Voilà un bel exemple de comment la domination d’aujourd’hui préfère procéder, une spécialité toute particulièrement appréciée dans la grrrande République française, berceau du « débat public » à tout va.

Cela peut nous rappeler le « débat public » autour de l’introduction des organismes génétiquement modifiés il y a plus de deux décennies. Décriés comme de la « nourriture Frankenstein », les OGM s’étaient heurtés à de nombreux fauchages de champs expérimentaux et aux sabotages de laboratoires. Il n’y avait rien à marchander, rien à négocier : non, c’est non. Heureusement qu’il y avait ce « débat public », permettant à toutes les stars de la contestation de s’exprimer, parfois en face à face, avec les défenseurs des OGM.

C’était beau, c’était « vachement intéressant » et c’était nul : de la poudre aux yeux, de la confusion, du démocratisme appliqué à bonnes doses aux naïfs et aux aspirants gestionnaires. Le « débat public », c’est l’autre versant de la répression des condés, le désamorçage de tout conflit réel et vivant, de l’hostilité irréductible.

On peut s’attendre à ce que certains se prêtent à ce jeu et multiplient les initiatives pour que s’installe un « débat citoyen » pour déterminer quel degré d’exposition aux ondes serait acceptable, comment faire confluer l’agriculture bio avec un téléguidage smart, pour inscrire le droit à la grève digitale dans le Code du travail. Ils seront, consciemment ou inconsciemment, les hérauts de la restructuration technologie en cours. Ils joueront un rôle encore plus néfaste dans le désamorçage de l’hostilité sourde et croissante contre ce monde infesté d’antennes, de portables, de fibres optiques, signe du naufrage physique, mental et sensible de l’humanité telle qu’on croyait la connaître.

Nous n’avons cure d’un quelconque « débat », cela fait des années que nous discutons, approfondissons, partageons, confrontons pour comprendre ce monde. Nous n’avons cure d’aucun « débat public », car cela fait des années que nous fuyons le public, l’arène de la politique, pour nous retrouver à échelle humaine, tête à tête, face à face, bien loin des médiations des partis, syndicats, institutions, médias. Nous n’avons cure d’aucune urgence de « débat », car cela fait des années que nous essayons de choisir nous-mêmes les échéances de nos hostilités, de nos réflexions, de nos attaques, réalisant ainsi une autonomie de pensée et d’action que l’État craint peut-être plus que tout
… C’est de la poudre de perlimpinpin

Solidarité avec celleux qui se bougent contre l’extractivisme, et merci d’avoir fait passer l’info !

À la prochaine !

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La Serbie relance un projet controversé de mine de lithium avec le géant Rio Tinto

[depuis lemonde.fr]

Abandonné en 2022 après un important mouvement de contestation, le projet de mine de lithium de Jadar, dans le sud-ouest de ce pays des Balkans, vient d’être remis sur les rails par le président nationaliste Aleksandar Vucic. Les défenseurs de l’environnement promettent de se remobiliser.

Le gouvernement serbe avait officiellement annoncé en janvier 2022 « la fin » du projet et la révocation de toutes les licences accordées au géant minier anglo-australien Rio Tinto pour ouvrir sur le territoire de ce pays des Balkans l’une des plus grandes mines de lithium d’Europe. Mais, surprise, dimanche 16 juin, le président et homme fort de la Serbie, Aleksandar Vucic, a annoncé dans les colonnes du quotidien financier britannique Financial Times la relance de ce gigantesque projet minier visant à produire 58 000 tonnes de lithium par an.

Un volume suffisant pour « fournir 17 % de la production européenne annuelle de véhicule électrique », vante M. Vucic dans cette interview en justifiant son retournement deux ans et demi après son annonce d’annulation par de « nouvelles garanties » qui auraient été apportées par Rio Tinto pour rassurer l’opinion publique serbe, fortement opposée à la mine. Ce brusque changement de pied devrait soulager l’Union européenne (UE), qui essaie désespérément de sécuriser ses sources d’approvisionnement de ce minerai crucial pour la transition écologique.

Situé dans le sud-ouest de ce pays candidat à l’adhésion à l’UE, le filon de Jadar est en effet considéré depuis longtemps comme un des plus prometteurs du Vieux Continent. Mais, en 2022, M. Vucic, dirigeant nationaliste qui adore jouer avec les intérêts géopolitiques des grandes puissances, avait reculé face aux inquiétudes environnementales exprimées par les dizaines de milliers de Serbes descendus à plusieurs reprises dans la rue contre ce projet de mine.

Avec sa longue histoire d’atteintes environnementales, Rio Tinto n’avait pas réussi à rassurer sur sa capacité à préserver la qualité de l’eau de la rivière Jadar. A quoi il faut ajouter le rejet atavique de tout projet venu de l’Occident de la part du fort courant prorusse dans l’opinion serbe.
Pression des diplomates européens

« Rio Tinto n’a absolument pas fourni suffisamment d’informations aux citoyens ou au gouvernement serbe », avait fustigé la première ministre de l’époque, Ana Brnabic, une alliée de M. Vucic, en regrettant l’opacité de l’entreprise anglo-australienne. Désormais présidente du Parlement, celle-ci soutient pourtant à nouveau le projet et a promis d’organiser un débat entre les députés dans les prochains jours. Selon le Financial Times, M. Vucic compte organiser une rencontre avec tous les acteurs du projet minier « le mois prochain [en juillet] » à Belgrade avec pour objectif un début des activités « en 2028 », soit deux ans de retard sur le calendrier initial.

Si la relance du projet s’annonce aussi facile, c’est qu’en réalité il n’avait pas été totalement enterré, en dépit des annonces. Depuis 2022, Rio Tinto avait notamment continué d’acquérir des terres dans la région de Loznica, où la mine devrait avoir, en tout, une emprise de près de 400 hectares. Les diplomates européens – à commencer par les Allemands très inquiets pour l’approvisionnement de leur puissante industrie automobile – continuaient aussi discrètement à faire pression en coulisses sur la Serbie pour qu’elle revienne sur sa décision en promettant en contrepartie d’installer sur son territoire plusieurs activités liées à la mobilité électrique.

Après avoir largement gagné les élections législatives et locales qu’il a organisées respectivement fin décembre 2023 et début juin face à une opposition très remontée contre le projet de Rio Tinto mais aussi très faible et très divisée, M. Vucic a les mains libres pour faire accepter son changement de position aux 6 millions de Serbes au nom d’un impact économique considérable. Rio Tinto promet d’investir plus de 2,5 milliards d’euros et de créer plus de 1 300 emplois directs en Serbie. Les autorités serbes estiment que la mine va permettre à elle seule une hausse du produit intérieur brut de plus de 10 milliards d’euros par an.

Eau de pluie « collectée et traitée »

Dans ce qui ressemble à un effet d’annonce savamment orchestré, Rio Tinto avait publié, jeudi 13 juin, ses études d’impact environnemental préliminaires, longtemps gardées secrètes. Au fil de centaines de pages, Rio Tinto promet notamment aux populations locales de « respecter tous les standards européens » et d’« empêcher les infiltrations » d’eaux polluées dans le sol tandis que « l’eau de pluie qui aura été en contact avec le déchet sera collectée et traitée ». L’entreprise anglo-australienne a de nouveau vanté dimanche un projet « qui a le potentiel pour devenir un actif de classe mondiale ».

Les opposants au projet ont en revanche fustigé ce retournement. « Vucic peut dire ce qu’il veut, mais si tous les permis dont disposait Rio Tinto ont expiré, sur la base de quel acte juridique présente-t-elle au public son projet d’étude d’impact environnemental ? », s’est exclamé le parti d’opposition Soulèvement écologique qui avait émergé dans la politique serbe en 2021 et 2022 à l’occasion du mouvement anti-lithium.

« Je suis sûr que les citoyens serbes vont arrêter ce projet destructeur pour notre environnement », assure aussi Savo Manojlovic, un autre opposant qui s’était fait connaître en organisant des manifestations à l’époque contre la mine. Candidat aux élections municipales de Belgrade le 2 juin, il a toutefois été largement battu par le candidat du pouvoir.

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Projet de mine de lithium dans l’Allier

[depuis debatpublic.fr]

Dans le département de l’Allier, l’entreprise Imerys projette d’ouvrir une mine et des installations industrielles pour exploiter un important gisement de lithium. Cette première mine de lithium en France permettrait de fournir de quoi produire l’équivalent de 700 000 batteries de voitures électriques chaque année.

Compte tenu de la nouveauté de ce projet et de ses potentiels impacts environnementaux et socio-économiques, la Commission nationale du débat public (CNDP) a décidé d’organiser un grand débat public, du 11 mars au 7 juillet 2024. Informez-vous et donnez votre avis !

Calendrier du débat

  • 20 juin 2024

    Et après le débat ? La vie du projet et l’après-mine – Echassières

  • 22 juin 2024

    Approfondissement des sujets du débat – Montluçon

  • 26 juin 2024

    Les impacts sur l’eau / Vos questions – Visioconférence

  • 4 juillet 2024

    Synthèse des enseignements du débat – Gannat

 

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