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Malgré le volontarisme des autorités coloniales françaises, qui annoncent jour après jour à grand renfort de communiqués un retour à la normale, la situation en Nouvelle-Calédonie est loin d’être réglée quatre semaines après le déclenchement de l’insurrection d’une partie de la jeunesse kanak. Et certains signes ne trompent pas, comme le maintien du couvre-feu (18h-6h) au moins jusqu’au 17 juin, la réquisition de stations-service à destination exclusive des flics et militaires qui vient seulement d’être levée le 8 juin, ou encore le fait que l’aéroport international de La Tontouta reste fermé « jusqu’à nouvel ordre ». Seul l’aérodrome de Magenta est de nouveau ouvert aux vols commerciaux depuis le 5 juin, soit aux vols internes à la Nouvelle-Calédonie vers Lifou, Ouvéa et Maré, et près de 500 touristes français sont ainsi toujours bloqués sur l’île depuis trois semaines. Quant au Nord de la Nouvelle-Calédonie, c’est l’armée qui se charge directement de l’approvisionnement (et donc du rationnement et des priorités) des magasins, en gérant les containers qui arrivent par barge jusqu’à Koné.
A l’heure actuelle, malgré la pression des 3500 flics et militaires envoyés sur place, une partie des barrages sont encore remis en place par des insurgés kanak après leur démantèlement, dans les quartiers de Nouméa ou le long de la route de 50 kilomètres qui mène à l’aéroport, sans oublier parfois de les piéger avec des bonbonnes de gaz ou même de préparer quelques surprises-maison pour les bleus : le 4 juin à Dumbéa, un gendarme est par exemple tombé au fond d’une bouche d’égout, en marchant sur des branchages placés dessus afin d’en masquer l’ouverture. « D’une profondeur de 1m20, des fers à béton de 2 mm de diamètre avaient été positionnés au fond à la verticale pour créer des pieux. Le gendarme s’est empalé au niveau d’une jambe et un pieu métallique s’est infiltré entre le gilet pare-balles et le gilet de corps qui a été percé mais sans pénétration, grâce à la plaque en kevlar ».
Au total, sur cet archipel de 270 000 habitants, ce sont 212 policiers et gendarmes qui ont été blessés depuis le 13 mai, mais aussi un nombre important de Kanak que les autorités se refusent officiellement à comptabiliser, mais dont on sait qu’il est important et de façon parfois très grave : plusieurs insurgés ont perdu un œil ou ont les os du visage fracassés suite à des tirs policiers de flash ball, d’autres présentent des blessures par balles et sont dans le coma.
Gendarmes assassins
Deux exemples récents : le 29 mai à Dumbéa vers 20h, lors de l’attaque d’un barrage par les flics, ces derniers essuient de nombreux jets de pierre mais aussi un tir de fusil. Le GIGN réplique et tire six fois « vers » le tireur. Un insurgé est grièvement blessé : « En dépit d’une intervention chirurgicale, son pronostic vital est toujours engagé, les constatations médico-légales faisant état de la présence de deux projectiles, l’un au niveau du thorax et l’autre à l’épaule ».
Puis le 3 juin vers 16h au col de la Pirogue, au niveau du barrage de la tribu de Saint-Laurent, sur la route stratégique menant à l’aéroport international, les gendarmes ouvrent le feu sur des insurgés kanak (qui d’après les pandores auraient d’abord tiré sur leur véhicule) : l’un se prend une balle dans l’épaule, et un autre dans la tête. On a appris samedi 8 juin que ce dernier, Lionel Païta, était décédé à l’hôpital, portant à huit le nombre de morts sur le territoire (cinq Kanak dont deux originaires de Canala, une de Maré, un de Poindimié, un de Païta / un caldoche à Kaala-Gomen qui avait tiré contre un barrage / deux gendarmes, dont un tué par un collègue).
Inutile de dire que dans une telle situation, de folles rumeurs tournent sur le nombre de « disparus » bien au-delà des 8 morts officiels (voir ici), tandis que les prisons de Nouméa et de Koné se remplissent à ras bord et que des prisonniers Kanak sont déportés en Polynésie et à Fresnes (voir là), le bilan officiel annonce 726 gardes à vue, 115 renvois devant le tribunal et 60 mandats de dépôts depuis le 13 mai.
L’industrie du nickel
Pour le dire rapidement, la Nouvelle-Calédonie possède un quart des réserves mondiales de nickel, exploitées dans des mines à ciel ouvert, pour alimenter trois usines de transformation pyrométallurgiques. Les deux premières produisent du ferronickel, un mélange de qualité moindre qui sert à l’acier inoxydable, et la troisième du nickel de qualité batteries (destiné essentiellement à Tesla depuis 2021).
La première usine (Koniambo Nickel, KNS), celle aux mains des indépendantistes kanak dans le nord, est à l’arrêt depuis février 2024 et le retrait de son actionnaire de référence, le géant suisse du négoce des matières premières Glencore. L’activité est depuis uniquement concentrée sur le maintien de l’intégrité des fours (si le four d’une usine métallurgique s’arrête en n’étant plus alimenté en minerai ou en électricité, non seulement cela peut l’endommager définitivement si l’arrêt est brusque, mais il faut aussi des mois pour le redémarrer).
La seconde usine, celle historique de la SLN fondée en 1880 (Société Le Nickel, propriété à 56% du groupe français Eramet, lui même détenu à 27% par l’État français) située à Doniambo, était déjà en cessation de paiement avant l’insurrection, et maintenue artificiellement en vie grâce un prêt de l’État de 60 millions d’euros en février dernier. De plus, Eramet souhaite elle aussi se débarrasser de ses activités de métallurgie en Nouvelle-Calédonie, notamment depuis qu’elle exploite la plus grosse mine de nickel au monde de Weda Bay, sur l’île d’Halmahera (Indonésie) au beau milieu de forêts primaires, et qu’elle vient d’obtenir de gigantesques concessions d’extraction de lithium au Chili et en Argentine. En Kanaky, avec l’ensemble des cinq sites miniers qui l’approvisionnaient bloqués depuis quatre semaines, tandis que son stock de minerai a fini par s’épuiser, sans parler des émeutes qui se déroulaient à quelques centaines de mètres de son usine, c’est elle qui est l’objet de plusieurs opérations contre-insurrectionnelles de l’État français.
Quant à la troisième usine, dite du Sud et située à Goro, propriété du consortium Prony Resources, elle est également en cessation de paiement, et ne survit que grâce à un prêt de l’Etat français de 140 millions d’euros accordé en mars. Son actionnaire de référence, le négociant suisse Trafigura, souhaite revendre ses parts depuis des mois, et le fameux « contrat du siècle » signé en 2021 avec Tesla est bien loin déjà. Comme pour la SLN, les activités de Prony Resources sur mine comme à l’usine sont arrêtées depuis le début de l’insurrection, même si son procédé hydro-métallurgique est différent de celui des deux autres usines de l’archipel.
Au fond de cette insurrection de la jeunesse kanak, en plus de la colonisation, du racisme, de l’humiliation et de la galère, se trouve donc également l’enjeu du nickel, dont les usines pyrométallurgiques qui fournissent toute la richesse artificielle de l’île (90 % des exportations de l’archipel et 25% des emplois) étaient déjà quasiment en faillite ou en stand by avant le soulèvement. Ce qui concerne d’ailleurs l’ensemble des trois principales forces en présence sur l’archipel, avec l’usine du Nord (kanak), du Sud (loyaliste) ou de l’Etat (SLN). En dix ans, l’Indonésie est en effet passée de 0 à 55 % de la production mondiale de nickel (contre actuellement 5 % pour la Nouvelle-Calédonie) avec des capitaux chinois, ce qui a fait s’effondrer les cours de près de 43% rien qu’en 2023, grâce à une main d’œuvre et un prix de l’électricité aux coûts imbattables.
Face à cela, l’Etat tente depuis des mois de redresser une colonie qu’il ne veut lâcher à aucun prix, en tentant de négocier avec le gouvernement calédonien (composé des partis loyalistes comme indépendantistes, et dirigés par ces derniers) un « Pacte nickel » à 200 millions d’euros de subventions sur le coût de l’énergie, avec pour contrepartie que les usines s’engageraient à fournir en priorité le marché européen des batteries pour véhicules électriques ; que ce gouvernement local augmente fortement les impôts ; qu’il autorise l’exportation de beaucoup plus de minerai brut ; et qu’il restitue provisoirement la compétence du code minier à l’État.
En somme, ce « Pacte nickel » qui a connu huit moutures depuis novembre 2023 et n’est toujours pas signé, est un projet visant à intensifier l’extractivisme du nickel à destination de la métropole, qui transformerait la Kanaky en un territoire purement minier, définitivement enchâssé dans un cadre néo-colonial. A l’inverse des fameux accords de Nouméa de 1998, censés acheter la paix sociale, et qui prévoyaient d’utiliser la rente minière pour favoriser le développement de la Nouvelle-Calédonie jusqu’à sa possible indépendance (d’où les trois référendums sur cette dernière de 2019 à 2021, la cession de mines et d’une usine à la bourgeoisie kanak, et la création d’un gouvernement local).
Le « Pacte nickel » vient donc heurter à la fois les politiciens kanak qui misaient sur cette ressource pour fonder leur indépendance économique (en mode “L’Etat veut nous voler notre nickel”), à la fois la jeunesse kanak urbanisée qui dénonçait déjà les politiciens corrompus et qui ne voit jamais la couleur de tout le fric déversé sur l’archipel, ou encore les collectifs de kanak en tribu qui constatent de plus en plus les ravages engendrés par l’intensification de l’extractivisme (sur la pollution des rivières, la santé ou les glissements de terrain), et commencent à prôner une indépendance qui chasserait l’État français mais aussi les mines.
On comprend dès lors pourquoi le vote au Sénat le 2 avril puis à l’Assemblée le 15 mai du dégel du corps électoral néo-calédonien (bloqué depuis 1998), ayant pour conséquence de pérenniser numériquement la colonisation de l’archipel, a pu être l’étincelle d’une insurrection qui a dévasté méthodiquement commerces et industries de la capitale de l’île. Détruisant 570 entreprises et provoquant plus de 1,5 milliard d’euros de dégâts directs, selon le dernier bilan du haut-commissaire (préfet) Louis Le Franc, rendu public le 7 juin.
Les politiciens kanak perdent le contrôle et appellent en vain au calme
Lorsque la situation a explosé le lundi 13 mai à l’occasion du blocage du grand Nouméa, après six mois de mobilisations contre le dégel du corps électoral (dont des manifestations de 3000 personnes fin novembre, 5000 le 25 février, 15 000 le 28 mars et 60 000 personnes le 13 avril), les politiciens kanak ont rapidement perdu tout contrôle, et ont non seulement appelé au calme, mais aussi condamné les actes des insurgé.es.
Face aux groupes de jeunes kanak mobiles, autonomes, pilleurs et destructeurs, c’est au nom de la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain) que Christian Tein a lancé un appel au calme dès le 14 mai sur la radio indépendantiste Radio Djido : « J’en appelle à l’ensemble de nos jeunes de lever le pied. De rester là où ils sont, sur les bords [de route], organisés, structurés. La CCAT n’a jamais appelé à piller les magasins », tout en sollicitant également les parents pour « ne pas laisser [les jeunes] partir dans tous les sens. » Une ligne qui ne variera pas, si bien que le 15 mai dans un communiqué, cette cellule précisera « notre combat pour la Kanaky libre sera long et semé d’embûches, aussi la CCAT appelle tous les citoyens mobilisés sur le terrain à l’apaisement et au respect des consignes », et idem le 31 mai où elle ajoutera encore que « la CCAT n’a jamais appelé à la violence, au saccage ou à nuire aux personnes… [Elle] ne cautionne pas les actes de vandalisme. Ces actes ne doivent pas ternir notre lutte pour le bien de tous les citoyens du Kanaky. »
Mais revenons au 14 mai, puisque ce même jour Daniel Goa, président du principal parti indépendantiste du FLNKS, l’Union calédonienne (UC, par ailleurs à l’origine de la création de la CCAT en novembre 2023), a également publié son communiqué, dans lequel il appelait « notre jeunesse à garder son calme, à faire preuve de patience et à cesser toutes exactions, tous pillages qui ne nous honorent pas. Ce n’est pas cela la dignité et la liberté… Les pillages orchestrés cette nuit sont notre déshonneur et ne servent aucunement notre cause et notre combat, au pire ils le retardent… Ce n’est pas cela le visage d’un Kanak. Nous ne volons pas chez nous, nous sommes dignes. A tous les chefs d’entreprise touchés dans leur chair, leurs biens, leurs projets de faire vivre le Pays, je leur apporte notre entier soutien, toute notre compassion et notre grande désapprobation. Les outils de travail doivent être sanctuarisés. »
Le 14 mai également, Louis Mapou, membre du deuxième principal parti indépendantiste du FLNKS, le Palika (Parti de libération kanak), et président du gouvernement local de la Nouvelle-Calédonie depuis 2021, a lui aussi appelé dans un communiqué « au calme et à la raison », ajoutant que « toutes les raisons des mécontentements, des frustrations et des colères ne sauraient justifier de mettre à mal ou de détruire ce que le pays a pu construire depuis des décennies et d’hypothéquer l’avenir. »
Enfin, rajoutons que même les autorités kanak traditionnelles s’y sont alors mises en vain, comme le Sénat coutumier présidé par Victor Gogny, qui sortait son communiqué solennel, dans lequel il enjoignait qu’ « il est impératif que la jeunesse fasse preuve de retenue et de civisme, et privilégie le dialogue et la concertation pour exprimer ses revendications et ses aspirations légitimes. » Vite rejoint d’ailleurs par le Conseil national des chefs (Inaat ne Kanaky, créé en 2022), toujours le 14 mai au lendemain de la première nuit insurrectionnelle, venu à son tour « appelle[r] la jeunesse au calme, à la sagesse et au respect des consignes données par les responsables ».
Et pour conclure, c’est directement le FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste) qui a sorti le 15 mai sa propre position sur l’insurrection en cours, qui est pour le moins explicite sur son rôle de co-gestionnaire de la colonie depuis les accords de Matignon (1988) puis de Nouméa (1998) : « Le FLNKS, engagé dans le développement économique et social du Pays déplore les actions perpétrées contre les entreprises et apporte son soutien aux chefs d’entreprises et salariés impactés… Il appelle à la levée des barrages pour permettre le libre accès de la population aux produits, services et besoins de premières nécessités. Cet appel est également adressé à l’ensemble des autorités politiques, coutumières de ce pays afin que chacun là où il est, contribue à ramener la sérénité et le calme auprès de nos populations. »
Une demande entendue par des membres du CCAT qui faute d’avion pour pouvoir rentrer au pays, tenaient ce même 15 mai un meeting au CICP de Paris, lors duquel Romuald Pidjot, secrétaire adjoint de l’Union calédonienne, a précisé que « le rôle de la CCAT sera d’essayer de calmer ces jeunes, mais on aura besoin de l’aide de l’État », tandis que Rock Haocas (responsable du syndicat USTKE et coordinateur général du Parti travailliste, l’autre grande composante du CCAT) ne pouvait que déplorer : « La guerre urbaine, ce n’est pas ce qu’on a voulu, mais les jeunes sont arrivés à un stade qu’on ne contrôle plus. On est dans une phase de rupture, et ce n’est pas faute d’avoir averti ».
Saboter l’industrie du nickel
Depuis le début de l’insurrection, on pouvait légitimement se demander ce qu’il en était de la situation des mines et usines de nickel en matière de sabotages (ou pas). En dehors de la capitale Nouméa, constellée de barrages, de pillages et d’incendies provoqués par de jeunes insurgé.es kanak, qu’en était-il par exemple « en brousse » et « en tribu », où vit la moitié de la population kanak ? Même si on se doute bien que les informations ont du mal à filtrer, il semble que ce soient principalement les structures minières de la SLN (soit de l’Etat) qui aient été attaquées, mais aussi celle de Prony Resources (soit l’usine du Sud des loyalistes) :
- à Thio, sur la côte Est, le convoyeur à bandes (sorte de tapis roulant) de la mine de nickel qui permet de charger les minéraliers au bord de mer a été endommagé. Les mines du Plateau et du Camp des Sapins ont également été attaquées, avec des pillages et des destructions.
- à Kouaoua, toujours sur la côte Est, le convoyeur du minerai jusqu’au quai de chargement de la baie, nommé « la serpentine » et long de 11 kilomètres, avait subi son douzième incendie en dix jours, le 1er juin dernier.
- à Népoui, un village situé au centre de la côte Ouest, un minéralier est arrivé le 2 juin de toute urgence, afin de charger 19 000 tonnes de nickel à ramener illico vers Nouméa, afin d’approvisionner l’usine SLN de Doniambo qui avait fini ses trois semaines de stocks, et risquait que ses fours soient « irrémédiablement endommagés ». Sauf que patatras, au beau milieu de la nuit une partie du convoyeur a été incendié, touchant une centaine de mètres du tapis-roulant. Résultat, le minéralier chargé est arrivé à bon port avec un jour de retard (le 4 juin), sachant que l’usine de Doniambo a désormais besoin de recevoir un tel bateau tous les trois à quatre jours pour fonctionner. Depuis, la SLN a envoyé un second minéralier, mais cette fois beaucoup plus au nord (du côté de la mine de Tiébaghi, à Koumac), en souhaitant que les jeunes kanak lui soient moins hostiles.
- à Houaïlou, un village de la côte Est, le Centre de Formation aux Techniques de la Mine et des Carrières (CFTMC) situé sur la mine de Poro, a été réduit à néant : « Tous les outils de formation, engins miniers, salles de cours, simulateurs de conduite ont été saccagés, vandalisés et brûlés. » Il formait les jeunes souhaitant travailler dans le secteur minier.
- à Nouméa, dès le 9 mai vers 4h du matin, le vigile positionné sur le quai avait été calmé par des inconnus, avant que les amarres du ferry Prony Express dédié au transport des employés de l’usine Prony Resources ne soient sectionnées. La vedette maritime était alors partie à la dérive. Puis à Goro, situé au sud de l’île à 1h30 en voiture de la capitale, le 23 mai c’est directement l’usine de Prony Resources qui a été attaquée et a perdu deux véhicules. Depuis, elle est gardée jour et nuit par 35 vigiles du groupe de sécurité privée Erys, mais le complexe industriel et minier est encore loin de pouvoir redémarrer, et a même déclenché le 7 juin son « Plan particulier d’intervention » (PPI), un programme visant à renforcer sa sécurité face aux menaces extérieures. En l’occurrence, « les perturbations actuelles nous ont contraints à arrêter nos opérations. Nous faisons face à une interruption de l’approvisionnement en eau brute depuis le lac de Yaté mais également, depuis le 4 juin, nous ne sommes plus alimentés en électricité » a détaillé le géant industriel il y a quelques jours, sans oser parler de sabotages…
Pour qu’une insurrection ne meure pas, elle a par exemple besoin d’approfondir et de dépasser ses contradictions internes, mais aussi d’oxygène, de beaucoup d’oxygène. A chacun.e, ici, au sein de la métropole coloniale française qui est en train d’écraser les insurgé.es kanak qui n’ont pas encore baissé les bras (ni les armes), de lui en donner un maximum. Par solidarité, ou tout simplement par haine de son propre Etat…
[Synthèse de la presse locale et pas que, 8 juin 2024]
NB : cet article fait suite à « Nouvelle-Calédonie : l’Etat colonial face aux prisonniers kanak » (1er juin), « En Kanaky, rien n’est fini… » (25 mai) et « Le chiffre du jour en Kanaky : 400 et 1 » (21 mai)