Madagascar : l’ambitieux projet de développement minier Base Toliara face aux réalités du terrain

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Le projet minier Base Toliara (ex-Tulear) dans le sud-ouest de Madagascar, ré-autorisé fin novembre 2024 par le gouvernement, après une suspension en 2019, ravive des débats passionnés sur l’exploitation des ressources naturelles à Madagascar.

Ce projet porté par l’entreprise américaine Energy Fuels suscite une forte opposition chez les populations locales en raison de ses impacts environnementaux, notamment la destruction d’écosystèmes et la pollution des eaux. Il exploite du sable minéralisé contenant de l’ilménite et les minéralisations de zircon et de rutile.

Le projet menace les moyens de subsistance des communautés locales. Ces dernières dénoncent également une répartition inéquitable des bénéfices, les profits étant largement captés par des acteurs étrangers (pour Base Toliara détenue par Energy fuels Inc basée aux Etats-Unis) au détriment du développement local. La méfiance est accentuée par des précédents miniers à Madagascar où les promesses économiques n’ont pas été tenues, alimentant des tensions sociales et des manifestations .

Entre promesses de croissance économique et craintes environnementales et sociales, les populations locales se retrouvent une fois de plus au cœur d’un dilemme complexe.

Nous sommes doctorants en économie à l’Université d’Antananarivo. Nos recherches portent sur la négociation collective dans les grandes entreprises à Madagascar et l’impact des dynamiques démographiques et de la qualité institutionnelle sur la croissance économique et la pauvreté.

Dans les lignes qui suivent, nous analysons les impacts économiques, sociaux et environnementaux du projet minier de Base Toliara à Madagascar. Selon nous, une transformation du modèle extractiviste en une véritable stratégie de valorisation locale des ressources est nécessaire, afin de garantir un développement durable et une meilleure répartition des bénéfices.

La “malédiction des ressources”

L’histoire regorge d’exemples où l’abondance de ressources naturelles a paradoxalement freiné le développement des pays, un phénomène connu sous le nom de “malédiction des ressources”. À Madagascar, les précédents miniers, comme celui de l’ilménite à Fort-Dauphin (Sud de Madagascar) avec l’entreprise QMM – Rio Tinto a généré 900 emplois directs, mais seulement 10 % des bénéfices ont été réinvestis localement entre 2010 et 2020. L’exploitation à QMM a été marquée par de multiples incidents environnementaux, notamment deux ruptures de barrages de résidus en 2022, entraînant une pollution massive de l’eau et la mort de nombreux poissons.

Ces événements, combinés à des problèmes d’indemnisation des populations locales, ont engendré de fortes tensions sociales culminant en de violentes manifestations en octobre 2023, et causant la mort de trois manifestants. Contrairement au Botswana, où les revenus des diamants financent des projets sociaux, les précédents malgaches montrent que les profits miniers bénéficient rarement aux régions productrices. La majeure partie est captée au niveau national.

Les craintes des populations de Toliara sont donc loin d’être infondées. Cela explique les manifestations du 17 février 2025 qui ont réuni plusieurs dizaines d’opposants en particulier de la communauté de pécheurs Zanadriake. Le rejet des dons de la compagnie Base Toliara par les pêcheurs d’Andranogadra (quartier de Toliara) illustre cette méfiance enracinée.

Pour eux, ces gestes perçus comme des tentatives d’achat du consentement ne sauraient compenser les menaces pesant sur leur mode de vie. « Nous ne voulons pas de la Base Toliara ici, et encore moins de ses dons », a clamé un représentant de l’association de pêcheurs Zanadriake. Il a souligné l’attachement des communautés à leur autonomie, à la préservation de leurs ressources marines voire même leurs manières de vivre. Ce refus catégorique traduit chez eux un sentiment d’injustice et une opposition farouche à un projet qu’ils considèrent comme une menace existentielle pour leur avenir.

Le projet Base Toliara, axé sur l’extraction de minéraux lourds, suscite des inquiétudes légitimes concernant la destruction d’écosystèmes fragiles. La pollution des eaux et des sols, ainsi que la perte de biodiversité, sont autant de risques qui pèsent sur la région.

Les communautés locales, dont la subsistance dépend souvent de l’agriculture et de la pêche, craignent de voir leurs moyens de subsistance anéantis. Les agriculteurs s’inquiètent de la contamination de leurs terres et de la raréfaction de l’eau. Les pêcheurs redoutent la destruction des récifs coralliens et la diminution des ressources halieutiques.

Une gouvernance à renforcer

La réussite d’un projet minier dépend en grande partie de la qualité de la gouvernance et de la transparence des processus décisionnels. À Madagascar, les lacunes en matière de gouvernance sont souvent pointées du doigt, avec des risques de corruption et de manque de redevabilité. Les derniers rapports de Transparency International vont dans ce sens.

Les populations locales veulent être impliquées dans les décisions qui les concernent. Elles réclament une gouvernance participative, où leurs voix sont entendues et leurs préoccupations prises en compte.

Dans cette optique, en février 2025, la direction de Base Toliara a cherché à instaurer un dialogue en partenariat avec la Commission justice et paix de Madagascar. Cette initiative vise à assurer que les droits des communautés locales soient respectés et que le projet bénéficie réellement à la population. Ce cas de « médiation » mérite attention.

Cependant, des doutes subsistent quant à l’impact réel de cette démarche. Malgré les déclarations d’intention de transparence et d’équité de l’entreprise, la méfiance demeure. Elle est alimentée par des précédents où les promesses de retombées économiques n’ont pas été tenues comme nous l’avons vu dans le cas de QMM-Rio Tinto.

De plus, les critiques soulignent que ce type de médiation institutionnelle ne remplace pas une véritable consultation démocratique et une prise en compte effective des revendications des communautés. La nouvelle réglementation sur l’évaluation environnementale et sociale vise à aligner les investissements sur les exigences environnementales.

Elle stipule que les autorités traditionnelles doivent collaborer avec le promoteur et les autres parties prenantes pour informer, consulter et concerter les communautés locales à chaque étape des processus d’évaluation et de suivi environnementaux et sociaux du projet.

Publié en janvier 2025, ce décret ne semble pas appliqué dans le cas de Base Toliara. Cette initiative dé médiation pilotée par l’Église catholique peut constituer un pas vers une meilleure gouvernance du projet. Elle devra toutefois se traduire par des actions concrètes et un véritable engagement à respecter les intérêts des populations locales, sous peine de voir la contestation perdurer.

Création de valeur

Le projet Base Toliara illustre les contradictions d’un modèle de développement encore largement fondé sur l’extractivisme, où l’exploitation des ressources naturelles au profit du Nord prime sur la transformation et la valorisation locale dans le Sud. Or, cette approche ne permet pas de garantir une autonomie économique durable.

À l’instar de réflexions portées par un certain nombre d’économistes, Madagascar doit repenser son rapport aux ressources naturelles. Il ne s’agit plus seulement d’extraire, mais de créer de la valeur sur place. Cette approche est d’autant plus cruciale que la transition vers une économie bas carbone nécessite un déploiement massif de technologies vertes, telles que les éoliennes, les panneaux solaires et les véhicules électriques.

Ces technologies, massivement déployées dans le Nord, sont gourmandes en minerais stratégiques (lithium, cobalt, terres rares, etc.), dont les réserves sont souvent concentrées dans quelques pays du Sud.

Une première étape consiste à cartographier stratégiquement les ressources pour identifier les potentiels d’exploitation. Ensuite, il est essentiel de déterminer comment les intégrer dans des chaînes de valeur locales et internationales. L’extraction brute, suivie d’une exportation sans transformation, doit céder la place à une politique industrielle capable d’ancrer les richesses minières dans l’économie nationale.

Cela implique la fin de l’économie extractiviste pure. Plutôt que de se limiter à la vente de matières premières, Madagascar pourrait investir dans le développement d’infrastructures industrielles pour le raffinage et la transformation des minerais. Cela permettrait de capter une plus grande part de la valeur ajoutée et de réduire la dépendance aux fluctuations des prix mondiaux des matières premières.

L’industrialisation du secteur minier doit également s’appuyer sur la formation et le développement de viviers de compétences. Sans ingénieurs, techniciens et ouvriers qualifiés, toute tentative de transformation locale restera limitée. Le développement de filières éducatives spécialisées et la coopération avec des universités et centres de recherche locaux doivent devenir des priorités stratégiques.

Enfin, pour assurer un réel bénéfice national, Madagascar doit encourager l’émergence de champions nationaux capables de structurer l’industrie minière au-delà de la simple extraction.

En soutenant des entreprises locales, en leur donnant accès aux financements et en leur permettant de participer activement aux projets d’envergure, le pays pourrait se positionner comme un acteur économique autonome et non plus comme un simple fournisseur de ressources pour les puissances étrangères.

L’enjeu n’est donc pas seulement d’exploiter les richesses du sous-sol, mais bien de transformer l’extraction minière en levier de développement. Sans cette réflexion stratégique, Madagascar risque de rester prisonnier d’un modèle économique qui, jusqu’ici, n’a pas tenu ses promesses pour la majorité de sa population.

 

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Donald Trump livre les océans à l’exploitation minière

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Donald Trump a signé un décret autorisant l’exploitation minière des fonds marins. Une décision à rebours des accords internationaux, qui sera mortifère pour la vie et la biodiversité des océans.

Il aura suffi de 537 mots et d’une signature pour que Donald Trump condamne les abysses et enterre, d’un même jet de plume, dix ans de négociations internationales. Jeudi 24 avril, le locataire de la Maison-Blanche a annoncé, par décret, sa volonté d’ouvrir l’exploitation minière dans les grands fonds marins, y compris dans les eaux internationales. Cette décision brave l’Autorité internationale des fonds marins. Cette organisation, qui regroupe 167 États, est en théorie seule compétente en matière d’exploitation de la haute mer, en vertu d’accords datant des années 1990 que les États-Unis n’ont jamais ratifiés.

L’Autorité internationale des fonds marins s’échine depuis plus d’une décennie à accoucher d’un Code minier, destiné à encadrer les activités minières dans les abysses. Initialement attendu pour 2025, le texte a pris du retard. Quoique l’idée d’un moratoire soit encore loin de faire consensus, 32 États-membres (dont la France) ont officiellement appelé à une mise en pause des projets miniers, au moins jusqu’à ce que la rédaction de ce Code soit finalisée.

Passage en force

Avec ce décret, Donald Trump opte pour le passage en force. Jusqu’à présent, seuls des projets d’exploration et d’exploitation à petite échelle ont été menés, en guise de test, dans les abysses. Le texte promet de faire des États-Unis « un leader mondial de l’exploration et de l’exploitation des ressources minérales des fonds marins, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la juridiction nationale ». Le président des États-Unis y presse le secrétaire au Commerce « d’accélérer la procédure d’examen et de délivrance des permis de prospection et d’exploitation commerciale » des minéraux.

Il somme également son gouvernement d’identifier des partenaires économiques, d’engager un dialogue avec le secteur privé, de cartographier les zones les plus riches, et de préparer un rapport sur « la faisabilité d’un mécanisme de partage » des bénéfices. L’objectif : extraire un milliard de tonnes de matériaux en dix ans.

Donald Trump espère rétablir ainsi « la domination des États-Unis » sur la scène minière, et « contrer l’influence » de la Chine. Le régime dirigé par Xi Jinping exerce un contrôle de plus en plus important sur les chaînes d’approvisionnement du cobalt, du nickel et du manganèse, des minerais considérés comme cruciaux pour la sécurité du pays et dont regorgent les abysses.

« Un précédent extrêmement inquiétant »

Avec ce décret, les États-Unis ouvrent un boulevard à l’entreprise canadienne The Metals Company, principale promotrice de l’exploitation minière des fonds marins. Après avoir longtemps misé sur le soutien de Nauru, petite île du Pacifique ravagée par l’exploitation du phosphate, l’entreprise avait révélé fin mars négocier avec l’administration Trump pour démarrer ses machines excavatrices au plus vite, au prétexte de la lenteur de l’Autorité internationale des fonds marins.

À peine le décret signé, le patron de The Metals Company s’est réjoui du « retour du leadership américain », avant de préciser que son entreprise se tenait « prête » à lancer le premier projet d’extraction commerciale de minerais dans les abysses au monde.

La décision des États-Unis crée « un précédent extrêmement inquiétant », déplore auprès de Reporterre François Chartier, chargé de campagne Océans et pétrole au sein de la branche française de Greenpeace. « Ça revient à dire que, parce que une entreprise n’est pas contente, qu’elle trouve qu’une organisation internationale n’avance pas assez vite, on peut se permettre de sortir complètement du cadre du multilatéralisme et du droit international. »

Avec ce décret, Donald Trump ouvre une boîte de Pandore juridique. Si les États-Unis ont légalement le droit d’exploiter comme ils l’entendent leur « zone économique exclusive » (qui s’étend jusqu’à 200 milles marins des côtes), selon la logique de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, seule l’Autorité internationale des fonds marins est souveraine en ce qui concerne l’exploitation minière en haute mer, explique François Chartier : « Il n’est pas possible d’exploiter les fonds marins en dehors de ce cadre, même si on ne l’a pas ratifié. »

Une attaque sur le « patrimoine commun de l’humanité »

« Dans les textes des Nations Unies sur le droit de la mer, les grands fonds marins dans les eaux internationales sont considérés comme patrimoine commun de l’humanité, sur lequel aucun État ne peut clamer sa souveraineté », abonde l’activiste Anne-Sophie Roux, cofondatrice du mouvement citoyen LookDown. Certes, les États-Unis n’ont pas ratifié la convention des Nations Unies sur le droit de la mer, « mais ils ont signé l’accord de 1994 qui se rapporte aux grands fonds marins et sont légalement tenus par ce droit », dit-elle.

Donald Trump brandit, pour justifier sa décision, une obscure loi de 1980, octroyant au gouvernement fédéral étasunien le droit de délivrer des permis d’exploitation dans les eaux internationales. « Mais dans la hiérarchie des normes, le droit international prime », indique François Chartier. Ce décret pourrait éventuellement être attaqué par d’autres pays devant le Tribunal international du droit de la mer, situé à Hambourg. « Mais les délais sont importants », pointe-t-il.

La catastrophe environnementale, elle, est imminente. Les alertes des scientifiques sur les risques associés à cette industrie s’accumulent. La dernière étude en date, publiée fin mars dans la revue Nature, montre que l’extraction minière a des répercussions sur la vie marine pendant des décennies. Les scientifiques ont étudié un site du Pacifique Nord soumis à un test d’exploitation minière en 1979. 44 ans plus tard, il montre encore des niveaux de biodiversité inférieurs à ceux des sites voisins non exploités.

« Des océans sains, vitaux pour les êtres humains, seront détruits »

Un rapport publié quelques jours plus tard par l’International Platform for Ocean Sustainability (IPOS) enfonce le clou. « Nous pouvons affirmer avec une confiance absolue […] que l’exploitation minière en eaux profondes modifiera les fondements biologiques, biochimiques et géochimiques de la vie dans les océans », y écrit Judith Gobin, biologiste marine renommée et professeure à l’université des Indes occidentales. Les risques « sont inévitables et très probablement irréversibles. Des océans sains, vitaux pour les êtres humains, seront détruits. »

En laissant les bulldozers ratisser les tréfonds de l’océan, Donald Trump risque d’anéantir des écosystèmes dont nous ne connaissons encore presque rien, si ce n’est qu’ils foisonnent d’êtres bioluminescents, élastiques et captivants, et produisent un « oxygène noir » qui pourrait, selon certains scientifiques, nous mener à repenser l’origine de la vie sur Terre.

L’urgence d’une réaction internationale

« Il faut que tous les pays attachés au droit international et au multilatéralisme réagissent pour empêcher ça, dit Anne-Sophie Roux. Sinon le risque, concrètement, c’est que le plus vaste écosystème de la planète devienne une zone de non-droit, un Far West. » L’avenir des fonds marins fait partie des sujets qui doivent être discutés lors de la prochaine Conférence des Nations Unies sur l’Océan (Unoc), qui se tiendra en juin à Nice. François Chartier espère « qu’un maximum de pays » s’y opposeront de manière ferme et coordonnée à Trump, et exigeront un moratoire.

Les pays participant à l’Unoc sont censés y acter des avancées pour l’océan, notamment la ratification du premier traité de protection de la haute mer, porteur de beaucoup d’espoir pour les écosystèmes hors des juridictions nationales. « Tous ces objectifs tombent à terre si Trump va miner en haute mer en violant le droit international, pointe Anne-Sophie Roux. D’un point de vue écosystémique, d’abord, parce que cela détruirait la haute mer, mais aussi d’un point de vue diplomatique et multilatéral. Tous les pays qui négocient dans les règles depuis des décennies passeraient pour des idiots. »

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[Radio] Guerres des métaux rares au Congo

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Dans cette émission de Vive la Sociale – FPP 106.3 MhZ – nous vous proposons d’écouter des interventions concernant le développement de l’industrie des micro-processeurs ainsi que le développement de la numérisation et de l’électrification des véhicules qui ont précédés la manifestation du 30 mars contre l’extension de l’usine STMicroelectronics près de Grenoble (« De l’eau, pas des puces »). Bonne écoute !

La manifestation du 30 mars contre l’extension de l’usine STMicroelectronics près de Grenoble (« De l’eau, pas des puces ») a été précédée par des rencontres organisées par le collectif StopMicro (stopmicro38.noblogs.org), où ont été développées toutes les raisons de s’opposer au développement de l’industrie des micro-processeurs, et plus largement au développement de la numérisation et de l’électrification des véhicules. Parmi les interventions faites à cette occasion, nous avons sélectionné celles qui portent sur la dimension extractiviste de cette industrie, avec ses effets terribles au Congo surtout, mais aussi, en plus insidieux, au Canada.

À travers les interventions croisées de Fabien Lebrun, auteur de La Barbarie numérique (éd. L’Echappée), et de David Maenda Kithoko, de l’association Génération lumière, il est successivement question de l’histoire de la colonisation du Congo, de la situation endémique de guerre que subit le pays avec l’intervention de bandes armées et des pays voisins, de l’importance cruciale de plusieurs des métaux contenus dans le sous-sol du Congo pour la fabrication des téléphones portables et les batteries des voitures, et donc du fondement économique de ces guerres qui ravagent le pays, souvent présentées en Occident comme des conflits ethniques.

La réalité de l’exploitation minière au Congo est particulièrement abjecte, mais le témoignage du militant Marc Fafard (à 1h16’) qui suit nous montre que dans un pays occidental et riche comme le Canada, les conséquences humaines des entreprises minières sont là aussi particulièrement destructrices.

Source : http://vivelasociale.org/images/emission-radio-vive-la-sociale/2025/25-04-03-vls-stop-micro-congo-canada-2.mp3

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En Guyane, le discret cadeau de l’État à l’activité minière

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La loi de Simplification pourrait avoir de lourds impacts en Guyane. Elle prévoit d’écarter l’Office national des forêts du processus d’autorisations de recherche minière. Une « régression environnementale majeure », pour les écologistes.

En Guyane, 96 % du territoire est recouvert par la canopée amazonienne et les mines sont presque toutes situées au milieu de la forêt dense. Si cet ensemble d’écosystèmes est parmi les mieux préservés au monde, les fonctionnaires chargés de le protéger pourraient bien être absents des politiques minières.

Une discrète mesure du projet de loi de Simplification de la vie économique, examiné depuis le 8 avril à l’Assemblée nationale, supprime l’avis contraignant que l’Office national des forêts (ONF) est tenu de délivrer dans le cadre d’un dossier d’autorisation de recherche minière (ARM).

Victoire des miniers

Concrètement, cette autorisation de recherche minière permet à un minier de prospecter un gisement précis, en vue, plus tard, d’obtenir une autorisation d’exploitation minière (AEX). Il s’agit là de deux procédures dérogatoires (l’autorisation de recherche n’existe qu’en Guyane) et allégées (les autorisations d’exploitation de moins de 25 hectares ne nécessitent pas d’enquête publique) conçues pour faciliter l’installation de mines alluvionnaires.

Ces exploitations de petite envergure dites « artisanales », par opposition aux projets industriels de type Montagne d’or, capables de forer dans la roche primaire représentent la grande majorité des sites guyanais, département où se concentrent 82 % des 123 mines légales françaises.

Dès la phase exploratoire, l’ONF a donc pour mission de s’assurer qu’un certain nombre de zones classées pour leur sensibilité — espèces protégées, habitats patrimoniaux reconnus, captages d’eau, etc. — ne seront pas menacées par l’activité minière, synonyme de déforestation et de perturbation des cours d’eau.

Or, si la réforme passe en l’état, ce garde-fou sera retiré et l’octroi d’une autorisation de recherche minière dépendra uniquement de la préfecture.

« Ce serait la plus grande régression environnementale de cette réforme, l’ONF étant jusqu’à présent la seule autorité publique qui refusait ces autorisations pour des motifs environnementaux, réagit l’association Guyane Nature Environnement. La seule fois où les services préfectoraux se sont opposés à un projet minier pour des questions écologiques, c’était sur les concessions minières de la Montagne d’or et cela suivait la décision du ministère. » En 2024, l’ONF a prononcé 13 désaccords sur 80 dossiers d’ARM.

Menace sur la filière bois

Pour la Fédération des opérateurs miniers guyanais (Fedomg), il s’agirait au contraire d’une grande victoire contre une administration que la profession ne se lasse pas de critiquer. En novembre dernier, les miniers étaient allés jusqu’à bloquer les locaux de l’ONF pour dénoncer la réduction des zones ouvertes aux autorisations d’exploitation minière et plus largement ce qu’ils décrivent comme un « excès de normes » et de « zèle administratif », alors que, dans le même temps, des orpailleurs illégaux pillent impunément les ressources guyanaises.

« Concernant l’attribution des ARM, nous appliquerons la loi telle qu’elle sera rédigée, mais nous poursuivrons aussi nos opérations de contrôles hebdomadaires, que ce soit pour la mine illégale ou pour la mine légale où nous faisons notamment un suivi de la réhabilitation des sites et des mesures de pollution », réagit François Korysko, directeur de l’ONF Guyane.

Pour l’établissement public, l’enjeu est aussi de garantir la « durabilité » de sa filière bois, dont le label PEFC — garantissant que le bois est issu de sources responsables — pourrait être menacé par une trop grande activité minière.

Course aux métaux

Le projet de loi de Simplification de la vie économique prévoit aussi de réduire le délai d’instruction des permis exclusifs de recherches (PER) pour atteindre 6 à 9 mois, contre 12 à 18 aujourd’hui. Il facilite aussi la prolongation de ces permis en cas de « circonstances exceptionnelles » et la réutilisation d’ouvrages miniers, notamment à des fins de stockage de carbone.

Cet assouplissement du Code minier s’inscrit dans un contexte où la France et l’Union européenne cherchent à sécuriser leurs approvisionnements en métaux stratégiques pour la transition écologique, les technologies de pointe ou le secteur de l’armement.

C’est à cette aune qu’il faut comprendre le lancement, le 13 février, d’un nouvel inventaire minier sur cinq territoires, dont le nord de la Guyane, et dont la réalisation par le bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) devrait prendre cinq ans.

Si le potentiel non aurifère du sous-sol guyanais reste largement méconnu et si l’exploration ne signifie pas automatiquement exploitation, des gisements en tantale et en niobium ont déjà été identifiés et des indices très forts existent pour le lithium. Autant de ressources qui ne cesseront de prendre en valeur, et d’attirer les regards, dans les années à venir.

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Appel à une assemblée de lutte contre la réouverture d’une mine en Ariège

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Alzen 18 avril – Soirée de soutien à la lutte contre un projet minier en Ariège

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Lieu : Salle des fêtes Alzen

Aujourd’hui en Ariège, rien qu’entre l’ancienne mine de Salau et « la laverie » d’Eylie, 900 000 m³ de résidus miniers s’infusent dans les sols et les eaux. On y trouve de l’arsenic, du plomb, de l’antimoine, de l’amiante et tout un tas d’autres substances toxiques. Des déchets, que des industriels nous ont gracieusement laissés pour les prochaines centaines d’années à venir… Et ces chiffres, tirés de plusieurs études d’impacts, ne prennent pas en compte la totalité des résidus miniers restés dans la vallée du Biros.

Mais ce n’est pas tout ! En juin 2024, la société Néométal a déposé un permis de recherches de mines qui s’étendrait sur 100 km2, en espérant que le sous-sol ariégeois fera une fois de plus tourner la planche à billets. Sous les montagnes se trouverait un gisement de tungstène, et il y aurait même de l’or ! Autrement dit, il y aurait de quoi mettre du beurre dans les épinards de certain.e.s tout en empoisonnant ceux des autres…

Comme pour une grande partie des minerais sortis de terre, la Commission européenne considère le tungstène, un métal très résistant, indispensable pour le développement économique, industriel et militaire des États. Un développement qui nous mène droit dans le mur, au profit du capitalisme qui ravage toujours plus le monde.

Bien qu’elle ne se soit jamais arrêtée en dehors de l’Occident, la guerre est actuellement dans la bouche de tous les dirigeants. Dans une sinistre course à la croissance, l’État français est aujourd’hui le 2e exportateur mondial d’armes. Mais Macron souhaite nous pousser vers une économie qui viserait à en produire encore plus, pour désormais défendre l’Europe…

Quelle idée de génie !

Il nous faut donc continuer à empoisonner les territoires et les populations pour pouvoir construire des armes qui serviront à anéantir la chair à canon d’un autre État. De son côté « l’ennemi », construit de toutes pièces, en fera tout autant. La bourgeoisie continuera de s’enrichir sur notre dos et nous enverra au front… Puis quand les ordures qui nous dirigent se décideront enfin à faire la paix, la population qui aura survécu devra tout reconstruire… La boucle sera alors bouclée, et nous pourrions repartir pour un tour de manège dans une paix sociale basée sur l’exploitation et la domination par ceux qui produisent les guerres.

Heureusement, ce scénario abominable peut encore changer !

Où que nous soyons sur la planète, chaque grain de sable dans les rouages de la guerre, et le monde qui la produit, compte.

Si Néometal espère extraire du tungstène en Ariège, s’y opposer avec les moyens que l’on estime nécessaires, semble être la seule issue possible pour mettre un frein à leurs projets de mort.

Contre la guerre, contre leur paix !

Attaquons-nous aux projets miniers, où qu’ils soient !

Tract en pdf

 

 

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Manifestation contre les projets Miniers autour du pays de Saint Yrieix

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Espagne: cinq morts et quatre blessés après une explosion dans une mine

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Cinq personnes sont mortes et quatre ont été grièvement blessées dans une explosion survenue lundi dans une mine de charbon des Asturies, dans le nord-ouest de l’Espagne, une région déjà endeuillée par l’un des accidents miniers les plus meurtriers du pays en 1995.

AFP
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Cinq personnes sont mortes et quatre ont été grièvement blessées dans une explosion survenue lundi dans une mine de charbon des Asturies, dans le nord-ouest de l’Espagne, une région déjà endeuillée par l’un des accidents miniers les plus meurtriers du pays en 1995.

« Cinq personnes sont décédées, quatre autres ont été blessées à différents niveaux de gravité et deux autres sont sorties indemnes de l’accident de travail survenu » lundi matin dans la mine de Cerredo, située dans la commune de Degaña, ont indiqué les services d’urgence dans un communiqué.

La déléguée du gouvernement de la région des Asturies (équivalent de la préfète) Adriana Lastra a indiqué que l’accident « semblait être dû à un coup de grisou », c’est-à-dire à une explosion accidentelle de gaz.

« L’important est que la police judiciaire enquête déjà sur ce qui s’est passé, elle est déjà sur le terrain », a-t-elle précisé lors d’un point presse.

Les secours ont indiqué avoir reçu un appel vers 09H30 (07H30 GMT) leur indiquant qu' »il y avait eu un problème à l’intérieur de la mine » et « qu’une explosion s’était produite dans une machine et que des personnes étaient blessées ».

Les cinq personnes mortes après l’explosion dans la mine étaient âgées de 32 à 54 ans et originaires de la province de León (nord-ouest), a indiqué la délégation du gouvernement des Asturies sur X.

Parmi les quatre blessés, deux ont été transportés à l’hôpital universitaire des Asturies (HUCA) à Oviedo. L’un d’eux, un homme, présentait « un polytraumatisme grave », ont précisé les secours.

Appel à la grève

Les deux autres hommes blessés, âgés de 47 et 39 ans, ont été évacués dans d’autres hôpitaux dans la province voisine de León.

« Au XXIe siècle, personne ne devrait mourir ainsi », a estimé la ministre du Travail Yolanda Díaz qui s’est rendue sur place. « Le poids de la loi va tomber sur les éventuels responsables », a-t-elle assuré.

Les syndicats des travailleurs des fédérations asturiennes CCOO et SOMA-FITAG-UGT ont appelé à partir de lundi à une grève de 48 heures dans le secteur minier en signe de deuil à la suite de l’accident mortel survenu dans la mine de Cerredo.

AFP©















AFP La mine de charbon de Cerredo à Degana, dans les Asturies, le 31 mars 2025

Sur place, de nombreux gendarmes et secours encerclaient le site, où étaient également présents des proches de victimes.

« C’est scandaleux, avant les entreprises garantissaient la sécurité, mais elles le font de moins en moins », s’est insurgé José Antonio Álvarez, un proche d’un mineur tué, cité par le quotidien local El Comercio.

La mine appartient à l’entreprise Blue Solving. Selon le journal La Voz de Asturias, il s’agit d’une société récemment créée qui tentait de réactiver la mine de Degaña afin d’y extraire des minéraux de haute qualité destinés à des usages industriels.

Sur X, le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a présenté « ses sincères condoléances aux familles des victimes » et remercié « les services d’urgence travaillant sur les opérations de sauvetage ».

Le président de région des Asturies Adrián Barbón, qui a annoncé se rendre sur les lieux de l’accident, a ajouté sur X avoir décrété deux jours de deuil « en signe de respect pour les défunts ».

La région des Asturies, important bassin minier de l’Espagne, avait déjà été endeuillée dans l’un des accidents les plus meurtriers survenus dans le pays. En août 1995, quatorze personnes étaient mortes à la suite d’un coup de grisou dans une mine située dans la commune de Mieres.

En octobre 2013, six personnes sont décédées et cinq avaient été blessées également en raison d’un coup de grisou dans une mine de charbon de Santa Lucía, dans la province de León.

Le dernier accident minier d’importance recensé remonte à mars 2023, quand trois personnes sont mortes après l’effondrement d’une galerie dans une mine de potasse en Catalogne.

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Contre la guerre et l’extractivisme 12/13 AVRIL

[reçu par mail]

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Série d’incendies à Niort : 15 voitures de bourgeois mises hors service

[pompé sur nantes indymédia]

Mais que va devenir le prolétaire sans sa Tesla ?

Du 14 septembre 2024 au 18 mars 2025, afin de bousculer le quotidien de petits bourgeois, ou du moins, d’individus se comportant comme tels, 15 de leurs voitures ont été incendiées dans la région de Niort.

Aucun de ces véhicules n’a pris de feu de manière accidentelle comme l’ont pourtant écrit les « journaux » La Nouvelle République et Ouest-France dans leurs articles.

C’est visiblement beaucoup plus confortable pour des « journalistes » de relayer les mensonges venant de l’institution policière, plutôt que de se poser des questions sur une curieuse série d’incendies touchant exclusivement des véhicules de luxe…

2 Tesla – 18 mars 2025 – Rue de Gabiel, Chauray
Tesla Model 3 – 10 mars 2025 – Route d’Aiffres, Niort
Porsche Cayenne – 21 février 2025 – Rue Brin-sur-Seille, Niort
Tesla Model Y – 30 décembre 2024 – Place Georges Renon, Niort
Tesla Model S – 28 novembre 2024 – Avenue Léo Lagrange, Niort
Tesla Model 3 – 24 novembre 2024 – Rue de l’Industrie, Niort
Tesla Model 3 – 18 novembre 2024 – Boulevard Charles Baudelaire, Niort
Porsche Macan – 12 novembre 2024 – Rue Pierre Poisson, Niort
Tesla Model 3 – 28 octobre 2024 – Rue de Gabiel, Chauray
Aston Martin – 22 octobre 2024 – Avenue de Limoges, Niort
Tesla Model Y – 21 octobre 2024 – Rue de l’Industrie, Niort
Tesla Model 3 – 15 octobre 2024 – Avenue de Limoges, Niort
Tesla Model 3 – 7 octobre 2024 – Avenue Saint-Jean d’Angély, Niort
Tesla – 15 septembre 2024 – Route d’Aiffres, Niort

– Parce que la lutte contre la bourgeoisie n’a aucune limite.
– Parce que l’Action directe est plus que nécessaire dans ce monde.
– Parce que les gestes seront toujours plus efficaces que les paroles.

Astuce :
Il peut parfois être plus prudent de cramer 12 Tesla en 12 nuits plutôt qu’en une seule.

Soutien à tous les camarades qui se battent contre les parasites de cette société : l’État, les capitalistes, leurs chiens de gardes…et ceux qui les soutiennent.

La lutte continue.

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Des voitures qui sont aussi des caméras : Un bref aperçu des fonctions de surveillance des Tesla, et des conseils pour l’attaque

[pompé sur no trace project]

La plupart des gens s’attendent à être filmé·e·s lorsqu’iels se promènent dans les rues du centre-ville, qui sont souvent truffées de caméras de surveillance classiques, telles que les caméras dômes, les caméras cylindriques ou les nouvelles caméras PTZ (Point, Tilt, Zoom) télécommandées. Auparavant on s’attendait moins à ce type de caméras dans les quartiers résidentiels, où l’on trouve désormais de plus en plus de systèmes de surveillance domestique comme les sonnettes connectées Ring d’Amazon ou les caméras Nest de Google. Les services de police ont profité de la popularité croissante de ces dispositifs pour conclure des accords avec les entreprises qui les gèrent afin de les intégrer directement dans les réseaux de surveillance existants et d’accéder aux données à l’insu ou sans l’autorisation du propriétaire de la caméra. Certaines sonnettes connectées permettent également une surveillance audio : les sonnettes Ring d’Amazon, facilement reconnaissables à leur cercle lumineux menaçant, peuvent apparemment capter le son d’une conversation à une distance maximale de 7 ou 8 mètres. Ring s’est associé à plus d’un millier de services de police à travers les États-Unis. Certains services de police ont même mis en place des programmes expérimentaux leur permettant de visionner en direct et en continu les images des sonnettes connectées des habitants.

Si le développement rapide des systèmes de surveillance domestique, comme les sonnettes connectées, a été largement constaté et attaqué par des anarchistes, le développement tout aussi rapide des systèmes de surveillance embarqués à bord de véhicules a été moins abordé.

Depuis longtemps, les voitures sont au centre de nombreuses arrestations marquantes d’anarchistes. La plupart des grandes villes ont investi dans des lecteurs automatiques de plaques d’immatriculation (LAPI) en bord de route, et de nombreux véhicules de police sont équipés de LAPI sur leur tableau de bord, qui lisent, enregistrent et recherchent chaque plaque d’immatriculation dans diverses bases de données. Le No Trace Project a minutieusement documenté les nombreux types de balises et de dispositifs d’écoute que les polices du monde entier ont installés dans des véhicules d’anarchistes. Même sans être surveillées de cette manière, presque toutes les voitures modernes sont équipées de systèmes qui enregistrent les déplacements (et bien d’autres choses encore) et qui peuvent être facilement consultés par les forces de l’ordre. Aux États-Unis, la plupart des constructeurs automobiles fournissent régulièrement des informations sur les véhicules aux forces de l’ordre sans citation à comparaître ni mandat. La grande majorité des voitures vendues aux États-Unis ces dernières années sont équipées de modules télématiques qui transmettent des informations, y compris des informations de localisation, directement aux serveurs du fabricant pour un stockage à distance. D’autres informations peuvent être extraites en accédant physiquement au véhicule cible : un outil vendu par la société américaine Berla peut récupérer l’historique complet de la localisation d’un véhicule, ainsi que les listes de contacts, l’historique des appels, les SMS, etc. de tout téléphone connecté au système d’infotainment (« infodivertissement ») de la voiture.

Les voitures, en particulier les véhicules récents dotés de systèmes informatiques intégrés, savent tout sur leurs utilisateur·ice·s et, par conséquent, sur les personnes qui les entourent. Tesla va encore plus loin en transformant les voitures en systèmes mobiles de vidéo-surveillance haute définition.

Chaque véhicule Tesla est équipé de caméras qui assurent une surveillance vidéo à 360 degrés autour du véhicule quand celui-ci se déplace. Il y a neuf caméras au total : huit orientées vers l’extérieur (trois orientées vers l’avant, deux sur les ailes, une caméra de recul et deux caméras latérales entre les vitres avant et arrière) et une orientée vers l’intérieur de l’habitacle. Les images enregistrées par ces caméras sont stockées localement sur une clé USB ou un autre dispositif de stockage connecté au système informatique central du véhicule, mais elles sont également envoyées aux serveurs de Tesla. Ainsi, Tesla propose une sauvegarde de (minimum) 72 heures de toutes les images enregistrées en cas de vol de la clé USB installée par le conducteur. Certains pays ont interdit aux Tesla de rouler à proximité de zones gouvernementales sensibles, comme la Chine et l’Allemagne, qui a interdit aux Tesla de rouler sur certains sites de la police berlinoise.

Les neuf caméras des Tesla enregistrent activement lorsque la voiture est en mouvement. Cependant, même lorsque la voiture est stationnée et éteinte, les caméras continuent souvent d’enregistrer. Tesla propose une fonction appelée « mode sentinelle » qui transforme la voiture stationnée en un système de surveillance capable de filmer dans toutes les directions. Ce mode doit être activé manuellement par le ou la propriétaire. Il utilise quatre des neuf caméras (une de chaque côté du véhicule), et le flux vidéo est accessible en temps réel via une application pour smartphone. Les caméras sont activées et une notification d’« alerte » est envoyée à l’application chaque fois que quelqu’un touche le véhicule ou que celui-ci bouge, mais elles s’activent aussi quand quelqu’un marche près du véhicule ou qu’un autre mouvement est détecté à proximité. Les vidéos sont envoyées sur les serveurs centralisés de Tesla en guise de sauvegarde. Même si les caméras ne se sont pas activées ou n’ont pas déclenché d’« événement sentinelle », il est toujours possible de récupérer les images de tout ce qui s’est passé à portée de caméra dans un délai d’une heure (minimum) avant qu’elles ne soient effacées. Toutefois, les propriétaires de Tesla peuvent utiliser un programme accessible au public pour modifier leur système informatique et stocker tous les enregistrements indéfiniment.

  
Une Tesla endommagée lors d’une manif à Portland dans l’Oregon, aux États-Unis, en juin 2022.

Les caméras utilisées dans les Tesla sont fabriquées par Samsung, acteur majeur dans les secteurs de la technologie et de l’armement. Jusqu’à présent, la plupart ont une résolution de 1,2 mégapixel, mais à partir de 2023, certaines voitures seront équipées de caméras de 5 mégapixels qui sont nettement plus détaillées et plus précises en terme de couleurs. Les caméras frontales ont une portée de 250 mètres. Il est possible de mettre à jour les anciens modèles de Tesla en les équipant de matériel plus récent et de caméras plus performantes.

Il est déjà possible de récupérer les enregistrements vidéo des Tesla et de les soumettre à des programmes d’intelligence artificielle (IA) qui traitent automatiquement les visages et les plaques d’immatriculation. En 2019, lors d’une convention hacker, un intervenant a montré comment il pouvait utiliser sa Tesla, un mini-ordinateur relativement bon marché et des programmes accessibles au public pour créer un système permettant de repérer et de stocker tous les visages et plaques d’immatriculation à la ronde. Combiner des caméras de surveillance de haute qualité qui capturent des images à des programmes d’intelligence artificielle qui analysent automatiquement ces images n’est pas une chose du futur, c’est déjà là. Le système de sécurité domestique de Google, Google Nest, est équipé d’une fonction qui permet de repérer automatiquement les « visages familiers », et de nombreux autres systèmes de sécurité grand public sont dotés de fonctions similaires. Bientôt, l’agent de sécurité qui surveille des dizaines d’écrans de télévision depuis une pièce sans fenêtre pourrait être complété, voire remplacé, par des systèmes de sécurité dotés d’intelligence artificielle qui apprennent à repérer automatiquement certains visages et comportements « suspects » et à alerter la sécurité. Le développement récent des réseaux 5G permet la connectivité sans fil et la vitesse de transfert de données nécessaires pour transmettre des vidéos en direct suffisamment détaillées des caméras de surveillance aux systèmes d’IA dans les data centers et les fusion centers[1] des forces de l’ordre.

Tout comme les sonnettes connectées sont devenues un atout majeur pour la police, les caméras des Tesla se sont déjà révélées être une source importante et de plus en plus recherchée d’éléments de preuve lors des enquêtes. Des images des Tesla, y compris de voitures Tesla stationnées en « mode sentinelle » (qui n’a été introduit par l’entreprise qu’en 2019), sont déjà apparues dans un certain nombre d’affaires aux États-Unis et ailleurs :

  • 2019 à Berkeley, en Californie : La vidéo d’une Tesla permet à la police d’identifier et d’arrêter une personne qui s’était introduite par effraction dans une voiture. Elle portait un bracelet électronique GPS au moment de l’effraction.
  • 2019 à San Fransisco, en Californie : Une Tesla est cambriolée et ses caméras capturent le visage et la plaque d’immatriculation du suspect, ce qui entraîne son arrestation.
  • 2020 à Springfield, dans le Massachusetts : L’enquête du FBI sur l’incendie raciste d’une église et sur d’autres crimes s’appuie sur les enregistrements d’une Tesla stationnée, qui montrent clairement le visage du suspect alors qu’il vole l’une des roues de la voiture.
  • 2020 à Stamford, dans le Connecticut : Deux personnes ont été arrêtées pour vol à main armée après que la police a récupéré des images d’une Tesla stationnée qui montrent la plaque d’immatriculation de la voiture qu’elles ont utilisée pour s’enfuir.
  • 2021 à Berlin, en Allemagne : Un engin explosif est placé et activé près d’un chantier de construction. La police berlinoise a utilisé la vidéo d’une Tesla garée à proximité pour identifier et arrêter un suspect qualifié d’« extrémiste de gauche ».
  • 2021 à Memphis, dans le Tennessee : Une Tesla stationnée enregistre des personnes en train de voler la roue d’une voiture voisine, et la vidéo est rendue publique par la police pour tenter d’identifier les suspects.
  • 2021 au Royaume-Uni : La police utilise la vidéo d’une Tesla pour retrouver et arrêter une personne ayant volontairement rayé sa carrosserie. La vidéo montre le visage et la plaque d’immatriculation du suspect.
  • 2021 à Riverside, en Californie : Une Tesla qui roulait sur l’autoroute a vu sa vitre brisée par un pistolet à billes. La police a utilisé les images de ses caméras pour identifier la voiture du suspect et procéder à une arrestation.
  • 2023 à San Jose, en Californie : Des transformateurs de PG&E[2] ont explosé lors de deux attaques distinctes, privant des milliers de personnes d’électricité. Une enquête menée par plusieurs agences aboutit à une arrestation, l’un des principaux éléments de preuve étant la vidéo d’une Tesla stationnée qui montre le suspect à proximité de la scène. Des données téléphoniques (sans doute obtenues grâce à un mandat geo-fence[3]) sont également utilisées pour identifier et arrêter un suspect.
  • 2023 à Bend, en Oregon : Dans le cadre d’une enquête sur un meurtre, la police lance un appel public aux propriétaires de Tesla pour qu’iels vérifient leurs vidéos de la journée et qu’iels recherchent une voiture en particulier.

Dans ces affaires et dans d’autres, les forces de l’ordre ont clairement souligné l’importance des vidéos des Tesla au cours de l’enquête :

Si les gens n’avaient pas accepté de partager leurs vidéos de surveillance avec nous, nous n’aurions probablement pas pu progresser dans cette affaire, donc c’était essentiel.

Chef adjoint de la police de San Jose, en Californie

C’est celle-là qui l’a coincé et c’est pour ça qu’il a été arrêté.

Officier de police montrant une caméra d’une Tesla

C’est rare, mais on voie de plus en plus de ces caméras de surveillance [de Tesla] un peu partout maintenant et on est heureux de voir ça parce que c’est un outil de lutte contre la criminalité vraiment efficace.

Porte-parole de la police de San Francisco, en Californie

La technologie actuelle permet aux constructeurs automobiles comme Tesla de produire des enregistrements, qui ont bien sûr une énorme utilité pour la police lorsqu’il s’agit de faire la lumière sur des crimes ou des accidents de la route. Il serait négligent de ne pas profiter de cette opportunité.

Président du Gewerkschaft der Polizei, un syndicat de la police allemande

Plus il y a de voitures Tesla sur les routes, plus le réseau de surveillance de l’État s’étend ; la prétendue ligne de démarcation entre « citoyen » et « flic » s’efface. La technologie de surveillance mise au point par Tesla est reprise par d’autres constructeurs automobiles et fabricants de pièces détachées. Une nouvelle fonction de BMW permet aux utilisateurs de générer un rendu 3D en direct des abords de leur voiture grâce à une application pour smartphone. D’autres entreprises ne sont pas en reste et annoncent des fonctions similaires au « mode sentinelle » de Tesla.

Station de recharge de véhicules électriques dont les câbles ont été sectionnés.

Que devraient retenir les anarchistes de tout ça ? Comment continuer à attaquer cet enfer panoptique sans se faire attraper ?

Lorsqu’on se préoccupe du risque de vidéo-surveillance, il faut désormais penser à vérifier la présence de véhicules Tesla en plus des sonnettes connectées et des systèmes de sécurité plus classiques. Il peut être possible d’éviter d’activer les caméras des Tesla stationnées en marchant de l’autre côté de la rue. Contrairement à tous les autres types de caméras de surveillance, les voitures stationnées ne se trouvent pas toujours au même endroit : une rue dépourvue de toute caméra visible un soir peut accueillir une Tesla le lendemain. Les caméras sur les voitures représentent donc un défi particulier lorsqu’il s’agit de planifier des itinéraires pour éviter la surveillance. Pour l’instant, aucun autre grand constructeur automobile ne semble intégrer des caméras de surveillance de manière systématique. La forme unique des Tesla permet donc de les identifier à distance et de les éviter (ou de les cibler !) plus facilement.

Malheureusement, il est souvent impossible d’éviter complètement le regard des caméras. Voici quelques techniques générales pour éviter d’être identifié par les caméras de surveillance : se couvrir entièrement de vêtements amples. Si les circonstances ne permettent pas de se couvrir les yeux avec des lunettes de soleil ou autres, il faut s’assurer que tout ce qui entoure les yeux reste caché. Les sourcils ont notamment tendance à apparaître au niveau du trou pour les yeux des masques, et peuvent être très révélateurs. Les vêtements utilisés, y compris les chaussures, ne doivent être portés qu’une seule fois et doivent être acquis d’une manière qui ne puisse pas remonter jusqu’à vous (attention aux caméras du magasin, à l’historique des transactions, etc.) Idéalement, les vêtements ne doivent pas comporter de logos ou de motifs uniques. Les vêtements doivent être jetés ou détruits immédiatement après, là encore par des méthodes non traçables et dans un lieu sans lien avec vous. L’analyse de la démarche, technique de criminalistique permettant d’identifier les caractéristiques uniques d’une manière de se mouvoir, pourrait être de plus en plus facilitée par l’intelligence artificielle ; envisagez de modifier votre façon de marcher lorsque vous êtes filmé·e. Des enregistrements vidéo montrant que des individus étaient gauchers ont également été utilisés par des enquêteurs pour identifier des suspects.

Il est préférable de s’éloigner le plus possible des caméras et d’éviter de se tourner directement vers elles. Le simple fait de détourner la tête du véhicule lorsque vous passez à côté peut aider à dissimuler votre visage. Même si vous portez un masque, les images en haute définition peuvent révéler des caractéristiques distinctives. Contrairement à la plupart des caméras de surveillance classiques, les caméras des Tesla sont placées sous la hauteur de la tête plutôt qu’au-dessus de la tête. Les parapluies, bords de chapeaux et capuches qui pourraient vous dissimuler efficacement face à une caméra installée en hauteur peuvent s’avérer inefficaces face aux angles bas d’une caméra de voiture.

Dans la plupart des arrestations impliquant des enregistrements de voitures Tesla, la personne a été identifiée à cause de sa voiture, et souvent à cause de la plaque d’immatriculation. L’existence de LAPI, d’autres caméras et de bases de données centralisées rend très difficile, et souvent impossible, de se déplacer en voiture sans laisser de traces. En revanche, les vélos n’ont pas de plaque d’immatriculation, sont beaucoup plus faciles à inspecter pour y chercher d’éventuels mouchards, sont faciles à voler ou à acheter pour pas cher puis à abandonner, et se sont révélés beaucoup plus difficiles à pister dans le cadre d’enquêtes policières.

Lors d’attaques contre des voitures Tesla ou des choses se trouvant à proximité, soyez conscient que vous êtes filmé et préparez-vous en conséquence. Avec un peu d’entraînement, les lance-pierres (ou autres projectiles) peuvent être utilisés efficacement à distance. Un poinçon planté dans le flanc d’un pneu peut facilement le dégonfler, et est plus silencieux qu’un couteau, mais les dommages sont plus faciles à réparer. Ce n’est pas très difficile de repérer les caméras des Tesla une fois que l’on s’est familiarisé avec leurs emplacements, et c’est facile de les recouvrir avec une bombe de peinture.

Certaines des techniques généralement conseillées pour les attaques incendiaires contre les voitures sont obsolètes ou inadaptées dans le cas des véhicules électriques. Les conseils sur l’emplacement d’un dispositif incendiaire supposent souvent l’existence d’un réservoir d’essence et d’un moteur à carburant inflammable. Dans le cas des véhicules électriques, et des Tesla en particulier, les principales parties inflammables de la voiture sont les pneus et la batterie lithium-ion, qui occupe le gros de la partie inférieure de la voiture, dans le châssis. Les pneus s’enflamment plus facilement, et certains allume-feu chimiques ou fusées éclairantes chauffant directement le pneu peuvent suffire. Pour cibler les batteries, le dessous de la voiture doit être suffisamment chauffé pour créer un effet d’emballement thermique dans les cellules de la batterie, ce qui peut être très difficile à éteindre et garantit presque la destruction totale de la voiture. De l’essence ou un accélérateur similaire concentré en un point sous la voiture est le moyen le plus efficace de générer rapidement suffisamment de chaleur pour enflammer la batterie. Il est déconseillé de briser les vitres de la voiture pour placer un engin incendiaire à l’intérieur, car cela augmente le risque d’être repéré (briser une vitre est bruyant !) et de laisser des traces d’ADN.

Extrait d’un communiqué de revendication d’un incendie à Francfort, en Allemagne, en 2023 : « Nous avons incendié quelques nouvelles Tesla à Francfort ce soir. En hommage aux manifestations de Munich. Une attaque parmi d’autres contre l’industrie automobile destructrice… Tesla est l’un de nos principaux ennemis. L’entreprise représente comme aucune autre l’idéologie du capitalisme vert et la destruction globale et coloniale en cours ».

La « révolution de la voiture électrique » continue de piller la terre par l’extraction des ressources, les voitures continuent de tuer et de mutiler massivement les animaux humains et non-humains, et les systèmes de surveillance et de contrôle continuent de se perfectionner et de s’étendre. Tesla, ainsi que d’autres fabricants de véhicules électriques, peut et doit être attaqué par les anarchistes. L’attaque peut avoir lieu à plusieurs niveaux : le réseau de stations de recharge est vulnérable au sabotage, les parcs de véhicules et les bâtiments peuvent être attaqués, et les voitures elles-mêmes peuvent facilement être endommagées ou détruites.

Six câbles à haute tension alimentant le site d’une « gigafactory » de Tesla ont été incendiés près de Berlin, en Allemagne, en mai 2021. Extrait traduit du communiqué : « Notre feu s’oppose au mensonge de la voiture écologique ».

Fuck Tesla. Fuck toutes les voitures et toutes les caméras. Mort à l’État. Rien que de l’amour pour tou·te·s les fauteuses de troubles anarchistes, les vandales et les créatures de la nuit. Frappez sagement et ne vous faites pas prendre !

Autres lectures et ressources pour les audacieuses :

Certains de ces liens contiennent des guides détaillés concernant des actions destructrices. Il est préférable de les consulter à l’aide de Tails ou de Whonix. Un guide d’installation et un lien pour télécharger Tails sont disponibles ici.

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Berlin (Allemagne) : flambée nocturne de Teslas

[pompé sur sans nom]

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Allemagne. Des Tesla incendiées dans plusieurs quartiers de Berlin
Le Dauphiné, 14 mars 2025

Une action anti-Musk ? Anti-Trump ? Anti AfD ? Quatre voitures du constructeur américain Tesla ont pris feu à Berlin dans la nuit de jeudi à vendredi, a indiqué la police qui n’exclut pas un « motif politique » dans un contexte de polémiques entourant le patron de la marque Elon Musk, proche de Donald Trump et soutien de l’AfD en Allemagne.

« Des inconnus ont mis le feu à quatre voitures électriques de la marque Tesla la nuit dernière à Plänterwald et Steglitz. Aucune personne n’a été blessée et les pompiers ont éteint les incendies », a annoncé la police de la capitale allemande dans un communiqué. Les sinistres se sont produits au milieu de la nuit et à une demi-heure d’intervalle dans deux quartiers éloignés l’un de l’autre. Deux témoins ont signalé des véhicules électriques de la marque en flamme, suivis peu de temps après par deux autres signalements.

Les quatre véhicules ont été détruits ou rendus inutilisables, cinq autres véhicules situés à proximité ont été endommagés.

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La police criminelle chargée de l’enquête

« Un motif politique ne pouvant être exclu, le service de protection de l’État de la police du Landeskriminalamt Berlin (NDLR  : la police criminelle) a pris en charge la suite de l’enquête qui se poursuit encore », poursuit le communiqué.

Le milliardaire Elon Musk, patron et propriétaire de Tesla, est critiqué en Allemagne, notamment pour son soutien au parti d’extrême droite AfD pendant la récente campagne des législatives. Ce parti a obtenu un score record, arrivant en deuxième place avec plus de 20% des voix.

Des incendies de Tesla avaient été signalés à Berlin au lendemain du réveillon du Nouvel An et début février à Dresde, sur quatre voitures au total. Début mars, la vitrine d’un magasin de la marque avait été aspergée de peinture dans le centre de Berlin.

En France aussi, une concession Tesla était partie en fumée près de Toulouse début mars et l’incendie avait été revendiqué par un collectif anarchiste au nom de « l’antifascisme combatif ».

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Sur le plan économique, Tesla a continué à perdre du terrain en février sur le marché automobile allemand alors que les immatriculations de véhicules électriques ont globalement progressé. Il reste difficile d’évaluer à quel point le milliardaire et son soutien à l’extrême-droite européenne effraient de potentiels clients.

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Affiches contre l’extactivisme trouvées dans la rue

[pompé sur Paris-lutte.info]

On a trouvé ces affiches collées dans la rue. On s’est dit que ça valait le coup qu’elles se retrouvent en ligne, histoire d’inspirer d’autres collages révoltés. L’extractivisme est au cœur de la domination de l’État et du capital, ça donne plein de bonnes raisons de s’y attaquer !
Tu peux coller ces affiches dans la rue, sur des murs, des vitres, des abribus, sur ton lieu de travail, dans le métro, dans les toilettes de ton lieu collectif préféré… bref là où te mène ton imagination.
Fais-toi plaiz !

Photo d'une tesla en feu, la nuit. Texte : Les batteries de lithium tu les consommes ou tu les consumes. Crame une Tesla et les bornes électriques qui les rechargent. Et les usines qui les produisent, et les mines qui les alimentent.
Photo d'une personne du Seigneur des Anneaux. Texte : ce n'est pas une mine, c'est un tombeau. L'État et l'industrie prétendent sauver la planète avec la transition énergétique. Iels ne font que maintenir en place leur système de destruction et d'exploitation. Iels ont besoin de mines pour extraire le lithium et les autres métaux nécessaires aux nouvelles technologies "vertes". Mais l'extractivisme est la base de l'écocide en cours. Les mines sont de simples fosses empoisonnées qui avalent la terre et les vies humaines pour bâtir un monde de contrôle connecté et de guerre permanente. Comme Boromir du peux rassembler quelques compagnon.nes et cheminer vers la destruction du monde industriel et étatique. Mort au grand œil qui voit tout, vive la liberté !
Extraire du lithium à Échassières c'est juste repeindre le désastre en vert ! La transition énergétique n'est que le prolongement de la catastrophe industrielle. Elle ne nous promet qu'un monde de pollutions éternelles, de smart-cities policières et de guerres meurtrières pour les ressources. Combattons sa mise en place ! Combattons le projet d'Imerys de mine de lithium dans l'Allier ! Occupations, propagande, perturbations, sabotages, informations, discussions, blocages, émeutes... Toi aussi participe à l'offensive !
Extraire du lithium à Échassières c'est juste repeindre le désastre en vert ! La transition énergétique n'est que le prolongement de la catastrophe industrielle. Elle ne nous promet qu'un monde de pollutions éternelles, de smart-cities policières et de guerres meurtrières pour les ressources. Combattons sa mise en place ! Combattons le projet d'Imerys de mine de lithium dans l'Allier ! Occupations, propagande, perturbations, sabotages, informations, discussions, blocages, émeutes... Toi aussi participe à l'offensive !

D’autres affiches au format pdf :

 

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Logiques coloniales de l’extraction de terres rares et de lithium – Semaine Anticoloniale et Antiraciste

[pompé sur Paris-lutte.info]
Dans le cadre de la Semaine Anticoloniale et Antiraciste (du 21 au 30 mars 2025 ), nous vous proposons de rencontrer Azul Blaseotto (autrice de Vidas de Litio, Argentine) et Marc Fafard (Sept-Îles Sans Uranium, Canada) le 25.03 à 20h au CICP ( 21 ter rue Voltaire, 75011 ). Les intervenant.es nous feront part des problématiques environnementales et sociales de ces industries minières dans leurs territoires, et des différentes stratégies pour lutter contre ces systèmes.

Avec l’explosion du besoin en lithium pour la production de batteries électriques en Europe, la « transition énergétique » vers l’électrique cache trop souvent des dommages sociaux et environnementaux, sans remettre en cause les problématiques systémiques telles le mythe de la voiture personnelle, le désinvestissement des transports publics et les aides nombreuses aux industries polluantes que sont celle aérienne et automobile. Loin du mythe d’une énergie propre, l’extraction et l’exploitation de terres rares et du lithium en Abya Yala , démontre au contraire la réalité et la brutalité de l’extractivisme minier dont ces systèmes et cette transition dépendent. De la dépossession d’une population locale de ses ressources, aux logiques colonialistes de ces industries minières, voilà de quoi est faite la transition énérgétique.

Cette rencontre s’organise dans le cadre du colloque international « Semi-conducteurs : l’impossible relocalisation » organisé par Stop Micro 38 et Les Soulèvements de la Terre à Grenoble le 28-29-30 mars 2025 [ Programme : https://stopmicro38.noblogs.org/post/2025/02/20/28-29-mars-semi-conducteurs-limpossible-relocalisation-colloque-international/ ]

Azul Blaseotto nous parlera de son livre Vidas de Litio [ https://azulblaseotto.com/project/vidas-de-litio/ ] et d’extraction de lithium dans le « triangle de lithium » entre la Bolivie, l’Argentine et le Chili. Elle nous parlera en particulier des luttes dans la province de Jujuy, où ces extractions affectent le mode de vie traditionnel des populations indigènes qui y habitent, et de leur lutte engagée. Elle évoquera les conséquences de tels gisements pour un pays comme l’Argentine.

Marc Fafard fait parti du collectif Sept-Îles sans URANIUM, qui se bat contre un projet de construction d’une usine de transformation de terres rares que l’entreprise Métaux Torngat envisage à côté de la ville des Sept-Îles au Québec. Il présentera les dégâts environnementaux et sociaux de ce projet que la population locale a pu analyser en détails, et expliquera les modalités et les moyens de leur lutte.

Rejoignez-nous nombreux.ses et partagez cet événement !

Rendez-vous mardi 25 mars à 20h au Centre international de culture populaire au 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris.

Programme :

  • 20h15 : Intervention de Marc Fafard et Azul Blaseotto.
  • 21h15 : Débat.
  • 21h40 : Temps d’échange.
  • Fin 22h.

Organisé par Stop Mine Paris en soutien à Stop mine 03, L’Association Ritimo, avec le soutien de La Quadrature du Net.

Contacts :
Stop Mine Paris en soutien à Stop mine 03 : mail : soutienstopmines@protonmail.com
ritimo https://www.ritimo.org/
La Quadrature du Net https://www.laquadrature.net/.
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Au Sénégal, les machines géantes d’un groupe minier français avalent terres et désert

[Pompé sur Goodplanetmag’]
sénégal extraction miniere mines sable dragueuse
Vue aérienne de l’usine flottante et des installations de Eramet Grande côte (EGC), filiale du groupe minier français Eramet, exploitant une concession le sable minéralisé du désert de Lompoul, dans le nord du Sénégal, le 11 février 2025 © AFP PATRICK MEINHARDT
Lompoul (Sénégal) (AFP) – Dans un vacarme assourdissant, la « plus grosse drague minière au monde » et la gigantesque usine flottante d’un groupe minier français fendent les dunes du singulier désert de Lompoul, au Sénégal, une vision digne du film « Dune ».

Vingt-quatre heures sur 24, les deux machines géantes aspirent le précieux sable minéralisé des dunes de ce désert. Auparavant, elles ont avalé celui contenu dans des terres agricoles fertiles avoisinantes, qui produisent la majorité des légumes frais consommés au Sénégal.

La drague mobile se déplace avec l’usine flottante sur un bassin d’eau artificiel long d’un demi kilomètre, aspirant 7.000 tonnes par heure de sable brut et d’eau mélangés, une eau pompée à plus de 450 mètres de profondeur.

Cette mine colossale et itinérante du groupe minier français Eramet a causé depuis 2014 le déplacement de milliers d’habitants et paysans dans cette région agricole aux écosystèmes fragiles.

Elle a aussi engouffré des kilomètres de terres le long de la côte atlantique de ce pays – l’impressionnant tracé de l’avancée de la mine étant visible depuis l’espace.

C’est l’histoire d’ »un désespoir et d’une désillusion qu’on a eu avec ce projet », lance à l’AFP Gora Gaye, 47 ans, maire de la communauté rurale de Diokoul Diawrigne, qui englobe le magnifique désert de Lompoul, l’un des plus petits au monde, un écosystème unique de dunes balayées par la brise de l’océan.

Cet atout d’écotourisme dans ce pays en partie sahélien est actuellement défiguré par la mine.

Depuis 2014, le groupe minier exploite ces dunes – utilisant la « plus grosse drague minière au monde » selon Eramet – pour en extraire les minéraux (zircon, ilménite, rutile et leucoxène), exportés à travers le monde pour le marché du bâtiment et ses dérivés, la métallurgie, la céramique.

Une équipe de l’AFP a eu un accès rare aux installations de la mine, composée de la drague, de l’usine flottante de séparation des sables minéralisés et non minéralisés, d’une autre usine séparant les différents minerais par tri magnétique et électrostatique, d’un tronçon de chemin de fer privé jusqu’au port de Dakar, de logements, bureaux, routes sillonnées de véhicules 4X4, dénotant avec le calme de cette région arpentée par les dromadaires, les vipères et les oiseaux marins.

Pendant des années, le sort des villageois déplacés et leur mobilisation dénonçant un accaparement des terres et un système de compensation « dérisoire » ont été peu écoutés, voire étouffés, à la faveur d’autorités locales et nationales complaisantes, dénoncent les détracteurs de la mine.

 Écosystème unique

Mais la controverse a récemment pris une ampleur nationale quand la mine est entrée dans la zone du désert de Lompoul (nord).

Se joignant aux paysans, des élus locaux et entrepreneurs notamment dans le tourisme ont dénoncé vivement l’impact de ces activités.

Fin janvier, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye lui-même a fait des déclarations fortes en Conseil des ministres au sujet de l’industrie extractive. « L’exploitation des ressources minières dans plusieurs localités du pays ne participe pas activement au développement territorial et ne profite pas aux populations locales », a-t-il lancé.

Lors du Conseil du 12 mars, il a donné des directives à ses ministres sur la « transparence dans la gouvernance des ressources naturelles », leur demandant de « veiller à la gestion optimale des impacts environnementaux et sociaux de l’exploitation minière et pétrolière sur le bien-être des populations ».

Se réclamant du souverainisme et élu en 2024 sur un agenda de rupture avec les pratiques du passé, le nouveau pouvoir au Sénégal est scruté sur d’éventuelles décisions concernant les activités d’EGC.

C’est en 2004 que les autorités sénégalaises en place à l’époque ont accordé au groupe minier – détenu à 27% par l’Etat français et 4ème producteur mondial de zircon – cette concession pour y exploiter ce convoité sable minéralisé.

L’Etat du Sénégal détient 10% du capital de la filiale sénégalaise d’Eramet, Grande Côte Opérations (GCO), renommée depuis Eramet Grande Côte (EGC).

« La mine, elle avance; le sort des personnes quand la mine est passée ce n’est plus le problème » d’Eramet, estime Cheikh Yves Jacquemain, hôtelier franco-sénégalais et propriétaire d’un écolodge de tentes traditionnelles dans le désert.

A 150 mètres seulement de son campement, les deux machines tournent à plein régime. Parmi les sept sites d’hébergement touristique de Lompoul, six ont accepté le dédommagement de EGC ou une relocalisation. M. Jacquemain est toujours en négociation avec EGC pour obtenir des compensations financières « justes », pour lui et ses 40 employés.

Le groupe minier est accusé de « dégrader les dunes et les sols », de « menacer les ressources hydriques », ainsi que la sécurité alimentaire et les activités économiques.

Des communautés pointent une détérioration de leurs conditions de vie. L’une des récriminations est un système d’indemnisation jugé « dérisoire », basé sur un barème national datant des années 70 et qui ne valorise pas la terre agricole par rapport à la perte irrémédiable de revenus provenant de ces zones fertiles.

 « Entreprise responsable »

EGC répond à l’AFP qu’en « entreprise responsable », le groupe indemnise les habitants « cinq fois plus » l’hectare nu que ce barème national, et qu’au total l’indemnisation moyenne est de 8 à 10 millions de FCFA l’hectare (entre 12.190 et 15.240 euros).

Le maire de Diokoul Diawrigne indique à l’AFP que lui et sa communauté ont rejeté en 2022 l’étude d’impact environnementale présentée par GCO lors d’une audience publique. Mais l’étude a malgré tout été validée au niveau ministériel à l’époque.

Reconnaissant qu’ »au début » le projet minier avait suscité « un espoir » parmi la population, il n’a apporté, selon lui, que des « promesses non tenues, une destruction de notre écosystème, des intimidations, des déplacements de villages de manière catastrophique et un recul sur le plan du développement économique dans la zone des Niayes ».

Les détracteurs de la mine s’inquiètent du bouleversement de cet écosystème d’une biodiversité rare, composé de cuvettes interdunaires, des oasis où les sols permettent une agriculture « qui a produit jusqu’à un passé récent 80% des légumes frais consommés au Sénégal ».

Au fil des années, les habitants déplacés ont été relogés dans « quatre grands nouveaux villages » équipés de commodités, « un total de 586 maisons et des infrastructures communautaires (centre de santé, école, etc…) ont été construites à ce jour » par le groupe minier et 3.142 personnes sont concernées, indique EGC.

Réunis sur la place du village des « recasés » de Foth, à 120 km au nord de Dakar, un alignement de concessions en dur sur une zone dépourvue de végétation, Omar Keïta et une vingtaine d’autres chefs de familles déplacées ont visiblement besoin d’exprimer leur colère.

« On veut retourner sur nos terres et que notre village soit reconstruit pour retrouver notre vie d’avant… Je lance un appel au président du Sénégal et même à la France! », s’exclame Omar, 32 ans, visage soucieux.

Il ose à peine montrer la chambre – « prêtée par son grand frère » – et la promiscuité où il vit « depuis six ans » avec sa femme et ses trois enfants: un lit, une commode, et un matelas pour lui par terre. Il déclare qu’on ne lui a pas attribué de maison.

Des affirmations que nie le directeur général de EGC, Frédéric Zanklan: « chaque famille est relogée selon l’état de la famille au moment du recensement », dit-il à l’AFP, ajoutant que si les familles s’agrandissent « ce n’est pas de leur fait ».

Appel au président

Omar réplique qu’avant son déplacement, il « avait (ses) champs et (sa) maison ». « On gagnait nos vies dignement mais GCO a remis ma vie à zéro, je dois tout reconstruire… ».

« Le sol était fertile dans notre village, mais ici je suis même obligé d’aller travailler dans les champs d’autres personnes », indique-t-il.

Dans la cour de sa concession, Ibrahima Ba, 60 ans, ne décolère pas non plus: « nous avons régressé dans tous les sens ».

« Je suis toujours agriculteur. La différence est que dans mon village, le sol était très fertile, l’eau était douce, on n’avait aucun problème ».

« Nous demandons au président Diomaye Faye et à son Premier ministre de venir en aide à la population de Foth et des Niayes; nous croyons qu’ils peuvent faire quelque chose parce que c’est un pays étranger qui veut détruire la vie des citoyens sénégalais », lâche-t-il.

Dans un entretien à l’AFP, M. Zanklan déclare que la société est « dans un cadre tout à fait légal » dans ses activités, qui « respectent la convention minière » signée avec le gouvernement.

« C’est un projet qui bénéficie au Sénégal », plaide-t-il. EGC affirme avoir « généré 149 millions d’euros de retombées économiques pour le Sénégal en 2023 », et avoir versé « 25 millions d’euros sous forme d’impôts, de taxes et de dividendes » sur un chiffre d’affaires de la société de 215 millions d’euros en 2023.

Il met en avant les « près de 2.000 personnes qui travaillent au niveau de la mine et des usines de séparation, dont 97% sont des Sénégalais, et 48% de ces travailleurs proviennent du bassin d’emploi local », affirme-t-il.

En 2023, l’Initiative pour la transparence dans l’industrie extractive (ITIE) a classé EGC comme 4ème contributeur minier au budget de l’Etat du Sénégal, souligne-t-il.

La société indique aussi être « la première entreprise minière à restituer les terres valorisées au Sénégal », après un processus de réhabilitation constaté par l’AFP sur une partie de la zone avec des essences d’arbres permettant une diversification des cultures.

Mais les communautés déplorent que les terres ne leur sont pas « rendues », mais remises à l’Etat sénégalais – la terre étant propriété de la Nation dans ce pays et les paysans qui l’exploitent en ayant l’usufruit.

« Un moratoire »

Dans la même région, arpentant un champ sans culture et montrant des mares brunâtres, Serigne Mar Sow déplore les « dégâts incommensurables » de la mine, selon lui.

L’eau pompée pour la drague est redéversée dans le bassin artificiel et s’infiltre vers la nappe phréatique superficielle. EGC assure ainsi que les activités maraîchères « en bénéficient ».

« On cultivait ici des légumes et des bananes et vous voyez que toutes les plantes sont mortes, c’est à cause de cette eau qui inonde nos champs car la drague de GCO se trouve à 2,5 km d’ici », se désole pour sa part M. Sow. « Le sol n’est plus fertile ».

Montrant des plants de manioc et des bananiers morts, il accuse cette eau redéversée de contenir des « produits chimiques ».

« Il y a 15 à 20 parcelles qui ont été abandonnées à cause de cette eau qui remonte. Il y a une diminution drastique de nos espaces de récolte » et des emplois afférents.

De son côté, EGC affirme que le processus d’extraction « est purement mécanique » et qu’ »aucun produit chimique n’est utilisé ».

Aujourd’hui, le maire de Diokoul Diawrigne « demande à l’Etat de faire un moratoire, d’arrêter la mine pour un moment, et qu’on évalue via des études sérieuses l’ensemble des dégâts qui ont été causés et qui vont l’être, en comparaison à ce que cela a rapporté à l’Etat et aux communautés ».

« Il ne faut pas qu’on ferme les yeux sur ce drame; quel que soit ce que le Sénégal gagne dans cette affaire, il faudra se tourner vers les communautés, voir ce qu’elles sont en train de vivre et les accompagner ».

Frédéric Zanklan estime de son côté qu’il n’y a « pas besoin de moratoire ». « S’il y a des inquiétudes, toute autorité peut venir voir par elle-même ».

Il précise que le groupe espère augmenter la capacité d’absorption de la drague à 8.500 tonnes par heure à partir de 2026.

Un moratoire, « cela voudrait dire 2.000 personnes au chômage et l’arrêt des retombées économiques pour l’Etat du Sénégal: ce serait irresponsable alors que le pays a vraiment besoin de se développer », estime-t-il.

En attendant, de jour comme de nuit, la drague continue à engouffrer les dunes de Lompoul avec fracas, loin de la quiétude passée du plus petit désert d’Afrique.

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Conférences · Réalités de l’après-mine en France métropolitaine

[pompé sur systext]

Depuis juin 2020, SystExt mène un projet d’étude qui souhaite mettre en exergue les problématiques sanitaires et environnementales associées à l’après-mine en France métropolitaine. Après cinq années de rencontres d’acteurs locaux et de populations locales, de travaux de terrain, et de recherches bibliographiques, l’association est en mesure de dresser un état des lieux de la situation à l’échelle du territoire, qu’elle publiera dans un rapport à la fin du premier semestre 2025. Afin d’en restituer les résultats, SystExt organisera trois conférences grand public – dont deux dans d’anciennes régions minières : le 17 mai à Anduze (Gard), le 24 mai à Paris et le 14 juin à Figeac (Lot).

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▪ Contexte
En France métropolitaine, près d’un millier de sites miniers ont été exploités pour des substances « métalliques » (hors uranium et charbon), en particulier le fer (Fe), l’aluminium (Al), le plomb (Pb), le zinc (Zn), le tunsgène (W), l’étain (Sn), l’or (Au). Ces sites comportent des sources de pollution (dépôts de déchets miniers, émergences minières, etc.) souvent mal connues. Elles peuvent générer des pollutions en métaux et métalloïdes, dont certains sont particulièrement toxiques pour la vie humaine ou tout autre forme de vie (plomb, arsenic et cadmium, notamment). La contamination des milieux qui en résulte peut nuire à la santé des personnes et affecter significativement leurs conditions de vie. Le nombre de victimes n’est pas connu, mais des milliers de personnes sont exposées de manière chronique aux polluants issus des anciennes activités minières.

Dans la plupart des cas, la responsabilité de ces sites miniers et de la gestion des risques sanitaires, environnementaux et sociaux associés (« l’après-mine ») relève de l’État. Cependant, il n’informe et ne prend en charge que trop rarement les populations concernées. À l’inverse, il tend à faire peser les responsabilités sur les communautés locales et les personnes affectées. Par conséquent, les familles lésées ne sont ni indemnisées, ni accompagnées dans la compréhension des enjeux.

Par ailleurs, les outils législatifs et règlementaires relatifs à l’après-mine sont lacunaires en France, en particulier en ce qui concerne les sources de pollution minières. Celles-ci se trouvent le plus souvent dans un vide juridique, ne relevant ni du code minier – qui, jusqu’à la récente réforme, ne mentionnait pas ces questions et ne reconnaissait pas les impacts associés comme des dommages « miniers  » – ni du code de l’environnement (car non rattachées à cette législation au moment de l’exploitation). Plus préoccupant encore, la responsabilité incombe quasi systématiquement aux propriétaires actuels. Dans ce contexte, l’État français n’accepte de réaliser des travaux de mise en sécurité que dans de très rares cas, et jamais chez des particuliers.

Lors de ses visites de terrain, l’association a rencontré de nombreux riverains et représentants d’institutions locales qui n’avaient pas connaissance de l’existence de sources de pollution minières sur leur territoire et qui, par conséquent, ne prenaient aucune mesure particulière pour se prémunir des risques potentiels associés. SystExt a également travaillé avec des associations de défense locales et des citoyens isolés qui se mobilisent pour : la reconnaissance des préjudices causés (problèmes de santé, dégradation de la qualité de la ressource en eau, dévaluation du foncier, perte de jouissance des biens, etc.) ; l’obtention d’une réparation ; la mise en sécurité des anciens sites miniers. Après des années de lutte, le plus souvent infructueuses, les citoyens affectés espèrent toujours recouvrer des conditions de vie saines. À ce titre, en avril 2023, SystExt et plus de 60 personnes et organisations ont publié un communiqué de presse recommandant : un changement d’approche dans l’évaluation et la gestion des risques sanitaires ; l’augmentation des moyens humains et financiers alloués aux services en charge de l’après-mine ; la modification des lois et réglementations en vigueur.

▪ Objectifs
Par ce projet d’étude, SystExt souhaite faire la lumière sur un scandale humain, sanitaire et social. L’association considère que, au nom du droit à vivre dans un environnement sain, l’État est responsable de la gestion et de la réparation des dommages liés aux pollutions minières sur la santé et sur l’environnement. À ce titre, le projet vise trois objectifs :
– Permettre aux populations affectées de s’exprimer et d’être reconnues ;
– Permettre à tout citoyen d’avoir accès aux informations afférentes aux pollutions minières ;
– Permettre aux victimes d’obtenir réparation.

Pour répondre à ces objectifs, 49 anciens sites miniers dans 13 départements métropolitains ont été visités, et plus de 300 sources documentaires traitant des pollutions minières, des risques associées et de leur gestion ont été analysés. Le rapport d’étude final sera publié à la fin du premier semestre 2025 et s’articulera autour des sujets suivants :
– synthèse technique et scientifique des connaissances sur les sources de pollutions minières et leurs impacts sanitaires, sociaux et environnementaux ;
– synthèse des outils réglementaires, méthodologiques et opérationnels afférents à l’évaluation et la gestion des risques et impacts miniers ;
– analyse des failles et manquements dans la gestion des risques sanitaires et environnementaux et des facteurs limitant la prise en charge à la hauteur de la gravité des situations ;
– recommandations aux services de l’État et propositions pour une meilleure prise en charge des personnes affectées.

Pour diffuser largement ces résultats et aider au mieux les communautés affectées, SystExt organisera trois conférences grand public – dont deux dans d’anciennes régions minières : le 17 mai à Anduze (Gard), le 24 mai à Paris et le 14 juin à Figeac (Lot).

Ces conférences ne donneront lieu ni à une captation vidéo ou audio ni à une rediffusion en direct.

 

▪ Programme de la conférence du samedi 17 mai 2025 à Anduze (30)

· 14:30-15:45 · Présentation des résultats de l’étude menée par SystExt (2020-2025)
· 15:45-16:00 · Pause
· 16:00-17:00 · Table-ronde en présence de représentants de populations affectées par les pollutions minières, avec : Pierre LEBROU, ingénieur géologue minier, chargé de projet, Association SystExt · François SIMON, membre fondateur de l’Association pour la Dépollution des Anciennes Mines de la Vieille Montagne (ADAMVM) et président jusqu’en 2023, médecin à la retraite · Jacques RENOUD, adjoint à la mairie de Couflens, co-président de l’association Stop Mine Salau
· 17:00-18:00 · Poursuite des échanges

Informations pratiques
· Salle Rohan · Espace Pélico, 2 rue Pelico, 30140 Anduze
· Ouverture des portes à 14:00
· Entrée libre

▪ Programme de la conférence du samedi 24 mai 2025 à Paris (75)

· 16:00-17:15 · Présentation des résultats de l’étude menée par SystExt (2020-2025)
· 17:15-17:30 · Pause
· 17:30-18:30 · Table-ronde en présence de représentants de populations affectées par les pollutions minières, avec : Pierre LEBROU, ingénieur géologue minier, chargé de projet, Association SystExt · Emmanuel FEYEUX, citoyen engagé, affecté par les pollutions de la mine de Ternand (69) · Membre du bureau du Collectif de défense des bassins miniers lorrains
· 18:30-19:30 · Poursuite des échanges

Informations pratiques
· Centre international de culture populaire (CICP) · 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris
· Ouverture des portes à 15:30
· Entrée libre

 

▪ Programme de la conférence du samedi 14 juin 2025 à Figeac (46)

· 16:00-17:15 · Présentation des résultats de l’étude menée par SystExt (2020-2025)
· 17:15-17:30 · Pause
· 17:30-18:30 · Table-ronde en présence de représentants de populations affectées par les pollutions minières, avec : Pierre LEBROU, ingénieur géologue minier, chargé de projet, Association SystExt · Michel VARA, co-président de l’Association de Défense de l’Environnement du Bassin et ses Alentours (ADEBA) · Jean-Louis CALMETTES, membre du bureau de l’ADEBA et auteur du livre Et au milieu coule du cadmium (2019) · Membre du Collectif de l’après-mine 46 (à confirmer)
· 18:30-19:30 · Poursuite des échanges

Informations pratiques
· Salle Roger Laval · Rue Victor Delbos, 46100 Figeac
· Ouverture des portes à 15:30
· Entrée libre

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« Musk est un fasciste notoire » : le siège de Tesla repeint en « brun nazi » à Paris

[pompé sur Reporterre]

Banderole « le fascisme passe la seconde », peinture « brun nazi »… Des activistes écologistes ont recouvert le siège social de Tesla France, le 11 février. Le but : dénoncer l’invitation d’Elon Musk au Sommet sur l’IA.
Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), reportage

La couleur « brun nazi » a été concoctée spécialement pour l’occasion. Nous sommes le 11 février à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), il est un peu plus de 8 heures du matin et, sous le regard interloqué des passants, une dizaine d’activistes d’Action Justice Climat (AJC, ex-Alternatiba Paris) tartinent la façade du siège social de Tesla France d’une peinture marronnasse. Perchés sur la terrasse du bâtiment du géant de l’automobile électrique, deux autres déploient dans le même temps une banderole. Sur celle-ci a été dessiné Elon Musk faisant un salut nazi — un geste fait lors de l’investiture de Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 janvier —, le tout accompagné de ce message : « Le fascisme passe la seconde. »

« Nous souhaitons alerter sur la montée du fascisme », dit un des militants, avant de filer rapidement. L’action, qui s’inscrivait dans la lignée d’une opération similaire menée par des activistes allemands fin janvier, n’aura pas duré cinq minutes.

Le calendrier n’a pas été choisi au hasard : le patron de Tesla, convié par l’Élysée, devait théoriquement participer ce jour-là à la deuxième journée du Sommet international sur l’intelligence artificielle (IA), à Paris. Si le multimilliardaire n’a finalement pas fait le déplacement, une chose est sûre pour AJC, comme le dit un collage appliqué sur les baies vitrées de l’édifice : « On n’invite pas les fascistes, on les combat. »

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L’opération des membres d’AJC a duré moins de cinq minutes. © NnoMan Cadoret / Reporterre

« Fasciste notoire et revendiqué »

« Musk est aujourd’hui un fasciste notoire et revendiqué, et ce encore plus depuis la réélection de Trump. Or Tesla est la première source de sa fortune, qui lui a permis de racheter X, de financer la campagne de Trump, et a fortiori de financer la montée du fascisme », dit Léa Zaïdat, porte-parole de l’association.

Et si des mesures délétères pour le climat et les droits humains ont déjà été prises par la nouvelle administration aux États-Unis, l’organisation s’inquiète aussi de l’exportation de telles politiques en Europe : Musk, qui a été nommé chef du département étasunien de « l’efficacité gouvernementale », ne cesse de multiplier les déclarations de soutien à l’extrême droite européenne.

Depuis décembre dernier, le propriétaire de Starlink, de Neuralink et de xAI, a ainsi vanté à plusieurs reprises les mérites de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), un parti d’extrême droite ayant notamment à cœur de « remigrer » 2 millions d’exilés ou d’Allemands d’origine étrangère en dehors du pays. Un appui public qui, semble-t-il, porte ses fruits : ces dernières semaines, alors que des élections législatives fédérales auront lieu le 23 février en Allemagne, les intentions de vote pour l’AfD sont montées à plus de 20 %, plaçant le parti en seconde position dans les sondages derrière les conservateurs du CDU/CSU (30 %).

« Musk a le profil parfait du technofasciste : il concentre à lui seul les pouvoirs technologique, politique, médiatique et économique, et possède ainsi tous les moyens pour accompagner la montée de l’extrême droite. C’est extrêmement inquiétant, de même qu’il est très préoccupant qu’il soit convié en grande pompe par Emmanuel Macron au Sommet sur l’IA », ajoute Léa Zaïdat, qui rappelle que pour AJC, « il n’y a pas d’écologie sans lutte contre le fascisme ».

Alors que, selon l’AFP, les ventes de Tesla ont été divisées par deux entre janvier 2024 et janvier 2025 en France et en Allemagne, l’activiste l’assure : « Musk est un adversaire, et on ne va rien lâcher. »

« Peur qu’on dégrade mes Tesla »

Devant le siège de Tesla France, en tout cas, de nombreuses personnes s’arrêtent pour prendre en photo le collage. Comme Nicolas, 45 ans : « Je ne suis pas d’accord avec le fait de faire des dégradations, mais j’approuve le fond du message : avant, j’admirais Musk, à présent, je le déteste. La montée du fascisme fait peur. »

L’homme, venu acheter une pièce pour un de ses véhicules, dit être lui-même propriétaire de… trente Tesla (!), qu’il met en location. « Désormais, j’ai peur qu’on me les dégrade. Alors que je les ai achetées avant ses discours de merde ! » Quelques minutes plus tard, vers 9 heures, des employés sortent du bâtiment. Armés d’essuie-tout bleu, ils tentent de retirer la peinture de la façade. Problème : plus ils l’essuient, plus celle-ci s’étale.

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La mine d’info #8

minedinfo8recto minedionfo8versobulletin d’info La mine d’info numéro 8 de Novembre 2024

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Salut incendiaire à tesla

[pompré sur iaata]

tesla crame

Il y a aujourd’hui une accélération du projet fasciste, patriarcal, écocidaire et colonialiste. Alors que les élites multiplient les saluts nazis nous avons décidé de saluer à notre manière un concessionnaire tesla dans dans la nuit du 2 au 3 mars 2025 à plaisance-du-touch.
Nous avons incendié des véhicules à l’intérieur de l’enceinte à l’aide de deux bidons à essence. Nous nous sommes demandé après coup si des plaques d’allume-feu n’auraient pas été un moyen plus efficace.

Face au renforcement du mouvement néonazi à l’échelle mondiale, nous sommes l’antifascisme combatif qui ne croit pas au mythe de la démocratie.

Face à l’offensive masculiniste et transphobe actuelle, nous sommes un fragment de la lutte contre le patriarcat.

Face aux ravages industriels qui détruisent la planète, nous sommes l’écologie radicale qui ne croit pas aux solutions technologiques.

Face au colonialisme et au suprémacisme blanc, face à la misère et à l’exploitation généralisée, nous exprimons notre refus en acte.

Par cet acte nous participons à l’appel « Accueille le printemps, crame une tesla », à l’élan international qui cible tesla de l’allemagne aux états-unis en passant par les pays-bas, et plus largement à la conflictualité anarchiste.

Nous apportons notre soutien à Louna inculpée dans le cadre de la lutte contre l’A69 et à tous les prisonniers anarchistes, à celles en cavale et celleux qui se battent.

Poursuivons l’offensive contre les techno-fascistes !

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Éolien marin en normandie

[pompé sur trognon.info]

Au large de Courseulles, le projet industriel prend du retard

Le projet d’EDF d’installer 64 éoliennes industrielles au large de Courseulles-sur-mer prend du retard. En cause, des difficultés dans le forage du fond marin et la rareté des bateaux spécialisés dans ce genre d’opérations.

Le nouveau directeur de projet du parc éolien en mer du Calvados au large de Courseulles-sur-Mer (michel benoît) annonce dans un communiqué que la mise en service des 64 éoliennes est reportée à 2026. Le chantier tourne au ralenti, et sur les 64 fondations nécessaires pour ensuite installer les éoliennes de 175 mètres, seules 4 ont pour l’instant été réalisées. On peut lire dans la presse que :

« depuis le 15 janvier 2025, date où les difficultés de forage des fondations des éoliennes avaient été révélées, EDF Renouvelables n’avait pas encore communiqué. EDF confirme enfin les problèmes rencontrés et le retard du chantier qui devait s’achever à l’été 2025. Pour rappel, le navire auto-élévateur Vole au Vent en charge des forages était arrivé sur zone en mai 2024 pour réaliser des tests qui ont nécessité « de corriger des problèmes techniques, le forage de la première fondation a été achevé début décembre 2024. En conséquence, le navire de Saipem S7000 en charge de l’installation des fondations est arrivé sur site en décembre et a installé avec succès la première fondation en janvier. »

« C’est désormais à l’horizon 2026 que la mise en service du parc est évaluée. Car, pendant plusieurs mois, les navires spécialisés pour ce type de construction offshore sont déjà promis à d’autres chantiers en mer. Le navire Vole au Vent a désormais quitté la zone de travaux et les autres navires installateurs partiront également dans les semaines à venir », délivre Michel Benoit qui explique que, « les opérations de forage reprendront au cours de l’été prochain avec un nouveau navire auto-élévateur, le Bold Tern, de l’armement Fred Olsen Windcarrier. »

Un article paru en octobre 2024 sur le site trognon.info donne quelques autres informations sur le projet (et sur la nécessité de lutter contre) :
« Par exemple au large de Courseulles-sur-Mer (Calvados), où 64 éoliennes de 175 mètres de haut doivent bientôt être démarrées. A l’annonce du projet, des habitants et des pêcheurs, pour des raisons diverses, se sont mobilisé-es. Malgré tout, le chantier colossal a commencé. En décembre 2023, RTE a mis à disposition les installations de raccordement au réseau électrique. Des centaines de tonnes de câbles ont été installés sous l’eau pour acheminer l’électricité produite par les éoliennes vers la « chambre d’atterage » de Bernières-sur-Mer, qui assure la connexion avec les 24 kilomètres de câbles souterrains menant au poste électrique de Ranville. Éoliennes offshore du Calvados (un consortium regroupant EDF Renouvelables, WPD offshore et Enbridge) compte mettre en service les éoliennes en 2025. »

Raté puisque le chantier colossal d’EDF est donc en stand-by…jusqu’à l’arrivée du ou des prochains navires nécessaires à la construction du parc offshore. Des sites internets comme myshiptracking.com peuvent permettre de savoir quand l’arrivée salvatrice du mastodonte des mers aura lieu !

[pompé sur trognon.info]

Capitalisme vert : l’éolien industriel a le vent en poupe

Le vendredi 18 octobre 2024, trois ministres se sont déplacés à Fécamp en Seine-Maritime pour annoncer un nouveau projet de parc éolien en mer. L’Etat et les industriels espèrent implanter 200 nouvelles éoliennes, en plus des 71 déjà existantes dans ce parc maritime.

L’éolien industriel en plein essor

En Normandie, d’autres projets éoliens de la sorte sont déjà en cours, et rencontrent des oppositions.
Par exemple au large de Courseulles-sur-Mer (Calvados), où 64 éoliennes de 175 mètres de haut doivent bientôt être démarrées. A l’annonce du projet, des habitants et des pêcheurs, pour des raisons diverses, se sont mobilisé-es. Malgré tout, le chantier colossal a commencé. En décembre 2023, RTE a mis à disposition les installations de raccordement au réseau électrique. Des centaines de tonnes de câbles ont été installés sous l’eau pour acheminer l’électricité produite par les éoliennes vers la « chambre d’atterage » de Bernières-sur-Mer, qui assure la connexion avec les 24 kilomètres de câbles souterrains menant au poste électrique de Ranville. Éoliennes offshore du Calvados (un consortium regroupant EDF Renouvelables, WPD offshore et Enbridge) compte mettre en service les éoliennes en 2025.

A Dieppe, Le Trepport et Barfleur, des projets similaires sont à l’étude. Il y aurait aussi deux projets imaginés au large du Cotentin.

Sur terre aussi, les projets d’éolien industriel se multiplient, car le système capitaliste a besoin de toujours plus d’énergie (et donc d’électricité) pour croître indéfiniment. Sur les communes de Bellengreville et de Moult-Chicheboville, à l’est de Caen dans le Calvados, une enquête publique pour l’implantation de 10 nouvelles éoliennes de la société Vensolair est en cours, et le projet suscite des protestations. Certaines éoliennes menacent directement le marais Chicheboville-Bellengreville et des personnes vivant là craignent des nuisances (sanitaires, sonores et visuelles).

Un discours bien rôdé : la transition énergétique

Les industriels et gouvernants, protecteurs des intérêts capitalistes, ont pris acte du phénomène de dérèglement climatique provoqué par les activités humaines, notamment les activités industrielles alimentées aux énergies fossiles. A défaut de remettre en question le système industriel dans son ensemble, et les destructions massives et inévitables qu’il induit, l’accent a plutôt été mis sur le problème de la production de CO2. Cette orientation idéologique a permis l’apparition d’un discours réformiste visant à une modification progressive du système productif, une « transition » vers des énergies dites décarbonées. De la sorte, plus besoin de remettre en question le système économique dans son ensemble (car une réflexion conséquente amènerait à une remise en cause radicale du capitalisme), proposer des alternatives suffit. Ce discours fait alors passer des sources d’électricité autres que le charbon ou le pétrole pour de véritables solutions écologiques. L’éolien et le solaire (voir même le nucléaire !) sont labellisés énergies vertes par excellence. Pourtant, ces énergies nécessitent également pour fonctionner le pillage néocolonial des ressources, l’exploitation de mines, une certaine organisation sociale du travail, la circulation mondialisée de marchandises, la destruction des espaces où les projets industriels sont implantés, l’imposition de modes de vie, le massacre d’êtres vivants, etc. Par ailleurs, ces nouvelles industries énergétiques ne viennent absolument pas remplacer les anciennes, mais elles s’y additionnent. Chaque année, les records de production des industries pétrolières ou gazières sont battus, alors même que les industries énergétiques dites décarbonées sont en plein essor. Le discours sur la transition est un écran de fumée : il permet aux multinationales et aux Etats de poursuivent les rentables ravages qu’ils organisent tout en dégageant de nouveaux marchés, le tout justifié par une proposition politique qui fait croire à la prise en compte du problème écologique. Tout bénef !

Quelle lutte contre les projets éoliens ?

Le travail des lobbystes et autres politicien-nes fait son effet : l’éolien et le photovoltaïque sont souvent associés à des progrès écologiques. De nombreuses organisations « écologistes » défendent même cette théorie absurde et promeuvent l’implantation de projets industriels dévastateurs, parce qu’éoliens ou solaires. Cela a des conséquences directes dans les luttes contre les projets éoliens. La stratégie de promotion de cette « transition écologique » qui n’a d’écologique que le nom porte ses fruits, et crée de la confusion. Quand des réunions publiques ont lieu à Barfleur en 2021 à propos d’un projet d’éoliennes offshores, les porteurs du projet (à savoir l’Etat et des industriels en quête de nouveaux marchés) sont taxés d’écolos-bobos par les pêcheurs du coin. Dans d’autres régions, des collectifs de riverain-es opposé-es à des projets éoliens sont parfois rejoins ou encouragés par l’extrême-droite locale, qui axe son discours sur la défense du terroir et le rejet de l’écologisme (qui serait donc symbolisé par ces projets industriels…). Une brèche dans laquelle s’engouffrent bien volontiers les pro-nucléaires qui présentent alors « leur » énergie « décarbonnée » comme la meilleure alternative.

La porosité (réelle ou supposée) des luttes contre les projets éoliens avec des tendances anti-écologistes rend parfois frileux-ses à rejoindre ces luttes les anti-capitalistes convaincu-es. Il est pourtant décisif de s’y intéresser. D’abord parce qu’il y a un impérarif à contrer le discours dominant de la soi-disant transition écologique et à lutter contre tout projet industriel conduisant à une augmentation de la production d’énergie. Aussi parce que dans un contexte de renforcement des idées et des groupes d’extrême-droite, laisser des espaces de lutte aux fachos et laisser proliférer une écologie fascisante serait une erreur évidente. Ensuite parce que ces projets sont d’un intérêt stratégique majeur pour les grands groupes industriels comme EDF ou Total, qui veulent verdir leur image et agrandir toujours plus leur emprise sur le monde. Et pour tout un tas d’autres raisons.

Il y a un certain nombre de mobilisations et d’actions contre des projets éoliens, sur des bases anti-capitalistes : des mobilisations en forêt de Lanouée, contre le parc éolien de Saint-Brieuc, des sabotages en France, en Allemagne plus récemment, ou encore en Grèce. La répression s’abat parfois, comme en Haute-Vienne. Partout des projets éoliens émergent, et bien souvent, des réactions hostiles les accompagnent. De manière plus générale, ces luttes peuvent s’inscrire dans une critique globale. Celle d’un système capitaliste-industriel dont la stabilité repose en grande partie sur ses infrastructures énergétiques et sa capacité à produire et à distribuer de l’électricité.

Pour aller plus loin sur la question de l’éolien industriel :
- Leur écologie est un désastre, déconnectons-là !, 2021
- Plaidoyer contre les éoliennes industrielles, 2019
- Communiqué du Vent d’Autan depuis l’Amassada en exil, 2019
- Le vent nous porte sur le système… ou comment être anti-nucléaire sans devenir pro-éolien, 2009

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Tract Stop Mines Salau juin 2024

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Tract SMS 11-2024

 

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29 Mars THIVIERS – GARDAREM RAZAC

[pompé sur lagrappe.info]

Rejoignez nous à 12h (départ 13h) au square René Bristol à Thiviers pour une Marche Festive jusqu’à Pierrefiche pour défendre les bois de Razac et le bassin de la Côle de l’exploitation du quartz par Imerys.

SAMEDI 29 MARSGARDAREM RAZAC

Appel régional à une marche festive de Thiviers à Pierrefiche pour défendre le bassin de la Côle de l’exploitation du quartz par Imerys

⚠️Depuis quelques temps vous avez peut être entendu parler de la multinationale IMERYS. Spécialisée dans l’extraction et la transformation des « minéraux de spécialités », ses activités ne datent pourtant pas d’hier. Sous ce nom, elle exploite depuis une vingtaine d’années plus de 200 sites sur toute la planète. Non sans scandales écologiques et sociaux comme aux USA, au Brésil et en Afghanistan. Avec plus de 14000 employé.es elle a réalisé 4,3 milliards de chiffre d’affaires en 2022. Mais son histoire d’exploitation minière date du 19e siècle impérial et de la société Pennaroya, dont elle est une héritière directe. Un peu partout en France, Imerys semble dotée d’un appétit insatiable pour les minéraux dont les sols de nos régions regorgent.

💧Comme à la Narse de Nouvialle dans le Cantal, à Luzenac en Ariège, à Glomel en Bretagne, à Echassières dans l’Allier et à Thédirac dans le Lot, chez nous, à Lempzours, Saint Jean de Côle et Thiviers, dans la partie limousine du nord de la Dordogne, Imerys ne cesse de s’étendre pour extraire les minerais de nos sols. Dans notre région Imerys extrait des galets de quartz qui servent à fabriquer du silicium métal dont les applications industrielles sont multiples, notamment pour l’électronique et les semi-conducteurs qui équipent nos appareils numériques. Mis devant le fait accompli d’une enquête publique surgie de nulle part l’été dernier, l’urgence pour nous se situe entre Razac et Pierrefiche au nord de Thiviers, où Imerys compte détruire des bois très anciens sur le bassin de la rivière Côle. Alors que l’exploitation risque de commencer en 2025, nous, riveraines et riverains, sommes très inquiets de la destruction de nos sols et de nos ruisseaux ainsi que des dangers liés aux camions sur la route sinueuse qui nous relie au reste de notre territoire dont l’avenir est menacé : partout dans notre secteur on trouve des cailloux de quartz à même les sols.

✊C’est pourquoi le 29 Mars prochain – tandis que le sud-est de la France convergera vers Grenoble à l’appel du collectif StopMicro pour empêcher l’extension de la méga-usine de semi-conducteurs de STMicroelectronics – nous, habitantes et habitants du Périgord-Limousin, en écho à l’appel du Grésivaudan contre la numérisation du monde, appelons les habitantes et les habitants des régions alentours à converger ici à Thiviers pour une marche festive qui se terminera par le procès du représentant d’Imerys : « Peltassou l’extractiviste » !

🤝Des personnes de l’ensemble des collectifs résistant aux extensions et aux impacts des activités d’Imerys seront présentes pour témoigner et partager avec nous la réalité de l’extractivisme ordinaire que nous subissons quotidiennement toutes et tous sur nos territoires.

GARDAREM RAZACVOLEM VIURE AL PAIS
Nous Garderons Razac – Nous voulons vivre au pays !
💫💫💫

Thiviers 9 mars 2025

L’association Sauvegardons Razac et le bassin de la Côle.

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Début des forages et choses à venir

Le début des forages par la société FORACO , sous traitante de la Compagnie des Mines Arédiennes (CMA), ayant été annoncé pour mars 2025 sur plusieurs anciennes concessions minières de Haute-Vienne et Dordogne, une assemblée à eu lieu le 6 mars 2025 pour discuter des suites à donner à la mobilisation.

Save the date : entre autres, le samedi 19 avril sera jour de fête et de lutte !

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Imerys, le groupe minier français, est accusé de pollutions et d’escroquerie

[pompé sur reporterre]

Alors que la construction d’une mine de lithium est en projet dans le centre de la France, Imerys est poursuivi devant le tribunal de commerce de Paris pour ses activités… au Brésil.

En France, Imerys se positionne comme faisant partie des « leaders du secteur minier en matière de durabilité ». Avec le projet d’ouverture d’une mine de lithium destinée à la production de batteries électriques, dans le sud du département de l’Allier, la multinationale, héritière de la branche métal du groupe Rothschild fondée en 1880, est devenue la vitrine de la relance minière dans l’Hexagone.

Au moment où débute l’enquête publique sur l’ouverture de cette mégamine française, le scandale entourant un complexe minier amazonien rattrape la multinationale. Depuis début février, a révélé le magazine Challenges, Imerys est poursuivi par un fonds d’investissement étasunien, le groupe Flacks, pour « dissimulation frauduleuse ». Selon Flacks, contacté par Reporterre, l’entreprise aurait vendu ses exploitations de kaolin en dissimulant qu’elles seraient à l’origine d’un « désastre humanitaire » dû aux « mauvaises pratiques de l’entreprise minière ». La première audience se tiendra le 3 avril au tribunal de commerce de Paris.

L’affaire nous emmène en Amazonie, dans l’État du Pará, dans le nord-est du Brésil. Depuis 1996, Imerys y exploite des mines de kaolin — un minéral blanc utilisé entre autres pour produire des pigments qui font briller le papier et les emballages — dans la forêt tropicale. Deux pipelines de 200 kilomètres l’acheminent jusqu’à Barcarena, une ville de 125 000 habitants à l’embouchure du fleuve Amazone, où l’entreprise exploitait encore il y a peu un terminal portuaire et deux usines de transformation.

«  On veut la justice, Imerys dehors  !  » Rencontre d’habitants à Barcarena juste après l’incendie de l’entrepôt d’Imerys en décembre 2021. Rapport de l’assemblée législative du Pará

Imerys cherche-t-il à échapper aux conséquences de sa pollution ?

En juillet 2024, Imerys a vendu à Flacks ces sites de production regroupés au sein d’une nouvelle filiale baptisée Artemyn. Une semaine après la signature, le 12 juillet, les autorités de l’État ont informé Flacks qu’elles venaient de faire fermer les mines de kaolin : Imerys n’a pas respecté les droits des populations amazoniennes et n’avait plus d’autorisation environnementale.

Le fonds d’investissement accuse Imerys de l’avoir « floué de bout en bout » en dissimulant la situation. Ce dernier affirme avoir cédé ces actifs pour « concentrer sa stratégie sur des marchés de spécialité comme la transition énergétique ». Mais le groupe Flacks se dit « totalement convaincu » qu’Imerys cherche en fait à échapper aux conséquences de ses trente ans d’activité au nord-est du Brésil.

« Toute vie aquatique a disparu »

« Ce qui est surprenant, c’est que les installations d’Imerys n’aient pas été mises à l’arrêt plus tôt », dit Marcel Hazeu, chercheur en sciences de l’environnement, interrogé par Reporterre. Responsable du groupe de recherche Société, territoire et résistance en Amazonie, rattaché à l’Université fédérale de Pará, il documente depuis douze ans avec son équipe les « crimes socio-environnementaux » de l’entreprise. Imerys a causé plus de vingt accidents en vingt ans. L’entreprise est visée par 169 plaintes pour pollution, infraction au droit du travail ou non-respect des droits des peuples autochtones.

Pollution des eaux après la rupture d’un oléoduc qui transporte du kaolin vers l’usine de traitement, en 2011. Laquanam / Université fédérale du Pará

À Barcarena, le quartier de Vila do Condé est traversé de toutes parts par les rivières et habité depuis des siècles par des ribeirinhos, des communautés traditionnelles de pêcheurs installées dans des maisons sur pilotis sur les rives. Certaines sont des quilombos, fondées par d’anciens esclaves africains qui ont combattu et fui les plantations. D’autres sont habitées par des peuples autochtones. Depuis l’arrivée d’Imerys, ces communautés vivent parfois à quelques centaines de mètres d’immenses barrages où ses deux usines — Rio Capim Caulim et Pará Pigmentos — déversent leurs déchets, des résidus semi-liquides issus de la transformation du kaolin.

Régulièrement, les rivières et les fleuves de Barcarena deviennent blancs et des poissons flottent à la surface. Aux fuites et débordements peuvent s’ajouter des ruptures de barrages : en 2007, quand l’une des digues retenant les résidus s’est rompue, ce sont plus de 200 000 m3 d’eaux contaminées ont déferlé dans les cours d’eau. En mai 2014, le ministère public de l’État a recensé cinq déversements accidentels en moins de quinze jours.

Des « éléments toxiques » dans les rivières

« Étant donnés tous les accidents d’Imerys, on peut considérer les rivières Dendê et Curuperé comme impropres à toute activité humaine », a résumé Simone Pereira, chimiste à l’Université fédérale du Pará, interviewée par Reporterre. Son laboratoire de chimie environnementale (Laquanam) a été appelé à plusieurs reprises pour analyser l’eau après des déversements.

« Imerys nie ses dégâts en répétant que le kaolin est “inerte” [il ne subit aucune modification dans le temps] et “non dangereux”, explique-t-elle. Mais à cause de l’acide sulfurique utilisé dans le traitement, ces effluents sont très acides, ce qui fait disparaître toute vie aquatique. Ils contiennent aussi des éléments toxiques, comme le baryum », dont l’exposition chronique peut provoquer des maladies respiratoires et artérielles.

 
Une coulée de résidus toxiques causée par la rupture de la digue d’un bassin, en 2007.

Depuis 2007, après chaque accident, le ministère public de l’État du Pará ordonne à Imerys de prendre des mesures immédiates pour sécuriser ses installations et de fournir de l’eau et de la nourriture aux communautés. En 2007, selon Simone Pereira, Imerys s’est contenté de forer un puits — sans traiter l’eau. « Après analyse, nous avons constaté que l’eau fournie par l’entreprise n’était pas potable », dit la chimiste. Qui a signalé plusieurs fois qu’Imerys n’a jamais installé de système pour traiter les métaux lourds dans ses rejets, déversés directement dans le fleuve Pará.

En octobre 2016, quand les rivières ont de nouveau viré au blanc, le ministère public de l’État a constaté qu’Imerys avait tenté de dissimuler l’accident, en ne communiquant qu’après y avoir été obligé par l’alerte donnée par les habitants. Il notait aussi, qu’« à nouveau, la société Imerys a présenté de fausses informations sur les causes et les conséquences de la fuite, ce qui aggrave le problème du manque de fiabilité de son fonctionnement » [1].

D’après une enquête de l’Observatoire des mines, à la suite de ce nouvel accident, le procureur de l’État a demandé la suspension de ses activités, sans l’obtenir.

Catastrophe chimique

Le 6 décembre 2021, vers 20 heures, les habitants de Barcarena ont entendu une détonation provenant du quartier de Vila do Conde et observé une colonne de fumée noire monter d’un entrepôt de l’usine Imerys Rio Capim Caulim. Pendant toute la nuit, la ville s’est retrouvée prisonnière d’un nuage de fumée toxique. « Nous ne pouvions pas respirer, nous avions très mal à la tête, nous ne savions pas où nous réfugier », a témoigné un habitant cité par l’ONG d’investigation Sumaúma lors d’un procès en octobre 2023.

Une trentaine de personnes ont été hospitalisées, une centaine a reçu des soins médicaux. L’incendie aurait été causé par les mauvaises conditions de stockage d’un produit chimique utilisé pour purifier le kaolin : l’hydrosulfite de sodium. Il s’enflamme au contact de l’air humide, explose au contact de la chaleur et dégage un gaz toxique.

Imerys n’a pas reconnu sa responsabilité pour les conséquences de ce qu’elle a qualifié de « début d’incendie ». Ainsi se conclut l’enquête parlementaire menée après l’accident par l’Assemblée législative de l’État du Pará : « Nous pouvons affirmer sans crainte que l’entreprise Imerys Rio Capim Caulim S/A est absolument incapable de respecter la réglementation. » Elle ne disposait d’aucun plan d’urgence pour un accident chimique et n’avait pas prévu, « ne serait-ce qu’en une ligne, de mesures de prévention, de protection, de communication et de sauvetage pour les populations environnantes », notent les députés, qui recommandent la suspension de toutes les activités de l’entreprise. Quarante-trois plaintes ont été déposées par des habitants et le ministère public de l’État a engagé des poursuites.

Imerys préparait discrètement son départ

Avant même l’incendie, Imerys avait commencé à préparer son départ. Fin décembre 2021, l’avocat Ismael Moraes, spécialisé en droit de l’environnement, révélait dans le journal Ver o Fato qu’Imerys avait, dès septembre, « discrètement fermé » l’une de ses deux mines de kaolin et débranché son pipeline. Quelques mois plus tôt, le secrétariat d’État à l’environnement avait suspendu l’autorisation de cette même mine, en raison « de l’énorme dévastation environnementale dans les municipalités d’Ipixuna et de Paragominas, où des dizaines de gigantesques fosses d’extraction abandonnées n’ont toujours pas été réhabilitées ».

Fin janvier 2022, des dirigeants français du groupe étaient allés à Barcarena pour négocier la vente du terminal portuaire avec « un grand groupe européen ». Ismael Moraes a lancé une action civile contre l’État du Pará pour qu’il empêche Imerys de partir en laissant une « importante dette fiscale » et « tout le passif de la déforestation, des fuites, de la contamination des rivières et de la destruction des sources dans les communautés indigènes et quilombolas ».

L’eau des puits après un déversement accidentel de kaolin. Laquanam / Université fédérale du Pará

La chercheuse Simone Pereira s’inquiète pour la sécurité de la dizaine de bassins de résidus qui resteront au milieu de l’agglomération de Barcarena : « Il y a déjà eu de graves accidents alors que le site était sous surveillance, alors imaginez ce que ce serait sans entretien. » Les habitants craignent une tragédie comme à Mariana (2015) puis à Brumadinho (2019), où des ruptures de digues minières ont entraîné des centaines de morts et détruit des écosystèmes entiers. « La solution au problème serait de retirer ce matériau du sol de l’Amazonie, peut-être en l’envoyant quelque part en France », suggère Pereira.

Lire aussi : Mine de lithium dans l’Allier : « Ne nous parlez pas de sauver le climat ! »

Contacté par Reporterre, le groupe Imerys a répondu qu’il « n’entend pas s’engager dans un dialogue improductif et alimenter des polémiques stériles ». En mars 2024, il s’est expliqué sur ses activités amazoniennes lors du tout premier débat public organisé autour du projet de lithium en France. Répondant à une habitante qui s’interrogeait sur la « pollution au Brésil », Guillaume Delacroix, directeur général d’Imerys Europe, a déclaré : « Effectivement, il y a une dizaine d’années, un de nos bassins de décantation contenant du kaolin, une substance inerte, a débordé dans les ruisseaux. Ce que je peux vous dire, madame, c’est que nous avons pour chacun des incidents environnementaux un plan d’action proportionné, et des moyens derrière pour que cela ne se reproduise pas. »

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Projet lithium dans l’Allier : une enquête publique lancée pour l’étape pilote

[pompé sur lamontagne]

Imerys lance une enquête publique pour l’étape pilote de son projet lithium dans l’Allier. Les personnes qui le souhaitent peuvent participer pendant un mois, jusqu’au 31 mars 2025.

Lancée officiellement ce 27 février, l’enquête publique autour de l’étape pilote du projet lithium dans l’Allier vise à éclairer la décision du préfet sur les autorisations environnementales et les permis de construire sollicités par Imerys.  Les citoyens peuvent participer pendant un mois, jusqu’au 31 mars. Les personnes qui le souhaitent peuvent apporter une contribution sur les registres ouverts à cet effet sur les lieux d’enquête ainsi que par courrier, courriel et par voie numérique. Elles peuvent aussi dialoguer avec la commission d’enquête, lors de ses permanences.

Treize permanences

Le calendrier prévoit treize permanences, dont deux en visio, avec des créneaux réservables en ligne via le site internet lancé à cet effet. Les associations opposées au projet devraient profiter de ces rendez-vous pour faire remonter leurs arguments.

Plusieurs commissaires conduisent cette enquête. « Personnalités neutres et indépendantes, inscrites sur les listes d’aptitude au titre de l’année, les commissaires enquêteurs sont désignés par le président du tribunal administratif ou dans certains cas par le préfet », précisent les services de la société minière.

Début possiblement en 2025

« Sous réserve de l’obtention des autorisations administratives, les aménagements de l’étape pilote pourraient débuter courant 2025 », poursuit Imerys. « Ces installations auraient ensuite vocation à fonctionner jusqu’à la mise en service des installations industrielles soit pendant environ trois ans. »

L’entreprise envisage deux usines pilotes : une dite de concentration, sur le site de Beauvoir (commune d’Échassières), qui produirait 2.000 tonnes de concentré de mica par an ; une autre de conversion, sur le site de La Loue près de Montluçon, qui produirait 200 tonnes d’hydroxyde de lithium monohydraté annuellement.

« La phase pilote comprend également la réalisation d’une galerie d’exploration », précise la société. Avec l’objectif d’extraire 93.000 tonnes de granite par an du site – contre 2,1 millions de tonnes pour l’étape industrielle.

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Enquête publique projet de mine de lithium dans l’Allier

[reçu par mail]

L’enquête publique sur les usines-pilotes d’Echassières (mine de lithium) et Saint-Victor (usine chimique de conversion) s’est ouverte ce jeudi 27 février et sera close dès le 30 mars. Vous pouvez télécharger le dossier d’enquête avec le lien suivant : https://www.registre-numerique.fr/pilotes-emili Vous pouvez télécharger tout le dossier (onglet DOSSIER COMPLET), ou seulement certaines parties (DOSSIER D’ENQUÊTE/ tout déployer).

Ne vous laissez pas effrayer par ces plus de 3000 pages ! Installez vous tranquillement et regardez le sommaire, et dirigez-vous vers ce qui vous semble important, ce qui vous concerne, ce qui vous tient à cœur, ce qui vous inquiète, et répondez à cette enquête publique.

Vous n’avez qu’un petit mois pour réagir face à cet énorme projet qui détruira la biodiversité de notre environnement régional.

Plus nous serons nombreux à participer, même un tout petit peu, et plus nous aurons une chance d’être entendus. Montrons que non, il n’y a pas « personne ici », comme le disait de façon déplacée une certaine dame — heureusement partie sous d’autres cieux.

L’enquête se fera
— en ligne : https://www.registre-numerique.fr/pilotes-emili/deposer-son-observation
— en présence des commissaires enquêteurs dans les mairies de Echassières, Servant, Nades, Lalizolle, St Victor, Montluçon. Attention, il y a très peu de créneaux de rendez-vous proposés pour le moment. Vous pouvez aussi simplement consigner vos observations sur les registres dans ces mairies. Le lien vers le détail des jours et horaires est ici : https://www.registre-numerique.fr/pilotes-emili/permanences
— Le dossier d’enquête est également consultable dans les mairies de Coutansouze, Louroux-de-Bouble, Durmignat et Moureuille.
— Il vous est aussi possible d’adresser vos observations ou propositions par courrier à Madame Chetot, présidente de la commission d’enquête, à la Mairie d’Echassières, 16 rue Jouhet Duranthon, le Bourg, 03330 ECHASSIERES, ou la Mairie de Saint-Victor, 7 rue André Gide, 03410 ST VICTOR.

A vos stylos ! Bon courage !

Et rappelez-vous que rien n’a encore commencé !

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Saccage de mines

[pompé sur iaata.info]

L’état fRançais, main dans la main avec les grandes entreprises extractivistes telles qu’Imerys, envisage la création de plusieurs mines sur son territoire. Son ambition phare : une mine d’extraction de lithium à Echassières dans l’Allier. Un métal rare essentiel dans la fabrication de batteries électrique.
Elle débuterait par un projet pilote annoncé pour 2025, avec mise en place définitive pour 2028.
Dans un contexte d’épuisement des énergies fossiles et de militarisation mondiale, l’état continue son entreprise de destruction du vivant.

Les défenseurs de ce projet ne manquent pas d’arguments, « nos » renault seront bientôt écolo. Le capitalisme vert a de beaux jours devant lui puisque le cumul des productions d’énergies et la recherche d’une croissance sans fin sont renommées « transition écologique ». On entend des experts nous conter qu’en Europe les normes permettent une extraction plus propre qu’ailleurs, qu’extraire en fRance serait un geste décolonial. Lol. Que ce soit clair, une nouvelle mine en fRance ne fermera aucune mine en Amérique du Sud. Une mine reste une mine. Qu’adviendra t’il alors des forêts environnantes comme la charmante forêt des Colettes située dans et aux alentours du projet Emili ?

Dans un climat de guerre généralisée, l’état fRançais a tout intérêt a mettre la main sur l’enjeu stratégique que représente le lithium. La monopolisation de l’eau, sa pollution, l’accumulation de déchets toxiques et radioactif ainsi que tous les ravages inhérents à cette industrie sont visiblement des sacrifices admissibles afin de préserver la souveraineté nationale.
Les responsables de ces projets ont des noms, des adresses, des bureaux…
Iels sont attaquables.
En tant qu’anarchistes, nous nous opposons non seulement à ce projet de mine, mais aussi à l’existence même de toutes mines et d’une forme de société qui en dépend. Une société basée sur la domination et l’autorité.

Une lutte contre la mine d’Echassières est déjà en cours. Ailleurs, d’autres révolté•e•s se bougent contre l’extractivisme. On peux faire écho à leurs révoltes en s’attaquant ici aux entreprises responsables des ravages là-bas. On peux s’en prendre directement aux acteurs impliqués dans la construction de cette nouvelle mine de lithium. Le fait que ce projet soit tentaculaire le rend fragile. Ciblons l’état (BRGM, mairies, bureau des collectivités territoriales, et autres) et ses sous fifres (Iris, Géoderis, ou chercheur.euses collabos), l’industrie extractive (Imerys, Eramet pour les mines de lithium au Chili, ou de nickel en Kanaky ou en Indonésie…) et toutes les entreprises de production qui en découlent. De l’automobile à l’armement.
Il est possible de nuire à la bonne marche de ce projet.
Du tag au sabotage, du blocage à l’émeute, unissons-nous de toutes nos rages contre ce monde de mines et de cages.

 

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Appel à action contre la compagnie minière canadienne Aclara : #FueraMinera Aclara

[pompé sur mtlcounterinfo.org]

Nous voulons que les collines de Penco soient exemptes d’extractivisme.

Les communautés de Penco, Lirqué, Tomé et des environs luttent contre un projet d’exploitation minière de terres rares depuis plus de dix ans. Elle s’appelait d’abord Biolantánidos, aujourd’hui Minera Aclara. Nous avons l’intention de revitaliser cette lutte contre ces centres de mort, d’informer les communautés de ses dangers et de ses conséquences, et de tisser des réseaux actifs. Pour cette raison, avec des collectifs et des mouvements de défense des collines de Penco, nous avons créé la campagne #FueraMineraAclara, qui circule dans les médias alternatifs, les radios libres et les nouveaux sites d’Abya Yala (le soi-disant continent américain) et de la planète.

Contre une forte intervention de cette société sur Penco, la résistance se poursuit au sein d’une communauté qui aime, valorise et coexiste avec l’environnement naturel, générant une défense terrestre continue, contre les intérêts militaires et technologiques des entreprises mondiales de puissance et de dévastation. Actuellement, Penco est dans la ligne de mire de l’extractivisme mondial. La société Aclara Resource, cotée en bourse à Toronto, offrirait aux États-Unis et au Canada des niveaux de production de terres rares compétitifs par rapport à la Chine, après la construction de deux installations d’extraction, l’une à Penco (Chili) et l’autre à Goiás (Brésil). Nous appelons tout le monde à se joindre à cette campagne avec des activités, de la propagande, des discussions, des graffitis, des rassemblements et tout ce qui est dans notre imagination, pour arrêter la destruction des collines de Penco. Ce n’est que le début d’une avant-garde extractiviste à la recherche de terres rares au Sud. Rejoignez-nous et ensemble, nous défendrons les forêts et les collines de Penco.

#FueraMineraAclara

Nous voulons que les collines de Penco soient exemptes d’extractivisme.

Plus d’infos sur : https://lazarzamora.cl/

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Berlin (Allemagne) : saboter le transport des travailleurs de Tesla

[pompé sur sans nom]

Sabotage d’une ligne de train et d’une antenne-relais
Traduit de l’allemand de de.indymedia, 12 février 2025

Il y a très exactement un an, la forêt de Grünheide a été occupée près de Berlin afin d’empêcher l’extension de la Gigafactory de Tesla. Après à peine neuf mois d’existence, l’occupation a été expulsée en novembre dernier, au prétexte fallacieux d’une enquête pour possession d’armes. C’est dès ce moment-là que des pelleteuses aux ordres de la compagnie ferroviaire Deutsche Bahn, ont commencé à creuser un sillon de désolation à travers la forêt, afin de construire des voies ferrées et une gare de marchandises destinées à l’extension de la Gigafactory. Entre-temps, contre la volonté de la population du coin, Tesla avait obtenu l’autorisation d’agrandir son usine mais aussi un nouveau contrat sur l’eau, lui permettant de rejeter encore plus de déchets toxiques dans les eaux usées.

En bref : tout roule pour le techno-fasciste et fan du parti d’extrême-droite AfD, Elon Musk.

Mais nous n’allions pas non plus rester les bras croisés face à ces faits. La lutte contre Tesla a déjà donné lieu à de nombreux et merveilleux moments de résistance, et a montré qu’en combinant différentes méthodes, même l’une des entreprises les plus puissantes du monde peut être mise à genoux, au moins temporairement. Nous voulons continuer dans cette voie.

tesla-berlin-sabotage

Ce matin, nous avons interrompu la ligne de chemin de fer par laquelle transitent chaque jour des milliers d’ouvriers et d’ouvrières de Tesla entre la capitale et la zone de Grünheide [où est située l’usine Tesla], mais aussi des marchandises comme le pétrole et le gaz d’Est en Ouest, et nous avons mis le feu à une antenne-relais située à proximité immédiate du puits de câbles ferroviaires. Ce sabotage a pour cible la Deutsche Bahn et Tesla, les deux principaux responsables de l’expulsion et du défrichage de la forêt, ainsi que l’infrastructure qui constitue l’épine dorsale de la domination numérique et du contrôle.

Nous sommes conscients que les atteintes à la nature causées par ces entreprises à Grünheide ne sont qu’une petite partie de ce que le complexe technologique et industriel et la production de véhicules électriques qui en découle provoquent comme destruction dans le monde entier. L’accaparement des terres, la surexploitation, la pollution de l’environnement et l’exploitation brutale de la main-d’œuvre humaine vont toujours de pair avec l’extraction de matières premières et les infrastructures de transport nécessaires.
Les minéraux comme le lithium, le cobalt, le cuivre, etc., dont ils ont énormément besoin pour fabriquer batteries de voiture et autres technologies-clés de la transition énergétique qui nous font miroiter un développement durable, ne sont pourtant disponibles qu’en quantité limitée, et leur accès est bien entendu disputé. Il en va de même pour les produits high-tech comme les puces électroniques, qui sont intégrées dans tous les appareils techniques imaginables et ne sont produites que par une poignée d’entreprises dans le monde.
Les tensions géopolitiques qui en résultent pourraient bientôt transformer les guerres commerciales actuelles en de sérieux conflits armés. La transformation « verte » tant vantée, qui suit imperturbablement le mantra capitaliste du « plus vite, plus haut, plus loin », ne fait donc pas qu’attiser le réchauffement climatique et les catastrophes qui y sont liées, mais possède également, en interaction avec d’autres facteurs, le potentiel de conduire à nouveau l’humanité au bord du gouffre d’une guerre mondiale. Celle-ci menace pourtant de devenir aussi durable que les crises capitalistes elles-mêmes.

Les techno-fascistes comme Elon Musk profitent de ces développements et, de manière étonnante, servent de charnière idéologique entre la foule raciste de la rue, l’extrême droite des parlements et les élites économiques qui croient au progrès et vénèrent la technologie comme la panacée qui sauvera la civilisation. Face à la guerre et à la crise, le (néo)fascisme et le capital se donnent à nouveau la main et forment une alliance dangereuse qui rappelle les périodes les plus sombres de l’histoire.

La Deutsche Bahn et Tesla/SpaceX font partie des nombreuses entreprises qui profitent à la fois de la catastrophe écologique et d’un scénario de guerre imminent. D’une part, parce que la fable d’une « économie verte » demeure malgré tout tenace, et sert de booster à leurs affaires au nom d’une prétendue durabilité possible. D’autre part, parce que ces deux entreprises jouent, avec leurs infrastructures et avec leurs applications technologiques, un rôle important dans la logistique de guerre des États-membres de l’OTAN, qui tournent sans cesse la roue de l’escalade dans le bras de fer mondial, afin de défendre la suprématie occidentale et de pouvoir poursuivre sans encombre l’asservissement colonial du Sud global. Si besoin par la guerre.

Pas avec nous – Pas de repos pour les profiteurs de la guerre et de l’écocide !
Salutations aux anti-fascistes qui mettent le feu à Tesla, des États-Unis jusqu’à Dresde !
Amour et force pour les prisonnier.es et celleux en cavale !

PS.: D’autres entreprises qui ont participé à l’expulsion en louant des engins de construction ou qui s’enrichissent grâce à l’extension de la Giga-Factory seront certainement heureuses de recevoir votre visite :
Matthäis Bauunternehmen GmbH & Co
STRABAG
Boels
HKL Baumaschinen

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Les îles Cook vont explorer leurs fonds marins riches en minéraux avec la Chine

Le Premier ministre des îles Cook, Mark Brown, a déclaré dans un communiqué que cet accord s’inscrivait dans le cadre du « partenariat stratégique » avec la Chine révélé il y a une semaine. Celui-ci couvre notamment le commerce, l’investissement et l’océanographie.

Selon le texte diffusé samedi, les deux pays vont travailler ensemble en matière d' »exploration » et de « recherche de ressources minérales des fonds marins » dans les eaux de ce micro-Etat de 17.000 habitants.

Le protocole négocié avec la Chine n’implique cependant aucun accord pour la délivrance de licences d’exploration ou d’exploitation à ce stade, a indiqué le gouvernement des îles Cook.

Nickel et cobalt

Trois entreprises, CIC, CIIC Seabed Resources et Moana Minerals, bénéficient depuis 2022 de licences pour explorer les fonds marins du minuscule pays insulaire, à la recherche de nodules riches en métaux tels que le nickel et le cobalt, qui sont utilisés dans les batteries des voitures électriques.

Le gouvernement des îles Cook ne compte toutefois pas donner un éventuel feu vert pour l’exploitation avant d’avoir évalué les conséquences d’une telle activité, en particulier sur l’environnement.

« Notre secteur des minéraux en fonds marins reste sous surveillance réglementaire stricte, garantissant que toutes les décisions sont prises de manière transparente et dans le meilleur intérêt des îles Cook et de leur population », a assuré M. Brown dans son communiqué.

Les entreprises du secteur espèrent gagner des milliards de dollars en extrayant des fonds marins des nodules polymétalliques chargés de manganèse, cobalt, cuivre et nickel. En face, les défenseurs de l’environnement craignent que ce procédé ne ravage les écosystèmes.

Des ambitions qui font tâche d’huile

Dans la région Pacifique, la Nouvelle-Zélande soutient actuellement une interdiction internationale. Mais mi-février, le ministre des Ressources du pays, Shane Jones, a déclaré à l’AFP que Wellington n’excluait plus de changer d’avis, « alors que les minerais stratégiques ont un rôle de plus en plus important à jouer ».

En Europe, la Norvège comptait attribuer en 2025 ses premiers permis d’exploration minière sous-marine, mais son gouvernement a consenti à ne pas le faire dans ce délai, en vertu d’un accord conclu avec un petit parti allié pour faire adopter son budget.

La Chine, elle, cherche à étendre son influence militaire, économique et diplomatique dans le Pacifique en se rapprochant des micro-Etats de la région, au détriment notamment des Etats-Unis, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, ou encore de la France, puissances historiques de la zone. Les îles Salomon et Kiribati y sont par exemple d’autres bénéficiaires de l’aide chinoise.

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