ACCUEILLE LE PRINTEMPS, CRAME UNE TESLA

[pompé sur nantes.indymedia ]

En ces temps obscurs l’horizon semble bouché par l’asservissement techno-industriel, la guerre, la montée en puissance du fascisme avec le renforcement du patriarcat à ses côtés.
Là où le désespoir règne une proposition offensive est précieuse. Une proposition pour attaquer une cible à la croisée de nos luttes déjà existantes, une tentative pour donner du souffle à nos combats.
Cette proposition c’est celle d’attaquer Tesla. Nous entendons par là les voitures électriques de cette entreprise qui pullulent de plus en plus dans les rues et qui n’attendent que toi.
Nous t’invitons à te préparer et à frapper dès que possible pour accueillir le printemps comme il se doit !

Si d’autres cibles sont plus stratégiques le choix de Tesla n’est pas un hasard.
Les voitures électriques sont l’un des maillons de l’électrification à marche forcée qui a lieu dans le monde au nom d’un mythe nommé “transition énergétique” ou “transition écologique”. Ce mythe c’est celui d’une société technologique qui serait moins polluante, d’un capitalisme plus vert, quand la réalité est celle d’une accentuation du désastre industriel qui ravage aujourd’hui notre planète. Loin de remplacer l’énergie fossile les énergies dites “renouvelables” viennent s’y superposer pour intensifier la production et la course du progrès. Les éoliennes, les panneaux photovoltaïques, le nucléaire ne font qu’augmenter les besoins en minéraux et donc l’exploitation et la pollution de la terre à travers l’existence des mines. Les voitures électriques n’échappent pas à cette logique puisque leurs batteries nécessitent du lithium. Ce n’est pas un hasard si les Etats se battent actuellement pour la souveraineté de leur chaîne d’approvisionnement en métaux stratégiques, ce qui passe autant par des conflits mondiaux que par la relance minière à l’intérieur du territoire comme par exemple le projet controversé d’une mine de lithium dans l’Allier en france qui suscite de nombreuses oppositions.

Les voitures électriques c’est aussi un des symboles du “monde” connecté. Caméras, capteurs, téléphones, montres, frigo et lampadaires connectés: c’est à l’heure actuelle tout un internet des objets qui se déploie. Il nous dépossède d’un rapport direct au monde qui nous entoure tout en intensifiant encore la surveillance et le contrôle. Chaque Tesla comporte 8 caméras et représente l’idéal de la smart city: un obstacle supplémentaire à la liberté.

Tesla c’est aussi l’empire bâti par Elon Musk, célèbre géant de la tech qui oeuvre aux côtés de Donald Trump dans son offensive fasciste et patriarcale qui est loin de se limiter aux frontières des Etats-Unis.

Combattre le système techno-industiel, combattre le patriarcat, combattre la dévastation de la nature et la misère sociale qui en découle, combattre le fascisme, aspirer à une vie plus libre sont autant de raisons d’attaquer Tesla.

Réunis tes ami.es de confiance ou ta seule motivation et prépare ta cible dès maintenant !

Accueille le printemps, crame une tesla !

Important si tu te lances:
-En plus de celles de la rue une tesla comporte 8 caméras: n’oublie pas de te masquer !
-Attention à ne laisser aucune empreinte digitale ou trace ADN.
-Un feu de véhicule électrique est particulièrement dur à éteindre. Cela peut être un avantage comme un risque de sécurité si tu ne veux pas que l’incendie s’étende à l’environnement proche.
-Allume-feu ou essence, retardateur ou non, à te voir… mais surtout: prends soin de toi et amuse toi bien !

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Rendez vous le samedi 1er Mars

Aujourd’hui à Salau et à Eylie, plus de 900 000 m³ de résidus minier
s’infusent dans les sols et les eaux : amiante, arsenic, plomb, cadmium,
antimoine, molybdène, fluor, associés à tout un tas d’autres métaux
lourds et substances toxiques.

Le nouveau projet empoisonné que concocte en souterrain l’État et la
société Néometal, pourrait à terme, multiplier les stocks de déchets
pollués par trois, quatre, ou beaucoup plus…

Pour nous même et les générations futures, pas besoin d’être
spécialistes ou géologues pour comprendre qu’il faut impérativement s’y
opposer.

Tout le monde est concerné, tout le monde est donc bienvenue !

Suite à la dernière réunion d’information tenue à Salau en présence de
nombreuses personnes venues pour s’opposer au nouveau dépôt de Permis
Exclusif de Recherche de Mine (PERM) qui concerne, aujourd’hui, les
communes de Couflens, Ustou, Aulus-les-Bains et Auzat, nous appelons à
la création d’une Assemblée de Lutte.

Nous appelons toutes les personnes, collectifs ou organisations à venir
se rencontrer pour s’organiser et riposter contre ce projet minier aussi
nocif pour la nature que mortifère pour l’humain !

Ne les laissons pas faire !

Aucun déchet minier ne doit plus sortir de terre en Ariège ou ailleurs !

Rendez vous le samedi 1er Mars 14h salle Jean Jaurès, Mairie de Foix

Parlez-en autour de vous.

Des membres de Stop Mine Salau, XR Ariège et autres individu.e.s en
colère

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Yverdon-les-Bains (Suisse) : Les vitres de GEO2X caressées à coup de masse

Renversé / mercredi 22 janvier 2025

Au cours de la nuit passée, nous sommes allées fracker à la porte des collabos du projet de Géothermie profonde : l’entreprise GEO2X, à Yverdon-les-Bains. Personne n’a répondu… Nous leur avons donc laissé quelques mots doux au spray pour les convaincre de lâcher le sale projet expérimental de Géothermie profonde à Glovelier. Et on en a profité pour effectuer, nous aussi, des mesures géophysiques contre toutes les vitres de l’entreprise. Les résultats sont navrants…

Quand tous les moyens légaux arrivent à bout de souffle, et que la confédération suisse et ses technocrates en viennent à imposer par la force leur projet expérimental dangereux, nous considérons que le passage à des actes d’autodéfense est complètement légitime ! Personne ne veut de leurs merdes qui vont créer des tremblements de terres et provoquer des dégâts environnementaux notamment dans l’eau recrachée.

Nous souhaitons juste pourvoir décider par nous-même de nos moyens de production énergétique. Nous, jurassien.nes, nous ne sommes pas des rats de laboratoire !

Par ce geste, nous nous inscrivons dans la lancée des courageu.ses qui ont tout récemment incendié quelques voitures à l’entreprise « Sitadel Sarl » à Delémont.

Geo-Energie Suisse SA, ni dans le Jura, ni ailleurs ! Laissons s’exprimer notre colère contre tout celleux qui participe à ce projet de GPP. Que ça s’intensifie et qu’ils reculent !
Soutenons la résistance !

Afin de mieux comprendre les enjeux et l’historique autour de ce projet nous te conseillons de lire ces articles suivants :

https://renverse.co/analyses/article/ni-ici-ni-ailleurs-de-la-lutte-locale-contre-la-geothermie-profonde-a-la-4555

https://renverse.co/infos-locales/Peut-etre-le-dernier-projet-pilote-de-geothermie-profonde-en-Suisse-1923

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Ukraine : Un village contre les déchets de l’extraction de pétrole et de gaz

Note de Campi selvaggi :

Cette contribution traite des dernières formes d’extraction de pétrole et de gaz dans la région de Kharkiv, mettant en lumière les tentatives des habitants de s’y opposer. Elle est intéressante à la lumière du scénario de dévastation et de pillage qui se dessine pour la future phase de « reconstruction d’après-guerre » sur le sol actuellement contrôlé par l’État ukrainien. Une affaire de plusieurs milliards dans laquelle l’État et les entreprises italiennes auront un rôle de premier plan. Ceci est explicitement confirmé par le communiqué du palais Chigi [siège de Meloni, ndtFr] diffusé en marge de la réunion bilatérale entre Giorgia Meloni et Volodymyr Zelensky au Forum de Cernobbio du 7 septembre : « Enfin, une attention particulière a été accordée au thème de la reconstruction, notamment en vue de la tenue en 2025 en Italie de la prochaine Ukraine Recovery Conference ». Zelensky lui-même a déclaré sur X : « L’un des thèmes clés dont nous avons discuté est la reprise et la reconstruction de l’Ukraine, en mettant l’accent sur la restauration de notre système énergétique ».

Sans aucune idéalisation des activités productives locales historiques, il faut souligner combien le dispositif de la soi-disante « transition écologique » est centrale dans la guerre en cours, où s’entrecroisent les intérêts du capitalisme fossile et du « capitalisme vert ». Il convient de rappeler que l’État ukrainien avait adhéré en 2021 à l’Alliance européenne des batteries et des matières premières, ainsi qu’a signé un partenariat stratégique et lancé un projet commun pour l’extraction du lithium de deux dépôts de Dobra, à Chevtchenko, dans les régions de Kirovohrad et Donetsk. Le sous-sol actuellement contrôlé par l’Etat ukrainien est riche en gisements de lithium (fondamental pour les batteries et la mobilité « green ») et des soi-disantes « terres rares » (essentielles pour les moteurs électriques, les appareils smarts, la filière éolienne, la fibre optique, le diagnostic médical) et y sont présents environ un tiers des réserves minières continentales (fer, manganèse, uranium, titane, zirconium, …), le soi-disant « bouclier ukrainien ». Matières premières essentielles également pour les activités des centrales nucléaires. En outre, l’Ukraine orientale est la deuxième plus grande réserve d’Europe en gaz naturel.

La population de Kolomak s’oppose s’oppose à la transformation du village en décharge à cause du forage des puits dans la région de Kharkiv

Il y a six mois que le groupe « Assemblée » a publié un article sur la dévastation de l’environnement par le secteur pétrolier et gazier dans les régions de Poltava et de Kharkiv, ainsi que sur les tentatives d’opposition de la population locale. Le 25 septembre à Novoivanivka, près de la frontière de ces régions [district autonome de Kolomak, ndtIt], une autre assemblée collective a eu lieu contre la construction d’une entreprise pour le traitement des déchets provenant du forage de pétrole et de gaz sur le territoire de la communauté.

Il y a environ trois ans, les représentant·e·s de « l’Agence pour la sécurité écologique » S.A.R.L. de Kharkiv se sont adressé·e·s aux autorités municipales. Iels ont proposé d’ouvrir une entreprise sur le territoire pour la culture d’arbres à croissance rapide de la variété Paulownia. À cette fin, les entrepreneur·e·s ont demandé à la communauté de mettre à disposition un terrain de 28,5 hectares sur le territoire de l’ancienne sucrerie Novoivanovsky, dans le village de Kolomak. De leur côté, iels ont promis d’améliorer [réaménager, ndtIt] les environs, de fournir des emplois à la population locale et d’installer une activité productive stable.

Le chef du raïon de Kolomak, Vladimirr Gurtovoy, déclare :

« L’étude de l’activité de la société « Agence de sécurité écologique » S.A.R.L. a montré que leur profil principal est la gestion des déchets de forage, pas l’agriculture. En conséquence, les habitants de Kolomak ont catégoriquement refusé leur offre. »

Plus tard, la société a acheté un bâtiment de seulement 2 mètres carrés sur le territoire du village et, avec l’aide d’un notaire, a enregistré la propriété du terrain qu’iels avaient l’intention d’utiliser. Ils ont demandé à la communauté locale de leur accorder l’accès à 28,5 hectares de terrain, mais les habitants ont refusé, comme le rapporte le directeur du district de Kolomak. Mécontents de la décision de la communauté, les entrepreneurs ont porté plainte devant le tribunal administratif de la région de Kharkiv. Après deux ans de litige, le tribunal a statué en leur faveur, obligeant la communauté à céder le terrain demandé. Malgré le recours des habitants de Kolomak à la Cour suprême, le verdict est resté inchangé (décision du 20.02.2023).

Récemment, la communauté a reçu un avis du Ministère de la protection de l’environnement et des ressources naturelles de l’État ukrainien, dans lequel il était mentionné que l’intention de « l’Agence de sécurité écologique » S.A.R.L. était de mettre en place une usine de traitement des résidus de forage dans le village.

« La communauté de Kolomak est catégoriquement opposée à cette décision, car il y a des bâtiments résidentiels avec des personnes qui vivent à seulement 20 mètres de la future installation. En outre, à 70 mètres de distance, il y a un puits existant qui fournit de l’eau potable à Kolomak. Il s’agit d’une zone où la construction de l’installation dangereuse est prévue et qui se trouve à haute altitude : au printemps, les eaux usées se jettent dans la rivière Kolomak, avec le risque de polluer la Vorskla et le Dniepr », souligne Vladimir Gurtovoy.

Le communiqué de presse de l’assemblée collective qui s’est tenue récemment indique que :

« Lors de la réunion, tous les participants ont protesté contre cette activité possible, car le terrain sur lequel l’entreprise entend transporter les déchets dangereux se trouve à l’intérieur du centre habité de Kolomak, à 20 mètres des bâtiments résidentiels et à 70 mètres d’un puits existant où les gens puisent de l’eau potable et à proximité d’une garderie. Le site où il prévoit de déposer les déchets est situé sur une colline et, lors des inondations printanières, l’eau de cette zone se jette dans la rivière Kolomak ; par conséquent, le dépôt des déchets sur ce site entraînera une pollution supplémentaire. Suite à la rencontre, plus de 200 signatures de citoyens qui ne sont pas d’accord avec cette activité ont été recueillies et envoyées au Conseil des ministres, à la Rada suprême [le Parlement, ndtIt] et à d’autres entités, avec la demande d’empêcher l’élimination de déchets dangereux dans les territoires choisis par l’entreprise. »

Avant-hier, les représentants de l’entreprise ne se sont pas présentés à la réunion pour défendre leurs plans. Selon le maire, il était impossible de contacter l’Agence — ils n’étaient pas disponibles.

« L’administration du raïon de Bohodoukhiv soutient pleinement la position des habitants du village de Kolomak d’empêcher la localisation de l’entreprise pour le traitement des déchets provenant de l’industrie de forage sur le territoire du village. Pour résoudre le problème revendiqué par les habitants locaux, nous avons l’intention de nous adresser au département compétent de l’administration régionale de Kharkov, non seulement de demander le soutien des députés du parlement », a déclaré le maire adjoint de Bohodoukhiv, Alexander Deineko.

Les médias citent également les mots d’un habitant local, selon lequel les gens sont extrêmement indignés par l’insolence de la société et les décisions du tribunal concernant l’occupation future des terres, donc ils sont prêts à une action radicale :

« J’ai vécu toute ma vie à Kolomak et tout donné à la communauté. En ce moment, mon fils et mon neveu défendent notre pays contre les Russes. Je ne peux pas croire que cela puisse arriver pendant la guerre. Nous avons organisé plusieurs fois des rencontres publiques sur ce sujet, mais personne ne nous prête attention. La création d’une telle structure est un attentat à notre vie et à notre santé. Personne ne nous considère. Nous sommes prêts à lutter jusqu’au bout, à faire appel à l’administration militaire régionale de Kharkiv, aux ministères, au Président de l’Ukraine ! Et si nous ne sommes pas écoutés, nous ferons des barrages routiers, des barricades humaines, mais nous ne laisserons pas les voitures qui transportent des déchets mortels venir ici. Nous ne le permettrons pas ! Ce n’est pas la bonne façon de nous traiter. » a déclaré Nadezhda Kruglaya.

La raffinerie de sucre de Novoivanovsky, dont la fermeture a ouvert la voie à ces plans destructeurs, a subi le déploiement de formes sauvages de capitalisme, ou de la non-rentabilité de la cuisson du sucre dans les conditions actuelles de l’État ukrainien. Selon l’Association nationale des producteurs de sucre d’Ukraine « Ukrtsukor », en 2013-2014, la betterave à sucre a été traitée par 5 des 8 usines survivantes dans la région de Kharkiv. Seules deux d’entre elles étaient en service pour la saison 2020-21, dans les villages de Houty et Bely Kolodes. Novoivanovsky a été fondée en 1901 et a récemment employé environ 300 résidents locaux, versant chaque année environ 7,5 millions de hryvnia [monnaie nationale ukrainienne, ndtIt] au budget local. Dans l’année de son 120° anniversaire, elle a cessé d’exister et a été mise à la casse, bien qu’elle ne soit pas techniquement obsolète. En février 2021, « Astarta Holding », qui comprenait la raffinerie de sucre, l’a vendue, ayant auparavant réduit les équipements et démantelé le chemin de fer pour l’usine. La société a expliqué la raison de la vente avec le manque de matières premières et l’absence de producteurs de betteraves à sucre dans la région de Kharkiv.

« À notre grand regret, le propriétaire qui a acheté l’usine reste fermement en place, il n’a pas acheté une usine de sucre, mais les locaux de la sucrerie avec un équipement réduit, et le louera ou le vendra pour toute activité productive non interdite par la loi », a écrit Gurtovoy à l’époque sur la page du conseil du raïon de Kolomak.

Le sucre produit localement a été remplacé par celui importé, car il est possible de cultiver la betterave sur place, mais il n’est pas rentable de la transporter sur de longues distances pour sa transformation. En outre, selon Sergey Khmel, ancien directeur technique de la sucrerie Novoivanovsky, aujourd’hui 20% du marché ukrainien des « bonbons » sont constitués de substituts du sucre importés de Chine : peu coûteux mais nocifs pour la santé. Leur utilisation est interdite dans de nombreux pays européens.

Il est très probable que la situation de Kolomak n’est qu’une préfiguration des processus qui se développeront après la guerre. Dans ce contexte, les activités productives locales seront remplacées par celles qui tuent l’environnement et ne nécessitent pas un grand nombre de travailleurs. La région de Kharkiv reste en tête du classement des ventes de terres agricoles depuis le début de la guerre à grande échelle. Sans parler des soldats avec trouble de stress post-traumatique qui ne sont pas encore revenus… Le cessez-le-feu hypothétique pourrait devenir un prélude à des choses plus intéressantes, quel que soit l’État qui contrôlera le terrain à ce moment. Le résultat dépendra toutefois de la force et de l’activité des communautés locales. Par exemple, avant la guerre, une révolte massive de la population de Zhikhar, près de Kharkiv, a déjoué les plans de l’oligarque Akhmetov d’extraire du gaz naturel à proximité des habitations.

Septembre 2024
Groupe anarchiste « Assemblée », Kharkiv
[assembly.org.ua]

 

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Forages pétroliers en Seine-et-Marne : « Une pollution aux hydrocarbures, c’est quasi définitif pour une nappe phréatique »

[pompé sur France 3]

Alors que l’entreprise Bridge Énergies, qui exploite une concession pétrolière à Nonville, souhaite construire de nouveaux puits, le projet est contesté devant la justice par Eau de Paris. Menace pour l’eau potable, risque de pollution… Des associations ont soutenu la régie publique lors de l’audience au tribunal administratif.

« Puits de pétrole à Nonville, c’est non« , pouvait-on lire sur des banderoles affichées devant le tribunal administratif de Melun ce jeudi matin. Des associations écologistes s’y sont rassemblées à l’occasion de l’audience sur le fond concernant un recours déposé par la régie Eau de Paris contre un arrêté préfectoral autorisant deux nouveaux forages pétroliers à Nonville. Tandis que Bridge Énergies exploite déjà trois puits sur place, ouverts entre 2012 et 2014, l’entreprise a obtenu de l’État d’en ouvrir deux autres d’une profondeur de 1 500 mètres.

Un projet contesté par Eau de Paris, qui pointe du doigt un risque de pollution pour deux de ses captages d’eau, à Villeron et Villemer, qui alimentent 180 000 Parisiens et Seine-et-Marnais en eau potable. « Le pétrole de Nonville qui menace l’eau potable, c’est non !« , dénonce sur X Dan Lert, président d’Eau de Paris et adjoint à la mairie de Paris en charge de la Transition écologique, présent lors de la manifestation.

Six associations, dont France Nature Environnement (FNE) et le Réseau Action Climat, ainsi que plusieurs communes, dont Paris et Nonville, ont déposé des interventions volontaires au soutien du recours.

« Le droit est très clair »

Bridge Énergies, qui est titulaire d’une concession d’exploitation du gisement courant jusqu’en 2034, produit quotidiennement 10 m³ de pétrole brut. Alors que la production de pétrole sur le territoire national représente moins de 1 % de la consommation française, l’entreprise rassemble trois emplois directs et 25 indirects.

Alors que l’entreprise Bridge Énergies, qui exploite une concession pétrolière à Nonville, souhaite construire de nouveaux puits, le projet est contesté devant la justice par Eau de Paris. Menace pour l’eau potable, risque de pollution… Des associations ont soutenu la régie publique lors de l’audience au tribunal administratif.

« Puits de pétrole à Nonville, c’est non« , pouvait-on lire sur des banderoles affichées devant le tribunal administratif de Melun ce jeudi matin. Des associations écologistes s’y sont rassemblées à l’occasion de l’audience sur le fond concernant un recours déposé par la régie Eau de Paris contre un arrêté préfectoral autorisant deux nouveaux forages pétroliers à Nonville. Tandis que Bridge Énergies exploite déjà trois puits sur place, ouverts entre 2012 et 2014, l’entreprise a obtenu de l’État d’en ouvrir deux autres d’une profondeur de 1 500 mètres.

Un projet contesté par Eau de Paris, qui pointe du doigt un risque de pollution pour deux de ses captages d’eau, à Villeron et Villemer, qui alimentent 180 000 Parisiens et Seine-et-Marnais en eau potable. « Le pétrole de Nonville qui menace l’eau potable, c’est non !« , dénonce sur X Dan Lert, président d’Eau de Paris et adjoint à la mairie de Paris en charge de la Transition écologique, présent lors de la manifestation.

Six associations, dont France Nature Environnement (FNE) et le Réseau Action Climat, ainsi que plusieurs communes, dont Paris et Nonville, ont déposé des interventions volontaires au soutien du recours.

A lire aussi : Nouveaux forages pétroliers en Seine-et-Marne : « Les risques de pollution sont vraiment trop élevés »

« Des risques très concrets »

« Les interventions volontaires, ce sont des textes complémentaires pour soutenir la démarche, avec des interventions des avocats des associations lors de l’audience« , résume Louis-Marie Barnier, administrateur à FNE Seine-et-Marne. Il indique que le tribunal a notamment demandé à Bridge Énergies de « préciser son étude d’impact sur les espèces protégées« .

Contacté, Jean-Claude Belliot, le maire de Nonville, dénonce lui aussi des « risques réels » pour sa commune : « Ce projet n’est pas adapté à une zone urbaine. Lors de travaux de maintenance réalisés en octobre et novembre sur l’exploitation, on a pu constater que les camions et engins ne respectaient pas le Code de la route. Voies inadaptées, feux de chantier… Le cadre de sécurité n’est manifestement pas une priorité pour eux, ça nous inquiète. »

« Le droit est très clair »

Bridge Énergies, qui est titulaire d’une concession d’exploitation du gisement courant jusqu’en 2034, produit quotidiennement 10 m³ de pétrole brut. Alors que la production de pétrole sur le territoire national représente moins de 1 % de la consommation française, l’entreprise rassemble trois emplois directs et 25 indirects.

Philippe Pont, président de Bridge Energies.
Philippe Pont, président de Bridge Energies.© Farid Benbekaï / France 3 Paris IDF

Charlotte Michelet, l’avocate de Bridge Énergies, refuse de s’exprimer sur le fond du dossier, mais réfute l’existence d’une « zone grise« , alors qu’une loi de 2017 prévoit l’interdiction progressive de l’exploitation d’hydrocarbures en France d’ici à 2040. « Le droit est très clair, il dit qu’au 1er janvier on arrête tout. Mais d’ici là, on peut continuer à exploiter dans les conditions qui sont fixées par la réglementation. C’est aussi simple que ça« , indique-t-elle à France 3 Paris Île-de-France.

 

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Sans dessous dessus. Apériodique pour chahuter l’extractivisme / n°1

Extraits de l’édito :

L’apériodique que tu tiens entre tes mains naît de l’envie de mieux comprendre le renouveau de l’extractivisme en Europe pour nourrir des perspectives de lutte. Il est le fruit de rencontres, de longues discussions et de pas mal de recherches sur un sujet qui ne nous était pas familier à tou.tes.

Cette publication, nous l’avons pensée comme un outil donnant des billes d’analyse et des informations pratiques à propos de projets industriels qui peuvent toujours être entravés, voire empêchés.

Nous avons cherché, avec nos propres bagages et moyens, à y voir plus clair dans un domaine complexe. Parce que la complexité arrange bien le pouvoir, empêchant tout un.e chacun.e de se saisir d ece qui pourtant nous concerne tou.tes, nous avons voulu rendre accessible ce que nous en comprenions, au risque parfois de simplifier et même de se tromper.

Nous nous sommes aussi dit que nous voulions éviter de parler par allusions. Alors, quitte à rabâcher des évidences, nous essaierons de préciser ce qui nous met en rogne et d’expliciter les mots avec lesquels nous le faisons.

Sommaire :

  • Sans dessous dessus. Sur l’extractivisme et cet apériodique
  • Lithium de l’Allier et autres comptes de fée. Sur les projets en cours
    et les discours qui vont avec
  • Le projet Emili Pourrie. Schéma explicatif du projet d’Imerys dans l’Allier
  • Sous la carrière, la rage ? Entretien avec des membres du collectif Stop Mines 03
  • C’est quoi le BRGM ? Petite explication d’un acteur de l’exctractivisme
  • Carte des principaux sites du projet Emili à partir des données fournies
    par Imerys
  • Lithium, blablatium… Contre et au-delà du terrain miné du
    débat public
  • Toujours plus ! Capitalisme en transition
  • Testla, tu peux pas test ! Panorama d’attaques
  • Vallée de la batterie. Carte des premières « gigafactories » en France
  • Plan de relent du nucléaire. Infos non exhaustives
  • Contre la guerre toujours, pas de vacances pour ses fabricants ! Communiqué contre le complexe militaro-industriel allemand
  • Dans vos mines. Chanson de lutte
  • Travail dans les mines. De la pioche à la Bagger 293
  • Géotherminable. Sur l’exploration de lithium géothérmal
  • L’insurrection ? C’est nickel ! Comment l’insurrection kanak touche l’industrie minière
  • Au fond du puits… la révolte ! Sur la réouverture des mines et les luttes en cours en Europe

Pour obtenir un exemplaire : sansdessousdessus@distruzione.org

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Hambach (Allemagne) : sabotage de stations de pompage de la mine de lignite

[pompé sur sansnom]

Traduit de l’allemand de de.indymedia, 15 janvier 2024

Plusieurs stations de pompage de la mine de lignite à ciel ouvert de Hambach, qui captent les eaux souterraines et en privent les forêts de Sündi et de Hambach, ont été sabotées. L’exploitant de la mine, RWE, a arrêté aujourd’hui les stations détruites. L’occupation de la forêt de Sündi continue, et n’est pas encore expulsée ! La porte est ouverte pour ceux qui luttent contre l’État, le capital et l’écocide ! Tout continue !


L’appel initial : tous à Sündi  !
(traduit de l’allemand de de.indymedia, 3 janvier 2025

Une fois de plus la machine monstrueuse frappe à notre porte ! Le plus grand trou d’Europe – la mine à ciel ouvert de Hambach – s’agrandit de jour en jour. Une… petite forêt, que nous appelons « Sündi » (qui faisait autrefois partie de la forêt de Hambach) se trouve désormais sur leur route (juste à côté des ruines du village de Manheim, que le géant du charbon RWE a déjà rayé de la carte).

Depuis septembre 2024, le bois de Sündi est occupé ! Là où la mine de charbon dévoreuse du monde est sur le point de s’étendre, une zone autonome a émergé, barrant le chemin à l’expansion de la mine et au système de mort qui l’anime. A présent nous arrivent la nouvelle que l’État souhaite expulser le bois de Sündi, certainement le 6 janvier.

Nous appelons tou-te-s celleux qui lisent cela à venir MAINTENANT au Sündi !!! Ou si vous voulez, venez chez nous dans la forêt de Hambach qui se trouve juste à côté, et qui va peut-être aussi être assiégée par les flics. Partagez les infos avec vos ami-e-s, choppez une tente et rejoignez un de nos endroits ! Ou faites des actions de solidarité où que vous soyez !

Nous envoyons amour et rage à nos ami-e-s à Dieti et Grünheide qui ont été expulsées ! Maintenant l’État tente d’expulser le Sündi – ne permettons pas que trois expulsions aient lieu en si peu de temps ! Transformons la tentative d’expulsion en cauchemar pour l’État et ses sbires !!!
Pas de compromis avec le Pouvoir ! Pas un pas de plus … pour l’expansion industrielle
En solidarité avec tou-te-s celleux qui luttent contre la domination

Quelques créatures vivant dans la forêt de Hambach (Hambi)

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Des milliers manifestent contre une licence d’exploitation d’une mine de tungstène en Inde

[pompé sur newindianexpress]

Plusieurs milliers de personnes ont convergé à Madurai pour s’opposer au projet d’exploitation minière par une filiale de la société Vedanta pour extraire du tungstène sur une surface d’environ 20 km2 à travers 10 villages de Melur taluk.
Les villageois, les militants écologistes et les agriculteurs n’ont cessé d’organiser divers types de protestations, exigeant que le syndicat et le gouvernement de l’État annulent la licence.

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Du pain et des parpaings – No minara 2

Voici l’épisode #22 de l’émission « Du pain et des parpaings » de Radio Pikez à Brest.

Après la dernière émission où nous avons été à Glomel (22) et rencontré deux membres du collectif Mine de rien qui s’oppose à l’extension de la mine d’Imerys, nous poursuivons avec cette 22ème émission sur le sujet de l’extractivisme minier.

En compagnie de Dominique Williams qui suit de près ces dossiers au sein de l’association Eau et Rivières de Bretagne, nous creusons le sujet : quelles logiques sous-tendent l’intensification de l’activité minière dans le monde et son renouveau en France métropolitaine ? Une mine responsable et durable est-elle possible ?

Nous irons en Ariège où Jacques Renoud nous raconte leur combat contre la réouverture de la mine de tungstène à Couflens et la saga judiciaire face à Variscan Mines. Et en Bretagne, Dominique Williams nous parle des nouvelles prospections minières et des actions qu’Eau et Rivières de Bretagne met déjà en place pour les contrer.

Voici le lien pour écouter et télécharger l’émission : https://hearthis.at/radiopikez/set/du-pain-et-des-parpaings/

Publié dans Ariège, Bretagne, Connaître l'ennemi, Imerys, Podcast, Variscan Mines | Commentaires fermés sur Du pain et des parpaings – No minara 2

Uranium : Orano signe un accord avec la Mongolie

pompé sur La Tribune

Uranium : Orano signe un accord avec la Mongolie

Photo d’illustrationLe groupe public français a signé avec le pays d’Asie de l’Est un accord pour l’exploitation d’une grande mine d’uranium, importante pour les centrales nucléaires françaises.

Orano Mining est présent depuis 25 ans en Mongolie via les activités minières d'Areva que le groupe a repris.

JEAN-PAUL PELISSIER

Nouvel accord minier pour le groupe public français Orano (ex-Areva). Il a signé ce vendredi à Oulan-Bator avec la Mongolie pour pouvoir exploiter une vaste mine d’uranium. Un investissement présenté par Paris comme important pour l’approvisionnement des centrales françaises.

L’accord a été signé par le ministre français délégué chargé du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, et par le directeur général d’Orano, Nicolas Maes, a constaté une journaliste de l’AFP. « C’est un contrat important en matière de souveraineté énergétique et d’autonomie stratégique », ont déclaré les services de Laurent Saint-Martin. Cet accord « concrétise l’ambition française de sécurisation, pour les prochaines décennies, de son approvisionnement en uranium », ont-ils par ailleurs indiqué dans un communiqué.

Des discussions entamées plus de 2 ans auparavant

Ce projet franco-mongol est développé depuis plusieurs années par Badrakh Energy, la co-entreprise entre Orano et l’entreprise publique mongole MonAtom. Et cette signature, qui concrétise la bonne santé des liens bilatéraux, se faisait attendre depuis octobre 2023. A cette époque, le protocole d’accord sur l’exploitation de ce site avait été paraphé en France lors d’une visite d’État du président mongol Ukhnaa Khurelsukh. Les discussions ont, en effet, débuté entre Orano et le gouvernement mongol il y a plus de deux ans.

Les détails de l’accord final ne sont pas connus dans l’immédiat, mais devraient l’être vendredi dans la journée. Selon un communiqué du gouvernement mongol cité par la presse et diffusé en 2024, l’accord prévoyait un investissement total de 1,6 milliard de dollars avec une mise initiale de 500 millions et une première production effective en 2027.

La Mongolie, vaste pays enclavé entre la Chine et la Russie, a misé sur les richesses de son sous-sol pour diversifier et stimuler son économie historiquement basée sur l’agriculture. Outre le cuivre, la Mongolie est un grand exportateur de minerai de fer mais aussi de charbon. De son côté, Orano Mining est présent depuis 25 ans en Mongolie via les activités minières d’Areva que le groupe a repris.

Un gisement «majeur»

D’après Orano, ce gisement d’uranium de Zuuvch-Ovoo, découvert par les géologues de l’entreprise dans le sud-ouest de la Mongolie, est « majeur ». Il possède environ 90.000 tonnes de ressources et devrait être exploité sur trois décennies. Selon les estimations, la production de ce futur site devrait être d’environ 2.500 tonnes par an, soit environ un quart de la consommation annuelle du parc nucléaire français.

Pour la France, assurer la fourniture en uranium des centrales françaises par une entreprise nationale, Orano, détenue à 90% par l’État, est crucial car elle permet de sécuriser les approvisionnements. Point important toutefois : l’uranium extrait ne sera pas uniquement dirigé vers la France, Orano ayant d’autres clients qu’EDF (l’exploitant des centrales françaises).

Et d’après le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie paru jeudi, l’électricité d’origine nucléaire va atteindre un niveau record en 2025, représentant un peu moins de 10% de la production mondiale. Son centre géographique est notamment en train de basculer vers la Chine au détriment de vieux pays nucléaires comme les États-Unis ou la France. En 2023, plus de 410 réacteurs étaient en activité dans plus de 30 pays.

Par ailleurs, en 2022, Orano a produit 7.500 tonnes d’uranium issu de ses sites au Canada, au Kazakhstan et au Niger. Dans ce dernier pays, aux mains de putschistes depuis fin juillet, sa filiale de la Somaïr a dû cesser sa production de concentré d’uranium.

(Avec AFP)

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Au Canada, « la mine est un instrument de torture colonial »

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Au Canada, « la mine est un instrument de torture colonial »

Alors que les projets miniers se multiplient au Canada, menaçant les terres autochtones, certains membres des Premières Nations organisent la lutte face aux entreprises extractivistes et aux gouvernements.

Celia Izoard

MontréalMontréal (Canada).– « La meilleure chose à faire pour le climat, c’est de laisser respirer ces terres », a déclaré Rick Cheechoo après un silence. Sur la carte du Canada épinglée au mur, il les indique en posant délicatement la main sur la zone concernée, comme s’il auscultait un poumon. Pour passer quelques jours de novembre dans ce centre communautaire de Montréal, Rick et d’autres membres de la Première Nation crie ont parcouru 1 400 kilomètres depuis les rives de l’Arctique.

Le nord de la province canadienne de l’Ontario, où ils vivent, abrite l’un des deux plus grands complexes de tourbières au monde. Ces « terres respirantes », comme on les appelle en langue crie, sont le territoire ancestral de neuf Premières Nations différentes qui y pratiquent la trappe (c’est-à-dire le piégeage), la pêche et travaillent le bois. Mais depuis la découverte en 2007 de gisements de nickel, de palladium et de cuivre, il a été rebaptisé « Ring of Fire » par les entreprises minières qui y détiennent des dizaines de permis d’exploration.

Comme le nickel peut servir à la fabrication de batteries et le cuivre à toutes sortes d’usages électriques, le projet prétend opportunément extraire des « minéraux critiques pour la transition ». Pourtant, il nécessite de construire une route de 500 kilomètres et menace un gigantesque puits de carbone naturel comparable aux forêts tropicales, dont la destruction relarguerait de grandes quantités de méthane.

 © Photo Paul Comeau

Selon un groupe de recherche de l’Université Laurentienne de Sudbury, le drainage des tourbières du nord de l’Ontario libérerait dans l’atmosphère l’équivalent des émissions annuelles de 39 milliards de voitures. « Bien sûr, une mine ne va pas tout détruire d’un coup, nuance Louise Nachet, doctorante à l’Université Laval (Québec) sur les enjeux extractifs. Mais une fois la route construite, les écosystèmes risquent d’être menacés par d’autres projets. »

Demande en métaux exponentielle

À Montréal, dans la grande salle du Centre St-Pierre qui bruisse de cris d’enfants et de bavardages, la carte du continent est couverte de points colorés, un pour chacune des localités représentées cette année aux rencontres du Western Mining Action Network, un réseau nord-américain de « communautés affectées par l’extraction minière oji ». La majorité de ces communautés sont des Premières Nations : Algonquins de l’Ontario, Attikameks de Haute-Mauricie, Ojibwés des Grands Lacs…

Toute la journée, dans ces ateliers, on parle de stratégie, de climat, de la santé des caribous. Et on pleure, parfois, comme cette oratrice qui vient d’apprendre que l’unique point d’eau de sa communauté est pollué aux métaux lourds.

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Si les peuples autochtones du Canada – cinquante Premières Nations, ainsi que les Inuits et les Métis – sont confrontés aux industries extractives depuis l’arrivée des Européens, les projets d’extraction de graphite, de lithium, d’uranium ou d’or se multiplient. La demande en métaux est exponentielle, portée par l’industrialisation des Brics, le secteur du numérique, la mise en production de milliards de batteries automobiles et la militarisation globale. Pour soutenir la guerre commerciale des puissances occidentales face à la Chine, le Canada a réaffirmé sa vocation de superproducteur de ressources. Dans les seules provinces du Québec et de l’Ontario, plus de 700 000 permis de recherche ont été accordés, tous en territoires autochtones.

Des métaux pour les industriels français et européens

En cette fin novembre, au congrès Mines + Energie de Québec, le ministère des ressources naturelles réunissait les entreprises minières autour de l’ambition du Québec de devenir le « chef de file mondial en matière de minéraux critiques et stratégiques ». Pour la deuxième année consécutive, on pouvait y croiser un envoyé de Matignon, Benjamin Gallezot, délégué interministériel à l’approvisionnement en minerais et métaux stratégiques (Diamms). En octobre 2023, la France a signé un accord de coopération bilatéral avec le Canada, puis une « déclaration d’intention » avec le Québec sur « les métaux critiques indispensables à la transition énergétique et numérique ». Au printemps 2024, un accord a été conclu avec la province du Saskatchewan pour l’achat d’uranium destiné aux centrales nucléaires.

Le gisement du projet Strange Lake est hautement radioactif, et toutes les communautés qui ont des droits sur ces terres y sont opposées.

« Plusieurs projets au Canada intéressent beaucoup les industriels français et européens », a déclaré le Diamms à la tribune, par exemple, « des terres rares pour approvisionner l’usine Solvay de La Rochelle ». Le géant européen de la chimie a créé en 2022 une nouvelle unité de production d’aimants permanents de haute technologie destinés à l’électronique, aux véhicules électriques, aux drones et aux éoliennes. Les matières premières dont elle a besoin sont le néodyme, le praséodyme, le terbium – des terres rares dont la production est particulièrement polluante. Au Québec, un projet de production baptisé « Strange Lake » a été lancé par l’entreprise canadienne Torngat Metals à 1 000 kilomètres au nord de Montréal, sur la Côte-Nord.

 Infographie Torngat Metals

C’est justement de là que venaient les délicieux homards frits mangés la veille, au Centre St-Pierre de Montréal : c’est un Innu de Sept-Îles, Roger Michel, qui les a pêchés. Dans les années 2010, avec sa communauté et un groupe de médecins, il s’est battu avec succès contre la création de mines d’uranium au nord du Québec. Aujourd’hui, Torngat Metals compte exploiter un gisement de la même zone, cette fois pour en extraire des terres rares.

« Ce gisement est hautement radioactif, et toutes les communautés qui ont des droits sur ces terres sont opposées au projet Strange Lake – les Innus, les Inuits et les Naskapis », a expliqué Marc Fafard, un ancien ingénieur, qui vit parmi les Innus depuis trente ans et travaille comme consultant juridique auprès des communautés autochtones. Le projet de mine, lui aussi présenté comme « indispensable à la lutte contre le changement climatique », est situé près du lac Brisson où plusieurs communautés chassent le caribou et pêchent une partie de l’année.

Pour le raffinage du minerai, une usine serait construite sur la Côte-Nord, dans la zone industrielle de Sept-Îles, juste à côté de la réserve de Uashat où vivent 1 500 personnes. Ces Innu·es, encore nomades il y a quelques décennies, ont déjà payé un lourd tribut à l’extraction minière. En 1949, ils ont été sédentarisés de force dans cette réserve pour permettre la mise en exploitation d’une mine de fer située à 300 kilomètres de là.

Traumatisme colonial

La raffinerie de Torngat Metals se trouverait à quelques centaines de mètres de la réserve. Elle concentrerait mille tonnes de terres rares par jour au moyen d’acides et de solvants, ce qui générerait des millions de tonnes de résidus radioactifs. Ce bassin toxique d’un kilomètre carré se trouverait aussi « à proximité du lac des Rapides où la ville puise maintenant notre eau potable, puisque toutes les autres nappes phréatiques sont contaminées par l’industrie », détaille Marc Fafard. Malgré l’opposition de la majorité des habitant·es, un fonds de l’État fédéral « pour l’infrastructure des minéraux critiques » vient d’attribuer au projet une subvention de 10 millions de dollars canadiens.

Les entreprises s’appuient sur le traumatisme des communautés autochtones pour avancer leurs projets.

Le Canada s’est engagé depuis une vingtaine d’années dans une politique nationale de « réconciliation » vis-à-vis des peuples autochtones. En 2008, le pays a présenté des excuses officielles pour le « génocide culturel » qu’a constitué le système des pensionnats, clé de voûte du système colonial. Entre 1894 et le milieu des années 1990, les enfants autochtones ont été systématiquement enlevés à leurs familles dès 6 ou 7 ans et placés dans des pensionnats religieux. Les élèves y étaient punis s’ils parlaient leur langue et ont souvent subi des violences physiques et sexuelles. Des milliers d’entre eux, morts de malnutrition et de mauvais traitements, n’en sont jamais revenus.

© Photo Paul Comeau

« Les addictions, les suicides d’adolescents, les violences… énumère Elysia Petrone, avocate d’origine ojibwée basée à Thunder Bay, au bord du lac Supérieur. Ce que nous vivons dans les réserves résulte en partie de ce traumatisme intergénérationnel. À cause de tous ces problèmes, les communautés renoncent souvent à lutter contre les projets miniers, poursuit cette membre de Mining Watch Canada venue assister à la rencontre au Centre St-Pierre. Les entreprises s’appuient sur le traumatisme des communautés autochtones pour avancer leurs projets. »

Le titre autochtone

La Loi constitutionnelle de 1982 reconnaît l’existence d’un titre autochtone (on parle aussi d’un titre aborigène) sur des terres, lorsque les Autochtones occupent des territoires que leurs ancêtres habitaient lors du contact avec les Européens, qu’un principe de continuité peut être établi entre l’occupation première et actuelle, et que ce titre n’a jamais été cédé de quelque façon que ce soit. Le titre autochtone est un droit territorial collectif et inaliénable, sauf par le gouvernement fédéral. En d’autres termes, il constitue un droit ancestral, mais différent des autres droits ancestraux également reconnus par la Loi constitutionnelle, car il comporte un droit d’utilisation qui ne se limite pas à des usages traditionnels.

En théorie, le Canada respecte la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (2007) : un projet minier ne peut être réalisé sans leur « consentement préalable, libre et éclairé ». Mais « le système du free mining, qui date des ruées vers l’or du XIXsiècle, contrevient directement à ce principe », explique Rodrigue Turgeon, avocat et porte-parole du réseau Pour que le Québec ait meilleure mine. En un clic, n’importe quelle entreprise peut obtenir un permis d’exploration sur un territoire sans même en avertir les communautés détentrices de droits. Ce permis lui permet de construire un camp, de réaliser des forages et d’autres activités de prospection. Rodrigue Turgeon qualifie ce régime minier d’« instrument de torture colonial ».

Les Algonquins du lac Barrière font partie des rares Premières Nations à avoir trouvé les moyens de se défendre, avec l’appui du Centre québécois du droit de l’environnement. Le 18 octobre dernier, la Cour suprême leur a donné raison contre le gouvernement du Québec, qui avait attribué des permis d’exploration sans les consulter. Cette jurisprudence pourrait aboutir à invalider rétrospectivement des dizaines de milliers de permis attribués selon la même procédure en un clic. Mais le 4 décembre, le gouvernement a fait appel de cette décision. Une situation emblématique de l’ambivalence de l’État canadien, dont les ambitions extractivistes contredisent le repentir colonial.

Actions autochtones pour le climat

En 2015, dans son rapport sur le système des pensionnats, la Commission de vérité et réconciliation concluait que cette réconciliation nécessitait de « reconnaître les torts qui ont été causés, d’expier les causes et d’agir pour changer les comportements ». Le Canada peut-il « expier les causes » tout en cherchant à devenir un « fournisseur mondial de métaux critiques » ? « Les pensionnats étaient une manière pour les colonisateurs de s’approprier les terres, rappelle Donna Ashamock, membre de Mining Watch Canada, installée dans la communauté crie de Kitchenuhmaykoosib Inninuwug (« le lac de la grosse truite »), au nord de l’Ontario. Déraciner les enfants autochtones servait à faire place nette pour les activités extractives : mines, industrie forestière, barrages. Je ne peux pas me réconcilier avec le colonisateur s’il ne démonte pas sa propre maison. Et l’extraction de ressources est le pilier de sa maison. »

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Donna Ashamock fait partie d’Indigenous Climate Action, un réseau d’entraide « ancré dans les communautés et porté par la jeune génération » qui s’organise avec des peuples premiers du monde entier. Ce réseau valorise les pratiques de subsistance autochtones face à la catastrophe écologique et récuse les ententes « Répercussions et avantages » proposées aux Premières Nations par les entreprises minières. « La mine apporte une vie où l’on ne peut plus boire l’eau des lacs et pêcher, où les animaux sont malades, conclut-elle. Une vie où on doit tout acheter, il n’y a rien de plus fragile. Si nous conservons l’eau, les terres et la biodiversité, il nous restera quelque chose pour résister au changement climatique. »

Celia Izoard

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émission de radio

Une nouvelle émission sur « Du pain et des parpaings »

Cette émission nous parle de la
« carrière » de Glomel, dans le centre-bretagne, à écouter sur :
https://hearthis.at/radiopikez/dpedp21-nominaran-1/

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Mine de pouzzolane: les tensions augmentent d’un cran

[pompé sur lesoleil]

Les tensions entre les partisans du projet d’exploitation de mine de pouzzolane à Dalhousie et les opposants à cette initiative montent d’un cran depuis quelques semaines. Les supporteurs de la mine ont pris pratiquement toute la place lundi soir lors d’une courte assemblée ayant débouché sur un changement de zonage favorable au projet.

La Ville de Baie-des-Hérons, au Nouveau-Brunswick, dont l’arrondissement Dalhousie fait partie, tient désormais ses réunions municipales dans une salle d’une capacité de 45 à 50 personnes, comparativement à un auditorium de quelques centaines de places, comme ce fut le cas quelques fois jusqu’à la fin de septembre.Lundi, les supporteurs du projet ont convergé vers le secteur de l’hôtel de ville quelques heures avant le début de l’assemblée portant sur la troisième lecture du nouveau règlement de zonage portant sur l’exploitation des ressources dans les limites de Baie-des-Hérons. L’intention était claire, occuper le plus de sièges possibles dans la salle du conseil municipal.

Ce projet génère de l’opposition à Baie-des-Hérons, mais aussi du côté gaspésien de la baie des Chaleurs, notamment à Miguasha, un secteur de Nouvelle, et à Escuminac, en raison de la grande proximité géographique des deux rives, séparées de quatre à cinq kilomètres de l’emplacement minier.

Une alliance entre ces opposants a pris forme au cours de l’été, puisque des citoyens néobrunswickois et québécois sont inquiets des conséquences d’une éventuelle exploitation de la mine sur leur santé, par le biais des poussières, du bruit, de la pollution découlant d’un éventuel dragage du port de Dalhousie, sans compter l’impact sur le paysage.«Nous devions nous rendre à la réunion de lundi, mais nous avons reçu un appel de membres du groupe avec qui nous travaillons étroitement. Ils nous ont dit de ne pas nous présenter, pour notre sécurité. Nous avons annulé notre déplacement, que ce soit par autobus ou en covoiturant», précise Lisa Mosher, de Miguasha.

Mme Mosher et son conjoint Jean-Marc Beaulieu ont suivi l’assemblée par le biais d’images transmises par la poignée d’opposants au projet ayant réussi à entrer dans la salle du conseil, très majoritairement occupée par des partisans de la mine, selon Radio-Canada Atlantique.

«Nous avions assisté à toutes les réunions des six derniers mois. L’atmosphère a complètement changé. Ça empire comme climat de tensions. Il y avait six personnes s’opposant à la mine et 45 personnes favorables. Les partisans sont très bruyants. Ce sont surtout des hommes, ils sont costauds et ils sont volontairement intimidants», note Lisa Mosher.

«Les partisans ne sont pas de Dalhousie, mais des communautés environnantes, comme Balmoral et Kedgwick», ajoute Jean-Marc Beaulieu. Le maire les appelle les fans du projet. Ce ne sont pas des citoyens de la ville. Ils n’y votent pas, comparativement aux opposants vivant à Baie-des-Hérons», enchaîne Mme Mosher.

«On dirait davantage un mouvement anti-Québécois qu’un mouvement pour la mine. Quand on regarde les commentaires sur les médias sociaux du camp du oui, c’est très menaçant. Ils n’aiment vraiment pas les Québécois. Ils disent qu’on vole leurs emplois. Ce sont pourtant des francophones. Ils semblent aussi oublier que c’est une compagnie québécoise qui veut ouvrir la mine», disent Lisa Mosher et Jean-Marc Beaulieu.

La suite

Dans ce climat tendu, les opposants à l’exploitation de la pouzzolane mettent l’accent sur les aspects réglementaires du projet, en tentant de lui trouver des failles, en appui à leurs alliés néo-brunswickois.

«Nous pensons que le processus du changement de zonage pourrait avoir contourné trois règles. C’est le gouvernement du Nouveau-Brunswick qui décidera. On craint que ce soit accepté tel quel. Le nouveau gouvernement de Susan Holt ne s’est pas prononcé sur le projet», souligne Lisa Mosher.

Son conjoint et elle se préparent en vue de l’étude d’impact environnemental qui aura lieu au Nouveau-Brunswick, étude qui sera tenue en 2025 et 2026, de même que pour l’évaluation du gouvernement fédéral attendue en raison du dragage des sédiments du chenal menant au port de Dalhousie.

Ce port est inactif depuis 10 ans et la rivière Restigouche, alimentée par plusieurs affluents, a encombré ce chenal.

«C’est notre principal espoir, parce que ce sont des eaux interprovinciales. Des rivières à saumon se trouvent en amont et il y a une pêche commerciale du homard dans ces eaux», précise Misa Mosher.

Le couple aurait souhaité un appui plus prononcé de la part des élus de la MRC d’Avignon et de leur préfet, Mathieu Lapointe. Jusqu’à maintenant, le principal appui institutionnel est venu d’une proposition déposée par le Parti québécois et adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale le 29 novembre.

Cette proposition demande au gouvernement du Nouveau-Brunswick de considérer l’impact du projet sur le côté québécois de la baie des Chaleurs. L’Assemblée nationale appuie du même élan la Direction de la santé publique, qui réalisera sa propre étude portant sur l’impact éventuel de la mine sur la population gaspésienne.

«Nous n’arrivons pas à convaincre les municipalités d’Avignon à signer notre document contre le projet, excepté Escuminac. On aurait aimé plus de leadership dans la MRC d’Avignon. Les élus attendent l’étude d’impact environnemental du Nouveau-Brunswick avant de procéder. À notre avis, il sera trop tard à ce moment», déplorent Lisa Mosher et Jean-Marc Beaulieu.

Mathieu Lapointe a indiqué plus tôt cet automne qu’il attendait d’avoir plus d’information avant de se prononcer au sujet de la mine de pouzzolane.

Elle possède l’avantage d’avoir déjà été chauffée, contrairement au calcaire constituant le principal élément du ciment. La direction d’EcoRock y voit un avantage environnemental en matière de réduction des gaz à effet de serre (GES). Son extraction génère toutefois des GES, comme le calcaire, principal intrant du ciment.

EcoRock Dalhousie note que le gisement visé recèle environ 200 millions de tonnes de pouzzolane et souhaite y extraire un volume de 3 millions de tonnes annuellement. Le dragage du port de Dalhousie serait nécessaire pour l’exportation de la matière vers l’Europe dans des navires de 70 000 tonnes.

Le projet pourrait créer 168 emplois et nécessiterait un investissement de 300 millions de dollars. Dalhousie a perdu ses trois industries principales entre 2008 et 2012, à savoir une usine de pâtes et papiers, une usine de production de produits chimiques et une centrale thermique fonctionnant aux carburants fossiles.

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Sénégal : Eramet, CGO et le Zircon

Exploitation du Zircon : Eramet-GCO, un scandale financier et environnemental qui dérange

[pompé sur timisactu]

L’exploitation du zircon au Sénégal par Grande Côte Opération (GCO), filiale du groupe français Eramet, est aujourd’hui au centre d’une controverse majeure. L’audit financier annoncé récemment par la Société des Mines du Sénégal (Somisen) pourrait bien éclairer des pratiques opaques qui suscitent la colère des citoyens et des activistes. Entre soupçons de fraude financière et atteintes à l’environnement, ce dossier s’impose comme une affaire d’État.

Des bénéfices évanescents pour le Sénégal

Malgré la participation à hauteur de 10 % de l’État sénégalais dans le capital de GCO, aucun dividende n’a été reversé à ce dernier depuis le début des opérations. En lieu et place de profits partagés, GCO met en avant des dettes jugées invérifiables pour justifier des contributions minimales sous forme de redevances. Ces sommes, bien en deçà des bénéfices réels engendrés par l’exploitation de cette ressource stratégique, suscitent des interrogations légitimes sur la gestion financière de la société.

Un élément clé de cette controverse réside dans le contrat liant GCO à Emas, une autre entité sous contrôle d’Eramet. Par ce biais, le zircon est vendu à un prix trois fois inférieur à celui du marché international, privant ainsi l’État sénégalais de revenus significatifs. Ce montage financier, perçu comme un stratagème visant à minimiser les obligations fiscales et sociales, est une illustration parfaite des pratiques déloyales souvent dénoncées dans le secteur extractif en Afrique.

Un coût environnemental écrasant

Au-delà des implications financières, l’exploitation du zircon par GCO a des conséquences environnementales catastrophiques. Les plages et terres agricoles voisines, riches en biodiversité, subissent une destruction irréversible due à l’extraction minérale. Les activités de GCO affectent directement les écosystèmes locaux, perturbant non seulement la faune et la flore, mais également les moyens de subsistance des communautés riveraines.

Les populations locales dénoncent l’absence de mesures compensatoires suffisantes pour réparer les dégâts écologiques. La rarefaction des terres cultivables et les problèmes de pollution affectant les nappes phréatiques sont autant de preuves que l’équilibre environnemental est gravement compromis. À cela s’ajoute un manque flagrant de transparence dans la conduite des études d’impact environnemental, accentuant la méfiance envers GCO et ses dirigeants.

Une nécessaire mobilisation pour la justice

Face à ces dérives, l’annonce de l’audit par la Somisen est perçue comme une lueur d’espoir. Cet examen minutieux pourrait permettre de révéler l’ampleur des pratiques douteuses et de redéfinir les termes d’une exploitation plus équitable et durable des ressources naturelles du Sénégal. Toutefois, pour qu’une véritable justice soit rendue, une volonté politique forte et une mobilisation citoyenne s’imposent.

Cette affaire souligne une fois de plus la nécessité pour les pays africains de renforcer la réglementation dans le secteur extractif et d’assurer une meilleure gouvernance des ressources naturelles. Le scandale Eramet-GCO n’est pas seulement une question locale, mais un rappel global des risques liés à l’exploitation irresponsable des richesses du sous-sol.


Au Sénégal, la ruée vers le zircon menace le désert de Lompoul

[pompé sur lemonde]

A mi-chemin entre Dakar et Saint-Louis, l’énorme drague flottante de la société Grande Côte Opérations avale le sable à la recherche du précieux minerai.

Tels des monstres tentaculaires, les machines reliées par d’épais tuyaux flottant sur un bassin artificiel avancent doucement sur la dune. La mine mobile de la société Grande Côte Opérations (GCO) se rapproche de son but : le désert de Lompoul, à 200 kilomètres au nord de Dakar. Un site très touristique, à mi-chemin entre la capitale sénégalaise et Saint-Louis, qui regorge de minerais, notamment de zircon.

Comme l’ilménite et le rutile, ce minerai utilisé en joaillerie, dans l’industrie nucléaire et le secteur automobile est extrait des sables. Détenue à 90 % par le groupe français Eramet et à 10 % par l’Etat du Sénégal, GCO en est désormais le quatrième producteur mondial. L’entreprise, qui a produit plus de 750 000 tonnes de concentré de sables minéralisés en 2022, dont 15 % de zircon, voit grand. « Notre production va augmenter entre 2024 et 2027, anticipe Guillaume Kurek, son directeur général, car la première partie du désert de Lompoul a une forte teneur en minerai et les dunes sont hautes. »

Le projet de plus de 800 millions d’euros d’investissement est ambitieux : la zone minière qui se déplace de trente mètres par jour s’étend sur plus d’un kilomètre et progresse sur la dune côtière entre la bande de filaos, des arbres plantés pour fixer les dunes, et la zone de maraîchage. En amont, les machines défrichent le terrain, où se trouvent des arbres, des champs, des routes ou des habitations qui sont rasés ou déplacés. Suit la drague flottant sur un bassin artificiel qui pompe le sable, envoyé par de larges tuyaux jusqu’à l’imposante unité de concentration – elle aussi flottante – qui sépare le sable minéralisé du sable ordinaire rejeté à l’arrière de l’unité. Seuls 2 % des 150 000 tonnes de sable traitées chaque jour sont conservés.

A l’arrière, des machines réhabilitent le terrain, en essayant de respecter une topographie similaire au paysage qui a été rasé. Mais l’arrivée de la mine mobile au niveau du désert de Lompoul inquiète les populations, qui craignent que le complexe industriel abîme l’environnement et nuise au tourisme.

Le projet fou de construire une « oasis du désert »

« C’est peine perdue de résister à l’arrivée de la mine », se lamente Justin Sarr, réceptionniste du Camp du désert, un terrain piqué de tentes blanches au creux d’une dune de sable orangé, au milieu des eucalyptus, où il travaille depuis cinq ans. La fermeture du campement est prévue en octobre 2023. « Est-ce que je vais trouver un travail où je vais avoir la même passion que dans le désert ? », se demande le jeune homme.

Même si GCO a promis des contreparties, la même question hante les habitants du village de Lompoul, d’où partent les excursions dans le désert. Pape Yerim Sow vend de l’artisanat local et joue du djembé le soir autour du feu dans les campements. « Toutes mes activités dépendent des touristes. S’il y a la mine, je perds tout », s’insurge le père de famille. « A nous, les impactés indirects, GCO n’a rien proposé car ils vont indemniser seulement ceux qui occupent le désert », critique Pape Yerim Sow, qui pense à déménager dans une autre zone touristique comme Saint-Louis ou le delta du Sine Saloum.

Le campement touristique Le Camp du désert, près des dunes de Lompoul, le 5 mai 2023. e campement touristique Le Camp du désert, près des dunes de Lompoul, le 5 mai 2023.

Pour répondre à ces impacts, GCO s’est lancée dans le projet fou de construire une « oasis du désert » de toutes pièces, sur un terrain où est déjà passée la drague, à dix kilomètres du site touristique actuel. Le chantier, encore en cours, a commencé en juillet 2022 et doit se terminer avant que les campements ne ferment pour éviter l’interruption du tourisme. « Nous avons reconstitué la dune originale, planté une palmeraie sur huit hectares, avec au milieu un plan d’eau de 2 000 m2. Nous allons aussi aménager le littoral qui n’est pas loin », détaille Samba Fall, chef du projet pour GCO.

Car l’objectif est d’inciter les touristes à rester plus d’une nuit sur le site. « Cette oasis nous permettra de répondre aux emplois indirects, qui ne sont pas intégrés dans la démarche de compensation obligatoire, et donc de maintenir l’activité des petites restaurations, des loisirs sportifs, des balades en chameaux, des prestations artistiques ou de la vente d’artisanat », espère M. Kurek.

L’inquiétude des acteurs du tourisme

Ces infrastructures construites par la société minière pour un budget total de 5 millions d’euros seront ensuite transférées à la Sapco, société publique d’aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques au Sénégal qui aura la charge de trouver les opérateurs. « Nous avons fait un premier tour de table avec les propriétaires des lodges actuels car ils connaissent déjà les circuits touristiques et sont connectés avec les touropérateurs », explique M. Kurek.

Mais les acteurs touristiques ont encore des inquiétudes sur les modalités d’attribution de la gestion du lieu. « Pour l’instant, il n’y a pas grand-chose de construit », constate Abdou Ba, gérant du Camp du désert, après avoir visité le chantier de l’oasis de GCO. « C’est luxueux, il y aura une piscine, mais ce n’est pas ce que nous voulons. Nous souhaitons recevoir des dédommagements pour lancer notre propre projet sur un autre terrain », continue le professionnel du tourisme. Des négociations sont encore en cours pour évaluer le montant des compensations distribuées aux entreprises touristiques.

Le campement touristique Le Camp du désert, près des dunes de Lompoul, le 5 mai 2023.

A quelques mètres du bord du bassin où tourne la gigantesque usine de concentration se trouvent toujours de petites maisons blanches devant lesquelles du linge coloré est en train de sécher. Ces habitants n’ont pas suivi la délocalisation du village de Thiokhmat, qui est sur le chemin de la mine vers le désert de Lompoul.

« Il arrive que les négociations prennent du temps, donc nous nous retrouvons avec des hameaux autour de la drague, ce qui n’était pas prévu », reconnaît Ousmane Goudiaby, chef de département des relations avec les communautés de GCO, alors que la mine n’a jamais été aussi proche des habitations. Depuis le début de l’exploitation, trois villages et 2 000 personnes ont été déplacés vers des « villages modernes ». Mais « les mines ont souvent un souci avec une opinion négative sur leur impact environnemental », admet M. Goudiaby.

Autre enjeu : l’accès au foncier

Quelques activistes se mobilisent alors pour dénoncer le projet, notamment en pointant du doigt la grosse consommation en eau de l’industrie minière. « Les pistes construites en latérite manquent d’entretien et déposent de la poussière sur nos cultures », critique aussi Cheikh Fall, du collectif de la zone des Niayes, zone agricole où évolue la mine. Il ajoute qu’avec le défrichement et malgré le reboisement, des « plantes originales ont disparu » et « les sols se sont appauvris. » GCO reconnaît que « le sable a perdu sa couche fertile » et ajoute qu’ils travaillent à « amender le sol avec du fumier et en plantant des arbustes », répond M. Goudiaby.

L’autre enjeu est l’accès au foncier, alors que 85 hectares réhabilités ont été rendus à l’Etat sénégalais et que 1 000 hectares devraient être rendus les cinq prochaines années selon le directeur général M. Kurek. « Mais rien de revient aux populations », s’inquiète Serigne Maar Sow, président de l’alliance des jeunes pour le développement de Lompoul village, qui assure que des agriculteurs et des éleveurs ont perdu leurs terres.

De son côté, GCO fait valoir sa politique sociale et environnementale. « La partie relocalisation et communauté représente 14 % de nos dépenses courantes, soit le troisième poste de dépense après l’énergie et la masse salariale », révèle M. Kurek. Si elle reconnaît que l’impact sur son environnement est certain, GCO met en avant en contrepartie son rôle dans l’économique de la région et du Sénégal.

« Nous avons créé plus de 2 000 emplois locaux et nous sommes le sixième contributeur au budget de l’Etat en termes de société minière, en plus d’apporter des devises, se vante M. Kurek, patron de la société qui fait 300 millions d’euros de chiffre d’affaires. A travers les emplois, les achats et les taxes, les retombées correspondent à plus de 120 millions d’euros pour le Sénégal. »

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Grands projets industriels : l’État veut supprimer les consultations citoyennes

[pompé sur reporterre]

Le jour même du vote de la censure du gouvernement de Michel Barnier, la nouvelle est passée presque inaperçue. Mercredi 4 décembre, le gouvernement renversé a mis en consultation un projet de décret qui entend modifier les catégories de projets soumis à la Commission nationale du débat public (CNDP). L’exécutif veut exclure du champ de la CNDP tout projet industriel dont le coût serait supérieur à 300 millions d’euros, sous prétexte d’accélérer la réindustrialisation du pays.

Cette autorité indépendante, créée en 1995 par Michel Barnier, alors ministre de l’Environnement, s’assure que le public est bien concerté dans l’élaboration des projets ayant un impact sur l’environnement. C’était par exemple le cas pour l’ouverture d’une mine de lithium dans l’Allier ou la création d’usines de batteries électriques dans le Nord.

Consultation en ligne jusqu’au 27 décembre

Si les recommandations recueillies par la CNDP ne sont pas contraignantes, elles peuvent jouer un rôle important. Dans 60 % des cas, le projet en ressort modifié. En 2022, l’instance avait conclu que le projet éolien offshore au large de l’île d’Oléron ne suscitait « aucun consentement de la population ». Face à ces résultats, l’État avait retenu un autre lieu.

Le décret gouvernemental est soumis à une consultation publique en ligne jusqu’au vendredi 27 décembre. Pour l’heure, il a fait l’objet de 2 500 contributions, majoritairement négatives. Le projet suscite également une levée de boucliers parmi les associations environnementales.

« Ce projet de décret montre que l’État a peur de la parole citoyenne »

Pour l’association Générations futures, « sous couvert d’accélérer la réalisation de projets industriels », ce texte est « une nouvelle régression du droit à l’environnement ». Ilaria Casillo, vice-présidente de la CNDP, estime que, si le décret est adopté, « la population n’aura plus son mot à dire sur ces projets et elle ne sera même pas informée de leur existence, de leur impact, de leur coût… ».

Or, ces projets liés à la décarbonation de l’industrie, et donc à la transition écologique, « méritent d’être débattus, car ils sont au cœur de la transformation des territoires », insiste-t-elle. Lors des débats, « il n’y a pas de tabou, les citoyens peuvent parler de tout et avoir accès à des informations fiables pour se forger un avis ». Pour Ilaria Casillo, « ce projet de décret montre que l’État a peur de la parole citoyenne ».

Ce n’est pas la première fois que la CNDP est dans le viseur de l’exécutif. L’ancien ministre de l’Économie Bruno Le Maire avait tenté de la supprimer au printemps avec le projet de loi de simplification, finalement interrompu par la dissolution de l’Assemblée nationale.

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Les « minerais de sang » du numérique, clé de la guerre en RDC

[pompé sur reporterre]

Au Congo, le mouvement armé M23 soutenu par le Rwanda s’est emparé de la ville de Goma, capitale d’une province riche en minerais stratégiques. Indispensables aux smartphones, ils alimentent ce conflit meurtrier et écocidaire.

C’est un tournant dans la guerre qui ravage l’est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis trente ans. Dimanche 26 janvier, des combattants du Mouvement du 23 mars (M23), un groupe armé antigouvernemental, appuyés par 3 000 à 4 000 soldats rwandais, sont entrés dans Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu où vivent un million de personnes.

Au cœur de ce conflit, les « minerais de sang » — coltan, nickel, étain et or — indispensables à la fabrication des équipements électroniques et notamment des smartphones. Reporterre fait le point avec Fabien Lebrun, chercheur en sociologie et auteur de Barbarie numérique. Une autre histoire du monde connecté (L’Échappée, octobre 2024).


Reporterre — Quel est le lien entre le conflit à l’est de la RDC et les minerais utilisés pour fabriquer nos smartphones ?

Fabien Lebrun — Au cœur de cette guerre se trouvent les minerais de sang, aussi appelés minerais de conflits : le coltan, le nickel, l’étain et l’or. Le coltan est transformé en tantale, indispensable à la fabrication des condensateurs pour smartphones : sans ce métal très résistant à la chaleur et à la corrosion qui permet la miniaturisation des composants, les téléphones chaufferaient tellement qu’ils pourraient prendre feu. Or, les deux tiers des réserves mondiales de coltan se trouvent dans et à l’est du Congo. L’Afrique des Grands Lacs — Congo et Rwanda confondus — en assure la moitié de la production mondiale.

L’est du Congo est également riche en cassitérite, dont provient l’étain indispensable pour les soudures des circuits électroniques ; en wolfram, ou tungstène, qu’on retrouve dans les vibreurs et les haut-parleurs des téléphones portables ; et en or, dont l’industrie numérique siphonne 10 % de l’extraction mondiale pour la fabrication de ses cartes mères et ses circuits imprimés. Depuis la première guerre de 1996, ces minerais occupent une place dans ce qu’on peut appeler une économie de guerre, une économie militarisée qui perdure à ce jour.

Depuis avril dernier, les rebelles du M23 contrôlent la zone minière de Rubaya, qui fournit 15 % du coltan mondial. Quel intérêt stratégique y trouvent-ils ?

En contrôlant administrativement la zone, le M23 peut élaborer tout un système de taxes et ainsi financer le conflit. D’après un rapport de l’ONU, le groupe exporte désormais 120 tonnes de coltan par mois et les taxes qu’il prélève sur la production lui assurent un revenu d’environ 800 000 dollars mensuels. D’un point de vue économique et financier, les intérêts sont importants.

Des mineurs dans le Nord-Kivu, en RDC. Sasha Lezhnev / CC BYNCND 2.0 / Enoughproject via Flickr

Le M23 est soutenu par l’armée rwandaise. Depuis plusieurs années, le président de la RDC Félix Tshisekedi accuse le Rwanda de convoiter ses ressources en minerai. Quel rôle ont ces ressources dans l’aggravation des tensions géopolitiques dans la région ?

Ces métaux sont, si ce n’est la principale cause, au moins un déterminant important dans l’instabilité de la région des Grands Lacs. L’exploitation et la commercialisation de ces minerais de sang structurent l’économie, l’industrie et la politique de la région. Elles produisent une rente qui enrichit les élites et favorise la corruption.

On parle beaucoup du Rwanda, plaque tournante pour ces minerais indispensables aux équipements électroniques, mais l’Ouganda et dans une moindre mesure le Burundi sont aussi dans le coup. L’État congolais lui-même est en partie responsable de la situation : 2 000 kilomètres séparent Goma de la capitale, Kinshasa, et les institutions étatiques y sont absentes.


Quelles sont les conséquences humaines et écologiques de l’industrie minière pour les habitants du Nord-Kivu ?

Depuis le milieu des années 1990, début de la révolution numérique, le coût humain et écologique de ce conflit autour des minerais de sang est démentiel. Avant même le regain de violence des trois dernières semaines, les analystes parlaient de plusieurs millions de morts, de 7 millions de déplacés dans des conditions terribles et de 4 millions de réfugiés qui ont fui le Congo. Près de 30 millions de Congolais sont en situation de malnutrition aiguë.

Au-delà du conflit, le bilan écologique est dévastateur. Les terres du Nord-Kivu, fertiles et qui auraient pu bénéficier à l’agriculture locale, ont été saccagées par les activités minières. L’air est pollué d’effluves toxiques.

« À certains endroits, il n’y a plus de vie aquatique »

L’industrie minière est aussi en partie responsable de la destruction de la forêt du bassin du Congo, deuxième massif forestier tropical mondial crucial dans la lutte contre le changement climatique. Les espèces en voie d’extinction qui y vivent — gorilles des montagnes, bonobos, rhinocéros — sont massacrés par les groupes armés qui contrôlent les activités minières.

Mais la première victime de l’extractivisme est l’eau, comme l’explique l’ingénieure à SystExt Aurore Stéphant. Cela se vérifie au Congo, avec des centaines de kilomètres de cours d’eau contaminés aux métaux lourds — plomb, cadmium, etc. Le fleuve Congo est touché, ainsi que les nappes phréatiques. À certains endroits, il n’y a plus de vie aquatique.

L’appétit des États occidentaux et des multinationales de la tech pour ces ressources n’est pas étranger à ce désastre…

Cela fait des décennies que la responsabilité de l’industrie numérique dans la déstabilisation de la RDC est pointée du doigt. Mi-décembre, le président de la RDC a porté plainte contre Apple pour recel de crime de guerre, blanchiment de faux et tromperie des consommateurs.

Déjà, en 2019, l’organisation internationale Right Advocates avait lancé une action collective contre Apple, Microsoft, Tesla, Google et Dell, qu’elle accusait de profiter du travail d’enfants dans les mines de cobalt congolaises. Malheureusement, la plainte n’avait pas abouti.

En 2016, Amnesty International et Afrewatch accusaient de grandes marques électroniques comme Apple, Samsung et Sony d’acheter du cobalt à des négociants s’approvisionnant dans des mines où travaillent des enfants.

En 2000, la flambée des prix du coltan, alimentée par la production de masse de la Playstation 2 de Sony, avait entraîné une ruée vers les activités minières à l’est de la RDC avec des conséquences très néfastes pour les communautés.

Or, les États appuient bien souvent ces multinationales. En février, Bruxelles et Kigali signaient un accord pour un approvisionnement « durable » de l’Union européenne en minerais critiques. Alors qu’on sait très bien que 90 % des minerais de sang qui sortent du Rwanda proviennent du Congo !


Peut-on parler de néocolonialisme ?

L’extractivisme est la pratique coloniale historique par excellence. Dès le XVIᵉ siècle, les conquistadors ont pillé l’or et l’argent des Amérindiens, qu’ils ont exterminés. Cet épisode a été un tournant pour l’enrichissement des États occidentaux et la naissance du capitalisme et de la mondialisation.

Les activités minières, polluantes, génératrices de conflits sociaux, d’usages des terres et de l’eau, étaient sorties de nos imaginaires. Mais depuis trente ans, on assiste à un regain de l’extractivisme pour alimenter la révolution numérique.

Il est évident que l’accord qui permet à l’Union européenne de piller la RDC en passant par le Rwanda est typiquement néocolonial. De même que la mainmise de la Chine sur le cobalt et le cuivre congolais. On pourrait parler de technocolonialisme.

Que faudrait-il faire pour aider la région du Nord-Kivu à s’apaiser ?

Nous ne pourrons pas diminuer la pression minière dans la région des Grands Lacs sans décroissance minérale et métallique. Pour être solidaires avec les Suds, il faudra forcément acheter moins et favoriser des appareils plus durables et mieux réparables.

Réduire notre demande en métaux rares va aussi impliquer d’avoir des outils moins rapides, moins performants. C’est tout notre quotidien numérique et la numérisation à marche forcée qui sont à revoir.

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Mine d’uranium : la Mongolie et Orano scellent leur accord

[pompé sur reporterre]

La Mongolie et le groupe français Orano ont conclu un accord préliminaire pour l’exploitation de la mine d’uranium de Zuuvch Ovoo, marquant une étape clé pour les deux parties. Cet investissement, estimé à 1,6 milliard de dollars, reste soumis à l’approbation du Parlement mongol. La production, prévue pour 2027, pourrait propulser la Mongolie parmi les dix premiers pays détenteurs de ressources mondiales en uranium.

Ce projet, développé par Badrakh Energy — une coentreprise entre Orano et MonAtom —, reflète la stratégie de la Mongolie pour diversifier son économie, historiquement centrée sur l’agriculture et les ressources fossiles comme le charbon. L’exploitation de cette mine contribuera également à répondre à la demande mondiale croissante en énergie nucléaire.

Cet accord intervient dans un contexte délicat. Orano doit composer avec des enjeux juridiques, ayant accepté une amende de 4,8 millions d’euros pour des accusations de corruption passées en Mongolie, tout en renforçant ses normes de conformité. La Mongolie, quant à elle, jongle entre ses puissants voisins, la Chine et la Russie, tout en cherchant à renforcer ses liens avec des partenaires occidentaux, tels que la France.

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Delémont (Suisse) : feu aux véhicules du collabo de la géothermie

[pompé sur sansnom]

Géothermie à Glovelier (Jura suisse)
Traduit de l’allemand de Barrikade, 21 décembre 2024

Tout devient électrique. Notre utilisation devient de plus en plus élevée. Les brosses à dents, les smart-homes, en passant par les voitures, les vélos, les trottinettes et, depuis peu, même les pantalons électriques sont censés nous permettre de gravir les montagnes. Donc toujours plus de confort, et toujours plus de consommation.

Nous nous trouvons désormais dans une situation délicate : il faut trouver de l’énergie propre. Mais d’où doit-elle venir ? Pour GeoEnergieSuisse et la Confédération suisse, apparemment du projet de fracturation dans le Jura suisse. Il s’agirait de « géothermie profonde pétrothermique » : forer à des kilomètres de profondeur dans la terre, pomper d’énormes quantités d’eau et de produits chimiques dans le trou, et produire ainsi de l’électricité pendant 10 à 15 ans, jusqu’à ce que le trou redevienne froid. Et ensuite ? Un nouveau forage ?

La terre n’est pas de l’Emmenthal [du gruyère] !
Mais le gouvernement fédéral et le reste de la classe politique sont têtus. Leur seul intérêt est le profit et que tout continue comme avant. Tout cela dans un délai court et en prenant des risques s’il le faut. Au diable l’environnement et la santé des gens.

Mais nous sommes contre ! Pour nous, il est clair qu’un changement est urgent. La question n’est pas de savoir comment les marchandises et la consommation de ressources continuent de tourner sur elles-mêmes. Notre question est : quand cela s’arrêtera-t-il ?
Notre comportement de consommation, la surproduction absurde ainsi que la consommation actuelle d’électricité doivent changer. Et la réponse à cette question ne peut pas être du FRACKING greenwashé !

Une visite a donc été effectuée à l’entreprise « Sitadel Sarl Delémont », qui s’est terminée par l’incendie de quelques voitures. D’une part pour se défendre, d’autre part pour lancer un appel à tous ceux qui en ont marre de ce projet insensé de géothermie à Glovelier.
Défendez-vous, protestez et sabotez !
La population dit depuis longtemps qu’elle ne veut pas de la « géothermie profonde pétrothermique » et tous les moyens légaux de s’y opposer ont été épuisés. L’État fait malgré tout avancer le projet. Il n’y a donc pas d’autre choix que d’agir nous-mêmes.

Cette attaque visait le bureau de planification du projet géothermique, mais ils ne sont pas les seuls impliqués. Il existe d’innombrables façons de se défendre et de saboter d’innombrables entreprises, car elles ont toutes des noms et des adresses.

Dans cet esprit, amusez-vous bien et faites attention à vous !
Soyons du sable dans les engrenages et bloquons-les !


Deux voitures d’une entreprise liée au projet de géothermie prennent mystérieusement feu
Le Quotidien Jurassien, 1er décembre 2024

Il était 4 h lorsque l’appel de la police a tiré Manuel Lachat de son lit, samedi matin: « Vous êtes bien le directeur de l’entreprise Sitadel? Vos deux véhicules ont pris feu. » Une heure plus tôt, c’est une automobiliste, voyant les flammes sur le parking devant ses locaux à l’entrée de Delémont, qui a donné l’alerte.

L’homme se rend sur place et constate de lui-même: les deux véhicules floqués au nom de son entreprise, un bureau de géomatique, sont bel et bien calcinés. Un détail le frappe immédiatement: ils ne sont pas côte à côte. Il y a une place entre eux, certes vide, mais qui représente près de trois mètres d’espace. Difficile pour le directeur de penser qu’un défaut technique aurait donné le feu à un engin, puis que la proximité l’aurait fait se propager à l’autre. Il s’agirait plutôt d’un acte malveillant, selon lui. La police l’enjoint à porter plainte et lui demande d’établir une liste des gens qui pourraient lui en vouloir.

Fortes pressions

Une fois l’acte administratif effectué, Manuel Lachat retourne sur les lieux du sinistre. L’odeur âcre du brûlé entoure toujours les bâtiments. Qui pourrait donc bien lui en vouloir au point d’incendier des véhicules? Manuel Lachat cogite, songe à des conflits financiers. Puis il considère les menaces qu’il a reçues en lien avec le projet de géothermie de Haute-Sorne.

Son entreprise est en effet chargée de dresser l’état des bâtiments à proximité du site et d’en répertorier chaque fissure avant le début du forage. « Je ne suis pas « avec » le projet. Mon entreprise a simplement été mandatée pour ce travail. C’était une contrainte imposée au promoteur, non une volonté de sa part. Les gens mélangent souvent les choses« , clarifie Manuel Lachat, qui dit faire, parfois, l’objet de fortes pressions dans ce cadre.

L’explication à ce mystérieux sinistre pourrait venir de là, convient-il, mais en précisant bien qu’il ne s’agit que d’une piste parmi d’autres et qu’il ne veut en aucun cas jeter de l’huile sur le feu dans un contexte déjà extrêmement sensible.

La police garde également toutes ses réserves à un stade précoce de l’enquête: « Rien ne confirme qu’il s’agisse d’un acte malveillant. » En attendant, Manuel Lachat estime les dégâts à plusieurs dizaines de milliers de francs. Du matériel professionnel se trouvait dans les véhicules qui ont brûlé.

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[Toulouse] Après-midi de discussions contre l’extractivsme

[pompé sur iaata.info]

Une après-midi de discussions contre l’extractivisme à l’Impasse (1 impasse Lapujade). Le premier Février à 14h. Discussions, infokiosque, goûter & repas.

Des personnes impliquées dans les luttes contre les projets de mines de lithium à Échassières dans l’Allier et à Barroso au Portugal viennent parler de leurs contextes. C’est un moment pour faire circuler des infos sur des endroits où des gent.es se bougent contre l’industrie minière, mais pas seulement. On a aussi pensé cette présentation comme un point de départ pour élargir la question et réfléchir au-delà des luttes spécifiques de sites. Suivra donc différentes discussions en parallèles autours de certains enjeux liés au boom minier actuel.

Aujourd’hui le système industriel connaît une restructuration technologique et énergétique majeure. À l’heure de chaos climatiques, de tensions sociales et d’escalades guerrières de plus en plus explosives, les États et les entreprises misent sur cette mutation pour perpétuer le système sur lequel ils reposent et avec lequel ils nous asservissent. La « transition énergétique et numérique » ne signifie qu’une chose : aggravation du désastre industriel, colonisation de nouveaux territoires, extraction de nouvelles ressources, extension du contrôle social, empoisonnements, pollutions, militarisation… Elle est au cœur du projet de puissance des États contemporains, et ils se livrent une féroce compétition pour la première place du podium. À l’heure actuelle les États européens sont dans une phase d’insécurité vis-à-vis de leur approvisionnement en matières premières minérales, nécessaires à cette compétition technologique et militaire. Cet approvisionnement est pour eux un enjeux majeur. Cela se traduit évidement par une intensification de l’exploitation minière hors de l’Europe et dans ses anciennes et actuelles colonies. Mais on voit aussi de plus en plus de projets miniers, et d’infrastructures correspondantes, voir le jour sur le sol européen. Fort heureusement, tout le monde ne se résigne pas à voir la terre éventrée pour obtenir les matériaux de nos chaînes.

Cet après-midi se veut être un moment pour échanger autour de l’extractivisme, donner de la visibilité et du souffle à des luttes existantes, et imaginer des moyens de mettre des bâtons dans le roues de la mégamachine, sans chef.fes, sans représentant.es et sans compromis.

Bienvenue !

  • 14h : présentation des contextes et des luttes en cours à Barroso et à Échassières, par des personnes impliquées, notamment par des personnes du collectif Stop Mines 03.
  • Ensuite : discussions sur certains enjeux du boom minier actuel et des luttes qui s’y opposent
  • 19h30 : repas vegan à prix libre (on sait pas encore où les sous vont aller comme soutien, mais ce sera indiqué le jour J)
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NICKEL. Sans ses sites miniers, la commune de Thio en grande difficulté

[pompé sur franceinfo]

La SLN [Société Le Nickel] a annoncé la mise en sommeil des sites miniers de Thio le 14 octobre. Depuis, la mairie tente de résister, tant bien que mal, à l’exode de ses habitants. Familles, commerçants, anciens sous-traitants de la SLN… nombreux sont ceux qui partent pour trouver du travail. Le maire Jean-Patrick Toura veut impulser de nouvelles activités.

L’activité minière à Thio s’est brusquement arrêtée en avril. La SLN a sonné le glas le 14 octobre, à la suite des destructions du mois de mai. Depuis lors, Thio fait grise mine. Les lettres de rupture de contrat de travail commencent à pleuvoir. Elles seront effectives à compter du 12 décembre pour les quelque 230 salariés de la SLN.

« Sur la commune, on sent l’impact, constate le maire, Jean-Patrick Toura. Au niveau des commerçants, les magasins ne sont pas tout le temps ouverts. Il faudra attendre l’année prochaine pour avoir plus de visibilité sur les écoles mais déjà dans la population, des gens en recherche de travail ont quitté Thio. Il y a aussi des sous-traitants qui n’ont pas pu bénéficier de toutes les mesures d’aide mises en œuvre. »

Baisse du pouvoir d’achat

Cette situation a un effet boule de neige sur d’autres activités dans la commune. L’un des commerces du village voit sa fréquentation de clients baisser de moitié.

« Ça a fortement touché le pouvoir d’achat de ma clientèle. Les personnes qui touchent le chômage partiel font attention à leurs dépenses maintenant », témoigne Teva Puahio, gérant d’un magasin à Thio.

La mine a été pendant 140 ans la principale activité économique à Thio faisant vivre à peu près 350 familles. Des familles qui doivent trouver des alternatives pour subvenir à leurs besoins. Véronique Delessert, une exposante régulière au marché de Thio, a remarqué l’affluence de ces nouveaux vendeurs. « Tous les jeudis on a du monde et de nouvelles personnes qui essaient de vendre des produits pour survivre. »

Développer de nouvelles filières

Au pied du mur, Thio plonge subitement dans l’après-nickel. C’est pourquoi le maire s’investit dans l’aide à la reconversion des anciens salariés de la SLN. L’agriculture et la pêche sont, pour l’heure, les filières envisagées pour relancer l’économie de la commune.

« Je me suis rapproché de la chambre d’agriculture et la province Sud pour lancer, dès l’année prochaine, des formations auprès de la population. Il faut que les gens puissent se retourner en trouvant un travail dans l’agriculture ou dans la pêche. » À cette fin, le maire souhaite également solliciter les chambres consulaires.


À (re)lire sur le sujet :

Nouvelle-Calédonie : l’insurrection kanak et l’industrie du nickel

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La guerre du sous-sol – Le champ de bataille des matières premières

Le numéro  6 des cahiers anarchistes internationalistes Hourriya, « La guerre du sous-sol – Le champ de bataille des matières premières » a été rajouté à la documentation sous format PDF.

L’exploitation des matières premières constitue peut-être l’un des aspects matériels les plus crus du pouvoir au vu de la dévastation qu’elle provoque, mais elle révèle aussi profondément les rapports sociaux qui sont à la base de « cette marche du progrès ». Ces pages se focalisent en effet sur ses nerfs à vif, sur les racines par lesquelles coulent des substances dont la domination se nourrit pour continuer à s’étendre et à accroître sa puissance. Ces racines qui pénètrent profondément dans le ventre de la terre, qui chambardent la planète, l’intoxiquent, la surchauffent, la ravagent. D’innombrables êtres humains et non humains sont sacrifiés chaque jour — réduits en esclavage, empoisonnés, exterminés, tués par des armes toujours plus puissantes et sophistiquées — pour la possession de ces éléments du sous-sol, piliers fondamentaux de l’édifice mondial de l’exploitation. Si la machine dévastatrice est fortement dépendante de l’extraction du charbon, du gaz, du pétrole, des minerais,… cela donne lieu à des guerres, des conflits sanguinaires, mais aussi à des luttes et des révoltes aux quatre coins du globe.

Sommaire

Introduction
Des fleuves de sang, pétrole et déchets. Brève histoire de l’industrie énergétique
Dans les coulisses du négoce international
Le plan IIRSA. Infrastructure et dévastation en Amérique-Latine
Des cris de révolte entre les Andes et l’Amazonie
Détruire ce qui nous détruit, ici et ailleurs

 

 

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Breizh Ressources, la société minière la plus discrète de l’Ouest

[pompé sur splann!]

Trois permis exclusifs de recherches minières (PERM) ont été déposés en Bretagne par la société Breizh Ressources dans la plus grande discrétion. Ils concernent pourtant 42 communes et plus de 850 km². Malgré l’opacité qui entoure ce projet, les citoyens se mobilisent déjà largement pour empêcher le lancement des opérations.

• La start-up Breizh Ressources a déposé trois permis de recherches minières entre la Bretagne et le Maine-et-Loire entre juillet et octobre 2023. Mais l’information n’a été rendue publique que début 2024.
• Depuis, certaines associations, riverains et élus se mobilisent pour s’opposer aux explorations de potentielles futures mines. D’autres y voient une opportunité pour créer de l’emploi.
• Alors que le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie aurait dû donner son feu vert aux permis fin 2024, une nouvelle jurisprudence a ralenti la procédure.

C’est par hasard, en lisant le Journal Officiel du 10 janvier 2024, que Dominique Williams, spécialiste des mines à l’association Eau et rivières de Bretagne, tombe sur une information détonante : une société nommée Breizh Ressources a déposé, quelques mois auparavant, un permis exclusif de recherche minière (PERM) baptisé « Epona » dans quatre communes de sa région.

Cette start-up basée à Lorient et constituée spécialement pour l’occasion a pour unique actionnaire Aurania Resources, société canadienne immatriculée aux Bermudes, dirigée par Keith Barron, un géologue connu pour avoir découvert l’une plus grandes mines d’or au monde [lire « Un nouvel Indiana Jones à la recherche d’or en Bretagne].

Dominique Williams tire tout de suite la sonnette d’alarme et l’association envoie, dès le 16 janvier, un courrier à la préfecture du Morbihan pour avoir accès au dossier. Deux jours plus tard, la préfecture adresse un courriel aux collectivités locales pour les informer du dépôt du PERM : « Le vendredi 19 janvier, alors que j’étais de permanence, Jean-Paul Pallier et Stéphane Ansermet de Breizh Ressources sont venus me voir pour me présenter le projet », se souvient Élodie Le Floch, maire de Kervignac (56).

Le 22 février, une réunion avec le sous-préfet est organisée à la demande des élus pour détailler le dossier. « Nous étions surpris car la demande avait été déposée en juillet 2023 et nous n’avions eu aucune information jusqu’à cette date », s’étonne encore Michèle Dollé, maire d’Hennebont (56).

Même discrétion pour les deux autres PERM baptisés « Taranis » et « Bélénos », qui concernent une partie du Morbihan, de l’Ille-et-Vilaine et de la Loire-Atlantique.

Jeannick Martel, adjointe à la mairie de La Chapelle-de-Brain (35) n’a découvert l’existence du PERM Taranis, qui concerne sa commune, qu’en juillet 2024 lors d’un conseil municipal. « La mairie avait reçu un mél de la préfecture pour l’informer du lancement d’une consultation publique. On s’est questionné sur le tempo : non seulement l’information était tardive, mais c’était en pleine période estivale et pendant les législatives. Les conditions n’étaient propices ni à la publicité du projet ni au débat », constate-t-elle.

Quant au permis Bélénos, déposé en octobre 2023, son existence a été médiatisée par un article de Ouest-France daté du 16 mai 2024, qui relatait le débat à ce sujet au sein du conseil Anjou Bleu Communautés.

Sur le papier, pas de quoi s’inquiéter selon l’étude d’impact

Que sait-on vraiment du dépôt de ces PERM, longtemps passés sous les radars des élus et de l’opinion publique ? À la lecture des dossiers, on apprend que le premier d’entre eux, nommé Epona, qui concerne quatre communes dans le Morbihan, et qui s’étend sur 51 km², a été déposé le 21 juillet 2023, alors que Breizh Ressources était encore en cours de constitution.

Le deuxième, Bélénos, a été déposé le 5 octobre de la même année. Il concerne deux départements, 18 communes et s’étend sur 440 km². Enfin, le troisième, Taranis, a été déposé six jours plus tard, il concerne deux régions, trois départements et vingt communes et couvre 360 km². Total : 42 communes et plus de 850 km² concernés, soit 17 fois la surface de Rennes.

Il s’agit d’une demande de permis d’exploration, c’est-à-dire que Breizh Ressources a repéré ces zones comme étant potentiellement intéressantes pour y exploiter du minerai, mais elle doit d’abord réaliser des études approfondies des sous-sols afin de savoir exactement ce qu’ils contiennent.

C’est pour cela que la société a déposé ces demandes de trois permis miniers pour trois et cinq ans renouvelables. « Un PERM donne un droit foncier sur les matériaux sans pour autant autoriser les travaux miniers. […] Il est caractérisé par une limite de durée, un périmètre limité, une liste de substances recherchées, la description des investigations envisagées et de leur enchaînement », précise le cabinet du ministre délégué chargé de l’industrie.

Les trois permis déposés par la « junior », terme qui désigne les entreprises d’exploration, ont un spectre assez large : elle part en quête de métaux stratégiques comme l’antimoine, le zirconium, les terres rares ou le tungstène, mais aussi de minerais plus classiques comme l’argent ou l’or.
Sur le papier, il n’y a pas de quoi s’inquiéter. L’étude d’impact menée par le cabinet ENCEM, basé à Vénissieux, près de Lyon, établit que les techniques utilisées, telles que le prélèvement d’échantillon, l’utilisation d’un hélicoptère pour mesurer le champ électro-magnétique ou la pose d’électrodes dans les sols ne sont pas invasives et n’auront pas de conséquences néfastes sur l’environnement.

Et, de toute façon, il est très peu probable que les recherches soient fructueuses d’après Jean-Paul Pallier, le représentant de Breizh Ressources en France. D’après les nombreux témoins que nous avons rencontrés, qu’ils soient élus ou membres d’associations, Jean-Paul Pallier rassure sans cesse ses interlocuteurs en leur disant qu’il y a une chance très mince de trouver des minerais économiquement viables et qu’en conséquence, il ne faut pas s’alarmer. À ce propos, la société précise à Splann ! que seuls 1 % à 5 % des projets d’exploration aboutissent à l’ouverture d’une mine.

Dans un article de Ouest-France daté d’avril 2024, Stefan Ansermet, présenté comme l’un des dirigeants de la société Breizh Ressources aux côtés de Jean-Paul Pallier (alors qu’ils sont en fait le conseiller et vice-président d’Aurania Resources), conclut ainsi : « même si les mines ne sont pas exploitées, les générations futures sauront quelles ressources minérales sont présentes dans le sol ». Des recherches qui, au pire, seraient donc utiles à nos enfants et petits-enfants.

Contactée, Breizh Ressources insiste sur l’effort de communication qu’elle fournit pour garantir un « esprit de transparence ». La société liste les réunions avec les élus, les rencontres avec les associations : «  cette démarche a été menée individuellement, en groupes, et dans le cadre de réunions organisées avec la préfecture, bien que nos projets soient encore à un stade préliminaire et n’aient pas commencé ».

L’opposition des riverains : un cauchemar pour les entreprises minières

Cette communication peut aussi représenter un moyen de rassurer la population. L’opposition des communautés locales est le cauchemar des entreprises minières : elle peut ralentir les recherches en cours, attirer l’attention des médias, inquiéter les élus et, finalement, leur faire perdre beaucoup de temps et d’argent.

C’est sans doute la raison pour laquelle les sociétés minières aiment manœuvrer discrètement pour attirer le moins possible l’attention. Même si Breizh Ressources s’en défend : « la procédure et la communication autour des demandes de permis relèvent de l’État, et le calendrier est défini par les autorités, notamment la préfecture ».

Pour les trois PERM en question, Breizh Ressources est tombée sur un os : la vigilance de Dominique Williams à Eau et rivières de Bretagne et, dans la foulée, la mobilisation de nombreux habitants.

« Il faut se mobiliser dès maintenant pour prévenir les risques et empêcher une exploitation minière dans nos régions. Les PERM sont une menace sur nos territoires, car il n’y a pas d’exploitation minière ni d’après-mines heureuses », prévient Dominique Williams.

« En Ille-et-Vilaine, seulement 3 % des masses d’eau sont en bon état et ça chute à 2 % en Loire-Atlantique. Il y a peu d’eau souterraine et nous dépendons largement des eaux de surface. Or, avec le réchauffement climatique, nous sommes en vigilance sécheresse régulièrement. Les besoins en eau dans le cas d’une exploitation minière causeraient des dégâts irréversibles dans nos régions », abonde Pauline Pennober, animatrice Eau et rivières.

C’est pourquoi l’association s’est saisie du dossier dès qu’elle a pris connaissance du dépôt du PERM Epona en janvier 2024. Elle a communiqué sur son site, organisé des réunions d’information, rencontré les élus, sensibilisé la société civile sur le terrain ou via des webinaires (évènements en ligne, NDLR).

Surtout, elle a lancé une opération qui a déjà fait ses preuves. « Nous avons initié une campagne de refus d’accès aux propriétés. Les propriétaires de terrains où Breizh Ressources doit mener ses recherches, peuvent signer un formulaire en ligne où ils déclarent qu’ils en interdisent l’accès. Cela complique les démarches de prospection », explique Dominique Williams. Parallèlement, l’association suit de près la mobilisation citoyenne qui s’organise sur le terrain. Comme à Sainte-Anne-sur-Vilaine (35), concernée par le PERM Taranis.

« Tout est parti d’un groupe Whatsapp qui réunit des parents d’élèves. On a appris l’existence d’une consultation publique un jour avant qu’elle se finisse, raconte Olivier Lemoyne, peintre en bâtiment qui habite le village. On s’est rendu compte que la surface concernée par le PERM était énorme, mais que la société noyait le poisson en disant que c’était de la simple prospection sans conséquence. Nous avons décidé de faire des flyers et d’aller informer les gens sur le marché. Puis, nous avons organisé une réunion à Langon, en octobre 2024, où 250 personnes sont venues, dont la députée (NFP-LFI) d’Ille-et-Vilaine, Mathilde Hignet. Maintenant, nous essayons de constituer un réseau régional avec des groupes locaux dans les communes concernées. »

Même réflexe à La Chapelle-de-Brain (35) où, en juillet 2024, Jeannick Martel, adjointe à la mairie, découvrait simultanément le lancement de la consultation publique et le dépôt du PERM Taranis. Elle a alerté les élus sur le sujet, mais selon elle, ils ne semblaient pas inquiets : « Ils m’ont dit qu’il fallait laisser venir et qu’il y avait peu de chance qu’on trouve quelque chose ».

Les collectivités locales ne pèsent pas lourd dans le processus minier

L’association locale La Feuille n’est pas de cet avis. Elle s’est emparée du sujet en bénéficiant de l’expertise précieuse de Jean Baranger, qui a travaillé dans le secteur de la bijouterie de luxe, aujourd’hui retraité, et qui connaît bien les enjeux miniers.

D’après lui, la société Breizh Ressources, bien qu’elle ait étendu sa demande de permis à une vingtaine d’autres minerais, est prioritairement à la recherche d’or. « Quand on lit les dossiers, on se rend compte que les différents points mis en évidence sur les cartes concernent des gisements d’or. D’ailleurs, c’est logique : le cours de l’or a explosé ces dernières années. En 2021, le kilo était à 45.000 € et aujourd’hui, il atteint 75.000 €. À ce prix-là, ça vaut le coup de forer très profond. Avant, on creusait jusqu’à 300 mètres pour extraire des minéraux qui contenaient 2 g d’or par tonne. Maintenant, forer jusqu’à 600 mètres reste rentable ».

Malgré cette analyse, à laquelle adhérent de nombreux interlocuteurs, Breizh Ressources maintient s’intéresser à une variété de minerai : « Les permis d’exploration visent une recherche polymétallique. L’or, bien qu’un indicateur clé des systèmes hydrothermaux pouvant contenir d’autres métaux, n’est pas la cible principale de Breizh Ressources. La société s’intéresse à l’ensemble des minerais de ces contextes, notamment en vue de soutenir des filières industrielles stratégiques ».

Quel que soit l’objectif de la « junior », pour Jean Baranger le but de l’opposition citoyenne est évident : pour qu’il n’y ait pas d’exploitation, il faut lutter contre la prospection. « Jean-Paul Pallier m’a affirmé que s’ils ne pouvaient pas faire leurs recherches ici, ils les feraient ailleurs », relate Jean Baranger.

Le mouvement est lancé et la société civile organise la mobilisation. La plupart des habitants qui s’opposent au permis Taranis se sont rassemblés dans le collectif Stop Taranis qui va organiser une rencontre début janvier 2025.

De son côté, l’association France Nature Environnement de Loire-Atlantique estime qu’il n’y a aucune urgence. « Cela ne sert à rien de s’opposer dès maintenant. Nous avons étudié le dossier, rencontré Jean-Paul Pallier et nous en avons conclu que ces dépôts de permis ne servent qu’à maintenir le niveau de leurs actions. Nous restons attentifs, mais franchement, nous préférons garder notre énergie pour d’autres sujets », tranche Xavier Metay, coordinateur.

Quant aux élus, pour l’instant, ils sont sur la réserve. Ceux qui sont concernés par les permis Taranis et Bélénos essaient de s’organiser entre eux afin de s’exprimer d’une seule voix. De son côté, Anjou Bleu Communauté (Maine et Loire) a d’ores et déjà exprimé un avis favorable assorti de remarques. Tandis que trois des quatre communes morbihannaises couvertes par le permis Epona (Nostang, Hennebont et Kervignac) n’hésitent pas à afficher leur opposition. Leurs conseils municipaux se sont prononcés majoritairement contre entre mai et juin 2024.

Laurent Duval, le maire de Languidic (56), a un avis différent. « Si on a des ressources sous nos pieds, elles seront utiles aux générations futures », estime-t-il en mai 2024 dans un article de Ouest-France. Ces divergences sont à l’image de ce qui se passe sur les autres territoires : certains élus se dressent contre les permis tandis que d’autres plaident la souveraineté énergétique.

Quelles que soient leurs positions, les collectivités locales ne pèsent pas bien lourd dans le processus de décision : le mot final revient à l’État via le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie. « Nous n’avons aucune place dans la procédure, on ne maîtrise rien. On ne connaît pas le délai de réponse et nous n’avons aucune information sur les résultats de la consultation publique », regrette Michèle Dollé à Hennebont (56). « Nous sommes exclus, nous devons aller chercher les informations pour savoir où en est le dossier », ajoute Élodie Le Floch, maire de Kervignac (56).

Peut-être que l’intervention de la députée La France Insoumise de la quatrième circonscription d’Ille-et-Vilaine, Mathilde Hignet, permettra d’en savoir plus. « J’ai interpellé le ministre de l’Économie par un courrier en date du 26 octobre 2024 afin de lui demander de me transmettre et de rendre publique la synthèse de la consultation faite cet été, ainsi que les avis des administrations publiques sollicitées dans le cadre de l’instruction des demandes. La population doit avoir accès à ces informations. À ce jour, je n’ai eu aucun retour », déplore-t-elle.

La lutte contre Variscan Mines : « Un exemple qui nous donne de l’espoir »

Dominique Williams, à Eau et rivières de Bretagne, est assez confiante quant à l’issue de ce mouvement d’opposition. Comme une grande partie du milieu associatif, elle a participé à la lutte contre la société Variscan Mines qui a eu une issue positive. « En Bretagne, nous avons bataillé pendant plus de cinq ans contre l’octroi de trois PERM dans une zone similaire, qui concernait plus de 70 communes. Finalement, face à la contestation, la société Variscan Mines, a fini par abandonner ses démarches en 2019. Nous avons tous cet exemple en tête et c’est ce qui nous donne espoir », raconte-t-elle.

Pour l’instant, l’opposition suit son cours et elle va sans doute bénéficier d’un sursis inattendu. Le ministère de l’Économie a averti Splann ! qu’un nouvel élément s’est glissé dans le processus d’examen des PERM. Une étude d’impact suffisait jusqu’à présent pour déposer une demande de PERM, mais depuis le 10 juillet 2024, la jurisprudence a évolué et les projets doivent maintenant être soumis à une évaluation environnementale.

« Le ministre a demandé au demandeur de compléter ses dossiers et l’Autorité environnementale a donc récemment été saisie de ces trois demandes, afin qu’elle rende un avis dans un délai de trois mois. En fonction de l’avis rendu, le pétitionnaire pourra être, le cas échéant, invité à compléter son dossier », précise le ministère. Qui ajoute qu’« une nouvelle consultation dématérialisée du public sera ensuite organisée sur le site du ministère de l’Économie ».

En conséquence, la décision de Bercy ne sera pas rendue fin 2024 comme cela aurait dû être le cas, mais plutôt courant 2025. Keith Barron, le dirigeant de Breizh Ressources [lire « Un nouvel Indiana Jones à la recherche d’or en Bretagne »], qui regrettait déjà dans des vidéos diffusées en ligne la lenteur bureaucratique de la France, va devoir faire preuve d’un peu plus de patience.

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Projet lithium dans l’Allier : Imerys revoit sa copie… à la marge

[pompé sur lamontagne ]

Le débat public autour de projet de mine de lithium dans l’Allier est clos. Imerys vient d’y répondre. La société minière veut montrer patte blanche en proposant quelques aménagements à la marge. Mais sur le fond, elle persiste et signe quant à sa volonté de mener à bien cette aventure industrielle pharaonique d’un milliard d’euros.

Imerys veut poursuivre son projet. Mais Alan Parte, vice-président au projet lithium, le promet : la  société compte redoubler d’efforts sur les questions environnementales ou de transparence. Pour un projet qu’il souhaite « exemplaire », et qui pourrait voir le jour « avant la fin de la décennie ».

Le projet

Le groupe Imerys exploite à Échassières, depuis 2005, une mine de kaolin. Dessous, elle a trouvé un immense gisement de lithium. Plus de 34.000 tonnes d’hydroxyde de lithium, un minerai indispensable à la fabrication des batteries de voitures électriques. De quoi équiper l’équivalent de 700.000 de véhicules par an sur plusieurs décennies. Si Imerys misait sur 25 ans au départ, l’avis de l’Autorité environnementale, adopté lors de la séance du 21 novembre 2024 évoque 50 années d’exploitation.

Nom de code de ce projet, devenu d’intérêt stratégique national : Emili, pour « Exploitation de MIca Lithinifère par Imerys ». Il est estimé à un milliard d’euros.

Le débat public

Eu égard à sa taille, le projet a fait l’objet d’un grand débat public, de mars à juillet. Le 30 septembre, la CNDP (Commission nationale du débat public, autorité publique indépendante) a publié son compte rendu et sa synthèse. À partir de là, la société Imerys devait apporter une réponse avant la fin de l’année. C’est désormais chose faite.

« C’est un exercice assez particulier pour nous, on se met un peu à nu, devant le miroir. Nous avons abordé cela très humblement, et tenté de faire un travail de pédagogie tout au long du débat », sourit Alan Parte.

Il précise : « Sur la partie liée au projet, on n’a pas attendu le débat pour parler avec les différents acteurs. Dans les grandes thématiques, l’eau, l’emploi, le trafic… nous n’avons donc pas eu de grandes surprises. Mais ce qui a pesé dans ce débat, ce n’est pas tant le projet lui-même, ou sa conception, mais la question des usages en général, des mobilités, du rôle de l’électrification dans l’équation du changement climatique. Cela a pris un poids qu’à titre personnel, j’avais un peu sous-estimé. »

Et c’est aussi sur ce point de philosophie globale que le débat achoppe entre détracteurs et partisans du projet. « Les opposants ont tendance à dire : “Clarifions d’abord ça, et ensuite on parlera du projet”. Nous, nous disons qu’il est nécessaire de faire les choses en parallèle. On ne peut pas attendre que tout soit clair avant de trouver des solutions, alors que les solutions matures sont là. »

Quoi qu’il en soit, s’il y voit « un exercice démocratique réussi », le dirigeant a également noté « les questions, les inquiétudes, et le besoin de transparence, exprimé de manière assez forte ».

Les aménagements au projet Emili

Globalement, Imerys ne remet pas en cause « les fondamentaux du projet », avec « une mine souterraine, l’extraction par canalisations, et le transport par voies ferroviaires. Les briques de base ne sont pas remises en question ».

Pour Alan Parte, « c’est une chance d’avoir du lithium en France », et le gisement d’Échassières apporterait « des retombées économiques importantes à un territoire qui en a besoin et qui en mesure la valeur. On sait que c’est un projet stratégique, et que nous pourrions être les premiers à rouvrir une mine en France. Les conséquences seraient importantes ». Avec quelques aménagements, cependant.

« Nous restons persuadés que nous sommes sur quelque chose qui a beaucoup de valeur, et nous souhaitons poursuivre le projet de manière exemplaire et responsable. »
Alan Parte (Vice-président du projet lithium chez Imerys)

Le feldspath. « Nous avons décidé d’abandonner la production et la commercialisation du feldspath. Nous avions en tête d’envoyer ce minéral, extrait lors du traitement de la roche pour obtenir le lithium, vers l’Italie, notamment pour le marché du carrelage. Mais nous avons entendu les discussions autour des produits chimiques. Et le fait de ne pas produire de feldspath enlèvera, de fait, un certain nombre de ces produits. On valorisera un peu moins ce qui sort de la mine, mais on réduira d’autant plus les risques autour des résidus, et d’une potentielle pollution chimique. Et ça ne remet pas en cause l’équilibre financier du projet. »


Le chargement. « Le débat public a fait remonter un site alternatif à celui de Saint-Bonnet-de-Rochefort, sur la commune de Vicq. Nous disposons maintenant d’une étude comparative entre les deux sites. Les deux solutions sont faisables techniquement, avec des impacts assez comparables. Nous présenterons ces études aux parties concernées, et la décision sera prise, au plus tôt, début 2025. »


Le rail. « On perçoit que cette question est importante, et que le fait de développer cet aspect apporterait beaucoup de valeur au territoire. Le projet serait une sorte de catalyseur pour la pérennité du rail. Les études ont déjà été lancées par SNCF Réseau, et on se battra pour qu’il n’y ait pas de retard de ce côté-là. Il faut juste cranter tout cela. »


La forêt des Colettes. « Nous continuerons à pousser pour que des études approfondies soient menées et partagées. En ce qui concerne l’eau, on se limitera aux chiffres mentionnés pendant le débat, pas plus. Nous allons également participer à la connaissance et à la protection de la forêt des Colettes. Les études montrent que l’état de cette forêt est davantage dû au changement climatique qu’à autre chose, mais nous participerons à son suivi, en facilitant le travail des écologues, le recensement des essences, ou les analyses des eaux et des zones humides. »


Formation. « Nous avons aussi le souhait de développer des formations localement en chimie, ou en maintenance par exemple. Nos pilotes pourront d’ailleurs servir d’outils pour ces formations. »


Dialogue. « Nous avons une vraie volonté de dialogue, de transparence et de compréhension publique de notre projet. La concertation va continuer. La CNDP devrait nommer, l’année prochaine, un garant, pour s’assurer de cette continuité du dialogue, jusqu’à la fin de l’enquête publique. Nous allons également mettre en place des comités de suivi, un par site concerné. Les standards de la norme Irma (Créée en 2006, IRMA (Initiative for Responsible Mining Assurance) a défini un objectif global pour une mine responsable), demandent d’ailleurs de ne pas s’arrêter à la mise en route du projet, mais de poursuivre le dialogue pendant toute la vie du projet.

Enfin, nous reprendrons notre newsletter, suspendue le temps du débat public, dès le début de l’année prochaine. Elle sera distribuée à plus de 40.000 exemplaires. »

L’environnement

À l’aube de l’éventuelle réouverture d’une mine en France, la question est prégnante dans le débat : est-il possible de créer un tel site en respectant l’environnement??

Une mine qui n’a aucun impact, ça n’existe pas. C’est la même chose pour une usine. Il ne faut pas se voiler la face

« Mais respecter l’environnement, c’est comprendre ce que l’on fait, l’état initial, les impacts qu’on peut avoir, et les éviter quand c’est possible. D’où nos choix structurants, avec par exemple une usine zéro effluent liquides à Montluçon. »
Il poursuit : « De la même façon, est-ce qu’on peut se passer de prélever de l’eau?? Non. Mais comme beaucoup d’autres industries. Et nous serons très sourcilleux sur cette question. Nous avons aussi beaucoup travaillé sur le recyclage, avec un taux de 90 %, ce qui est extrêmement élevé. »

Enfin, « il reste l’impact résiduel. Nous allons donc voir comment compenser, comme nous le faisons sur tous nos autres sites. Et on compense plus ce qu’on détruit. C’est ça, respecter l’environnement. Il ne faut pas être naïf, la vraie question c’est : est-ce que le projet est suffisamment vertueux pour justifier cet impact résiduel?? Nous pensons que oui. »

Les opposants

Différentes associations et collectifs restent vent debout contre le projet Emili (lire ci-dessous) : France Nature Environnement Allier, Préservons la forêt des Colettes, StopMines03, ou encore le Collectif de Riverains de Saint-Bonnet-de-Rochefort. Elles reprochent notamment à Imerys son manque de transparence, sur les différentes études.

« La transparence est importante, dit Alan Parte, mais il faut faire les choses dans le bon ordre. Donner beaucoup d’infos, ça ne sert pas la transparence. On travaille sur le dossier, on le soumet à l’État et à l’Autorité environnementale, et ensuite, on peut le partager. »

Les déchets

La question de la gestion des déchets, principalement sur le site de la Loue, à côté de Montluçon, a également émergé.

« Les résidus ne seront pas stockés sur le site de Montluçon, promet Alan Parte. À nous de chercher un site, qui sera branché sur le rail, suffisamment grand, et avec un accueil favorable, afin de limiter l’impact. C’est-à-dire avec un fond géochimique compatible avec le résidu. »

Le marché

Après un départ en flèche en 2020, le marché des véhicules électriques stagne aujourd’hui en France. Mais pas de quoi décourager le vice-président au projet lithium.
« Les besoins sont énormes. Nous avions étudié plusieurs scénarios, et même le plus timide indique que notre capacité à produire du lithium sera largement inférieure à nos besoins. »

Le fait que ça prenne plus de temps, ce n’est pas surprenant, et c’est probablement une bonne chose

« Actuellement, la conjoncture n’est pas bonne, mais les projections pour l’année prochaines sont optimistes. Avec la baisse du prix des matières premières, on va être capable de mettre sur le marché des véhicules abordables. La lame de fond est toujours là, comme l’échéance de 2035 pour l’arrêt de la production de véhicules thermiques. »

Les prochaines étapes

« En 2025, la concertation va donc se poursuivre avec les phases de pilotes industriels. Nous avons déposé les demandes de permis et espérons pouvoir commencer la construction au deuxième semestre 2025. Celle-ci prendra douze à dix-huit mois. Ils devraient donc être mis en service fin 2026. Et nous allons également poursuivre toutes les différentes études. »

Le point de vue des opposants


Jacques Morisot, membre de l’association Préservons la forêt des Colettes, a été très impliqué depuis la genèse du projet Emili, et notamment lors du débat public. Débat dont il se félicite. « Nous trouvons le compte rendu très intéressant, même si on sait que ce n’est absolument pas contraignant. En tout cas, il montre plusieurs choses. D’abord, le fait qu’il manque le débat en amont sur le pourquoi et le pour quoi de la mine, c’est-à-dire les raisons générales de cette mine et à quoi elle est destinée. » Ensuite, « quand on rentre dans le projet, le débat public a souligné toutes les études qui manquent aujourd’hui sur l’eau la biodiversité… Rien n’est levé là-dessus. »
Mais surtout, Jacques Morisot conteste la méthode. « Autant Imerys que la préfecture ont pu dire qu’ils étaient attentifs à ce qu’ils appellent les “parties prenantes”. Or, depuis juillet, on a demandé à avoir les dossiers déposés pour les usines pilotes, comme le code de l’environnement nous en offre la possibilité. Aujourd’hui on n’a toujours rien malgré des demandes orales, puis en lettres recommandées avec accusé de réception puis avec la mise en demeure de nos avocats. Aujourd’hui, nos avocats ont donc saisi la Cada (Commission d’accès aux documents administratifs) par rapport à ce refus. Donc il n’y a plus du tout de confiance. Ce n’est pas de “l’attention aux parties prenantes” qu’on a, c’est du mépris. »
D’une manière générale, les associations ne baissent pas les bras, convaincues que la pression populaire peut faire bouger les lignes. « Nous, on dit que rien n’a débuté, et nous demandons à aux citoyennes et aux citoyens, quelle que soit leur opinion, de se mobiliser pour que tout soit mis sur la table, et qu’il y ait des vrais choix citoyens là-dessus ça nous paraît essentiel. »

Dans un rapport daté du 25 novembre, France Nature Environnement (FNE) a livré ses conclusions autour du débat public. Selon l’association, celui-ci « a mis en évidence différents points de vue et permis de les confronter et/ou de les cristalliser. Certains y voient une opportunité économique par l’emploi, les redevances et autres activités induites, D’autres voient le saccage de leur territoire, de leur cadre de vie, de la nature, de leur santé. Si la participation locale a été importante, on peut regretter le manque de participation au-delà du département de l’Allier s’agissant d’un projet d’envergure national qui annonce la relance minière en France ». « Les réponses apportées par Imerys n’ont pas été à la hauteur des attentes, poursuit FNE, des études étant toujours en cours dont certaines ne seront pas connues avant 2028. »

Aurélie Chambon, pour le Collectif de Riverains de Saint-Bonnet-de-Rochefort, n’a pas été convaincue par le débat public, avec « globalement peu de réponses et encore beaucoup d’incertitudes ». Pour elle, « ce débat n’était pas vraiment un débat mais plutôt une succession de questions/réponses sans possibilité de réellement débattre. Donc une certaine frustration à ce niveau. Trop de questions sont restées sans réponse, on a le sentiment d’avoir beaucoup entendu « on ne sait pas encore » alors que le projet se peaufine depuis des années ».
Pour autant, « cette consultation de la CNDP est toutefois essentielle et représente une forme de garde-fou pour la population. Sans eux, on n’aurait vraiment eu aucune information. S’agissant du site de Saint-Bonnet, le collectif de riverains est totalement interloqué de voir qu’ils peuvent envisager de s’implanter aussi proche des habitations, vraiment en pleine ligne de mire des maisons. On a entendu des propos choquants comme « il ne faut pas que ça vous empêche de dormir » montrant bien à quel point ils ne réalisent pas le niveau d’anxiété qu’ils engendrent chez les gens avec la possibilité de voir un immense site industriel se monter littéralement devant chez eux. »
Au final, « nous espérons être entendus, termine Aurélie Chambon, tant par eux que par les services de l’Etat pour que personne n’ait à subir une dégradation de son cadre de vie. Nous demandons de réels efforts à Imerys, car s’ils viennent à construire une usine, les conséquences pour les habitations proches sont désastreuses. On ne demande rien de bien compliqué. C’est du bon sens. Ils ne peuvent pas venir ainsi ruiner la vie des gens qui vivent ici. Car on ne cache pas une usine de 20 mètres de haut derrière une haie, quand bien même il y a un talus de 3 mètres de haut. Au delà de cela de nombreux éléments demandent approfondissement : ressource en eau face au changement climatique, la gestion des déchets miniers, l’incidence du ferroviaire, les conséquences sur la santé, le bilan carbone … Le dossier est finalement bien pauvre et rien n’établit que le rapport bénéfice/risque est positif et justifie cette mine. »

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Travaux pour acheminer le lithium, nouvelle gestion de lignes… Des annonces pour redynamiser « l’étoile ferroviaire montluçonnaise »

[pompé sur lamontagne]

Travaux pour acheminer le lithium, nouvelle gestion de lignes… Des annonces pour redynamiser « l’étoile ferroviaire montluçonnaise »

La Région Auvergne-Rhône-Alpes souhaite « redynamiser l’étoile ferroviaire montluçonnaise ». Au programme : régénération des lignes allant vers l’est, réouverture du débat autour de celle reliant Lyon à Bordeaux ou encore rénovation de la gare de Montluçon (Allier).

Par Laura Morel

« Redynamiser l’étoile ferroviaire montluçonnaise. » Telle est l’ambition affichée par la Région Auvergne-Rhône-Alpes (AuRa).

« Cette étoile a effectivement perdu de ses couleurs, mais on voit qu’il y a des perspectives. Elle a de l’avenir. Nous sommes extrêmement optimistes », assure Frédéric Aguilera, vice-président délégué aux transports, en déplacement dans la cité des bords du Cher, ce lundi 9 décembre.

Il poursuit : « Nous travaillons depuis un certain nombre de mois pour qu’à court, moyen et long termes, cette étoile reprenne des couleurs ». Mais comment ?

L’espoir de la mine de lithium à Échassières et de l’usine de conversion dans l’agglomération de Montluçon

« La branche en direction de l’est, vers Saint-Germain-des-Fossés, Lyon et Clermont-Ferrand, est aujourd’hui plus qu’affaiblie, avec une infrastructure vieillissante et une ligne dégradée », note Frédéric Aguilera.

Mais si l’état des lieux est plutôt négatif aujourd’hui, « l’espoir majeur, c’est le projet Emili avec Imerys ». Avec le projet de mine de lithium située à Échassières et l’usine de conversion à Saint-Victor, dans l’agglomération de Montluçon.

Le fret, entre Gannat et Montluçon, pour acheminer le lithium, aura alors un rôle central.

L’État s’est engagé pour la régénération de cette ligne-là, avec environ 100 millions d’euros de travaux.

« Il y avait également une urgence à entamer les études pour être prêts pour 2029. Là encore, le signal de l’État est fort puisqu’il s’est engagé à financer ces études. Elles viennent donc de commencer. »

Des perspectives pour les autres lignes

Et ce projet, qui aura des impacts en termes d’aménagement du territoire, pourrait également ouvrir « des perspectives pour les autres lignes ». Frédéric Aguilera souligne : « Cela devrait permettre de mieux consolider la ligne vers Clermont-Ferrand ». Avec, l’élu l’annonce, une augmentation, dans le cadre des Services express régionaux métropolitains (Serm), des fréquences des trains entre Montluçon et Clermont d’ici 2029-2030.

L’objectif est également de remettre des directs en direction de Lyon.

La Région voit également l’opportunité, à l’horizon 2030-2032, de « réouvrir le débat avec l’État » quant à un Train d’équilibre du territoire (TET) Lyon-Bordeaux. « On doit se battre pour qu’il passe au cœur du Massif central. »

Entre 200.000 et 300.000 euros pour la gare de Montluçon

Autre annonce de l’élu régional : la réalisation prochaine de travaux au niveau de la gare routière et de la gare ferroviaire de Montluçon. « Nous avons regardé ce matin [lundi 9 décembre, NDLR.] pour lancer ces travaux de rénovation. »

Différents aménagements seront réalisés en février ou mars 2025 au niveau de la gare routière : installation d’abribus, d’un nouvel éclairage, réalisation de quais d’attente, sécurisation…

D’ici dix-huit à vingt-quatre mois, il y aura également un nouveau hall de gare pour envoyer un signal fort et montrer que cette gare a de l’avenir.

Si la date exacte de début des travaux n’est pas connue, elle est néanmoins espérée pour début 2026. Pour un budget entre 200.000 et 300.000 euros. « Le programme n’est pas encore arrêté. »

Sandrine Azemard, directrice régionale des gares AuRa pour SNCF gares et connexions, précise : « Il y a un élan sur les mobilités depuis quelque temps déjà. Nous avons déjà mis la gare de Montluçon en accessibilité l’année dernière. Mais le bâtiment voyageur date des années 70-80. Il faut mettre un coup de neuf en rénovant ce hall ».

Reprendre la maitrise de la partie nord

La Région souhaite également agir sur les liaisons avec la partie nord, en direction de Vierzon, Bourges (Cher), avec une ouverture sur Paris. « Actuellement, une partie des trains est gérée par la Région Centre-Val de Loire et une autre par AuRa », explique Frédéric Aguilera.

À partir de décembre 2028, la gestion de l’intégralité sera confiée à Auvergne-Rhône-Alpes.

C’est un véritable enjeu pour Montluçon. Et, pour reprendre la maitrise de ces lignes, il faut prendre l’intégralité de la gestion.

D’autant que l’objectif pour la Région est d’augmenter la fréquentation de ces liaisons et leur nombre dans les années à venir grâce à une ouverture à la concurrence, « qui ne veut pas dire privatisation », là aussi en décembre 2028.

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Projets extractivistes dans le monde

Diaporama qui passe en revue différents projets extractivistes un peu partout dans le monde, trouvé ici https://linktr.ee/stopextractivism

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La face cachée de l’iceberg – AFFICHE

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Militer contre l’extractivisme et son monde – FLYER

[pompé ici https://linktr.ee/stopextractivism]

 

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Incendie nocturne dans une entreprise spécialisée dans l’extraction à l’aide de draglines

[pompé sur ledauphiné.com]

L’alerte est donnée peu avant 2 heures, dans la nuit du mercredi 27 au jeudi 28 novembre. Un violent incendie est en train de ravager des bâtiments situés le long de la route de Montélimar (RD 540), à La Bâtie-Rolland, à l’Est de Montélimar. À leur arrivée sur place, les sapeurs-pompiers constatent que deux hangars de l’entreprise Soterex, du groupe Poisson, spécialisée dans les travaux publics dans les carrières, sont totalement embrasés. 

Face à ce sinistre, un important dispositif est engagé. Au plus fort de l’intervention, près de 80 soldats du feu sont engagés pour lutter contre les flammes. La route départementale 540 est, par sécurité, coupée à la circulation. Aucun blessé n’est, fort heureusement à déplorer, mais les dégâts sont importants. L’un des deux hangars qui abritaient du matériel et deux fourgons, s’est écroulé. Si l’activité de l’entreprise, installée depuis plusieurs décennies sur la commune drômoise, n’a pas été impactée, l’électricité a été coupée sur le secteur.

Peu après 14 heures, ce jeudi après-midi, douze heures après le début du sinistre, le feu n’est pas considéré comme éteint. Vingt sapeurs-pompiers sont toujours engagés sur cette intervention. Ils devraient être mobilisés au moins jusqu’en début de soirée.

Le maire de la commune, Pascal Beynet, s’est rendu sur place dans la matinée. Après les premières constatations effectuées dans la nuit par les gendarmes de la compagnie de Pierrelatte, une enquête a été ouverte pour déterminer l’origine du sinistre. Différents relevés ont par ailleurs été effectués par les techniciens en identification criminelle.

[pompé sur groupepoisson.com]

Depuis plusieurs années, notre entreprise SOTEREX, spécialisée dans l’extraction à l’aide de draglines, participe au réaménagement de certains sites de carrières en fin de cycle !
L’objectif  de cette action ? Restructurer ces espaces pour en faire des zones naturelles ou de loisirs tout en reconstituant des écosystèmes pour accueillir la faune et la flore.
De quelle façon ? Avant même le démarrage de l’exploitation de carrières, il faut prévoir son réaménagement final. Les deux actions sont ainsi menées conjointement :
  • L’extraction de matières premières à des fins de transformation et de commercialisation, mission première de SOTEREX.
  • Le réemploi des matériaux non valorisés à des fins de réaménagement (terres végétales, stériles ou blocs rocheux, refus de trémie…).
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Communiqué de presse de Stop Mines 87

[pompé sur stopmines87.fr]

« la CADA rappelle à l’ordre la Préfecture : Stop Mines 87-24 appelle l’État à respecter la loi en matière de transparence et d’information des populations ! »

80 : c’est le nombre de jours que l’association Stop Mines 87-24 a attendu pour enfin mettre la main sur le programme prévisionnel des travaux de la Compagnie des Mines Arédiennes rédigé par M. Yves Guise, document légalement public. Contactée le 6 septembre 2024, la préfecture par l’intermédiaire de son bien-nommé « Bureau des procédures environnementales et de l’utilité publique », refuse par une non-réponse le relai du programme d’action de la société à notre association citoyenne. C’est seulement grâce au travail de la CADA (Commission d’Accès aux Documents Administratif) saisie en octobre par l’association, et de son avis favorable à la communication du rapport rendu le 21 novembre, que la préfecture daigne enfin nous communiquer le programme des travaux.

: c’est le nombre de pages que comporte le programme d’action de la Compagnie des Mines Arédiennes pour l’année 2024. C’est grâce à ces seules deux pages que M. Yves Guise et sa société, peuvent soumettre le sud Haute-Vienne et ses habitants à une entreprise destructrice pour nos cadres de vie, notre eau, nos emplois.

80 jours, pour deux pages…

Nous appelons l’État à respecter la loi comme le préconise la CADA, et à faire preuve de transparence quant aux activités des entreprises minières que nous combattons. Nous souhaitons également mettre en lumière la brutalité bureaucratique exercée par la Préfecture de la Haute-Vienne, qui empêche le plein exercice de notre citoyenneté dans le même temps qu’elle facilite l’entreprise mortifère de M. Yves Guise. Nous dénonçons l’inégale rigueur administrative demandée par l’État à l’égard de notre association et de la Compagnie des Mines Arédiennes.

En 2018, la même fin de non-recevoir fut adressée à notre association par la préfecture et nous avions également dû saisir la CADA pour accéder aux documents demandés. Les préfets tournent, mais le mépris reste…

Mais cela n’entrave en rien la détermination de Stop Mines 87-24 qui prépare une année 2025 pleine d’actions ! Nous profitons de ce communiqué pour appeler les adhérents et sympathisants à nous retrouver pour l’AG le mercredi 11 décembre 2024 à Saint Yrieix La Perche à l’Espace Ferraud.

Non aux mines, ni ici, ni ailleurs !

Stop Mines 87-24

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Carrare (Italie) : Attaque incendiaire contre trois engins de chantier

[pompé sur attaque.noblogs.org]

La Nemesi / lundi 25 novembre 2024

Attaque incendiaire contre trois engins de chantier, dans une carrière de marbre, en localité Campocecina (Carrare, 3 novembre 2024)

Langues de feu

Dans la nuit du samedi 2 au dimanche 3 novembre, un incendie a éclairé une nuit sans lune, sur les Alpes apuanes, en détruisant trois engins de chantier, dans une carrière de marbre, en localité Campo di Cecina, près de Carrare.

En ces lieux où il est facile de passer inaperçus, des machines et des structures indispensables pour le systèmes industriel sont souvent laissées sans surveillance.

Que ce genre de brasiers se répande, contre les machines dévastatrices et leurs misérables propriétaires.

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