Série d’incendies à Niort : 15 voitures de bourgeois mises hors service

[pompé sur nantes indymédia]

Mais que va devenir le prolétaire sans sa Tesla ?

Du 14 septembre 2024 au 18 mars 2025, afin de bousculer le quotidien de petits bourgeois, ou du moins, d’individus se comportant comme tels, 15 de leurs voitures ont été incendiées dans la région de Niort.

Aucun de ces véhicules n’a pris de feu de manière accidentelle comme l’ont pourtant écrit les « journaux » La Nouvelle République et Ouest-France dans leurs articles.

C’est visiblement beaucoup plus confortable pour des « journalistes » de relayer les mensonges venant de l’institution policière, plutôt que de se poser des questions sur une curieuse série d’incendies touchant exclusivement des véhicules de luxe…

2 Tesla – 18 mars 2025 – Rue de Gabiel, Chauray
Tesla Model 3 – 10 mars 2025 – Route d’Aiffres, Niort
Porsche Cayenne – 21 février 2025 – Rue Brin-sur-Seille, Niort
Tesla Model Y – 30 décembre 2024 – Place Georges Renon, Niort
Tesla Model S – 28 novembre 2024 – Avenue Léo Lagrange, Niort
Tesla Model 3 – 24 novembre 2024 – Rue de l’Industrie, Niort
Tesla Model 3 – 18 novembre 2024 – Boulevard Charles Baudelaire, Niort
Porsche Macan – 12 novembre 2024 – Rue Pierre Poisson, Niort
Tesla Model 3 – 28 octobre 2024 – Rue de Gabiel, Chauray
Aston Martin – 22 octobre 2024 – Avenue de Limoges, Niort
Tesla Model Y – 21 octobre 2024 – Rue de l’Industrie, Niort
Tesla Model 3 – 15 octobre 2024 – Avenue de Limoges, Niort
Tesla Model 3 – 7 octobre 2024 – Avenue Saint-Jean d’Angély, Niort
Tesla – 15 septembre 2024 – Route d’Aiffres, Niort

– Parce que la lutte contre la bourgeoisie n’a aucune limite.
– Parce que l’Action directe est plus que nécessaire dans ce monde.
– Parce que les gestes seront toujours plus efficaces que les paroles.

Astuce :
Il peut parfois être plus prudent de cramer 12 Tesla en 12 nuits plutôt qu’en une seule.

Soutien à tous les camarades qui se battent contre les parasites de cette société : l’État, les capitalistes, leurs chiens de gardes…et ceux qui les soutiennent.

La lutte continue.

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Des voitures qui sont aussi des caméras : Un bref aperçu des fonctions de surveillance des Tesla, et des conseils pour l’attaque

[pompé sur no trace project]

La plupart des gens s’attendent à être filmé·e·s lorsqu’iels se promènent dans les rues du centre-ville, qui sont souvent truffées de caméras de surveillance classiques, telles que les caméras dômes, les caméras cylindriques ou les nouvelles caméras PTZ (Point, Tilt, Zoom) télécommandées. Auparavant on s’attendait moins à ce type de caméras dans les quartiers résidentiels, où l’on trouve désormais de plus en plus de systèmes de surveillance domestique comme les sonnettes connectées Ring d’Amazon ou les caméras Nest de Google. Les services de police ont profité de la popularité croissante de ces dispositifs pour conclure des accords avec les entreprises qui les gèrent afin de les intégrer directement dans les réseaux de surveillance existants et d’accéder aux données à l’insu ou sans l’autorisation du propriétaire de la caméra. Certaines sonnettes connectées permettent également une surveillance audio : les sonnettes Ring d’Amazon, facilement reconnaissables à leur cercle lumineux menaçant, peuvent apparemment capter le son d’une conversation à une distance maximale de 7 ou 8 mètres. Ring s’est associé à plus d’un millier de services de police à travers les États-Unis. Certains services de police ont même mis en place des programmes expérimentaux leur permettant de visionner en direct et en continu les images des sonnettes connectées des habitants.

Si le développement rapide des systèmes de surveillance domestique, comme les sonnettes connectées, a été largement constaté et attaqué par des anarchistes, le développement tout aussi rapide des systèmes de surveillance embarqués à bord de véhicules a été moins abordé.

Depuis longtemps, les voitures sont au centre de nombreuses arrestations marquantes d’anarchistes. La plupart des grandes villes ont investi dans des lecteurs automatiques de plaques d’immatriculation (LAPI) en bord de route, et de nombreux véhicules de police sont équipés de LAPI sur leur tableau de bord, qui lisent, enregistrent et recherchent chaque plaque d’immatriculation dans diverses bases de données. Le No Trace Project a minutieusement documenté les nombreux types de balises et de dispositifs d’écoute que les polices du monde entier ont installés dans des véhicules d’anarchistes. Même sans être surveillées de cette manière, presque toutes les voitures modernes sont équipées de systèmes qui enregistrent les déplacements (et bien d’autres choses encore) et qui peuvent être facilement consultés par les forces de l’ordre. Aux États-Unis, la plupart des constructeurs automobiles fournissent régulièrement des informations sur les véhicules aux forces de l’ordre sans citation à comparaître ni mandat. La grande majorité des voitures vendues aux États-Unis ces dernières années sont équipées de modules télématiques qui transmettent des informations, y compris des informations de localisation, directement aux serveurs du fabricant pour un stockage à distance. D’autres informations peuvent être extraites en accédant physiquement au véhicule cible : un outil vendu par la société américaine Berla peut récupérer l’historique complet de la localisation d’un véhicule, ainsi que les listes de contacts, l’historique des appels, les SMS, etc. de tout téléphone connecté au système d’infotainment (« infodivertissement ») de la voiture.

Les voitures, en particulier les véhicules récents dotés de systèmes informatiques intégrés, savent tout sur leurs utilisateur·ice·s et, par conséquent, sur les personnes qui les entourent. Tesla va encore plus loin en transformant les voitures en systèmes mobiles de vidéo-surveillance haute définition.

Chaque véhicule Tesla est équipé de caméras qui assurent une surveillance vidéo à 360 degrés autour du véhicule quand celui-ci se déplace. Il y a neuf caméras au total : huit orientées vers l’extérieur (trois orientées vers l’avant, deux sur les ailes, une caméra de recul et deux caméras latérales entre les vitres avant et arrière) et une orientée vers l’intérieur de l’habitacle. Les images enregistrées par ces caméras sont stockées localement sur une clé USB ou un autre dispositif de stockage connecté au système informatique central du véhicule, mais elles sont également envoyées aux serveurs de Tesla. Ainsi, Tesla propose une sauvegarde de (minimum) 72 heures de toutes les images enregistrées en cas de vol de la clé USB installée par le conducteur. Certains pays ont interdit aux Tesla de rouler à proximité de zones gouvernementales sensibles, comme la Chine et l’Allemagne, qui a interdit aux Tesla de rouler sur certains sites de la police berlinoise.

Les neuf caméras des Tesla enregistrent activement lorsque la voiture est en mouvement. Cependant, même lorsque la voiture est stationnée et éteinte, les caméras continuent souvent d’enregistrer. Tesla propose une fonction appelée « mode sentinelle » qui transforme la voiture stationnée en un système de surveillance capable de filmer dans toutes les directions. Ce mode doit être activé manuellement par le ou la propriétaire. Il utilise quatre des neuf caméras (une de chaque côté du véhicule), et le flux vidéo est accessible en temps réel via une application pour smartphone. Les caméras sont activées et une notification d’« alerte » est envoyée à l’application chaque fois que quelqu’un touche le véhicule ou que celui-ci bouge, mais elles s’activent aussi quand quelqu’un marche près du véhicule ou qu’un autre mouvement est détecté à proximité. Les vidéos sont envoyées sur les serveurs centralisés de Tesla en guise de sauvegarde. Même si les caméras ne se sont pas activées ou n’ont pas déclenché d’« événement sentinelle », il est toujours possible de récupérer les images de tout ce qui s’est passé à portée de caméra dans un délai d’une heure (minimum) avant qu’elles ne soient effacées. Toutefois, les propriétaires de Tesla peuvent utiliser un programme accessible au public pour modifier leur système informatique et stocker tous les enregistrements indéfiniment.

  
Une Tesla endommagée lors d’une manif à Portland dans l’Oregon, aux États-Unis, en juin 2022.

Les caméras utilisées dans les Tesla sont fabriquées par Samsung, acteur majeur dans les secteurs de la technologie et de l’armement. Jusqu’à présent, la plupart ont une résolution de 1,2 mégapixel, mais à partir de 2023, certaines voitures seront équipées de caméras de 5 mégapixels qui sont nettement plus détaillées et plus précises en terme de couleurs. Les caméras frontales ont une portée de 250 mètres. Il est possible de mettre à jour les anciens modèles de Tesla en les équipant de matériel plus récent et de caméras plus performantes.

Il est déjà possible de récupérer les enregistrements vidéo des Tesla et de les soumettre à des programmes d’intelligence artificielle (IA) qui traitent automatiquement les visages et les plaques d’immatriculation. En 2019, lors d’une convention hacker, un intervenant a montré comment il pouvait utiliser sa Tesla, un mini-ordinateur relativement bon marché et des programmes accessibles au public pour créer un système permettant de repérer et de stocker tous les visages et plaques d’immatriculation à la ronde. Combiner des caméras de surveillance de haute qualité qui capturent des images à des programmes d’intelligence artificielle qui analysent automatiquement ces images n’est pas une chose du futur, c’est déjà là. Le système de sécurité domestique de Google, Google Nest, est équipé d’une fonction qui permet de repérer automatiquement les « visages familiers », et de nombreux autres systèmes de sécurité grand public sont dotés de fonctions similaires. Bientôt, l’agent de sécurité qui surveille des dizaines d’écrans de télévision depuis une pièce sans fenêtre pourrait être complété, voire remplacé, par des systèmes de sécurité dotés d’intelligence artificielle qui apprennent à repérer automatiquement certains visages et comportements « suspects » et à alerter la sécurité. Le développement récent des réseaux 5G permet la connectivité sans fil et la vitesse de transfert de données nécessaires pour transmettre des vidéos en direct suffisamment détaillées des caméras de surveillance aux systèmes d’IA dans les data centers et les fusion centers[1] des forces de l’ordre.

Tout comme les sonnettes connectées sont devenues un atout majeur pour la police, les caméras des Tesla se sont déjà révélées être une source importante et de plus en plus recherchée d’éléments de preuve lors des enquêtes. Des images des Tesla, y compris de voitures Tesla stationnées en « mode sentinelle » (qui n’a été introduit par l’entreprise qu’en 2019), sont déjà apparues dans un certain nombre d’affaires aux États-Unis et ailleurs :

  • 2019 à Berkeley, en Californie : La vidéo d’une Tesla permet à la police d’identifier et d’arrêter une personne qui s’était introduite par effraction dans une voiture. Elle portait un bracelet électronique GPS au moment de l’effraction.
  • 2019 à San Fransisco, en Californie : Une Tesla est cambriolée et ses caméras capturent le visage et la plaque d’immatriculation du suspect, ce qui entraîne son arrestation.
  • 2020 à Springfield, dans le Massachusetts : L’enquête du FBI sur l’incendie raciste d’une église et sur d’autres crimes s’appuie sur les enregistrements d’une Tesla stationnée, qui montrent clairement le visage du suspect alors qu’il vole l’une des roues de la voiture.
  • 2020 à Stamford, dans le Connecticut : Deux personnes ont été arrêtées pour vol à main armée après que la police a récupéré des images d’une Tesla stationnée qui montrent la plaque d’immatriculation de la voiture qu’elles ont utilisée pour s’enfuir.
  • 2021 à Berlin, en Allemagne : Un engin explosif est placé et activé près d’un chantier de construction. La police berlinoise a utilisé la vidéo d’une Tesla garée à proximité pour identifier et arrêter un suspect qualifié d’« extrémiste de gauche ».
  • 2021 à Memphis, dans le Tennessee : Une Tesla stationnée enregistre des personnes en train de voler la roue d’une voiture voisine, et la vidéo est rendue publique par la police pour tenter d’identifier les suspects.
  • 2021 au Royaume-Uni : La police utilise la vidéo d’une Tesla pour retrouver et arrêter une personne ayant volontairement rayé sa carrosserie. La vidéo montre le visage et la plaque d’immatriculation du suspect.
  • 2021 à Riverside, en Californie : Une Tesla qui roulait sur l’autoroute a vu sa vitre brisée par un pistolet à billes. La police a utilisé les images de ses caméras pour identifier la voiture du suspect et procéder à une arrestation.
  • 2023 à San Jose, en Californie : Des transformateurs de PG&E[2] ont explosé lors de deux attaques distinctes, privant des milliers de personnes d’électricité. Une enquête menée par plusieurs agences aboutit à une arrestation, l’un des principaux éléments de preuve étant la vidéo d’une Tesla stationnée qui montre le suspect à proximité de la scène. Des données téléphoniques (sans doute obtenues grâce à un mandat geo-fence[3]) sont également utilisées pour identifier et arrêter un suspect.
  • 2023 à Bend, en Oregon : Dans le cadre d’une enquête sur un meurtre, la police lance un appel public aux propriétaires de Tesla pour qu’iels vérifient leurs vidéos de la journée et qu’iels recherchent une voiture en particulier.

Dans ces affaires et dans d’autres, les forces de l’ordre ont clairement souligné l’importance des vidéos des Tesla au cours de l’enquête :

Si les gens n’avaient pas accepté de partager leurs vidéos de surveillance avec nous, nous n’aurions probablement pas pu progresser dans cette affaire, donc c’était essentiel.

Chef adjoint de la police de San Jose, en Californie

C’est celle-là qui l’a coincé et c’est pour ça qu’il a été arrêté.

Officier de police montrant une caméra d’une Tesla

C’est rare, mais on voie de plus en plus de ces caméras de surveillance [de Tesla] un peu partout maintenant et on est heureux de voir ça parce que c’est un outil de lutte contre la criminalité vraiment efficace.

Porte-parole de la police de San Francisco, en Californie

La technologie actuelle permet aux constructeurs automobiles comme Tesla de produire des enregistrements, qui ont bien sûr une énorme utilité pour la police lorsqu’il s’agit de faire la lumière sur des crimes ou des accidents de la route. Il serait négligent de ne pas profiter de cette opportunité.

Président du Gewerkschaft der Polizei, un syndicat de la police allemande

Plus il y a de voitures Tesla sur les routes, plus le réseau de surveillance de l’État s’étend ; la prétendue ligne de démarcation entre « citoyen » et « flic » s’efface. La technologie de surveillance mise au point par Tesla est reprise par d’autres constructeurs automobiles et fabricants de pièces détachées. Une nouvelle fonction de BMW permet aux utilisateurs de générer un rendu 3D en direct des abords de leur voiture grâce à une application pour smartphone. D’autres entreprises ne sont pas en reste et annoncent des fonctions similaires au « mode sentinelle » de Tesla.

Station de recharge de véhicules électriques dont les câbles ont été sectionnés.

Que devraient retenir les anarchistes de tout ça ? Comment continuer à attaquer cet enfer panoptique sans se faire attraper ?

Lorsqu’on se préoccupe du risque de vidéo-surveillance, il faut désormais penser à vérifier la présence de véhicules Tesla en plus des sonnettes connectées et des systèmes de sécurité plus classiques. Il peut être possible d’éviter d’activer les caméras des Tesla stationnées en marchant de l’autre côté de la rue. Contrairement à tous les autres types de caméras de surveillance, les voitures stationnées ne se trouvent pas toujours au même endroit : une rue dépourvue de toute caméra visible un soir peut accueillir une Tesla le lendemain. Les caméras sur les voitures représentent donc un défi particulier lorsqu’il s’agit de planifier des itinéraires pour éviter la surveillance. Pour l’instant, aucun autre grand constructeur automobile ne semble intégrer des caméras de surveillance de manière systématique. La forme unique des Tesla permet donc de les identifier à distance et de les éviter (ou de les cibler !) plus facilement.

Malheureusement, il est souvent impossible d’éviter complètement le regard des caméras. Voici quelques techniques générales pour éviter d’être identifié par les caméras de surveillance : se couvrir entièrement de vêtements amples. Si les circonstances ne permettent pas de se couvrir les yeux avec des lunettes de soleil ou autres, il faut s’assurer que tout ce qui entoure les yeux reste caché. Les sourcils ont notamment tendance à apparaître au niveau du trou pour les yeux des masques, et peuvent être très révélateurs. Les vêtements utilisés, y compris les chaussures, ne doivent être portés qu’une seule fois et doivent être acquis d’une manière qui ne puisse pas remonter jusqu’à vous (attention aux caméras du magasin, à l’historique des transactions, etc.) Idéalement, les vêtements ne doivent pas comporter de logos ou de motifs uniques. Les vêtements doivent être jetés ou détruits immédiatement après, là encore par des méthodes non traçables et dans un lieu sans lien avec vous. L’analyse de la démarche, technique de criminalistique permettant d’identifier les caractéristiques uniques d’une manière de se mouvoir, pourrait être de plus en plus facilitée par l’intelligence artificielle ; envisagez de modifier votre façon de marcher lorsque vous êtes filmé·e. Des enregistrements vidéo montrant que des individus étaient gauchers ont également été utilisés par des enquêteurs pour identifier des suspects.

Il est préférable de s’éloigner le plus possible des caméras et d’éviter de se tourner directement vers elles. Le simple fait de détourner la tête du véhicule lorsque vous passez à côté peut aider à dissimuler votre visage. Même si vous portez un masque, les images en haute définition peuvent révéler des caractéristiques distinctives. Contrairement à la plupart des caméras de surveillance classiques, les caméras des Tesla sont placées sous la hauteur de la tête plutôt qu’au-dessus de la tête. Les parapluies, bords de chapeaux et capuches qui pourraient vous dissimuler efficacement face à une caméra installée en hauteur peuvent s’avérer inefficaces face aux angles bas d’une caméra de voiture.

Dans la plupart des arrestations impliquant des enregistrements de voitures Tesla, la personne a été identifiée à cause de sa voiture, et souvent à cause de la plaque d’immatriculation. L’existence de LAPI, d’autres caméras et de bases de données centralisées rend très difficile, et souvent impossible, de se déplacer en voiture sans laisser de traces. En revanche, les vélos n’ont pas de plaque d’immatriculation, sont beaucoup plus faciles à inspecter pour y chercher d’éventuels mouchards, sont faciles à voler ou à acheter pour pas cher puis à abandonner, et se sont révélés beaucoup plus difficiles à pister dans le cadre d’enquêtes policières.

Lors d’attaques contre des voitures Tesla ou des choses se trouvant à proximité, soyez conscient que vous êtes filmé et préparez-vous en conséquence. Avec un peu d’entraînement, les lance-pierres (ou autres projectiles) peuvent être utilisés efficacement à distance. Un poinçon planté dans le flanc d’un pneu peut facilement le dégonfler, et est plus silencieux qu’un couteau, mais les dommages sont plus faciles à réparer. Ce n’est pas très difficile de repérer les caméras des Tesla une fois que l’on s’est familiarisé avec leurs emplacements, et c’est facile de les recouvrir avec une bombe de peinture.

Certaines des techniques généralement conseillées pour les attaques incendiaires contre les voitures sont obsolètes ou inadaptées dans le cas des véhicules électriques. Les conseils sur l’emplacement d’un dispositif incendiaire supposent souvent l’existence d’un réservoir d’essence et d’un moteur à carburant inflammable. Dans le cas des véhicules électriques, et des Tesla en particulier, les principales parties inflammables de la voiture sont les pneus et la batterie lithium-ion, qui occupe le gros de la partie inférieure de la voiture, dans le châssis. Les pneus s’enflamment plus facilement, et certains allume-feu chimiques ou fusées éclairantes chauffant directement le pneu peuvent suffire. Pour cibler les batteries, le dessous de la voiture doit être suffisamment chauffé pour créer un effet d’emballement thermique dans les cellules de la batterie, ce qui peut être très difficile à éteindre et garantit presque la destruction totale de la voiture. De l’essence ou un accélérateur similaire concentré en un point sous la voiture est le moyen le plus efficace de générer rapidement suffisamment de chaleur pour enflammer la batterie. Il est déconseillé de briser les vitres de la voiture pour placer un engin incendiaire à l’intérieur, car cela augmente le risque d’être repéré (briser une vitre est bruyant !) et de laisser des traces d’ADN.

Extrait d’un communiqué de revendication d’un incendie à Francfort, en Allemagne, en 2023 : « Nous avons incendié quelques nouvelles Tesla à Francfort ce soir. En hommage aux manifestations de Munich. Une attaque parmi d’autres contre l’industrie automobile destructrice… Tesla est l’un de nos principaux ennemis. L’entreprise représente comme aucune autre l’idéologie du capitalisme vert et la destruction globale et coloniale en cours ».

La « révolution de la voiture électrique » continue de piller la terre par l’extraction des ressources, les voitures continuent de tuer et de mutiler massivement les animaux humains et non-humains, et les systèmes de surveillance et de contrôle continuent de se perfectionner et de s’étendre. Tesla, ainsi que d’autres fabricants de véhicules électriques, peut et doit être attaqué par les anarchistes. L’attaque peut avoir lieu à plusieurs niveaux : le réseau de stations de recharge est vulnérable au sabotage, les parcs de véhicules et les bâtiments peuvent être attaqués, et les voitures elles-mêmes peuvent facilement être endommagées ou détruites.

Six câbles à haute tension alimentant le site d’une « gigafactory » de Tesla ont été incendiés près de Berlin, en Allemagne, en mai 2021. Extrait traduit du communiqué : « Notre feu s’oppose au mensonge de la voiture écologique ».

Fuck Tesla. Fuck toutes les voitures et toutes les caméras. Mort à l’État. Rien que de l’amour pour tou·te·s les fauteuses de troubles anarchistes, les vandales et les créatures de la nuit. Frappez sagement et ne vous faites pas prendre !

Autres lectures et ressources pour les audacieuses :

Certains de ces liens contiennent des guides détaillés concernant des actions destructrices. Il est préférable de les consulter à l’aide de Tails ou de Whonix. Un guide d’installation et un lien pour télécharger Tails sont disponibles ici.

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Berlin (Allemagne) : flambée nocturne de Teslas

[pompé sur sans nom]

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Allemagne. Des Tesla incendiées dans plusieurs quartiers de Berlin
Le Dauphiné, 14 mars 2025

Une action anti-Musk ? Anti-Trump ? Anti AfD ? Quatre voitures du constructeur américain Tesla ont pris feu à Berlin dans la nuit de jeudi à vendredi, a indiqué la police qui n’exclut pas un « motif politique » dans un contexte de polémiques entourant le patron de la marque Elon Musk, proche de Donald Trump et soutien de l’AfD en Allemagne.

« Des inconnus ont mis le feu à quatre voitures électriques de la marque Tesla la nuit dernière à Plänterwald et Steglitz. Aucune personne n’a été blessée et les pompiers ont éteint les incendies », a annoncé la police de la capitale allemande dans un communiqué. Les sinistres se sont produits au milieu de la nuit et à une demi-heure d’intervalle dans deux quartiers éloignés l’un de l’autre. Deux témoins ont signalé des véhicules électriques de la marque en flamme, suivis peu de temps après par deux autres signalements.

Les quatre véhicules ont été détruits ou rendus inutilisables, cinq autres véhicules situés à proximité ont été endommagés.

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La police criminelle chargée de l’enquête

« Un motif politique ne pouvant être exclu, le service de protection de l’État de la police du Landeskriminalamt Berlin (NDLR  : la police criminelle) a pris en charge la suite de l’enquête qui se poursuit encore », poursuit le communiqué.

Le milliardaire Elon Musk, patron et propriétaire de Tesla, est critiqué en Allemagne, notamment pour son soutien au parti d’extrême droite AfD pendant la récente campagne des législatives. Ce parti a obtenu un score record, arrivant en deuxième place avec plus de 20% des voix.

Des incendies de Tesla avaient été signalés à Berlin au lendemain du réveillon du Nouvel An et début février à Dresde, sur quatre voitures au total. Début mars, la vitrine d’un magasin de la marque avait été aspergée de peinture dans le centre de Berlin.

En France aussi, une concession Tesla était partie en fumée près de Toulouse début mars et l’incendie avait été revendiqué par un collectif anarchiste au nom de « l’antifascisme combatif ».

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Sur le plan économique, Tesla a continué à perdre du terrain en février sur le marché automobile allemand alors que les immatriculations de véhicules électriques ont globalement progressé. Il reste difficile d’évaluer à quel point le milliardaire et son soutien à l’extrême-droite européenne effraient de potentiels clients.

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Affiches contre l’extactivisme trouvées dans la rue

[pompé sur Paris-lutte.info]

On a trouvé ces affiches collées dans la rue. On s’est dit que ça valait le coup qu’elles se retrouvent en ligne, histoire d’inspirer d’autres collages révoltés. L’extractivisme est au cœur de la domination de l’État et du capital, ça donne plein de bonnes raisons de s’y attaquer !
Tu peux coller ces affiches dans la rue, sur des murs, des vitres, des abribus, sur ton lieu de travail, dans le métro, dans les toilettes de ton lieu collectif préféré… bref là où te mène ton imagination.
Fais-toi plaiz !

Photo d'une tesla en feu, la nuit. Texte : Les batteries de lithium tu les consommes ou tu les consumes. Crame une Tesla et les bornes électriques qui les rechargent. Et les usines qui les produisent, et les mines qui les alimentent.
Photo d'une personne du Seigneur des Anneaux. Texte : ce n'est pas une mine, c'est un tombeau. L'État et l'industrie prétendent sauver la planète avec la transition énergétique. Iels ne font que maintenir en place leur système de destruction et d'exploitation. Iels ont besoin de mines pour extraire le lithium et les autres métaux nécessaires aux nouvelles technologies "vertes". Mais l'extractivisme est la base de l'écocide en cours. Les mines sont de simples fosses empoisonnées qui avalent la terre et les vies humaines pour bâtir un monde de contrôle connecté et de guerre permanente. Comme Boromir du peux rassembler quelques compagnon.nes et cheminer vers la destruction du monde industriel et étatique. Mort au grand œil qui voit tout, vive la liberté !
Extraire du lithium à Échassières c'est juste repeindre le désastre en vert ! La transition énergétique n'est que le prolongement de la catastrophe industrielle. Elle ne nous promet qu'un monde de pollutions éternelles, de smart-cities policières et de guerres meurtrières pour les ressources. Combattons sa mise en place ! Combattons le projet d'Imerys de mine de lithium dans l'Allier ! Occupations, propagande, perturbations, sabotages, informations, discussions, blocages, émeutes... Toi aussi participe à l'offensive !
Extraire du lithium à Échassières c'est juste repeindre le désastre en vert ! La transition énergétique n'est que le prolongement de la catastrophe industrielle. Elle ne nous promet qu'un monde de pollutions éternelles, de smart-cities policières et de guerres meurtrières pour les ressources. Combattons sa mise en place ! Combattons le projet d'Imerys de mine de lithium dans l'Allier ! Occupations, propagande, perturbations, sabotages, informations, discussions, blocages, émeutes... Toi aussi participe à l'offensive !

D’autres affiches au format pdf :

 

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Logiques coloniales de l’extraction de terres rares et de lithium – Semaine Anticoloniale et Antiraciste

[pompé sur Paris-lutte.info]
Dans le cadre de la Semaine Anticoloniale et Antiraciste (du 21 au 30 mars 2025 ), nous vous proposons de rencontrer Azul Blaseotto (autrice de Vidas de Litio, Argentine) et Marc Fafard (Sept-Îles Sans Uranium, Canada) le 25.03 à 20h au CICP ( 21 ter rue Voltaire, 75011 ). Les intervenant.es nous feront part des problématiques environnementales et sociales de ces industries minières dans leurs territoires, et des différentes stratégies pour lutter contre ces systèmes.

Avec l’explosion du besoin en lithium pour la production de batteries électriques en Europe, la « transition énergétique » vers l’électrique cache trop souvent des dommages sociaux et environnementaux, sans remettre en cause les problématiques systémiques telles le mythe de la voiture personnelle, le désinvestissement des transports publics et les aides nombreuses aux industries polluantes que sont celle aérienne et automobile. Loin du mythe d’une énergie propre, l’extraction et l’exploitation de terres rares et du lithium en Abya Yala , démontre au contraire la réalité et la brutalité de l’extractivisme minier dont ces systèmes et cette transition dépendent. De la dépossession d’une population locale de ses ressources, aux logiques colonialistes de ces industries minières, voilà de quoi est faite la transition énérgétique.

Cette rencontre s’organise dans le cadre du colloque international « Semi-conducteurs : l’impossible relocalisation » organisé par Stop Micro 38 et Les Soulèvements de la Terre à Grenoble le 28-29-30 mars 2025 [ Programme : https://stopmicro38.noblogs.org/post/2025/02/20/28-29-mars-semi-conducteurs-limpossible-relocalisation-colloque-international/ ]

Azul Blaseotto nous parlera de son livre Vidas de Litio [ https://azulblaseotto.com/project/vidas-de-litio/ ] et d’extraction de lithium dans le « triangle de lithium » entre la Bolivie, l’Argentine et le Chili. Elle nous parlera en particulier des luttes dans la province de Jujuy, où ces extractions affectent le mode de vie traditionnel des populations indigènes qui y habitent, et de leur lutte engagée. Elle évoquera les conséquences de tels gisements pour un pays comme l’Argentine.

Marc Fafard fait parti du collectif Sept-Îles sans URANIUM, qui se bat contre un projet de construction d’une usine de transformation de terres rares que l’entreprise Métaux Torngat envisage à côté de la ville des Sept-Îles au Québec. Il présentera les dégâts environnementaux et sociaux de ce projet que la population locale a pu analyser en détails, et expliquera les modalités et les moyens de leur lutte.

Rejoignez-nous nombreux.ses et partagez cet événement !

Rendez-vous mardi 25 mars à 20h au Centre international de culture populaire au 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris.

Programme :

  • 20h15 : Intervention de Marc Fafard et Azul Blaseotto.
  • 21h15 : Débat.
  • 21h40 : Temps d’échange.
  • Fin 22h.

Organisé par Stop Mine Paris en soutien à Stop mine 03, L’Association Ritimo, avec le soutien de La Quadrature du Net.

Contacts :
Stop Mine Paris en soutien à Stop mine 03 : mail : soutienstopmines@protonmail.com
ritimo https://www.ritimo.org/
La Quadrature du Net https://www.laquadrature.net/.
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Au Sénégal, les machines géantes d’un groupe minier français avalent terres et désert

[Pompé sur Goodplanetmag’]
sénégal extraction miniere mines sable dragueuse
Vue aérienne de l’usine flottante et des installations de Eramet Grande côte (EGC), filiale du groupe minier français Eramet, exploitant une concession le sable minéralisé du désert de Lompoul, dans le nord du Sénégal, le 11 février 2025 © AFP PATRICK MEINHARDT
Lompoul (Sénégal) (AFP) – Dans un vacarme assourdissant, la « plus grosse drague minière au monde » et la gigantesque usine flottante d’un groupe minier français fendent les dunes du singulier désert de Lompoul, au Sénégal, une vision digne du film « Dune ».

Vingt-quatre heures sur 24, les deux machines géantes aspirent le précieux sable minéralisé des dunes de ce désert. Auparavant, elles ont avalé celui contenu dans des terres agricoles fertiles avoisinantes, qui produisent la majorité des légumes frais consommés au Sénégal.

La drague mobile se déplace avec l’usine flottante sur un bassin d’eau artificiel long d’un demi kilomètre, aspirant 7.000 tonnes par heure de sable brut et d’eau mélangés, une eau pompée à plus de 450 mètres de profondeur.

Cette mine colossale et itinérante du groupe minier français Eramet a causé depuis 2014 le déplacement de milliers d’habitants et paysans dans cette région agricole aux écosystèmes fragiles.

Elle a aussi engouffré des kilomètres de terres le long de la côte atlantique de ce pays – l’impressionnant tracé de l’avancée de la mine étant visible depuis l’espace.

C’est l’histoire d’ »un désespoir et d’une désillusion qu’on a eu avec ce projet », lance à l’AFP Gora Gaye, 47 ans, maire de la communauté rurale de Diokoul Diawrigne, qui englobe le magnifique désert de Lompoul, l’un des plus petits au monde, un écosystème unique de dunes balayées par la brise de l’océan.

Cet atout d’écotourisme dans ce pays en partie sahélien est actuellement défiguré par la mine.

Depuis 2014, le groupe minier exploite ces dunes – utilisant la « plus grosse drague minière au monde » selon Eramet – pour en extraire les minéraux (zircon, ilménite, rutile et leucoxène), exportés à travers le monde pour le marché du bâtiment et ses dérivés, la métallurgie, la céramique.

Une équipe de l’AFP a eu un accès rare aux installations de la mine, composée de la drague, de l’usine flottante de séparation des sables minéralisés et non minéralisés, d’une autre usine séparant les différents minerais par tri magnétique et électrostatique, d’un tronçon de chemin de fer privé jusqu’au port de Dakar, de logements, bureaux, routes sillonnées de véhicules 4X4, dénotant avec le calme de cette région arpentée par les dromadaires, les vipères et les oiseaux marins.

Pendant des années, le sort des villageois déplacés et leur mobilisation dénonçant un accaparement des terres et un système de compensation « dérisoire » ont été peu écoutés, voire étouffés, à la faveur d’autorités locales et nationales complaisantes, dénoncent les détracteurs de la mine.

 Écosystème unique

Mais la controverse a récemment pris une ampleur nationale quand la mine est entrée dans la zone du désert de Lompoul (nord).

Se joignant aux paysans, des élus locaux et entrepreneurs notamment dans le tourisme ont dénoncé vivement l’impact de ces activités.

Fin janvier, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye lui-même a fait des déclarations fortes en Conseil des ministres au sujet de l’industrie extractive. « L’exploitation des ressources minières dans plusieurs localités du pays ne participe pas activement au développement territorial et ne profite pas aux populations locales », a-t-il lancé.

Lors du Conseil du 12 mars, il a donné des directives à ses ministres sur la « transparence dans la gouvernance des ressources naturelles », leur demandant de « veiller à la gestion optimale des impacts environnementaux et sociaux de l’exploitation minière et pétrolière sur le bien-être des populations ».

Se réclamant du souverainisme et élu en 2024 sur un agenda de rupture avec les pratiques du passé, le nouveau pouvoir au Sénégal est scruté sur d’éventuelles décisions concernant les activités d’EGC.

C’est en 2004 que les autorités sénégalaises en place à l’époque ont accordé au groupe minier – détenu à 27% par l’Etat français et 4ème producteur mondial de zircon – cette concession pour y exploiter ce convoité sable minéralisé.

L’Etat du Sénégal détient 10% du capital de la filiale sénégalaise d’Eramet, Grande Côte Opérations (GCO), renommée depuis Eramet Grande Côte (EGC).

« La mine, elle avance; le sort des personnes quand la mine est passée ce n’est plus le problème » d’Eramet, estime Cheikh Yves Jacquemain, hôtelier franco-sénégalais et propriétaire d’un écolodge de tentes traditionnelles dans le désert.

A 150 mètres seulement de son campement, les deux machines tournent à plein régime. Parmi les sept sites d’hébergement touristique de Lompoul, six ont accepté le dédommagement de EGC ou une relocalisation. M. Jacquemain est toujours en négociation avec EGC pour obtenir des compensations financières « justes », pour lui et ses 40 employés.

Le groupe minier est accusé de « dégrader les dunes et les sols », de « menacer les ressources hydriques », ainsi que la sécurité alimentaire et les activités économiques.

Des communautés pointent une détérioration de leurs conditions de vie. L’une des récriminations est un système d’indemnisation jugé « dérisoire », basé sur un barème national datant des années 70 et qui ne valorise pas la terre agricole par rapport à la perte irrémédiable de revenus provenant de ces zones fertiles.

 « Entreprise responsable »

EGC répond à l’AFP qu’en « entreprise responsable », le groupe indemnise les habitants « cinq fois plus » l’hectare nu que ce barème national, et qu’au total l’indemnisation moyenne est de 8 à 10 millions de FCFA l’hectare (entre 12.190 et 15.240 euros).

Le maire de Diokoul Diawrigne indique à l’AFP que lui et sa communauté ont rejeté en 2022 l’étude d’impact environnementale présentée par GCO lors d’une audience publique. Mais l’étude a malgré tout été validée au niveau ministériel à l’époque.

Reconnaissant qu’ »au début » le projet minier avait suscité « un espoir » parmi la population, il n’a apporté, selon lui, que des « promesses non tenues, une destruction de notre écosystème, des intimidations, des déplacements de villages de manière catastrophique et un recul sur le plan du développement économique dans la zone des Niayes ».

Les détracteurs de la mine s’inquiètent du bouleversement de cet écosystème d’une biodiversité rare, composé de cuvettes interdunaires, des oasis où les sols permettent une agriculture « qui a produit jusqu’à un passé récent 80% des légumes frais consommés au Sénégal ».

Au fil des années, les habitants déplacés ont été relogés dans « quatre grands nouveaux villages » équipés de commodités, « un total de 586 maisons et des infrastructures communautaires (centre de santé, école, etc…) ont été construites à ce jour » par le groupe minier et 3.142 personnes sont concernées, indique EGC.

Réunis sur la place du village des « recasés » de Foth, à 120 km au nord de Dakar, un alignement de concessions en dur sur une zone dépourvue de végétation, Omar Keïta et une vingtaine d’autres chefs de familles déplacées ont visiblement besoin d’exprimer leur colère.

« On veut retourner sur nos terres et que notre village soit reconstruit pour retrouver notre vie d’avant… Je lance un appel au président du Sénégal et même à la France! », s’exclame Omar, 32 ans, visage soucieux.

Il ose à peine montrer la chambre – « prêtée par son grand frère » – et la promiscuité où il vit « depuis six ans » avec sa femme et ses trois enfants: un lit, une commode, et un matelas pour lui par terre. Il déclare qu’on ne lui a pas attribué de maison.

Des affirmations que nie le directeur général de EGC, Frédéric Zanklan: « chaque famille est relogée selon l’état de la famille au moment du recensement », dit-il à l’AFP, ajoutant que si les familles s’agrandissent « ce n’est pas de leur fait ».

Appel au président

Omar réplique qu’avant son déplacement, il « avait (ses) champs et (sa) maison ». « On gagnait nos vies dignement mais GCO a remis ma vie à zéro, je dois tout reconstruire… ».

« Le sol était fertile dans notre village, mais ici je suis même obligé d’aller travailler dans les champs d’autres personnes », indique-t-il.

Dans la cour de sa concession, Ibrahima Ba, 60 ans, ne décolère pas non plus: « nous avons régressé dans tous les sens ».

« Je suis toujours agriculteur. La différence est que dans mon village, le sol était très fertile, l’eau était douce, on n’avait aucun problème ».

« Nous demandons au président Diomaye Faye et à son Premier ministre de venir en aide à la population de Foth et des Niayes; nous croyons qu’ils peuvent faire quelque chose parce que c’est un pays étranger qui veut détruire la vie des citoyens sénégalais », lâche-t-il.

Dans un entretien à l’AFP, M. Zanklan déclare que la société est « dans un cadre tout à fait légal » dans ses activités, qui « respectent la convention minière » signée avec le gouvernement.

« C’est un projet qui bénéficie au Sénégal », plaide-t-il. EGC affirme avoir « généré 149 millions d’euros de retombées économiques pour le Sénégal en 2023 », et avoir versé « 25 millions d’euros sous forme d’impôts, de taxes et de dividendes » sur un chiffre d’affaires de la société de 215 millions d’euros en 2023.

Il met en avant les « près de 2.000 personnes qui travaillent au niveau de la mine et des usines de séparation, dont 97% sont des Sénégalais, et 48% de ces travailleurs proviennent du bassin d’emploi local », affirme-t-il.

En 2023, l’Initiative pour la transparence dans l’industrie extractive (ITIE) a classé EGC comme 4ème contributeur minier au budget de l’Etat du Sénégal, souligne-t-il.

La société indique aussi être « la première entreprise minière à restituer les terres valorisées au Sénégal », après un processus de réhabilitation constaté par l’AFP sur une partie de la zone avec des essences d’arbres permettant une diversification des cultures.

Mais les communautés déplorent que les terres ne leur sont pas « rendues », mais remises à l’Etat sénégalais – la terre étant propriété de la Nation dans ce pays et les paysans qui l’exploitent en ayant l’usufruit.

« Un moratoire »

Dans la même région, arpentant un champ sans culture et montrant des mares brunâtres, Serigne Mar Sow déplore les « dégâts incommensurables » de la mine, selon lui.

L’eau pompée pour la drague est redéversée dans le bassin artificiel et s’infiltre vers la nappe phréatique superficielle. EGC assure ainsi que les activités maraîchères « en bénéficient ».

« On cultivait ici des légumes et des bananes et vous voyez que toutes les plantes sont mortes, c’est à cause de cette eau qui inonde nos champs car la drague de GCO se trouve à 2,5 km d’ici », se désole pour sa part M. Sow. « Le sol n’est plus fertile ».

Montrant des plants de manioc et des bananiers morts, il accuse cette eau redéversée de contenir des « produits chimiques ».

« Il y a 15 à 20 parcelles qui ont été abandonnées à cause de cette eau qui remonte. Il y a une diminution drastique de nos espaces de récolte » et des emplois afférents.

De son côté, EGC affirme que le processus d’extraction « est purement mécanique » et qu’ »aucun produit chimique n’est utilisé ».

Aujourd’hui, le maire de Diokoul Diawrigne « demande à l’Etat de faire un moratoire, d’arrêter la mine pour un moment, et qu’on évalue via des études sérieuses l’ensemble des dégâts qui ont été causés et qui vont l’être, en comparaison à ce que cela a rapporté à l’Etat et aux communautés ».

« Il ne faut pas qu’on ferme les yeux sur ce drame; quel que soit ce que le Sénégal gagne dans cette affaire, il faudra se tourner vers les communautés, voir ce qu’elles sont en train de vivre et les accompagner ».

Frédéric Zanklan estime de son côté qu’il n’y a « pas besoin de moratoire ». « S’il y a des inquiétudes, toute autorité peut venir voir par elle-même ».

Il précise que le groupe espère augmenter la capacité d’absorption de la drague à 8.500 tonnes par heure à partir de 2026.

Un moratoire, « cela voudrait dire 2.000 personnes au chômage et l’arrêt des retombées économiques pour l’Etat du Sénégal: ce serait irresponsable alors que le pays a vraiment besoin de se développer », estime-t-il.

En attendant, de jour comme de nuit, la drague continue à engouffrer les dunes de Lompoul avec fracas, loin de la quiétude passée du plus petit désert d’Afrique.

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Conférences · Réalités de l’après-mine en France métropolitaine

[pompé sur systext]

Depuis juin 2020, SystExt mène un projet d’étude qui souhaite mettre en exergue les problématiques sanitaires et environnementales associées à l’après-mine en France métropolitaine. Après cinq années de rencontres d’acteurs locaux et de populations locales, de travaux de terrain, et de recherches bibliographiques, l’association est en mesure de dresser un état des lieux de la situation à l’échelle du territoire, qu’elle publiera dans un rapport à la fin du premier semestre 2025. Afin d’en restituer les résultats, SystExt organisera trois conférences grand public – dont deux dans d’anciennes régions minières : le 17 mai à Anduze (Gard), le 24 mai à Paris et le 14 juin à Figeac (Lot).

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▪ Contexte
En France métropolitaine, près d’un millier de sites miniers ont été exploités pour des substances « métalliques » (hors uranium et charbon), en particulier le fer (Fe), l’aluminium (Al), le plomb (Pb), le zinc (Zn), le tunsgène (W), l’étain (Sn), l’or (Au). Ces sites comportent des sources de pollution (dépôts de déchets miniers, émergences minières, etc.) souvent mal connues. Elles peuvent générer des pollutions en métaux et métalloïdes, dont certains sont particulièrement toxiques pour la vie humaine ou tout autre forme de vie (plomb, arsenic et cadmium, notamment). La contamination des milieux qui en résulte peut nuire à la santé des personnes et affecter significativement leurs conditions de vie. Le nombre de victimes n’est pas connu, mais des milliers de personnes sont exposées de manière chronique aux polluants issus des anciennes activités minières.

Dans la plupart des cas, la responsabilité de ces sites miniers et de la gestion des risques sanitaires, environnementaux et sociaux associés (« l’après-mine ») relève de l’État. Cependant, il n’informe et ne prend en charge que trop rarement les populations concernées. À l’inverse, il tend à faire peser les responsabilités sur les communautés locales et les personnes affectées. Par conséquent, les familles lésées ne sont ni indemnisées, ni accompagnées dans la compréhension des enjeux.

Par ailleurs, les outils législatifs et règlementaires relatifs à l’après-mine sont lacunaires en France, en particulier en ce qui concerne les sources de pollution minières. Celles-ci se trouvent le plus souvent dans un vide juridique, ne relevant ni du code minier – qui, jusqu’à la récente réforme, ne mentionnait pas ces questions et ne reconnaissait pas les impacts associés comme des dommages « miniers  » – ni du code de l’environnement (car non rattachées à cette législation au moment de l’exploitation). Plus préoccupant encore, la responsabilité incombe quasi systématiquement aux propriétaires actuels. Dans ce contexte, l’État français n’accepte de réaliser des travaux de mise en sécurité que dans de très rares cas, et jamais chez des particuliers.

Lors de ses visites de terrain, l’association a rencontré de nombreux riverains et représentants d’institutions locales qui n’avaient pas connaissance de l’existence de sources de pollution minières sur leur territoire et qui, par conséquent, ne prenaient aucune mesure particulière pour se prémunir des risques potentiels associés. SystExt a également travaillé avec des associations de défense locales et des citoyens isolés qui se mobilisent pour : la reconnaissance des préjudices causés (problèmes de santé, dégradation de la qualité de la ressource en eau, dévaluation du foncier, perte de jouissance des biens, etc.) ; l’obtention d’une réparation ; la mise en sécurité des anciens sites miniers. Après des années de lutte, le plus souvent infructueuses, les citoyens affectés espèrent toujours recouvrer des conditions de vie saines. À ce titre, en avril 2023, SystExt et plus de 60 personnes et organisations ont publié un communiqué de presse recommandant : un changement d’approche dans l’évaluation et la gestion des risques sanitaires ; l’augmentation des moyens humains et financiers alloués aux services en charge de l’après-mine ; la modification des lois et réglementations en vigueur.

▪ Objectifs
Par ce projet d’étude, SystExt souhaite faire la lumière sur un scandale humain, sanitaire et social. L’association considère que, au nom du droit à vivre dans un environnement sain, l’État est responsable de la gestion et de la réparation des dommages liés aux pollutions minières sur la santé et sur l’environnement. À ce titre, le projet vise trois objectifs :
– Permettre aux populations affectées de s’exprimer et d’être reconnues ;
– Permettre à tout citoyen d’avoir accès aux informations afférentes aux pollutions minières ;
– Permettre aux victimes d’obtenir réparation.

Pour répondre à ces objectifs, 49 anciens sites miniers dans 13 départements métropolitains ont été visités, et plus de 300 sources documentaires traitant des pollutions minières, des risques associées et de leur gestion ont été analysés. Le rapport d’étude final sera publié à la fin du premier semestre 2025 et s’articulera autour des sujets suivants :
– synthèse technique et scientifique des connaissances sur les sources de pollutions minières et leurs impacts sanitaires, sociaux et environnementaux ;
– synthèse des outils réglementaires, méthodologiques et opérationnels afférents à l’évaluation et la gestion des risques et impacts miniers ;
– analyse des failles et manquements dans la gestion des risques sanitaires et environnementaux et des facteurs limitant la prise en charge à la hauteur de la gravité des situations ;
– recommandations aux services de l’État et propositions pour une meilleure prise en charge des personnes affectées.

Pour diffuser largement ces résultats et aider au mieux les communautés affectées, SystExt organisera trois conférences grand public – dont deux dans d’anciennes régions minières : le 17 mai à Anduze (Gard), le 24 mai à Paris et le 14 juin à Figeac (Lot).

Ces conférences ne donneront lieu ni à une captation vidéo ou audio ni à une rediffusion en direct.

 

▪ Programme de la conférence du samedi 17 mai 2025 à Anduze (30)

· 14:30-15:45 · Présentation des résultats de l’étude menée par SystExt (2020-2025)
· 15:45-16:00 · Pause
· 16:00-17:00 · Table-ronde en présence de représentants de populations affectées par les pollutions minières, avec : Pierre LEBROU, ingénieur géologue minier, chargé de projet, Association SystExt · François SIMON, membre fondateur de l’Association pour la Dépollution des Anciennes Mines de la Vieille Montagne (ADAMVM) et président jusqu’en 2023, médecin à la retraite · Jacques RENOUD, adjoint à la mairie de Couflens, co-président de l’association Stop Mine Salau
· 17:00-18:00 · Poursuite des échanges

Informations pratiques
· Salle Rohan · Espace Pélico, 2 rue Pelico, 30140 Anduze
· Ouverture des portes à 14:00
· Entrée libre

▪ Programme de la conférence du samedi 24 mai 2025 à Paris (75)

· 16:00-17:15 · Présentation des résultats de l’étude menée par SystExt (2020-2025)
· 17:15-17:30 · Pause
· 17:30-18:30 · Table-ronde en présence de représentants de populations affectées par les pollutions minières, avec : Pierre LEBROU, ingénieur géologue minier, chargé de projet, Association SystExt · Emmanuel FEYEUX, citoyen engagé, affecté par les pollutions de la mine de Ternand (69) · Membre du bureau du Collectif de défense des bassins miniers lorrains
· 18:30-19:30 · Poursuite des échanges

Informations pratiques
· Centre international de culture populaire (CICP) · 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris
· Ouverture des portes à 15:30
· Entrée libre

 

▪ Programme de la conférence du samedi 14 juin 2025 à Figeac (46)

· 16:00-17:15 · Présentation des résultats de l’étude menée par SystExt (2020-2025)
· 17:15-17:30 · Pause
· 17:30-18:30 · Table-ronde en présence de représentants de populations affectées par les pollutions minières, avec : Pierre LEBROU, ingénieur géologue minier, chargé de projet, Association SystExt · Michel VARA, co-président de l’Association de Défense de l’Environnement du Bassin et ses Alentours (ADEBA) · Jean-Louis CALMETTES, membre du bureau de l’ADEBA et auteur du livre Et au milieu coule du cadmium (2019) · Membre du Collectif de l’après-mine 46 (à confirmer)
· 18:30-19:30 · Poursuite des échanges

Informations pratiques
· Salle Roger Laval · Rue Victor Delbos, 46100 Figeac
· Ouverture des portes à 15:30
· Entrée libre

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« Musk est un fasciste notoire » : le siège de Tesla repeint en « brun nazi » à Paris

[pompé sur Reporterre]

Banderole « le fascisme passe la seconde », peinture « brun nazi »… Des activistes écologistes ont recouvert le siège social de Tesla France, le 11 février. Le but : dénoncer l’invitation d’Elon Musk au Sommet sur l’IA.
Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), reportage

La couleur « brun nazi » a été concoctée spécialement pour l’occasion. Nous sommes le 11 février à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), il est un peu plus de 8 heures du matin et, sous le regard interloqué des passants, une dizaine d’activistes d’Action Justice Climat (AJC, ex-Alternatiba Paris) tartinent la façade du siège social de Tesla France d’une peinture marronnasse. Perchés sur la terrasse du bâtiment du géant de l’automobile électrique, deux autres déploient dans le même temps une banderole. Sur celle-ci a été dessiné Elon Musk faisant un salut nazi — un geste fait lors de l’investiture de Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 janvier —, le tout accompagné de ce message : « Le fascisme passe la seconde. »

« Nous souhaitons alerter sur la montée du fascisme », dit un des militants, avant de filer rapidement. L’action, qui s’inscrivait dans la lignée d’une opération similaire menée par des activistes allemands fin janvier, n’aura pas duré cinq minutes.

Le calendrier n’a pas été choisi au hasard : le patron de Tesla, convié par l’Élysée, devait théoriquement participer ce jour-là à la deuxième journée du Sommet international sur l’intelligence artificielle (IA), à Paris. Si le multimilliardaire n’a finalement pas fait le déplacement, une chose est sûre pour AJC, comme le dit un collage appliqué sur les baies vitrées de l’édifice : « On n’invite pas les fascistes, on les combat. »

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L’opération des membres d’AJC a duré moins de cinq minutes. © NnoMan Cadoret / Reporterre

« Fasciste notoire et revendiqué »

« Musk est aujourd’hui un fasciste notoire et revendiqué, et ce encore plus depuis la réélection de Trump. Or Tesla est la première source de sa fortune, qui lui a permis de racheter X, de financer la campagne de Trump, et a fortiori de financer la montée du fascisme », dit Léa Zaïdat, porte-parole de l’association.

Et si des mesures délétères pour le climat et les droits humains ont déjà été prises par la nouvelle administration aux États-Unis, l’organisation s’inquiète aussi de l’exportation de telles politiques en Europe : Musk, qui a été nommé chef du département étasunien de « l’efficacité gouvernementale », ne cesse de multiplier les déclarations de soutien à l’extrême droite européenne.

Depuis décembre dernier, le propriétaire de Starlink, de Neuralink et de xAI, a ainsi vanté à plusieurs reprises les mérites de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), un parti d’extrême droite ayant notamment à cœur de « remigrer » 2 millions d’exilés ou d’Allemands d’origine étrangère en dehors du pays. Un appui public qui, semble-t-il, porte ses fruits : ces dernières semaines, alors que des élections législatives fédérales auront lieu le 23 février en Allemagne, les intentions de vote pour l’AfD sont montées à plus de 20 %, plaçant le parti en seconde position dans les sondages derrière les conservateurs du CDU/CSU (30 %).

« Musk a le profil parfait du technofasciste : il concentre à lui seul les pouvoirs technologique, politique, médiatique et économique, et possède ainsi tous les moyens pour accompagner la montée de l’extrême droite. C’est extrêmement inquiétant, de même qu’il est très préoccupant qu’il soit convié en grande pompe par Emmanuel Macron au Sommet sur l’IA », ajoute Léa Zaïdat, qui rappelle que pour AJC, « il n’y a pas d’écologie sans lutte contre le fascisme ».

Alors que, selon l’AFP, les ventes de Tesla ont été divisées par deux entre janvier 2024 et janvier 2025 en France et en Allemagne, l’activiste l’assure : « Musk est un adversaire, et on ne va rien lâcher. »

« Peur qu’on dégrade mes Tesla »

Devant le siège de Tesla France, en tout cas, de nombreuses personnes s’arrêtent pour prendre en photo le collage. Comme Nicolas, 45 ans : « Je ne suis pas d’accord avec le fait de faire des dégradations, mais j’approuve le fond du message : avant, j’admirais Musk, à présent, je le déteste. La montée du fascisme fait peur. »

L’homme, venu acheter une pièce pour un de ses véhicules, dit être lui-même propriétaire de… trente Tesla (!), qu’il met en location. « Désormais, j’ai peur qu’on me les dégrade. Alors que je les ai achetées avant ses discours de merde ! » Quelques minutes plus tard, vers 9 heures, des employés sortent du bâtiment. Armés d’essuie-tout bleu, ils tentent de retirer la peinture de la façade. Problème : plus ils l’essuient, plus celle-ci s’étale.

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La mine d’info #8

minedinfo8recto minedionfo8versobulletin d’info La mine d’info numéro 8 de Novembre 2024

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Salut incendiaire à tesla

[pompré sur iaata]

tesla crame

Il y a aujourd’hui une accélération du projet fasciste, patriarcal, écocidaire et colonialiste. Alors que les élites multiplient les saluts nazis nous avons décidé de saluer à notre manière un concessionnaire tesla dans dans la nuit du 2 au 3 mars 2025 à plaisance-du-touch.
Nous avons incendié des véhicules à l’intérieur de l’enceinte à l’aide de deux bidons à essence. Nous nous sommes demandé après coup si des plaques d’allume-feu n’auraient pas été un moyen plus efficace.

Face au renforcement du mouvement néonazi à l’échelle mondiale, nous sommes l’antifascisme combatif qui ne croit pas au mythe de la démocratie.

Face à l’offensive masculiniste et transphobe actuelle, nous sommes un fragment de la lutte contre le patriarcat.

Face aux ravages industriels qui détruisent la planète, nous sommes l’écologie radicale qui ne croit pas aux solutions technologiques.

Face au colonialisme et au suprémacisme blanc, face à la misère et à l’exploitation généralisée, nous exprimons notre refus en acte.

Par cet acte nous participons à l’appel « Accueille le printemps, crame une tesla », à l’élan international qui cible tesla de l’allemagne aux états-unis en passant par les pays-bas, et plus largement à la conflictualité anarchiste.

Nous apportons notre soutien à Louna inculpée dans le cadre de la lutte contre l’A69 et à tous les prisonniers anarchistes, à celles en cavale et celleux qui se battent.

Poursuivons l’offensive contre les techno-fascistes !

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Éolien marin en normandie

[pompé sur trognon.info]

Au large de Courseulles, le projet industriel prend du retard

Le projet d’EDF d’installer 64 éoliennes industrielles au large de Courseulles-sur-mer prend du retard. En cause, des difficultés dans le forage du fond marin et la rareté des bateaux spécialisés dans ce genre d’opérations.

Le nouveau directeur de projet du parc éolien en mer du Calvados au large de Courseulles-sur-Mer (michel benoît) annonce dans un communiqué que la mise en service des 64 éoliennes est reportée à 2026. Le chantier tourne au ralenti, et sur les 64 fondations nécessaires pour ensuite installer les éoliennes de 175 mètres, seules 4 ont pour l’instant été réalisées. On peut lire dans la presse que :

« depuis le 15 janvier 2025, date où les difficultés de forage des fondations des éoliennes avaient été révélées, EDF Renouvelables n’avait pas encore communiqué. EDF confirme enfin les problèmes rencontrés et le retard du chantier qui devait s’achever à l’été 2025. Pour rappel, le navire auto-élévateur Vole au Vent en charge des forages était arrivé sur zone en mai 2024 pour réaliser des tests qui ont nécessité « de corriger des problèmes techniques, le forage de la première fondation a été achevé début décembre 2024. En conséquence, le navire de Saipem S7000 en charge de l’installation des fondations est arrivé sur site en décembre et a installé avec succès la première fondation en janvier. »

« C’est désormais à l’horizon 2026 que la mise en service du parc est évaluée. Car, pendant plusieurs mois, les navires spécialisés pour ce type de construction offshore sont déjà promis à d’autres chantiers en mer. Le navire Vole au Vent a désormais quitté la zone de travaux et les autres navires installateurs partiront également dans les semaines à venir », délivre Michel Benoit qui explique que, « les opérations de forage reprendront au cours de l’été prochain avec un nouveau navire auto-élévateur, le Bold Tern, de l’armement Fred Olsen Windcarrier. »

Un article paru en octobre 2024 sur le site trognon.info donne quelques autres informations sur le projet (et sur la nécessité de lutter contre) :
« Par exemple au large de Courseulles-sur-Mer (Calvados), où 64 éoliennes de 175 mètres de haut doivent bientôt être démarrées. A l’annonce du projet, des habitants et des pêcheurs, pour des raisons diverses, se sont mobilisé-es. Malgré tout, le chantier colossal a commencé. En décembre 2023, RTE a mis à disposition les installations de raccordement au réseau électrique. Des centaines de tonnes de câbles ont été installés sous l’eau pour acheminer l’électricité produite par les éoliennes vers la « chambre d’atterage » de Bernières-sur-Mer, qui assure la connexion avec les 24 kilomètres de câbles souterrains menant au poste électrique de Ranville. Éoliennes offshore du Calvados (un consortium regroupant EDF Renouvelables, WPD offshore et Enbridge) compte mettre en service les éoliennes en 2025. »

Raté puisque le chantier colossal d’EDF est donc en stand-by…jusqu’à l’arrivée du ou des prochains navires nécessaires à la construction du parc offshore. Des sites internets comme myshiptracking.com peuvent permettre de savoir quand l’arrivée salvatrice du mastodonte des mers aura lieu !

[pompé sur trognon.info]

Capitalisme vert : l’éolien industriel a le vent en poupe

Le vendredi 18 octobre 2024, trois ministres se sont déplacés à Fécamp en Seine-Maritime pour annoncer un nouveau projet de parc éolien en mer. L’Etat et les industriels espèrent implanter 200 nouvelles éoliennes, en plus des 71 déjà existantes dans ce parc maritime.

L’éolien industriel en plein essor

En Normandie, d’autres projets éoliens de la sorte sont déjà en cours, et rencontrent des oppositions.
Par exemple au large de Courseulles-sur-Mer (Calvados), où 64 éoliennes de 175 mètres de haut doivent bientôt être démarrées. A l’annonce du projet, des habitants et des pêcheurs, pour des raisons diverses, se sont mobilisé-es. Malgré tout, le chantier colossal a commencé. En décembre 2023, RTE a mis à disposition les installations de raccordement au réseau électrique. Des centaines de tonnes de câbles ont été installés sous l’eau pour acheminer l’électricité produite par les éoliennes vers la « chambre d’atterage » de Bernières-sur-Mer, qui assure la connexion avec les 24 kilomètres de câbles souterrains menant au poste électrique de Ranville. Éoliennes offshore du Calvados (un consortium regroupant EDF Renouvelables, WPD offshore et Enbridge) compte mettre en service les éoliennes en 2025.

A Dieppe, Le Trepport et Barfleur, des projets similaires sont à l’étude. Il y aurait aussi deux projets imaginés au large du Cotentin.

Sur terre aussi, les projets d’éolien industriel se multiplient, car le système capitaliste a besoin de toujours plus d’énergie (et donc d’électricité) pour croître indéfiniment. Sur les communes de Bellengreville et de Moult-Chicheboville, à l’est de Caen dans le Calvados, une enquête publique pour l’implantation de 10 nouvelles éoliennes de la société Vensolair est en cours, et le projet suscite des protestations. Certaines éoliennes menacent directement le marais Chicheboville-Bellengreville et des personnes vivant là craignent des nuisances (sanitaires, sonores et visuelles).

Un discours bien rôdé : la transition énergétique

Les industriels et gouvernants, protecteurs des intérêts capitalistes, ont pris acte du phénomène de dérèglement climatique provoqué par les activités humaines, notamment les activités industrielles alimentées aux énergies fossiles. A défaut de remettre en question le système industriel dans son ensemble, et les destructions massives et inévitables qu’il induit, l’accent a plutôt été mis sur le problème de la production de CO2. Cette orientation idéologique a permis l’apparition d’un discours réformiste visant à une modification progressive du système productif, une « transition » vers des énergies dites décarbonées. De la sorte, plus besoin de remettre en question le système économique dans son ensemble (car une réflexion conséquente amènerait à une remise en cause radicale du capitalisme), proposer des alternatives suffit. Ce discours fait alors passer des sources d’électricité autres que le charbon ou le pétrole pour de véritables solutions écologiques. L’éolien et le solaire (voir même le nucléaire !) sont labellisés énergies vertes par excellence. Pourtant, ces énergies nécessitent également pour fonctionner le pillage néocolonial des ressources, l’exploitation de mines, une certaine organisation sociale du travail, la circulation mondialisée de marchandises, la destruction des espaces où les projets industriels sont implantés, l’imposition de modes de vie, le massacre d’êtres vivants, etc. Par ailleurs, ces nouvelles industries énergétiques ne viennent absolument pas remplacer les anciennes, mais elles s’y additionnent. Chaque année, les records de production des industries pétrolières ou gazières sont battus, alors même que les industries énergétiques dites décarbonées sont en plein essor. Le discours sur la transition est un écran de fumée : il permet aux multinationales et aux Etats de poursuivent les rentables ravages qu’ils organisent tout en dégageant de nouveaux marchés, le tout justifié par une proposition politique qui fait croire à la prise en compte du problème écologique. Tout bénef !

Quelle lutte contre les projets éoliens ?

Le travail des lobbystes et autres politicien-nes fait son effet : l’éolien et le photovoltaïque sont souvent associés à des progrès écologiques. De nombreuses organisations « écologistes » défendent même cette théorie absurde et promeuvent l’implantation de projets industriels dévastateurs, parce qu’éoliens ou solaires. Cela a des conséquences directes dans les luttes contre les projets éoliens. La stratégie de promotion de cette « transition écologique » qui n’a d’écologique que le nom porte ses fruits, et crée de la confusion. Quand des réunions publiques ont lieu à Barfleur en 2021 à propos d’un projet d’éoliennes offshores, les porteurs du projet (à savoir l’Etat et des industriels en quête de nouveaux marchés) sont taxés d’écolos-bobos par les pêcheurs du coin. Dans d’autres régions, des collectifs de riverain-es opposé-es à des projets éoliens sont parfois rejoins ou encouragés par l’extrême-droite locale, qui axe son discours sur la défense du terroir et le rejet de l’écologisme (qui serait donc symbolisé par ces projets industriels…). Une brèche dans laquelle s’engouffrent bien volontiers les pro-nucléaires qui présentent alors « leur » énergie « décarbonnée » comme la meilleure alternative.

La porosité (réelle ou supposée) des luttes contre les projets éoliens avec des tendances anti-écologistes rend parfois frileux-ses à rejoindre ces luttes les anti-capitalistes convaincu-es. Il est pourtant décisif de s’y intéresser. D’abord parce qu’il y a un impérarif à contrer le discours dominant de la soi-disant transition écologique et à lutter contre tout projet industriel conduisant à une augmentation de la production d’énergie. Aussi parce que dans un contexte de renforcement des idées et des groupes d’extrême-droite, laisser des espaces de lutte aux fachos et laisser proliférer une écologie fascisante serait une erreur évidente. Ensuite parce que ces projets sont d’un intérêt stratégique majeur pour les grands groupes industriels comme EDF ou Total, qui veulent verdir leur image et agrandir toujours plus leur emprise sur le monde. Et pour tout un tas d’autres raisons.

Il y a un certain nombre de mobilisations et d’actions contre des projets éoliens, sur des bases anti-capitalistes : des mobilisations en forêt de Lanouée, contre le parc éolien de Saint-Brieuc, des sabotages en France, en Allemagne plus récemment, ou encore en Grèce. La répression s’abat parfois, comme en Haute-Vienne. Partout des projets éoliens émergent, et bien souvent, des réactions hostiles les accompagnent. De manière plus générale, ces luttes peuvent s’inscrire dans une critique globale. Celle d’un système capitaliste-industriel dont la stabilité repose en grande partie sur ses infrastructures énergétiques et sa capacité à produire et à distribuer de l’électricité.

Pour aller plus loin sur la question de l’éolien industriel :
- Leur écologie est un désastre, déconnectons-là !, 2021
- Plaidoyer contre les éoliennes industrielles, 2019
- Communiqué du Vent d’Autan depuis l’Amassada en exil, 2019
- Le vent nous porte sur le système… ou comment être anti-nucléaire sans devenir pro-éolien, 2009

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Tract Stop Mines Salau juin 2024

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Tract SMS 11-2024

 

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29 Mars THIVIERS – GARDAREM RAZAC

[pompé sur lagrappe.info]

Rejoignez nous à 12h (départ 13h) au square René Bristol à Thiviers pour une Marche Festive jusqu’à Pierrefiche pour défendre les bois de Razac et le bassin de la Côle de l’exploitation du quartz par Imerys.

SAMEDI 29 MARSGARDAREM RAZAC

Appel régional à une marche festive de Thiviers à Pierrefiche pour défendre le bassin de la Côle de l’exploitation du quartz par Imerys

⚠️Depuis quelques temps vous avez peut être entendu parler de la multinationale IMERYS. Spécialisée dans l’extraction et la transformation des « minéraux de spécialités », ses activités ne datent pourtant pas d’hier. Sous ce nom, elle exploite depuis une vingtaine d’années plus de 200 sites sur toute la planète. Non sans scandales écologiques et sociaux comme aux USA, au Brésil et en Afghanistan. Avec plus de 14000 employé.es elle a réalisé 4,3 milliards de chiffre d’affaires en 2022. Mais son histoire d’exploitation minière date du 19e siècle impérial et de la société Pennaroya, dont elle est une héritière directe. Un peu partout en France, Imerys semble dotée d’un appétit insatiable pour les minéraux dont les sols de nos régions regorgent.

💧Comme à la Narse de Nouvialle dans le Cantal, à Luzenac en Ariège, à Glomel en Bretagne, à Echassières dans l’Allier et à Thédirac dans le Lot, chez nous, à Lempzours, Saint Jean de Côle et Thiviers, dans la partie limousine du nord de la Dordogne, Imerys ne cesse de s’étendre pour extraire les minerais de nos sols. Dans notre région Imerys extrait des galets de quartz qui servent à fabriquer du silicium métal dont les applications industrielles sont multiples, notamment pour l’électronique et les semi-conducteurs qui équipent nos appareils numériques. Mis devant le fait accompli d’une enquête publique surgie de nulle part l’été dernier, l’urgence pour nous se situe entre Razac et Pierrefiche au nord de Thiviers, où Imerys compte détruire des bois très anciens sur le bassin de la rivière Côle. Alors que l’exploitation risque de commencer en 2025, nous, riveraines et riverains, sommes très inquiets de la destruction de nos sols et de nos ruisseaux ainsi que des dangers liés aux camions sur la route sinueuse qui nous relie au reste de notre territoire dont l’avenir est menacé : partout dans notre secteur on trouve des cailloux de quartz à même les sols.

✊C’est pourquoi le 29 Mars prochain – tandis que le sud-est de la France convergera vers Grenoble à l’appel du collectif StopMicro pour empêcher l’extension de la méga-usine de semi-conducteurs de STMicroelectronics – nous, habitantes et habitants du Périgord-Limousin, en écho à l’appel du Grésivaudan contre la numérisation du monde, appelons les habitantes et les habitants des régions alentours à converger ici à Thiviers pour une marche festive qui se terminera par le procès du représentant d’Imerys : « Peltassou l’extractiviste » !

🤝Des personnes de l’ensemble des collectifs résistant aux extensions et aux impacts des activités d’Imerys seront présentes pour témoigner et partager avec nous la réalité de l’extractivisme ordinaire que nous subissons quotidiennement toutes et tous sur nos territoires.

GARDAREM RAZACVOLEM VIURE AL PAIS
Nous Garderons Razac – Nous voulons vivre au pays !
💫💫💫

Thiviers 9 mars 2025

L’association Sauvegardons Razac et le bassin de la Côle.

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Début des forages et choses à venir

Le début des forages par la société FORACO , sous traitante de la Compagnie des Mines Arédiennes (CMA), ayant été annoncé pour mars 2025 sur plusieurs anciennes concessions minières de Haute-Vienne et Dordogne, une assemblée à eu lieu le 6 mars 2025 pour discuter des suites à donner à la mobilisation.

Save the date : entre autres, le samedi 19 avril sera jour de fête et de lutte !

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Imerys, le groupe minier français, est accusé de pollutions et d’escroquerie

[pompé sur reporterre]

Alors que la construction d’une mine de lithium est en projet dans le centre de la France, Imerys est poursuivi devant le tribunal de commerce de Paris pour ses activités… au Brésil.

En France, Imerys se positionne comme faisant partie des « leaders du secteur minier en matière de durabilité ». Avec le projet d’ouverture d’une mine de lithium destinée à la production de batteries électriques, dans le sud du département de l’Allier, la multinationale, héritière de la branche métal du groupe Rothschild fondée en 1880, est devenue la vitrine de la relance minière dans l’Hexagone.

Au moment où débute l’enquête publique sur l’ouverture de cette mégamine française, le scandale entourant un complexe minier amazonien rattrape la multinationale. Depuis début février, a révélé le magazine Challenges, Imerys est poursuivi par un fonds d’investissement étasunien, le groupe Flacks, pour « dissimulation frauduleuse ». Selon Flacks, contacté par Reporterre, l’entreprise aurait vendu ses exploitations de kaolin en dissimulant qu’elles seraient à l’origine d’un « désastre humanitaire » dû aux « mauvaises pratiques de l’entreprise minière ». La première audience se tiendra le 3 avril au tribunal de commerce de Paris.

L’affaire nous emmène en Amazonie, dans l’État du Pará, dans le nord-est du Brésil. Depuis 1996, Imerys y exploite des mines de kaolin — un minéral blanc utilisé entre autres pour produire des pigments qui font briller le papier et les emballages — dans la forêt tropicale. Deux pipelines de 200 kilomètres l’acheminent jusqu’à Barcarena, une ville de 125 000 habitants à l’embouchure du fleuve Amazone, où l’entreprise exploitait encore il y a peu un terminal portuaire et deux usines de transformation.

«  On veut la justice, Imerys dehors  !  » Rencontre d’habitants à Barcarena juste après l’incendie de l’entrepôt d’Imerys en décembre 2021. Rapport de l’assemblée législative du Pará

Imerys cherche-t-il à échapper aux conséquences de sa pollution ?

En juillet 2024, Imerys a vendu à Flacks ces sites de production regroupés au sein d’une nouvelle filiale baptisée Artemyn. Une semaine après la signature, le 12 juillet, les autorités de l’État ont informé Flacks qu’elles venaient de faire fermer les mines de kaolin : Imerys n’a pas respecté les droits des populations amazoniennes et n’avait plus d’autorisation environnementale.

Le fonds d’investissement accuse Imerys de l’avoir « floué de bout en bout » en dissimulant la situation. Ce dernier affirme avoir cédé ces actifs pour « concentrer sa stratégie sur des marchés de spécialité comme la transition énergétique ». Mais le groupe Flacks se dit « totalement convaincu » qu’Imerys cherche en fait à échapper aux conséquences de ses trente ans d’activité au nord-est du Brésil.

« Toute vie aquatique a disparu »

« Ce qui est surprenant, c’est que les installations d’Imerys n’aient pas été mises à l’arrêt plus tôt », dit Marcel Hazeu, chercheur en sciences de l’environnement, interrogé par Reporterre. Responsable du groupe de recherche Société, territoire et résistance en Amazonie, rattaché à l’Université fédérale de Pará, il documente depuis douze ans avec son équipe les « crimes socio-environnementaux » de l’entreprise. Imerys a causé plus de vingt accidents en vingt ans. L’entreprise est visée par 169 plaintes pour pollution, infraction au droit du travail ou non-respect des droits des peuples autochtones.

Pollution des eaux après la rupture d’un oléoduc qui transporte du kaolin vers l’usine de traitement, en 2011. Laquanam / Université fédérale du Pará

À Barcarena, le quartier de Vila do Condé est traversé de toutes parts par les rivières et habité depuis des siècles par des ribeirinhos, des communautés traditionnelles de pêcheurs installées dans des maisons sur pilotis sur les rives. Certaines sont des quilombos, fondées par d’anciens esclaves africains qui ont combattu et fui les plantations. D’autres sont habitées par des peuples autochtones. Depuis l’arrivée d’Imerys, ces communautés vivent parfois à quelques centaines de mètres d’immenses barrages où ses deux usines — Rio Capim Caulim et Pará Pigmentos — déversent leurs déchets, des résidus semi-liquides issus de la transformation du kaolin.

Régulièrement, les rivières et les fleuves de Barcarena deviennent blancs et des poissons flottent à la surface. Aux fuites et débordements peuvent s’ajouter des ruptures de barrages : en 2007, quand l’une des digues retenant les résidus s’est rompue, ce sont plus de 200 000 m3 d’eaux contaminées ont déferlé dans les cours d’eau. En mai 2014, le ministère public de l’État a recensé cinq déversements accidentels en moins de quinze jours.

Des « éléments toxiques » dans les rivières

« Étant donnés tous les accidents d’Imerys, on peut considérer les rivières Dendê et Curuperé comme impropres à toute activité humaine », a résumé Simone Pereira, chimiste à l’Université fédérale du Pará, interviewée par Reporterre. Son laboratoire de chimie environnementale (Laquanam) a été appelé à plusieurs reprises pour analyser l’eau après des déversements.

« Imerys nie ses dégâts en répétant que le kaolin est “inerte” [il ne subit aucune modification dans le temps] et “non dangereux”, explique-t-elle. Mais à cause de l’acide sulfurique utilisé dans le traitement, ces effluents sont très acides, ce qui fait disparaître toute vie aquatique. Ils contiennent aussi des éléments toxiques, comme le baryum », dont l’exposition chronique peut provoquer des maladies respiratoires et artérielles.

 
Une coulée de résidus toxiques causée par la rupture de la digue d’un bassin, en 2007.

Depuis 2007, après chaque accident, le ministère public de l’État du Pará ordonne à Imerys de prendre des mesures immédiates pour sécuriser ses installations et de fournir de l’eau et de la nourriture aux communautés. En 2007, selon Simone Pereira, Imerys s’est contenté de forer un puits — sans traiter l’eau. « Après analyse, nous avons constaté que l’eau fournie par l’entreprise n’était pas potable », dit la chimiste. Qui a signalé plusieurs fois qu’Imerys n’a jamais installé de système pour traiter les métaux lourds dans ses rejets, déversés directement dans le fleuve Pará.

En octobre 2016, quand les rivières ont de nouveau viré au blanc, le ministère public de l’État a constaté qu’Imerys avait tenté de dissimuler l’accident, en ne communiquant qu’après y avoir été obligé par l’alerte donnée par les habitants. Il notait aussi, qu’« à nouveau, la société Imerys a présenté de fausses informations sur les causes et les conséquences de la fuite, ce qui aggrave le problème du manque de fiabilité de son fonctionnement » [1].

D’après une enquête de l’Observatoire des mines, à la suite de ce nouvel accident, le procureur de l’État a demandé la suspension de ses activités, sans l’obtenir.

Catastrophe chimique

Le 6 décembre 2021, vers 20 heures, les habitants de Barcarena ont entendu une détonation provenant du quartier de Vila do Conde et observé une colonne de fumée noire monter d’un entrepôt de l’usine Imerys Rio Capim Caulim. Pendant toute la nuit, la ville s’est retrouvée prisonnière d’un nuage de fumée toxique. « Nous ne pouvions pas respirer, nous avions très mal à la tête, nous ne savions pas où nous réfugier », a témoigné un habitant cité par l’ONG d’investigation Sumaúma lors d’un procès en octobre 2023.

Une trentaine de personnes ont été hospitalisées, une centaine a reçu des soins médicaux. L’incendie aurait été causé par les mauvaises conditions de stockage d’un produit chimique utilisé pour purifier le kaolin : l’hydrosulfite de sodium. Il s’enflamme au contact de l’air humide, explose au contact de la chaleur et dégage un gaz toxique.

Imerys n’a pas reconnu sa responsabilité pour les conséquences de ce qu’elle a qualifié de « début d’incendie ». Ainsi se conclut l’enquête parlementaire menée après l’accident par l’Assemblée législative de l’État du Pará : « Nous pouvons affirmer sans crainte que l’entreprise Imerys Rio Capim Caulim S/A est absolument incapable de respecter la réglementation. » Elle ne disposait d’aucun plan d’urgence pour un accident chimique et n’avait pas prévu, « ne serait-ce qu’en une ligne, de mesures de prévention, de protection, de communication et de sauvetage pour les populations environnantes », notent les députés, qui recommandent la suspension de toutes les activités de l’entreprise. Quarante-trois plaintes ont été déposées par des habitants et le ministère public de l’État a engagé des poursuites.

Imerys préparait discrètement son départ

Avant même l’incendie, Imerys avait commencé à préparer son départ. Fin décembre 2021, l’avocat Ismael Moraes, spécialisé en droit de l’environnement, révélait dans le journal Ver o Fato qu’Imerys avait, dès septembre, « discrètement fermé » l’une de ses deux mines de kaolin et débranché son pipeline. Quelques mois plus tôt, le secrétariat d’État à l’environnement avait suspendu l’autorisation de cette même mine, en raison « de l’énorme dévastation environnementale dans les municipalités d’Ipixuna et de Paragominas, où des dizaines de gigantesques fosses d’extraction abandonnées n’ont toujours pas été réhabilitées ».

Fin janvier 2022, des dirigeants français du groupe étaient allés à Barcarena pour négocier la vente du terminal portuaire avec « un grand groupe européen ». Ismael Moraes a lancé une action civile contre l’État du Pará pour qu’il empêche Imerys de partir en laissant une « importante dette fiscale » et « tout le passif de la déforestation, des fuites, de la contamination des rivières et de la destruction des sources dans les communautés indigènes et quilombolas ».

L’eau des puits après un déversement accidentel de kaolin. Laquanam / Université fédérale du Pará

La chercheuse Simone Pereira s’inquiète pour la sécurité de la dizaine de bassins de résidus qui resteront au milieu de l’agglomération de Barcarena : « Il y a déjà eu de graves accidents alors que le site était sous surveillance, alors imaginez ce que ce serait sans entretien. » Les habitants craignent une tragédie comme à Mariana (2015) puis à Brumadinho (2019), où des ruptures de digues minières ont entraîné des centaines de morts et détruit des écosystèmes entiers. « La solution au problème serait de retirer ce matériau du sol de l’Amazonie, peut-être en l’envoyant quelque part en France », suggère Pereira.

Lire aussi : Mine de lithium dans l’Allier : « Ne nous parlez pas de sauver le climat ! »

Contacté par Reporterre, le groupe Imerys a répondu qu’il « n’entend pas s’engager dans un dialogue improductif et alimenter des polémiques stériles ». En mars 2024, il s’est expliqué sur ses activités amazoniennes lors du tout premier débat public organisé autour du projet de lithium en France. Répondant à une habitante qui s’interrogeait sur la « pollution au Brésil », Guillaume Delacroix, directeur général d’Imerys Europe, a déclaré : « Effectivement, il y a une dizaine d’années, un de nos bassins de décantation contenant du kaolin, une substance inerte, a débordé dans les ruisseaux. Ce que je peux vous dire, madame, c’est que nous avons pour chacun des incidents environnementaux un plan d’action proportionné, et des moyens derrière pour que cela ne se reproduise pas. »

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Projet lithium dans l’Allier : une enquête publique lancée pour l’étape pilote

[pompé sur lamontagne]

Imerys lance une enquête publique pour l’étape pilote de son projet lithium dans l’Allier. Les personnes qui le souhaitent peuvent participer pendant un mois, jusqu’au 31 mars 2025.

Lancée officiellement ce 27 février, l’enquête publique autour de l’étape pilote du projet lithium dans l’Allier vise à éclairer la décision du préfet sur les autorisations environnementales et les permis de construire sollicités par Imerys.  Les citoyens peuvent participer pendant un mois, jusqu’au 31 mars. Les personnes qui le souhaitent peuvent apporter une contribution sur les registres ouverts à cet effet sur les lieux d’enquête ainsi que par courrier, courriel et par voie numérique. Elles peuvent aussi dialoguer avec la commission d’enquête, lors de ses permanences.

Treize permanences

Le calendrier prévoit treize permanences, dont deux en visio, avec des créneaux réservables en ligne via le site internet lancé à cet effet. Les associations opposées au projet devraient profiter de ces rendez-vous pour faire remonter leurs arguments.

Plusieurs commissaires conduisent cette enquête. « Personnalités neutres et indépendantes, inscrites sur les listes d’aptitude au titre de l’année, les commissaires enquêteurs sont désignés par le président du tribunal administratif ou dans certains cas par le préfet », précisent les services de la société minière.

Début possiblement en 2025

« Sous réserve de l’obtention des autorisations administratives, les aménagements de l’étape pilote pourraient débuter courant 2025 », poursuit Imerys. « Ces installations auraient ensuite vocation à fonctionner jusqu’à la mise en service des installations industrielles soit pendant environ trois ans. »

L’entreprise envisage deux usines pilotes : une dite de concentration, sur le site de Beauvoir (commune d’Échassières), qui produirait 2.000 tonnes de concentré de mica par an ; une autre de conversion, sur le site de La Loue près de Montluçon, qui produirait 200 tonnes d’hydroxyde de lithium monohydraté annuellement.

« La phase pilote comprend également la réalisation d’une galerie d’exploration », précise la société. Avec l’objectif d’extraire 93.000 tonnes de granite par an du site – contre 2,1 millions de tonnes pour l’étape industrielle.

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Enquête publique projet de mine de lithium dans l’Allier

[reçu par mail]

L’enquête publique sur les usines-pilotes d’Echassières (mine de lithium) et Saint-Victor (usine chimique de conversion) s’est ouverte ce jeudi 27 février et sera close dès le 30 mars. Vous pouvez télécharger le dossier d’enquête avec le lien suivant : https://www.registre-numerique.fr/pilotes-emili Vous pouvez télécharger tout le dossier (onglet DOSSIER COMPLET), ou seulement certaines parties (DOSSIER D’ENQUÊTE/ tout déployer).

Ne vous laissez pas effrayer par ces plus de 3000 pages ! Installez vous tranquillement et regardez le sommaire, et dirigez-vous vers ce qui vous semble important, ce qui vous concerne, ce qui vous tient à cœur, ce qui vous inquiète, et répondez à cette enquête publique.

Vous n’avez qu’un petit mois pour réagir face à cet énorme projet qui détruira la biodiversité de notre environnement régional.

Plus nous serons nombreux à participer, même un tout petit peu, et plus nous aurons une chance d’être entendus. Montrons que non, il n’y a pas « personne ici », comme le disait de façon déplacée une certaine dame — heureusement partie sous d’autres cieux.

L’enquête se fera
— en ligne : https://www.registre-numerique.fr/pilotes-emili/deposer-son-observation
— en présence des commissaires enquêteurs dans les mairies de Echassières, Servant, Nades, Lalizolle, St Victor, Montluçon. Attention, il y a très peu de créneaux de rendez-vous proposés pour le moment. Vous pouvez aussi simplement consigner vos observations sur les registres dans ces mairies. Le lien vers le détail des jours et horaires est ici : https://www.registre-numerique.fr/pilotes-emili/permanences
— Le dossier d’enquête est également consultable dans les mairies de Coutansouze, Louroux-de-Bouble, Durmignat et Moureuille.
— Il vous est aussi possible d’adresser vos observations ou propositions par courrier à Madame Chetot, présidente de la commission d’enquête, à la Mairie d’Echassières, 16 rue Jouhet Duranthon, le Bourg, 03330 ECHASSIERES, ou la Mairie de Saint-Victor, 7 rue André Gide, 03410 ST VICTOR.

A vos stylos ! Bon courage !

Et rappelez-vous que rien n’a encore commencé !

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Saccage de mines

[pompé sur iaata.info]

L’état fRançais, main dans la main avec les grandes entreprises extractivistes telles qu’Imerys, envisage la création de plusieurs mines sur son territoire. Son ambition phare : une mine d’extraction de lithium à Echassières dans l’Allier. Un métal rare essentiel dans la fabrication de batteries électrique.
Elle débuterait par un projet pilote annoncé pour 2025, avec mise en place définitive pour 2028.
Dans un contexte d’épuisement des énergies fossiles et de militarisation mondiale, l’état continue son entreprise de destruction du vivant.

Les défenseurs de ce projet ne manquent pas d’arguments, « nos » renault seront bientôt écolo. Le capitalisme vert a de beaux jours devant lui puisque le cumul des productions d’énergies et la recherche d’une croissance sans fin sont renommées « transition écologique ». On entend des experts nous conter qu’en Europe les normes permettent une extraction plus propre qu’ailleurs, qu’extraire en fRance serait un geste décolonial. Lol. Que ce soit clair, une nouvelle mine en fRance ne fermera aucune mine en Amérique du Sud. Une mine reste une mine. Qu’adviendra t’il alors des forêts environnantes comme la charmante forêt des Colettes située dans et aux alentours du projet Emili ?

Dans un climat de guerre généralisée, l’état fRançais a tout intérêt a mettre la main sur l’enjeu stratégique que représente le lithium. La monopolisation de l’eau, sa pollution, l’accumulation de déchets toxiques et radioactif ainsi que tous les ravages inhérents à cette industrie sont visiblement des sacrifices admissibles afin de préserver la souveraineté nationale.
Les responsables de ces projets ont des noms, des adresses, des bureaux…
Iels sont attaquables.
En tant qu’anarchistes, nous nous opposons non seulement à ce projet de mine, mais aussi à l’existence même de toutes mines et d’une forme de société qui en dépend. Une société basée sur la domination et l’autorité.

Une lutte contre la mine d’Echassières est déjà en cours. Ailleurs, d’autres révolté•e•s se bougent contre l’extractivisme. On peux faire écho à leurs révoltes en s’attaquant ici aux entreprises responsables des ravages là-bas. On peux s’en prendre directement aux acteurs impliqués dans la construction de cette nouvelle mine de lithium. Le fait que ce projet soit tentaculaire le rend fragile. Ciblons l’état (BRGM, mairies, bureau des collectivités territoriales, et autres) et ses sous fifres (Iris, Géoderis, ou chercheur.euses collabos), l’industrie extractive (Imerys, Eramet pour les mines de lithium au Chili, ou de nickel en Kanaky ou en Indonésie…) et toutes les entreprises de production qui en découlent. De l’automobile à l’armement.
Il est possible de nuire à la bonne marche de ce projet.
Du tag au sabotage, du blocage à l’émeute, unissons-nous de toutes nos rages contre ce monde de mines et de cages.

 

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Appel à action contre la compagnie minière canadienne Aclara : #FueraMinera Aclara

[pompé sur mtlcounterinfo.org]

Nous voulons que les collines de Penco soient exemptes d’extractivisme.

Les communautés de Penco, Lirqué, Tomé et des environs luttent contre un projet d’exploitation minière de terres rares depuis plus de dix ans. Elle s’appelait d’abord Biolantánidos, aujourd’hui Minera Aclara. Nous avons l’intention de revitaliser cette lutte contre ces centres de mort, d’informer les communautés de ses dangers et de ses conséquences, et de tisser des réseaux actifs. Pour cette raison, avec des collectifs et des mouvements de défense des collines de Penco, nous avons créé la campagne #FueraMineraAclara, qui circule dans les médias alternatifs, les radios libres et les nouveaux sites d’Abya Yala (le soi-disant continent américain) et de la planète.

Contre une forte intervention de cette société sur Penco, la résistance se poursuit au sein d’une communauté qui aime, valorise et coexiste avec l’environnement naturel, générant une défense terrestre continue, contre les intérêts militaires et technologiques des entreprises mondiales de puissance et de dévastation. Actuellement, Penco est dans la ligne de mire de l’extractivisme mondial. La société Aclara Resource, cotée en bourse à Toronto, offrirait aux États-Unis et au Canada des niveaux de production de terres rares compétitifs par rapport à la Chine, après la construction de deux installations d’extraction, l’une à Penco (Chili) et l’autre à Goiás (Brésil). Nous appelons tout le monde à se joindre à cette campagne avec des activités, de la propagande, des discussions, des graffitis, des rassemblements et tout ce qui est dans notre imagination, pour arrêter la destruction des collines de Penco. Ce n’est que le début d’une avant-garde extractiviste à la recherche de terres rares au Sud. Rejoignez-nous et ensemble, nous défendrons les forêts et les collines de Penco.

#FueraMineraAclara

Nous voulons que les collines de Penco soient exemptes d’extractivisme.

Plus d’infos sur : https://lazarzamora.cl/

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Berlin (Allemagne) : saboter le transport des travailleurs de Tesla

[pompé sur sans nom]

Sabotage d’une ligne de train et d’une antenne-relais
Traduit de l’allemand de de.indymedia, 12 février 2025

Il y a très exactement un an, la forêt de Grünheide a été occupée près de Berlin afin d’empêcher l’extension de la Gigafactory de Tesla. Après à peine neuf mois d’existence, l’occupation a été expulsée en novembre dernier, au prétexte fallacieux d’une enquête pour possession d’armes. C’est dès ce moment-là que des pelleteuses aux ordres de la compagnie ferroviaire Deutsche Bahn, ont commencé à creuser un sillon de désolation à travers la forêt, afin de construire des voies ferrées et une gare de marchandises destinées à l’extension de la Gigafactory. Entre-temps, contre la volonté de la population du coin, Tesla avait obtenu l’autorisation d’agrandir son usine mais aussi un nouveau contrat sur l’eau, lui permettant de rejeter encore plus de déchets toxiques dans les eaux usées.

En bref : tout roule pour le techno-fasciste et fan du parti d’extrême-droite AfD, Elon Musk.

Mais nous n’allions pas non plus rester les bras croisés face à ces faits. La lutte contre Tesla a déjà donné lieu à de nombreux et merveilleux moments de résistance, et a montré qu’en combinant différentes méthodes, même l’une des entreprises les plus puissantes du monde peut être mise à genoux, au moins temporairement. Nous voulons continuer dans cette voie.

tesla-berlin-sabotage

Ce matin, nous avons interrompu la ligne de chemin de fer par laquelle transitent chaque jour des milliers d’ouvriers et d’ouvrières de Tesla entre la capitale et la zone de Grünheide [où est située l’usine Tesla], mais aussi des marchandises comme le pétrole et le gaz d’Est en Ouest, et nous avons mis le feu à une antenne-relais située à proximité immédiate du puits de câbles ferroviaires. Ce sabotage a pour cible la Deutsche Bahn et Tesla, les deux principaux responsables de l’expulsion et du défrichage de la forêt, ainsi que l’infrastructure qui constitue l’épine dorsale de la domination numérique et du contrôle.

Nous sommes conscients que les atteintes à la nature causées par ces entreprises à Grünheide ne sont qu’une petite partie de ce que le complexe technologique et industriel et la production de véhicules électriques qui en découle provoquent comme destruction dans le monde entier. L’accaparement des terres, la surexploitation, la pollution de l’environnement et l’exploitation brutale de la main-d’œuvre humaine vont toujours de pair avec l’extraction de matières premières et les infrastructures de transport nécessaires.
Les minéraux comme le lithium, le cobalt, le cuivre, etc., dont ils ont énormément besoin pour fabriquer batteries de voiture et autres technologies-clés de la transition énergétique qui nous font miroiter un développement durable, ne sont pourtant disponibles qu’en quantité limitée, et leur accès est bien entendu disputé. Il en va de même pour les produits high-tech comme les puces électroniques, qui sont intégrées dans tous les appareils techniques imaginables et ne sont produites que par une poignée d’entreprises dans le monde.
Les tensions géopolitiques qui en résultent pourraient bientôt transformer les guerres commerciales actuelles en de sérieux conflits armés. La transformation « verte » tant vantée, qui suit imperturbablement le mantra capitaliste du « plus vite, plus haut, plus loin », ne fait donc pas qu’attiser le réchauffement climatique et les catastrophes qui y sont liées, mais possède également, en interaction avec d’autres facteurs, le potentiel de conduire à nouveau l’humanité au bord du gouffre d’une guerre mondiale. Celle-ci menace pourtant de devenir aussi durable que les crises capitalistes elles-mêmes.

Les techno-fascistes comme Elon Musk profitent de ces développements et, de manière étonnante, servent de charnière idéologique entre la foule raciste de la rue, l’extrême droite des parlements et les élites économiques qui croient au progrès et vénèrent la technologie comme la panacée qui sauvera la civilisation. Face à la guerre et à la crise, le (néo)fascisme et le capital se donnent à nouveau la main et forment une alliance dangereuse qui rappelle les périodes les plus sombres de l’histoire.

La Deutsche Bahn et Tesla/SpaceX font partie des nombreuses entreprises qui profitent à la fois de la catastrophe écologique et d’un scénario de guerre imminent. D’une part, parce que la fable d’une « économie verte » demeure malgré tout tenace, et sert de booster à leurs affaires au nom d’une prétendue durabilité possible. D’autre part, parce que ces deux entreprises jouent, avec leurs infrastructures et avec leurs applications technologiques, un rôle important dans la logistique de guerre des États-membres de l’OTAN, qui tournent sans cesse la roue de l’escalade dans le bras de fer mondial, afin de défendre la suprématie occidentale et de pouvoir poursuivre sans encombre l’asservissement colonial du Sud global. Si besoin par la guerre.

Pas avec nous – Pas de repos pour les profiteurs de la guerre et de l’écocide !
Salutations aux anti-fascistes qui mettent le feu à Tesla, des États-Unis jusqu’à Dresde !
Amour et force pour les prisonnier.es et celleux en cavale !

PS.: D’autres entreprises qui ont participé à l’expulsion en louant des engins de construction ou qui s’enrichissent grâce à l’extension de la Giga-Factory seront certainement heureuses de recevoir votre visite :
Matthäis Bauunternehmen GmbH & Co
STRABAG
Boels
HKL Baumaschinen

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Les îles Cook vont explorer leurs fonds marins riches en minéraux avec la Chine

Le Premier ministre des îles Cook, Mark Brown, a déclaré dans un communiqué que cet accord s’inscrivait dans le cadre du « partenariat stratégique » avec la Chine révélé il y a une semaine. Celui-ci couvre notamment le commerce, l’investissement et l’océanographie.

Selon le texte diffusé samedi, les deux pays vont travailler ensemble en matière d' »exploration » et de « recherche de ressources minérales des fonds marins » dans les eaux de ce micro-Etat de 17.000 habitants.

Le protocole négocié avec la Chine n’implique cependant aucun accord pour la délivrance de licences d’exploration ou d’exploitation à ce stade, a indiqué le gouvernement des îles Cook.

Nickel et cobalt

Trois entreprises, CIC, CIIC Seabed Resources et Moana Minerals, bénéficient depuis 2022 de licences pour explorer les fonds marins du minuscule pays insulaire, à la recherche de nodules riches en métaux tels que le nickel et le cobalt, qui sont utilisés dans les batteries des voitures électriques.

Le gouvernement des îles Cook ne compte toutefois pas donner un éventuel feu vert pour l’exploitation avant d’avoir évalué les conséquences d’une telle activité, en particulier sur l’environnement.

« Notre secteur des minéraux en fonds marins reste sous surveillance réglementaire stricte, garantissant que toutes les décisions sont prises de manière transparente et dans le meilleur intérêt des îles Cook et de leur population », a assuré M. Brown dans son communiqué.

Les entreprises du secteur espèrent gagner des milliards de dollars en extrayant des fonds marins des nodules polymétalliques chargés de manganèse, cobalt, cuivre et nickel. En face, les défenseurs de l’environnement craignent que ce procédé ne ravage les écosystèmes.

Des ambitions qui font tâche d’huile

Dans la région Pacifique, la Nouvelle-Zélande soutient actuellement une interdiction internationale. Mais mi-février, le ministre des Ressources du pays, Shane Jones, a déclaré à l’AFP que Wellington n’excluait plus de changer d’avis, « alors que les minerais stratégiques ont un rôle de plus en plus important à jouer ».

En Europe, la Norvège comptait attribuer en 2025 ses premiers permis d’exploration minière sous-marine, mais son gouvernement a consenti à ne pas le faire dans ce délai, en vertu d’un accord conclu avec un petit parti allié pour faire adopter son budget.

La Chine, elle, cherche à étendre son influence militaire, économique et diplomatique dans le Pacifique en se rapprochant des micro-Etats de la région, au détriment notamment des Etats-Unis, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, ou encore de la France, puissances historiques de la zone. Les îles Salomon et Kiribati y sont par exemple d’autres bénéficiaires de l’aide chinoise.

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« On n’avait pas la perception du danger. » L’histoire, en images, de l’exploitation de l’uranium en Limousin

[pompé sur franceinfo]

Peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, un métal lourd radioactif est trouvé en quantité dans le nord de la Haute-Vienne : l’uranium. À l’époque, l’évènement passe presque inaperçu, pourtant cette découverte va bouleverser les hommes et le territoire. Retour sur l’aventure de l’uranium en Limousin avec les archives de la télévision régionale.

Soixante-seize ans après la découverte d’uranium à Saint-Sylvestre, en Haute-Vienne, les traces du premier gisement français sont toujours visibles, au bord du lac de la Crouzille.

C’est d’abord pour produire de l’uranium à des fins militaires. Ce ne sont pas de très grandes quantités. On ne savait pas trop ce qu’allait être ce gisement. Ce n’est qu’après, quand s’est développée une filière d’uranium civil, que ça a pris toute son importance.

Philippe Grandcoing, Historien

À partir des années 70, avec le développement à marche forcée de l’électricité nucléaire, les mines d’uranium se sont multipliées dans le nord de la Haute-Vienne. De nombreux agriculteurs sont devenus des mineurs. Un travail dur dont ils ignoraient les conséquences. « On n’en avait pas conscience à l’époque, précise l’historien Philippe Grandcoing. C’est le même problème que pour l’amiante. Il y avait une ignorance complète, à l’époque, des risques liés à la radioactivité. Oui, c’était dangereux, mais on n’avait pas la perception du danger. »

Les mineurs quand ils travaillaient avaient des dosimètres, relevés chaque mois pour analyses. Des appareils qu’ils ne portaient pas toujours sur eux. En outre, ces hommes qui œuvraient au fond des mines n’avaient pas forcément connaissance des résultats. 

Le temps efface les traces

Aujourd’hui, les traces des anciennes mines d’uranium s’effacent peu à peu, recouvertes par la végétation. Cependant, les conditions de leur fermeture définitive, dans les années 2000, auront suscité de nombreuses polémiques.

À Bessines, au nord de Limoges, personne ne savait qu’entre 1968 et 1989, 200 000 fûts ayant contenu des déchets radioactifs avaient été enfouis dans les mines d’uranium de la Cogema (Compagnie générale des matières nucléaires). 88% étaient vides, mais portaient encore des traces de radioactivité, 12% contenaient de l’uranium faiblement enrichi de l’usine de Pierrelatte et de celle du Bouchet dans la région parisienne.

Ça s’y prêtait d’une certaine manière, les sites étaient déjà en profondeur. On allait enfouir, fermer ces mines. Donc, on en a profité pour enterrer des déchets.

Philippe Grandcoing, Historien

Est-ce que cela s’est fait en toute transparence ? « Non, ajoute Philippe Grandcoing, à l’époque, il n’y avait pas cette exigence-là. Cela relevait, si j’ose dire, du secret-défense qui était autour du nucléaire. »

De la radioactivité dans l’eau

Dans les années 80 et 90, la radioactivité relevée dans les sédiments des lacs de loisirs ou des réserves d’eau proches des anciennes mines d’uranium ont contraint la Cogema à curer les boues contaminées. Pour l’image de la région, le mal était fait.

C’est comparable à l’exploitation des richesses du tiers monde, puisque le Limousin n’en tire pas profit. On vient prendre une richesse que l’on va exploiter ailleurs, dont on va éventuellement tirer les bénéfices pour d’autres. Mais finalement, les intérêts locaux ne sont pas forcément beaucoup pris en compte.

Philippe grandcoing, historien

Pour la première fois, 75 ans après sa première exploitation, l’uranium va être transformé et valorisé, sur place, en Limousin.

Sur le site de l’ancienne Cogema, à Bessines, Oranomed, est en train de construire une usine de production de thorium 228, un nouveau médicament de radiothérapie destiné à soigner certains cancers.

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Exploitation des fonds marins : les îles Cook vont-elles collaborer avec la Chine ?

[pompé sur franceinfo]

Archives. Recherche sous-marine avec le robot Victor de l’Ifremer.
Tandis qu’en Polynésie Winiki Sage, président de la FAPE, redoute l’exploitation des fonds marins, les îles Cook ont entamé des discussions avec la Chine concernant « l’exploration » de ses ressources minières. Elles envisagent depuis quelque temps déjà l’exploitation minière de ses fonds marins, qui représenteraient une manne financière, un moyen de réduire sa dépendance aux combustibles fossiles et de s’armer contre le réchauffement climatique.

Tout porte à croire que les îles Cook pourraient dire oui à l’exploitation des fonds marins. Pour l’instant, cette petite nation autonome du Pacifique de 17 000 habitants, ancienne colonie de la Nouvelle-Zélande, en est seulement à l’exploration. Elle a accordé une licence à trois entreprises pour rechercher des nodules riches en métaux tels que le nickel et le cobalt, qui sont utilisés dans les batteries des voitures électriques.

Une manne financière pour les petits pays et géostratégique pour la Chine

« Ces conversations ont ouvert la porte à de nouveaux domaines de collaboration, » a indiqué le Premier ministre de l’archipel Mark Brown, qui a effectué une visite à Pékin. Le dirigeant, également en charge du portefeuille des minéraux des fonds marins a mis en avant le fait que ce secteur pourrait rapporter plusieurs milliards de dollars et serait un moyen de se protéger contre le changement climatique « grâce à tous les revenus que nous pouvons obtenir« . Les îles Cook travaillent sur la question depuis des décennies. Elles organisaient justement la 52ème conférence sur les minéraux sous-marins en septembre dernier.

Forcément, ces minéraux attisent les convoitises, en particulier des grandes nations. Avec en tête, la Chine qui s’intéresse à ces richesses depuis les années 1980 et souhaite en faire une industrie. D’autant que la Chine cherche à étendre son influence diplomatique, économique et militaire dans la région stratégique du Pacifique, défiant l’influence historique des Etats-Unis, de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie… En décembre, les îles Cook ont accueilli le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Ma Zhaozu, pour discuter du renforcement des liens dans des domaines tels que le développement économique, la santé, l’éducation et la réponse au changement climatique. Les îles Cook disposent d’une vaste Zone économique exclusive (ZEE) dans le Pacifique Sud et sont liées par un accord de « libre association » à la Nouvelle-Zélande, qui leur apporte un soutien budgétaire et une assistance en matière d’affaires étrangères et de défense. Ses habitants jouissent de la citoyenneté néo-zélandaise.

La Nouvelle-Zélande avait justement exprimé la semaine dernière sa « vive préoccupation » concernant un accord de coopération négocié avec la Chine, dont les détails n’ont pas été publiés. En parallèle, Aotearea envisage de retirer son soutien à une interdiction internationale de l’exploitation minière des fonds marins, tel que l’a déclaré mardi à l’AFP le ministre des Ressources du pays, y voyant une manne financière pour la Nouvelle-Zélande. Ce pays est pourtant cité comme exemple en ce qui concerne la défense de l’environnement.

Les points de vue divergent en Polynésie

L’enjeu est crucial pour l’ensemble du Pacifique. Car l’exploitation des fonds marins dans un seul des pays de la zone pourrait impacter tous les autres. On ne connaît pas encore les conséquences qui pourraient survenir après avoir creusé au fond de l’Océan. Et c’est tout le problème. Les associations de protection de la nature et les scientifiques craignent que cette pratique ne détruise les écosystèmes marins, qui jouent un rôle crucial pour réguler le climat, et certaines nations ont demandé son interdiction.

Imaginez quand l’Homme va commencer à aller creuser à 4000 mètres de fond, on ne sera pas là pour voir ce qui se passe avec les impacts qui peuvent être terribles.

Winiki Sage, président de la FAPE en Polynésie

Winiki Sage, le président la fédération des associations de protection de l’environnement s’est positionné sur notre plateau en défaveur de ces exploitations. « Tout ce qui est extraction des fonds marins c’est quelque chose que l’on redoute, quand on voit comment on a traité les mines sur terre. (…) Les îles Cook sont prêtes à le faire ; il y aura un impact aussi sur notre Pays ! C’est ça qui est grave » a-t-il alerté.

Les positions divergent au niveau local, même si un moratoire sur l’exploitation minière des grands fonds marins a été voté à l’Assemblée en 2022. Moetai Brotherson ainsi que l’État sont favorables aux recherches mais pas à l’exploitation. Mais Oscar Temaru, président du Tavini, a réitéré son souhait d’exploiter les fonds marins pour y extraire les nodules polymétalliques. « [Nous sommes] un pays très très riche. Et c’est à la jeunesse de faire un choix » avait lancé le leader indépendantiste.

Un code minier devrait voir le jour courant 2025

Pour l’instant, aucun code minier n’existe. Depuis dix ans, l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) négocie pour fixer les règles d’une éventuelle exploitation de ces grands fonds marins classés « patrimoine commun de l’humanité ».

En attendant, l’AIFM a autorisé uniquement des explorations. Les recherches se poursuivent dans les fonds marins pour établir une réglementation qui corresponde à la réalité et aux enjeux. Elle devrait voir le jour courant 2025.

Mais en l’absence de code minier, les pays favorables aux extractions minières pourraient enclencher le pas. Nauru, île détruite par une surexploitation de phosphate, a affiché en juillet 2024 sa volonté de déposer un contrat d’exploitation par une entreprise canadienne avec comme objectif une mise en œuvre en 2026. Cette même entreprise a annoncé en août 2024 le lancement d’un projet d’exploitation minière en eaux profondes dans le Pacifique sud en 2026, par l’intermédiaire d’une filiale soutenue par Nauru. Selon l’AFP, la société espère ouvrir une vaste zone économique offshore pour recueillir dans les fonds marins des roches polymétalliques. Les Tonga militent également en faveur de l’extraction, tandis que les Palaos, les Samoa et les Fidji s’y opposent fermement.

Un forum des îles du Pacifique sur les minéraux sous-marins est prévu du 17 au 21 février 2025.

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Mali: au moins 48 morts dans un effondrement sur le site d’une mine d’or

[pompé sur rfi]

Au moins 48 personnes sont mortes samedi dans un effondrement sur le site d’une mine d’or illégalement exploitée dans l’ouest du Mali, un bilan particulièrement lourd dans une région coutumière des accidents dans le secteur minier.

Vue d'une mine d'or artisanale au Mali en janvier 2025.
Vue d’une mine d’or artisanale au Mali en janvier 2025. © OUSMANE MAKAVELI/ AFP

L’incident a eu lieu sur ce site d’orpaillage illégal, à la surface de cette mine anciennement exploitée par une entreprise chinoise au Mali. « Le bilan est de 48 morts à la suite de l’éboulement », a déclaré une source policière locale. Les victimes sont essentiellement des « jeunes femmes », dont une qui portait « son enfant dans le dos ».

De nombreux orpailleurs artisanaux se rendent sur ces sites dans l’espoir d’y trouver de l’or. De tels drames sur des sites d’orpaillage endeuillent régulièrement le Mali et l’Afrique de l’Ouest, où les mines artisanales prospèrent et attirent des milliers d’orpailleurs de toute la sous-région, travaillant dans des conditions précaires.

Selon un responsable local contacté au téléphone par l’AFP, « le drame a eu lieu à Bilaly Koto ». Boubacar Keita, de l’association des orpailleurs de Kenieba, décompte également au moins 48 morts sur ce site d’orpaillage illégal. « C’est un site illégal. Il y a beaucoup de complicité pour l’exploitation de ce genre de sites dans la région. Les recherches se poursuivent », selon le responsable d’une organisation locale environnementale.

Il y a un peu plus d’un an, un éboulement particulièrement meurtrier avait fait plus de 70 morts dans une mine d’or du sud du Mali. Fin janvier, au moins une dizaine d’orpailleurs ont été tués, majoritairement des femmes, à la suite de l’effondrement d’une mine dans le sud du pays. Des accidents sont également régulièrement signalés en Guinée, au Sénégal, dans des régions frontalières de l’ouest malien.

L’or attire les grands groupes étrangers qui travaillent avec l’autorisation des autorités, mais aussi des orpailleurs artisanaux de toute la région que les autorités peinent à réfréner et qui prennent des risques considérables dans l’espoir de trouver de l’or sans aucune protection.

Dans un rapport de 2023, la Banque Mondiale rappelle que le « secteur minier est un pilier fondamental de l’économie malienne ». L’or contribue à un quart du budget national du Mali. La junte a adopté en août 2023 un nouveau code minier. En négociant ou renégociant les contrats, le Mali a dégagé plus de 700 milliards de francs CFA (plus d’un milliard d’euros), disait fin décembre le ministre de l’Économie, Alousséni Sanou.

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ALERTE : la CMA annonce le début des forages.

[pompé sur stopmines87-24]

Autour du 5 février 2025, la Compagnie des Mines Arédiennes a informé les riverains des anciens sites miniers de Laurieras (Saint-Yrieix-la-Perche, La Roche l’Abeille) et Moulin de Chéni (Le Chalard et St-Yrieix-la-Perche) des futurs travaux de sondages de reconnaissance géologique.

Selon les mots de l’entreprise, la durée prévue des travaux est de 6 mois, pour un démarrage prévu fin février 2025.

La plage horaire autorisée est de 6h à 22h, du lundi au samedi, pour réaliser « 44 sondages et 29 plateformes » !

Stop Mines 87-24 a déjà relevé dans le dossier de candidature de la Compagnie des Mines Arédiennes pour ce secteur, déposé en Préfecture de Haute-Vienne, que les sondages sont des forages destructifs, qui creusent environ 100m par jour et auront une profondeur estimée entre 20 et 600 m de profondeur !

QUE FAIRE ?

> Stop Mines rappelle que les habitants ont le droit de refuser l’accès à leur terrain. Des lettres types sont disponibles : http://stopmines87.fr/2024/04/prudence/

> Faire circuler l’info, échanger avec ses élu·es, s’informer pour connaître les procédés, les impacts et les stratégies des compagnies minières afin de lutter contre la désinformation, adhérer à Stop Mines 87-24 et partager les posts FB !

> Rejoindre StopMines 87-24 : nous nous sommes réorganisé·es en commissions thématiques pour que tout le monde trouve sa place et son rythme. Il est possible de faire du « télé-bénévolat », il est possible de faire des petites missions, comme d’être partout ! C’est maintenant !

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« C’est une honte » : en Haute-Vienne, les habitants de ce hameau luttent contre des forages miniers

[pompé sur ici]

La Compagnie des Mines Arédiennes a envoyé un courrier aux habitants des anciens sites miniers de Laurièras et Moulin de Chéni, à Saint-Yrieix-la-Perche en Haute-Vienne. L’entreprise annonce le début des forages dans les prochains jours.

Les habitants de Laurièras et le collectif Stop Mines 87-24 s'inquiètent de l'annonce de ces forages.
Les habitants de Laurièras et le collectif Stop Mines 87-24 s’inquiètent de l’annonce de ces forages. © Radio France – Thibault Pointeau

De nouvelles mines d’or verront-elles le jour à Laurièras et au Moulin de Chéni ? Plus de 20 ans après la fermeture des dernières mines sur la commune de Saint-Yrieix-la-Perche, en Haute-Vienne, la Compagnie des Mines Arédiennes vient d’annoncer le début des forages. Le président de l’entreprise assure qu’il s’agit simplement d’acquérir des informations sur le sous-sol et qu’aucune exploitation n’est prévue avant 10 ans. Toutefois les habitants de Laurièras s’inquiètent et se mobilisent.

Les riverains concernés ont reçu un courrier moins d'un mois avant le début des forages.
Les riverains concernés ont reçu un courrier moins d’un mois avant le début des forages. © Radio France – Thibault Pointeau
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Entretien : Juan Pablo Gutierrez, autochtone colombien réfugié en France pour avoir résisté à l’industrie minière

[pompé sur contre-attaque.net ]

Menacé en Colombie à cause de son engagement contre l’exploitation minière et pour les droits des peuples autochtones (il a échappé à deux tentatives d’assassinat), Juan Pablo Gutierrez a dû s’exiler en France il y a quelques années. Partisan de « l’union des résistances contre la destruction », c’est aux rencontres internationalistes Peoples’ Platform Europe que nous faisons sa connaissance. L’occasion de faire entendre sa voix et celles des peuples autochtones. Entretien.


Photographie de Juan Pablo Gutierrez, activiste autochtone plein de détermination.

Peux-tu te présenter et nous expliquer ton parcours d’activiste depuis la Colombie jusqu’à aujourd’hui en France ?

Je m’appelle Juan Pablo Gutierrez, défenseur de la mère terre et de la vie, délégué international du peuple autochtone Yukpa et père de Inti. Je suis exilé en France depuis un peu plus de 5 ans, à cause du danger que représentait l’exercice de mon travail de défense des droits et des territoires des peuples autochtones, et du fait d’avoir dénoncé les différents acteurs impliqués dans les problématiques de ces peuples en Colombie, à savoir les entreprises multinationales et leurs pays d’origine, les groupes paramilitaires, les politiques des anciens gouvernements colombiens etc.

J’ai dû quitter la Colombie parce qu’on a essayé de m’assassiner, et je milite actuellement depuis l’Europe, toujours dans la même perspective, en essayant de positionner les peuples autochtones en tant que le nouveau sujet révolutionnaire de la page de l’histoire contemporaine. Je tente de démontrer à travers l’exemple d’organisation historique des peuples autochtones, dans leur diversité, qu’il est aussi possible de s’organiser à l’échelle européenne, aujourd’hui plus que jamais dans ce contexte de renaissance du fascisme.

En 2009, la cour constitutionnelle de Colombie déclarait qu’il y avait «un risque imminent d’extinction culturelle, mais aussi physique du peuple Yukpa». 16 ans plus tard, comment la situation a évolué ?

Oui c’est en 2009 que la cour constitutionnelle a émis cette sentence, dans laquelle elle disait que le peuple Yukpa et 34 autres peuples autochtones (soit 35 des 115 peuples autochtones de Colombie) faisaient face à un risque d’extinction culturelle et physique à cause de la destruction des territoires, en d’autres termes de la logique coloniale et capitaliste qui nous a été imposée par la force depuis plus de cinq siècles au nom du «progrès».

La situation n’a pas évolué jusqu’à aujourd’hui, parce que les différents gouvernements colombiens qui se sont succédés depuis lors n’ont rien fait et ont fait perdurer ces politiques néo-libérales, jusqu’au gouvernement actuel qui est le premier qui représente les intérêts des mouvements sociaux et populaires.

Il faut néanmoins savoir que les gouvernements précédents en Colombie ne sont pas les seuls responsables. Surtout, à l’échelle globale, il existe une pression énorme des pays du nord et des multinationales pour exploiter les ressources qui se trouvent dans nos territoires. Cette pression ne cesse de s’accroître, et ce même dans le contexte actuel de crise climatique. À titre d’exemple, il y a toujours sur le territoire Yukpa une mine de charbon à ciel ouvert, qui fait presque 3 fois la taille de la ville de Paris, malgré une crise climatique sans précédent qui risque même d’exterminer aujourd’hui l’humanité entière.

Tu as évoqué les multinationales, ainsi que les groupes armés. Est-ce a dire qu’il y a une forme d’alliance en Colombie entre ces entreprises et les groupes paramilitaire pour s’approprier les ressources et les territoires des peuples autochtones ?

Oui, contre ceux et celles qui osent s’opposer aux politiques de «développement» et de «progrès», qui en réalité sont des politiques de destruction de nos territoires, les multinationales ont recours aux groupes paramilitaires. C’est un modus operandi bien connu en Colombie (mais aussi ailleurs dans le monde) : ce qui ne peut être obtenu par voie légale ou par le consentement des peuples concernés, ils essayent de l’obtenir par une politique de terreur.

En Colombie il y a ce que l’on appelle des groupes paramilitaires : ce sont des milices armées illégales qui travaillent au service de n’importe qui contre rétribution financière. Elles arrivent pour menacer les communautés en les obligeant à se déplacer, sinon ils tuent et commettent des massacres, coupent les têtes des habitant-es, pour terroriser les populations sans distinction entre hommes, femmes et enfants. Et c’est quasiment impossible de s’y opposer… La situation du peuple Yukpa n’est pas exceptionnelle, c’est la règle pour l’ensemble des peuples autochtones, habitant les territoires les plus riches, ceux dont le nord global dépend pour maintenir leur mode de vie et leurs privilèges.

Est-ce c’est déjà arrivé en Colombie que les peuples autochtones engagent une riposte armée face à ces groupes paramilitaires et ces politiques de la terreur ? Est-ce que la lutte armée est une forme de résistance qui est envisagée par les peuples autochtones ?

À une époque, et face au poids des menaces, les peuples autochtones en Colombie ont créé une guérilla propre qui s’appelait Quintin Lame. Cela s’est terminé par un processus de paix en 1991 suite à un accord de paix. Depuis la lutte continue, c’est une lutte directe mais qui n’est plus armée.

À chaque fois, je dis qu’ici en Europe, la solution c’est de commencer à lutter pour de vrai, de faire une révolution. Les gens me demandent si je suis en train de leur dire de s’armer, et je réponds «oui», il faut s’armer de l’arme la plus puissante qui existe pour un peuple : la détermination !

La détermination d’un peuple mobilisé est telle un fleuve inarrêtable. C’est avec cette détermination que les peuples autochtones ont réussi à devenir une vraie force d’opposition. Mêmes les armes des groupes paramilitaires sont impuissantes face à la détermination d’un peuple dont les membres sont prêts à se faire tuer pour défendre leurs droits.

Tu es un partisan de «l’union des résistance face à la destruction du vivant». Aujourd’hui on se rencontre dans le cadre de la Peoples Platform Europe à Vienne. Quels sont les messages que tu viens transmettre aux organisations européennes qui sont présentes ici ?

La page actuelle de l’histoire est très particulière pour l’Europe, parce que le fascisme est en train de sortir d’une petite sieste de quelques décennies, et il s’est réveillé avec encore plus de force qu’avant. On en voit maintenant les effets dans les principaux pays d’Europe, notamment en France et en Allemagne, Dans cette situation, la seule solution pour moi doit venir de la mobilisation des masses et de l’union des multitudes des secteurs sociaux et populaires. Peoples’ Platform englobe une bonne partie des mouvements sociaux à l’échelle de l’Europe, et selon moi ces organisations doivent faire face à un choix crucial : soit elles s’unissent dès maintenant, soit elles acceptent l’idée qu’elles sont incapables de répondre à la hauteur de la gravité de ce moment historique pour l’Europe.

À travers l’exemple de la mobilisation des peuples autochtones pour leur survie, nous voulons montrer que nous avons perdu beaucoup, mais nous n’avons jamais perdu l’espoir ni la détermination, et ce après 5 siècles de résistance !

On est là pour leur dire que s’il ne tissent pas une véritable communauté de résistance sans frontières, et s’ils ne deviennent pas des multitudes profondément conscientes de leur pouvoir transformateur, ils n’arriveront jamais à devenir un contre-pouvoir qui puisse faire face à ce monstre. C’est ce message d’espoir que nous venons transmettre, pour secouer ces mouvements sociaux, parce que c’est aujourd’hui ou jamais.

Est-ce qu’il existe en Amérique Latine une dynamique d’union transfrontalière et de coordination entre les différents mouvements de libération des peuples autochtones ?

Les gens ont tendance à penser que lorsqu’on parle des peuples autochtones, on les imagine comme étant tous pareils. Mais s’il y a quelque chose qui caractérise les peuples autochtones, c’est la diversité. Tous les peuples sont différents, avec des langues différentes, des cosmovisions différentes, des manières différentes d’interpréter les phénomènes du monde, etc. Mais malgré cette diversité, à l’échelle de la Colombie, les peuples autochtones ont réussi à s’organiser et à converger vers un agenda collectif. Les luttes ont été inefficaces quand elles étaient seulement locales et réduites dans leurs territoires respectifs. C’est seulement à partir du moment où les peuples se sont unis à l’échelle du pays, dans une organisation nationale indigène, que les peuples autochtones sont devenus un contre pouvoir.

La MINGA, par exemple, dans un contexte de mobilisation, c’est l’organisation des peuples autochtones de toute la géographie colombienne pour exiger le respect des droits fondamentaux. Aujourd’hui, la MINGA a la capacité d’engager un vrai rapport de force avec le gouvernement, et de demander des réunions avec ses représentants lorsqu’il y a des sujets problématiques. Le gouvernement colombien sait bien désormais que si la MINGA se mobilise, c’est un fleuve inarrêtable qui va converger, depuis les Caraïbes jusqu’à l’Amazone en passant par la zone des Andes, et qui peut facilement bloquer tout le pays.

C’est cette diversité organisée, devenue une multitude, qui a réussi çà à l’échelle colombienne. Mais il y a aussi d’autres pays en Amérique Latine où les peuples se sont organisés de la même manière, et dans lesquels se trouvent également des organisations nationales des peuples autochtones, comme par exemple en Équateur, au Pérou ou au Brésil.

Enfin, ces peuples ont réussi à se coordonner et à articuler les luttes nationales de chacun de ces pays pour créer des organisations continentales. Il y en a deux : une qui couvre la zone recouverte par les Andes (9 pays) ; et une autre qui couvre les 12 pays de la zone amazonienne.

Il existe aussi des mouvements de libération des peuples autochtones ailleurs dans le monde, notamment en Kanaky – Nouvelle Calédonie, où la révolte de l’année dernière nous a rappelé que le mouvement de libération Kanak est toujours très vivant. Mais aussi ailleurs dans le Pacifique, en Afrique, en Asie… Avez-vous des contacts avec ces différents mouvements dans le monde ?

Oui en effet. Par exemple la Guyane «Française», c’est un cas qui nous interpelle beaucoup parce que ce sont nos frères et nos sœurs, nos voisins, mais on leur a inculqué qu’iels étaient des «français-es», et donc des «européen-nes». Une histoire aussi absurde qu’irrationnelle, impossible à croire. En Guyane, Il y a des peuples autochtones qui vivent aujourd’hui dans la forêt amazonienne, qui sont semi-nomades, chasseurs-cueilleurs et avec des langues propres vivantes.

Néanmoins, depuis la perspective légale de la République Française, iels ne sont pas considéré-es en tant que PEUPLES AUTOCHTONES mais comme de citoyen-nes de la République, comme un parisien, parce qu’en France il ne peut y avoir qu’un Peuple : le Peuple Français. Une histoire vétuste et archaïque qui ne s’adapte pas du tout aux réalités locales ni aux conditions du monde réel : divers et pluriversel. Rien à voir avec des états qui n’ont pas eu peur de regarder la diversité de face, de reconnaître leur force et de l’intégrer dans le corpus constitutionnel tels la Colombie, la Bolivie ou l’équateur.

En France, il n’y a pas de reconnaissance des particularismes de ces PEUPLES autochtones et ce au nom de «l’égalité» – terme manipulé de manière magistrale historiquement par la France pour écraser la force de la diversité des peuples au nom d’un projet national aujourd’hui obsolète et ancré dans une réalité d’il y a 3 siècles.

Avec ces peuples, on essai d’échanger, de se coordonner, car ce sont des peuples frères et sœurs qui pour moi n’ont pas d’autre horizon que leur libération. C’est la même chose pour les frères et sœurs du peuple Kanak. C’est très éloigné en effet, mais nous avons des contacts à Paris : on échange sur nos situations respectives, et sur leur entreprise libératrice.

Ton parcours t’a amené à côtoyer des organisations d’écologie radicale, comme les Soulèvements de la Terre en France. Quelles connexions fais-tu entre les luttes des peuples autochtones en Amérique Latine et avec ces mouvements d’écologie radicale en France ou en Europe ? Il y a des parallèles mais aussi des distinctions non ?

Un sage du peuple Yukpa disait que «n’importe qui – n’importe où dans le monde, qui lutte pour la défense de la Terre-Mère, sera toujours un frère ou une sœur de lutte». La Terre-Mère ne connaît pas de frontières, il n’y a pas de France ni de Colombie, çà c’est une conception moderne à l’échelle de l’humanité.

Au départ, en Europe, quand on me disait que l’on faisait partie d’une même lutte, j’y croyais. Mais je me suis rendu compte que ce n’est pas encore équivalent ou comparable. Ici en France, ce n’est pas une lutte dans un contexte de survie existentielle… Il y a pour moi une brèche éthique, politique et morale énorme, entre lutter pour la protection de la planète, d’un côté, juste pour réduire les émissions de CO2 pour que la planète ne se réchauffe pas, et le fait par ailleurs de lutter pour la défense de la Terre-Mère parce qu’on est profondément conscient que c’est notre Mère, et que la mère on la défend et on lutte pour la protéger.

On lutte depuis des siècles au sud global contre ce système capitaliste, et aujourd’hui ce monstre capitaliste s’est retourné contre ceux qui l’ont créé ici, et qui n’était pas destiné à la base contre les peuples «racialement supérieurs». Cette dynamique se retourne aujourd’hui contre les peuples des pays développés, et c’est maintenant qu’on commence à lutter ici.

Il faut se soutenir dans les luttes, et on est là pour le faire, mais malheureusement il ne s’agit pas encore de la même lutte. Il y a une brèche énorme.

Un dernier message que tu souhaiterais transmettre ?

Partout où je vais, je parle de l’importance – plus que jamais, de faire une révolution ici en Europe ! C’est un mot dont la plupart des gens ont peur, même simplement d’en parler publiquement. Pour moi je pense que c’est le mot dont tout le monde devrait, au contraire, être en train de parler partout actuellement du fait de la gravité de la situation.

Il faut que les gens n’oublient pas que les Républiques sont le fruit des révolutions, et donc aujourd’hui plus que jamais, il faut Révolutionner les Démocraties, et surtout Démocratiser les Révolutions !

À présent, nous sommes en train de vivre le moment le plus grave de notre histoire, compte tenu de la menace sur l’humanité à cause de cette crise systémique, il ne faut pas être un génie pour comprendre la nécessité vitale d’une révolution pour défendre le droit le plus important que nous avons qui est le droit de vivre

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A écouter : Saison IV • EP13 • ¡ No a la Mineria ! / Panama

L’Actu des Oublié’es consacre en ce mois d’avril deux épisodes aux luttes contre l’industrie minière, alors que les menaces comme les résistances se multiplien.
Premier épisode au Panama, où le peuple a déferlé dans les rues contre la plus grande mine de cuivre du continent latinoaméricain… avec l’enjeu de bannir l’industrie minière du pays.

a écouter sur :
Saison IV • EP13 • ¡ No a la Mineria ! / Panama

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A écouter : Saison IV • EP14 • ¡ No a la Mineria ! / Equateur

En Equateur, les projets miniers se multiplient : 8 % du territoire national est concerné. Le gouvernement du président Noboa mène l’offensive en faisant appel à la police, à l’armée et même à des paramilitaires financés par les multinationales pour imposer des consultations aux populations. Pourtant, fort d’une constitution qui le protège (un peu), organisé et solidaire, le peuple équatorien résiste et maintient vivaces les flammes de la résistance.
Focus sur le dernier chapitre de cet autre conflit intérieur à Palo Quemado, avec Luis Corral, porte parole du Front contre l’industrie minière.

à écouter sur :
Saison IV • EP14 • ¡ No a la Mineria ! / Equateur

 

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Non à la mine de lithium

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