Les « minerais de sang » du numérique, clé de la guerre en RDC

[pompé sur reporterre]

Au Congo, le mouvement armé M23 soutenu par le Rwanda s’est emparé de la ville de Goma, capitale d’une province riche en minerais stratégiques. Indispensables aux smartphones, ils alimentent ce conflit meurtrier et écocidaire.

C’est un tournant dans la guerre qui ravage l’est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis trente ans. Dimanche 26 janvier, des combattants du Mouvement du 23 mars (M23), un groupe armé antigouvernemental, appuyés par 3 000 à 4 000 soldats rwandais, sont entrés dans Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu où vivent un million de personnes.

Au cœur de ce conflit, les « minerais de sang » — coltan, nickel, étain et or — indispensables à la fabrication des équipements électroniques et notamment des smartphones. Reporterre fait le point avec Fabien Lebrun, chercheur en sociologie et auteur de Barbarie numérique. Une autre histoire du monde connecté (L’Échappée, octobre 2024).


Reporterre — Quel est le lien entre le conflit à l’est de la RDC et les minerais utilisés pour fabriquer nos smartphones ?

Fabien Lebrun — Au cœur de cette guerre se trouvent les minerais de sang, aussi appelés minerais de conflits : le coltan, le nickel, l’étain et l’or. Le coltan est transformé en tantale, indispensable à la fabrication des condensateurs pour smartphones : sans ce métal très résistant à la chaleur et à la corrosion qui permet la miniaturisation des composants, les téléphones chaufferaient tellement qu’ils pourraient prendre feu. Or, les deux tiers des réserves mondiales de coltan se trouvent dans et à l’est du Congo. L’Afrique des Grands Lacs — Congo et Rwanda confondus — en assure la moitié de la production mondiale.

L’est du Congo est également riche en cassitérite, dont provient l’étain indispensable pour les soudures des circuits électroniques ; en wolfram, ou tungstène, qu’on retrouve dans les vibreurs et les haut-parleurs des téléphones portables ; et en or, dont l’industrie numérique siphonne 10 % de l’extraction mondiale pour la fabrication de ses cartes mères et ses circuits imprimés. Depuis la première guerre de 1996, ces minerais occupent une place dans ce qu’on peut appeler une économie de guerre, une économie militarisée qui perdure à ce jour.

Depuis avril dernier, les rebelles du M23 contrôlent la zone minière de Rubaya, qui fournit 15 % du coltan mondial. Quel intérêt stratégique y trouvent-ils ?

En contrôlant administrativement la zone, le M23 peut élaborer tout un système de taxes et ainsi financer le conflit. D’après un rapport de l’ONU, le groupe exporte désormais 120 tonnes de coltan par mois et les taxes qu’il prélève sur la production lui assurent un revenu d’environ 800 000 dollars mensuels. D’un point de vue économique et financier, les intérêts sont importants.

Des mineurs dans le Nord-Kivu, en RDC. Sasha Lezhnev / CC BYNCND 2.0 / Enoughproject via Flickr

Le M23 est soutenu par l’armée rwandaise. Depuis plusieurs années, le président de la RDC Félix Tshisekedi accuse le Rwanda de convoiter ses ressources en minerai. Quel rôle ont ces ressources dans l’aggravation des tensions géopolitiques dans la région ?

Ces métaux sont, si ce n’est la principale cause, au moins un déterminant important dans l’instabilité de la région des Grands Lacs. L’exploitation et la commercialisation de ces minerais de sang structurent l’économie, l’industrie et la politique de la région. Elles produisent une rente qui enrichit les élites et favorise la corruption.

On parle beaucoup du Rwanda, plaque tournante pour ces minerais indispensables aux équipements électroniques, mais l’Ouganda et dans une moindre mesure le Burundi sont aussi dans le coup. L’État congolais lui-même est en partie responsable de la situation : 2 000 kilomètres séparent Goma de la capitale, Kinshasa, et les institutions étatiques y sont absentes.


Quelles sont les conséquences humaines et écologiques de l’industrie minière pour les habitants du Nord-Kivu ?

Depuis le milieu des années 1990, début de la révolution numérique, le coût humain et écologique de ce conflit autour des minerais de sang est démentiel. Avant même le regain de violence des trois dernières semaines, les analystes parlaient de plusieurs millions de morts, de 7 millions de déplacés dans des conditions terribles et de 4 millions de réfugiés qui ont fui le Congo. Près de 30 millions de Congolais sont en situation de malnutrition aiguë.

Au-delà du conflit, le bilan écologique est dévastateur. Les terres du Nord-Kivu, fertiles et qui auraient pu bénéficier à l’agriculture locale, ont été saccagées par les activités minières. L’air est pollué d’effluves toxiques.

« À certains endroits, il n’y a plus de vie aquatique »

L’industrie minière est aussi en partie responsable de la destruction de la forêt du bassin du Congo, deuxième massif forestier tropical mondial crucial dans la lutte contre le changement climatique. Les espèces en voie d’extinction qui y vivent — gorilles des montagnes, bonobos, rhinocéros — sont massacrés par les groupes armés qui contrôlent les activités minières.

Mais la première victime de l’extractivisme est l’eau, comme l’explique l’ingénieure à SystExt Aurore Stéphant. Cela se vérifie au Congo, avec des centaines de kilomètres de cours d’eau contaminés aux métaux lourds — plomb, cadmium, etc. Le fleuve Congo est touché, ainsi que les nappes phréatiques. À certains endroits, il n’y a plus de vie aquatique.

L’appétit des États occidentaux et des multinationales de la tech pour ces ressources n’est pas étranger à ce désastre…

Cela fait des décennies que la responsabilité de l’industrie numérique dans la déstabilisation de la RDC est pointée du doigt. Mi-décembre, le président de la RDC a porté plainte contre Apple pour recel de crime de guerre, blanchiment de faux et tromperie des consommateurs.

Déjà, en 2019, l’organisation internationale Right Advocates avait lancé une action collective contre Apple, Microsoft, Tesla, Google et Dell, qu’elle accusait de profiter du travail d’enfants dans les mines de cobalt congolaises. Malheureusement, la plainte n’avait pas abouti.

En 2016, Amnesty International et Afrewatch accusaient de grandes marques électroniques comme Apple, Samsung et Sony d’acheter du cobalt à des négociants s’approvisionnant dans des mines où travaillent des enfants.

En 2000, la flambée des prix du coltan, alimentée par la production de masse de la Playstation 2 de Sony, avait entraîné une ruée vers les activités minières à l’est de la RDC avec des conséquences très néfastes pour les communautés.

Or, les États appuient bien souvent ces multinationales. En février, Bruxelles et Kigali signaient un accord pour un approvisionnement « durable » de l’Union européenne en minerais critiques. Alors qu’on sait très bien que 90 % des minerais de sang qui sortent du Rwanda proviennent du Congo !


Peut-on parler de néocolonialisme ?

L’extractivisme est la pratique coloniale historique par excellence. Dès le XVIᵉ siècle, les conquistadors ont pillé l’or et l’argent des Amérindiens, qu’ils ont exterminés. Cet épisode a été un tournant pour l’enrichissement des États occidentaux et la naissance du capitalisme et de la mondialisation.

Les activités minières, polluantes, génératrices de conflits sociaux, d’usages des terres et de l’eau, étaient sorties de nos imaginaires. Mais depuis trente ans, on assiste à un regain de l’extractivisme pour alimenter la révolution numérique.

Il est évident que l’accord qui permet à l’Union européenne de piller la RDC en passant par le Rwanda est typiquement néocolonial. De même que la mainmise de la Chine sur le cobalt et le cuivre congolais. On pourrait parler de technocolonialisme.

Que faudrait-il faire pour aider la région du Nord-Kivu à s’apaiser ?

Nous ne pourrons pas diminuer la pression minière dans la région des Grands Lacs sans décroissance minérale et métallique. Pour être solidaires avec les Suds, il faudra forcément acheter moins et favoriser des appareils plus durables et mieux réparables.

Réduire notre demande en métaux rares va aussi impliquer d’avoir des outils moins rapides, moins performants. C’est tout notre quotidien numérique et la numérisation à marche forcée qui sont à revoir.

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Mine d’uranium : la Mongolie et Orano scellent leur accord

[pompé sur reporterre]

La Mongolie et le groupe français Orano ont conclu un accord préliminaire pour l’exploitation de la mine d’uranium de Zuuvch Ovoo, marquant une étape clé pour les deux parties. Cet investissement, estimé à 1,6 milliard de dollars, reste soumis à l’approbation du Parlement mongol. La production, prévue pour 2027, pourrait propulser la Mongolie parmi les dix premiers pays détenteurs de ressources mondiales en uranium.

Ce projet, développé par Badrakh Energy — une coentreprise entre Orano et MonAtom —, reflète la stratégie de la Mongolie pour diversifier son économie, historiquement centrée sur l’agriculture et les ressources fossiles comme le charbon. L’exploitation de cette mine contribuera également à répondre à la demande mondiale croissante en énergie nucléaire.

Cet accord intervient dans un contexte délicat. Orano doit composer avec des enjeux juridiques, ayant accepté une amende de 4,8 millions d’euros pour des accusations de corruption passées en Mongolie, tout en renforçant ses normes de conformité. La Mongolie, quant à elle, jongle entre ses puissants voisins, la Chine et la Russie, tout en cherchant à renforcer ses liens avec des partenaires occidentaux, tels que la France.

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Delémont (Suisse) : feu aux véhicules du collabo de la géothermie

[pompé sur sansnom]

Géothermie à Glovelier (Jura suisse)
Traduit de l’allemand de Barrikade, 21 décembre 2024

Tout devient électrique. Notre utilisation devient de plus en plus élevée. Les brosses à dents, les smart-homes, en passant par les voitures, les vélos, les trottinettes et, depuis peu, même les pantalons électriques sont censés nous permettre de gravir les montagnes. Donc toujours plus de confort, et toujours plus de consommation.

Nous nous trouvons désormais dans une situation délicate : il faut trouver de l’énergie propre. Mais d’où doit-elle venir ? Pour GeoEnergieSuisse et la Confédération suisse, apparemment du projet de fracturation dans le Jura suisse. Il s’agirait de « géothermie profonde pétrothermique » : forer à des kilomètres de profondeur dans la terre, pomper d’énormes quantités d’eau et de produits chimiques dans le trou, et produire ainsi de l’électricité pendant 10 à 15 ans, jusqu’à ce que le trou redevienne froid. Et ensuite ? Un nouveau forage ?

La terre n’est pas de l’Emmenthal [du gruyère] !
Mais le gouvernement fédéral et le reste de la classe politique sont têtus. Leur seul intérêt est le profit et que tout continue comme avant. Tout cela dans un délai court et en prenant des risques s’il le faut. Au diable l’environnement et la santé des gens.

Mais nous sommes contre ! Pour nous, il est clair qu’un changement est urgent. La question n’est pas de savoir comment les marchandises et la consommation de ressources continuent de tourner sur elles-mêmes. Notre question est : quand cela s’arrêtera-t-il ?
Notre comportement de consommation, la surproduction absurde ainsi que la consommation actuelle d’électricité doivent changer. Et la réponse à cette question ne peut pas être du FRACKING greenwashé !

Une visite a donc été effectuée à l’entreprise « Sitadel Sarl Delémont », qui s’est terminée par l’incendie de quelques voitures. D’une part pour se défendre, d’autre part pour lancer un appel à tous ceux qui en ont marre de ce projet insensé de géothermie à Glovelier.
Défendez-vous, protestez et sabotez !
La population dit depuis longtemps qu’elle ne veut pas de la « géothermie profonde pétrothermique » et tous les moyens légaux de s’y opposer ont été épuisés. L’État fait malgré tout avancer le projet. Il n’y a donc pas d’autre choix que d’agir nous-mêmes.

Cette attaque visait le bureau de planification du projet géothermique, mais ils ne sont pas les seuls impliqués. Il existe d’innombrables façons de se défendre et de saboter d’innombrables entreprises, car elles ont toutes des noms et des adresses.

Dans cet esprit, amusez-vous bien et faites attention à vous !
Soyons du sable dans les engrenages et bloquons-les !


Deux voitures d’une entreprise liée au projet de géothermie prennent mystérieusement feu
Le Quotidien Jurassien, 1er décembre 2024

Il était 4 h lorsque l’appel de la police a tiré Manuel Lachat de son lit, samedi matin: « Vous êtes bien le directeur de l’entreprise Sitadel? Vos deux véhicules ont pris feu. » Une heure plus tôt, c’est une automobiliste, voyant les flammes sur le parking devant ses locaux à l’entrée de Delémont, qui a donné l’alerte.

L’homme se rend sur place et constate de lui-même: les deux véhicules floqués au nom de son entreprise, un bureau de géomatique, sont bel et bien calcinés. Un détail le frappe immédiatement: ils ne sont pas côte à côte. Il y a une place entre eux, certes vide, mais qui représente près de trois mètres d’espace. Difficile pour le directeur de penser qu’un défaut technique aurait donné le feu à un engin, puis que la proximité l’aurait fait se propager à l’autre. Il s’agirait plutôt d’un acte malveillant, selon lui. La police l’enjoint à porter plainte et lui demande d’établir une liste des gens qui pourraient lui en vouloir.

Fortes pressions

Une fois l’acte administratif effectué, Manuel Lachat retourne sur les lieux du sinistre. L’odeur âcre du brûlé entoure toujours les bâtiments. Qui pourrait donc bien lui en vouloir au point d’incendier des véhicules? Manuel Lachat cogite, songe à des conflits financiers. Puis il considère les menaces qu’il a reçues en lien avec le projet de géothermie de Haute-Sorne.

Son entreprise est en effet chargée de dresser l’état des bâtiments à proximité du site et d’en répertorier chaque fissure avant le début du forage. « Je ne suis pas « avec » le projet. Mon entreprise a simplement été mandatée pour ce travail. C’était une contrainte imposée au promoteur, non une volonté de sa part. Les gens mélangent souvent les choses« , clarifie Manuel Lachat, qui dit faire, parfois, l’objet de fortes pressions dans ce cadre.

L’explication à ce mystérieux sinistre pourrait venir de là, convient-il, mais en précisant bien qu’il ne s’agit que d’une piste parmi d’autres et qu’il ne veut en aucun cas jeter de l’huile sur le feu dans un contexte déjà extrêmement sensible.

La police garde également toutes ses réserves à un stade précoce de l’enquête: « Rien ne confirme qu’il s’agisse d’un acte malveillant. » En attendant, Manuel Lachat estime les dégâts à plusieurs dizaines de milliers de francs. Du matériel professionnel se trouvait dans les véhicules qui ont brûlé.

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[Toulouse] Après-midi de discussions contre l’extractivsme

[pompé sur iaata.info]

Une après-midi de discussions contre l’extractivisme à l’Impasse (1 impasse Lapujade). Le premier Février à 14h. Discussions, infokiosque, goûter & repas.

Des personnes impliquées dans les luttes contre les projets de mines de lithium à Échassières dans l’Allier et à Barroso au Portugal viennent parler de leurs contextes. C’est un moment pour faire circuler des infos sur des endroits où des gent.es se bougent contre l’industrie minière, mais pas seulement. On a aussi pensé cette présentation comme un point de départ pour élargir la question et réfléchir au-delà des luttes spécifiques de sites. Suivra donc différentes discussions en parallèles autours de certains enjeux liés au boom minier actuel.

Aujourd’hui le système industriel connaît une restructuration technologique et énergétique majeure. À l’heure de chaos climatiques, de tensions sociales et d’escalades guerrières de plus en plus explosives, les États et les entreprises misent sur cette mutation pour perpétuer le système sur lequel ils reposent et avec lequel ils nous asservissent. La « transition énergétique et numérique » ne signifie qu’une chose : aggravation du désastre industriel, colonisation de nouveaux territoires, extraction de nouvelles ressources, extension du contrôle social, empoisonnements, pollutions, militarisation… Elle est au cœur du projet de puissance des États contemporains, et ils se livrent une féroce compétition pour la première place du podium. À l’heure actuelle les États européens sont dans une phase d’insécurité vis-à-vis de leur approvisionnement en matières premières minérales, nécessaires à cette compétition technologique et militaire. Cet approvisionnement est pour eux un enjeux majeur. Cela se traduit évidement par une intensification de l’exploitation minière hors de l’Europe et dans ses anciennes et actuelles colonies. Mais on voit aussi de plus en plus de projets miniers, et d’infrastructures correspondantes, voir le jour sur le sol européen. Fort heureusement, tout le monde ne se résigne pas à voir la terre éventrée pour obtenir les matériaux de nos chaînes.

Cet après-midi se veut être un moment pour échanger autour de l’extractivisme, donner de la visibilité et du souffle à des luttes existantes, et imaginer des moyens de mettre des bâtons dans le roues de la mégamachine, sans chef.fes, sans représentant.es et sans compromis.

Bienvenue !

  • 14h : présentation des contextes et des luttes en cours à Barroso et à Échassières, par des personnes impliquées, notamment par des personnes du collectif Stop Mines 03.
  • Ensuite : discussions sur certains enjeux du boom minier actuel et des luttes qui s’y opposent
  • 19h30 : repas vegan à prix libre (on sait pas encore où les sous vont aller comme soutien, mais ce sera indiqué le jour J)
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NICKEL. Sans ses sites miniers, la commune de Thio en grande difficulté

[pompé sur franceinfo]

La SLN [Société Le Nickel] a annoncé la mise en sommeil des sites miniers de Thio le 14 octobre. Depuis, la mairie tente de résister, tant bien que mal, à l’exode de ses habitants. Familles, commerçants, anciens sous-traitants de la SLN… nombreux sont ceux qui partent pour trouver du travail. Le maire Jean-Patrick Toura veut impulser de nouvelles activités.

L’activité minière à Thio s’est brusquement arrêtée en avril. La SLN a sonné le glas le 14 octobre, à la suite des destructions du mois de mai. Depuis lors, Thio fait grise mine. Les lettres de rupture de contrat de travail commencent à pleuvoir. Elles seront effectives à compter du 12 décembre pour les quelque 230 salariés de la SLN.

« Sur la commune, on sent l’impact, constate le maire, Jean-Patrick Toura. Au niveau des commerçants, les magasins ne sont pas tout le temps ouverts. Il faudra attendre l’année prochaine pour avoir plus de visibilité sur les écoles mais déjà dans la population, des gens en recherche de travail ont quitté Thio. Il y a aussi des sous-traitants qui n’ont pas pu bénéficier de toutes les mesures d’aide mises en œuvre. »

Baisse du pouvoir d’achat

Cette situation a un effet boule de neige sur d’autres activités dans la commune. L’un des commerces du village voit sa fréquentation de clients baisser de moitié.

« Ça a fortement touché le pouvoir d’achat de ma clientèle. Les personnes qui touchent le chômage partiel font attention à leurs dépenses maintenant », témoigne Teva Puahio, gérant d’un magasin à Thio.

La mine a été pendant 140 ans la principale activité économique à Thio faisant vivre à peu près 350 familles. Des familles qui doivent trouver des alternatives pour subvenir à leurs besoins. Véronique Delessert, une exposante régulière au marché de Thio, a remarqué l’affluence de ces nouveaux vendeurs. « Tous les jeudis on a du monde et de nouvelles personnes qui essaient de vendre des produits pour survivre. »

Développer de nouvelles filières

Au pied du mur, Thio plonge subitement dans l’après-nickel. C’est pourquoi le maire s’investit dans l’aide à la reconversion des anciens salariés de la SLN. L’agriculture et la pêche sont, pour l’heure, les filières envisagées pour relancer l’économie de la commune.

« Je me suis rapproché de la chambre d’agriculture et la province Sud pour lancer, dès l’année prochaine, des formations auprès de la population. Il faut que les gens puissent se retourner en trouvant un travail dans l’agriculture ou dans la pêche. » À cette fin, le maire souhaite également solliciter les chambres consulaires.


À (re)lire sur le sujet :

Nouvelle-Calédonie : l’insurrection kanak et l’industrie du nickel

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La guerre du sous-sol – Le champ de bataille des matières premières

Le numéro  6 des cahiers anarchistes internationalistes Hourriya, « La guerre du sous-sol – Le champ de bataille des matières premières » a été rajouté à la documentation sous format PDF.

L’exploitation des matières premières constitue peut-être l’un des aspects matériels les plus crus du pouvoir au vu de la dévastation qu’elle provoque, mais elle révèle aussi profondément les rapports sociaux qui sont à la base de « cette marche du progrès ». Ces pages se focalisent en effet sur ses nerfs à vif, sur les racines par lesquelles coulent des substances dont la domination se nourrit pour continuer à s’étendre et à accroître sa puissance. Ces racines qui pénètrent profondément dans le ventre de la terre, qui chambardent la planète, l’intoxiquent, la surchauffent, la ravagent. D’innombrables êtres humains et non humains sont sacrifiés chaque jour — réduits en esclavage, empoisonnés, exterminés, tués par des armes toujours plus puissantes et sophistiquées — pour la possession de ces éléments du sous-sol, piliers fondamentaux de l’édifice mondial de l’exploitation. Si la machine dévastatrice est fortement dépendante de l’extraction du charbon, du gaz, du pétrole, des minerais,… cela donne lieu à des guerres, des conflits sanguinaires, mais aussi à des luttes et des révoltes aux quatre coins du globe.

Sommaire

Introduction
Des fleuves de sang, pétrole et déchets. Brève histoire de l’industrie énergétique
Dans les coulisses du négoce international
Le plan IIRSA. Infrastructure et dévastation en Amérique-Latine
Des cris de révolte entre les Andes et l’Amazonie
Détruire ce qui nous détruit, ici et ailleurs

 

 

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Breizh Ressources, la société minière la plus discrète de l’Ouest

[pompé sur splann!]
Trois permis exclusifs de recherches minières (PERM) ont été déposés en Bretagne par la société Breizh Ressources dans la plus grande discrétion. Ils concernent pourtant 42 communes et plus de 850 km². Malgré l’opacité qui entoure ce projet, les citoyens se mobilisent déjà largement pour empêcher le lancement des opérations.

• La start-up Breizh Ressources a déposé trois permis de recherches minières entre la Bretagne et le Maine-et-Loire entre juillet et octobre 2023. Mais l’information n’a été rendue publique que début 2024.
• Depuis, certaines associations, riverains et élus se mobilisent pour s’opposer aux explorations de potentielles futures mines. D’autres y voient une opportunité pour créer de l’emploi.
• Alors que le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie aurait dû donner son feu vert aux permis fin 2024, une nouvelle jurisprudence a ralenti la procédure.

C’est par hasard, en lisant le Journal Officiel du 10 janvier 2024, que Dominique Williams, spécialiste des mines à l’association Eau et rivières de Bretagne, tombe sur une information détonante : une société nommée Breizh Ressources a déposé, quelques mois auparavant, un permis exclusif de recherche minière (PERM) baptisé « Epona » dans quatre communes de sa région.

Cette start-up basée à Lorient et constituée spécialement pour l’occasion a pour unique actionnaire Aurania Resources, société canadienne immatriculée aux Bermudes, dirigée par Keith Barron, un géologue connu pour avoir découvert l’une plus grandes mines d’or au monde [lire « Un nouvel Indiana Jones à la recherche d’or en Bretagne].

Dominique Williams tire tout de suite la sonnette d’alarme et l’association envoie, dès le 16 janvier, un courrier à la préfecture du Morbihan pour avoir accès au dossier. Deux jours plus tard, la préfecture adresse un courriel aux collectivités locales pour les informer du dépôt du PERM : « Le vendredi 19 janvier, alors que j’étais de permanence, Jean-Paul Pallier et Stéphane Ansermet de Breizh Ressources sont venus me voir pour me présenter le projet », se souvient Élodie Le Floch, maire de Kervignac (56).

Le 22 février, une réunion avec le sous-préfet est organisée à la demande des élus pour détailler le dossier. « Nous étions surpris car la demande avait été déposée en juillet 2023 et nous n’avions eu aucune information jusqu’à cette date », s’étonne encore Michèle Dollé, maire d’Hennebont (56).

Même discrétion pour les deux autres PERM baptisés « Taranis » et « Bélénos », qui concernent une partie du Morbihan, de l’Ille-et-Vilaine et de la Loire-Atlantique.

Jeannick Martel, adjointe à la mairie de La Chapelle-de-Brain (35) n’a découvert l’existence du PERM Taranis, qui concerne sa commune, qu’en juillet 2024 lors d’un conseil municipal. « La mairie avait reçu un mél de la préfecture pour l’informer du lancement d’une consultation publique. On s’est questionné sur le tempo : non seulement l’information était tardive, mais c’était en pleine période estivale et pendant les législatives. Les conditions n’étaient propices ni à la publicité du projet ni au débat », constate-t-elle.

Quant au permis Bélénos, déposé en octobre 2023, son existence a été médiatisée par un article de Ouest-France daté du 16 mai 2024, qui relatait le débat à ce sujet au sein du conseil Anjou Bleu Communautés.

Sur le papier, pas de quoi s’inquiéter selon l’étude d’impact

Que sait-on vraiment du dépôt de ces PERM, longtemps passés sous les radars des élus et de l’opinion publique ? À la lecture des dossiers, on apprend que le premier d’entre eux, nommé Epona, qui concerne quatre communes dans le Morbihan, et qui s’étend sur 51 km², a été déposé le 21 juillet 2023, alors que Breizh Ressources était encore en cours de constitution.

Le deuxième, Bélénos, a été déposé le 5 octobre de la même année. Il concerne deux départements, 18 communes et s’étend sur 440 km². Enfin, le troisième, Taranis, a été déposé six jours plus tard, il concerne deux régions, trois départements et vingt communes et couvre 360 km². Total : 42 communes et plus de 850 km² concernés, soit 17 fois la surface de Rennes.

Il s’agit d’une demande de permis d’exploration, c’est-à-dire que Breizh Ressources a repéré ces zones comme étant potentiellement intéressantes pour y exploiter du minerai, mais elle doit d’abord réaliser des études approfondies des sous-sols afin de savoir exactement ce qu’ils contiennent.

C’est pour cela que la société a déposé ces demandes de trois permis miniers pour trois et cinq ans renouvelables. « Un PERM donne un droit foncier sur les matériaux sans pour autant autoriser les travaux miniers. […] Il est caractérisé par une limite de durée, un périmètre limité, une liste de substances recherchées, la description des investigations envisagées et de leur enchaînement », précise le cabinet du ministre délégué chargé de l’industrie.

Les trois permis déposés par la « junior », terme qui désigne les entreprises d’exploration, ont un spectre assez large : elle part en quête de métaux stratégiques comme l’antimoine, le zirconium, les terres rares ou le tungstène, mais aussi de minerais plus classiques comme l’argent ou l’or.
Sur le papier, il n’y a pas de quoi s’inquiéter. L’étude d’impact menée par le cabinet ENCEM, basé à Vénissieux, près de Lyon, établit que les techniques utilisées, telles que le prélèvement d’échantillon, l’utilisation d’un hélicoptère pour mesurer le champ électro-magnétique ou la pose d’électrodes dans les sols ne sont pas invasives et n’auront pas de conséquences néfastes sur l’environnement.

Et, de toute façon, il est très peu probable que les recherches soient fructueuses d’après Jean-Paul Pallier, le représentant de Breizh Ressources en France. D’après les nombreux témoins que nous avons rencontrés, qu’ils soient élus ou membres d’associations, Jean-Paul Pallier rassure sans cesse ses interlocuteurs en leur disant qu’il y a une chance très mince de trouver des minerais économiquement viables et qu’en conséquence, il ne faut pas s’alarmer. À ce propos, la société précise à Splann ! que seuls 1 % à 5 % des projets d’exploration aboutissent à l’ouverture d’une mine.

Dans un article de Ouest-France daté d’avril 2024, Stefan Ansermet, présenté comme l’un des dirigeants de la société Breizh Ressources aux côtés de Jean-Paul Pallier (alors qu’ils sont en fait le conseiller et vice-président d’Aurania Resources), conclut ainsi : « même si les mines ne sont pas exploitées, les générations futures sauront quelles ressources minérales sont présentes dans le sol ». Des recherches qui, au pire, seraient donc utiles à nos enfants et petits-enfants.

Contactée, Breizh Ressources insiste sur l’effort de communication qu’elle fournit pour garantir un « esprit de transparence ». La société liste les réunions avec les élus, les rencontres avec les associations : «  cette démarche a été menée individuellement, en groupes, et dans le cadre de réunions organisées avec la préfecture, bien que nos projets soient encore à un stade préliminaire et n’aient pas commencé ».

L’opposition des riverains : un cauchemar pour les entreprises minières

Cette communication peut aussi représenter un moyen de rassurer la population. L’opposition des communautés locales est le cauchemar des entreprises minières : elle peut ralentir les recherches en cours, attirer l’attention des médias, inquiéter les élus et, finalement, leur faire perdre beaucoup de temps et d’argent.

C’est sans doute la raison pour laquelle les sociétés minières aiment manœuvrer discrètement pour attirer le moins possible l’attention. Même si Breizh Ressources s’en défend : « la procédure et la communication autour des demandes de permis relèvent de l’État, et le calendrier est défini par les autorités, notamment la préfecture ».

Pour les trois PERM en question, Breizh Ressources est tombée sur un os : la vigilance de Dominique Williams à Eau et rivières de Bretagne et, dans la foulée, la mobilisation de nombreux habitants.

« Il faut se mobiliser dès maintenant pour prévenir les risques et empêcher une exploitation minière dans nos régions. Les PERM sont une menace sur nos territoires, car il n’y a pas d’exploitation minière ni d’après-mines heureuses », prévient Dominique Williams.

« En Ille-et-Vilaine, seulement 3 % des masses d’eau sont en bon état et ça chute à 2 % en Loire-Atlantique. Il y a peu d’eau souterraine et nous dépendons largement des eaux de surface. Or, avec le réchauffement climatique, nous sommes en vigilance sécheresse régulièrement. Les besoins en eau dans le cas d’une exploitation minière causeraient des dégâts irréversibles dans nos régions », abonde Pauline Pennober, animatrice Eau et rivières.

C’est pourquoi l’association s’est saisie du dossier dès qu’elle a pris connaissance du dépôt du PERM Epona en janvier 2024. Elle a communiqué sur son site, organisé des réunions d’information, rencontré les élus, sensibilisé la société civile sur le terrain ou via des webinaires (évènements en ligne, NDLR).

Surtout, elle a lancé une opération qui a déjà fait ses preuves. « Nous avons initié une campagne de refus d’accès aux propriétés. Les propriétaires de terrains où Breizh Ressources doit mener ses recherches, peuvent signer un formulaire en ligne où ils déclarent qu’ils en interdisent l’accès. Cela complique les démarches de prospection », explique Dominique Williams. Parallèlement, l’association suit de près la mobilisation citoyenne qui s’organise sur le terrain. Comme à Sainte-Anne-sur-Vilaine (35), concernée par le PERM Taranis.

« Tout est parti d’un groupe Whatsapp qui réunit des parents d’élèves. On a appris l’existence d’une consultation publique un jour avant qu’elle se finisse, raconte Olivier Lemoyne, peintre en bâtiment qui habite le village. On s’est rendu compte que la surface concernée par le PERM était énorme, mais que la société noyait le poisson en disant que c’était de la simple prospection sans conséquence. Nous avons décidé de faire des flyers et d’aller informer les gens sur le marché. Puis, nous avons organisé une réunion à Langon, en octobre 2024, où 250 personnes sont venues, dont la députée (NFP-LFI) d’Ille-et-Vilaine, Mathilde Hignet. Maintenant, nous essayons de constituer un réseau régional avec des groupes locaux dans les communes concernées. »

Même réflexe à La Chapelle-de-Brain (35) où, en juillet 2024, Jeannick Martel, adjointe à la mairie, découvrait simultanément le lancement de la consultation publique et le dépôt du PERM Taranis. Elle a alerté les élus sur le sujet, mais selon elle, ils ne semblaient pas inquiets : « Ils m’ont dit qu’il fallait laisser venir et qu’il y avait peu de chance qu’on trouve quelque chose ».

Les collectivités locales ne pèsent pas lourd dans le processus minier

L’association locale La Feuille n’est pas de cet avis. Elle s’est emparée du sujet en bénéficiant de l’expertise précieuse de Jean Baranger, qui a travaillé dans le secteur de la bijouterie de luxe, aujourd’hui retraité, et qui connaît bien les enjeux miniers.

D’après lui, la société Breizh Ressources, bien qu’elle ait étendu sa demande de permis à une vingtaine d’autres minerais, est prioritairement à la recherche d’or. « Quand on lit les dossiers, on se rend compte que les différents points mis en évidence sur les cartes concernent des gisements d’or. D’ailleurs, c’est logique : le cours de l’or a explosé ces dernières années. En 2021, le kilo était à 45.000 € et aujourd’hui, il atteint 75.000 €. À ce prix-là, ça vaut le coup de forer très profond. Avant, on creusait jusqu’à 300 mètres pour extraire des minéraux qui contenaient 2 g d’or par tonne. Maintenant, forer jusqu’à 600 mètres reste rentable ».

Malgré cette analyse, à laquelle adhérent de nombreux interlocuteurs, Breizh Ressources maintient s’intéresser à une variété de minerai : « Les permis d’exploration visent une recherche polymétallique. L’or, bien qu’un indicateur clé des systèmes hydrothermaux pouvant contenir d’autres métaux, n’est pas la cible principale de Breizh Ressources. La société s’intéresse à l’ensemble des minerais de ces contextes, notamment en vue de soutenir des filières industrielles stratégiques ».

Quel que soit l’objectif de la « junior », pour Jean Baranger le but de l’opposition citoyenne est évident : pour qu’il n’y ait pas d’exploitation, il faut lutter contre la prospection. « Jean-Paul Pallier m’a affirmé que s’ils ne pouvaient pas faire leurs recherches ici, ils les feraient ailleurs », relate Jean Baranger.

Le mouvement est lancé et la société civile organise la mobilisation. La plupart des habitants qui s’opposent au permis Taranis se sont rassemblés dans le collectif Stop Taranis qui va organiser une rencontre début janvier 2025.

De son côté, l’association France Nature Environnement de Loire-Atlantique estime qu’il n’y a aucune urgence. « Cela ne sert à rien de s’opposer dès maintenant. Nous avons étudié le dossier, rencontré Jean-Paul Pallier et nous en avons conclu que ces dépôts de permis ne servent qu’à maintenir le niveau de leurs actions. Nous restons attentifs, mais franchement, nous préférons garder notre énergie pour d’autres sujets », tranche Xavier Metay, coordinateur.

Quant aux élus, pour l’instant, ils sont sur la réserve. Ceux qui sont concernés par les permis Taranis et Bélénos essaient de s’organiser entre eux afin de s’exprimer d’une seule voix. De son côté, Anjou Bleu Communauté (Maine et Loire) a d’ores et déjà exprimé un avis favorable assorti de remarques. Tandis que trois des quatre communes morbihannaises couvertes par le permis Epona (Nostang, Hennebont et Kervignac) n’hésitent pas à afficher leur opposition. Leurs conseils municipaux se sont prononcés majoritairement contre entre mai et juin 2024.

Laurent Duval, le maire de Languidic (56), a un avis différent. « Si on a des ressources sous nos pieds, elles seront utiles aux générations futures », estime-t-il en mai 2024 dans un article de Ouest-France. Ces divergences sont à l’image de ce qui se passe sur les autres territoires : certains élus se dressent contre les permis tandis que d’autres plaident la souveraineté énergétique.

Quelles que soient leurs positions, les collectivités locales ne pèsent pas bien lourd dans le processus de décision : le mot final revient à l’État via le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie. « Nous n’avons aucune place dans la procédure, on ne maîtrise rien. On ne connaît pas le délai de réponse et nous n’avons aucune information sur les résultats de la consultation publique », regrette Michèle Dollé à Hennebont (56). « Nous sommes exclus, nous devons aller chercher les informations pour savoir où en est le dossier », ajoute Élodie Le Floch, maire de Kervignac (56).

Peut-être que l’intervention de la députée La France Insoumise de la quatrième circonscription d’Ille-et-Vilaine, Mathilde Hignet, permettra d’en savoir plus. « J’ai interpellé le ministre de l’Économie par un courrier en date du 26 octobre 2024 afin de lui demander de me transmettre et de rendre publique la synthèse de la consultation faite cet été, ainsi que les avis des administrations publiques sollicitées dans le cadre de l’instruction des demandes. La population doit avoir accès à ces informations. À ce jour, je n’ai eu aucun retour », déplore-t-elle.

La lutte contre Variscan Mines : « Un exemple qui nous donne de l’espoir »

Dominique Williams, à Eau et rivières de Bretagne, est assez confiante quant à l’issue de ce mouvement d’opposition. Comme une grande partie du milieu associatif, elle a participé à la lutte contre la société Variscan Mines qui a eu une issue positive. « En Bretagne, nous avons bataillé pendant plus de cinq ans contre l’octroi de trois PERM dans une zone similaire, qui concernait plus de 70 communes. Finalement, face à la contestation, la société Variscan Mines, a fini par abandonner ses démarches en 2019. Nous avons tous cet exemple en tête et c’est ce qui nous donne espoir », raconte-t-elle.

Pour l’instant, l’opposition suit son cours et elle va sans doute bénéficier d’un sursis inattendu. Le ministère de l’Économie a averti Splann ! qu’un nouvel élément s’est glissé dans le processus d’examen des PERM. Une étude d’impact suffisait jusqu’à présent pour déposer une demande de PERM, mais depuis le 10 juillet 2024, la jurisprudence a évolué et les projets doivent maintenant être soumis à une évaluation environnementale.

« Le ministre a demandé au demandeur de compléter ses dossiers et l’Autorité environnementale a donc récemment été saisie de ces trois demandes, afin qu’elle rende un avis dans un délai de trois mois. En fonction de l’avis rendu, le pétitionnaire pourra être, le cas échéant, invité à compléter son dossier », précise le ministère. Qui ajoute qu’« une nouvelle consultation dématérialisée du public sera ensuite organisée sur le site du ministère de l’Économie ».

En conséquence, la décision de Bercy ne sera pas rendue fin 2024 comme cela aurait dû être le cas, mais plutôt courant 2025. Keith Barron, le dirigeant de Breizh Ressources [lire « Un nouvel Indiana Jones à la recherche d’or en Bretagne »], qui regrettait déjà dans des vidéos diffusées en ligne la lenteur bureaucratique de la France, va devoir faire preuve d’un peu plus de patience.

Publié dans Contre les mines | Commentaires fermés sur Breizh Ressources, la société minière la plus discrète de l’Ouest

Projet lithium dans l’Allier : Imerys revoit sa copie… à la marge

[pompé sur lamontagne ]

Le débat public autour de projet de mine de lithium dans l’Allier est clos. Imerys vient d’y répondre. La société minière veut montrer patte blanche en proposant quelques aménagements à la marge. Mais sur le fond, elle persiste et signe quant à sa volonté de mener à bien cette aventure industrielle pharaonique d’un milliard d’euros.

Imerys veut poursuivre son projet. Mais Alan Parte, vice-président au projet lithium, le promet : la  société compte redoubler d’efforts sur les questions environnementales ou de transparence. Pour un projet qu’il souhaite « exemplaire », et qui pourrait voir le jour « avant la fin de la décennie ».

Le projet

Le groupe Imerys exploite à Échassières, depuis 2005, une mine de kaolin. Dessous, elle a trouvé un immense gisement de lithium. Plus de 34.000 tonnes d’hydroxyde de lithium, un minerai indispensable à la fabrication des batteries de voitures électriques. De quoi équiper l’équivalent de 700.000 de véhicules par an sur plusieurs décennies. Si Imerys misait sur 25 ans au départ, l’avis de l’Autorité environnementale, adopté lors de la séance du 21 novembre 2024 évoque 50 années d’exploitation.

Nom de code de ce projet, devenu d’intérêt stratégique national : Emili, pour « Exploitation de MIca Lithinifère par Imerys ». Il est estimé à un milliard d’euros.

Le débat public

Eu égard à sa taille, le projet a fait l’objet d’un grand débat public, de mars à juillet. Le 30 septembre, la CNDP (Commission nationale du débat public, autorité publique indépendante) a publié son compte rendu et sa synthèse. À partir de là, la société Imerys devait apporter une réponse avant la fin de l’année. C’est désormais chose faite.

« C’est un exercice assez particulier pour nous, on se met un peu à nu, devant le miroir. Nous avons abordé cela très humblement, et tenté de faire un travail de pédagogie tout au long du débat », sourit Alan Parte.

Il précise : « Sur la partie liée au projet, on n’a pas attendu le débat pour parler avec les différents acteurs. Dans les grandes thématiques, l’eau, l’emploi, le trafic… nous n’avons donc pas eu de grandes surprises. Mais ce qui a pesé dans ce débat, ce n’est pas tant le projet lui-même, ou sa conception, mais la question des usages en général, des mobilités, du rôle de l’électrification dans l’équation du changement climatique. Cela a pris un poids qu’à titre personnel, j’avais un peu sous-estimé. »

Et c’est aussi sur ce point de philosophie globale que le débat achoppe entre détracteurs et partisans du projet. « Les opposants ont tendance à dire : “Clarifions d’abord ça, et ensuite on parlera du projet”. Nous, nous disons qu’il est nécessaire de faire les choses en parallèle. On ne peut pas attendre que tout soit clair avant de trouver des solutions, alors que les solutions matures sont là. »

Quoi qu’il en soit, s’il y voit « un exercice démocratique réussi », le dirigeant a également noté « les questions, les inquiétudes, et le besoin de transparence, exprimé de manière assez forte ».

Les aménagements au projet Emili

Globalement, Imerys ne remet pas en cause « les fondamentaux du projet », avec « une mine souterraine, l’extraction par canalisations, et le transport par voies ferroviaires. Les briques de base ne sont pas remises en question ».

Pour Alan Parte, « c’est une chance d’avoir du lithium en France », et le gisement d’Échassières apporterait « des retombées économiques importantes à un territoire qui en a besoin et qui en mesure la valeur. On sait que c’est un projet stratégique, et que nous pourrions être les premiers à rouvrir une mine en France. Les conséquences seraient importantes ». Avec quelques aménagements, cependant.

« Nous restons persuadés que nous sommes sur quelque chose qui a beaucoup de valeur, et nous souhaitons poursuivre le projet de manière exemplaire et responsable. »
Alan Parte (Vice-président du projet lithium chez Imerys)

Le feldspath. « Nous avons décidé d’abandonner la production et la commercialisation du feldspath. Nous avions en tête d’envoyer ce minéral, extrait lors du traitement de la roche pour obtenir le lithium, vers l’Italie, notamment pour le marché du carrelage. Mais nous avons entendu les discussions autour des produits chimiques. Et le fait de ne pas produire de feldspath enlèvera, de fait, un certain nombre de ces produits. On valorisera un peu moins ce qui sort de la mine, mais on réduira d’autant plus les risques autour des résidus, et d’une potentielle pollution chimique. Et ça ne remet pas en cause l’équilibre financier du projet. »


Le chargement. « Le débat public a fait remonter un site alternatif à celui de Saint-Bonnet-de-Rochefort, sur la commune de Vicq. Nous disposons maintenant d’une étude comparative entre les deux sites. Les deux solutions sont faisables techniquement, avec des impacts assez comparables. Nous présenterons ces études aux parties concernées, et la décision sera prise, au plus tôt, début 2025. »


Le rail. « On perçoit que cette question est importante, et que le fait de développer cet aspect apporterait beaucoup de valeur au territoire. Le projet serait une sorte de catalyseur pour la pérennité du rail. Les études ont déjà été lancées par SNCF Réseau, et on se battra pour qu’il n’y ait pas de retard de ce côté-là. Il faut juste cranter tout cela. »


La forêt des Colettes. « Nous continuerons à pousser pour que des études approfondies soient menées et partagées. En ce qui concerne l’eau, on se limitera aux chiffres mentionnés pendant le débat, pas plus. Nous allons également participer à la connaissance et à la protection de la forêt des Colettes. Les études montrent que l’état de cette forêt est davantage dû au changement climatique qu’à autre chose, mais nous participerons à son suivi, en facilitant le travail des écologues, le recensement des essences, ou les analyses des eaux et des zones humides. »


Formation. « Nous avons aussi le souhait de développer des formations localement en chimie, ou en maintenance par exemple. Nos pilotes pourront d’ailleurs servir d’outils pour ces formations. »


Dialogue. « Nous avons une vraie volonté de dialogue, de transparence et de compréhension publique de notre projet. La concertation va continuer. La CNDP devrait nommer, l’année prochaine, un garant, pour s’assurer de cette continuité du dialogue, jusqu’à la fin de l’enquête publique. Nous allons également mettre en place des comités de suivi, un par site concerné. Les standards de la norme Irma (Créée en 2006, IRMA (Initiative for Responsible Mining Assurance) a défini un objectif global pour une mine responsable), demandent d’ailleurs de ne pas s’arrêter à la mise en route du projet, mais de poursuivre le dialogue pendant toute la vie du projet.

Enfin, nous reprendrons notre newsletter, suspendue le temps du débat public, dès le début de l’année prochaine. Elle sera distribuée à plus de 40.000 exemplaires. »

L’environnement

À l’aube de l’éventuelle réouverture d’une mine en France, la question est prégnante dans le débat : est-il possible de créer un tel site en respectant l’environnement??

Une mine qui n’a aucun impact, ça n’existe pas. C’est la même chose pour une usine. Il ne faut pas se voiler la face

« Mais respecter l’environnement, c’est comprendre ce que l’on fait, l’état initial, les impacts qu’on peut avoir, et les éviter quand c’est possible. D’où nos choix structurants, avec par exemple une usine zéro effluent liquides à Montluçon. »
Il poursuit : « De la même façon, est-ce qu’on peut se passer de prélever de l’eau?? Non. Mais comme beaucoup d’autres industries. Et nous serons très sourcilleux sur cette question. Nous avons aussi beaucoup travaillé sur le recyclage, avec un taux de 90 %, ce qui est extrêmement élevé. »

Enfin, « il reste l’impact résiduel. Nous allons donc voir comment compenser, comme nous le faisons sur tous nos autres sites. Et on compense plus ce qu’on détruit. C’est ça, respecter l’environnement. Il ne faut pas être naïf, la vraie question c’est : est-ce que le projet est suffisamment vertueux pour justifier cet impact résiduel?? Nous pensons que oui. »

Les opposants

Différentes associations et collectifs restent vent debout contre le projet Emili (lire ci-dessous) : France Nature Environnement Allier, Préservons la forêt des Colettes, StopMines03, ou encore le Collectif de Riverains de Saint-Bonnet-de-Rochefort. Elles reprochent notamment à Imerys son manque de transparence, sur les différentes études.

« La transparence est importante, dit Alan Parte, mais il faut faire les choses dans le bon ordre. Donner beaucoup d’infos, ça ne sert pas la transparence. On travaille sur le dossier, on le soumet à l’État et à l’Autorité environnementale, et ensuite, on peut le partager. »

Les déchets

La question de la gestion des déchets, principalement sur le site de la Loue, à côté de Montluçon, a également émergé.

« Les résidus ne seront pas stockés sur le site de Montluçon, promet Alan Parte. À nous de chercher un site, qui sera branché sur le rail, suffisamment grand, et avec un accueil favorable, afin de limiter l’impact. C’est-à-dire avec un fond géochimique compatible avec le résidu. »

Le marché

Après un départ en flèche en 2020, le marché des véhicules électriques stagne aujourd’hui en France. Mais pas de quoi décourager le vice-président au projet lithium.
« Les besoins sont énormes. Nous avions étudié plusieurs scénarios, et même le plus timide indique que notre capacité à produire du lithium sera largement inférieure à nos besoins. »

Le fait que ça prenne plus de temps, ce n’est pas surprenant, et c’est probablement une bonne chose

« Actuellement, la conjoncture n’est pas bonne, mais les projections pour l’année prochaines sont optimistes. Avec la baisse du prix des matières premières, on va être capable de mettre sur le marché des véhicules abordables. La lame de fond est toujours là, comme l’échéance de 2035 pour l’arrêt de la production de véhicules thermiques. »

Les prochaines étapes

« En 2025, la concertation va donc se poursuivre avec les phases de pilotes industriels. Nous avons déposé les demandes de permis et espérons pouvoir commencer la construction au deuxième semestre 2025. Celle-ci prendra douze à dix-huit mois. Ils devraient donc être mis en service fin 2026. Et nous allons également poursuivre toutes les différentes études. »

Le point de vue des opposants


Jacques Morisot, membre de l’association Préservons la forêt des Colettes, a été très impliqué depuis la genèse du projet Emili, et notamment lors du débat public. Débat dont il se félicite. « Nous trouvons le compte rendu très intéressant, même si on sait que ce n’est absolument pas contraignant. En tout cas, il montre plusieurs choses. D’abord, le fait qu’il manque le débat en amont sur le pourquoi et le pour quoi de la mine, c’est-à-dire les raisons générales de cette mine et à quoi elle est destinée. » Ensuite, « quand on rentre dans le projet, le débat public a souligné toutes les études qui manquent aujourd’hui sur l’eau la biodiversité… Rien n’est levé là-dessus. »
Mais surtout, Jacques Morisot conteste la méthode. « Autant Imerys que la préfecture ont pu dire qu’ils étaient attentifs à ce qu’ils appellent les “parties prenantes”. Or, depuis juillet, on a demandé à avoir les dossiers déposés pour les usines pilotes, comme le code de l’environnement nous en offre la possibilité. Aujourd’hui on n’a toujours rien malgré des demandes orales, puis en lettres recommandées avec accusé de réception puis avec la mise en demeure de nos avocats. Aujourd’hui, nos avocats ont donc saisi la Cada (Commission d’accès aux documents administratifs) par rapport à ce refus. Donc il n’y a plus du tout de confiance. Ce n’est pas de “l’attention aux parties prenantes” qu’on a, c’est du mépris. »
D’une manière générale, les associations ne baissent pas les bras, convaincues que la pression populaire peut faire bouger les lignes. « Nous, on dit que rien n’a débuté, et nous demandons à aux citoyennes et aux citoyens, quelle que soit leur opinion, de se mobiliser pour que tout soit mis sur la table, et qu’il y ait des vrais choix citoyens là-dessus ça nous paraît essentiel. »

Dans un rapport daté du 25 novembre, France Nature Environnement (FNE) a livré ses conclusions autour du débat public. Selon l’association, celui-ci « a mis en évidence différents points de vue et permis de les confronter et/ou de les cristalliser. Certains y voient une opportunité économique par l’emploi, les redevances et autres activités induites, D’autres voient le saccage de leur territoire, de leur cadre de vie, de la nature, de leur santé. Si la participation locale a été importante, on peut regretter le manque de participation au-delà du département de l’Allier s’agissant d’un projet d’envergure national qui annonce la relance minière en France ». « Les réponses apportées par Imerys n’ont pas été à la hauteur des attentes, poursuit FNE, des études étant toujours en cours dont certaines ne seront pas connues avant 2028. »

Aurélie Chambon, pour le Collectif de Riverains de Saint-Bonnet-de-Rochefort, n’a pas été convaincue par le débat public, avec « globalement peu de réponses et encore beaucoup d’incertitudes ». Pour elle, « ce débat n’était pas vraiment un débat mais plutôt une succession de questions/réponses sans possibilité de réellement débattre. Donc une certaine frustration à ce niveau. Trop de questions sont restées sans réponse, on a le sentiment d’avoir beaucoup entendu « on ne sait pas encore » alors que le projet se peaufine depuis des années ».
Pour autant, « cette consultation de la CNDP est toutefois essentielle et représente une forme de garde-fou pour la population. Sans eux, on n’aurait vraiment eu aucune information. S’agissant du site de Saint-Bonnet, le collectif de riverains est totalement interloqué de voir qu’ils peuvent envisager de s’implanter aussi proche des habitations, vraiment en pleine ligne de mire des maisons. On a entendu des propos choquants comme « il ne faut pas que ça vous empêche de dormir » montrant bien à quel point ils ne réalisent pas le niveau d’anxiété qu’ils engendrent chez les gens avec la possibilité de voir un immense site industriel se monter littéralement devant chez eux. »
Au final, « nous espérons être entendus, termine Aurélie Chambon, tant par eux que par les services de l’Etat pour que personne n’ait à subir une dégradation de son cadre de vie. Nous demandons de réels efforts à Imerys, car s’ils viennent à construire une usine, les conséquences pour les habitations proches sont désastreuses. On ne demande rien de bien compliqué. C’est du bon sens. Ils ne peuvent pas venir ainsi ruiner la vie des gens qui vivent ici. Car on ne cache pas une usine de 20 mètres de haut derrière une haie, quand bien même il y a un talus de 3 mètres de haut. Au delà de cela de nombreux éléments demandent approfondissement : ressource en eau face au changement climatique, la gestion des déchets miniers, l’incidence du ferroviaire, les conséquences sur la santé, le bilan carbone … Le dossier est finalement bien pauvre et rien n’établit que le rapport bénéfice/risque est positif et justifie cette mine. »

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Travaux pour acheminer le lithium, nouvelle gestion de lignes… Des annonces pour redynamiser « l’étoile ferroviaire montluçonnaise »

[pompé sur lamontagne]

Travaux pour acheminer le lithium, nouvelle gestion de lignes… Des annonces pour redynamiser « l’étoile ferroviaire montluçonnaise »

La Région Auvergne-Rhône-Alpes souhaite « redynamiser l’étoile ferroviaire montluçonnaise ». Au programme : régénération des lignes allant vers l’est, réouverture du débat autour de celle reliant Lyon à Bordeaux ou encore rénovation de la gare de Montluçon (Allier).

Par Laura Morel

« Redynamiser l’étoile ferroviaire montluçonnaise. » Telle est l’ambition affichée par la Région Auvergne-Rhône-Alpes (AuRa).

« Cette étoile a effectivement perdu de ses couleurs, mais on voit qu’il y a des perspectives. Elle a de l’avenir. Nous sommes extrêmement optimistes », assure Frédéric Aguilera, vice-président délégué aux transports, en déplacement dans la cité des bords du Cher, ce lundi 9 décembre.

Il poursuit : « Nous travaillons depuis un certain nombre de mois pour qu’à court, moyen et long termes, cette étoile reprenne des couleurs ». Mais comment ?

L’espoir de la mine de lithium à Échassières et de l’usine de conversion dans l’agglomération de Montluçon

« La branche en direction de l’est, vers Saint-Germain-des-Fossés, Lyon et Clermont-Ferrand, est aujourd’hui plus qu’affaiblie, avec une infrastructure vieillissante et une ligne dégradée », note Frédéric Aguilera.

Mais si l’état des lieux est plutôt négatif aujourd’hui, « l’espoir majeur, c’est le projet Emili avec Imerys ». Avec le projet de mine de lithium située à Échassières et l’usine de conversion à Saint-Victor, dans l’agglomération de Montluçon.

Le fret, entre Gannat et Montluçon, pour acheminer le lithium, aura alors un rôle central.

L’État s’est engagé pour la régénération de cette ligne-là, avec environ 100 millions d’euros de travaux.

« Il y avait également une urgence à entamer les études pour être prêts pour 2029. Là encore, le signal de l’État est fort puisqu’il s’est engagé à financer ces études. Elles viennent donc de commencer. »

Des perspectives pour les autres lignes

Et ce projet, qui aura des impacts en termes d’aménagement du territoire, pourrait également ouvrir « des perspectives pour les autres lignes ». Frédéric Aguilera souligne : « Cela devrait permettre de mieux consolider la ligne vers Clermont-Ferrand ». Avec, l’élu l’annonce, une augmentation, dans le cadre des Services express régionaux métropolitains (Serm), des fréquences des trains entre Montluçon et Clermont d’ici 2029-2030.

L’objectif est également de remettre des directs en direction de Lyon.

La Région voit également l’opportunité, à l’horizon 2030-2032, de « réouvrir le débat avec l’État » quant à un Train d’équilibre du territoire (TET) Lyon-Bordeaux. « On doit se battre pour qu’il passe au cœur du Massif central. »

Entre 200.000 et 300.000 euros pour la gare de Montluçon

Autre annonce de l’élu régional : la réalisation prochaine de travaux au niveau de la gare routière et de la gare ferroviaire de Montluçon. « Nous avons regardé ce matin [lundi 9 décembre, NDLR.] pour lancer ces travaux de rénovation. »

Différents aménagements seront réalisés en février ou mars 2025 au niveau de la gare routière : installation d’abribus, d’un nouvel éclairage, réalisation de quais d’attente, sécurisation…

D’ici dix-huit à vingt-quatre mois, il y aura également un nouveau hall de gare pour envoyer un signal fort et montrer que cette gare a de l’avenir.

Si la date exacte de début des travaux n’est pas connue, elle est néanmoins espérée pour début 2026. Pour un budget entre 200.000 et 300.000 euros. « Le programme n’est pas encore arrêté. »

Sandrine Azemard, directrice régionale des gares AuRa pour SNCF gares et connexions, précise : « Il y a un élan sur les mobilités depuis quelque temps déjà. Nous avons déjà mis la gare de Montluçon en accessibilité l’année dernière. Mais le bâtiment voyageur date des années 70-80. Il faut mettre un coup de neuf en rénovant ce hall ».

Reprendre la maitrise de la partie nord

La Région souhaite également agir sur les liaisons avec la partie nord, en direction de Vierzon, Bourges (Cher), avec une ouverture sur Paris. « Actuellement, une partie des trains est gérée par la Région Centre-Val de Loire et une autre par AuRa », explique Frédéric Aguilera.

À partir de décembre 2028, la gestion de l’intégralité sera confiée à Auvergne-Rhône-Alpes.

C’est un véritable enjeu pour Montluçon. Et, pour reprendre la maitrise de ces lignes, il faut prendre l’intégralité de la gestion.

D’autant que l’objectif pour la Région est d’augmenter la fréquentation de ces liaisons et leur nombre dans les années à venir grâce à une ouverture à la concurrence, « qui ne veut pas dire privatisation », là aussi en décembre 2028.

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Projets extractivistes dans le monde

Diaporama qui passe en revue différents projets extractivistes un peu partout dans le monde, trouvé ici https://linktr.ee/stopextractivism

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