Berlin (Allemagne) : flambée nocturne de Teslas

[pompé sur sans nom]

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Allemagne. Des Tesla incendiées dans plusieurs quartiers de Berlin
Le Dauphiné, 14 mars 2025

Une action anti-Musk ? Anti-Trump ? Anti AfD ? Quatre voitures du constructeur américain Tesla ont pris feu à Berlin dans la nuit de jeudi à vendredi, a indiqué la police qui n’exclut pas un « motif politique » dans un contexte de polémiques entourant le patron de la marque Elon Musk, proche de Donald Trump et soutien de l’AfD en Allemagne.

« Des inconnus ont mis le feu à quatre voitures électriques de la marque Tesla la nuit dernière à Plänterwald et Steglitz. Aucune personne n’a été blessée et les pompiers ont éteint les incendies », a annoncé la police de la capitale allemande dans un communiqué. Les sinistres se sont produits au milieu de la nuit et à une demi-heure d’intervalle dans deux quartiers éloignés l’un de l’autre. Deux témoins ont signalé des véhicules électriques de la marque en flamme, suivis peu de temps après par deux autres signalements.

Les quatre véhicules ont été détruits ou rendus inutilisables, cinq autres véhicules situés à proximité ont été endommagés.

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La police criminelle chargée de l’enquête

« Un motif politique ne pouvant être exclu, le service de protection de l’État de la police du Landeskriminalamt Berlin (NDLR  : la police criminelle) a pris en charge la suite de l’enquête qui se poursuit encore », poursuit le communiqué.

Le milliardaire Elon Musk, patron et propriétaire de Tesla, est critiqué en Allemagne, notamment pour son soutien au parti d’extrême droite AfD pendant la récente campagne des législatives. Ce parti a obtenu un score record, arrivant en deuxième place avec plus de 20% des voix.

Des incendies de Tesla avaient été signalés à Berlin au lendemain du réveillon du Nouvel An et début février à Dresde, sur quatre voitures au total. Début mars, la vitrine d’un magasin de la marque avait été aspergée de peinture dans le centre de Berlin.

En France aussi, une concession Tesla était partie en fumée près de Toulouse début mars et l’incendie avait été revendiqué par un collectif anarchiste au nom de « l’antifascisme combatif ».

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Sur le plan économique, Tesla a continué à perdre du terrain en février sur le marché automobile allemand alors que les immatriculations de véhicules électriques ont globalement progressé. Il reste difficile d’évaluer à quel point le milliardaire et son soutien à l’extrême-droite européenne effraient de potentiels clients.

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Affiches contre l’extactivisme trouvées dans la rue

[pompé sur Paris-lutte.info]

On a trouvé ces affiches collées dans la rue. On s’est dit que ça valait le coup qu’elles se retrouvent en ligne, histoire d’inspirer d’autres collages révoltés. L’extractivisme est au cœur de la domination de l’État et du capital, ça donne plein de bonnes raisons de s’y attaquer !
Tu peux coller ces affiches dans la rue, sur des murs, des vitres, des abribus, sur ton lieu de travail, dans le métro, dans les toilettes de ton lieu collectif préféré… bref là où te mène ton imagination.
Fais-toi plaiz !

Photo d'une tesla en feu, la nuit. Texte : Les batteries de lithium tu les consommes ou tu les consumes. Crame une Tesla et les bornes électriques qui les rechargent. Et les usines qui les produisent, et les mines qui les alimentent.
Photo d'une personne du Seigneur des Anneaux. Texte : ce n'est pas une mine, c'est un tombeau. L'État et l'industrie prétendent sauver la planète avec la transition énergétique. Iels ne font que maintenir en place leur système de destruction et d'exploitation. Iels ont besoin de mines pour extraire le lithium et les autres métaux nécessaires aux nouvelles technologies "vertes". Mais l'extractivisme est la base de l'écocide en cours. Les mines sont de simples fosses empoisonnées qui avalent la terre et les vies humaines pour bâtir un monde de contrôle connecté et de guerre permanente. Comme Boromir du peux rassembler quelques compagnon.nes et cheminer vers la destruction du monde industriel et étatique. Mort au grand œil qui voit tout, vive la liberté !
Extraire du lithium à Échassières c'est juste repeindre le désastre en vert ! La transition énergétique n'est que le prolongement de la catastrophe industrielle. Elle ne nous promet qu'un monde de pollutions éternelles, de smart-cities policières et de guerres meurtrières pour les ressources. Combattons sa mise en place ! Combattons le projet d'Imerys de mine de lithium dans l'Allier ! Occupations, propagande, perturbations, sabotages, informations, discussions, blocages, émeutes... Toi aussi participe à l'offensive !
Extraire du lithium à Échassières c'est juste repeindre le désastre en vert ! La transition énergétique n'est que le prolongement de la catastrophe industrielle. Elle ne nous promet qu'un monde de pollutions éternelles, de smart-cities policières et de guerres meurtrières pour les ressources. Combattons sa mise en place ! Combattons le projet d'Imerys de mine de lithium dans l'Allier ! Occupations, propagande, perturbations, sabotages, informations, discussions, blocages, émeutes... Toi aussi participe à l'offensive !

D’autres affiches au format pdf :

 

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Logiques coloniales de l’extraction de terres rares et de lithium – Semaine Anticoloniale et Antiraciste

[pompé sur Paris-lutte.info]
Dans le cadre de la Semaine Anticoloniale et Antiraciste (du 21 au 30 mars 2025 ), nous vous proposons de rencontrer Azul Blaseotto (autrice de Vidas de Litio, Argentine) et Marc Fafard (Sept-Îles Sans Uranium, Canada) le 25.03 à 20h au CICP ( 21 ter rue Voltaire, 75011 ). Les intervenant.es nous feront part des problématiques environnementales et sociales de ces industries minières dans leurs territoires, et des différentes stratégies pour lutter contre ces systèmes.

Avec l’explosion du besoin en lithium pour la production de batteries électriques en Europe, la « transition énergétique » vers l’électrique cache trop souvent des dommages sociaux et environnementaux, sans remettre en cause les problématiques systémiques telles le mythe de la voiture personnelle, le désinvestissement des transports publics et les aides nombreuses aux industries polluantes que sont celle aérienne et automobile. Loin du mythe d’une énergie propre, l’extraction et l’exploitation de terres rares et du lithium en Abya Yala , démontre au contraire la réalité et la brutalité de l’extractivisme minier dont ces systèmes et cette transition dépendent. De la dépossession d’une population locale de ses ressources, aux logiques colonialistes de ces industries minières, voilà de quoi est faite la transition énérgétique.

Cette rencontre s’organise dans le cadre du colloque international « Semi-conducteurs : l’impossible relocalisation » organisé par Stop Micro 38 et Les Soulèvements de la Terre à Grenoble le 28-29-30 mars 2025 [ Programme : https://stopmicro38.noblogs.org/post/2025/02/20/28-29-mars-semi-conducteurs-limpossible-relocalisation-colloque-international/ ]

Azul Blaseotto nous parlera de son livre Vidas de Litio [ https://azulblaseotto.com/project/vidas-de-litio/ ] et d’extraction de lithium dans le « triangle de lithium » entre la Bolivie, l’Argentine et le Chili. Elle nous parlera en particulier des luttes dans la province de Jujuy, où ces extractions affectent le mode de vie traditionnel des populations indigènes qui y habitent, et de leur lutte engagée. Elle évoquera les conséquences de tels gisements pour un pays comme l’Argentine.

Marc Fafard fait parti du collectif Sept-Îles sans URANIUM, qui se bat contre un projet de construction d’une usine de transformation de terres rares que l’entreprise Métaux Torngat envisage à côté de la ville des Sept-Îles au Québec. Il présentera les dégâts environnementaux et sociaux de ce projet que la population locale a pu analyser en détails, et expliquera les modalités et les moyens de leur lutte.

Rejoignez-nous nombreux.ses et partagez cet événement !

Rendez-vous mardi 25 mars à 20h au Centre international de culture populaire au 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris.

Programme :

  • 20h15 : Intervention de Marc Fafard et Azul Blaseotto.
  • 21h15 : Débat.
  • 21h40 : Temps d’échange.
  • Fin 22h.

Organisé par Stop Mine Paris en soutien à Stop mine 03, L’Association Ritimo, avec le soutien de La Quadrature du Net.

Contacts :
Stop Mine Paris en soutien à Stop mine 03 : mail : soutienstopmines@protonmail.com
ritimo https://www.ritimo.org/
La Quadrature du Net https://www.laquadrature.net/.
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Au Sénégal, les machines géantes d’un groupe minier français avalent terres et désert

[Pompé sur Goodplanetmag’]
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Vue aérienne de l’usine flottante et des installations de Eramet Grande côte (EGC), filiale du groupe minier français Eramet, exploitant une concession le sable minéralisé du désert de Lompoul, dans le nord du Sénégal, le 11 février 2025 © AFP PATRICK MEINHARDT
Lompoul (Sénégal) (AFP) – Dans un vacarme assourdissant, la « plus grosse drague minière au monde » et la gigantesque usine flottante d’un groupe minier français fendent les dunes du singulier désert de Lompoul, au Sénégal, une vision digne du film « Dune ».

Vingt-quatre heures sur 24, les deux machines géantes aspirent le précieux sable minéralisé des dunes de ce désert. Auparavant, elles ont avalé celui contenu dans des terres agricoles fertiles avoisinantes, qui produisent la majorité des légumes frais consommés au Sénégal.

La drague mobile se déplace avec l’usine flottante sur un bassin d’eau artificiel long d’un demi kilomètre, aspirant 7.000 tonnes par heure de sable brut et d’eau mélangés, une eau pompée à plus de 450 mètres de profondeur.

Cette mine colossale et itinérante du groupe minier français Eramet a causé depuis 2014 le déplacement de milliers d’habitants et paysans dans cette région agricole aux écosystèmes fragiles.

Elle a aussi engouffré des kilomètres de terres le long de la côte atlantique de ce pays – l’impressionnant tracé de l’avancée de la mine étant visible depuis l’espace.

C’est l’histoire d’ »un désespoir et d’une désillusion qu’on a eu avec ce projet », lance à l’AFP Gora Gaye, 47 ans, maire de la communauté rurale de Diokoul Diawrigne, qui englobe le magnifique désert de Lompoul, l’un des plus petits au monde, un écosystème unique de dunes balayées par la brise de l’océan.

Cet atout d’écotourisme dans ce pays en partie sahélien est actuellement défiguré par la mine.

Depuis 2014, le groupe minier exploite ces dunes – utilisant la « plus grosse drague minière au monde » selon Eramet – pour en extraire les minéraux (zircon, ilménite, rutile et leucoxène), exportés à travers le monde pour le marché du bâtiment et ses dérivés, la métallurgie, la céramique.

Une équipe de l’AFP a eu un accès rare aux installations de la mine, composée de la drague, de l’usine flottante de séparation des sables minéralisés et non minéralisés, d’une autre usine séparant les différents minerais par tri magnétique et électrostatique, d’un tronçon de chemin de fer privé jusqu’au port de Dakar, de logements, bureaux, routes sillonnées de véhicules 4X4, dénotant avec le calme de cette région arpentée par les dromadaires, les vipères et les oiseaux marins.

Pendant des années, le sort des villageois déplacés et leur mobilisation dénonçant un accaparement des terres et un système de compensation « dérisoire » ont été peu écoutés, voire étouffés, à la faveur d’autorités locales et nationales complaisantes, dénoncent les détracteurs de la mine.

 Écosystème unique

Mais la controverse a récemment pris une ampleur nationale quand la mine est entrée dans la zone du désert de Lompoul (nord).

Se joignant aux paysans, des élus locaux et entrepreneurs notamment dans le tourisme ont dénoncé vivement l’impact de ces activités.

Fin janvier, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye lui-même a fait des déclarations fortes en Conseil des ministres au sujet de l’industrie extractive. « L’exploitation des ressources minières dans plusieurs localités du pays ne participe pas activement au développement territorial et ne profite pas aux populations locales », a-t-il lancé.

Lors du Conseil du 12 mars, il a donné des directives à ses ministres sur la « transparence dans la gouvernance des ressources naturelles », leur demandant de « veiller à la gestion optimale des impacts environnementaux et sociaux de l’exploitation minière et pétrolière sur le bien-être des populations ».

Se réclamant du souverainisme et élu en 2024 sur un agenda de rupture avec les pratiques du passé, le nouveau pouvoir au Sénégal est scruté sur d’éventuelles décisions concernant les activités d’EGC.

C’est en 2004 que les autorités sénégalaises en place à l’époque ont accordé au groupe minier – détenu à 27% par l’Etat français et 4ème producteur mondial de zircon – cette concession pour y exploiter ce convoité sable minéralisé.

L’Etat du Sénégal détient 10% du capital de la filiale sénégalaise d’Eramet, Grande Côte Opérations (GCO), renommée depuis Eramet Grande Côte (EGC).

« La mine, elle avance; le sort des personnes quand la mine est passée ce n’est plus le problème » d’Eramet, estime Cheikh Yves Jacquemain, hôtelier franco-sénégalais et propriétaire d’un écolodge de tentes traditionnelles dans le désert.

A 150 mètres seulement de son campement, les deux machines tournent à plein régime. Parmi les sept sites d’hébergement touristique de Lompoul, six ont accepté le dédommagement de EGC ou une relocalisation. M. Jacquemain est toujours en négociation avec EGC pour obtenir des compensations financières « justes », pour lui et ses 40 employés.

Le groupe minier est accusé de « dégrader les dunes et les sols », de « menacer les ressources hydriques », ainsi que la sécurité alimentaire et les activités économiques.

Des communautés pointent une détérioration de leurs conditions de vie. L’une des récriminations est un système d’indemnisation jugé « dérisoire », basé sur un barème national datant des années 70 et qui ne valorise pas la terre agricole par rapport à la perte irrémédiable de revenus provenant de ces zones fertiles.

 « Entreprise responsable »

EGC répond à l’AFP qu’en « entreprise responsable », le groupe indemnise les habitants « cinq fois plus » l’hectare nu que ce barème national, et qu’au total l’indemnisation moyenne est de 8 à 10 millions de FCFA l’hectare (entre 12.190 et 15.240 euros).

Le maire de Diokoul Diawrigne indique à l’AFP que lui et sa communauté ont rejeté en 2022 l’étude d’impact environnementale présentée par GCO lors d’une audience publique. Mais l’étude a malgré tout été validée au niveau ministériel à l’époque.

Reconnaissant qu’ »au début » le projet minier avait suscité « un espoir » parmi la population, il n’a apporté, selon lui, que des « promesses non tenues, une destruction de notre écosystème, des intimidations, des déplacements de villages de manière catastrophique et un recul sur le plan du développement économique dans la zone des Niayes ».

Les détracteurs de la mine s’inquiètent du bouleversement de cet écosystème d’une biodiversité rare, composé de cuvettes interdunaires, des oasis où les sols permettent une agriculture « qui a produit jusqu’à un passé récent 80% des légumes frais consommés au Sénégal ».

Au fil des années, les habitants déplacés ont été relogés dans « quatre grands nouveaux villages » équipés de commodités, « un total de 586 maisons et des infrastructures communautaires (centre de santé, école, etc…) ont été construites à ce jour » par le groupe minier et 3.142 personnes sont concernées, indique EGC.

Réunis sur la place du village des « recasés » de Foth, à 120 km au nord de Dakar, un alignement de concessions en dur sur une zone dépourvue de végétation, Omar Keïta et une vingtaine d’autres chefs de familles déplacées ont visiblement besoin d’exprimer leur colère.

« On veut retourner sur nos terres et que notre village soit reconstruit pour retrouver notre vie d’avant… Je lance un appel au président du Sénégal et même à la France! », s’exclame Omar, 32 ans, visage soucieux.

Il ose à peine montrer la chambre – « prêtée par son grand frère » – et la promiscuité où il vit « depuis six ans » avec sa femme et ses trois enfants: un lit, une commode, et un matelas pour lui par terre. Il déclare qu’on ne lui a pas attribué de maison.

Des affirmations que nie le directeur général de EGC, Frédéric Zanklan: « chaque famille est relogée selon l’état de la famille au moment du recensement », dit-il à l’AFP, ajoutant que si les familles s’agrandissent « ce n’est pas de leur fait ».

Appel au président

Omar réplique qu’avant son déplacement, il « avait (ses) champs et (sa) maison ». « On gagnait nos vies dignement mais GCO a remis ma vie à zéro, je dois tout reconstruire… ».

« Le sol était fertile dans notre village, mais ici je suis même obligé d’aller travailler dans les champs d’autres personnes », indique-t-il.

Dans la cour de sa concession, Ibrahima Ba, 60 ans, ne décolère pas non plus: « nous avons régressé dans tous les sens ».

« Je suis toujours agriculteur. La différence est que dans mon village, le sol était très fertile, l’eau était douce, on n’avait aucun problème ».

« Nous demandons au président Diomaye Faye et à son Premier ministre de venir en aide à la population de Foth et des Niayes; nous croyons qu’ils peuvent faire quelque chose parce que c’est un pays étranger qui veut détruire la vie des citoyens sénégalais », lâche-t-il.

Dans un entretien à l’AFP, M. Zanklan déclare que la société est « dans un cadre tout à fait légal » dans ses activités, qui « respectent la convention minière » signée avec le gouvernement.

« C’est un projet qui bénéficie au Sénégal », plaide-t-il. EGC affirme avoir « généré 149 millions d’euros de retombées économiques pour le Sénégal en 2023 », et avoir versé « 25 millions d’euros sous forme d’impôts, de taxes et de dividendes » sur un chiffre d’affaires de la société de 215 millions d’euros en 2023.

Il met en avant les « près de 2.000 personnes qui travaillent au niveau de la mine et des usines de séparation, dont 97% sont des Sénégalais, et 48% de ces travailleurs proviennent du bassin d’emploi local », affirme-t-il.

En 2023, l’Initiative pour la transparence dans l’industrie extractive (ITIE) a classé EGC comme 4ème contributeur minier au budget de l’Etat du Sénégal, souligne-t-il.

La société indique aussi être « la première entreprise minière à restituer les terres valorisées au Sénégal », après un processus de réhabilitation constaté par l’AFP sur une partie de la zone avec des essences d’arbres permettant une diversification des cultures.

Mais les communautés déplorent que les terres ne leur sont pas « rendues », mais remises à l’Etat sénégalais – la terre étant propriété de la Nation dans ce pays et les paysans qui l’exploitent en ayant l’usufruit.

« Un moratoire »

Dans la même région, arpentant un champ sans culture et montrant des mares brunâtres, Serigne Mar Sow déplore les « dégâts incommensurables » de la mine, selon lui.

L’eau pompée pour la drague est redéversée dans le bassin artificiel et s’infiltre vers la nappe phréatique superficielle. EGC assure ainsi que les activités maraîchères « en bénéficient ».

« On cultivait ici des légumes et des bananes et vous voyez que toutes les plantes sont mortes, c’est à cause de cette eau qui inonde nos champs car la drague de GCO se trouve à 2,5 km d’ici », se désole pour sa part M. Sow. « Le sol n’est plus fertile ».

Montrant des plants de manioc et des bananiers morts, il accuse cette eau redéversée de contenir des « produits chimiques ».

« Il y a 15 à 20 parcelles qui ont été abandonnées à cause de cette eau qui remonte. Il y a une diminution drastique de nos espaces de récolte » et des emplois afférents.

De son côté, EGC affirme que le processus d’extraction « est purement mécanique » et qu’ »aucun produit chimique n’est utilisé ».

Aujourd’hui, le maire de Diokoul Diawrigne « demande à l’Etat de faire un moratoire, d’arrêter la mine pour un moment, et qu’on évalue via des études sérieuses l’ensemble des dégâts qui ont été causés et qui vont l’être, en comparaison à ce que cela a rapporté à l’Etat et aux communautés ».

« Il ne faut pas qu’on ferme les yeux sur ce drame; quel que soit ce que le Sénégal gagne dans cette affaire, il faudra se tourner vers les communautés, voir ce qu’elles sont en train de vivre et les accompagner ».

Frédéric Zanklan estime de son côté qu’il n’y a « pas besoin de moratoire ». « S’il y a des inquiétudes, toute autorité peut venir voir par elle-même ».

Il précise que le groupe espère augmenter la capacité d’absorption de la drague à 8.500 tonnes par heure à partir de 2026.

Un moratoire, « cela voudrait dire 2.000 personnes au chômage et l’arrêt des retombées économiques pour l’Etat du Sénégal: ce serait irresponsable alors que le pays a vraiment besoin de se développer », estime-t-il.

En attendant, de jour comme de nuit, la drague continue à engouffrer les dunes de Lompoul avec fracas, loin de la quiétude passée du plus petit désert d’Afrique.

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Conférences · Réalités de l’après-mine en France métropolitaine

[pompé sur systext]

Depuis juin 2020, SystExt mène un projet d’étude qui souhaite mettre en exergue les problématiques sanitaires et environnementales associées à l’après-mine en France métropolitaine. Après cinq années de rencontres d’acteurs locaux et de populations locales, de travaux de terrain, et de recherches bibliographiques, l’association est en mesure de dresser un état des lieux de la situation à l’échelle du territoire, qu’elle publiera dans un rapport à la fin du premier semestre 2025. Afin d’en restituer les résultats, SystExt organisera trois conférences grand public – dont deux dans d’anciennes régions minières : le 17 mai à Anduze (Gard), le 24 mai à Paris et le 14 juin à Figeac (Lot).

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▪ Contexte
En France métropolitaine, près d’un millier de sites miniers ont été exploités pour des substances « métalliques » (hors uranium et charbon), en particulier le fer (Fe), l’aluminium (Al), le plomb (Pb), le zinc (Zn), le tunsgène (W), l’étain (Sn), l’or (Au). Ces sites comportent des sources de pollution (dépôts de déchets miniers, émergences minières, etc.) souvent mal connues. Elles peuvent générer des pollutions en métaux et métalloïdes, dont certains sont particulièrement toxiques pour la vie humaine ou tout autre forme de vie (plomb, arsenic et cadmium, notamment). La contamination des milieux qui en résulte peut nuire à la santé des personnes et affecter significativement leurs conditions de vie. Le nombre de victimes n’est pas connu, mais des milliers de personnes sont exposées de manière chronique aux polluants issus des anciennes activités minières.

Dans la plupart des cas, la responsabilité de ces sites miniers et de la gestion des risques sanitaires, environnementaux et sociaux associés (« l’après-mine ») relève de l’État. Cependant, il n’informe et ne prend en charge que trop rarement les populations concernées. À l’inverse, il tend à faire peser les responsabilités sur les communautés locales et les personnes affectées. Par conséquent, les familles lésées ne sont ni indemnisées, ni accompagnées dans la compréhension des enjeux.

Par ailleurs, les outils législatifs et règlementaires relatifs à l’après-mine sont lacunaires en France, en particulier en ce qui concerne les sources de pollution minières. Celles-ci se trouvent le plus souvent dans un vide juridique, ne relevant ni du code minier – qui, jusqu’à la récente réforme, ne mentionnait pas ces questions et ne reconnaissait pas les impacts associés comme des dommages « miniers  » – ni du code de l’environnement (car non rattachées à cette législation au moment de l’exploitation). Plus préoccupant encore, la responsabilité incombe quasi systématiquement aux propriétaires actuels. Dans ce contexte, l’État français n’accepte de réaliser des travaux de mise en sécurité que dans de très rares cas, et jamais chez des particuliers.

Lors de ses visites de terrain, l’association a rencontré de nombreux riverains et représentants d’institutions locales qui n’avaient pas connaissance de l’existence de sources de pollution minières sur leur territoire et qui, par conséquent, ne prenaient aucune mesure particulière pour se prémunir des risques potentiels associés. SystExt a également travaillé avec des associations de défense locales et des citoyens isolés qui se mobilisent pour : la reconnaissance des préjudices causés (problèmes de santé, dégradation de la qualité de la ressource en eau, dévaluation du foncier, perte de jouissance des biens, etc.) ; l’obtention d’une réparation ; la mise en sécurité des anciens sites miniers. Après des années de lutte, le plus souvent infructueuses, les citoyens affectés espèrent toujours recouvrer des conditions de vie saines. À ce titre, en avril 2023, SystExt et plus de 60 personnes et organisations ont publié un communiqué de presse recommandant : un changement d’approche dans l’évaluation et la gestion des risques sanitaires ; l’augmentation des moyens humains et financiers alloués aux services en charge de l’après-mine ; la modification des lois et réglementations en vigueur.

▪ Objectifs
Par ce projet d’étude, SystExt souhaite faire la lumière sur un scandale humain, sanitaire et social. L’association considère que, au nom du droit à vivre dans un environnement sain, l’État est responsable de la gestion et de la réparation des dommages liés aux pollutions minières sur la santé et sur l’environnement. À ce titre, le projet vise trois objectifs :
– Permettre aux populations affectées de s’exprimer et d’être reconnues ;
– Permettre à tout citoyen d’avoir accès aux informations afférentes aux pollutions minières ;
– Permettre aux victimes d’obtenir réparation.

Pour répondre à ces objectifs, 49 anciens sites miniers dans 13 départements métropolitains ont été visités, et plus de 300 sources documentaires traitant des pollutions minières, des risques associées et de leur gestion ont été analysés. Le rapport d’étude final sera publié à la fin du premier semestre 2025 et s’articulera autour des sujets suivants :
– synthèse technique et scientifique des connaissances sur les sources de pollutions minières et leurs impacts sanitaires, sociaux et environnementaux ;
– synthèse des outils réglementaires, méthodologiques et opérationnels afférents à l’évaluation et la gestion des risques et impacts miniers ;
– analyse des failles et manquements dans la gestion des risques sanitaires et environnementaux et des facteurs limitant la prise en charge à la hauteur de la gravité des situations ;
– recommandations aux services de l’État et propositions pour une meilleure prise en charge des personnes affectées.

Pour diffuser largement ces résultats et aider au mieux les communautés affectées, SystExt organisera trois conférences grand public – dont deux dans d’anciennes régions minières : le 17 mai à Anduze (Gard), le 24 mai à Paris et le 14 juin à Figeac (Lot).

Ces conférences ne donneront lieu ni à une captation vidéo ou audio ni à une rediffusion en direct.

 

▪ Programme de la conférence du samedi 17 mai 2025 à Anduze (30)

· 14:30-15:45 · Présentation des résultats de l’étude menée par SystExt (2020-2025)
· 15:45-16:00 · Pause
· 16:00-17:00 · Table-ronde en présence de représentants de populations affectées par les pollutions minières, avec : Pierre LEBROU, ingénieur géologue minier, chargé de projet, Association SystExt · François SIMON, membre fondateur de l’Association pour la Dépollution des Anciennes Mines de la Vieille Montagne (ADAMVM) et président jusqu’en 2023, médecin à la retraite · Jacques RENOUD, adjoint à la mairie de Couflens, co-président de l’association Stop Mine Salau
· 17:00-18:00 · Poursuite des échanges

Informations pratiques
· Salle Rohan · Espace Pélico, 2 rue Pelico, 30140 Anduze
· Ouverture des portes à 14:00
· Entrée libre

▪ Programme de la conférence du samedi 24 mai 2025 à Paris (75)

· 16:00-17:15 · Présentation des résultats de l’étude menée par SystExt (2020-2025)
· 17:15-17:30 · Pause
· 17:30-18:30 · Table-ronde en présence de représentants de populations affectées par les pollutions minières, avec : Pierre LEBROU, ingénieur géologue minier, chargé de projet, Association SystExt · Emmanuel FEYEUX, citoyen engagé, affecté par les pollutions de la mine de Ternand (69) · Membre du bureau du Collectif de défense des bassins miniers lorrains
· 18:30-19:30 · Poursuite des échanges

Informations pratiques
· Centre international de culture populaire (CICP) · 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris
· Ouverture des portes à 15:30
· Entrée libre

 

▪ Programme de la conférence du samedi 14 juin 2025 à Figeac (46)

· 16:00-17:15 · Présentation des résultats de l’étude menée par SystExt (2020-2025)
· 17:15-17:30 · Pause
· 17:30-18:30 · Table-ronde en présence de représentants de populations affectées par les pollutions minières, avec : Pierre LEBROU, ingénieur géologue minier, chargé de projet, Association SystExt · Michel VARA, co-président de l’Association de Défense de l’Environnement du Bassin et ses Alentours (ADEBA) · Jean-Louis CALMETTES, membre du bureau de l’ADEBA et auteur du livre Et au milieu coule du cadmium (2019) · Membre du Collectif de l’après-mine 46 (à confirmer)
· 18:30-19:30 · Poursuite des échanges

Informations pratiques
· Salle Roger Laval · Rue Victor Delbos, 46100 Figeac
· Ouverture des portes à 15:30
· Entrée libre

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« Musk est un fasciste notoire » : le siège de Tesla repeint en « brun nazi » à Paris

[pompé sur Reporterre]

Banderole « le fascisme passe la seconde », peinture « brun nazi »… Des activistes écologistes ont recouvert le siège social de Tesla France, le 11 février. Le but : dénoncer l’invitation d’Elon Musk au Sommet sur l’IA.
Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), reportage

La couleur « brun nazi » a été concoctée spécialement pour l’occasion. Nous sommes le 11 février à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), il est un peu plus de 8 heures du matin et, sous le regard interloqué des passants, une dizaine d’activistes d’Action Justice Climat (AJC, ex-Alternatiba Paris) tartinent la façade du siège social de Tesla France d’une peinture marronnasse. Perchés sur la terrasse du bâtiment du géant de l’automobile électrique, deux autres déploient dans le même temps une banderole. Sur celle-ci a été dessiné Elon Musk faisant un salut nazi — un geste fait lors de l’investiture de Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 janvier —, le tout accompagné de ce message : « Le fascisme passe la seconde. »

« Nous souhaitons alerter sur la montée du fascisme », dit un des militants, avant de filer rapidement. L’action, qui s’inscrivait dans la lignée d’une opération similaire menée par des activistes allemands fin janvier, n’aura pas duré cinq minutes.

Le calendrier n’a pas été choisi au hasard : le patron de Tesla, convié par l’Élysée, devait théoriquement participer ce jour-là à la deuxième journée du Sommet international sur l’intelligence artificielle (IA), à Paris. Si le multimilliardaire n’a finalement pas fait le déplacement, une chose est sûre pour AJC, comme le dit un collage appliqué sur les baies vitrées de l’édifice : « On n’invite pas les fascistes, on les combat. »

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L’opération des membres d’AJC a duré moins de cinq minutes. © NnoMan Cadoret / Reporterre

« Fasciste notoire et revendiqué »

« Musk est aujourd’hui un fasciste notoire et revendiqué, et ce encore plus depuis la réélection de Trump. Or Tesla est la première source de sa fortune, qui lui a permis de racheter X, de financer la campagne de Trump, et a fortiori de financer la montée du fascisme », dit Léa Zaïdat, porte-parole de l’association.

Et si des mesures délétères pour le climat et les droits humains ont déjà été prises par la nouvelle administration aux États-Unis, l’organisation s’inquiète aussi de l’exportation de telles politiques en Europe : Musk, qui a été nommé chef du département étasunien de « l’efficacité gouvernementale », ne cesse de multiplier les déclarations de soutien à l’extrême droite européenne.

Depuis décembre dernier, le propriétaire de Starlink, de Neuralink et de xAI, a ainsi vanté à plusieurs reprises les mérites de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), un parti d’extrême droite ayant notamment à cœur de « remigrer » 2 millions d’exilés ou d’Allemands d’origine étrangère en dehors du pays. Un appui public qui, semble-t-il, porte ses fruits : ces dernières semaines, alors que des élections législatives fédérales auront lieu le 23 février en Allemagne, les intentions de vote pour l’AfD sont montées à plus de 20 %, plaçant le parti en seconde position dans les sondages derrière les conservateurs du CDU/CSU (30 %).

« Musk a le profil parfait du technofasciste : il concentre à lui seul les pouvoirs technologique, politique, médiatique et économique, et possède ainsi tous les moyens pour accompagner la montée de l’extrême droite. C’est extrêmement inquiétant, de même qu’il est très préoccupant qu’il soit convié en grande pompe par Emmanuel Macron au Sommet sur l’IA », ajoute Léa Zaïdat, qui rappelle que pour AJC, « il n’y a pas d’écologie sans lutte contre le fascisme ».

Alors que, selon l’AFP, les ventes de Tesla ont été divisées par deux entre janvier 2024 et janvier 2025 en France et en Allemagne, l’activiste l’assure : « Musk est un adversaire, et on ne va rien lâcher. »

« Peur qu’on dégrade mes Tesla »

Devant le siège de Tesla France, en tout cas, de nombreuses personnes s’arrêtent pour prendre en photo le collage. Comme Nicolas, 45 ans : « Je ne suis pas d’accord avec le fait de faire des dégradations, mais j’approuve le fond du message : avant, j’admirais Musk, à présent, je le déteste. La montée du fascisme fait peur. »

L’homme, venu acheter une pièce pour un de ses véhicules, dit être lui-même propriétaire de… trente Tesla (!), qu’il met en location. « Désormais, j’ai peur qu’on me les dégrade. Alors que je les ai achetées avant ses discours de merde ! » Quelques minutes plus tard, vers 9 heures, des employés sortent du bâtiment. Armés d’essuie-tout bleu, ils tentent de retirer la peinture de la façade. Problème : plus ils l’essuient, plus celle-ci s’étale.

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La mine d’info #8

minedinfo8recto minedionfo8versobulletin d’info La mine d’info numéro 8 de Novembre 2024

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Salut incendiaire à tesla

[pompré sur iaata]

tesla crame

Il y a aujourd’hui une accélération du projet fasciste, patriarcal, écocidaire et colonialiste. Alors que les élites multiplient les saluts nazis nous avons décidé de saluer à notre manière un concessionnaire tesla dans dans la nuit du 2 au 3 mars 2025 à plaisance-du-touch.
Nous avons incendié des véhicules à l’intérieur de l’enceinte à l’aide de deux bidons à essence. Nous nous sommes demandé après coup si des plaques d’allume-feu n’auraient pas été un moyen plus efficace.

Face au renforcement du mouvement néonazi à l’échelle mondiale, nous sommes l’antifascisme combatif qui ne croit pas au mythe de la démocratie.

Face à l’offensive masculiniste et transphobe actuelle, nous sommes un fragment de la lutte contre le patriarcat.

Face aux ravages industriels qui détruisent la planète, nous sommes l’écologie radicale qui ne croit pas aux solutions technologiques.

Face au colonialisme et au suprémacisme blanc, face à la misère et à l’exploitation généralisée, nous exprimons notre refus en acte.

Par cet acte nous participons à l’appel « Accueille le printemps, crame une tesla », à l’élan international qui cible tesla de l’allemagne aux états-unis en passant par les pays-bas, et plus largement à la conflictualité anarchiste.

Nous apportons notre soutien à Louna inculpée dans le cadre de la lutte contre l’A69 et à tous les prisonniers anarchistes, à celles en cavale et celleux qui se battent.

Poursuivons l’offensive contre les techno-fascistes !

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Éolien marin en normandie

[pompé sur trognon.info]

Au large de Courseulles, le projet industriel prend du retard

Le projet d’EDF d’installer 64 éoliennes industrielles au large de Courseulles-sur-mer prend du retard. En cause, des difficultés dans le forage du fond marin et la rareté des bateaux spécialisés dans ce genre d’opérations.

Le nouveau directeur de projet du parc éolien en mer du Calvados au large de Courseulles-sur-Mer (michel benoît) annonce dans un communiqué que la mise en service des 64 éoliennes est reportée à 2026. Le chantier tourne au ralenti, et sur les 64 fondations nécessaires pour ensuite installer les éoliennes de 175 mètres, seules 4 ont pour l’instant été réalisées. On peut lire dans la presse que :

« depuis le 15 janvier 2025, date où les difficultés de forage des fondations des éoliennes avaient été révélées, EDF Renouvelables n’avait pas encore communiqué. EDF confirme enfin les problèmes rencontrés et le retard du chantier qui devait s’achever à l’été 2025. Pour rappel, le navire auto-élévateur Vole au Vent en charge des forages était arrivé sur zone en mai 2024 pour réaliser des tests qui ont nécessité « de corriger des problèmes techniques, le forage de la première fondation a été achevé début décembre 2024. En conséquence, le navire de Saipem S7000 en charge de l’installation des fondations est arrivé sur site en décembre et a installé avec succès la première fondation en janvier. »

« C’est désormais à l’horizon 2026 que la mise en service du parc est évaluée. Car, pendant plusieurs mois, les navires spécialisés pour ce type de construction offshore sont déjà promis à d’autres chantiers en mer. Le navire Vole au Vent a désormais quitté la zone de travaux et les autres navires installateurs partiront également dans les semaines à venir », délivre Michel Benoit qui explique que, « les opérations de forage reprendront au cours de l’été prochain avec un nouveau navire auto-élévateur, le Bold Tern, de l’armement Fred Olsen Windcarrier. »

Un article paru en octobre 2024 sur le site trognon.info donne quelques autres informations sur le projet (et sur la nécessité de lutter contre) :
« Par exemple au large de Courseulles-sur-Mer (Calvados), où 64 éoliennes de 175 mètres de haut doivent bientôt être démarrées. A l’annonce du projet, des habitants et des pêcheurs, pour des raisons diverses, se sont mobilisé-es. Malgré tout, le chantier colossal a commencé. En décembre 2023, RTE a mis à disposition les installations de raccordement au réseau électrique. Des centaines de tonnes de câbles ont été installés sous l’eau pour acheminer l’électricité produite par les éoliennes vers la « chambre d’atterage » de Bernières-sur-Mer, qui assure la connexion avec les 24 kilomètres de câbles souterrains menant au poste électrique de Ranville. Éoliennes offshore du Calvados (un consortium regroupant EDF Renouvelables, WPD offshore et Enbridge) compte mettre en service les éoliennes en 2025. »

Raté puisque le chantier colossal d’EDF est donc en stand-by…jusqu’à l’arrivée du ou des prochains navires nécessaires à la construction du parc offshore. Des sites internets comme myshiptracking.com peuvent permettre de savoir quand l’arrivée salvatrice du mastodonte des mers aura lieu !

[pompé sur trognon.info]

Capitalisme vert : l’éolien industriel a le vent en poupe

Le vendredi 18 octobre 2024, trois ministres se sont déplacés à Fécamp en Seine-Maritime pour annoncer un nouveau projet de parc éolien en mer. L’Etat et les industriels espèrent implanter 200 nouvelles éoliennes, en plus des 71 déjà existantes dans ce parc maritime.

L’éolien industriel en plein essor

En Normandie, d’autres projets éoliens de la sorte sont déjà en cours, et rencontrent des oppositions.
Par exemple au large de Courseulles-sur-Mer (Calvados), où 64 éoliennes de 175 mètres de haut doivent bientôt être démarrées. A l’annonce du projet, des habitants et des pêcheurs, pour des raisons diverses, se sont mobilisé-es. Malgré tout, le chantier colossal a commencé. En décembre 2023, RTE a mis à disposition les installations de raccordement au réseau électrique. Des centaines de tonnes de câbles ont été installés sous l’eau pour acheminer l’électricité produite par les éoliennes vers la « chambre d’atterage » de Bernières-sur-Mer, qui assure la connexion avec les 24 kilomètres de câbles souterrains menant au poste électrique de Ranville. Éoliennes offshore du Calvados (un consortium regroupant EDF Renouvelables, WPD offshore et Enbridge) compte mettre en service les éoliennes en 2025.

A Dieppe, Le Trepport et Barfleur, des projets similaires sont à l’étude. Il y aurait aussi deux projets imaginés au large du Cotentin.

Sur terre aussi, les projets d’éolien industriel se multiplient, car le système capitaliste a besoin de toujours plus d’énergie (et donc d’électricité) pour croître indéfiniment. Sur les communes de Bellengreville et de Moult-Chicheboville, à l’est de Caen dans le Calvados, une enquête publique pour l’implantation de 10 nouvelles éoliennes de la société Vensolair est en cours, et le projet suscite des protestations. Certaines éoliennes menacent directement le marais Chicheboville-Bellengreville et des personnes vivant là craignent des nuisances (sanitaires, sonores et visuelles).

Un discours bien rôdé : la transition énergétique

Les industriels et gouvernants, protecteurs des intérêts capitalistes, ont pris acte du phénomène de dérèglement climatique provoqué par les activités humaines, notamment les activités industrielles alimentées aux énergies fossiles. A défaut de remettre en question le système industriel dans son ensemble, et les destructions massives et inévitables qu’il induit, l’accent a plutôt été mis sur le problème de la production de CO2. Cette orientation idéologique a permis l’apparition d’un discours réformiste visant à une modification progressive du système productif, une « transition » vers des énergies dites décarbonées. De la sorte, plus besoin de remettre en question le système économique dans son ensemble (car une réflexion conséquente amènerait à une remise en cause radicale du capitalisme), proposer des alternatives suffit. Ce discours fait alors passer des sources d’électricité autres que le charbon ou le pétrole pour de véritables solutions écologiques. L’éolien et le solaire (voir même le nucléaire !) sont labellisés énergies vertes par excellence. Pourtant, ces énergies nécessitent également pour fonctionner le pillage néocolonial des ressources, l’exploitation de mines, une certaine organisation sociale du travail, la circulation mondialisée de marchandises, la destruction des espaces où les projets industriels sont implantés, l’imposition de modes de vie, le massacre d’êtres vivants, etc. Par ailleurs, ces nouvelles industries énergétiques ne viennent absolument pas remplacer les anciennes, mais elles s’y additionnent. Chaque année, les records de production des industries pétrolières ou gazières sont battus, alors même que les industries énergétiques dites décarbonées sont en plein essor. Le discours sur la transition est un écran de fumée : il permet aux multinationales et aux Etats de poursuivent les rentables ravages qu’ils organisent tout en dégageant de nouveaux marchés, le tout justifié par une proposition politique qui fait croire à la prise en compte du problème écologique. Tout bénef !

Quelle lutte contre les projets éoliens ?

Le travail des lobbystes et autres politicien-nes fait son effet : l’éolien et le photovoltaïque sont souvent associés à des progrès écologiques. De nombreuses organisations « écologistes » défendent même cette théorie absurde et promeuvent l’implantation de projets industriels dévastateurs, parce qu’éoliens ou solaires. Cela a des conséquences directes dans les luttes contre les projets éoliens. La stratégie de promotion de cette « transition écologique » qui n’a d’écologique que le nom porte ses fruits, et crée de la confusion. Quand des réunions publiques ont lieu à Barfleur en 2021 à propos d’un projet d’éoliennes offshores, les porteurs du projet (à savoir l’Etat et des industriels en quête de nouveaux marchés) sont taxés d’écolos-bobos par les pêcheurs du coin. Dans d’autres régions, des collectifs de riverain-es opposé-es à des projets éoliens sont parfois rejoins ou encouragés par l’extrême-droite locale, qui axe son discours sur la défense du terroir et le rejet de l’écologisme (qui serait donc symbolisé par ces projets industriels…). Une brèche dans laquelle s’engouffrent bien volontiers les pro-nucléaires qui présentent alors « leur » énergie « décarbonnée » comme la meilleure alternative.

La porosité (réelle ou supposée) des luttes contre les projets éoliens avec des tendances anti-écologistes rend parfois frileux-ses à rejoindre ces luttes les anti-capitalistes convaincu-es. Il est pourtant décisif de s’y intéresser. D’abord parce qu’il y a un impérarif à contrer le discours dominant de la soi-disant transition écologique et à lutter contre tout projet industriel conduisant à une augmentation de la production d’énergie. Aussi parce que dans un contexte de renforcement des idées et des groupes d’extrême-droite, laisser des espaces de lutte aux fachos et laisser proliférer une écologie fascisante serait une erreur évidente. Ensuite parce que ces projets sont d’un intérêt stratégique majeur pour les grands groupes industriels comme EDF ou Total, qui veulent verdir leur image et agrandir toujours plus leur emprise sur le monde. Et pour tout un tas d’autres raisons.

Il y a un certain nombre de mobilisations et d’actions contre des projets éoliens, sur des bases anti-capitalistes : des mobilisations en forêt de Lanouée, contre le parc éolien de Saint-Brieuc, des sabotages en France, en Allemagne plus récemment, ou encore en Grèce. La répression s’abat parfois, comme en Haute-Vienne. Partout des projets éoliens émergent, et bien souvent, des réactions hostiles les accompagnent. De manière plus générale, ces luttes peuvent s’inscrire dans une critique globale. Celle d’un système capitaliste-industriel dont la stabilité repose en grande partie sur ses infrastructures énergétiques et sa capacité à produire et à distribuer de l’électricité.

Pour aller plus loin sur la question de l’éolien industriel :
- Leur écologie est un désastre, déconnectons-là !, 2021
- Plaidoyer contre les éoliennes industrielles, 2019
- Communiqué du Vent d’Autan depuis l’Amassada en exil, 2019
- Le vent nous porte sur le système… ou comment être anti-nucléaire sans devenir pro-éolien, 2009

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Tract Stop Mines Salau juin 2024

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Tract SMS 11-2024

 

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