« C’est grave de s’attaquer à la seule usine du coin » : un acte criminel a-t-il visé l’une des plus grandes carrières de talc au monde ?

La carrière de Trimouns, l’une des plus grandes exploitations de talc au monde, a été la cible d’un acte de vandalisme ? Situé à plus de 1 500 mètres d’altitude, ce site
stratégique assure à lui seul près de 10 % de la production mondiale, avec 400 000
tonnes extraites chaque année. Un incendie d’origine suspecte a récemment
endommagé des installations essentielles, sans toutefois interrompre l’activité.
Lundi 12 mai, vers 5 heures du matin, les équipes d’Imerys, multinationale en charge
de l’exploitation, découvrent les dégâts. Les installations situées en amont du
téléphérique ont été touchées par un incendie, causant d’importants dommages
matériels. « Les premières observations révèlent que les bandes transporteuses et le
système électrique ont été gravement endommagés », confirme un porte-parole de
l’entreprise.
Aucune victime n’est à déplorer, mais selon plusieurs sources, le coût des réparations
dépasserait le demi-million d’euros. Une estimation que le groupe n’a pas souhaité
commenter.

La piste criminelle privilégiée ?
L’origine de l’incendie fait encore l’objet d’une enquête, mais les premières images de
vidéosurveillance confortent la thèse d’une action préméditée. […]

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Petite visite à Allseas

[pompé sur renversé]

Dans la nuit du 16 au 17 juin, des petits poissons ont rendu visite à Allseas, une entreprise qui veut piller les fonds marins et qui, comme beaucoup d’autres, a son siège en Suisse.

Après des alertes scientifiques et quelques visites amicales et actions médiatiques depuis plusieurs années, après quelques déclarations mensongères d’Allseas, une action de décoration a embelli le siège de l’entreprise dans la nuit de lundi 16 à mardi 17 juin 2025.

Les capitalistes et leurs relais politicens misent sur l’extractivisme pour asseoir la puissance des régimes qu’ils contrôlent. Donald Trump, symbole d’une droite en pleine fascisation, a récemment autorisé l’extraction de minerais en eaux profondes (“deep sea mining”), y compris en eaux internationales. Cette exploitation serait une catastrophe pour la vie marine et aurait un effet catastrophique sur la biodiversité et le réchauffement climatique.

Comme souvent, la Suisse n’est pas en reste, et abrite des entreprises actives dans la destruction de l’environnement. Glencore et Allseas, par exemple, s’associent au canadien TMC pour se lancer dans le deep sea mining.

Allseas, qui a son siège à Châtel-Saint-Denis (FR), est un poids-lourd du secteur, et multiplie les tests en conditions réelles d’exploitation des fonds marins. Par ses actes, l’entreprise met en danger les conditions d’existence de la vie humaine. Ce comportement criminel ne doit pas être toléré, alors que nous vivons le réchauffement le plus rapide que la planète ait connu et un effondrement de la biodiversité d’une vitesse inégalée.

Nous espérons que les décorations sur les murs d’Allseas et l’innondation provoquée par les dégâts sur les douches-extincteurs feront réfléchir ses dirigeants, et inspireront d’autres personnes à s’engager pour préserver les fonds marins.

Ce n’était qu’un grondement, une vaguelette. Gare au tsunami qui pourrait venir si Allseas s’obstine.

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Un nouveau PERM à Salau… Mais pas que !

[pompé sur stopminesalau]
En noir version originale, en italique, complément du 24 mai 2025

Ce que l’on sait de ce nouveau dossier… Les personnes et sociétés à la manœuvre :
Un dossier demande de Permis de Recherche de Mine a été déposé auprès des services du Ministère des Finances en charge de ces dossiers. La demande émane de la société Néométal – une société créée en 2015 qui a son siège à Dun en Ariège, capital social 209 000 Euros – et dont la présidente était jusqu’en juin 2024, Monique Lafargue épouse de Michel Bonnemaison le promoteur du PERM de 2016.

Pour rappel, la société Néométal, a servi, en mars 2016, au travers d’une filiale espagnole – Néométal Spania – à concrétiser un permis de recherche minière en Catalogne et à en revendre une partie à Apollo Minerals société australienne qui avait acquis les droits du PERM de Couflens en 2018. Néométal avait, alors les actionnaires suivants : Michel Bonnemaison, La société E-mines (une société dirigée par Michel Bonnemaison), Todd Henis, Galdstone Corp (une société dirigée par Todd Hennis) et Jack Testard (Variscan Mines).

Le 6 juin 2024 on constate que l’actionnariat de Néométal a quelque peu évolué. En effet en plus de Monique Lafargue (épouse Bonnemaison), de Michel Bonnemaison et de Todd Hennis tous deux actionnaires en nom personnel et au travers de leurs sociétés respectives on trouve les noms suivants :

  • Elia Michael qui sera nommé Directeur Général au cours de l’AG de la société et présenté comme un ex de Ivanhoé Mines Ltd.
  • Selim Fendi.
  • André Gauthier.
  • Michel Lambert Ducamin.
  • Emmanuel Henry qui sera, lui, nommé Président, qui est présenté comme un ex de Trafigura une société minière Helvético-Singapourienne. De plus on constate que E. Henry vient de créer une société qui a son siège à la Hague dont le nom est Stibiotech Vendée, société concernant l’exploration et l’extraction de minerai… et ayant pour actionnaires outre Emmanuel Henry, Monique Lafargue (épouse Bonnemaison) et Todd Hennis déjà actionnaire d’E-Mines !

On constate par ailleurs que si Emmanuel Henry réside en Suisse, Elia Michael, n’est autre que le voisin de Michel et Monique Bonnemaison à Dun !

Mais, le 16 avril 2025, Elia Michael, est révoqué de ses fonctions de directeur général, il est remplacé par Serge Dallas qui effectuera ses fonctions à titre gratuit !
On constate également des changements à E-mines : Michel Bonnemaison est remplacé en tant que président par Monique Lafargue, demeurant à Dun ! En fait, il est remplacé par Monique Bonnemaison, sa femme.

Ce que l’on sait de ce nouveau dossier… Le projet :
Le projet de NEOMETAL, d’un investissement total de 12.56 M€, s’articule autour de trois objectifs principaux :

  • Développer l’étude du gisement de tungstène du Pic de la Fourque (commune de Couflens) .
  • Estimer les extensions de ce gisement vers l’ouest et vers l’est (communes d’Ustou, Aulus les Bains, Auzat). 
  • Évaluer la faisabilité d’une filière industrielle amont pour le tungstène. 

Les territoires des communes d’Ustou, d’Aulus et d’Auzat sont donc concernés par cette nouvelle demande d’exploration.
Une réunion de présentation a eu lieu au Conseil Départemental le 18 septembre 2024 et a donné lieu à un communiqué de presse le 23 septembre : La commune de Couflens, pourtant au cœur du projet, n’a pas été invitée à cette réunion !!!

Sur un autre document, « Mine de Salau – Fiche de qualification du projet porté par la SAS Néométal » à l’entête de la CCI de l’Ariège et remis par le Préfet de l’Ariège, on apprend que « la démarche est relayée par Madame et Monsieur Bonnemaison ». Les objectifs sont de « qualifier le dimensionnement du gisement et son organisation spatiale » ce qui est déjà connu et très bien documenté ! En effet, l’ancienne société minière (SMA) qui a exploité la mine de Salau jusqu’en 1986 a effectué avec l’aide du CEA (Commissariat à l’Energie Atomique) des recherches tout autour du gisement pour conclure qu’il restait environ 3000 tonnes de minerai disponible. Des moyens énormes ont, à l’époque, été déployés : 85 000 mètres de carottage et 17 000 de sondages percutants ont été réalisés. Les recherches à Salau ont donc déjà été réalisées et le gisement est parfaitement connu !

Dans le même document, Michel Bonnemaison, qui ne dit rien de plus sur la « phase exploratoire » parle de son « issue » et explique que son laboratoire et ses équipements seront mis à disposition par sa société E-Mines sise à Dun. Il précise par ailleurs que la présidence de celle-ci sera assurée par Monique Bonnemaison et qu’E-Mines signera un « contrat de prestation de service global au bénéfice de la SAS Néométal ». Michel Bonnemaison assure ses arrières mais est toujours le maître du projet même s’il essaye de mettre son épouse en avant !

Ce que l’on sait de ce nouveau dossier… Une usine à Saint-Girons :
Il est aussi prévu de développer une « technologie nouvelle de raffinage de tungstènebasée sur une technologie alternative à celle utilisée communément, avec pour ambition de permettre à terme la relocalisation en France d’une partie essentielle de la chaine de valeur de la filière tungstène ».

Michel Bonnemaison précise qu’E-Mines dispose d’un agrément « crédit d’impôts ». C’est à dire qu’il pourrait recevoir des financements de l’État dans le cadre de cette recherche. Le but étant d’utiliser une « technique d’hydrométallurgie utilisant de l’acide nitrique » qui serait plus « vertueuse d’un point de vue environnemental » !

Pour cela l’ « installation d’un démonstrateur pré-industriel (pilote) en Ariège » est prévue. Pour rappel, cette installation d’un « pilote » à Saint-Girons s’est déjà posée en 2018 : la Communauté de Communes avait été sollicitée mais s’est heurtée à un problème : il n’y a pas, actuellement, de site à Saint-Girons qui soit habilité à recevoir une usine classée SEVESO !

Cette usine « pilote » serait en fait « un pilote semi industriel… rapatrié des États Unis » dont Todd Hennis, actionnaire d’E-Mines, est propriétaire. Pour faire fonctionner ce « pilote » les protagonistes auront besoin de matière première : du minerai de tungstène ! Or pendant la phase d’exploration, il n’est pas (en principe !) question d’extraire du tungstène… Mais Michel Bonnemaison a sans doute une solution…

Le minerai extrait jusqu’en 1986 à Salau était très difficile à raffiner à cause de l’arsenic, du phosphore – sans parler de l’amiante ! – Seul l’État Russe a accepté jusqu’en 1983 d’acheter ce minerai : il s’en servait pour fabriquer des blindages pour des matériels militaires. En 1983 le minerai a été vendu à une usine française qui n’a pas pu l’utiliser… et il reste à l’intérieur des galeries des tonnes de minerai invendues… Est-ce que Michel Bonnemaison envisage  d’utiliser ce minerai qui ne lui appartient pas pour développer la technologie de son ami Todd Hennis ?

Trois semaines après que le Préfet de l’Ariège ait transmis le dossier complet au Ministère des finances, M. Bonnemaison annonce dans la presse qu’i n’est plus possible d’envisager une usine à St Girons car il n’y aurait pas de place suffisante pour accueillir les bassins de décantations associés ! n’annonce qu’une usine pourrait être envisagée à Lavlanet, voir à Boussens… mais celle-ci ne pourrait se réaliser que s’il y a 100 000 tonnes de tungstène disponible alors que lui même annonce des réserves de 50 000 tonnes : donc peu probable qu’une usine voit le jour !

Ce que l’on pense de ce nouveau dossier… : Rien de bien nouveau !
C’est toujours Michel Bonnemaison, même si il reste discret, (du moins sur le papier) qui manage le projet. Certes, il s’est allié à quelques amis et voisins q’il a mis en avant en indiquant leurs parcours professionnels dans des sociétés minières qui paraissent « bien propres ». Mais on peut avoir des doutes : il suffit de taper dans un moteur de recherche internet les deux mots « Trafigura scandales » ou « Ivanohé Mines corruption » pour être au fait des agissements de ces sociétés.

Michel Bonnemaison, qui au cours de ces dix dernières années, a sans doute eu le temps de lire toutes les archives de l’ancienne exploitation de Salau, de   prendre connaissance de toutes les nouvelles études publiées depuis 2016…, ne mentionne toujours pas dans son dossier, la présence d’amiante dans les roches de Salau. Il mentionne l’arsenic pour dire qu’il pourra (peut-être) le séparer des résidus miniers. Mais rien n’est indiqué sur les lieux de stockage : à Saint Girons ou ailleurs ? La problématique des déchets n’est pas abordée alors que les déchets miniers représentent 99% du minerai extrait !

Aujourd’hui, ce projet avance en catimini avec seulement quelques personnes dans la confidence, élus, représentants de l’État. Comme en 2016, les populations locales sont ignorées et méprisées par les élus et les porteurs du projet. Pourtant, ce sont elles qui vont en subir toutes les nuisances s’il est mis en œuvre :

  • Amiante, qui aura un impact sur la santé des éventuels travailleurs et sur celle des populations locales.
  • Arsenic, qui aura un impact sur la qualité des eaux de toute la vallée du Salat.
  • Pollutions chimiques dans les vallées ou à St Girons (usine SEVESO) dues, notamment, aux produits utilisés lors du raffinage du minerai.
  • Dégâts environnementaux sur la faune, la flore, les paysages, les cours d’eau…
  • Stockages des boues et déchets miniers pollués (produits chimiques et métaux lourds, hydrocarbures, amiante, arsenic…, sont présent à Salau).

Revue de presse :
La Gazette Ariégeoise : Mine de tungstène de Salau : un nouveau projet de recherches sur la table
La Dépêche du midi : Mine de Salau : « ni un mirage, ni une prédation »
FR3 : « Un emploi qui tue, ce n’est pas un bon emploi »
La Tribune : Une future mine de tungstène en Ariège ?
Actu.fr : Rebondissement pour la mine de Salau : une association dénonce la nouvelle « escroquerie »
Le Monde : Dans l’Ariège, un projet de recherche pour explorer une ancienne mine de tungstène inquiète
ToulEco : Ariège. Le projet de réouverture de la mine de tungstène de Salau relancé
La Tribune : Mine de tungstène dans l’Ariège : les dessous d’un dossier explosif
Le Parisien : En Ariège, le projet « stratégique » de réouverture d’une mine de tungstène inquiète
France 2 – JT 13h : Une ancienne mine de tungstène pourrait bien rouvrir en Ariège
ToulEco : En Ariège, la société Néométal en quête d’or et de tungstène – enquête 1/2
ToulEco : En Ariège, la société Néométal en quête d’or et de tungstène – enquête 2/2
La Tribune : Mine de tungstène dans l’Ariège : les porteurs de projet sortent du silence
Radio Transparence : Alternatives écologiques – Projet de reprise de la mine de Salau
Le Canard Enchainé : Néométal planche sur un projet de tungstène à la com’
Actu.fr : Pyrénées. « Cette mine ne peut et ne doit pas rouvrir »

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UNOC : l’appétit croissant de l’industrie minière pour les fonds marins au menu de la conférence sur l’océan

[pompé sur lemonde]

Le véhicule minier chinois « Pioneer II » lors d’un essai en mer à une profondeur de plus de 4 000 mètres, le 22 juin 2024.

Les nodules polymétalliques, précieux galets contenant des métaux rares, qui reposent dans les plaines abyssales, resteront-ils au fond de l’océan, et pour combien de temps ? Au One Ocean Science Congress, un rassemblement de plus de 2 000 scientifiques organisé du 3 au 6 juin, en amont de la Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC), la question taraudait de nombreux chercheurs. L’extraction des minerais rares qu’abrite l’océan profond pourrait en effet avoir des conséquences graves sur ces écosystèmes encore méconnus. Or, les pressions pour l’exploitation commerciale de ces ressources − qui pourraient par exemple être utilisées pour fabriquer des batteries − vont croissant, à commencer par celles de l’industrie minière.

L’entreprise canadienne The Metals Company s’impatiente ainsi de la lenteur des négociations menées depuis une décennie au sein de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM). En vertu de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, cette organisation internationale doit encadrer l’exploitation de la « Zone », c’est-à-dire les fonds marins et océaniques, ainsi que leur sous-sol, situés dans les eaux internationales et qui n’appartiennent donc à aucun Etat. La finalisation du code minier est d’autant plus ardue que les positions entre les délégations divergent fortement, allant des pays qui lorgnent ces ressources océaniques à la trentaine d’Etats qui plaident pour un moratoire, une « pause de précaution », voire une interdiction, comme la France

Fin mars, la société canadienne a annoncé faire appel aux Etats-Unis, qui ne sont pas membre de l’AIFM − ayant signé la Convention des Nations unies sur le droit de la mer sans la ratifier −, pour obtenir une autorisation d’exploitation en contournant l’instance internationale. La manœuvre a été largement critiquée par les Etats qui en sont membres, déplorant un coup porté au multilatéralisme. En France, la ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a dénoncé un acte de « piraterie environnementale » intervenant hors de « tout cadre juridique ». « Nous ne devons pas les laisser faire », a-t-elle martelé.

Indignation

Mais qu’importe l’indignation de la communauté internationale : Donald Trump a donné sans attendre une première suite à ces velléités d’exploitation des grands fonds. Le 24 avril, le président américain − qui s’inquiète de l’intérêt de la Chine pour ces ressources océaniques − a signé un décret visant à « libérer les minéraux et ressources critiques offshore de l’Amérique ». Il enjoint à son administration d’accélérer les procédures d’examen et de délivrance des permis d’exploration des fonds marins et d’exploitation commerciale dans les eaux fédérales, mais aussi dans les eaux internationales.

Ce texte est « en violation complète du droit international », souligne la juriste Sophie Gambardella, chargée de recherche au CNRS. Dans sa zone économique exclusive, « un Etat peut faire ce qu’il souhaite », rappelle la juriste − mais pas dans ces territoires du large qui n’appartiennent à personne, comme la zone de Clarion-Clipperton, un immense espace situé entre Hawaï et le Mexique que convoite The Metals Company. L’entreprise a fait parvenir aux autorités américaines trois demandes concernant ce périmètre que l’entreprise a déjà partiellement prospecté, par des contrats d’exploration obtenus sous l’égide de l’AIFM.

L’une de ces requêtes porte sur un contrat commercial, sans que ses contours géographiques soient divulgués − The Metals Company n’a pas souhaité les communiquer au Monde. De nombreuses autres inconnues demeurent quant au devenir de cette demande, qui n’a pas encore été validée par les autorités américaines. Donald Trump ira-t-il jusqu’au bout ? Comment la communauté internationale va-t-elle réagir lors des prochaines négociations de l’AIFM, qui auront lieu en juillet ? L’année 2025 avait été initialement fixée comme échéance pour la finalisation du code minier − celle-ci ayant déjà été repoussée à plusieurs reprises.

Répartition des bénéfices

Or, le texte est encore « loin d’être prêt », argue Emma Wilson, chargée de plaidoyer de la Coalition pour la conservation des fonds marins, un regroupement d’organisations de défense de l’environnement. « Nous espérons qu’il n’y aura pas de nouvelles échéances fixées, car cela crée de la pression sur les négociations. » Dans tous les cas, « ce coup de pied dans la fourmilière des Etats-Unis va obliger tous les Etats à prendre position à l’AIFM », estime Sophie Gambardella. Les pays africains, par exemple, « bloquaient les négociations parce qu’ils n’étaient pas d’accord sur la formule de répartition des bénéfices » issus de l’exploitation minière des fonds marins. « Là, le risque, c’est de ne rien avoir du tout », observe la juriste.

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La question sera également au cœur de l’UNOC, qui se tient du 9 au 13 juin à Nice. « On espère que tous les Etats qui soutiennent un moratoire réaffirmeront leur position et surtout, étant donné les développements récents, que d’autres pays les rejoindront », plaide Emma Wilson. Pour l’heure, le projet de déclaration politique − sorte d’appel à l’action des Etats qui devrait être adopté à la fin du sommet niçois − réaffirme seulement « l’importance de l’élaboration et de la normalisation en cours » au sein de l’AIFM.
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Le texte insiste également sur « la nécessité d’accroître les connaissances scientifiques sur les écosystèmes des grands fonds marins ». C’est aussi le credo de nombreux chercheurs et organisations de défense de l’environnement s’inquiétant des conséquences durables de l’exploitation minière sur ces profondeurs océaniques, qui jouent notamment un rôle majeur dans le stockage du carbone. Par ailleurs, les opposants à l’extraction minière des fonds marins remettent en cause l’intérêt de l’exploitation des ressources du plancher océanique au regard de sa rentabilité économique.

Les eaux internationales ne sont pas les seules à susciter l’intérêt des Etats et des compagnies minières. Mi-avril, quelques jours seulement avant le décret du président Donald Trump, la start-up américaine Impossible Metals a ainsi déposé une demande « pour l’exploration et l’exploitation potentielle de minéraux critiques (…) au large des côtes des [îles] Samoa américaines », en Océanie. En Europe, plusieurs entreprises espèrent pouvoir extraire les ressources des profondeurs norvégiennes. Le gouvernement du royaume scandinave a renoncé, fin 2024 à délivrer des permis de prospection − mais pour un an seulement.

 
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Des collectifs d’habitants perturbent l’assemblée d’actionnaires d’une multinationale minière

[pompé sur basta!]

Des collectifs des quatre coins de la France se sont rassemblés à Paris contre les projets d’une multinationale minière française, Imerys. De la Bretagne à la Dordogne, tous sont impactés par l’extraction, poussée au nom de la transition écologique

« Les nouveautés 2025 ! Profitez du réchauffement : venez vous ressourcer au Parc Imeryx ! » lancent à la volée une vingtaine de personnes venues du Cantal, de Bretagne, de Dordogne et de l’Allier. Ils et elles se sont retrouvés ce 13 mai dans un quartier chic de la capitale, au quai de Grenelle, où se tient l’Assemblée générale des actionnaires d’Imerys, une multinationale minière française.

pelletassou-collectifs-imerysLes collectifs militants contre quatre projets miniers d’Imerys sont rassemblés autour d’une créature représentant « la grande machine extractiviste ».

Ces collectifs d’habitants sont tous engagés, chacun dans leur département, contre quatre projets d’extraction minière sur le territoire français. Ils profitent de l’assemblée des actionnaires pour alerter les investisseurs sur l’impact environnemental de l’entreprise, distribuant des tracts humoristiques aux nombreux hommes vêtus de costumes noirs qui entrent dans les locaux.

Imerys extrait et transforme des minéraux, pour les secteurs des biens de consommation, l’industrie et la construction. Implantée dans 46 pays, la multinationale possède plus de 200 sites dans le monde et 28 en France, regroupant mines, carrières et usines. Et compte accroître son activité extractive en France.

« L’entreprise projette d’ouvrir une quatrième fosse d’extraction à Glomel, dans les Côtes-d’Armor, située sur une zone considérée comme le château d’eau de la Bretagne », dénonce un membre du collectif Mines de Rien. Imerys y exploite depuis plus de 50 ans une carrière d’andalousite – un minerai utilisé dans la sidérurgie – et une usine d’extraction.

Un autre projet d’Imerys a fait parler de lui récemment. Dans l’Allier, à Échassière et à Saint-Victor, la multinationale compte exploiter une mine de lithium ainsi qu’une usine de transformation du minerai pour produire la matière première pour 700 000 batteries de voiture par an.

Face cachée de la transition

Sur le parvis où sont distribués les tracts, l’un des responsables du projet d’Imerys dans l’Allier, sort à la rencontre des militants. Le projet doit « réduire la dépendance française et européenne à l’importation de lithium », explique l’homme, « stimuler l’économie locale » et « relever le défi de la transition énergétique ». « C’est un projet stratégique pour la décarbonation ! », lance-t-il.

dsc_0453Lors du tractage, l’un des responsables d’Imerys est sorti défendre le projet de l’entreprise dans l’Allier.

Le gouvernement a reconnu le projet d’Imerys dans l’Allier comme étant d’intérêt national majeur, promettant de faire de la France le premier producteur de lithium européen. Et l’État y investit directement à hauteur de 100 millions d’euros d’argent public. Étienne, du collectif Stop Mines 03, n’est pas convaincu. « Si le lithium extrait sert à construire des SUV et détruire la planète, ça n’a aucun sens de parler de décarbonation ! » répond-il au représentant de l’entreprise.

L’appel à un débat sur les usages

En avril dernier, Imerys a organisé un séminaire sur l’usage du lithium au cours duquel des SUV de la marque BMW ont d’ailleurs été présentés… Autre argument sur la question de l’usage : « On ne peut pas se passer de cette ressource si on veut la transition, mais on peut pas l’utiliser pour fabriquer des maillots de bain connectés qui vous indique quand remettre de la crème solaire », ironise Étienne alors que l’AG se poursuit à l’intérieur.

« Nous, citoyens, demandons un débat public sur les usages de nos minéraux », réclame l’un des membres des collectifs au responsable d’Imerys.« On ne va pas, nous, Imerys, mener un débat public », répond le responsable, avant de repasser la porte du grand bâtiment où sont réunis les actionnaires. Le dialogue est clos. Mais dehors, l’action se poursuit.

Des territoires sinistrés

« Imerys exploite nos terres et s’étend telle une pieuvre dévorante », déplore au micro Nathalie, de l’association Sauvegardons Razac et le Bassin de la Cole, en Dordogne. La multinationale prévoit d’y étendre son extraction de quartz sur 40 hectares. Le minerai est notamment utilisé dans les domaines de l’électricité et du numérique.

À Nouvialle, dans le Cantal, Imerys souhaite extraire de la diatomite, minerai utilisé dans l’industrie agroalimentaire pour ses propriétés filtrantes. « Les 400 hectares concernés sont au centre d’un fragile équilibre, régulent naturellement le cycle de l’eau, c’est une ressource fourragère pour les agriculteurs, et ils abritent 142 espèces protégées », dénonce Chantal du Collectif pour la narse de Nouvialle, une zone humide.

distribution-tracts-imerysL’une des militantes distribue les tracts humoristiques à un actionnaire

À Glomel, là où se trouve la carrière d’andalousite, les landes, tourbières et prairies humides laissent la place à des bassins de décantation remplis d’eau acide. Imerys y raffine sa production d’andalousite. Comme le révélait le média breton Splann ! l’année dernière, des taux anormalement élevés de nickel, cobalt, arsenic et autres métaux toxiques ont été retrouvés dans un ruisseau où la multinationale rejette chaque année 1,5 million de mètres cubes d’eaux usées. « On a l’impression d’être une population et un territoire sacrifié au nom du profit et de l’andalousite », se désole l’un des membre de Mines de Rien.

Alors que le collectif de Glomel clôt sa prise de parole, une longue silhouette colorée apparaît de l’autre côté de la rue. Drapé d’une chemise bleue recouvrant ses tentacules jaunes, vertes et rouges, une grande marionnette prend place sur le parvis du bâtiment accueillant l’AG. Nommée Pelletassou, elle porte une pancarte « Imerys » et ses bras sont en forme de pelleteuse. Ce monstre carnavalesque inspiré de la culture occitane représente « la grande machine extractiviste ». « Pelletassou a été jugé par un tribunal populaire. Demain il sera au Parlement Européen, pour sensibiliser les dirigeants à la réalité que nos riverains vivent », explique François, l’un des militants, en souriant. Sur d’autres sites de production, ailleurs dans le monde, Imery est régulièrement accusé de générer des pollutions, comme à Barcarena, aux portes de l’Amazonie brésilienne.

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Haute-Sorne (Suisse) : Les forces motrices bernoise puent !

[pompé sur attaque]

Action directe contre le projet de fracking à Glovelier

Nous nous sommes rendus dans un dépôt forces motrices bernoise (FMB) à Bassecourt et avons laissé des salutations malodorantes et colorées, car nous ne sommes pas très content de leur collaboration au projet de géothermie à Glovelier.

L’acide butyrique exprime notre mécontentement face au non-respect de la volonté de la population.

Foutez le camp du Jura ! Pas de fracking à Glovelier !

 

P.S.
Plus d’infos sur le projet de fracking à Glovelier dans cet article

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[Brochure] Enrayer la machine extractiviste

[reçu par mail]

Ces modestes pages s’adressent aussi bien à qui s’intéresse déjà à l’extractivisme qu’à n’importe qui d’autre n’ayant qu’une vague connaissance du sujet, et ne contiennent d’ailleurs pas de définition de ce terme si propice au bégaiement autant qu’aux fautes de frappes.

Pour commencer donc, des textes écrits depuis l’Italie, la plupart extraits de La Megamacchina devastatrice, publié à l’occasion de deux journées contre l’extractivisme et le monde qui en a besoin, au squat Bencivenga à Rome, les 16 et 17 décembre 2023.
Suivent quelques brèves du désordre des quinze dernières années, en espérant qu’elles puissent donner le sourire – pas celui « de l’arrogance industrielle », mais celui offert par la malice et l’inspiration – à celles et ceux qui cherchent quelques bouffées d’air dans l’ambiance irrespirable du moment.

Sommaire
Pour l’intransigeance (page 1)
Comment ça marche (page 2)
Et la géothermie ? (page 3)
Rien à défendre que nos vies (page 4)
Même les data centers peuvent brûler… (page 6)
Comment ça marche plus. Agir contre l’extractivisme et le monde qui en a besoin (page 7)

enrayer_la_machine_pageparpage-2

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Camping sur fracking 4

[pompé sur renversé]

Nous ne voulons pas de ce projet !
NI ici, ni ailleurs !

Le Camping-sur-Fracking se mettra en place pour la quatrième fois à Glovelier dans le Jura. L’infrastructure sera montée le samedi, toute aide est la bienvenue. Le programme est bientôt complet. Il va être difusé le plus vite possible. Discutions, films militants, témoignages, résumés de ce qui se passe sur le site et concerts seront au menu pendant le 9 jours. Nous nous installerons juste à coté du projet de géothermie profonde de l’entreprise Geo-Energie Suisse.

Contact : campingsurfracking@immerda.ch

Le projet : la géothermie profonde expérimentale. De telles tentatives ont déjà eut lieu à St. Gall, en Alsace, à Bâle et à Pohang (Corée du Sud). Ces deux dernières expériences, auxquelles Geo-Energie Suisse et ses actionnaires ont également pris part, se sont d’ailleurs soldées par de forts tremblements de terre. L’entreprise considère sa participation à ces précédents projets comme une chance, car cela leur aurait permis d’avoir accès à de précises informations. Mais une autre interprétation est possible : partout ou elle a participé, les projets ont pris une mauvaise tournure. Malgré cela, Geo-Energie Suisse présente le désastre à venir ici, comme un nouveau projet pilote.

Cela fait 12 ans que Geo-Energie Suisse planifie un projet dans la commune d’Haute-Sorne. 12 ans également qu’une lutte se manifeste contre ce projet. Hormis le risque de tremblement de terre, les aspects suivants peuvent s’ajouter à la liste des « effets secondaires » possibles : Pollution de l’eau, bruits, augmentation de la circulation routière, notamment de camions, pollution des terres agricoles aux alentours et une tour de 65 m de haut illuminée. Sans compter que les déchets pollués vont être déposés à la déchetterie de Boécourt et les 100’000 litres d’eau nécessaires chaque jour pour cette expérimentation seront prélevés dans le ruisseau avoisinant, le Tabeillon. Comme cela ne sera évidemment pas suffisant, la prochaine source d’eau pourra être l’eau potable de la région, alors que la situation de cette dernière est déjà critique en termes de quantité disponible. Elle risque de manquer pour la population et l’agriculture locale.

Geo-Energie Suisse ne fournit pas d’arguments valables au sujet de cette liste d’effets secondaires, mais formule quelques explications rhétoriques et tentatives marketing. En voici quelques exemples : dans sa description, l’entreprise ne cesse d’indiquer que ce projet de géothermie profonde est un projet « de sources nouvelles et durables d’énergie », « d’énergie renouvelable et locale », « une source d’énergie pour le futur », « une source d’énergie sure, durable, compétitive et à faible impacte climatique ». Ils thématisent légèrement les mots clefs de la politique climatique. Depuis quand quelque-chose est-il durable uniquement parce qu’on le nomme de la sorte ?
Pour que nous nous adaptions à ce genre de communication et vocabulaire et que nous oublions l’opposition au projet qui dure depuis 12 ans, Geo-Energie Suisse a engagé un responsable de la communication sensible, a réalisé une chouette bande dessinée et planifie de mettre en place un pavillon d’information dans la région. Par un raisonnement incompréhensible, l’entreprise examine même la possibilité d’utiliser le forage comme attraction touristique. Tout cela en nous faisant rêver de potentiels postes de travail ?

La lutte de la population contre ce forage, l’entreprise et ses auxiliaires existe depuis très longtemps et est bien ancrée régionalement. Différents groupes se sont réunis, ont mené de longues discussions, des soirées d’information, organisé des tables rondes, des pétitions et différentes initiatives accompagnées de manifestations de toutes tailles. Ici, nous ne luttons pas seulement contre l’appât du gain d’une entreprise et de ses actionnaires – alimenté par le gouvernement, avec un engagement d’autant plus grand qu’il est éloigné (9 millions de Zürich, 90 millions de la Confédération) ; nous ne luttons pas que contre l’exploitation de la terre et la destruction de l’environnement ; mais nous luttons aussi à cause de la farce démocratique qui se tient ici :
Geo-Energie Suisse a choisi l’endroit de son projet – Haute-Sorne, en prenant en compte « les aspects techniques, économiques, politiques et de peuplement ». Si l’on se focalise sur les aspects « politique et peuplement » de ce choix, que signifie ces arguments pour eux, alors que le projet ne plaît clairement pas aux habitants de la région ? Cela veut-il dire qu’il n’y aura ici que peu d’habitants potentiellement touchés par d’éventuels tremblements de terre et la pollution des eaux car c’est une zone peu peuplée ? Cela se refert-il au fait qu’il y ait ici un gouvernement qui soutien cette entreprise ? Ou cela veut-il dire qu’il n’y a ici pas assez de personnes qui protestent contre un tel projet ? Ce choix de lieu est-il un bon choix ? Il est possible que les responsables auraient préféré choisir un autre emplacement, si le choix était à refaire, au regard de la lutte bien déterminée qui se dresse aujourd’hui contre ce projet. Une analyse historique des précédentes luttes régionales jurassiennes les auraient sans doute fait douter de ce choix.

Mais cette bataille ne concerne pas seulement la commune de Haute-Sorne ou le Jura. Il s’agit du développement mondial du commerce de l’énergie et d’une société qui, malgré tous les bavardages sur la durabilité, a besoin de plus en plus d’énergie et doit devenir de plus en plus rapide. Une société qui ne fonctionnerait plus sans une croissance illimitée. Leur soif d’énergie ne sera jamais satisfaite de manière durable et respectueuse de l’environnement.

Geo-Energie Suisse explique que dans cette phase d’essai de géothermie profonde, les sites devraient être sélectionnés globalement afin de « procéder de manière coordonnée ». Ceci pour que « les risques soient répartis et les possibilités de réussite future croissent ». Voilà : Ce n’est pas (encore) nous qui décidons si, comment et pour quoi nous voulons supporter les risques. Ce sont les entreprises et les gouvernements. Les risques sont donc bien répartis, selon eux. Et qu’en est-il des chances de succès futur ? « Nous développons des opportunités d’investissement intéressantes pour nos actionnaires dans la géothermie profonde en Suisse et dans les pays voisins », dit Geo-Energie Suisse. Merci.

Nous ne voulons de tels projets mégalomaniaques nulle part, et nous ne nous battons pas seuls. Geo-Energie Suisse nous met devant les faits accomplis et a commencö les travaux. Alors que la population, quant à elle, ne peut avoir son mot à dire que sur les apéritifs et le vin servis dans le pavillon d’information (ou pour le choix de la couleur de l’engin de forage ?). Nous ne sommes pas d’accord avec cela et n’y prendrons pas part.

Alors nous allons nous amuser sur ce champ – telle sera notre action de riposte !

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Titres miniers et autorisations

Un petit lien pour voir la cartographie des projets miniers et/ou demande d’autorisation en fRance.

https://camino.beta.gouv.fr

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Y a-t-il de l’or dans l’ouest de la France? Un grand projet d’extraction inquiète habitants et agriculteurs

[pompé sur géo]

Une consultation du public est ouverte jusqu’au 18 juin sur un projet de prospection minière dans dix-huit communes du Maine-et-Loire et de la Loire-Atlantique. L’entreprise Breizh Ressources y recherche or, métaux rares et terres stratégiques, soulevant au passage les craintes des agriculteurs et associations locales.

Les Pays de la Loire cachent-ils des trésors insoupçonnés ? C’est ce que souhaite vérifier l’entreprise Breizh Ressources, basée à Lorient, qui a déposé une demande de permis exclusif de recherches minières sur dix communes du nord du Maine-et-Loire (Candé, Angrie, Val-d’Erdre-Auxence, Challain-la-Potherie, Chazé-sur-Argos, Erdre-en-Anjou, Loiré, Bécon-les-Granits, Saint-Clément-de-la-Place et Longuenée-en-Anjou), et huit communes de la Loire-Atlantique (Moisdon-la-Rivière, Erbray, Saint-Julien-de-Vouvantes, La Chapelle-Glain, Le Pin, Vallons-de-l’Erdre, Petit-Auverné et Grand-Auverné), soit un territoire de près de 441 km².

Le grand public est invité à donner son avis sur cette requête au cours d’une consultation ouverte du 19 mai au 18 juin, explique le journal Ouest-France.

L’objectif de cette start-up basée à Lorient est de prospecter une vaste palette de métaux stratégiques allant de l’antimoine, l’argent, le cobalt, l’étain, le lithium, le titane, le tungstène, les terres rares… à bien sûr, l’or. Selon Breizh Ressources, le potentiel aurifère du périmètre de recherches serait « similaire à celui démontré au Canada dans le permis Queensway de NewFound Gold », avec notamment « la présence d’indices d’étain à proximité du granite » déjà détectés dans le secteur de Bécon.

Une société d’exploration canadienne à la manœuvre

Le permis de recherche, nommé Bélénos, s’inscrit dans une logique de transition énergétique, mais aussi de stratégie industrielle. Breizh Ressources est une filiale de la société canadienne Aurania Resources Limited, active en Amérique du Sud dans l’exploration de métaux critiques. La demande actuelle fait suite à une première consultation publique organisée à l’été 2024, jugée insuffisante. « Cette seconde phase vise à compléter les éléments d’information initialement transmis au public et à garantir la pleine conformité de la procédure avec le Code de l’environnement », précise la préfecture du Maine-et-Loire.

Une volonté affichée de « transparence » et de respect du « droit à la participation du public », dans un contexte où la question des ressources naturelles devient de plus en plus politique. Mais sur le terrain, le projet est loin de faire l’unanimité.

Les associations incitent les habitants à bloquer les prospections

La Confédération paysanne s’élève contre ce qu’elle qualifie de « projets miniers spéculatifs ». Dans un communiqué sans ambiguïté, le syndicat agricole affirme que « le minerai extrait sera exporté et traité à l’étranger, sans retombées économiques sur notre territoire ». Il souligne que « plus de 49% de l’or extrait dans le monde est destiné à la joaillerie, 44% sert à l’investissement bancaire et 7% alimente l’industrie numérique, sans réelle participation à l’autonomie minière de la France ».

Pour ses représentants, le projet ne prend « absolument pas en compte ni les exploitations agricoles, malgré un contexte déjà très difficile pour les agriculteurs, ni les besoins et attentes du territoire et de ses habitants et habitantes ». Le manque d’études d’impact environnemental, notamment sur l’eau, l’air et les écosystèmes locaux, alimente aussi les craintes.

À ces critiques s’ajoute une mobilisation citoyenne. Des associations locales, comme Bien vivre en Anjou, fondée par Anne Danjou, élue segréenne d’opposition, ou Eau et Rivières de Bretagne, incitent les propriétaires à refuser l’accès à leurs terrains. « Le prospecteur ne peut pas accéder aux parcelles sans l’accord des propriétaires », rappelle Dominique Williams, militante écologiste.

Un formulaire est d’ailleurs mis à disposition pour aider les habitants à bloquer légalement toute opération de prospection. « Il s’agit d’exercer un droit légitime face à un projet imposé », martèle Anne Danjou, qui redoute l’impact à long terme de ces activités sur la vie locale.

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