Un nouvel inventaire des ressources minérales pour renforcer la souveraineté de la France

[pompé sur theconversation.com]

Dans un contexte de tensions internationales sur l’approvisionnement en ressources minérales stratégiques, la France a lancé la mise à jour de son inventaire national. Celui qui a été réalisé entre 1975 et 1995 se focalisait sur les métaux d’alliages essentiellement et donc ne couvre pas forcément et systématiquement les substances critiques du moment, telles que le lithium, le gallium ou le germanium.


En février 2025, à l’occasion de sa visite au Service géologique national (BRGM), le ministre de l’industrie et de l’énergie Marc Ferracci a officiellement lancé un nouvel inventaire des ressources minérales disponibles sur le territoire français.

Cette initiative est née dans un contexte de tensions croissantes sur les approvisionnements en métaux rares et aux enjeux croissants de souveraineté industrielle.

De fait, elle s’inscrit dans la continuité du précédent inventaire du BRGM, qui avait été lancé dans les années 1970 dans le sillage du premier choc pétrolier qui avait révélé la vulnérabilité de la France pour ce qui est de ses approvisionnements en ressources énergétiques et minières.

Quels enseignements tirer de cette première expérience ? Et en quoi ce nouvel inventaire répond-il aux enjeux contemporains ? Panorama.

Un impératif de souveraineté industrielle

À l’heure où les transitions énergétique et numérique s’accélèrent, sécuriser l’approvisionnement des ressources minérales critiques et stratégiques devient une priorité absolue pour la France et l’Union européenne.

Ces substances – telles que le lithium, le graphite, l’antimoine, le tungstène – sont indispensables à la fabrication de technologies bas-carbone. Par exemple, les batteries, équipements électroniques et autres composants cruciaux pour le déploiement des énergies renouvelables.

Or, pour sécuriser au mieux la chaîne de valeur de ces matériaux, encore faut-il bien connaître le potentiel géologique du sous-sol national en amont. C’est dans ce cadre que la France a engagé, début 2024, une actualisation de son inventaire des ressources minérales. Portée par le président de la République, cette démarche a été intégrée au programme France 2030 de l’Agence nationale de la recherche (ANR) au travers de la planification écologique. La mission a été confiée au BRGM, en collaboration étroite avec les ministères compétents et les collectivités territoriales.

L’objectif est clairement défini : identifier et cartographier les zones qui favorisent, au plan géologique, la présence de substances critiques et stratégiques. Ceci en mobilisant les outils d’acquisition et d’analyse les plus avancés et innovants possibles.

Des connaissances héritées des années 1970

Ce nouveau programme ne part pas d’une feuille blanche. Il s’appuie sur un précédent exercice similaire réalisé entre 1975 et 1995, dans un contexte déjà marqué par les tensions géopolitiques sur l’énergie et les matières premières du fait du 1er choc pétrolier.

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Sondage sur un indice de fluorine, Morvan, vers 1980. BRGM

À l’époque, l’État avait confié au BRGM la mission de dresser un état des lieux du potentiel minéral de la France hexagonale, de la Guyane et de la Nouvelle-Calédonie. Ce travail, focalisé sur les métaux non ferreux et d’alliage (cuivre, aluminium, plomb, zinc, étain, antimoine…), visait à repérer les zones favorables à d’éventuelles exploitations futures de ces métaux sur cette période.

En France hexagonale, près de 125 000 km2 – soit environ 20 % du territoire – ont ainsi été étudiés, principalement dans les massifs anciens (Massif central, Massif armoricain, Alpes, Pyrénées). Ce programme a donné lieu à une campagne de prospection exclusivement géochimique, avec plus de 345 000 échantillons de sédiments de ruisseau et de sols prélevés puis analysés, couvrant un total de 296 cartes géologiques au 1/50 000.

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État des lieux des connaissances du potentiel minier en métaux de base en France hexagonale, qui va être mis à jour et complété par le nouvel inventaire des ressources minérales. BRGM

À l’issue de cet inventaire, plus d’une centaine de cibles d’intérêt avaient été identifiées dans l’Hexagone et près d’une vingtaine en Guyane. Trois ont été mises en exploitation : les Brouzils (antimoine), Lecuras et Gareillas en extension du Bourneix en Limousin (or) et Changement en Guyane (or).

Dans les décennies suivantes, quelques levés géophysiques aéroportés sont venus compléter cet ensemble de données, améliorant notre compréhension de la structure du sous-sol sur les 200 à 500 premiers mètres de profondeur.

Un inventaire réinventé pour le XXIᵉ siècle

Près d’un demi-siècle plus tard, les dynamiques géopolitiques et les besoins en métaux ont connu d’importantes évolutions. La montée en puissance des technologies vertes, la guerre en Ukraine, les tensions commerciales et la mise en œuvre du Critical Raw Material Act (CRM Act) au niveau européen imposent une révision en profondeur de notre stratégie d’exploration minérale.

Le nouvel inventaire s’inscrit dans une logique de souveraineté renforcée. Cela passe par une approche :

  • plus diversifiée, en élargissant la palette des substances minérales d’intérêt ;
  • plus approfondie, grâce à l’évolution des méthodes utilisées ;
  • plus innovante, notamment par l’intégration de l’intelligence artificielle ;
  • et enfin, plus qualitative dans l’identification des cibles finales.

Contrairement à l’approche historique, le nouvel inventaire portera sur une soixantaine d’éléments, contre seulement une vingtaine dans le précédent. Il s’agit de substances qui étaient soit absentes des analyses lors des premières campagnes de l’inventaire historiques, soit détectées avec des limites de détection bien trop élevées pour en évaluer le réel potentiel géologique et parfois économique. De nouveaux éléments, considérés aujourd’hui comme critiques et stratégiques (comme le lithium, le tantale, le césium, le gallium, le germanium, le hafnium…), seront étudiés avec grand intérêt.

L’inventaire s’ouvre également à des zones géologiques jusqu’ici peu étudiées, voire totalement inexplorées, comme certains bassins sédimentaires peu profonds situés en marge des massifs cristallins (Pyrénées et Cévennes, par exemple), qui peuvent constituer de véritables zones d’intérêt du fait même de leur rôle de réceptacle géologique.

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Campagne d’acquisition par géophysique héliportée. Alexandre Magnan/BRGM

Par ailleurs, il mobilise des méthodes à la pointe de la technologie, en particulier en géophysique et en géochimie, permettant une lecture tridimensionnelle fine du sous-sol et l’identification de cibles en profondeur. Par exemple, la géophysique aéroportée, qui repose sur des technologies d’imagerie non invasives embarquées à bord d’un avion ou suspendues sous un hélicoptère, qui permettent une acquisition rapide de données à une échelle régionale.

Dans le cadre de cette actualisation, cinq zones géographiques ont été identifiées comme prioritaires, en raison de leur fort potentiel de découverte :

  • l’ouest du Massif central,
  • la zone Morvan-Brévenne,
  • les Vosges,
  • l’Occitanie-Cévennes,
  • et le sillon nord de la Guyane.
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Localisation des cinq zones géographiques ciblées par l’inventaire des ressources minérales (IRM). BRGM

Ce périmètre a été défini en prenant en compte les caractéristiques géologiques des régions ciblées, les contraintes budgétaires et les réalités opérationnelles.

Dans l’Hexagone, les zones retenues présentent soit des ressources connues, dont les contours – ou extensions possibles – restent encore mal définis, soit un potentiel de découverte avéré pour des métaux critiques et stratégiques.

Les terrains étudiés couvrent majoritairement des socles anciens, incluant à la fois des massifs magmatiques (Massif central, Vosges) et des formations sédimentaires (Pyrénées, Cévennes), afin de favoriser la diversité des cibles métalliques.

Les terrains d’affinité magmatique, comme le nord du Massif central et les Vosges, offrent des opportunités prometteuses pour le lithium. Le Morvan-Brévenne, par exemple, est reconnu pour son potentiel en fluorine, antimoine, uranium, ainsi que pour des gisements polymétalliques (notamment cuprifères) dans le Beaujolais et les monts du Lyonnais.

Les terrains sédimentaires, comme les Pyrénées orientales et la Montagne Noire, présentent un intérêt particulier pour le tungstène et le germanium. Plus au nord, les Cévennes recèlent un potentiel en gisements plomb-zinc, avec des minéralisations associées en cuivre, antimoine et étain.

En Guyane, la partie nord du territoire se compose de bassins géologiques nommés les ceintures de roches vertes. Elles renferment des roches parmi les plus anciennes de la planète, bordées par de grandes failles régionales.

Cette région est associée à une grande diversité de minéralisation, incluant l’or, le cuivre, le plomb, le zinc, le lithium, le niobium et le tantale. La nature ancienne de ces roches, conjuguée à la complexité tectonique et à la succession d’événements géologiques, confère à cette zone un potentiel exceptionnel pour la découverte de métaux critiques.

De quoi identifier les ressources minérales du sous-sol de façon plus précise et aussi peu intrusive que possible, tout en assurant une restitution de qualité à l’État. Cet inventaire, prévu sur la durée de cinq ans, vise avant tout à améliorer la connaissance du sous-sol français. Pourrait-il, à terme, inspirer de nouveaux projets liés à la valorisation des ressources ? Quoi qu’il en soit, entre l’identification d’un potentiel et une éventuelle utilisation, les délais sont longs et encadrés.

 

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Taranews 8 – La lutte ne fait que commencer… mais nous l’avons bien commencée !

[reçu par mail]

Bonjour à toutes et à tous,

Nous pouvons toutes et tous être fiers, en quelques mois seulement, notre mobilisation a pris une ampleur considérable. Nous étions 1000 manifestants le week-end dernier à Redon, et la presse nationale commence à s’intéresser à nous ! Avec la fin de l’année scolaire, il est temps de se réjouir de nos réalisations et de faire le point sur le travail que nous avons devant nous.

Breizh Ressources a effectué 7 permanences dans les mairies qui l’ont accepté. A chaque fois, nous avons été présents pour rétablir les faits. Nous vous proposons en fin de newsletter, un petit débunk de leurs arguments principaux.

Bonne lecture !

Nos avancées ? Nos perspectives ? On fait le point.

Réjouissons-nous mais ne lâchons rien !

Quel boulot !

C’est un sentiment partagé dans le collectif : nous sommes tous impressionnés de la quantité et de la qualité du travail qui a été fait.

  • Pour commencer, une action de porte à porte titanesque a permis de mailler une grande partie du territoire. L’association Eaux et Rivières de Bretagne a reçu déjà de très nombreux formulaires de refus d’exploration sur les terrains privés. C’est très encourageant car c’est notre principal levier d’action.
  • Des actions de sensibilisations auprès des élus et de la population ont été menées en quantité. De nombreuses réunions d’information ont été organisées. 16 des 20 communes du projet se sont prononcés contre. 4200 signatures ont été recueillies sur la pétition. Mais le plus fort symbole de l’efficacité de nos efforts, c’est peut-être la manifestation du 14 juin à Redon, où nous étions près d’un milliers de manifestants alors même que c’est un mois où chacun est très occupé.
  • Nous avons également réussi à faire parler de nous dans la presse régionale et même nationale : Ouest-France, France 3, M – Le Magazine du Monde, Le canard enchaîné, TF1, Le télégramme, Splann, plum FM, etc. On ne compte plus les articles et reportages sur le sujet.
  • Nous avons participé activement à la consultation publique qui s’est terminée lundi. L’État doit maintenant rédiger sa synthèse. Pendant toutes les permanences de Breizh Ressources dans nos mairies, nous avons proposé un stand pour expliquer aux habitants leur argumentation fallacieuse.
  • Tout cela a nécessité un formidable travail de préparation en amont : réflexion sur les argumentaires, création de visuels, de prospectus, d’affiches, animation du site internet et des réseaux sociaux, réunions avec les différents acteurs et partenaires, etc.
  • Enfin notre plus grande réussite est sans doute d’avoir su créer un collectif transpartisan qui ne joue pas le jeu des étiquettes ni des guerres de partis. Cela tient notamment grâce au souci de chacun de rester sur une argumentation scientifique et rationnelle. Nous pouvons en être fier.

Cinq axes de travail pour les mois à venir

Fort de toutes ces réussites, nous pouvons et devons continuer la lutte, voici les cinq domaines dans lequel vous pouvez venir nous aider.

  • La priorité reste qu’un maximum de formulaires de refus d’exploration sur les propriétés privées soient signés. Il faut le dire et le redire : c’est notre seul véritable levier d’action. Une fois qu’ils auront montré qu’il y a de l’or, l’État restant le propriétaire du sous-sol, ni les habitants, ni les communes, ni même la région ne pourront s’opposer au projet. Pour se donner un ordre d’idée, le projet Variscan avait été arrêté avec 80% de la surface couverte par des refus.
  • Une association va être créée pour pouvoir mener des actions en justice et gérer une trésorerie. Nous ferons l’assemblée constituante le 26 juin prochain. Si vous voulez nous rejoindre et devenir adhérents, n’hésitez pas à nous contacter.
  • Des actions de communication auprès des actionnaires et des acheteurs potentiels du permis d’exploitation vont être réalisées, afin de les informer de l’ampleur de la mobilisation et des risques financiers et juridiques que représente pour eux un tel projet.
  • Nous allons intensifier nos échanges avec la presse régionale et nationale pour alerter le grand public.
  • Enfin nous allons commencer un travail de réflexion pour une société plus sobre en métaux.

Pour sortir de la mine, le plus sûr chemin n’est pas le plus court

Ou pourquoi nous sommes légitimes à combattre des mines alors que nous utilisons des smartphones

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Un argument revient sans cesse : nous serions hypocrites car nous ne voulons pas des inconvénients des mines alors que nous utilisons des métaux. Breizh Ressources va jusqu’à dire que nous avons tous une mine dans notre jardin constituée du métal de nos vélos électriques, de nos ampoules LED, de nos peintures murales ou du revêtement des chaises de jardin.

Cet argument a le mérite de reconnaître qu’une mine pollue, et que notre consommation de métaux est problématique. Mais il considère que cette consommation reste un choix individuel et que nous devrions assumer les conséquences d’un tel choix, et laisser faire…

Mais il oublie l’essentiel : nous n’avons pas choisi de naître dans un monde aussi dépendant des métaux. Et si nous voulons que ce monde change, nous n’avons pas d’autres choix que d’utiliser les outils de ce monde. Le plus bel exemple nous a été fourni par la consultation publique : entièrement dématérialisée, il était impossible d’y répondre sans utiliser un ordinateur ou un smartphone.

L’hypocrisie est donc davantage du côté de celui qui en appelle à l’hypocrisie. Il sait bien que, nous qui cherchons à descendre de l’arbre de la surconsommation métallique, nous ne pouvons pas scier directement la branche sur laquelle nous sommes assis. Ou dit autrement, que le plus sûr chemin pour sortir d’une mine n’est pas de creuser à la verticale mais d’emprunter encore un temps ses galeries.

Alors comment sortir peu à peu de la mine ? Il existe des solutions mais elles sont collectives. Recycler, réparer, et surtout lutter pour que les objets soient recyclables et réparables, plus sobres en métaux. Est-ce qu’un lave-linge a besoin d’être tactile ? Est-il normal qu’ayant la technologie pour créer des ampoules éternelles, nous n’en produisons pas ? Pourquoi sommes nous si lents pour standardiser les pièces électroniques ? On peut imaginer un monde avec des smartphones résistants, réparables, recyclables. Et nous souhaitons travailler à sa réalisation.

Réduire collectivement notre consommation en métal est possible, et c’est pourquoi nous continuerons à dire que nous ne voulons ni mines ici, ni mines ailleurs, et ce, avec ou sans nos smartphones !

Une mine responsable ? C’est possible ?

Florilège des petites « omissions » de Breizh Ressources

La mine « souterraine » de Mitterstill (Autriche)

Regardez-bien ces deux images. A gauche, vous avez l’entrée de la mine de Tungstène de Mittersill en Autriche. C’est l’exemple favori des porteurs de projets miniers en Europe (et de Breizh Ressources bien sûr). La mine serait entièrement souterraine. Une fois les minerais retirés, les roches seraient remises dans les galeries pour les combler. Rien d’autre que le tungstène ne sortirait de cette mine. Même le parking des employés est souterrain. C’est une histoire séduisante, c’est certain.

Cependant, les défenseurs des mines oublient généralement de décrire une partie du dispositif industriel. L’image de droite, a été prise à quelques kilomètres au nord de l’entrée de la mine, on y voit de gigantesques bassins de rétention de boues toxiques. Car oui, la réalité n’est pas aussi simple. Ceux qui ont déjà cassé et déblayé un mur le savent bien, lorsque la roche est cassée elle prend beaucoup plus de place que lorsqu’elle est intacte, 2,5 fois plus en moyenne. Alors certes, on peut reboucher les galeries mais il reste encore beaucoup de matière à stocker.

La solution de Breizh Ressources : valoriser les déchets ?

A Breizh Ressources, ils ont pensé à tout, et ils nous tentent de nous rassurer : il y aura moins de déchets car ils valoriseront les déchets. Ils prennent l’exemple du projet de mine de Lithium d’Echassières (Allier), Imerys souhaiterait y valoriser le quartz et le feldspath qui sont aujourd’hui considérés comme des déchets.

Alors passons déjà sur le fait qu’il est bien facile pour eux de s’engager sur l’exploitation minière alors qu’ils seront les premiers à disparaître dès qu’il auront vendu le permis. Mais surtout, faisons un rapide calcul. Les teneurs en métaux sont très faibles dans les gisements exploitables : de 0.1 à 2%. Mettons que la mine du futur soit vraiment très forte et qu’en cumulant toutes ces teneurs, la mine parvienne à exploiter 20% de la roche extraite, ce qui parait déjà impensable. Et bien les déchets continueront d’occuper 2 fois plus de place que la roche intacte. C’est mieux mais on est encore très loin d’avoir résolu le problème !

Rappelons d’ailleurs que ces déchets sont toxiques à cause des métaux lourds tels que le plomb, le mercure, l’arsenic ou encore l’antimoine, mais aussi par les procédés d’extraction qui utilisent quantités de produits chimiques, dont, pour l’or, du cyanure.

Et l’eau dans tout ça ?

Mais ce qu’on oublie surtout de dire, c’est que ce n’est pas parce qu’une mine est invisible qu’elle n’est pas dangereuse. En particulier, lorsqu’on creuse sous une nappe phréatique, on la draine et on la pollue puisqu’elle passe dans des galeries où les métaux lourds ont été rendus disponibles.

Et en ces temps de canicule nous en sommes conscients : nous avons peu de ressources en eau en Bretagne.

La réponse est donc simple : une mine propre ça n’existe pas, et une mine responsable ça ne veut rien dire.

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Un nouvel Indiana Jones à la recherche d’or en Bretagne

[pompé sur basta!]

La start-up Breizh Ressources a discrètement déposé trois permis de recherches minières en Bretagne et Maine-et-Loire. Derrière la belle histoire du géologue chercheur d’or, Splann ! dévoile une société canadienne immatriculée dans un paradis fiscal.

Un nouvel épisode d’Indiana Jones se prépare-t-il en Bretagne ? Depuis quelques mois, un individu au profil romanesque a fait irruption dans l’ouest de la France à la recherche d’un trésor perdu. Keith Barron, géologue de nationalités britannique et canadienne résidant en Suisse, a la soixantaine, une barbe grise et des yeux qui pétillent quand il parle d’or. Il est président de la start-up Breizh Ressources, basée à Lorient, spécialisée dans l’exploration minière, qui a déposé trois permis exclusifs de recherches minières (PERM) entre juillet et octobre 2023.

Objectif : réaliser des démarches de prospection dans un périmètre qui couvre plus de 850 km2 et 42 communes situées entre la Bretagne historique et le Maine-et-Loire. La démarche, qui n’a été rendue publique qu’au début de l’année 2024, n’a pas manqué d’intriguer la population locale et les médias.

Les quarante-deux communes de Bretagne et des Pays de la Loire concernées par les demandes de permis de recherches minières de la société Breizh Ressources

Sur le papier, le CV de Keith Barron est hors du commun. En Europe, l’entrepreneur est encore peu connu. Mais il est célèbre dans le milieu minier américain. Dans la presse spécialisée, il est même présenté comme une star : c’est lui qui a découvert l’une des plus grandes mines d’or au monde, en 2006, la Fruta Del Norte, au Sud-Est de l’Équateur.

Keith Baron découvre l’une des plus grosses mines d’or au monde

L’histoire racontée par le géologue est digne d’un film d’aventure. Tout a commencé en 1998, en Équateur. Selon Keith Barron, cette année-là, il s’installe à Quito, la capitale, pour améliorer son espagnol, après avoir obtenu son diplôme en géologie à l’University of Western Ontario et avoir travaillé en Guyane et au Vénézuéla.

Il est hébergé par une famille dont le père est professeur d’histoire, spécialiste des toutes premières cartes de la région amazonienne. Partageant son attrait pour les minerais, ce dernier attire l’attention du géologue sur deux sites, anciennement exploités par les conquistadors espagnols et recouverts par la jungle depuis : Sevilla del Oro et Logrono de los Caballeros (au sud de Quito).

Le jeune homme se lance alors dans la recherche des cités oubliées, après avoir passé deux mois à étudier des documents dans des bibliothèques aux États-Unis et à Ottawa, au Canada. Une fois sur le terrain, la quête prend un tournant inattendu : Keith Barron et deux collègues trouvent des brèches aurifères dans la Cordillera del Condor (chaîne de montagnes située à l’est de la cordillère des Andes, NDLR), située à proximité des deux cités.

Pendant cinq ans, les trois hommes explorent minutieusement une zone de plus de 90 hectares quand, en mars 2006, ils tombent sur le jackpot : le site de la Fruta Del Norte, riche de 10 millions d’onces d’or (une once équivaut à 31,10 g). Deux ans plus tard, le trio vend la mine à la multinationale Kinross pour 1,2 milliard de dollars canadiens. Le magazine spécialisé The Northern Miner sacre alors Keith Barron et ses deux acolytes « personnalités minières de l’année ». Keith Barron entre dans la légende.

Derrière « le storytelling »

Voilà pour ce qu’on appelle « le storytelling ». Mais William Sacher, enseignant canadien, chercheur à Quito, en Équateur, et titulaire d’un doctorat en géosciences, met en garde : « C’est un joli narratif qui parle de vieilles cartes, de flair, de chance et d’intuition. C’est un discours destiné aux investisseurs, mais la réalité, selon moi, est bien différente. »

Pour William Sacher, les géologues spécialisés dans la recherche de minerai ont, avant tout, une démarche pragmatique : « Ils travaillent à l’aide de techniques spécifiques, de relevés scientifiques réalisés dans les sols par des organismes spécialisés (comme le Bureau de recherches géologiques et minières, BRGM, en France) et ils s’appuient sur des consultants expérimentés au niveau local. »

Certains auraient également d’autres compétences un peu moins avouables : « Ils savent trouver les bonnes personnes pour avoir les bonnes infos et ils savent négocier pour repérer puis accéder aux bons endroits. Dans certains pays, ils peuvent même aller jusqu’à corrompre des fonctionnaires », croît-il savoir.

Séduire les investisseurs

La nécessité d’élaborer un beau « storytelling » est liée au secteur dans lequel évolue Aurania Resources. Elle est ce qu’on appelle une « junior » dont le principal objectif est d’explorer les sous-sols à la recherche de minerai. Si elle en trouve, elle cède ensuite un permis d’exploiter, après approbation du ministère des Finances et de l’Industrie, à une « major » dont l’objectif est alors d’extraire le minerai trouvé.

Dans la chaîne alimentaire du monde minier, les « juniors » sont les entreprises qui prennent le plus de risques financiers : « il faut un sacré alignement des planètes pour que l’endroit exploré puisse devenir, concrètement, une mine », souligne Williams Sachers.

Les « juniors » font des hypothèses sur le contenu des sols, mais n’ont pas de certitude. Et elles mettront du temps à avoir des données solides : il faut entre trois et six ans pour réaliser des analyses exhaustives. Autant dire un siècle pour les investisseurs.

C’est pourquoi, comme l’expliquent Brice Laurent et Julien Merlin, respectivement sociologues aux Mines ParisTech et au CNRS, dans leur article L’ingénierie de la promesse : le renouveau minier et la mine responsable : « les incertitudes géologiques ne permettent aux juniors d’estimer précisément les ressources que très tard, ce qui les oblige à réaliser un travail de conviction, reposant à la fois sur des éléments matériels et discursifs […], le travail réalisé par les juniors associe donc étroitement exploration géologique et communication adressée aux investisseurs. »

Une société immatriculée aux Bermudes

Derrière la belle histoire, il y a la réalité, plus prosaïque. Le siège social d’Aurania Resources est à Toronto, au Canada, mais elle est immatriculée au registre du commerce et des sociétés dans les Bermudes. Son principal actionnaire demeure Keith Barron, qui détient 43 % des actions, aux côtés d’autres investisseurs comme Haywood securities Inc, une société d’investissement canadienne, qui en possède 29 %, ou encore Citibank Canada, une banque canadienne, qui en détient 6 %.

Son objet est ainsi défini : « l’exploration minière axée sur la sélection, le jalonnement ou l’acquisition de propriétés minières et l’exploration de ces propriétés pour des gisements potentiellement riches en or, cuivre, argent et autres matières premières de valeurs ».

Son projet phare reste la poursuite du vieux rêve entamé par Keith Barron sur la piste de l’or en Équateur. Nommé « Lost Cities-Cutucu », le projet est composé de 42 permis d’exploitation qui couvrent plus de 2000 km2.

Les opérations d’exploration en Bretagne représentent une stratégie typique des « juniors », si l’on en croit Brice Laurent et Julien Merlin qui citent le témoignage du président d’une junior interrogé au cours de leur recherche : « multiplier les projets d’exploration permet à la fois de minimiser le risque géologique, mais aussi de convaincre les investisseurs qu’au moins un projet d’exploration aboutira à une découverte valorisable. Une junior qui ne miserait que sur un seul projet ne serait pas perçue comme crédible sur les marchés financiers. »

Réflexion que confirme Breizh Ressources : « les sociétés juniors fonctionnent sur le même principe que les start-ups, par exemple dans la recherche médicale et le développement de vaccins : elles doivent simultanément attirer des investisseurs privés via l’émission d’actions et mener des travaux de recherche pour éventuellement déboucher sur des découvertes ».

A l’assaut des sous-sols bretons

Le géologue aux allures d’Indiana Jones a demandé, via la société Breizh Ressources, l’autorisation d’explorer les sous-sols bretons à la recherche d’or et d’une quarantaine d’autres minerais. À ce propos également, Keith Barron déroule une belle histoire. Son intérêt pour la Bretagne aurait été réveillé en juin 2022, quand il apprend que le Muséum national d’histoire naturelle de Paris (MNHN) expose le plus gros échantillon de pépite jamais trouvé en France. Il s’agit d’une pépite d’or de 3,3 kg découverte à Hennebont (56), qui contient 1,1 kg d’or (mêlé à du quartz), acquise par la Banque de France en 2022 et mise en dépôt au musée.

Il explique que son équipe aurait contacté le musée pour en savoir plus. Celui-ci lui aurait alors appris que Le Journal du Morbihan avait déjà fait mention de cette pépite en juillet 1875 en ces termes : « Des ouvriers étaient occupés à casser des pierres sur le grand chemin qui conduit à Kervignac. Une d’elles, étant plus dure, que les autres, fut jetée de côté par le cantonnier […] le caillou en question, provenant d’une carrière de quartz, contenait un filon d’or d’une assez grande étendue, et qu’un expert aurait estimé, dit-on, valoir plus de cinq cents francs. »

Puis, toujours selon l’histoire racontée par le géologue, une rencontre achève de le convaincre en juin 2023 de la nécessité de lancer des investigations dans la région. Keith Barron rencontre un exposant (désirant rester anonyme) au salon des minéraux de Sainte-Marie-aux-Mines, en Alsace, qui lui montre un échantillon aux caractéristiques équivalentes à celle du spécimen exposé au Muséum d’histoire naturelle, lui aussi trouvé dans la région d’Hennebont.

Le géologue n’a plus aucun doute : il faut aller explorer ce sol breton. Vérifications faites par Splann ! auprès des différents acteurs concernés, les éléments concernant les pépites d’or sont véridiques. En revanche, le MNHN déclare ne jamais avoir été contacté par l’équipe de Keith Barron, « au titre de son expertise scientifique ».

Multiplication des permis d’exploration

À partir de juin 2023, les démarches sont allées bon train. La société Aurania Resources, dirigée par Keith Barron, a constitué Breizh Ressources, en septembre 2023. Son objet est « l’étude géologique, l’exploration des ressources minérales, l’étude et l’exécution de solutions de dépollution, traitement et valorisations d’anciens rejets miniers ».

Le 21 juillet 2023, alors que Breizh Ressources était encore en cours de constitution, la société a déposé un premier permis d’exploration minière baptisée « Epona », qui concerne les communes de Kervignac, Nostang, Hennebont et Languidic. Puis, un deuxième le 5 octobre 2023, « Bélénos », étendu sur 440 km2, deux départements et 18 communes. Et enfin, le 11 octobre 2023, « Taranis », couvrant 360 km2, trois départements et 20 communes. À noter que les noms de ces permis font référence à des divinités gauloises de la mythologie celtique.

Quant aux notices d’impact destinées à évaluer les éventuels dégâts environnementaux causés par ce type de recherches, elles ont été effectuées par le bureau d’ingénierie ENCEM Sud-est, basé Vénissieux, près de Lyon, entre le 4 et le 19 juillet 2023 pour le dossier Epona et entre le 12 et le 28 juillet pour les dossiers Bélénos et Taranis.

De son côté, Breizh Ressources relativise cette impression d’urgence en expliquant que ses géologues avaient « identifié depuis longtemps l’intérêt géologique du Massif Armoricain » mais que leurs démarches avaient été freinées, jusque-là, par « le manque de volonté politique et la faible prise de conscience de l’importance de relocaliser l’approvisionnement en métaux stratégiques ».

« Un pays à forte tradition minière »

L’objet des trois permis de recherche ne se limite pas à l’or. Breizh Ressources a étendu ses investigations à une quarantaine d’autres minerais, dont l’antimoine, l’étain, le titane, le zirconium et le lithium. Selon ces documents, le total des opérations d’exploration s’élève à 1,95 million d’euros pour les deux premières phases de recherches des trois PERM. Et, si les résultats sont concluants, il faudra investir à nouveau pour financer la suite des opérations.

C’est pourquoi Keith Barron est à la recherche de capitaux frais. Comme il aime le souligner, il s’est personnellement investi dans Aurania Resources : il a prêté 3 millions de dollars canadiens à la société en 2023. Le géologue, qui est régulièrement invité dans des émissions américaines et canadiennes de sites spécialisés ensuite retransmises sur le net, en profite pour tenter de convaincre des investisseurs potentiels.

Dans ces vidéos, il déroule les éléments de son « storytelling » breton : la fameuse pépite à la taille inédite, les articles de journaux datant du début du siècle ou encore la légende de Jules César qui a fait fortune en Gaule avant de remonter à Rome. Il précise également que les métaux critiques, comme l’antimoine et le nickel, sont majoritairement importés en Europe et que le « vieux continent désire être autosuffisant ».

Il parle même d’un fond de 500 millions d’euros mis en place par Emmanuel Macron pour soutenir les investissements dans le secteur. Il s’agit, en effet, d’un fonds dédié aux métaux critiques créé en mai 2023 et l’État y participe via la Caisse des dépôts et des consignations.

Il prévient cependant que les démarches en France ne sont pas si faciles : « C’est un peu une black box (boîte noire, NDRL), il y a beaucoup de bureaucratie. Cela prend du temps mais nous travaillons avec les autorités. Les sous-sols sont la propriété de l’État, donc il faut une licence, ou quelque chose comme ça, pour extraire. »

Tout en se montrant optimiste quant à l’issue des demandes : « C’est un pays qui a une longue histoire minière. Et puis partout, on a besoin d’emplois, non ? » In fine, on se demande si l’homme n’espère pas réitérer son exploit et gagner une deuxième fois le jackpot comme il l’a fait en Équateur lorsqu’il lâche « I am trying to do it again » dans un cri du cœur.

Les hommes de l’ombre

Les vidéos et l’histoire d’Aurania Resources mettent beaucoup en avant Keith Barron. C’est lui qui a signé les documents officiels du PERM et qui s’est exprimé publiquement en un premier temps auprès des investisseurs. Mais il est entouré d’une équipe dont deux hommes sont particulièrement actifs en France : Jean-Paul Pallier et Stefan Ansermet.

Le premier est d’origine bretonne, diplômé à l’Université de Brest et a débuté sa carrière au BRGM en Guyane en 1995 avant de rejoindre Aurania Resources en 2009. Le deuxième est conseiller spécial et a été l’un des fondateurs de l’entreprise. Ce sont eux qui portent les projets d’Aurania Resources en France via Breizh Ressources : ce sont les interlocuteurs des collectivités locales concernées par les trois PERM et des associations sur le terrain.

Fin 2024, Jean-Paul Pallier est même apparu dans la presse au travers d’un article titré : « Breizh Ressources est une start-up qui ne gagne pas d’argent ».

Les deux collaborateurs de Keith Barron ont également fait parler d’eux récemment en Corse où Aurania Resources a créé une entité au même profil que Breizh Ressources, Corsica Ressources : elle est implantée au niveau local, mais a, comme principal actionnaire, Keith Barron. Là-bas, l’équipe est intéressée par le nickel présent dans les galets et le gravier de deux plages du Cap Corse.

On ne sait pas ce que va trouver le géologue dans les sous-sols français. Mais une chose est sûre : il est parti en quête de minerai, d’aventures et de gloire.

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Lünen (Allemagne) : Les câbles électriques d’une centrale à charbon ensanglantée brûlés

[pompé sur attaque]

La protection du climat reste un travail manuel.

Dans la nuit du 6 juin 2025, nous avons brûlé trois câbles électriques sur le site de la centrale destructrice Trianel, à Lünen. De cette manière, nous avons perturbé le rythme de la dévastation. Dans cette centrale qui produit de l’« énergie » électrique, est brûlé du charbon ensanglanté. Non seulement la planète est ainsi réchauffée. Les relations de dépendance et de pouvoir de type colonial sont aussi maintenues.

Les énergies fossiles (et le capitalisme et le néocolonialisme et…) sont aussi merdiques aujourd’hui que hier. C’est pourquoi il est urgent, aujourd’hui comme hier et demain encore plus, de dire : « Let’s shut shit down » [arrêtons cette merde].

La peur de la répression ne doit pas nous retenir. Si les formes d’action connues depuis longtemps ne mènent plus à rien, il faut en chercher de nouvelles.

On donnera bientôt quelques conseils rapides sur les techniques que nous avons utilisés.

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Les sites industriels d’Imerys

cartographie des sites industriels de l’entreprise Imerys

carto-imerys

 

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[podcast] Lutte contre l’extractivisme / COLERE

[pompé sur prun.net]
Diffusé le lun. 3 févr. 2025

retrouver l’émission ici

Au programme de ce Curiocité :
Nolan reçoit, dans le grand entretien, Grégory et Jean-Luc, membres du CAMIL et du Collectif Carrière du Tahun, nous parlent du projet de Carrière de roche du Tahun et son impact social et environnemental.
Lien de l’alliance « Fin de carrière », regroupant les deux associations et plus encore :https://www.findecarriere.fr/

Zoom Actu :
Dans le Zoom Actu, Elias reçoit Benjamin, membre de l’association COLERE, et pour nous parler des contrôles au faciès et du projet de CRA (Centre de Rétention Administratif) dans le contexte politique actuel.

Côté chroniques :
Perrine, dans Vivre l’espoir fait , nous réapprend à dire merci avec l’aide de Sénèque, Spinoza, Axel Bauer et bien d’autres…eVictor, dans sa mythique ChroVic, part à l’assaut du terrible sommet ligérien de la Bretèche (préparez vos piolets).

Musiques :

  • Hamon Martin Quintet – Notre Dame des oiseaux de fer
  • STR4TA- Rythm in Your Mind
  • Fleuves et Antonin Volson – Source

Une émission animée par David et réalisée par Titouan.

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E-Mines

[pompé sur mpe-media]

La société E-Mines lève des fonds pour réaliser le bilan exhaustif du contenu métallifère de la France sous la forme d’une carte interactive destinée au grand public comme aux spécialistes de la géologie minière et de l’environnement. Ce projet apporte une innovation majeure pour la gestion des ressources minérales et des aléas métaux lourds qui s’y rattachent. Détails.

E-Mines a été fondé par Michel Bonnemaison, docteur d’Etat et gérant d’E-MINES, ancien PDG des sociétés minières SEIEMSA, Mines du Salat et Ariège Tungstène et spécialiste international pour l’exploration des gisements métallifères. Il a exercé sa fonction de géologue minier et expert au BRGM pendant 30 années. Michel Bonnemaison est aussi le concepteur et le développeur du GKR, un puissant système de gestion de connaissances hétérogènes. Il coordonnera et participera aux travaux de réalisation des cartes des sites métallifères et de leur aléa pollution. Michel Bonnemaison a été par le passé le directeur cofondateur de Variscan Mines, à l’origine du projet de réouverture de la mine de tungstène de Salau en Ariège, repris par la suite par la société Mines du Salat qu’il a cofondée.

BONNEMAISON

À ses côtés travaillent pour E-Mines :

  • – Monique Bonnemaison, docteur en géologie, responsable du développement et de la mise à jour du GKR.
  • – Éric Marcoux, Docteur d’État, Professeur de classe exceptionnelle de métallogénie à l’Université d’Orléans, Vice-président de la Société Géologique de France et conseiller scientifique de E-MINES. Eric Marcoux avalise notamment les expertises des sites métallifères en tant qu’expert en minéralogie des minerais et oriente les recherches concernant les remédiations des sites pollués.
  • – Jack Testard, docteur en géologie, ancien Chef du Service d’exploration minière du BRGM, fondateur et premier Président de GÉODÉRIS et Président de VARISCAN Mines SAS, junior minière qui a été la première à obtenir des permis d’exploration en France aux débuts de la réforme du code minier. Jack Testard est membre du comité de lecture d’E-Mines. Il fournira ses conseils en matière d’acceptabilité sociale sur les projets de la société

E-Mines lève des fonds depuis peu pour adresser en priorité « le marché de la remédiation des pollutions liées à l’après-mine », explique la société AYOMI chargée de cette opération financière : « Pour assurer cette remédiation, il faut en préalable détecter et évaluer l’aléa, ce que fait le projet d’E-Mines grâce à une innovation dans le traitement des connaissances historiques de l’activité minière », poursuit la même source.

Le besoin est clairement exprimé par la commission d’enquête sur la pollution des sols produite par le Sénat le 8 Septembre 2020 : « Notre pays, caractérisé par une riche histoire industrielle et minière, compte plus de 320 000 anciens sites d’activités industrielles ou de services, et près de 3 000 anciens sites miniers. En dépit de son impact majeur sur la santé des populations et l’environnement, la pollution des sols d’origine industrielle et minière constitue toutefois un enjeu mal mesuré et insuffisamment pris en compte dans notre législation. »

« En réalité ce sont au moins 25 000 sites métallifères qui seraient concernés, et non pas 3 000 – comme indiqué par des études antérieures NDLR. « Ces expertises peuvent s’accompagner de missions sur le terrain avec prise d’échantillons de roche ou de sols. Afin d’étendre ses services, E-Mines s’est dotée des équipements de laboratoire nécessaires pour réaliser ses propres analyses », poursuit AYOMI.

EMINES-carto

Le développement envisagé par les dirigeants d’E-Mines est fondé « sur la production des cartes départementales des sites métallifères et aléa pollution associé ». Ils précisent que « si le besoin d’un tel produit a été explicitement exprimé par le Sénat et l’Assemblée, aucune commande n’a encore été enregistrée à ce jour ».

« E-Mines venant juste de faire certifier la qualité du produit en décembre 2020, son démarchage ne sera officiellement lancé que dans quelques semaines, après des contacts formels avec les diverses institutions impliquées », ajoute Michel Bonnemaison.

« La cartographie interactive des sites métallifères et de leur aléa pollution de l’Ariège est le premier document produit en France à partir d’une technologie déjà employée avec succès par E-Mines dans le cadre de projets Européens H2020 (Projets Tarantula, E-Through, MSP REFRAM). Cette solution permet une approche exhaustive, à la foi économique et environnementale, des sites métallifères. Sa lisibilité autorise son usage par un public non spécialisé », nous explique le gérant d’E-Mines et de GKR.

« La diffusion des informations sous Google Earth autorise leur usage par un large public, non nécessairement familiarisé avec les systèmes d’information géographiques professionnels. L’information, bien qu’exhaustive et détaillée, est donc utilisable à tous les niveaux décisionnels et elle n’est pas réservée aux experts des thématiques minières. En ce sens, elle satisfait pleinement aux souhaits de rigueur, de transparence et de lisibilité émis par la commission sénatoriale » ajoute Michel Bonnemaison.

Recherches de pollutions par les métaux lourdsE-Mines fournit également à ses clients une unité de préparation des échantillons qui inclut toutes les étapes, de la collecte sur le terrain jusqu’à la mise en tube et l’expédition dans les laboratoires internationaux. Cette préparation inclut, sur demande, une pré-analyse optimisée compatible avec la recherche de pollutions par métaux lourds et celle d’anomalies multi-élémentaires. Cette pré-analyse permet de filtrer une campagne d’échantillonnage, en n’envoyant vers les laboratoires spécialisés que les seuls échantillons pertinents.

Dans le cadre de son activité, E-MINES a déjà réalisé plus de 20 000 échantillons pour analyse multi-élémentaire des sols en vue d’identifier les anomalies métalliques naturelles ou anthropiques pour établir le bilan environnemental préliminaire des sites métallifères.

Fondamentalement, un laboratoire dédié à l’exploration minière réalise trois tâches fondamentales :
– La préparation des échantillons pour l’analyse.
– L’analyse chimique
– L’étude pétrographique et minéralogique.

« Le laboratoire d’E-Mines a pris toutes les précautions afin que le traitement des échantillons soit le plus respectueux possible de l’environnement. Toutes les eaux en contact avec les roches ou minerais étudiés sont gérées par enlèvement de déchets liquides. Il en est de même pour les poussières et les résidus solides », précise le gérant d’E-Mines.

labo-e-mines

Au niveau de la communication des informations au public, le marché concerne en priorité les organismes de l’État, tant au niveau central que décentralisés, tels que :
– L’ADEME (Agence de la transition écologique, ex agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) ou les Agences de l’eau,
– Les Ministères, les Régions, les Conseils départementaux et les Parcs Naturels, les Préfectures, les Directions régionales de l’environnement (DREAL), les Agences régionales de la santé (ARS), etc.

« Au niveau de l’évaluation des risques de pollution et de leur éventuelle remédiation le marché sera également porté en partie par les bureaux d’étude et les sociétés spécialisées dans la dépollution des sites miniers ou industriels (Veolia, etc.) », précise le gérant d’E-Mines.

Au niveau de l’économie d’un territoire, la cartographie des sites métallifères permet de sélectionner des cibles minières (métaux critiques par exemple) pouvant satisfaire aux contraintes environnementales de leur exploitation par anticipation des aléas associés. Cette exploitation pouvant concerner prioritairement d’anciens déchets valorisables.

Les utilisateurs finaux du document départemental sont :
– Les maires dont la responsabilité est engagée dès lors qu’un aléa de pollution par métaux lourds est identifié ;
– Les préfectures ;
– Les bureaux d’étude (dont E-Mines) qui seront appelés pour l’estimation sur le terrain des aléas de pollution identifiés (potentiels ou avérés) ;
– Les sociétés de dépollution, en cas de nécessité de remédiations importantes ;
– Les industriels souhaitant découvrir des ressources métallifères dont les caractéristiques limitent au maximum l’empreinte écologique en cas d’exploration / exploitation ;
– Les associations environnementales souhaitant une vision exhaustive de la distribution des concentrations métallifères dans le sous-sol avec une estimation des aléas pollution associés ;
– Les propriétaires impactés par la présence d’un site métallifère dans leur propriété.

E-Mines entame au premier semestre 2021 la recherche des clients et investisseurs potentiels tout en réalisant deux cartes interactives de l’Aude et du Gard, départements où sont situés d’anciens sites miniers pollués voici plusieurs décennies. L’entreprise prévoit d’élargir ses travaux d’expertises de sites miniers dans 13 départements du sud-ouest au second semestre 2021, tout en développant sa recherche d’investisseurs et de partenaires.

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« C’est grave de s’attaquer à la seule usine du coin » : un acte criminel a-t-il visé l’une des plus grandes carrières de talc au monde ?

La carrière de Trimouns, l’une des plus grandes exploitations de talc au monde, a été la cible d’un acte de vandalisme ? Situé à plus de 1 500 mètres d’altitude, ce site
stratégique assure à lui seul près de 10 % de la production mondiale, avec 400 000
tonnes extraites chaque année. Un incendie d’origine suspecte a récemment
endommagé des installations essentielles, sans toutefois interrompre l’activité.
Lundi 12 mai, vers 5 heures du matin, les équipes d’Imerys, multinationale en charge
de l’exploitation, découvrent les dégâts. Les installations situées en amont du
téléphérique ont été touchées par un incendie, causant d’importants dommages
matériels. « Les premières observations révèlent que les bandes transporteuses et le
système électrique ont été gravement endommagés », confirme un porte-parole de
l’entreprise.
Aucune victime n’est à déplorer, mais selon plusieurs sources, le coût des réparations
dépasserait le demi-million d’euros. Une estimation que le groupe n’a pas souhaité
commenter.

La piste criminelle privilégiée ?
L’origine de l’incendie fait encore l’objet d’une enquête, mais les premières images de
vidéosurveillance confortent la thèse d’une action préméditée. […]

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Petite visite à Allseas

[pompé sur renversé]

Dans la nuit du 16 au 17 juin, des petits poissons ont rendu visite à Allseas, une entreprise qui veut piller les fonds marins et qui, comme beaucoup d’autres, a son siège en Suisse.

Après des alertes scientifiques et quelques visites amicales et actions médiatiques depuis plusieurs années, après quelques déclarations mensongères d’Allseas, une action de décoration a embelli le siège de l’entreprise dans la nuit de lundi 16 à mardi 17 juin 2025.

Les capitalistes et leurs relais politicens misent sur l’extractivisme pour asseoir la puissance des régimes qu’ils contrôlent. Donald Trump, symbole d’une droite en pleine fascisation, a récemment autorisé l’extraction de minerais en eaux profondes (“deep sea mining”), y compris en eaux internationales. Cette exploitation serait une catastrophe pour la vie marine et aurait un effet catastrophique sur la biodiversité et le réchauffement climatique.

Comme souvent, la Suisse n’est pas en reste, et abrite des entreprises actives dans la destruction de l’environnement. Glencore et Allseas, par exemple, s’associent au canadien TMC pour se lancer dans le deep sea mining.

Allseas, qui a son siège à Châtel-Saint-Denis (FR), est un poids-lourd du secteur, et multiplie les tests en conditions réelles d’exploitation des fonds marins. Par ses actes, l’entreprise met en danger les conditions d’existence de la vie humaine. Ce comportement criminel ne doit pas être toléré, alors que nous vivons le réchauffement le plus rapide que la planète ait connu et un effondrement de la biodiversité d’une vitesse inégalée.

Nous espérons que les décorations sur les murs d’Allseas et l’innondation provoquée par les dégâts sur les douches-extincteurs feront réfléchir ses dirigeants, et inspireront d’autres personnes à s’engager pour préserver les fonds marins.

Ce n’était qu’un grondement, une vaguelette. Gare au tsunami qui pourrait venir si Allseas s’obstine.

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Un nouveau PERM à Salau… Mais pas que !

[pompé sur stopminesalau]
En noir version originale, en italique, complément du 24 mai 2025

Ce que l’on sait de ce nouveau dossier… Les personnes et sociétés à la manœuvre :
Un dossier demande de Permis de Recherche de Mine a été déposé auprès des services du Ministère des Finances en charge de ces dossiers. La demande émane de la société Néométal – une société créée en 2015 qui a son siège à Dun en Ariège, capital social 209 000 Euros – et dont la présidente était jusqu’en juin 2024, Monique Lafargue épouse de Michel Bonnemaison le promoteur du PERM de 2016.

Pour rappel, la société Néométal, a servi, en mars 2016, au travers d’une filiale espagnole – Néométal Spania – à concrétiser un permis de recherche minière en Catalogne et à en revendre une partie à Apollo Minerals société australienne qui avait acquis les droits du PERM de Couflens en 2018. Néométal avait, alors les actionnaires suivants : Michel Bonnemaison, La société E-mines (une société dirigée par Michel Bonnemaison), Todd Henis, Galdstone Corp (une société dirigée par Todd Hennis) et Jack Testard (Variscan Mines).

Le 6 juin 2024 on constate que l’actionnariat de Néométal a quelque peu évolué. En effet en plus de Monique Lafargue (épouse Bonnemaison), de Michel Bonnemaison et de Todd Hennis tous deux actionnaires en nom personnel et au travers de leurs sociétés respectives on trouve les noms suivants :

  • Elia Michael qui sera nommé Directeur Général au cours de l’AG de la société et présenté comme un ex de Ivanhoé Mines Ltd.
  • Selim Fendi.
  • André Gauthier.
  • Michel Lambert Ducamin.
  • Emmanuel Henry qui sera, lui, nommé Président, qui est présenté comme un ex de Trafigura une société minière Helvético-Singapourienne. De plus on constate que E. Henry vient de créer une société qui a son siège à la Hague dont le nom est Stibiotech Vendée, société concernant l’exploration et l’extraction de minerai… et ayant pour actionnaires outre Emmanuel Henry, Monique Lafargue (épouse Bonnemaison) et Todd Hennis déjà actionnaire d’E-Mines !

On constate par ailleurs que si Emmanuel Henry réside en Suisse, Elia Michael, n’est autre que le voisin de Michel et Monique Bonnemaison à Dun !

Mais, le 16 avril 2025, Elia Michael, est révoqué de ses fonctions de directeur général, il est remplacé par Serge Dallas qui effectuera ses fonctions à titre gratuit !
On constate également des changements à E-mines : Michel Bonnemaison est remplacé en tant que président par Monique Lafargue, demeurant à Dun ! En fait, il est remplacé par Monique Bonnemaison, sa femme.

Ce que l’on sait de ce nouveau dossier… Le projet :
Le projet de NEOMETAL, d’un investissement total de 12.56 M€, s’articule autour de trois objectifs principaux :

  • Développer l’étude du gisement de tungstène du Pic de la Fourque (commune de Couflens) .
  • Estimer les extensions de ce gisement vers l’ouest et vers l’est (communes d’Ustou, Aulus les Bains, Auzat). 
  • Évaluer la faisabilité d’une filière industrielle amont pour le tungstène. 

Les territoires des communes d’Ustou, d’Aulus et d’Auzat sont donc concernés par cette nouvelle demande d’exploration.
Une réunion de présentation a eu lieu au Conseil Départemental le 18 septembre 2024 et a donné lieu à un communiqué de presse le 23 septembre : La commune de Couflens, pourtant au cœur du projet, n’a pas été invitée à cette réunion !!!

Sur un autre document, « Mine de Salau – Fiche de qualification du projet porté par la SAS Néométal » à l’entête de la CCI de l’Ariège et remis par le Préfet de l’Ariège, on apprend que « la démarche est relayée par Madame et Monsieur Bonnemaison ». Les objectifs sont de « qualifier le dimensionnement du gisement et son organisation spatiale » ce qui est déjà connu et très bien documenté ! En effet, l’ancienne société minière (SMA) qui a exploité la mine de Salau jusqu’en 1986 a effectué avec l’aide du CEA (Commissariat à l’Energie Atomique) des recherches tout autour du gisement pour conclure qu’il restait environ 3000 tonnes de minerai disponible. Des moyens énormes ont, à l’époque, été déployés : 85 000 mètres de carottage et 17 000 de sondages percutants ont été réalisés. Les recherches à Salau ont donc déjà été réalisées et le gisement est parfaitement connu !

Dans le même document, Michel Bonnemaison, qui ne dit rien de plus sur la « phase exploratoire » parle de son « issue » et explique que son laboratoire et ses équipements seront mis à disposition par sa société E-Mines sise à Dun. Il précise par ailleurs que la présidence de celle-ci sera assurée par Monique Bonnemaison et qu’E-Mines signera un « contrat de prestation de service global au bénéfice de la SAS Néométal ». Michel Bonnemaison assure ses arrières mais est toujours le maître du projet même s’il essaye de mettre son épouse en avant !

Ce que l’on sait de ce nouveau dossier… Une usine à Saint-Girons :
Il est aussi prévu de développer une « technologie nouvelle de raffinage de tungstènebasée sur une technologie alternative à celle utilisée communément, avec pour ambition de permettre à terme la relocalisation en France d’une partie essentielle de la chaine de valeur de la filière tungstène ».

Michel Bonnemaison précise qu’E-Mines dispose d’un agrément « crédit d’impôts ». C’est à dire qu’il pourrait recevoir des financements de l’État dans le cadre de cette recherche. Le but étant d’utiliser une « technique d’hydrométallurgie utilisant de l’acide nitrique » qui serait plus « vertueuse d’un point de vue environnemental » !

Pour cela l’ « installation d’un démonstrateur pré-industriel (pilote) en Ariège » est prévue. Pour rappel, cette installation d’un « pilote » à Saint-Girons s’est déjà posée en 2018 : la Communauté de Communes avait été sollicitée mais s’est heurtée à un problème : il n’y a pas, actuellement, de site à Saint-Girons qui soit habilité à recevoir une usine classée SEVESO !

Cette usine « pilote » serait en fait « un pilote semi industriel… rapatrié des États Unis » dont Todd Hennis, actionnaire d’E-Mines, est propriétaire. Pour faire fonctionner ce « pilote » les protagonistes auront besoin de matière première : du minerai de tungstène ! Or pendant la phase d’exploration, il n’est pas (en principe !) question d’extraire du tungstène… Mais Michel Bonnemaison a sans doute une solution…

Le minerai extrait jusqu’en 1986 à Salau était très difficile à raffiner à cause de l’arsenic, du phosphore – sans parler de l’amiante ! – Seul l’État Russe a accepté jusqu’en 1983 d’acheter ce minerai : il s’en servait pour fabriquer des blindages pour des matériels militaires. En 1983 le minerai a été vendu à une usine française qui n’a pas pu l’utiliser… et il reste à l’intérieur des galeries des tonnes de minerai invendues… Est-ce que Michel Bonnemaison envisage  d’utiliser ce minerai qui ne lui appartient pas pour développer la technologie de son ami Todd Hennis ?

Trois semaines après que le Préfet de l’Ariège ait transmis le dossier complet au Ministère des finances, M. Bonnemaison annonce dans la presse qu’i n’est plus possible d’envisager une usine à St Girons car il n’y aurait pas de place suffisante pour accueillir les bassins de décantations associés ! n’annonce qu’une usine pourrait être envisagée à Lavlanet, voir à Boussens… mais celle-ci ne pourrait se réaliser que s’il y a 100 000 tonnes de tungstène disponible alors que lui même annonce des réserves de 50 000 tonnes : donc peu probable qu’une usine voit le jour !

Ce que l’on pense de ce nouveau dossier… : Rien de bien nouveau !
C’est toujours Michel Bonnemaison, même si il reste discret, (du moins sur le papier) qui manage le projet. Certes, il s’est allié à quelques amis et voisins q’il a mis en avant en indiquant leurs parcours professionnels dans des sociétés minières qui paraissent « bien propres ». Mais on peut avoir des doutes : il suffit de taper dans un moteur de recherche internet les deux mots « Trafigura scandales » ou « Ivanohé Mines corruption » pour être au fait des agissements de ces sociétés.

Michel Bonnemaison, qui au cours de ces dix dernières années, a sans doute eu le temps de lire toutes les archives de l’ancienne exploitation de Salau, de   prendre connaissance de toutes les nouvelles études publiées depuis 2016…, ne mentionne toujours pas dans son dossier, la présence d’amiante dans les roches de Salau. Il mentionne l’arsenic pour dire qu’il pourra (peut-être) le séparer des résidus miniers. Mais rien n’est indiqué sur les lieux de stockage : à Saint Girons ou ailleurs ? La problématique des déchets n’est pas abordée alors que les déchets miniers représentent 99% du minerai extrait !

Aujourd’hui, ce projet avance en catimini avec seulement quelques personnes dans la confidence, élus, représentants de l’État. Comme en 2016, les populations locales sont ignorées et méprisées par les élus et les porteurs du projet. Pourtant, ce sont elles qui vont en subir toutes les nuisances s’il est mis en œuvre :

  • Amiante, qui aura un impact sur la santé des éventuels travailleurs et sur celle des populations locales.
  • Arsenic, qui aura un impact sur la qualité des eaux de toute la vallée du Salat.
  • Pollutions chimiques dans les vallées ou à St Girons (usine SEVESO) dues, notamment, aux produits utilisés lors du raffinage du minerai.
  • Dégâts environnementaux sur la faune, la flore, les paysages, les cours d’eau…
  • Stockages des boues et déchets miniers pollués (produits chimiques et métaux lourds, hydrocarbures, amiante, arsenic…, sont présent à Salau).

Revue de presse :
La Gazette Ariégeoise : Mine de tungstène de Salau : un nouveau projet de recherches sur la table
La Dépêche du midi : Mine de Salau : « ni un mirage, ni une prédation »
FR3 : « Un emploi qui tue, ce n’est pas un bon emploi »
La Tribune : Une future mine de tungstène en Ariège ?
Actu.fr : Rebondissement pour la mine de Salau : une association dénonce la nouvelle « escroquerie »
Le Monde : Dans l’Ariège, un projet de recherche pour explorer une ancienne mine de tungstène inquiète
ToulEco : Ariège. Le projet de réouverture de la mine de tungstène de Salau relancé
La Tribune : Mine de tungstène dans l’Ariège : les dessous d’un dossier explosif
Le Parisien : En Ariège, le projet « stratégique » de réouverture d’une mine de tungstène inquiète
France 2 – JT 13h : Une ancienne mine de tungstène pourrait bien rouvrir en Ariège
ToulEco : En Ariège, la société Néométal en quête d’or et de tungstène – enquête 1/2
ToulEco : En Ariège, la société Néométal en quête d’or et de tungstène – enquête 2/2
La Tribune : Mine de tungstène dans l’Ariège : les porteurs de projet sortent du silence
Radio Transparence : Alternatives écologiques – Projet de reprise de la mine de Salau
Le Canard Enchainé : Néométal planche sur un projet de tungstène à la com’
Actu.fr : Pyrénées. « Cette mine ne peut et ne doit pas rouvrir »

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