« C’est une honte » : en Haute-Vienne, les habitants de ce hameau luttent contre des forages miniers

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« C’est une honte » : en Haute-Vienne, les habitants de ce hameau luttent contre des forages miniers

La Compagnie des Mines Arédiennes a envoyé un courrier aux habitants des anciens sites miniers de Laurièras et Moulin de Chéni, à Saint-Yrieix-la-Perche en Haute-Vienne. L’entreprise annonce le début des forages dans les prochains jours.

Les habitants de Laurièras et le collectif Stop Mines 87-24 s'inquiètent de l'annonce de ces forages.
Les habitants de Laurièras et le collectif Stop Mines 87-24 s’inquiètent de l’annonce de ces forages. © Radio France – Thibault Pointeau

De nouvelles mines d’or verront-elles le jour à Laurièras et au Moulin de Chéni ? Plus de 20 ans après la fermeture des dernières mines sur la commune de Saint-Yrieix-la-Perche, en Haute-Vienne, la Compagnie des Mines Arédiennes vient d’annoncer le début des forages. Le président de l’entreprise assure qu’il s’agit simplement d’acquérir des informations sur le sous-sol et qu’aucune exploitation n’est prévue avant 10 ans. Toutefois les habitants de Laurièras s’inquiètent et se mobilisent.

Les riverains concernés ont reçu un courrier moins d'un mois avant le début des forages.
Les riverains concernés ont reçu un courrier moins d’un mois avant le début des forages. © Radio France – Thibault Pointeau
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Entretien : Juan Pablo Gutierrez, autochtone colombien réfugié en France pour avoir résisté à l’industrie minière

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Entretien : Juan Pablo Gutierrez, autochtone colombien réfugié en France pour avoir résisté à l’industrie minière


Menacé en Colombie à cause de son engagement contre l’exploitation minière et pour les droits des peuples autochtones (il a échappé à deux tentatives d’assassinat), Juan Pablo Gutierrez a dû s’exiler en France il y a quelques années. Partisan de « l’union des résistances contre la destruction », c’est aux rencontres internationalistes Peoples’ Platform Europe que nous faisons sa connaissance. L’occasion de faire entendre sa voix et celles des peuples autochtones. Entretien.


Photographie de Juan Pablo Gutierrez, activiste autochtone plein de détermination.

Peux-tu te présenter et nous expliquer ton parcours d’activiste depuis la Colombie jusqu’à aujourd’hui en France ?

Je m’appelle Juan Pablo Gutierrez, défenseur de la mère terre et de la vie, délégué international du peuple autochtone Yukpa et père de Inti. Je suis exilé en France depuis un peu plus de 5 ans, à cause du danger que représentait l’exercice de mon travail de défense des droits et des territoires des peuples autochtones, et du fait d’avoir dénoncé les différents acteurs impliqués dans les problématiques de ces peuples en Colombie, à savoir les entreprises multinationales et leurs pays d’origine, les groupes paramilitaires, les politiques des anciens gouvernements colombiens etc.

J’ai dû quitter la Colombie parce qu’on a essayé de m’assassiner, et je milite actuellement depuis l’Europe, toujours dans la même perspective, en essayant de positionner les peuples autochtones en tant que le nouveau sujet révolutionnaire de la page de l’histoire contemporaine. Je tente de démontrer à travers l’exemple d’organisation historique des peuples autochtones, dans leur diversité, qu’il est aussi possible de s’organiser à l’échelle européenne, aujourd’hui plus que jamais dans ce contexte de renaissance du fascisme.

En 2009, la cour constitutionnelle de Colombie déclarait qu’il y avait «un risque imminent d’extinction culturelle, mais aussi physique du peuple Yukpa». 16 ans plus tard, comment la situation a évolué ?

Oui c’est en 2009 que la cour constitutionnelle a émis cette sentence, dans laquelle elle disait que le peuple Yukpa et 34 autres peuples autochtones (soit 35 des 115 peuples autochtones de Colombie) faisaient face à un risque d’extinction culturelle et physique à cause de la destruction des territoires, en d’autres termes de la logique coloniale et capitaliste qui nous a été imposée par la force depuis plus de cinq siècles au nom du «progrès».

La situation n’a pas évolué jusqu’à aujourd’hui, parce que les différents gouvernements colombiens qui se sont succédés depuis lors n’ont rien fait et ont fait perdurer ces politiques néo-libérales, jusqu’au gouvernement actuel qui est le premier qui représente les intérêts des mouvements sociaux et populaires.

Il faut néanmoins savoir que les gouvernements précédents en Colombie ne sont pas les seuls responsables. Surtout, à l’échelle globale, il existe une pression énorme des pays du nord et des multinationales pour exploiter les ressources qui se trouvent dans nos territoires. Cette pression ne cesse de s’accroître, et ce même dans le contexte actuel de crise climatique. À titre d’exemple, il y a toujours sur le territoire Yukpa une mine de charbon à ciel ouvert, qui fait presque 3 fois la taille de la ville de Paris, malgré une crise climatique sans précédent qui risque même d’exterminer aujourd’hui l’humanité entière.

Tu as évoqué les multinationales, ainsi que les groupes armés. Est-ce a dire qu’il y a une forme d’alliance en Colombie entre ces entreprises et les groupes paramilitaire pour s’approprier les ressources et les territoires des peuples autochtones ?

Oui, contre ceux et celles qui osent s’opposer aux politiques de «développement» et de «progrès», qui en réalité sont des politiques de destruction de nos territoires, les multinationales ont recours aux groupes paramilitaires. C’est un modus operandi bien connu en Colombie (mais aussi ailleurs dans le monde) : ce qui ne peut être obtenu par voie légale ou par le consentement des peuples concernés, ils essayent de l’obtenir par une politique de terreur.

En Colombie il y a ce que l’on appelle des groupes paramilitaires : ce sont des milices armées illégales qui travaillent au service de n’importe qui contre rétribution financière. Elles arrivent pour menacer les communautés en les obligeant à se déplacer, sinon ils tuent et commettent des massacres, coupent les têtes des habitant-es, pour terroriser les populations sans distinction entre hommes, femmes et enfants. Et c’est quasiment impossible de s’y opposer… La situation du peuple Yukpa n’est pas exceptionnelle, c’est la règle pour l’ensemble des peuples autochtones, habitant les territoires les plus riches, ceux dont le nord global dépend pour maintenir leur mode de vie et leurs privilèges.

Est-ce c’est déjà arrivé en Colombie que les peuples autochtones engagent une riposte armée face à ces groupes paramilitaires et ces politiques de la terreur ? Est-ce que la lutte armée est une forme de résistance qui est envisagée par les peuples autochtones ?

À une époque, et face au poids des menaces, les peuples autochtones en Colombie ont créé une guérilla propre qui s’appelait Quintin Lame. Cela s’est terminé par un processus de paix en 1991 suite à un accord de paix. Depuis la lutte continue, c’est une lutte directe mais qui n’est plus armée.

À chaque fois, je dis qu’ici en Europe, la solution c’est de commencer à lutter pour de vrai, de faire une révolution. Les gens me demandent si je suis en train de leur dire de s’armer, et je réponds «oui», il faut s’armer de l’arme la plus puissante qui existe pour un peuple : la détermination !

La détermination d’un peuple mobilisé est telle un fleuve inarrêtable. C’est avec cette détermination que les peuples autochtones ont réussi à devenir une vraie force d’opposition. Mêmes les armes des groupes paramilitaires sont impuissantes face à la détermination d’un peuple dont les membres sont prêts à se faire tuer pour défendre leurs droits.

Tu es un partisan de «l’union des résistance face à la destruction du vivant». Aujourd’hui on se rencontre dans le cadre de la Peoples Platform Europe à Vienne. Quels sont les messages que tu viens transmettre aux organisations européennes qui sont présentes ici ?

La page actuelle de l’histoire est très particulière pour l’Europe, parce que le fascisme est en train de sortir d’une petite sieste de quelques décennies, et il s’est réveillé avec encore plus de force qu’avant. On en voit maintenant les effets dans les principaux pays d’Europe, notamment en France et en Allemagne, Dans cette situation, la seule solution pour moi doit venir de la mobilisation des masses et de l’union des multitudes des secteurs sociaux et populaires. Peoples’ Platform englobe une bonne partie des mouvements sociaux à l’échelle de l’Europe, et selon moi ces organisations doivent faire face à un choix crucial : soit elles s’unissent dès maintenant, soit elles acceptent l’idée qu’elles sont incapables de répondre à la hauteur de la gravité de ce moment historique pour l’Europe.

À travers l’exemple de la mobilisation des peuples autochtones pour leur survie, nous voulons montrer que nous avons perdu beaucoup, mais nous n’avons jamais perdu l’espoir ni la détermination, et ce après 5 siècles de résistance !

On est là pour leur dire que s’il ne tissent pas une véritable communauté de résistance sans frontières, et s’ils ne deviennent pas des multitudes profondément conscientes de leur pouvoir transformateur, ils n’arriveront jamais à devenir un contre-pouvoir qui puisse faire face à ce monstre. C’est ce message d’espoir que nous venons transmettre, pour secouer ces mouvements sociaux, parce que c’est aujourd’hui ou jamais.

Est-ce qu’il existe en Amérique Latine une dynamique d’union transfrontalière et de coordination entre les différents mouvements de libération des peuples autochtones ?

Les gens ont tendance à penser que lorsqu’on parle des peuples autochtones, on les imagine comme étant tous pareils. Mais s’il y a quelque chose qui caractérise les peuples autochtones, c’est la diversité. Tous les peuples sont différents, avec des langues différentes, des cosmovisions différentes, des manières différentes d’interpréter les phénomènes du monde, etc. Mais malgré cette diversité, à l’échelle de la Colombie, les peuples autochtones ont réussi à s’organiser et à converger vers un agenda collectif. Les luttes ont été inefficaces quand elles étaient seulement locales et réduites dans leurs territoires respectifs. C’est seulement à partir du moment où les peuples se sont unis à l’échelle du pays, dans une organisation nationale indigène, que les peuples autochtones sont devenus un contre pouvoir.

La MINGA, par exemple, dans un contexte de mobilisation, c’est l’organisation des peuples autochtones de toute la géographie colombienne pour exiger le respect des droits fondamentaux. Aujourd’hui, la MINGA a la capacité d’engager un vrai rapport de force avec le gouvernement, et de demander des réunions avec ses représentants lorsqu’il y a des sujets problématiques. Le gouvernement colombien sait bien désormais que si la MINGA se mobilise, c’est un fleuve inarrêtable qui va converger, depuis les Caraïbes jusqu’à l’Amazone en passant par la zone des Andes, et qui peut facilement bloquer tout le pays.

C’est cette diversité organisée, devenue une multitude, qui a réussi çà à l’échelle colombienne. Mais il y a aussi d’autres pays en Amérique Latine où les peuples se sont organisés de la même manière, et dans lesquels se trouvent également des organisations nationales des peuples autochtones, comme par exemple en Équateur, au Pérou ou au Brésil.

Enfin, ces peuples ont réussi à se coordonner et à articuler les luttes nationales de chacun de ces pays pour créer des organisations continentales. Il y en a deux : une qui couvre la zone recouverte par les Andes (9 pays) ; et une autre qui couvre les 12 pays de la zone amazonienne.

Il existe aussi des mouvements de libération des peuples autochtones ailleurs dans le monde, notamment en Kanaky – Nouvelle Calédonie, où la révolte de l’année dernière nous a rappelé que le mouvement de libération Kanak est toujours très vivant. Mais aussi ailleurs dans le Pacifique, en Afrique, en Asie… Avez-vous des contacts avec ces différents mouvements dans le monde ?

Oui en effet. Par exemple la Guyane «Française», c’est un cas qui nous interpelle beaucoup parce que ce sont nos frères et nos sœurs, nos voisins, mais on leur a inculqué qu’iels étaient des «français-es», et donc des «européen-nes». Une histoire aussi absurde qu’irrationnelle, impossible à croire. En Guyane, Il y a des peuples autochtones qui vivent aujourd’hui dans la forêt amazonienne, qui sont semi-nomades, chasseurs-cueilleurs et avec des langues propres vivantes.

Néanmoins, depuis la perspective légale de la République Française, iels ne sont pas considéré-es en tant que PEUPLES AUTOCHTONES mais comme de citoyen-nes de la République, comme un parisien, parce qu’en France il ne peut y avoir qu’un Peuple : le Peuple Français. Une histoire vétuste et archaïque qui ne s’adapte pas du tout aux réalités locales ni aux conditions du monde réel : divers et pluriversel. Rien à voir avec des états qui n’ont pas eu peur de regarder la diversité de face, de reconnaître leur force et de l’intégrer dans le corpus constitutionnel tels la Colombie, la Bolivie ou l’équateur.

En France, il n’y a pas de reconnaissance des particularismes de ces PEUPLES autochtones et ce au nom de «l’égalité» – terme manipulé de manière magistrale historiquement par la France pour écraser la force de la diversité des peuples au nom d’un projet national aujourd’hui obsolète et ancré dans une réalité d’il y a 3 siècles.

Avec ces peuples, on essai d’échanger, de se coordonner, car ce sont des peuples frères et sœurs qui pour moi n’ont pas d’autre horizon que leur libération. C’est la même chose pour les frères et sœurs du peuple Kanak. C’est très éloigné en effet, mais nous avons des contacts à Paris : on échange sur nos situations respectives, et sur leur entreprise libératrice.

Ton parcours t’a amené à côtoyer des organisations d’écologie radicale, comme les Soulèvements de la Terre en France. Quelles connexions fais-tu entre les luttes des peuples autochtones en Amérique Latine et avec ces mouvements d’écologie radicale en France ou en Europe ? Il y a des parallèles mais aussi des distinctions non ?

Un sage du peuple Yukpa disait que «n’importe qui – n’importe où dans le monde, qui lutte pour la défense de la Terre-Mère, sera toujours un frère ou une sœur de lutte». La Terre-Mère ne connaît pas de frontières, il n’y a pas de France ni de Colombie, çà c’est une conception moderne à l’échelle de l’humanité.

Au départ, en Europe, quand on me disait que l’on faisait partie d’une même lutte, j’y croyais. Mais je me suis rendu compte que ce n’est pas encore équivalent ou comparable. Ici en France, ce n’est pas une lutte dans un contexte de survie existentielle… Il y a pour moi une brèche éthique, politique et morale énorme, entre lutter pour la protection de la planète, d’un côté, juste pour réduire les émissions de CO2 pour que la planète ne se réchauffe pas, et le fait par ailleurs de lutter pour la défense de la Terre-Mère parce qu’on est profondément conscient que c’est notre Mère, et que la mère on la défend et on lutte pour la protéger.

On lutte depuis des siècles au sud global contre ce système capitaliste, et aujourd’hui ce monstre capitaliste s’est retourné contre ceux qui l’ont créé ici, et qui n’était pas destiné à la base contre les peuples «racialement supérieurs». Cette dynamique se retourne aujourd’hui contre les peuples des pays développés, et c’est maintenant qu’on commence à lutter ici.

Il faut se soutenir dans les luttes, et on est là pour le faire, mais malheureusement il ne s’agit pas encore de la même lutte. Il y a une brèche énorme.

Un dernier message que tu souhaiterais transmettre ?

Partout où je vais, je parle de l’importance – plus que jamais, de faire une révolution ici en Europe ! C’est un mot dont la plupart des gens ont peur, même simplement d’en parler publiquement. Pour moi je pense que c’est le mot dont tout le monde devrait, au contraire, être en train de parler partout actuellement du fait de la gravité de la situation.

Il faut que les gens n’oublient pas que les Républiques sont le fruit des révolutions, et donc aujourd’hui plus que jamais, il faut Révolutionner les Démocraties, et surtout Démocratiser les Révolutions !

À présent, nous sommes en train de vivre le moment le plus grave de notre histoire, compte tenu de la menace sur l’humanité à cause de cette crise systémique, il ne faut pas être un génie pour comprendre la nécessité vitale d’une révolution pour défendre le droit le plus important que nous avons qui est le droit de vivre

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A écouter : Saison IV • EP13 • ¡ No a la Mineria ! / Panama

L’Actu des Oublié’es consacre en ce mois d’avril deux épisodes aux luttes contre l’industrie minière, alors que les menaces comme les résistances se multiplien.
Premier épisode au Panama, où le peuple a déferlé dans les rues contre la plus grande mine de cuivre du continent latinoaméricain… avec l’enjeu de bannir l’industrie minière du pays.

a écouter sur :
Saison IV • EP13 • ¡ No a la Mineria ! / Panama

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A écouter : Saison IV • EP14 • ¡ No a la Mineria ! / Equateur

En Equateur, les projets miniers se multiplient : 8 % du territoire national est concerné. Le gouvernement du président Noboa mène l’offensive en faisant appel à la police, à l’armée et même à des paramilitaires financés par les multinationales pour imposer des consultations aux populations. Pourtant, fort d’une constitution qui le protège (un peu), organisé et solidaire, le peuple équatorien résiste et maintient vivaces les flammes de la résistance.
Focus sur le dernier chapitre de cet autre conflit intérieur à Palo Quemado, avec Luis Corral, porte parole du Front contre l’industrie minière.

à écouter sur :
Saison IV • EP14 • ¡ No a la Mineria ! / Equateur

 

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Non à la mine de lithium

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ACCUEILLE LE PRINTEMPS, CRAME UNE TESLA

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ACCUEILLE LE PRINTEMPS, CRAME UNE TESLA

En ces temps obscurs l’horizon semble bouché par l’asservissement techno-industriel, la guerre, la montée en puissance du fascisme avec le renforcement du patriarcat à ses côtés.
Là où le désespoir règne une proposition offensive est précieuse. Une proposition pour attaquer une cible à la croisée de nos luttes déjà existantes, une tentative pour donner du souffle à nos combats.
Cette proposition c’est celle d’attaquer Tesla. Nous entendons par là les voitures électriques de cette entreprise qui pullulent de plus en plus dans les rues et qui n’attendent que toi.
Nous t’invitons à te préparer et à frapper dès que possible pour accueillir le printemps comme il se doit !

Si d’autres cibles sont plus stratégiques le choix de Tesla n’est pas un hasard.
Les voitures électriques sont l’un des maillons de l’électrification à marche forcée qui a lieu dans le monde au nom d’un mythe nommé “transition énergétique” ou “transition écologique”. Ce mythe c’est celui d’une société technologique qui serait moins polluante, d’un capitalisme plus vert, quand la réalité est celle d’une accentuation du désastre industriel qui ravage aujourd’hui notre planète. Loin de remplacer l’énergie fossile les énergies dites “renouvelables” viennent s’y superposer pour intensifier la production et la course du progrès. Les éoliennes, les panneaux photovoltaïques, le nucléaire ne font qu’augmenter les besoins en minéraux et donc l’exploitation et la pollution de la terre à travers l’existence des mines. Les voitures électriques n’échappent pas à cette logique puisque leurs batteries nécessitent du lithium. Ce n’est pas un hasard si les Etats se battent actuellement pour la souveraineté de leur chaîne d’approvisionnement en métaux stratégiques, ce qui passe autant par des conflits mondiaux que par la relance minière à l’intérieur du territoire comme par exemple le projet controversé d’une mine de lithium dans l’Allier en france qui suscite de nombreuses oppositions.

Les voitures électriques c’est aussi un des symboles du “monde” connecté. Caméras, capteurs, téléphones, montres, frigo et lampadaires connectés: c’est à l’heure actuelle tout un internet des objets qui se déploie. Il nous dépossède d’un rapport direct au monde qui nous entoure tout en intensifiant encore la surveillance et le contrôle. Chaque Tesla comporte 8 caméras et représente l’idéal de la smart city: un obstacle supplémentaire à la liberté.

Tesla c’est aussi l’empire bâti par Elon Musk, célèbre géant de la tech qui oeuvre aux côtés de Donald Trump dans son offensive fasciste et patriarcale qui est loin de se limiter aux frontières des Etats-Unis.

Combattre le système techno-industiel, combattre le patriarcat, combattre la dévastation de la nature et la misère sociale qui en découle, combattre le fascisme, aspirer à une vie plus libre sont autant de raisons d’attaquer Tesla.

Réunis tes ami.es de confiance ou ta seule motivation et prépare ta cible dès maintenant !

Accueille le printemps, crame une tesla !

Important si tu te lances:
-En plus de celles de la rue une tesla comporte 8 caméras: n’oublie pas de te masquer !
-Attention à ne laisser aucune empreinte digitale ou trace ADN.
-Un feu de véhicule électrique est particulièrement dur à éteindre. Cela peut être un avantage comme un risque de sécurité si tu ne veux pas que l’incendie s’étende à l’environnement proche.
-Allume-feu ou essence, retardateur ou non, à te voir… mais surtout: prends soin de toi et amuse toi bien !

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Rendez vous le samedi 1er Mars

Aujourd’hui à Salau et à Eylie, plus de 900 000 m³ de résidus minier
s’infusent dans les sols et les eaux : amiante, arsenic, plomb, cadmium,
antimoine, molybdène, fluor, associés à tout un tas d’autres métaux
lourds et substances toxiques.

Le nouveau projet empoisonné que concocte en souterrain l’État et la
société Néometal, pourrait à terme, multiplier les stocks de déchets
pollués par trois, quatre, ou beaucoup plus…

Pour nous même et les générations futures, pas besoin d’être
spécialistes ou géologues pour comprendre qu’il faut impérativement s’y
opposer.

Tout le monde est concerné, tout le monde est donc bienvenue !

Suite à la dernière réunion d’information tenue à Salau en présence de
nombreuses personnes venues pour s’opposer au nouveau dépôt de Permis
Exclusif de Recherche de Mine (PERM) qui concerne, aujourd’hui, les
communes de Couflens, Ustou, Aulus-les-Bains et Auzat, nous appelons à
la création d’une Assemblée de Lutte.

Nous appelons toutes les personnes, collectifs ou organisations à venir
se rencontrer pour s’organiser et riposter contre ce projet minier aussi
nocif pour la nature que mortifère pour l’humain !

Ne les laissons pas faire !

Aucun déchet minier ne doit plus sortir de terre en Ariège ou ailleurs !

Rendez vous le samedi 1er Mars 14h salle Jean Jaurès, Mairie de Foix

Parlez-en autour de vous.

Des membres de Stop Mine Salau, XR Ariège et autres individu.e.s en
colère

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Yverdon-les-Bains (Suisse) : Les vitres de GEO2X caressées à coup de masse

Renversé / mercredi 22 janvier 2025

Au cours de la nuit passée, nous sommes allées fracker à la porte des collabos du projet de Géothermie profonde : l’entreprise GEO2X, à Yverdon-les-Bains. Personne n’a répondu… Nous leur avons donc laissé quelques mots doux au spray pour les convaincre de lâcher le sale projet expérimental de Géothermie profonde à Glovelier. Et on en a profité pour effectuer, nous aussi, des mesures géophysiques contre toutes les vitres de l’entreprise. Les résultats sont navrants…

Quand tous les moyens légaux arrivent à bout de souffle, et que la confédération suisse et ses technocrates en viennent à imposer par la force leur projet expérimental dangereux, nous considérons que le passage à des actes d’autodéfense est complètement légitime ! Personne ne veut de leurs merdes qui vont créer des tremblements de terres et provoquer des dégâts environnementaux notamment dans l’eau recrachée.

Nous souhaitons juste pourvoir décider par nous-même de nos moyens de production énergétique. Nous, jurassien.nes, nous ne sommes pas des rats de laboratoire !

Par ce geste, nous nous inscrivons dans la lancée des courageu.ses qui ont tout récemment incendié quelques voitures à l’entreprise « Sitadel Sarl » à Delémont.

Geo-Energie Suisse SA, ni dans le Jura, ni ailleurs ! Laissons s’exprimer notre colère contre tout celleux qui participe à ce projet de GPP. Que ça s’intensifie et qu’ils reculent !
Soutenons la résistance !

Afin de mieux comprendre les enjeux et l’historique autour de ce projet nous te conseillons de lire ces articles suivants :

https://renverse.co/analyses/article/ni-ici-ni-ailleurs-de-la-lutte-locale-contre-la-geothermie-profonde-a-la-4555

https://renverse.co/infos-locales/Peut-etre-le-dernier-projet-pilote-de-geothermie-profonde-en-Suisse-1923

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Ukraine : Un village contre les déchets de l’extraction de pétrole et de gaz

Note de Campi selvaggi :

Cette contribution traite des dernières formes d’extraction de pétrole et de gaz dans la région de Kharkiv, mettant en lumière les tentatives des habitants de s’y opposer. Elle est intéressante à la lumière du scénario de dévastation et de pillage qui se dessine pour la future phase de « reconstruction d’après-guerre » sur le sol actuellement contrôlé par l’État ukrainien. Une affaire de plusieurs milliards dans laquelle l’État et les entreprises italiennes auront un rôle de premier plan. Ceci est explicitement confirmé par le communiqué du palais Chigi [siège de Meloni, ndtFr] diffusé en marge de la réunion bilatérale entre Giorgia Meloni et Volodymyr Zelensky au Forum de Cernobbio du 7 septembre : « Enfin, une attention particulière a été accordée au thème de la reconstruction, notamment en vue de la tenue en 2025 en Italie de la prochaine Ukraine Recovery Conference ». Zelensky lui-même a déclaré sur X : « L’un des thèmes clés dont nous avons discuté est la reprise et la reconstruction de l’Ukraine, en mettant l’accent sur la restauration de notre système énergétique ».

Sans aucune idéalisation des activités productives locales historiques, il faut souligner combien le dispositif de la soi-disante « transition écologique » est centrale dans la guerre en cours, où s’entrecroisent les intérêts du capitalisme fossile et du « capitalisme vert ». Il convient de rappeler que l’État ukrainien avait adhéré en 2021 à l’Alliance européenne des batteries et des matières premières, ainsi qu’a signé un partenariat stratégique et lancé un projet commun pour l’extraction du lithium de deux dépôts de Dobra, à Chevtchenko, dans les régions de Kirovohrad et Donetsk. Le sous-sol actuellement contrôlé par l’Etat ukrainien est riche en gisements de lithium (fondamental pour les batteries et la mobilité « green ») et des soi-disantes « terres rares » (essentielles pour les moteurs électriques, les appareils smarts, la filière éolienne, la fibre optique, le diagnostic médical) et y sont présents environ un tiers des réserves minières continentales (fer, manganèse, uranium, titane, zirconium, …), le soi-disant « bouclier ukrainien ». Matières premières essentielles également pour les activités des centrales nucléaires. En outre, l’Ukraine orientale est la deuxième plus grande réserve d’Europe en gaz naturel.

La population de Kolomak s’oppose s’oppose à la transformation du village en décharge à cause du forage des puits dans la région de Kharkiv

Il y a six mois que le groupe « Assemblée » a publié un article sur la dévastation de l’environnement par le secteur pétrolier et gazier dans les régions de Poltava et de Kharkiv, ainsi que sur les tentatives d’opposition de la population locale. Le 25 septembre à Novoivanivka, près de la frontière de ces régions [district autonome de Kolomak, ndtIt], une autre assemblée collective a eu lieu contre la construction d’une entreprise pour le traitement des déchets provenant du forage de pétrole et de gaz sur le territoire de la communauté.

Il y a environ trois ans, les représentant·e·s de « l’Agence pour la sécurité écologique » S.A.R.L. de Kharkiv se sont adressé·e·s aux autorités municipales. Iels ont proposé d’ouvrir une entreprise sur le territoire pour la culture d’arbres à croissance rapide de la variété Paulownia. À cette fin, les entrepreneur·e·s ont demandé à la communauté de mettre à disposition un terrain de 28,5 hectares sur le territoire de l’ancienne sucrerie Novoivanovsky, dans le village de Kolomak. De leur côté, iels ont promis d’améliorer [réaménager, ndtIt] les environs, de fournir des emplois à la population locale et d’installer une activité productive stable.

Le chef du raïon de Kolomak, Vladimirr Gurtovoy, déclare :

« L’étude de l’activité de la société « Agence de sécurité écologique » S.A.R.L. a montré que leur profil principal est la gestion des déchets de forage, pas l’agriculture. En conséquence, les habitants de Kolomak ont catégoriquement refusé leur offre. »

Plus tard, la société a acheté un bâtiment de seulement 2 mètres carrés sur le territoire du village et, avec l’aide d’un notaire, a enregistré la propriété du terrain qu’iels avaient l’intention d’utiliser. Ils ont demandé à la communauté locale de leur accorder l’accès à 28,5 hectares de terrain, mais les habitants ont refusé, comme le rapporte le directeur du district de Kolomak. Mécontents de la décision de la communauté, les entrepreneurs ont porté plainte devant le tribunal administratif de la région de Kharkiv. Après deux ans de litige, le tribunal a statué en leur faveur, obligeant la communauté à céder le terrain demandé. Malgré le recours des habitants de Kolomak à la Cour suprême, le verdict est resté inchangé (décision du 20.02.2023).

Récemment, la communauté a reçu un avis du Ministère de la protection de l’environnement et des ressources naturelles de l’État ukrainien, dans lequel il était mentionné que l’intention de « l’Agence de sécurité écologique » S.A.R.L. était de mettre en place une usine de traitement des résidus de forage dans le village.

« La communauté de Kolomak est catégoriquement opposée à cette décision, car il y a des bâtiments résidentiels avec des personnes qui vivent à seulement 20 mètres de la future installation. En outre, à 70 mètres de distance, il y a un puits existant qui fournit de l’eau potable à Kolomak. Il s’agit d’une zone où la construction de l’installation dangereuse est prévue et qui se trouve à haute altitude : au printemps, les eaux usées se jettent dans la rivière Kolomak, avec le risque de polluer la Vorskla et le Dniepr », souligne Vladimir Gurtovoy.

Le communiqué de presse de l’assemblée collective qui s’est tenue récemment indique que :

« Lors de la réunion, tous les participants ont protesté contre cette activité possible, car le terrain sur lequel l’entreprise entend transporter les déchets dangereux se trouve à l’intérieur du centre habité de Kolomak, à 20 mètres des bâtiments résidentiels et à 70 mètres d’un puits existant où les gens puisent de l’eau potable et à proximité d’une garderie. Le site où il prévoit de déposer les déchets est situé sur une colline et, lors des inondations printanières, l’eau de cette zone se jette dans la rivière Kolomak ; par conséquent, le dépôt des déchets sur ce site entraînera une pollution supplémentaire. Suite à la rencontre, plus de 200 signatures de citoyens qui ne sont pas d’accord avec cette activité ont été recueillies et envoyées au Conseil des ministres, à la Rada suprême [le Parlement, ndtIt] et à d’autres entités, avec la demande d’empêcher l’élimination de déchets dangereux dans les territoires choisis par l’entreprise. »

Avant-hier, les représentants de l’entreprise ne se sont pas présentés à la réunion pour défendre leurs plans. Selon le maire, il était impossible de contacter l’Agence — ils n’étaient pas disponibles.

« L’administration du raïon de Bohodoukhiv soutient pleinement la position des habitants du village de Kolomak d’empêcher la localisation de l’entreprise pour le traitement des déchets provenant de l’industrie de forage sur le territoire du village. Pour résoudre le problème revendiqué par les habitants locaux, nous avons l’intention de nous adresser au département compétent de l’administration régionale de Kharkov, non seulement de demander le soutien des députés du parlement », a déclaré le maire adjoint de Bohodoukhiv, Alexander Deineko.

Les médias citent également les mots d’un habitant local, selon lequel les gens sont extrêmement indignés par l’insolence de la société et les décisions du tribunal concernant l’occupation future des terres, donc ils sont prêts à une action radicale :

« J’ai vécu toute ma vie à Kolomak et tout donné à la communauté. En ce moment, mon fils et mon neveu défendent notre pays contre les Russes. Je ne peux pas croire que cela puisse arriver pendant la guerre. Nous avons organisé plusieurs fois des rencontres publiques sur ce sujet, mais personne ne nous prête attention. La création d’une telle structure est un attentat à notre vie et à notre santé. Personne ne nous considère. Nous sommes prêts à lutter jusqu’au bout, à faire appel à l’administration militaire régionale de Kharkiv, aux ministères, au Président de l’Ukraine ! Et si nous ne sommes pas écoutés, nous ferons des barrages routiers, des barricades humaines, mais nous ne laisserons pas les voitures qui transportent des déchets mortels venir ici. Nous ne le permettrons pas ! Ce n’est pas la bonne façon de nous traiter. » a déclaré Nadezhda Kruglaya.

La raffinerie de sucre de Novoivanovsky, dont la fermeture a ouvert la voie à ces plans destructeurs, a subi le déploiement de formes sauvages de capitalisme, ou de la non-rentabilité de la cuisson du sucre dans les conditions actuelles de l’État ukrainien. Selon l’Association nationale des producteurs de sucre d’Ukraine « Ukrtsukor », en 2013-2014, la betterave à sucre a été traitée par 5 des 8 usines survivantes dans la région de Kharkiv. Seules deux d’entre elles étaient en service pour la saison 2020-21, dans les villages de Houty et Bely Kolodes. Novoivanovsky a été fondée en 1901 et a récemment employé environ 300 résidents locaux, versant chaque année environ 7,5 millions de hryvnia [monnaie nationale ukrainienne, ndtIt] au budget local. Dans l’année de son 120° anniversaire, elle a cessé d’exister et a été mise à la casse, bien qu’elle ne soit pas techniquement obsolète. En février 2021, « Astarta Holding », qui comprenait la raffinerie de sucre, l’a vendue, ayant auparavant réduit les équipements et démantelé le chemin de fer pour l’usine. La société a expliqué la raison de la vente avec le manque de matières premières et l’absence de producteurs de betteraves à sucre dans la région de Kharkiv.

« À notre grand regret, le propriétaire qui a acheté l’usine reste fermement en place, il n’a pas acheté une usine de sucre, mais les locaux de la sucrerie avec un équipement réduit, et le louera ou le vendra pour toute activité productive non interdite par la loi », a écrit Gurtovoy à l’époque sur la page du conseil du raïon de Kolomak.

Le sucre produit localement a été remplacé par celui importé, car il est possible de cultiver la betterave sur place, mais il n’est pas rentable de la transporter sur de longues distances pour sa transformation. En outre, selon Sergey Khmel, ancien directeur technique de la sucrerie Novoivanovsky, aujourd’hui 20% du marché ukrainien des « bonbons » sont constitués de substituts du sucre importés de Chine : peu coûteux mais nocifs pour la santé. Leur utilisation est interdite dans de nombreux pays européens.

Il est très probable que la situation de Kolomak n’est qu’une préfiguration des processus qui se développeront après la guerre. Dans ce contexte, les activités productives locales seront remplacées par celles qui tuent l’environnement et ne nécessitent pas un grand nombre de travailleurs. La région de Kharkiv reste en tête du classement des ventes de terres agricoles depuis le début de la guerre à grande échelle. Sans parler des soldats avec trouble de stress post-traumatique qui ne sont pas encore revenus… Le cessez-le-feu hypothétique pourrait devenir un prélude à des choses plus intéressantes, quel que soit l’État qui contrôlera le terrain à ce moment. Le résultat dépendra toutefois de la force et de l’activité des communautés locales. Par exemple, avant la guerre, une révolte massive de la population de Zhikhar, près de Kharkiv, a déjoué les plans de l’oligarque Akhmetov d’extraire du gaz naturel à proximité des habitations.

Septembre 2024
Groupe anarchiste « Assemblée », Kharkiv
[assembly.org.ua]

 

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Forages pétroliers en Seine-et-Marne : « Une pollution aux hydrocarbures, c’est quasi définitif pour une nappe phréatique »

[pompé sur France 3]

Alors que l’entreprise Bridge Énergies, qui exploite une concession pétrolière à Nonville, souhaite construire de nouveaux puits, le projet est contesté devant la justice par Eau de Paris. Menace pour l’eau potable, risque de pollution… Des associations ont soutenu la régie publique lors de l’audience au tribunal administratif.

« Puits de pétrole à Nonville, c’est non« , pouvait-on lire sur des banderoles affichées devant le tribunal administratif de Melun ce jeudi matin. Des associations écologistes s’y sont rassemblées à l’occasion de l’audience sur le fond concernant un recours déposé par la régie Eau de Paris contre un arrêté préfectoral autorisant deux nouveaux forages pétroliers à Nonville. Tandis que Bridge Énergies exploite déjà trois puits sur place, ouverts entre 2012 et 2014, l’entreprise a obtenu de l’État d’en ouvrir deux autres d’une profondeur de 1 500 mètres.

Un projet contesté par Eau de Paris, qui pointe du doigt un risque de pollution pour deux de ses captages d’eau, à Villeron et Villemer, qui alimentent 180 000 Parisiens et Seine-et-Marnais en eau potable. « Le pétrole de Nonville qui menace l’eau potable, c’est non !« , dénonce sur X Dan Lert, président d’Eau de Paris et adjoint à la mairie de Paris en charge de la Transition écologique, présent lors de la manifestation.

Six associations, dont France Nature Environnement (FNE) et le Réseau Action Climat, ainsi que plusieurs communes, dont Paris et Nonville, ont déposé des interventions volontaires au soutien du recours.

« Le droit est très clair »

Bridge Énergies, qui est titulaire d’une concession d’exploitation du gisement courant jusqu’en 2034, produit quotidiennement 10 m³ de pétrole brut. Alors que la production de pétrole sur le territoire national représente moins de 1 % de la consommation française, l’entreprise rassemble trois emplois directs et 25 indirects.

Alors que l’entreprise Bridge Énergies, qui exploite une concession pétrolière à Nonville, souhaite construire de nouveaux puits, le projet est contesté devant la justice par Eau de Paris. Menace pour l’eau potable, risque de pollution… Des associations ont soutenu la régie publique lors de l’audience au tribunal administratif.

« Puits de pétrole à Nonville, c’est non« , pouvait-on lire sur des banderoles affichées devant le tribunal administratif de Melun ce jeudi matin. Des associations écologistes s’y sont rassemblées à l’occasion de l’audience sur le fond concernant un recours déposé par la régie Eau de Paris contre un arrêté préfectoral autorisant deux nouveaux forages pétroliers à Nonville. Tandis que Bridge Énergies exploite déjà trois puits sur place, ouverts entre 2012 et 2014, l’entreprise a obtenu de l’État d’en ouvrir deux autres d’une profondeur de 1 500 mètres.

Un projet contesté par Eau de Paris, qui pointe du doigt un risque de pollution pour deux de ses captages d’eau, à Villeron et Villemer, qui alimentent 180 000 Parisiens et Seine-et-Marnais en eau potable. « Le pétrole de Nonville qui menace l’eau potable, c’est non !« , dénonce sur X Dan Lert, président d’Eau de Paris et adjoint à la mairie de Paris en charge de la Transition écologique, présent lors de la manifestation.

Six associations, dont France Nature Environnement (FNE) et le Réseau Action Climat, ainsi que plusieurs communes, dont Paris et Nonville, ont déposé des interventions volontaires au soutien du recours.

A lire aussi : Nouveaux forages pétroliers en Seine-et-Marne : « Les risques de pollution sont vraiment trop élevés »

« Des risques très concrets »

« Les interventions volontaires, ce sont des textes complémentaires pour soutenir la démarche, avec des interventions des avocats des associations lors de l’audience« , résume Louis-Marie Barnier, administrateur à FNE Seine-et-Marne. Il indique que le tribunal a notamment demandé à Bridge Énergies de « préciser son étude d’impact sur les espèces protégées« .

Contacté, Jean-Claude Belliot, le maire de Nonville, dénonce lui aussi des « risques réels » pour sa commune : « Ce projet n’est pas adapté à une zone urbaine. Lors de travaux de maintenance réalisés en octobre et novembre sur l’exploitation, on a pu constater que les camions et engins ne respectaient pas le Code de la route. Voies inadaptées, feux de chantier… Le cadre de sécurité n’est manifestement pas une priorité pour eux, ça nous inquiète. »

« Le droit est très clair »

Bridge Énergies, qui est titulaire d’une concession d’exploitation du gisement courant jusqu’en 2034, produit quotidiennement 10 m³ de pétrole brut. Alors que la production de pétrole sur le territoire national représente moins de 1 % de la consommation française, l’entreprise rassemble trois emplois directs et 25 indirects.

Philippe Pont, président de Bridge Energies.
Philippe Pont, président de Bridge Energies.© Farid Benbekaï / France 3 Paris IDF

Charlotte Michelet, l’avocate de Bridge Énergies, refuse de s’exprimer sur le fond du dossier, mais réfute l’existence d’une « zone grise« , alors qu’une loi de 2017 prévoit l’interdiction progressive de l’exploitation d’hydrocarbures en France d’ici à 2040. « Le droit est très clair, il dit qu’au 1er janvier on arrête tout. Mais d’ici là, on peut continuer à exploiter dans les conditions qui sont fixées par la réglementation. C’est aussi simple que ça« , indique-t-elle à France 3 Paris Île-de-France.

 

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